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Le Coin des Epargnants : les marchés maintiennent le cap malgré les écueils

Quand février confirme janvier

Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier de son histoire grâce à une progression de 9,4 %, le CAC 40 a gagné 2,62 % en février, à 7.267,93 points. Le 16 février dernier a été marqué par un nouveau record à 7.387,29 points. Sur les deux premiers mois de l’année, la hausse du CAC 40 a été de 12,27 %. Les valeurs les plus en pointe ont été STMicroelectronics et Renault avec des progressions de plus de 35 %, Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %. Le Cac 40 obtient depuis le début d’année de meilleurs résultats que les indices américains, le Dow Jones perd 1 % depuis le 1er janvier tandis que le S&P 500 ne gagne que 3,8 %.

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4 % à l’horizon de février 2024, contre 3,5 % estimé en début d’année et 2,5 % actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’État français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic depuis 12 ans.

Un début de mois de mars prometteur

Moins de trois mois après la levée des restrictions sanitaires par les autorités de Pékin et après une période de fort ralentissement, plusieurs indicateurs semblent révéler un redémarrage de l’économie. Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l’activité manufacturière chinoise a progressé en février. L’indice S&P Global est ressorti à 51,6, contre 49,2 en janvier et 50,7 attendu par le consensus, le seuil des 50 marquant la frontière entre la zone de contraction et la phase d’expansion. Dans le secteur des services, l’activité est également ressortie en hausse, portée par la demande intérieure et la croissance de l’emploi salarié. L’indice PMI S&P Global pour Caixin s’est établi à 55 points le mois dernier, contre 52,9 en janvier. Les entreprises chinoises ont créé des emplois pour la première fois en quatre mois. Les tensions inflationnistes demeurent par ailleurs limitées en Chine. Les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annonce de nouvelles mesures de relance à l’occasion du Congrès national du Peuple qui se réunit à partir du dimanche 5 mars. Ces mesures pourraient concerner le secteur immobilier toujours en difficulté en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit.

Plusieurs statistiques favorables pour la zone euro ont également contribué à améliorer le moral des investisseurs. La hausse des prix à la production a été moins importante que prévu en janvier. Elle est revenue à 15 % sur un an, contre 24,5 % en décembre. Le consensus pariait sur 17,8 %. L’indice PMI S&P Global de la zone euro s’est élevé à 52,7 points, son meilleur niveau depuis juin. Cet indice semble conforter l’idée que l’Europe pourra échapper à la récession.

A la clôture vendredi 3 mars, le CAC 40 a terminé à 7 348,12 points avec une hausse de 2,21 % sur la semaine. Le CAC 40 est à moins de 40 points de son record absolu du 16 février à 7387,29 points. Le Dow Jones a progressé de 1,40 % et le S&P 500 de 1,8 %.

Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec le maintien de fortes tensions inflationnistes notamment en Europe. Le taux de l’OAT français à 10 ans a dépassé 3,2 %. Le taux de son équivalent américain est désormais sur la ligne de crête des 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
3 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 348,12+2,21 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 390,97+1,40 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 045,64+1,81 %3 839,504766,18
Nasdaq11 689,01+2,27 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 578,39+2,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 947,11+0,87 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 294,80+2,59 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 927,47+1,73 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 328,39+1,87 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,201 %+0,185 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,717 %+0,178 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,991 %+0,024 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0618+0,53 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 848,12+1,79 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,46+0,66 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Lente décrue du taux d’épargne en France

En moyenne sur l’année 2022, selon l’INSEE, le taux d’épargne s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évaluée à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne représentent les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière s’élevait à 11,2 % du revenu disponible brut.

Cercle de l’Epargne – INSEE

La France, terre d’investissement pour les entreprises étrangères

En 2022, le nombre de projets d’implantation s’est élevé à 1 725 selon les chiffres publiés par Business France. Ce résultat est en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces projets d’investissement auraient permis le maintien ou la création de 58 810 emplois.

Les groupes étrangers ont, implanté ou développé des activités de production sur le territoire français qui représentent un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30 % des emplois recensés. 394 entreprises étrangères ont décidé d’installer des centres de décision en France. En 2022, les Américains sont redevenus les premiers investisseurs, (280 projets) en France, devant l’Allemagne (256) et le Royaume-Uni (176).

Belle progression du CAC40 depuis le début d’année malgré les menaces et les incertitudes

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 %  entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4% à l’horizon de février 2024, contre 3,5% estimé en début d’année et 2,5% actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’Etat français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic de 12 ans.

CdE

Actualisation des taux de l’usure au 1er mars 2023

Comme depuis le 1er février, les taux de l’usure sont désormais révisés tous les mois et non une fois par trimestre comme auparavant. Les nouveaux taux applicables au 1er mars 2023 ont été publiés au Journal Officiel du 26 février 2023.


Taux effectifs moyens pratiques par les établissements de crédit au cours des 3 derniers mois pour les catégories de crédits suivantes et seuils de l’usure correspondants applicables, à compter du 1er mars 2023 :


Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Contrats de crédit consentis à des consommateurs n’entrant pas dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou ne constituant pas une opération de crédit d’un montant supérieur à 75 000 euros destinée à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.

Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros (1)

15,43 %

20,57 %

Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros
et inférieur ou égal à 6 000 euros (1)

7,95 %

10,6 %

Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros (1)

4,61 %

6,15 %

(1) Pour apprécier le caractère usuraire du taux effectif global d’un découvert en compte ou d’un prêt permanent, le montant à prendre en considération est celui du crédit effectivement utilisé.

Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Contrats de crédits consentis à des consommateurs destinés à financer les opérations entrant dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation, relatif au crédit immobilier (2) ou d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.

Prêts à taux fixe (3) :

-prêts d’une durée inférieure à 10 ans

2,75 %

3,67 %

-prêts d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans

2,90 %

3,87 %

-prêts d’une durée de 20 ans et plus ;

3 %

4 %

Prêts à taux variable

2,84 %

3,79 %

Prêts- relais

3,08 %

4,11 %

(2) Incluant les opérations de crédit destinées à regrouper des crédits antérieurs comprenant un ou des crédits mentionnés au 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation dont la part relative dépasse 60% du montant total de l’opération de regroupement de crédit ;
(3) S’agissant du taux de l’usure applicable aux crédits à taux fixe, fixation de seuils de l’usure par tranche de maturité : moins de 10 ans, 10 ans à moins de 20 ans, 20 ans et plus.

Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale

Prêts d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable

3,90 %

5,20 %

Prêts d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux fixe :

-Prêts d’une durée initiale supérieure à 2 ans et inférieure à 10 ans

3,68 %

4,91 %

– Prêts d’une durée initiale comprise entre 10 ans et moins de 20 ans

3,64 %

4,85 %

– Prêts d’une durée initiale de 20 ans et plus

3,71 %

4,95 %

Découverts en compte

12,49 %

16,65 %

Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans

3,57 %

4,76 %


Taux moyen pratiqué (TMP) :
Le taux moyen pratiqué (TMP) est le taux effectif des prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par la direction générale des finances publiques pour le calcul du taux maximum des intérêts déductibles sur les comptes courants d’associés.
Le taux effectif moyen pratiqué par les établissements de crédit au cours des trois derniers mois pour cette catégorie de prêts est de 3,90 %.
Les dispositions du présent avis font référence aux articles L. 313-1 et L. 314-6 du code de la consommation, dans leur rédaction résultant de l’ordonnance n° 2016-351 du 25 mars 2016 sur les contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers à usage d’habitation.

Le Coin des Epargnants du 25 février 2023 : L’inflation, toujours l’inflation

Une semaine de repli pour les actions 

Aux Etats-Unis, les ménages continuent de consommer favorisant le maintien de l’inflation à un niveau élevé et cela malgré les efforts de la Réserve fédérale pour freiner la croissance, L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, a augmenté de 0,6 % sur un mois en janvier et de 5,4 % en rythme annuel contre respectivement 0,5 % et 5 % anticipés par le consensus formé par Bloomberg. En données core (hors alimentation et énergie), la hausse est de 0,6 % en janvier, et de 4,7 % sur un an (+0,4 % et 4,3 % estimés, après 4,6 % en décembre). Toujours en janvier, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,6 % et leurs dépenses de 1,8 %, soit plus que prévu. Ces chiffres confirment les différents indices et indicateurs avancés publiés récemment (emploi, ventes au détail, inflation, PMI) qui justifient la poursuite des hausses des taux directeurs de la part de la FED. De nouveaux relèvements des taux directeurs de 50 points de base sont à prévoir, la fin du cycle de resserrement n’étant plus attendue que pour la seconde partie de l’année. En Allemagne, la baisse du PIB au quatrième trimestre 2022 a été plus forte qu’initialement annoncée ; elle a atteint 0,4 % ravivant les menaces de récession pour la première économie européenne. Le Président de la Bundesbank en appelle néanmoins à des relèvements des taux directeurs significatifs, l’inflation baissant à ses yeux que trop lentement. Dans ce contexte, les indices « actions » ont été, cette semaine, en recul. Le CAC40 a perdu 1,27 %, le Nasdaq près de 3,5 % et le S&P500 près de 3 %. Les taux des obligations sont, en revanche, en hausse. Le taux de l’OAT à 10 ans de la France est passé au-dessus des 3 % quand son équivalent aux Etats-Unis se rapproche de 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
24 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 187,27-1,27 %6 471,317 153,03
Dow Jones32 816,92-3,20 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 970,04-2,93 %3 839,504766,18
Nasdaq11 394,94-3,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 209,74-1,34 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 878,66-1,43 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 178,82-2,02 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 453,48-0,22 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 267,16+1,34 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,016 %+0,119 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,539 %+0,102 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,967 %+0,129 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0550-1,50 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 811,95-1,67 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,18-1,76 %84,0878,140
CdE

2022, une année compliquée pour les OPC

L’encours des Organisme de Placement Collectif (OPC) dépasse 2 100 milliards d’euros. Ces fonds qu’ils soient monétaires, obligataires, actions, mixtes ou indiciels sont présents dans l’assurance vie, les Plans d’Épargne en Actions, les Plans d’Épargne Retraite ou sur les comptes titres. Après une année 2021 qui avait été favorables aux fonds actions et aux fonds indiciels, 2022 a été marquée par la baisse des rendements de tous les fonds à l’exception de  ceux à dominante monétaire, qui  après des années de taux nuls voire négatifs, sont repassés légèrement au-dessus de 0 %. La baisse des fonds obligataires ont, l’année dernière, s’explique par la hausse des taux qui ont provoqué la diminution des cours des obligations.

