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Économie : à quoi faut-il s’attendre ? – 3 questions à…. Jean-Baptiste PETHE, chef économiste chez AG2R LA MONDIALE

© Didier Nury   

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, avec la mise en place d’une politique commerciale non coopérative est-il à même de provoquer un choc économique important dans les prochains mois ?

À court terme, une hausse des droits de douane a trois effets principaux. Premièrement, elle agit comme une taxe sur la consommation, qui est régressive car elle cible les biens qui représentent une part importante des dépenses des ménages les plus modestes. Deuxièmement, elle constitue une taxe sur les produits intermédiaires industriels, ce qui réduit la compétitivité du secteur exportateur. Enfin, elle agit comme une subvention à la production nationale, ce qui peut compenser partiellement les effets récessifs mentionnés précédemment.

Les modèles calibrés sur l’économie américaine suggèrent un effet total récessif : pour 13 points de hausse des droits de douane moyens – une hypothèse crédible au vu des annonces récentes – le PIB américain déclinerait de 0,9 point à l’horizon cyclique. Un ralentissement important, mais pas suffisant pour déclencher une récession.

Cette analyse néglige cependant trois éléments importants. Premièrement, elle ne tient pas compte des représailles potentielles des partenaires commerciaux. En cas de représailles généralisées, le PIB américain pourrait chuter de 3,0 points, ce qui constituerait un choc bien plus conséquent. Deuxièmement, il faut considérer l’impact négatif de l’incertitude sur le comportement des acteurs économiques. Selon certaines estimations, cette incertitude pourrait réduire le PIB américain d’au moins 0,5 point dans les prochains trimestres. Enfin, il est essentiel de prendre en compte la réaction des conditions financières, qui pourrait également freiner la croissance. Bien que ces conditions se soient améliorées ces dernières semaines en raison des nombreux revirements de l’administration Trump, il ne faut pas oublier que la banque centrale américaine ne devrait pas être en mesure d’adopter rapidement une politique accommodante, étant donné la hausse probable de l’inflation.

Dans notre scénario central actuel, nous anticipons un choc stagflationniste important, qui réduirait la croissance américaine d’environ 2 points en 2025/26 et augmenterait les prix dans une mesure similaire. Pour les autres grandes zones économiques, telles que l’Europe ou la Chine, l’impact serait moindre et pourrait être atténué par la mise en œuvre de politiques publiques contracycliques. Il est important de noter que cette quantification est susceptible d’évoluer en fonction des annonces de l’administration américaine et des réactions des marchés.

L’Europe semble fortement exposée au ralentissement du commerce mondial. Dispose-t-elle, néanmoins, d’atouts pour sortir de la léthargie dans laquelle elle évolue depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?

L’Europe est en effet fortement tributaire de la demande extérieure. Près de 20 % de son PIB en dépend directement, et même près de 30 % dans le cas de l’Allemagne. En comparaison, ces chiffres sont d’environ 9 % pour les États-Unis et 14 % pour la Chine. Le ralentissement du commerce et de la croissance mondiaux n’est donc pas une bonne nouvelle pour l’économie de la zone euro. De plus, l’Europe sera directement affectée par l’augmentation des droits de douane américains, qui ciblent notamment l’industrie automobile et, potentiellement, l’industrie pharmaceutique. Ces augmentations représentent un choc direct qui pourrait amputer la croissance d’au moins 0,5 point en 2025/26. Enfin, l’Europe pourrait subir une concurrence accrue des produits chinois, qui cherchent de nouveaux débouchés face au conflit commercial sino-américain.

En résumé, c’est tout un modèle économique qui est remis en question pour l’Union européenne. Le continent ne peut plus compter sur le gaz russe comme source d’énergie bon marché. Il ne peut plus compter sur la protection militaire américaine, compte tenu du désengagement souhaité par l’administration Trump. Et avec la guerre commerciale, il ne peut désormais plus compter sur la demande extérieure pour résoudre ses problèmes de demande intérieure. La réorientation de ce modèle économique prendra du temps.

