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Un label européen pour l’épargne

Epargne 5 juin 2025

Jeudi 5 juin, sept États membres de l’Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Portugal, Luxembourg et Estonie) ont signé un accord en vue de la création du label Finance Europe, destiné aux produits d’épargne investis dans les entreprises européennes. D’autres pays sont susceptibles de rejoindre ce premier groupe.

Dans le cadre du processus d’unification des marchés de capitaux, les États signataires souhaitent orienter l’épargne des particuliers vers des produits finançant directement les entreprises, plutôt que de la laisser sur des comptes de dépôt ou des livrets. Le deuxième objectif est de réduire la part de l’épargne investie en dehors de l’Union européenne, en particulier aux États-Unis.

Le contexte est actuellement favorable aux placements en actions européennes. Les indices américains sont en recul depuis les annonces de Donald Trump sur les droits de douane, tandis que ceux du Vieux Continent progressent. Du 1er janvier au 5 juin, l’Eurostoxx 50 a gagné plus de 10 %, contre seulement 1,5 % pour le S&P 500.

L’obtention du label européen pour des produits financiers sera conditionnée au respect de plusieurs critères : un minimum de 70 % de l’actif investi en actions ou obligations d’entreprises européennes, cotées ou non cotées, ainsi qu’une durée minimale de détention de cinq ans. Ces produits sont censés bénéficier de l’enveloppe fiscale la plus avantageuse et la plus simple possible dans chaque pays où ils seront distribués.

Les États membres ont renoncé à créer un produit d’épargne commun, en raison de la complexité et de la longueur du processus, liées aux réglementations différentes d’un pays à l’autre. L’échec du Plan d’Épargne Retraite paneuropéen a sans doute conduit les gouvernements à privilégier l’option du label.

Le rapport Prodi avait déjà souligné la nécessité de réorienter l’épargne des ménages en Europe, où seulement un tiers des encours est placé en actions, contre près de la moitié aux États-Unis. À l’inverse, la moitié des placements européens sont liquides et garantis, contre 14 % outre-Atlantique. Une meilleure allocation de l’épargne serait un atout majeur pour l’économie européenne, d’autant que celle-ci est abondante : le taux d’épargne dépasse 13 % du revenu disponible brut, contre moins de 8 % aux États-Unis. Le stock d’épargne croît chaque année de plus de 1 000 milliards d’euros en Europe et atteignait, en 2024, plus de 35 000 milliards. Or, 20 % de cette épargne est investie à l’étranger. La popularité croissante des fonds indiciels, les ETF, majoritairement composés d’actifs américains, contribue à cette fuite de capitaux.

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