CdE – BdF

Le Coin des Epargnants du samedi 18 février 2023 : le CAC40 en plein boom

Un record surprise pour le CAC40

Le CAC 40 a battu, à 7387,29 points, dans la matinée du jeudi 16 février 2023, son record historique du 5 janvier 2022, soit une année, un mois et onze jours après le précédent qui avait tenu plus de vingt ans. Depuis le début de l’année, le CAC40 a gagné près de 14 % portant son rebond à près de 30 % depuis son point bas atteint le 27 septembre dernier à 5 753 points. La forte chute des cours provoquée par la guerre en Ukraine et la remontée des taux après a été effacée en quelques semaines. L’économie européenne condamnée par de nombreux experts à la récession se révèle plus résiliente que prévu. Le cours de l’énergie est en repli, les résultats des entreprises demeurent bien orientés. Les marchés européens connaissent ainsi leur meilleure début d’année en plus de 20 ans. Même l’indice britannique est en forte hausse. Il a dépassé pour la première fois de son histoire le seuil des 8 000 points. Les indices « actions » qui étaient portés ces dernières années par les valeurs technologiques le sont désormais par celles du luxe l’énergie et la défense (Thales, Total Energy). Certaines valeurs bancaires sont également recherchées comme BNP PARIBAS. Malgré une baisse vendredi 17 février, le CAC40 a gagné plus de 3 % sur la semaine.

Aux Etats-Unis, les indices actions sont restés relativement stables, la publication d’indicateurs économiques soulignant la résistance de l’inflation a refroidi les ardeurs des investisseurs. Les chiffres des prix à la production (PPI) pour le mois de janvier sont ainsi ressortis en rebond de 0,7% sur un mois. Deux des membres les plus « faucons » de la Réserve fédérale américaine, Loretta Mester, présidente de la FED  de Cleveland, et son collègue de St. Louis, James Bullard ont pris position pour le durcissement de la politique monétaire.  La première a ainsi déclaré qu’elle percevait « des arguments économiques convaincants » pour une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en mars. Le second a indiqué qu’il était favorable à une hausse des taux directeurs à 5,375 % le plus tôt possible avec à la clef des relèvements de 50 points de base, plutôt que le 25de points de base.  La probabilité d’une hausse de 50 points de base en mars est désormais évaluée à 21 %, contre seulement 9,2 % vendredi dernier et 0 % en début de mois avant la publication de chiffres de l’emploi jugés peu compatibles avec une décrue de l’inflation. Au sein de la zone euro, Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s’est alarmé du risque que les marchés ne sous-estiment la force de l’inflation et la réponse nécessaire pour la ramener au sein de l’objectif cible. « Nous sommes encore loin de pouvoir crier victoire », a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à Bloomberg.

Les taux des obligations d’Etat ont continué leur progression se rapprochant, en France, des 2,9 % pour l’OAT à 10 ans, des 2,5 % et des 3,9 % pour ses homologues allemand et américain. Le cours du baril de pétrole a reculé de près de 5 % sur la semaine avec la publication de stocks plus importants aux Etats-Unis témoignant d’une baisse de la demande.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
17 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 347,72+3,10 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 826.69-0,30 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 079.09-0,43 %3 839,504766,18
Nasdaq11 787,27+0,31 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 482,00+1,11 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 8 004,36+1,59 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 274,92+1,93 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 513,13-0,47 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 224,02-1,12 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,897 %+0,071 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,437 %+0,077 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,838 %+0,108 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0686-0,09 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 840,56-1,62 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,99-4,46 %84,0878,140

Les Français n’ont pas, en 2022, boudé la bourse

Selon la neuvième édition du tableau de bord des investisseurs particuliers actifs de l’Autorité des marchés financiers (AMF), les Français malgré une volatilité accrue des cours de bourse ne sont pas retirés du marché « actions ». 1,5 million d’épargnants français ont réalisé au moins une opération d’achat ou de vente sur des actions, sur l’ensemble de l’année 2022. Cette proportion est en baisse de 5,5 % par rapport à 2021 qui avait été marquée par une hausse records des indices « actions ».

L’indice CAC40 (dividendes réinvestis) a limité ses pertes à 6,7 % en 2022, contre un gain de 31,9 % en 2021. Durant la crise sanitaire, en 2020, les Français, contrairement aux précédentes crises n’étaient pas sortis du marché « actions ». Au contraire, ils avaient alors fait preuve d’opportunisme en effectuant des achats durant le mois d’avril et mai, attirés par la baisse des marchés liée. 1,3 million d’épargnants avaient alors exécuté des opérations en bourse.

En 2022, l’AMF a recensé 195 000 nouveaux investisseurs, qui n’avaient jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou étaient inactifs depuis janvier 2018. En quatre ans, sur la période 2019-2022, plus de 1,3 million de nouveaux investisseurs ont été décomptés.

Le nombre de transactions réalisées par des particuliers sur des actions de l’Union européenne s’est élevé à 42,2 millions sur l’année 2022, en recul de 24 % par rapport à l’année précédente. Ce niveau reste néanmoins supérieur aux volumes moyens enregistrés dans l’ensemble de la 2018-2019 (environ 24 millions de transactions par an en moyenne).

L’AMF souligne que les fonds indiciels cotés (ETF) continuent à attirer un nombre croissant d’épargnants. (250 000 de plus en 2022, en progression de 14 % en un an). Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de baisse des marchés d’actions, les investisseurs particuliers en obligations ont augmenté en 2022, retrouvant le niveau de 2019, à 107 000 (+67 %).

Le Coin des Epargnants du samedi 11 février 2023 : l’inflation n’est pas encore vaincue

 

Des marchés toujours sous la pression des banques centrales

 

Les marchés financiers évoluent toujours au gré des annonces des banquiers centraux. Après s’être réjouis la semaine dernière de la modération des hausses de taux par la FED et la BCE, les investisseurs, cette semaine, ont entendu un chant inverse, celui du combat contre l’inflation qui n’est pas gagné et qui pourrait durer plus longtemps que prévu. Selon certains responsables de la FED, le plafond des taux directeurs pourrait atteindre jusqu’à 5,4 %, contre 4,5 % actuellement, quand le consensus penchait pour 5,1/5,2 %. L’espoir d’une pause dans le cycle de resserrement monétaire s’est atténué provoquant le repli des valeurs technologiques et celles du luxe

Le processus de hausse de taux se poursuit  comme en témoignent les décisions de la Banque de Suède et celle du Mexique qui ont relevé les leurs jeudi 9 février 2023. De son côté, la banque centrale russe a maintenu son principal taux directeur à 7,5% vendredi 10 février, tout en prévenant qu’elle pourrait resserrer le loyer de l’argent à l’occasion d’une prochaine réunion. Le Premier ministre nippon Fumio Kishida, pourrait nommer Kazuo Ueda à la tête de la Banque du Japon mardi prochain, qui est connu pour être moins favorable que son prédécesseur Haruhiko Kuroda aux politiques accommodantes. Dans l’attente de la confirmation de cette nomination, sur le marché des changes, le yen s’est apprécié de 0,6 % par rapport au dollar.

Après avoir connu une forte progression au mois de janvier, les indices actions de toutes les grandes places financières ont reculé cette semaine. Le CAC 40 a reculé de près de 1,5 % en une semaine. Les taux des obligations d’Etat sont orientés à la hausse dans la perspective de prochains relèvements des taux directeurs. En fin de semaine, le taux de l’OAT à 10 ans a ainsi dépassé 2,8 % et son équivalent américain 3,7 %.

Le cours du baril de pétrole Brent a gagné près de 8 % cette semaine. Cette augmentation est la conséquence de la décision de la Russie de réduire sa production en mars. Cette décision a été prise en réponse aux sanctions occidentales. La réduction « volontaire » s’élèvera à  500 000 barils par jour en mars, soit environ 5  % de la production russe. Les autorités russes ont également annoncé qu’elles ne vendront pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du prix plafond. Ce dernier a été mis en place par le G7, l’Union européenne et l’Australie depuis le mois de décembre pour le pétrole brut et depuis le début du mois de février pour les produits pétroliers raffinés.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
10 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 129,73-1,44 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 869,27-0,06 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 090,46-0,50 %3 839,504766,18
Nasdaq11 718,12-1,42 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 307,98-1,09 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 882,45-0,24 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 197,94-1,41 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 670,98+0,59 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 260,67-0,08 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,826 %+0,189 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,360 %+0,176 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,730 %+0,209 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0674-1,11 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 862,85-0,24 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,08+7,86 %84,0878,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 28 janvier 2023 : en attendant la semaine prochaine…

Aux Etats-Unis, le ralentissement de la consommation a rassuré les investisseurs qui croient à la maîtrise relativement rapide de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,22 % et a franchi à nouveau la barre des 7000 points et le S&P 500 plus de 3 % quand le Nasdaq a progressé de près de 5 %. L’indice américain des dépenses personnelles de consommation (PCE) n’a augmenté que de 0,1 % sur un mois en décembre, soit deux fois moins qu’attendu, et de 5 % sur un an, contre 5,5 % en novembre. Mesurée en excluant l’alimentation et l’énergie, la hausse est de 0,3 % sur un mois, comme anticipé, et à 4,4 % sur un an, en ralentissement rapport aux 4,7 % de novembre. L’ensemble des dépenses des ménages américains a diminué, signe d’une croissance plus faible pour 2023. Ces données confortent l’idée que la semaine prochaine, que la Réserve fédérale américaine (Fed) n’augmentera ses taux d’intérêt que de 25 points de base, après quatre relèvements de 75 points de base et un autre de 50 points de base.

Le 2 février sera également marquée par les réunions du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne et de celui de la Banque d’Angleterre (BoE). Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a indiqué à plusieurs reprise sa volonté de lutter contre l’inflation. Une nouvelle hausse de 50 points de base des taux directeurs est donc probable. La BoE devrait opter pour un relèvement d’une même ampleur, les prix à la consommation ayant atteint 10,5 % sur un an en décembre, ceux des aliments et des boissons ayant augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 1977.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
27 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 097,21+1,22 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 978,08+2,33 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 070,56+3,06 %3 839,504766,18
Nasdaq11 621,71+4,79 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 150,03+0,68 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 765,15-0,10 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 178,01+1,41 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 382,56+3,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 264,81+0,00 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,697 %+0,077 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,235 %+0,064 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,526 %+0,029 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0856+0,003 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 930,27+0,22 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,72-0,70 %84,0878,140
CdE

Le Livret A signe une de ses plus belles années en 2022

2022, la deuxième plus forte collecte de l’histoire du Livret A

Avec une collecte positive de 1,45 milliard d’euros en décembre, le Livret A signe, en 2022, sa deuxième meilleure année de son histoire. La collecte annuelle a, en effet, atteint, selon les données de la Caisse des Dépôts et Consignation, 27,23 milliards d’euros. Seule l’année 2012 fait mieux (28,16 milliards d’euros), année qui fut marquée par le relèvement du plafond à 22 950 euros et par la crise des dettes souveraines. En 2022, le Livret A aura donc enregistré une collecte supérieure à celle de 2020, l’année de la crise sanitaire (26,39 milliards d’euros).