À court terme, la mise en œuvre de politiques contracycliques pourrait cependant compenser le choc économique. La Banque centrale européenne vient d’abaisser son taux directeur de 4,0 % à 2,0 % au cours de la dernière année, ce qui devrait soutenir le PIB d’environ un point dans les prochains trimestres. Elle pourrait encore abaisser ses taux si la croissance montre des signes de faiblesse. De plus, le plan budgétaire allemand, qui prévoit une augmentation des dépenses publiques de 20 points de PIB sur une décennie, soutiendra l’économie de la zone euro dans les années à venir. Bien que des incertitudes subsistent quant à la rapidité de la mise en œuvre de ce plan, nous pensons qu’il contribuera de manière significative à la croissance à partir du milieu de l’année prochaine.

Ainsi, la croissance de la zone euro pourrait rester modeste dans les prochains trimestres. Cependant, un rebond de la croissance est probable à partir du second semestre 2026, et plus encore en 2027.

Face aux incertitudes générées notamment par la politique de Donald Trump, comment appréciez-vous l’évolution dans les prochains mois des taux d’intérêt à long terme et des marchés « actions » ?

Dans notre scénario central, les anticipations d’inflation restent sous contrôle et le ralentissement économique permet une légère détente du rendement américain à 10 ans au second semestre, vers 4,2 %. Un scénario alternatif serait une remontée plus forte des rendements obligataires dès cet été si le budget 2026 voté au Congrès est nettement expansionniste et si la croissance américaine reste robuste à ce moment-là. Des signes de défiance apparaissent en effet sur le marché obligataire américain. Les taux longs remontent depuis plusieurs mois, alors même que la devise américaine a chuté de près de 10 %. Ce comportement est inhabituel pour un pays comme les États-Unis et suggère des flux de capitaux sortants, plus caractéristiques d’un pays financièrement fragile. Le risque d’une tension sur les taux américains ne peut donc être écarté.

En Europe, les rendements obligataires pourraient légèrement refluer au second semestre, dans le sillage des rendements américains, dans le scénario central. Cependant, les perspectives de baisse seront sans doute limitées par l’anticipation des émissions obligataires nécessaires pour financer le plan de relance allemand. Il est d’ailleurs notable que le rendement allemand à 10 ans ne soit pas descendu en dessous de 2,45 % début avril, au plus fort des craintes de récession américaine.

De leur côté, les marchés actions ne semblent plus avoir beaucoup de potentiel de hausse à court terme. Ils semblent avoir pleinement intégré un scénario de détente commerciale permettant d’éviter un retournement conjoncturel. Aux États-Unis, les prévisions de croissance des bénéfices des entreprises restent par exemple supérieures à 9 % pour 2025 et 13 % pour 2026. Le niveau de valorisation des actions américaines est également très élevé historiquement, proche des points hauts de 2024. Dans ce contexte, la moindre mauvaise nouvelle économique pourrait entraîner une correction des marchés. Ainsi, nos prévisions d’indices actions de fin d’année sont inférieures à leur niveau actuel, tant aux États-Unis qu’en Europe.

Sur fond de guerre en Ukraine, une semaine difficile pour les places européennes

Une semaine noire pour les marchés européens

Pour la première semaine du mois de mars, la Bourse de Paris a enregistré son septième repli hebdomadaire en huit semaines. Les bons résultats de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas eu d’effets sur les places européennes. La France et l’Allemagne qui sont les deux pays européens le plus présents en Ukraine et en Russie sont de ce fait ceux dont les entreprises voient leurs cours le plus reculer. La France est le pays dont les entreprises ont le plus de salariés dans les deux pays concernés par le conflit. Plus de 500 entreprises françaises sont présentes en Russie et plus de 160 le sont en Ukraine.