La valeur refuge consacrée

Le contexte anxiogène en lien avec la guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation ainsi que les deux relèvements du taux rendement ont contribué aux excellents résultats du Livret A. En période de troubles et d’incertitudes, les Français épargnent en privilégiant la valeur refuge que représente le Livret A. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, les ménages ont maintenu un taux d’épargne élevé durant toute l’année. Ce dernier n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’augmentation de l’épargne de précaution au début des vagues inflationnistes est traditionnelle, les ménages craignant de ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Tout relèvement du taux du Livret A dope la collecte le mois de l’annonce et les deux ou trois mois qui suivent. En 2022, ce phénomène s’est une fois de plus vérifié.

Un rendement réel pourtant négatif

Le deux relèvement de son taux n’ont pas permis au Livret A de compenser les effets de l’inflation. Il n’aura pas complètement protégé les épargnants des effets de la hausse des prix. Sur l’année, son rendement moyen a été de 1,37 % quand l’inflation a été de 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de 3,8 points. Malgré tout, à l’exception du Livret d’Epargne Populaire, le Livret A figure parmi les produits de taux avec garantie du capital qui ont offert en 2022 une des meilleure protection face à l’inflation.

Le LDDS, une collecte mesurée mais un encours au plus haut

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, en 2022, une collecte de 6,26 milliards d’euros. Il s’agit de sa quatrième meilleure année. Le LDDS est plus tributaire des besoins de liquidités des ménages au quotidien en étant l’antichambre du compte courant. Le Livret A est considéré plus que le LDDS comme un placement d’épargne même si les deux produits obéissent aux mêmes règles.

Des encours au sommet

L’encours du Livret A bat un nouveau record, en fin d’année, avec près de 375,5 milliards d’euros. Le montant des intérêts capitalisés s’est élevé à 4,83 milliards d’euros.

L’encours du LDDS a atteint également, en fin d’année, un nouveau sommet à 134,3 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont atteint 1,73 milliard d’euros.

L’encours du LDDS et du Livret A s’élevait à 509,7 milliards d’euros, contre 469,7 milliards d’euros fin 2021. En décembre 2012, l’encours cumulé était de 342,6 milliards d’euros. En dix ans, cet encours a progressé de près de 50 % (48,7 %.

Décembre 2022, le Livret A et le LDDS terminent sur les chapeaux de roue

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été de 1,7 milliard d’euros. La collecte moyenne de ces dix dernières années (hors 2022) était négative. Logiquement, décembre rime avec dépenses de fin d’année. En 2022, la collecte a été de 1,45 milliard d’euros. Seule l’année 2012 (2,7 milliards d’euros) a connu une collecte du Livret A plus élevée lors de ces quinze dernières années. Le LDDS a également enregistré une forte collecte en décembre avec 1,24 milliard d’euros.

En cette fin d’année, les ménages ont opté pour la prudence, l’attentisme et la frugalité. Il est également possible que les préannonces d’un relèvement du taux du Livret A et LDDS aient joué en leur faveur.

Un début d’années sous de bons auspices

Le début d’année 2023 devrait être encore favorable aux couleurs du Livret A et du LDDS qui profiteront sans nul doute du relèvement de leur taux, relèvement qui sera effectif à compter du 1er février 2023.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – CDC

Le Coin des Epargnants : les marchés actions en plein boom

Les bourses à la fête

Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.

La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de  2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes

Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.

Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les  perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse  200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de  5 à 7 dollars du prix du baril.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
13 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 023,50+2,40 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 302,61+1,75 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 999,09+2,59 %3 839,504766,18
Nasdaq11 079,16+4,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 086,52+3,26 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 844,07+1,88 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 151,33+3,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)26 119,52+1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 195,31+1,19 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,632 %-0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,164 %-0,042 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,481 %-0,097 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0827+1,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 916,93+2,46 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,81+8,23 %84,0878,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 7 janvier 2023 : un démarrage sur les chapeaux de roue

La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.

Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.

Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.

La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
6 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 860,95+5,98 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 630,61+1,49 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 895,08+1,45 %3 839,504766,18
Nasdaq10 569,29+0,98 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 610,02+4,93 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 699,49+3,32 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 017,83+5,83 %3 792,284 298,41
Nikkei 225  (Japon)25 973,85-1,05 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 157,64+2,21 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,720 %-0,386 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,206 %-0,358 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,578 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0636-0,76 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 863,2+2,03 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,29-7,49 %84,0878,140
CdE

Actions de part et d’autre de l’Atlantique

La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.

La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.

Le Coin des Epargnants : une année 2022 sous tension

Les marchés boursiers, une année à lecture multiple

En 2021, le CAC 40 avait progressé de 28,9 % faisant suite à un recul de 7,1 % en 2020, recul provoqué alors par l’épidémie de covid-19. La place parisienne avait connu alors une véritable « remontada » lui permettant de battre me vieux record datant du 4 septembre 2020, au mois de novembre 2021. Le 5 janvier 2022, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau à 7 376 points. La résurgence de l’inflation, la hausse des taux directeurs qui en a résulté et la guerre en Ukraine ont provoqué une chute des cours des actions cotées. A la sortie de l’été, la chute du CAC 40 était de plus de 15 %. Grâce à une belle progression durant l’automne, le CAC 40 n’a abandonné cette année moins de 10 % (-8,95 %). La bourse de Paris comme celle des autres pays européens se distinguent par rapport à la place de New York par des reculs mesurés. Le S&P 500 s’est contracté d’environ 20 % et le Nasdaq plus de 33 %.

Malgré les difficultés économiques et politique, le Footsie londonien a gagné cette année près de 1 % grâce à la dépréciation de la livre sterling (cette baisse est neutralisée par la hausse des cours) et l’appréciation des valeurs des compagnies minières et pétrolières. Les indices boursiers européens sont fin 2022 au-dessus de leur niveau ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Pour le CAC40, le gain est de 7 %.

Les entreprises européennes pourtant exposées à l’augmentation des coûts de l’énergie, aux pénuries de biens intermédiaires ont réussi à sauvegarder leur rentabilité. La croissance dopée par les plans de relance et les mesures de soutien des entreprises et des ménages explique la bonne tenue des bourses européennes. La résilience des entreprises a également prouvé que les actions résistent en période d’inflation à la différence des produits de taux. Les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé 72 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2021. Les chiffres d’affaires publiés au troisième trimestre ont confirmé la bonne santé des entreprises européennes. Plusieurs secteurs ont contribué à la progression des cours au cours du second semestre : l’énergie, la défense, l’automobile, le transport aérien, le luxe. La récession annoncée à de nombreuses reprises n’est pas encore survenue. De nombreux économistes prédisent qu’elle est imminente, en particulier en Europe. En revanche, les analystes demeurent toujours optimistes, s’attendant à une nouvelle hausse des profits, d’environ 2 %. Pour certains, l’année 2023 connaîtra encore une volatilité sur le front des actions quand pour d’autres, elle donnera lieu à une appréciation de leurs cours, le ralentissement de l’économie ayant déjà été anticipé.

Les obligations d’Etat ont quitté le territoire des taux négatifs

L’année 2022 a été marquée par la progression des taux mettant un terme à une dizaine d’années de décrue. Le taux de l’OAT à 10 ans est ainsi passé, en France de 0,2 à 3,1 % du 1er janvier au 31 décembre. L’obligation à 10 ans allemande a quitté le territoire des taux négatifs pour conclure l’année à 2,1 % quand son homologue américain évolue à plus de 3,8 %.

Le pétrole en mode montagnes russes

Sur l’ensemble de l’année, le cours du baril de Brent a progressé de 8,5 % en terminant à moins de 85 dollars quand au mois de mars et au mois de juin il a dépassé les 120 dollars. L’arrêt des importations européennes de pétrole russe ont pesé sur les cours. Le grand nombre de fournisseurs possibles ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise et plus globalement mondiale ont conduit le cours du baril à revenir progressivement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine.

Le retour des politiques monétaires conventionnelles

Depuis la crise financière de 2007-2009, les banques centrales avaient mis en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles reposant sur des taux d’intérêt historiquement bas et sur de massifs rachats d’obligations afin d’éviter la déflation et de relancer l’économie. Lors de la crise sanitaire de 2020, ces politiques ont été accentuées aboutissant à un gonflement des bilans des banques centrales. Avec la résurgence de l’inflation fin 2021 et surtout en 2022 avec la guerre en Ukraine, elles ont été amenées à revenir à des politiques monétaires classiques. Elles ont progressivement arrêté leurs rachats d’obligations, voire décidé de réduire la taille de leur bilan, notamment pour la FED. Pour casser l’inflation, elles ont procédé à des relèvements. Partant de très bas, ces derniers sont jugés importants même s’ils doivent être relativisés au vu de l’inflation.

Mardi 27 décembre, le taux des obligations françaises à 10 ans a dépassé les 3 %, terminant la séance à 3,048 %. Un niveau inédit depuis le printemps 2012. Une première alerte avait eu lieu en octobre, mais le taux français de référence avait finalement reflué sous ce seuil symbolique avant la clôture. Cette augmentation signifie que le service de la dette augmentera, sachant que l’Etat devrait émettre pour 270 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2022. Cette hausse est la conséquence du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne ainsi que de l’arrêt des rachats d’obligation par cette dernière. Par ailleurs, la progression de l’endettement des Etats incite les investisseurs à demander des intérêts plus élevés, investisseurs qui n’anticipent pas, en outre, une baisse rapide de l’inflation. Pour la juguler, les banques centrales sont contraintes de durcir de plus en plus leur politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de 375 points de base en six mois, réalisant son resserrement monétaire le plus violent depuis les années 1980. La Banque centrale européenne (BCE) a fait passer son taux de dépôt de -0 50 % en juin à 2 %, un rythme de relèvement sans précédent depuis la création de l’euro. La Banque du Japon, qui était la dernière à n’avoir pas augmenter ses taux, a dû s’y résoudre à la fin du mois de décembre.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
30 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 471,31+0,12 %7 153,03
Dow Jones33 147,25-0,99 %36 338,30
S&P 5003 839,50-0,14 %4766,18
Nasdaq10 466,48-1,34 %15 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 13 923,59-0,12 %15 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 451,74-0,28 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 792,28-0,65 %4 298,41
Nikkei 225  (Japon)26 094,50-0,54 %28 791,71
Shanghai Composite 3 089,26+1,42 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,106 %+0,094 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,564 %+0,172 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,884 %+0,141 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0697+0,35 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 815,38+0,64 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,08+0,75 %78,140
CDE
CDE

Etats-Unis/ Europe : où les actionnaires sont-ils les mieux traités ?

Le rendement des actions se mesure comme la somme du taux de dividende (ratio des dividendes versés au cours boursier) et de la plus-value en capital réalisée sur le cours boursier (sur les actions)

Le rendement total de la détention d’actions sur la période 1995-2022 est supérieur aux Etats-Unis avec un ratio de 11,9 %, contre 9,4 % pour la zone euro. Cet écart provient de la hausse plus rapide des cours boursiers aux Etats-Unis. En revanche, le taux de dividendes est plus élevé en zone euro, sans pour autant compenser l’effet cours. En raison du nombre d’actionnaires et d’entreprises cotées plus important aux Etats-Unis qu’en zone euros, le poids des dividendes au sein du PIB y est bien plus important, 7 % contre 4 %. La rémunération globale des actionnaires est également plus importante. Elle atteint 8 % du PIB, contre 4 % en zone euro. Ce résultat est différent du rendement pour les actionnaires de la détention d’actions. La part des profits bruts qui est distribuée (le taux de distribution), sous forme de dividendes ou de rachats d’actions atteint 50 % aux Etats-Unis, contre 25 % dans la zone euro. Les actionnaires sont ainsi privilégiés outre-Atlantique. Le poids des profits distribués (dividendes et rachats d’actions) en fonction de l’investissement est de 60 % aux États-Unis contre 35 % dans la zone euro.

Les actionnaires sont mieux traités aux Etats-Unis qu’en Europe. Le rendement des actions y est supérieur, la rémunération y est plus élevée et la part des profits distribués y est deux fois plus importante. Les entreprises américaines rémunèrent donc leurs actionnaires nettement mieux que les entreprises européennes. Cette distribution ne pénalise pas pour autant l’investissement qui est plus élevé outre-Atlantique qu’en Europe.

Forte chute des émissions en bourse

En 2022, dans un contexte économique et financier difficile, seulement 1 333 sociétés se sont fait coter à l’échelle mondiale, selon le cabinet EY. Elles ont levé 179,5 milliards de dollars, soit 62 % de moins qu’en 2021. A Wall Street, le nombre d’opérations a reculé de 78 % et leur montant a diminué de 94 % pour s’élever à 9 milliards de dollars, contre 156 milliards en 2021. Ce résultat est le plus bas de ces vingt dernières années. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company, en français société d’acquisition à vocation spécifique) qui portaient ces dernières années le marché des émissions ont été les grandes absentes de l’année (7 % des émissions aux Etats-Unis en 2022, contre 60 % en 2021). Les SPAC sont des sociétés dont les titres sont émis sur un marché boursier en vue d’une acquisition d’une entreprise ou d’une fusion future dans un secteur particulier et avant une échéance déterminée. Les investisseurs n’ont pas souhaité prendre de risque en 2022. Investir dans une entreprise qui décide d’être cotéeconstitue un risque surtout dans un contexte de hausse de prix et de taux.

En Europe, le marché des émissions n’a été animé que par l’introduction en Bourse de Porsche. En quelques heures, Volkswagen a levé la somme record de 9,4 milliards d’euros d’actions ne donnant aucun droit de vote. Mais après Porsche, la deuxième opération a été l’émission des actions de Var Energi, une filiale du pétrolier Eni qui a levé 776 millions d’euros à la Bourse d’Oslo. Au total, en Europe, le nombre d’introductions en Bourse a diminué de 53 %. En revanche, le marché des émissions a été dynamique en Asie Pacifique avec 845 premières cotations. 67 % des fonds levés en 2022 l’ont été au sein de cette zone. 120 milliards de dollars ont été ainsi émis. Cinq des dix plus importantes opérations mondiales se sont déroulées dans cette région.

Le Coin des Epargnants du 17 décembre 2022 : hausse des taux directeurs, marchés en berne

Banques centrales à la manœuvre, marchés en berne

Après un rebond qui aura duré deux mois, le Cac 40 est reparti à la baisse depuis deux semaines avec une accélération en quelques jours du fait des décisions des banques centrales de relever leurs taux directeurs. En deux jours, l’indice parisien a perdu plus de 4 %. Le Cac 40 a terminé la semaine à 6.452,63 points, au plus bas depuis plus d’un mois. Depuis le début de l’année, les pertes sont à nouveau supérieures à 10 %. Les investisseurs ont intégré la poursuite du durcissement de la politique monétaire dans les prochains mois avec, à la clef, un ralentissement plus marqué de l’activité. L’atterrissage était attendu, la hausse depuis la fin du mois d’octobre étant en partie déconnectée des réalités économiques. L’inflation sera plus dure à éliminer que prévu et le poids des incertitudes demeure élevé.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations des Etats européens sont repartis à la hausse et, par ricochet, l’euro s’est également apprécié.

La semaine a été, en effet, marquée par les relèvements de taux directeurs effectués par de nombreuses banques centrales (BCE, FED, Banque d’Angleterre, etc.). Depuis le début de l’année, les banques centrales du monde entier ont procédé à 284 hausses de taux, selon le calcul de la Bank of America Securities.

Comme anticipé par les opérateurs, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs de 50 points de base qui évoluent désormais dans la fourchette de 4,25 à 4,50 %. Ce relèvement est le septième consécutif, les quatre précédents avaient été de 75 points de base. Les taux directeurs américains sont désormais à leur plus haut niveau depuis 15 ans. Les responsables de la Fed prévoient un taux médian à 4,4 % fin 2022, à 5,1 % fin 2023 et à 4,1 % en 2024. Leurs estimations sont supérieures de 0,5 point à celles formulées au mois de septembre. La banque centrale américaine ne prévoit plus qu’une croissance du PIB de 0,5 % l’année prochaine, contre 1,2 % auparavant. La prévision d’inflation PCE est fixée à 3,1 % fin 2023, contre 2,8 % précédemment. Le taux de chômage devrait, de son côté, passer de 3,7 % fin 2022 à 4,6 % fin 2023 et se stabiliser à ce niveau en 2024 avant de reculer légèrement à 4,5% en 2025.

Durant la conférence de presse du 14 décembre, le Président de la FED, Jerome Powell, a tenu des propos relativement pessimistes en ce qui concerne l’inflation. Il ainsi indiqué que « nous allons entrer dans une nouvelle année avec une inflation supérieure à nos attentes ». Il a souligné que la Fed attendait « des progrès plus importants sur le front des prix » Il a néanmoins reconnu que les résultats de l’inflation du mois de novembre témoignent d’une accalmie, ajoutant que « nous pensons qu’il est désormais approprié de passer à un rythme de hausse des taux plus lent ». Jerome Powell a affirmé malgré tout que la politique monétaire restera restrictive tant que l’inflation dans les services ne ralentira pas.

La Banque centrale européenne a imité la FED en relevant également ses taux directeurs de 50 points de base. Le taux de dépôt est ainsi passé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,5 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,75 %. Ce relèvement de 50 points de base rompt avec les deux hausses de 75 points de base intervenues en septembre et en octobre. En six mois, les taux directeurs ont augmenté de 200 points de base. Une intensité jamais vue depuis la création de la banque centrale en 1999. Comme aux Etats-Unis, le pic d’inflation serait atteint ou en voie d’être atteint. Elle est passée de 10,6 % sur 12 mois en octobre à 10 % en novembre. Les dernières prévisions macroéconomiques de la banque centrale européenne ont été revues à la hausse concernant l’évolution des prix. L’inflation se situerait à 6,3 % en 2023 et s’élèverait encore à 2,4 % en 2025. Dans ce contexte, les taux directeurs devraient dépasser 3 % en 2023. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a indiqué jeudi 15 décembre que le bilan de la banque centrale sera amené à se réduire. Cette dernière a acquis un portefeuille de 5 000 milliards d’euros d’obligations depuis 2015, afin de soutenir l’économie. Dans un contexte de flambée de l’inflation, la BCE a mis fin à ses achats nets mais continue à réinvestir chaque mois les montants issus du remboursement des obligations arrivées à échéance. Ces opérations constituent une pression à la baisse sur les coûts de financement en zone euro, quand la banque centrale souhaite au contraire les faire progresser pour réduire la hausse des prix. D’après le communiqué, la banque centrale diminuera progressivement les réinvestissements à compter de mars 2023. La réduction sera plafonnée à 15 milliards d’euros par mois jusqu’à la fin du deuxième trimestre, correspondant à la moitié du montant des remboursements mensuels sur cette période. Cette réduction du bilan sera réalisée avec précaution car elle peut générer des écarts de taux pour les emprunts des États de la zone euro. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de droit de la BCE, a indiqué vendredi 16 décembre que le combat contre l’inflation n’était pas encore gagné. Il a précisé que La deuxième mi-temps pourrait durer plus longtemps que la première. » Elle se mène un peu différemment, il y a un jeu plus sophistiqué. Sur les taux d’intérêt, on ne joue pas seulement sur le rythme, que nous avons réduit, mais on joue sur la hauteur, c’est-à-dire le niveau terminal, puis on joue sur la durée », a-t-il ajouté.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
16 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 452,63-3,37 %7 153,03
Dow Jones32 920,46-2,31 %36 338,30
S&P5003 852,36-2,66 %4766,18
Nasdaq10 705,4-2,89 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 893,07-3,29 %15 884,86
Footsie 7 332,12-1,99 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 803,97-3,51 %4 298,41
Nikkei 225 27 527,12-1,34 %28 791,71
Shanghai Composite 3 167,86-1,22 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,663 %+0,272 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,141 %+0,214 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,475 %-0,079 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1.0605+0,65 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 787.82-0,40 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79.25+3,69 %78,140

L’or, stop ou encore

En période d’inflation, des épargnants, sont tentés de se protéger en investissant une partie de leurs liquidités dans l’or. Cette tentation est plus forte encore quand l’inflation est due à un conflit militaire. Le métal précieux qui a perdu depuis plus de cinquante ans son rôle d’étalon monétaire continue néanmoins de jouer celui de valeur refuge. Si le cours de l’or a connu une augmentation rapide au début de la crise sanitaire, il demeure stable depuis la résurgence de l’inflation, et cela malgré la chute des cryptoactifs.

Depuis le début de l’année 2022, l’once d’or s’échange à environ 1 800 dollars. Au 13 décembre 2022, sur un an, son cours est stable (-0,30 %). Sur 3 ans, en revanche, la hausse est de 20,71 % et de 43,03 % sur cinq ans, offrant d’importantes plus-values pour les détenteurs d’or sur moyenne période.

La crise sanitaire explique les cours actuels de l’or en ayant provoqué un afflux de liquidité sur le métal jaune. La guerre en Ukraine n’a pas, en revanche, entraîné une forte hausse malgré son caractère inflationniste. Le relèvement des taux directeurs par les grandes banques centrales amène les investissements à se porter sur les obligations d’État.

Les tensions inflationnistes et les incertitudes économiques ainsi que géopolitiques favorisent néanmoins le maintien d’un prix élevé de l’or. L’appréciation du dollar depuis le début de la crise sanitaire a minoré facialement le cours de l’or pour deux raisons : les investisseurs ont privilégié les placements en dollars et la valeur de l’or, exprimée dans les autres devises, a augmenté.

Cours de l’or en dollars

Boursorama

Le cours de l’or dépend de la production d’or, de la demande émanant des banques centrales et de celles des investisseurs privés ainsi que des besoins de l’industrie et de la bijouterie/orfèvrerie. L’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).