Le CAC 40 abandonné plus de 10 % cette semaine. Il est ainsi revenu autour de 6000 points. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 15,26 %. Le Daxx allemand s’est également replié de 10 % lors de cette semaine. Le mouvement de baisse est accéléré par les besoins de liquidités de certains investisseurs contraint de solder en toute hâte cette opérations.

La baisse du CAC 40 est la plus forte constatée sur une semaine depuis le premier confinement en mars 2020 (-19,86%). Tous les indices sectoriels européens Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par ceux des banques et de l’automobile, et cèdent respectivement 4,9% et 4,4%. Le titre Michelin est en net recul en raison de la décision de la société d’arrêter pendant quelques jours la production dans certaines usines européennes à cause de difficultés d’approvisionnement dues à la crise en Ukraine. Renault subit de son côté sa forte exposition au marché russe son deuxième après la France. Les banques françaises présentes en Russie voient également leur titre baisser fortement.

Focalisés depuis des mois par sur la menace de l’inflation, les investisseurs redécouvrent le risque géopolitique. L’actuel conflit concerne la Russie, membre du Conseil de sécurité et dotée de l’arme atomique et l’Ukraine, un pays connu pour ses richesses naturelles et la force de son industrie. Elle constitue une première depuis 1945. La baisse des indices européens dans un contexte de pénuries potentielles d’énergie, d’engrais et de produits agricoles est assez logique et devrait se poursuivre tant que le conflit restera endémique et tant que ses conséquences n’auront pas été évaluées.

En période de crise, les investisseurs privilégient les valeurs jugées les plus sûres parmi lesquelles figurent les emprunts d’Etat. Dans ce contexte, les taux des obligations publiques ont fortement reculé. Le taux du Bund allemand à 10 ans est repassé en territoire négatif et le taux de l’OAT français à 10 ans est revenu à 0,4 % le vendredi 4 mars, contre +0,7 % il y a une semaine.

L’euro fait les frais du conflit ukrainien en passant sous la barre de 1,10 dollar pour la première fois depuis mars 2020. L’once d’or poursuit sa progression en se rapprochant de la barre des 2000 dollars. Son niveau record date du 6 août 2020 à 2059,8 dollars.

Les indices américains résistent mieux, l’économie américaine étant moins exposée au risque russe. En fin de semaine, ils ont également compté sur les bons résultats de l’emploi. L’économie américaine a, en effet créé 678 000 postes en février, contre 423.000 anticipés. Le solde de janvier a été revu en hausse de 14 000 à 481 000. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,8%, son plus bas niveau depuis février 2020. La croissance du salaire horaire moyen a par ailleurs enregistré un ralentissement surprise à 5,1 % sur un an, après 5,5 % en janvier. Ces résultats conforteront l’idée de la Banque centrale américaine de normaliser la situation monétaire. Compte tenu de la moindre progression des salaires, la pression en faveur d’un relèvement massif des taux est néanmoins en repli.

Le baril de pétrole Brent s’échangeait à plus de 113 dollars vendredi 4 mars en progression de plus de 45 % depuis le début de l’année.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  4 mars 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 061,66-10,23 %7 153,03 
Dow Jones 33 614,80-1,30  %36 338,30 
Nasdaq 13 313,44-2,78  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 094,54-10,11  %15 884,86 
Footsie 7 006,99-6,44  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 556,01-10,44 %4 298,41 
Nikkei 225 25 985,47-1,85 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 447,65-0,11 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,429 % -0,273 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,075 % -0,293 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,724  %-0,076 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,0910-3,14  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 962,570+3,79 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 113,510+15,42 %78,140 
Cercle de l’EPargne

Les Français toujours en mode fourmis

En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.

Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.

La crise ukrainienne, vers une nouvelle hausse du taux d’épargne ?