À court terme, le prix de l’or dépend de plusieurs facteurs : l’inflation, la politique des taux pratiquée par les banques centrales, les tensions internationales, la situation économique et la solvabilité des États.

Le consensus estime que l’inflation devrait s’assagir dans le courant de l’année 2023 en raison d’un effet base (la hausse des cours de l’énergie étant intervenue à la fin du premier trimestre 2022) et du ralentissement de l’économie mondiale en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Cette décrue attendue de l’inflation devrait amener à une baisse du cours de l’or.

Malgré tout, plusieurs facteurs pourraient favoriser le maintien d’une inflation élevée : la poursuite de la guerre en Ukraine et des tensions internationales, l’enclenchement d’une spirale prix/salaire, la réaction modérée des banques centrales en lien avec les problèmes de solvabilité des États et des établissements financiers.  

Le taux du Plan d’Epargne Logement revalorisé à compter du 1er janvier 2023

Environ 14 millions de Français détiennent un Plan d’Epargne Logement. L’encours de ce produit s’élevait à 281 milliards d’euros. Son faible rendement et sa fiscalisation intervenue depuis le 1er janvier 2018 ont entraîné son déclin au niveau de la collecte et à la stagnation de son encours.

Le 1er janvier 2023, le taux du Plan d’Épargne Logement passera de 1 à 2 %. Il était à 1 % depuis le 1er août 2016.
 
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2011, le taux du Plan d’Épargne Logement est calculé à partir des taux de contrat d’échange de taux d’intérêt (« taux swap ») à 2 ans, 5 ans et 10 ans en application de la formule suivante : la somme des sept dixièmes du taux swap à 5 ans et des trois dixièmes de la différence entre le taux swap à 10 ans et le taux swap à 2 ans, arrondie au quart de point supérieur.
 
Avec l’augmentation des taux d’intérêt, la formule conduit à un rendement de taux de 2 % pour le PEL. À la différence du Livret A, du LDDS ou du LEP, ce taux s’appliquera à tous les nouveaux plans ouverts à compter du 1er janvier 2023 et durant leur durée de vie. En revanche, les plans qui seront ou qui ont été ouverts avant le 1er janvier 2023, conservent le taux de rendement en vigueur au moment de leur ouverture.
 
À 2 %, le taux du PEL demeure peu attractif d’autant plus que ce produit est assujetti aux prélèvements obligatoires (prélèvement forfaitaire unique de 30 % ou prélèvements sociaux et impôt sur le revenu). Net de prélèvements, le taux est de 1,4 %, soit bien moins que celui du Livret A. Compte tenu de l’inflation en cours, son rendement réel restera fortement négatif.
 
Certains épargnants pourraient avoir néanmoins avantage à fermer leur PEL pour basculer sur un nouveau PEL à 2 %. Cela concerne ceux qui ont souscrit un PEL ouvert depuis le 1er août 2016 et encore plus ceux qui l’ont ouvert après le 1er janvier 2018. Seuls ceux qui souhaitent bénéficier du prêt associé au PEL pourraient trouver avantage à le conserver pour bénéficier d’un taux de crédit plus faible. En revanche, ceux qui ont ouvert leur PEL dans une optique d’épargne pure devraient basculer sur un nouveau PEL.
  
En outre, en cas de fermeture des plans de moins de quatre ans, ces derniers sont transformés en Compte d’Epargne Logement qui, actuellement, bénéficie d’une meilleur rémunération que le PEL (1,25 % car son taux est égal à deux tiers de celui du Livret A). Il sera même intéressant d’attendre le 1er février 2023 qui sera marqué par l’augmentation du taux du CEL. En effet, logiquement, le taux du Livret A et du LDDS devraient passer à 3 % et celui du CEL à 2 %. Le PEL devrait de ce fait rester peu compétitif. Seuls les détenteurs de vieux Plans d’Épargne Logement bénéficiant de taux élevés ont intérêt à conserver leur placement.

Le Coin des Epargnants du 3 décembre 2022 : les marchés « actions » font une pause avant les fêtes

Novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé, en novembre, le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était ainsi revenu, à fin novembre, à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier 2022 quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement attendu de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements de leurs taux directeurs avant d’envisager, dans un second temps, leur arrêt. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés.

L’euro s’est redressé durant le mois de novembre. L’écart de taux avec les États-Unis est, en effet, amené à se réduire encore. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point même si la publication des derniers résultats de l’emploi aux Etats-Unis pourrait aller à l’encontre de ce souhait.

Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale revue en baisse, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a diminué sur l’ensemble du mois de novembre de près de 11 %.

Attentisme avant les décisions des banques centrales

Comment interpréter l’inversion des taux ?

Le passage des taux longs au-dessous des taux courts, ce qui est le cas, depuis le mois de juillet aux États-Unis pour les taux à 10 et à 2 ans, signifiait dans le passé l’arrivée prochaine d’une récession. Des doutes se font jour sur la validité de cette corrélation. Dans une situation normale, les taux « courts » sont inférieurs aux taux « longs ». Plus les agents économiques prêtent à long terme, plus ils attendent à être mieux rémunérés. La pente de la courbe est dite dans ce cas positive. La baisse des taux longs intervient quand les investisseurs optent par précaution pour les produits les plus sûrs : les obligations des États les mieux notés ou quand ces derniers anticipent une diminution des taux directeurs des banques centrales. La diminution des taux longs actuels semble provenir avant tout des anticipations sur les taux. Avec le ralentissement de l’économie et compte tenu des niveaux de l’endettement, les investisseurs estiment que le processus de hausse des taux directeurs arrive à son terme. Ils considèrent par ce fait que la bataille contre l’inflation est en voie d’être gagnée. Cette inversion peut également signifier que la récession est dorénavant certaine et qu’elle pourrait durer. Jusqu’en 2008, l’inversion des taux était un bon indicateur avancé des récessions. Depuis la crise financière et le développement des politiques monétaires expansives, le lien de causalité entre ces deux facteurs est plus incertain. La manipulation des taux et de l’évolution de la masse monétaire semblent l’avoir faussé.

Les marchés déçus par les bons résultats de l’emploi américain

Attendues à 200 000, les créations d’emploi, aux Etats-Unis, ont atteint 263 000 en novembre, après 284 000 en octobre. L’économie américaine refuse de ralentir malgré la hausse des taux. S’il s’agit du plus faible gain d’emplois depuis avril 2021, le marché du travail n’en reste pas moins tendu, supérieur à la moyenne de 150 000 à 200 000 emplois créés par mois avant la pandémie. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 % de la population active et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % au cours du mois, soit le double de l’estimation du marché, et de 5,1 % sur un an, ce qui est également bien supérieur aux prévisions de 4,6 %. Pour la banque centrale américaine, la Réserve Fédérale, cette situation commence à devenir une énigme. Elle pensait pouvoir modérer les relèvements à 50 points de base mais la poursuite des créations d’emploi pourrait la conduire à opter pour une hausse de 75 points de base.

Après plusieurs semaines de hausses, en lien avec l’espoir d’une maîtrise rapide de l’inflation, les marchés ont opté, ces cinq derniers jours, pour l’attentisme. Le CAC 40 a terminé à 6 742,25 points, en légère hausse de 0,44 % sur la semaine. Cette hausse hebdomadaire est la neuvième consécutive, série inédite depuis la période mars-mai 2009. Outre-Atlantique, l’indice Dow Jones est resté stable quand le Nasdaq a progressé de 1,5 % sur la semaine.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
2 déc. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 742,250+0,44 %7 153,03
Dow Jones34 429,88+0,04 %36 338,30
Nasdaq11 461.50+1,50 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 529,9-0,20 %15 884,86
Footsie 7 556,23+0,98 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 977,28+0,16 %4 298,41
Nikkei 225 27 777,90-1,79 %28 791,71
Shanghai Composite 3 156,14+1,76 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,303 %-0,116 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,845 %-0,109 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,565 %-0,131 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0522+0,78 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 795,76+2,44  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,76+3,54 %78,140
CDE

Le mois de novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé en novembre le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était fin novembre à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements voire dans un second temps les arrêter. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés. L’euro s’est redressé durant le mois de novembre, l’écart de taux avec les Etats-Unis est, en effet, amené à se réduire. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point. Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale en faible croissance, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a baisse sur le mois de novembre de près de 11 %.

Tableau de bord des marchés financiers

 Résultats – novembre  2022
CAC au 31 décembre 2021
CAC au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 153,03
6 738,550
+7,4 %
-2,1 %
Daxx au 31 décembre 2021
DAXX   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 884,86
14 397,040
+8,6 %
-7,0 %
Footsie au 31 décembre 2021
Footsie   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 384,54
7 573,050
+6,0 %
-2,6 %
Euro Stoxx au 31 décembre 2021
Eurostoxx   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
4 298,41
3 964.72
+9,38 %
-2,62 %
Dow Jones au 31 décembre 2021
Dow Jones   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
36 338,30
34.589,77
+5,12 %
-0,22 %
Nasdaq au 31 décembre 2021
Nasdaq   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 644,97
11.468,00
+3,18 %
-27,03 %
Nikkei au 31 décembre 2021
Nikkei   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
28 791,71
27 968,99
+1,38 %
+0,53 %
Shanghai Composite au 31 décembre 2021
Shanghai Composite   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
3 639,78
3 151,34
+8,91 %
-11,58 %
Parité euro/dollar au 31 décembre 2021
Parité   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1,1378
1,032
+4,5 %
-9,2 %
Once d’or au 31 décembre 2022
Once d’or   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1 825,350
1 752,050
+7,1 %
-3,8 %
Pétrole au 31 décembre 2021
Pétrole   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
78,140
85,290
-10,7 %
+9,7 %

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2022 : les bourses en hausse, le pétrole en baisse

Pour la semaine du « Black Friday », les places boursières occidentales ont conservé leur allant. Les opérations sur les marchés ont été modestes, les investisseurs attendant les résultats de l’inflation du mois de novembre qui seront communiqués la semaine prochaine. Sur la semaine, le Cac 40 est parvenu à progresser de 1 %, avec une poussée jeudi 24 novembre au meilleur de la séance, à 6 730,16 points, au plus haut depuis sept mois, soit un rebond de près de 20% depuis le point bas de septembre (5 628,42 points le 29 septembre). Le CAC 40 a terminé la semaine à 6712 points. La perte sur un an n’est plus désormais que de 0,4 % et de 6,2 % depuis le 1er janvier. Pour le Nasdaq, en revanche, la baisse demeure importante, autour de 27 %.

Le prix du pétrole est toujours orienté à la baisse en raison des menaces qui pèsent sur la croissance de l’économie mondiale et les négociations au sein du G7 concernant les exportations russes. L’augmentation sensible du nombre de cas de covid avec les risques associés de confinement et d’arrêt des usines fait craindre une baisse de la demande en pétrole. Selon le bureau national de la Santé chinois, le pays compterait 31 454 cas de coronavirus, mercredi 25 novembre ; ce chiffre dépasse le précédent record atteint au mois d’avril 2022 quand Shanghai était sous confinement. La Chine, qui compte plus de 1,2 milliard d’habitants, demeure la seule grande économie ayant maintenu un système de confinement s’accompagnant de mesures de restriction de circulation au sein du pays et à l’extérieur.  A Pékin, des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail. Les écoles, les restaurants et les commerces sont à nouveau fermés. Face ces confinements à répétition, des mouvements de contestation commencent à poindre au sein de la population.

Le repli du prix du pétrole a également été favorisé par les informations issues des négociations au sein du G7 concernant le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Les Etats membres du G7 auraient évoqué une fourchette de prix comprise entre 65 et 70 dollars le baril. Ils autoriseraient ainsi la Russie à vendre et exporter son brut à ce prix-là ou en deçà, lui permettant d’échapper partiellement à l’embargo européen qui doit prendre effet le 5 décembre prochain. Ce plafond correspond un peu près au prix de vente actuel du pétrole par les Russes. Il n’y aurait donc pas de réelles conséquences sur le marché. Pour la Russie, ce prix lui garantit sa rente, sachant que le  coût de production de son pétrole est estimé à 20 dollars le baril. Si les Russes essayaient de vendre au-dessus du prix plafond, ils ne pourraient pas trouver des transporteurs et des assureurs. La quasi-totalité d’entre eux sont occidentaux et seraient susceptibles d’être soumis à des sanctions de la part des Etats ; pour les autres, il y aurait un risque de ne plus pouvoir commercer au sein des pays membres du G7 et ceux qui accepteront le plafonnement. La fixation du prix autour de 60 dollars a pour objectifs, au-delà de ne pas déstabiliser le marché du pétrole, de ne pas léser les armateurs grecs et les assureurs britanniques. A contrario, le prix du gaz a augmenté ces derniers jours du fait d’une légère baisse des réserves en Europe amenant à de nouveaux achats sur un marché qui reste tendu. Les nouveaux retards dans la remise en réseau des centrales nucléaires françaises a également pesé sur le cours du gaz.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6  712,480+1,00 %7 153,03
Dow Jones34 347,03+1,78 %36 338,30
Nasdaq11 226,36+0,80 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 541,38+0,70 %15 884,86
Footsie 7 486,67+1,37 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 962,41+0,89 %4 298,41
Nikkei 225 28 383,090+1,62 %28 791,71
Shanghai Composite 3 101,69-0,26 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,419 %-0,068 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,954 %-0,065 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,6962 %-0,116 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0399+0,70 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39+0,24 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,01-3,83 %78,140

Le Coin des Epargnants du 19 novembre 2022 : la remontada du CAC 40 continue

Le CAC 40 en pleine « remontada »

Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.

L’exposition maîtrisée des banques à la remontée des taux

La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
18 nov. 2022
Évolution sur 5 joursRésultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 644,460+0,76 %7 153,03
Dow Jones33 745,69-0,21 %36 338,30
Nasdaq11 141,21-1,68 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 431,86+1,03 %15 884,86
Footsie 7 385,52+0,81 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 924,84+1,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 930,570+1,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 097,24+0,32 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,487 %-0,168 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,019 %-0,125 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,812 %+0,001 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0337+0,17 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39 %+0,3  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,580-9,06 %78,140
Cercle de l’Epargne

Paris, première place financière européenne

En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.

La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.

Le Coin des Epargnants du 12 novembre 2022

Euphorie boursière sur fond de décrispation chinoise

Pour la sixième semaine consécutive, le CAC 40 a progressé, (+ 2,78 % cette semaine) et a atteint 6594 points à quelques encablures des 6000 points. Il revient ainsi à son niveau du début du mois d’août. Depuis le point-bas du 29 septembre, le Cac 40 a regagné pas moins de 17,2 %. Les pertes depuis le 1er janvier ne s’élèvent plus qu’à 7,8 %. L’indice allemand Daxx gagne sur la semaine près de 6 % et l’indice Eurostoxx 50, plus de 5 %.  ux Etats-Unis, le Nasdaq progresse de près de 9 % et le Dow Jones de plus de 4 %.

Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et l’assouplissement de la politique du zéro covid en Chine ont largement contribué à l’augmentation des cours boursiers. Les investisseurs espèrent que les prochaines hausses des taux directeurs de la FED seront d’une moindre ampleur que les précédentes.

Aux États-Unis, l’inflation a progressé de 7,7 % sur un an au mois d’octobre, selon les chiffres révélés par le Bureau du travail, et a augmenté de 0,4 point d’un mois sur l’autre. Ce résultat est inférieur aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une hausse respective de 7,9 % et 0,6 %. Le résultat de septembre est le plus bas depuis un an, après le pic de 9,1 points atteint en juin. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est en nette baisse à 6,3 % sur un an. Entre le mois de septembre et octobre, les prix n’ont progressé que de 0,3 point, à un rythme deux fois moins élevé qu’en août et septembre. L’indice qui exclut en plus les véhicules d’occasion et le logement est désormais inférieur à 1,8 %. Ce chiffre semble indiquer une modération de l’inflation. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en décembre est évaluée à 85,4%, selon les calculs de CME Group, contre 56,8 % jeudi avant la publication des chiffres de l’inflation. La banque centrale américaine a procédé à quatre resserrements successifs de 75 points de base de ses taux directeurs pour le porter dans une marge de 3,75% à 4 %, contre 0 %-0,25 % en début d’année. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat se sont détendus. Le taux de l’obligation d’Etat des Etats-Unis à 10 ans est repassé au-dessous de 4 %. L’euro est de son côté au-dessus de la parité avec le dollar avec un gain de plus de 4 % sur la semaine. Il ne cède plus que 10 % par rapport au dollar sur un an.

La Chine commence à admettre que sa stratégie du zéro covid est intenable sur le plan économique et sanitaire. S’il n’est pas question d’un abandon général, un assouplissement est engagé dont une réduction de la durée de la quarantaine à l’arrivée sur le territoire et la fin de l’annulation brutale des vols. La quarantaine est désormais limitée à huit jours, contre dix auparavant. Les responsables économiques et les délégations sportives seront exemptés de quarantaine s’ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour. L’agence sanitaire du gouvernement a également annoncé la fin des confinements stricts à but préventif. Les fermetures d’écoles non approuvées par les autorités seront interdites. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d’hôtels de quarantaine ou le personnel navigant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones à haut risque (où des contaminations ont été recensées) vers des zones à faible risque pourront également effectuer à leur domicile leur quarantaine de sept jours  et non plus dans des centres fermés.

En Europe, la Commission européenne a révisé à la hausse, vendredi 11 novembre,  sa prévision de croissance pour 2022 tout en prévoyant un ralentissement plus marqué en 2023. Si une récession est envisagée entre la fin d’année et le début de l’année prochaine, elle ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.

Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2 % alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7 % en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3 % seulement en 2023, contre +1,4% prévu en juillet. En 2024, la croissance serait de 1,5 %. Le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8 à 7,2 %, avant de reculer à 7 % en 2024. Le déficit budgétaire de la zone euro devrait passer de 3,5 % du PIB cette année à 3,7 % en 2023, avant de revenir à 3,3 % en 2024. Le taux d’endettement des 19 pays de la zone euro devrait baisser en 2023 à 92,3% du PIB, contre 93,6% cette année. Il s’établirait à 91,4 % en 2024. L’inflation devrait revenir à 6,1 % en 2023 après avoir atteint 8,5 % cette année. En 2024, elle est attendue à 2,6 %, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
11 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 594,62+2,78 %7 153,03
Dow Jones33 747,86+4,15 %36 338,30
Nasdaq11 817,01+8,84 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 224,86+5,89 %15 884,86
Footsie 7 318,04+0,08 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 868,50+5,06 %4 298,41
Nikkei 225 27 446,100+0,91 %28 791,71
Shanghai Composite 3 087,29+0,54 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,655 %-0,171 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,144 %-0,137 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,811 %-0,354 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,034+4,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 764,22 %+4,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars95,55-3,08 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 15 octobre 2022, l’inflation toujours au menu des marchés

Les marchés toujours sous la menace inflationniste

Espérée en réel repli, l’inflation aux États-Unis a fait de la résistance en septembre en se maintenant à 8,2 % sur un an outre-Atlantique, soit 0,1 point de moins que le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de près de 20 % sur un an tandis que ceux des produits alimentaires affichent une augmentation de 11,2 %. Pour ces deux postes de dépenses importants pour les ménages, la hausse est un peu moins élevée qu’en août. L’inflation sous-jacente aux États-Unis continue à augmenter. Le prix du logement, des services médicaux, des médicaments, ou encore des transports ont accéléré en septembre. Ainsi, l’indice des prix hors énergie et alimentation, est en hausse de 6,6 % sur un an et se retrouve à son plus haut depuis 1982. Les valeurs technologiques américaines ont réagi négativement à la hausse des prix, le Nasdaq perdant sur la semaine plus de 3 %. Au vu des premiers résultats trimestriels, globalement bons, les marchés « actions » ont été orientés à la hausse. L’indice CAC 40 a gagné plus de 1 % sur la semaine mais n’a réussi vendredi à rester au-dessus de la barre des 6000 points. Le marché londonien a cédé du terrain même si la crise gouvernementale s’est dénoué avec l’éviction  du Chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng et son remplacement par Jeremy Hunt, ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Un changement qui pourrait présager un changement de cap budgétaire après le tremblement de terre financier qu’a provoqué l’annonce du « mini budget » prévoyant une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus. Cette annonce a été à l’origine des interventions d’urgence de la Banque d’Angleterre, qui se sont achevées vendredi 14 octobre.

Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse par anticipation des décisions des banques centrales. Le taux de l’OAT français s’est rapproché des 3 % quand celui de son homologue américain a dépassé les 4 %.

Après la hausse de 15 % de la semaine dernière, le prix du baril de pétrole Brent a perdu 6 % cette semaine, l’émotion de la réduction de deux millions de barils jour par l’OPEP+ étant passée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  14 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,92+1,11 %7 153,03
Dow Jones29 634,83+1,15 %36 338,30
Nasdaq10 321,39-3,11 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 437,81+1,34 %15 884,86
Footsie 6 858,79-1,89 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 381,73+0,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 090,76-0,09 %28 791,71
Shanghai Composite 3 071,99+1,57 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,955 %+0,159 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,358 %+0,166 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,018 %+0,167 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9740+0,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 646,860-2,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars92,230-6,20 %78,140
CdE

40 % des sociétés du CAC 40 détenues par des actionnaires non-résidents

La part des sociétés françaises du CAC 40 détenue par les investisseurs non-résidents représentait, à la fin de l’année 2021, 40,5 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40, soit 866 milliards d’euros sur 2 137 milliards. Entre 2013 et 2020, cette proportion avait baissé passant de 48 % à 39,5 %.