Lors des deux chocs pétroliers de 1973 et de 1980 ainsi que lors de la crise financière de 2008, les ménages français avaient décidé d’augmenter leur effort d’épargne. Par précaution, ils avaient réduit leurs dépenses de consommation et d’investissement pour mettre de l’argent de côté. En 2022, avec la crise ukrainienne, ils devraient agir de même si, avant même l’invasion, leur taux d’épargne était au-dessus de son niveau de longue période. Fin 2021, il s’élevait à 17 % du revenu disponible brut, deux points au-dessus de son niveau de 2019. Le taux qui avait atteint au cœur du premier confinement 27 % diminue progressivement en épousant le rythme des mesures de restriction sanitaire imposées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.

La résurgence de l’inflation constatée depuis le milieu de l’année 2021 favorise également l’épargne.  Quand les prix augmentent, les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face aux dépenses de demain, même si leur épargne ne leur rapporte rien. La crise ukrainienne devrait se traduire par une nouvelle montée des prix qui devrait donc accentuer la propension à épargner. Compte tenu des contraintes de pouvoir d’achat, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles à l’infini. Les dépenses contraintes, logement, transports, devraient fortement peser sur le budget des ménages et amener un certain nombre d’entre eux à puiser dans leur cagnotte. Ces derniers devront faire des arbitrages entre leurs souhaits d’épargne et la nécessité de financer des dépenses de plus en plus coûteuses. Dans ce contexte, le taux d’épargne devrait rester élevé autour de 17/19 % durant le premier semestre avant de se tasser si la situation sanitaire et géopolitique se normalise autant que possible.

Les épargnants français doivent-ils avoir peur de la crise ukrainienne ?

La crise ukrainienne et les épargnants, les conséquences

Avec la hausse du cours des matières premières, des céréales et de l’énergie, une hausse rapide des taux d’intérêt est-elle prévisible ?

Avant la crise ukrainienne, l’inflation était en nette accélération, plus de 7 % aux Etats-Unis, plus 5 % en zone euro et plus de 3,5 % en France en février. Les banques centrales s’apprêtaient plus vite que prévu à augmenter leurs taux directeurs. Certains envisageaient quatre à cinq hausses pour la FED et une augmentation pour la BCE avant la fin d’année sachant qu’elle ne devait initialement intervenir pas avant 2023 voire 2024.

Avec l’invasion ukrainienne, les tensions inflationnistes ne peuvent qu’augmenter avec la hausse du cours de l’énergie et des céréales. Le baril de pétrole a dépassé 100 dollars fin février, un niveau inconnu depuis 2014. L’inflation qui devait s’atténuer à partir de la fin du premier semestre devrait donc connaître une nouvelle poussée. Les banques centrales vont être pris en tenaille. L’invasion russe en Ukraine aura des effets récessionnistes du fait de l’augmentation du prix du pétrole et du gaz. Les entreprises pourraient réduire leurs investissement compte tenu du haut niveau d’incertitudes. Les ménages pourraient épargner davantage. Augmenter les taux brutalement pourrait accroître le ralentissement de l’économie. Entre inflation et activité, les banques centrales sont face à un dilemme qui ne sera pas simple à résoudre. Il est fort probable qu’elle fasse preuve de pragmatisme d’autant plus que cette crise s’accompagne d’un nouveau besoin de dépenses publiques. Les Etats occidentaux ont décidé d’augmenter en toute urgence leurs dépenses militaires, + 100 milliards d’euros pour la seule Allemagne qui a indiqué qu’elle s’endetterait pour les financer.   

Si les taux d’intérêt devraient augmenter dans les prochains mois, ils devraient rester en valeur réelle négatifs, suivant de loin la remontée des prix.

Cette augmentation est une bonne nouvelles pour les détenteurs de produits de taux : livrets d’épargne dont le Livret A, l’assurance vie…

En restant inférieurs à l’inflation, les taux des produits de taux ne garantiront pas le maintien en valeur réelle du capital qui y est placé. Leur éventuelle augmentation ne compensa pas la hausse de l’inflation. Les fonds euros de l’assurance vie sont des tankers. Il y a une forte inertie. Ils mettent du temps à baisser et il en sera de même pour la remontée. Ce qu’il faut éviter, c’est une hausse brutale qui mettrait en tension les compagnies d’assurances. La BCE veillera à ce que la montée des taux soit la plus progressive possible pour éviter des effets de ciseaux sur la valeur des obligations.

Y-a-t-il un risque pour la garantie en capital des produits de taux et en particulier pour les fonds euros ?

Les établissements financiers, en Europe, sont capables de surmonter la crise ukrainienne. Ils respectent les normes prudentielles qui ont été durcies après la crise financière de 2008. Leur solvabilité est surveillée par les régulateurs. Ils ont été amenés à réaliser des crash-test afin de vérifier leur résilience. Par ailleurs, les conséquences de la crise ukrainienne, sont moindres, pour le moment que celles constatées lors de la crise grecque. L’exposition des banques à la Russie est, en moyenne, relativement faible. Dans ces conditions, il n’y pas de réelles inquiétudes sur la garantie offerte aux assurés dans le cadre des fonds euros des contrats d’assurance vie.

Les actions sont chahutées depuis le début de la crise. Est-ce un tournant pour le marché ?

Il y avait déjà de la volatilité avant la crise ukrainienne en raison des anticipations de hausses au niveau des taux directeurs. Elle est amplifiée depuis le début de l’invasion en raison des incertitudes que cette dernière fait peser sur la croissance. La baisse des cours reste néanmoins mesurée pour le moment. Elle concerne avant tout la zone euro du fait de sa proximité avec le théâtre d’opérations et des liens économiques avec la Russie. L’augmentation du prix du gaz et du pétrole touche avant tout les pays européens qui sont dépendants en la matière de la Russie.

Au-delà de l’effet de surprise, les conséquences de cette crise ne doivent pas être exagérées. La Russie comme l’Ukraine sont des clients marginaux pour les pays de la zone euro en ce qui concerne les échanges, de 1 à 3 % des échanges. Si 35 entreprises françaises du CAC 40 ont des filiales en Russie, ces dernières assurent en règle générale moins de 5 % du chiffre d’affaires total. Si l’Allemagne échange le plus avec la Russie, la France est le pays européen qui a le plus grand nombre d’entreprises implantées. Malgré tout pour l’un comme pour l’autre, la perte de ce marché n’est pas systémique. Cette crise intervient au moment où les résultats des entreprises sont bons, leur permettant d’encaisser plus facilement ses effets. Les valeurs bancaires sont les plus touchées par l’invasion en raison des sanctions financières qui ont été prises. Les valeurs liées aux transports, au tourisme, à l’énergie et à l’agro-alimentaire sont également pénalisées. Un rebond pourrait intervenir rapidement. Les valeurs liées à la défense devraient connaître une forte hausse en raison de l’augmentation des commandes d’équipements militaires.

Que faut-il faire acheter ou vendre des actions ?

Il faut être mobile et opportuniste. Les Français, actionnaires, sont de plus en plus matures. En 2020, face à la diffusion de l’épidémie, ils n’ont pas vendu comme en 2001 ou en 2008. Ils auraient tort, aujourd’hui de céder à la panique. Il y a certainement de bonnes opérations à réaliser, certaines valeurs ayant baissé devraient rebondir dans les prochains mois. En période de crise, les règles traditionnelles sont toujours de mise, diversification régionale et sectorielle, réalisation de plus-values et réallocation de son portefeuille en fonction des opportunités.

Les cryptomonnaies sont-elles touchées par la crise ukrainienne ?

La Russie et l’Ukraine étaient des zones de minage de cryptomonnaies  importantes même si les autorités russes avaient officiellement indiqué ne plus vouloir miner. Cette situation ne peut que renforcer la volatilité déjà extrême de ce marché. La hausse des taux d’intérêt à venir constitue une pression à la baisse pour les cryptomonnaies. Par ailleurs, le tarissement des plus-values sur le marché des technologiques réduit le réinvestissement sur ce type d’actifs.

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