Pour l’ensemble des sociétés françaises cotées sur Euronext, le taux de détention par les investisseurs étrangers s’élève à 37,6 % (+1,1 point de pourcentage entre 2020 et 2021). Les entreprises cotées françaises sont moins internationalisées que leurs consœurs européennes. Le taux est de 46 % en Italie, 52 % en Espagne, 55 % en Allemagne, 61 % en Belgique, 65 % au Royaume-Uni et de 87 % aux Pays-Bas. Le poids moins important des investisseurs étrangers traduit une moindre compétitivité de la place financière de Paris et un attrait plus faible des entreprises françaises.

Les non-résidents sont majoritaires dans environ un tiers des sociétés françaises du CAC 40 (12 sur 35). Ils détiennent entre 30 et 50 % du capital de 16 sociétés, et moins de 30 % de 7 d’entre elles. Il convient de souligner que ne figurent pas dans l’étude Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger.

91 % des participations correspondent à des placements de portefeuille, les investissements directs étant inférieurs à 10 % en 2021. Les investisseurs étrangers s’intéressent en priorité aux groupes opérant dans le secteur des matières premières (dont ils détiennent près de 50 % des parts), aux sociétés financières et aux entreprises de services aux consommateurs (où leur poids est supérieur à 40 %). Pour la première fois depuis 2016, les achats nets (achats bruts – ventes brutes) des investisseurs étrangers ont été positifs pour s’élever à 13,3 milliards d’euros. En 2021, la place de Paris avait connu une excellente année avec une performance supérieure à celle des autres grandes places européennes. Le CAC 40 avait progressé de de 29 %, contre 16 % pour le Dax allemand ou 14 % pour le Footsie 100 britannique.

Le neuf résiste

En France le prix moyen d’un appartement neuf est de 5 123€/m2, un prix en augmentation selon le site « seloger.com » de +10,9 % en 2 ans et de +6,5 % en un an). Cette croissance dépasse celle de l’ancien qui est de 4,6 % sur un an. Si pour les logements anciens, le marché est hésitant voire déjà baissier dans plusieurs grandes villes, les logements neufs bénéficient, en raison de la rareté de l’offre, d’une évolution de prix favorable.

En France, le prix du mètre carré neuf est supérieur de 27 % à celui de l’ancien. À Paris, le prix du neuf est de 15 564€/m2, contre 10 401€/m2 pour l’ancien. Le nombre d’appartements neufs à vendre dans la Capitale demeure faible conduisant à une hausse mécanique des prix quand dans le même temps le prix de l’ancien est orienté à la baisse.

Le Coin des Epargnants du 8 octobre 2022 : l’emploi américain et le pétrole défient les marchés

L’emploi américain défie la FED et les marchés

Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans.  La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.

Pétrole, l’OPEP régule à la baisse la production

L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.

Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.

La France, des réserves de gaz mais une gestion complexe

Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
7 octobre 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 866,94+1,82 %7 153,03
Dow Jones29 296,79+1,99 %36 338,30
Nasdaq10.652,40+0,73 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 273,00+1,31 %15 884,86
Footsie 6 991,09+1,41 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 375,46+1,73 %4 298,41
Nikkei 225 27 116,11+4,55 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,390,00 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,796 %+0,081 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,192 %+0,084 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,861 %+0,123 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9775-0,32 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 703,080+2,45 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,930+14,89 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 1er octobre 2022 : la difficile rentrée des places financières

Septembre, une rentrée au son des fondamentaux pour les marchés

La rentrée a été brutale pour les marchés avec des reculs importants pour les indices « actions ». Le CAC 40 a reculé de plus de 7 % sur un mois, le Daxx allemand de plus de 6 %, le Dow Jones de près de 9 % et le Nasdaq de plus de 10 %. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur et le CAC 40 plus du cinquième. Le CAC 40 a accumulé sept semaines et trois trimestres successifs de perte. L’ajustement peut encore continuer quelques semaines, sachant que les marchés sont des indicateurs avancés de la situation économique. Un retournement pourrait intervenir dans le courant du premier semestre 2023.

Les investisseurs ont pris conscience que la résorption de l’inflation passe par de fortes hausses des taux directeurs avec, à la clef, un ralentissement marqué de la croissance et donc une dégradation des résultats des entreprises. Avec une inflation qui a atteint 10 % en zone euro et les perspectives de pénuries énergétiques, le retour aux fondamentaux était sans nul doute incontournable. Les hésitations des banques centrales ont entretenu l’illusion du maintien de l’argent facile mais ce processus semble s’achever du moins en partie.

La dernière semaine de septembre a été marquée par la fin du mouvement haussier sur les taux des marchés obligataires avec notamment l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour tenter ramener le calme après les critiques suscitées par le projet de réduction d’impôts financé par la dette présenté par le gouvernement britannique.

Compte tenu de la vigueur de l’inflation en zone euro, la BCE devrait relever à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base à l’occasion de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5 %. Malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Le taux de dépôt principal pourrait atteindre 2 % avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3 %.

Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,3 % en août, comme prévu, et leurs dépenses ont progressé de 0,4 %, soit deux fois plus qu’attendu. La consommation est toujours dynamique malgré le resserrement monétaire. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, ressort à 4,9 % sur un an, contre 4,6 % en juillet et 4,7 % anticipé, témoignant de la vivacité de l’inflation. La composante des anticipations d’inflation à 1 an a, en revanche, légèrement diminué à 4,7 % après 4,8 % en août, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre. La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale même en cas de survenue de récession.

L’euro en-dessous de la parité avec le dollars

Le mois de septembre aura confirmé la dépréciation de l’euro qui est passé sous la parité par rapport au dollar. Cette dépréciation est la conséquence de l’écart entre les taux directeurs des deux banques centrales et des menaces de récession concernant l’Europe. Par ailleurs, en période de crise, le dollar joue son rôle traditionnel de valeur refuge. La baisse de la monnaie européenne renchérit le coût des importations et notamment celles en matières premières et en produits énergétiques. Elle ne favorise guère les exportations de l’industrie qui peine à produire en raison de la multiplication des pénuries.

Le pétrole en hausse sur fond de réduction de l’offre

Les pays pétroliers entendent profiter de la rente pétrolière en maximisant leurs gains. Face aux perspectives de récession, les cours étaient orientés à la baisse depuis quelques semaines, la diminution de la demande pouvant aboutir à un excès d’offre.

L’Opep+ qui comprend la Russie pourrait lors de la prochaine réunion annoncer une baisse des quotas de production.  L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100 000 barils par jour pour octobre. Moscou demande une réduction d’un million de baril jour. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ prévu le 5 octobre prochain.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
30 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 762,34-0,36 %7 153,03
Dow Jones28 725,51-2,92 %36 338,30
Nasdaq10 575,62-2,69 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 114,36-1,38 %15 884,86
Footsie 6 893,81-1,78 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 318,20-0,91 %4 298,41
Nikkei 225 25 937,21-4,48 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,39-1,53 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,715 %+0,143 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,108 %+0,078 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,738 %+0,072 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9787+1,21 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 671,500+1,87 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,660+0,69 %78,140

Le Coin des Epargnants du 24 septembre 2022 : les marchés à l’heure de la correction

Marchés, attention ajustements en cours

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent, de plus en plus, de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker dans les années 1980. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds pourrait atteindre fin décembre ,4 %, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon cette même prévision. En juin, la réserve fédérale espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable. En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé, au printemps, une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août. Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août. La Banque d’Angleterre a également décidé cette semaine de relever ses taux directeurs. Elle avait été, fin 2021, l’une des premières à se lancer dans un politique monétaire plus restrictive. Jeudi 22 septembre, elle a opté pour un relèvement de 0,5 point à 2,25 %. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis que la banque centrale anglaise a entamé son resserrement monétaire en décembre dernier. Par ailleurs, comme annoncé le mois dernier, le comité a voté en faveur d’une diminution de 80 milliards de livres du stock d’obligations d’État détenu dans son bilan. La Première ministre Liz Truss a annoncé un plafonnement des prix réglementaires, de façon à protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix attendues cet hiver. Ce plan, dont le coût pour les finances publiques pourrait atteindre 150 milliards de livres, modifie les anticipations en matière d’inflation, sans que ses impacts aient pu encore être bien appréhendés. D’ores et déjà, la Banque d’Angleterre a revu à la baisse sa prévision d’inflation. Alors que le pic avait été estimé à 13 %, la hausse des prix pourrait rester contenue à 11 % en octobre. En août, elle se situait à 9,9 %.

Les marchés « actions » sont entrés dans une phase d’ajustement notoire. Avec des coûts de production en hausse et des taux plus élevés pesant sur la demande, les bénéfices des entreprises devraient se contracter dans les prochains mois. Après l’euphorie surjouée de 2021, le retour aux fondamentaux s’opère. Après un recul de 2,27 % vendredi, le Cac 40 a est ainsi tombé sous le seuil des 5 800 points (5 783,41 points). Sur la semaine, l’indice parisien a cédé 4,84%, son plus fort repli hebdomadaire depuis le mois de juin, et sur l’année, il abandonne désormais 19 %. Par rapport à son pic de 7 384,86 points du 5 janvier dernier, il perd 21,6 %. Un tel mouvement de baisse de plus de 20 % par rapport à un dernier plus haut correspond à la définition d’une entrée en phase de « bear market », marché baissier, dans lequel les vendeurs sur le marché, ont pris l’ascendant sur les  acheteurs. Le Dow Jones a perdu plus de 4 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %. Depuis le début de l’année, les pertes respectives s’élèvent désormais à 18,57 % et 30,53 %. Le Dow Jones est ainsi repassé sous la barre symbolique des 30 000 points.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur mouvement de hausse, Le taux de l’obligation d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %. Le taux de l’OAT français à 10 ans était vendredi 23 septembre à 2,78 % contre 0,93 % en début d’année. L’euro a continué son mouvement de baisse par rapport au dollar ce qui contribue en partie à la baisse du cours du baril de pétrole. Ce dernier  a connu une forte diminution cette semaine, plus de 6 %, l’amenant en-dessous de 80 dollars (baril de Brent). La crainte d’une forte récession pèse sur le prix du pétrole. La force du dollar est également lié à la hausse des taux de la FED, à la bonne résistance de l’économie américaine et à la valeur refuge des Etats-Unis en période de troubles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
23 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 783,41-4,84 %7 153,03 
Dow Jones 29 590,41-4,00 %36 338,30 
Nasdaq 10 867,93-5,07 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 284,19-3,59 %15 884,86 
Footsie 7 018,60-3,01 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 348,60-4,34 %4 298,41 
Nikkei 225 27 153,83-1,50 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 088,37-1,15 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,572 %+0,280 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +2,030 %+0,286 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,667%+0,218 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9707-2,93 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 645,950-1,78 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 85,620-6,35 %78,140 
CDE

Livret A en août : plus fort que tout !

Livret A, entre effet taux et effet anxiété

L’effet taux a joué, à plein, durant cet été avec une collecte de 4,49 milliards d’euros au mois d’août qui fait suite à celle du mois de juillet qui avait atteint 2,64 milliards d’euros. L’augmentation de la collecte est classique en cas de hausse des taux. Elle perdure deux à trois mois après l’annonce par les pouvoirs publics.

Effet taux indéniable malgré un rendement réel négatif

Le passage du taux de 1 à 2 % à compter du 1er août a conduit de nombreux ménages à effectuer des versements sur leurs Livrets A. La collecte a été ainsi 2,7 fois plus élevée que celle du mois août 2021 (1,67 milliard d’euros), le taux du Livret A étant alors de 0,5 %. La collecte du mois d’août est la plus importante pour ce mois de l’histoire du Livret A. Elle est, par ailleurs, la deuxième la plus importante de l’année après celle du mois de janvier (6,25 milliards d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 23,62 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,55 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire dont le taux de rendement est le même que celui du Livret A, a connu une évolution parallèle avec une collecte, au mois d’août, de 780 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 3,84 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits battent, de mois en mois, de nouveaux records. Au mois d’août, celui du Livret A a atteint 367 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élevait à 130,1 milliards d’euros. De décembre 2019 à août 2022, l’encours du Livret A a augmenté de 68,4 milliards d’euros et celui du LDDS de 17,7 milliards d’euros.

Au mois d’août, les ménages ont été sensibles au relèvement du taux de 1 à 2 % même si le rendement réel est fortement négatif. Pour 2022, le rendement réel devrait, être, en effet, négatif, de plus de 4 points, situation inconnue depuis le début des années 1980. L’effet précaution l’emporte sur l’effet rendement réel. Le taux du Livret A est néanmoins compétitif par rapport à celui des autres produits d’épargne. Il est supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés et à ceux des fonds euros de l’assurance vie. Seul le taux du Livret d’Épargne Populaire lui est nettement supérieur (4,6 %) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. La préférence pour la liquidité demeure forte malgré la résurgence de l’inflation. Ainsi, malgré l’absence de rendement, l’encours des dépôts à vue est passé de 406 à 544 milliards d’euros  en augmentation de 138 milliards d’euros de décembre 2019 à juillet 2022.

Effet anxiété malgré la prise en charge d’une partie de la crise par les pouvoirs publics

Dans un contexte marqué par un fort niveau d’incertitude, les ménages continuent à privilégier l’épargne liquide de précaution. La poursuite de la hausse des prix et les annonces anxiogènes sur la survenue d’éventuelles pénuries  conduisent les ménages à augmenter  leur épargne de précaution. Les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face à des dépenses dans les prochains mois.

Traditionnellement, le second semestre est marqué par une hausse des dépenses en lien avec la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année mais cette année, cette inflexion pourrait être moins prononcée. Avec la prise en charge par l’État d’une grande partie des effets de l’inflation, le pouvoir d’achat, au second semestre, serait préservé  permettant le maintien du taux d’épargne à un niveau élevé.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de  l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdE et CDC
CdE et CDC

Le Coin des Epargnants : des marchés automnaux

Coup de froid des marché sur fond de surchauffe des prix

L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du  Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
16 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 077,30-2,17 %7 153,03 
Dow Jones 30 822,42-4,13 %36 338,30 
Nasdaq 11 448.40-5,48 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 741,26-2,659 %15 884,86 
Footsie 7 236,68-1,56 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 500,41-1,95 %4 298,41 
Nikkei 225 27 567,65-2,29 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 126,40-4,16 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,292 %+0,012 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1,743 %+0,035 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,449%+0,143 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0005-0,39 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 672,895-2,48 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,430-1,17 %78,140 

Epargne salariale, les changements de l’automne

Epargne salariale, les changements de l’automne

L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS

Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.

Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2022 : Les investisseurs saluent la remontée des taux d’intérêt

Les bourses  saluent, pour une fois, la remontée des taux

Si en règle générale, le relèvement des taux ne profite pas aux actions, celui décidé par la BCE mercredi 7 septembre a été bien accueilli car il témoigne de sa volonté de lutter contre un fléau qui menace les fondements de la zone euro. Le CAC 40 affiche ainsi sa première hausse hebdomadaire depuis la mi-août. Il a gagné 0,73 % au cours des cinq dernières séances, grâce, notamment, à une progression de 1,41 % vendredi lui permettant de passer au-dessus des 6.200 points, à 6.212,33 points. L’Eurostoxx a gagné de son côté 0,72 % sur la semaine. Aux Etats-Unis, les indices actions ont renoué avec la hausse avec un gain de plus de 4 % pour le Nasdaq.

Sur le marché des changes, les mesures de la BCE et l’intervention de Christine Lagarde n’ont pas eu d’effet sur le taux de change de l’euro. La devise unique est tout juste à la parité avec le dollar, handicapée par la révision à la baisse des projections de croissance de la zone euro. Pour les banques, la hausse des taux est une bonne nouvelle, comme elle l’est pour les assureurs et les entreprises financières. Aux États-Unis, une augmentation de 75 points de base est attendue pour la prochaine réunion de la FED prévue le 21 septembre prochain.

La BCE engage la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les États membres, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base. À l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel relèvement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25% et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, pour la première fois depuis 2011, la BCE avait procédé à une première augmentation de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait eu pour risque d’engendrer une forte hausse du rendement des emprunts d’État et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les États membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec un taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 avant de revenir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

En relevant ses taux, la BCE souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. S’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés, ce relèvement devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation devrait être freinée par le jeu du crédit et l’investissement. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et en matières premières, ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient, en revanche, souffrir de ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
9 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 212.33+0,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 151,71+2,66 %36 338,30 
Nasdaq 12 112,31+4,14 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 088,21+0,29 %15 884,86 
Footsie 7 351,07+0,96 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 570,04+0,72 %4 298,41 
Nikkei 225 28 214,75+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 262,05+2,37 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans  +2,280 %+0,130 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1708 %+0,184pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,306%+0,067 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0046+0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 716,209+0,16 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,900-1,20 %78,140 
CDE

La BCE s’engage dans la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les Etats membres, la BCE a décidé de relever de 75 points de base ses taux directeurs.  A l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel ajustement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25 % et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, la BCE avait  procédé à une première augmentation, une première depuis 2011 de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait pour risque une forte hausse du rendement des emprunts d’Etat et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les Etats membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec u taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 mais qui reviendrait à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

La BCE, en relevant ses taux souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. Ce relèvement s’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation pat le jeu du crédit et l’investissement devraient être freinés. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et matières premières ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient souffrir ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Le Coin des Epargnants : retour aux fondamentaux

Après quelques semaines d’éclaircies, les marchés redécouvrent en cette fin de mois d’août les lourdes incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

La sombre rentrée des marchés

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole aux Etats-Unis, le Président de la Fed, Jerome Powell, a été lors de son intervention extrêmement net sans sa volonté de lutter contre l’inflation qui « nécessitera probablement une politique restrictive pendant un certain temps ». Ses propos ont entrainé le recul des indices « actions » et la progression des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans a franchi la barre des 2 % et celui de son homologue américain la barre des 3 %. Cette hausse des taux a été favorisé également par les rumeurs d’une forte hausse des taux directeurs de la BCE lors de la réunion du mois de septembre. Elle pourrait être de 75 points comme aux Etats-Unis.

Les menaces de récession dans un contexte d’approvisionnement énergétique problématique en Europe ont conduit à la baisse du cours des actions et au recul de l’euro. Le Dow Jones a cédé sur la semaine plus de 4 % portant la baisse à plus de 11 % depuis le 1erjanvier. Le Nasdaq a reculé de 4,44 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu un quart de sa valeur. Le CAC40 a perdu de son côté 3,41 % cette semaine.

Accès de faiblesse euro sur fond de flambée électrique

L’euro est repassé au-dessous de 1 dollar cette semaine, les investisseurs anticipant une longue récession en Europe, conséquence de la raréfaction du gaz russe et de l’augmentation des cours de l’énergie. La dépréciation de la monnaie européenne,           -15 % en un an s’explique également par les écarts des taux directeurs pratiqués par les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique. La FED a relevé ses taux dès le mois de mars quand la Banque centrale européenne ne l’a fait qu’à partir du mois de juillet. Compte tenu de l’écart de taux qui atteint désormais deux points, les investisseurs privilégient les placements américains au détriment de ceux de la zone euro ce qui provoque une baisse de la valeur de la monnaie européenne.

Si la dépréciation de l’euro favorise les exportations en dehors de l’Union européenne, elle renchérit, en revanche, le coût des importations et notamment celles en énergie. Elle contribue ainsi à l’augmentation de l’inflation. Pour les Européens, il est plus coûteux d’investir aux États-Unis quand, a contrario, les Américains peuvent le faire en Europe à moindre prix.

La semaine restera marquée par l’envolée sans précédent des prix de l’électricité en Europe et tout particulièrement en France. Les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) quand ces prix n’étaient que de 85 euros il y a un an. Avant la crise sanitaire, ils fluctuaient même autour des 50 euros.

La hausse des prix de l’électricité est imputable à la diminution des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine et à l’augmentation du cours du gaz. De nombreuses centrales de production d’électricité sont alimentées au gaz en Europe ce qui induit des effets sur le cours de cette dernière. En France, par ailleurs,  32 des 56 réacteurs nucléaires que compte l’Hexagone sont à l’arrêt, notamment en raison d’un problème de corrosion, réduisant la production électrique française à un niveau historiquement bas. La France est contrainte d’importer son électricité quand logiquement elle est exportatrice. Les annonces d’EDF sur un report de la remise en réseau des centrales concernées a provoqué des tensions supplémentaires sur le marché de l’électricité.

Jusqu’à maintenant, les pays de la zone euro ont institué des boucliers tarifaires pour protéger leurs concitoyens des effets de la hausse du prix de l’électricité. Le coput budgétaire est exponentiel. Au Royaume-Uni, le régulateur a annoncé  vendredi 26 août que les tarifs réglementés de l’énergie augmenteraient de 80 % à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.

En France, des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF , et son tarif fixe. En 2023, le bouclier tarifaire devrait céder la place à un système d’aides ciblées en faveur des ménages les plus modestes.

Face à l’augmentation des cours de l’énergie,  la Première  ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a déclaré ce vendredi que son pays allait convoquer une réunion d’urgence pour faire face à la crise énergétique. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a déclaré que le conseil européen de l’énergie devait se réunir « le plus tôt possible ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
26 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 274,26-3,41 %7 153,03 
Dow Jones 32 283,40-4,22 %36 338,30 
Nasdaq 12 141,71-4,44 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 971,47-4,23 %15 884,86 
Footsie 7 427,31-1,63 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 603,68-3,39 %4 298,41 
Nikkei 225 28 641,38-1,00  %28 791,71 
Shanghai Composite 3 236,22-0,70  %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,013 %+0,203 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,388 %+0,165 pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,032 %+0,051 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0000-0,34 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 734,670-0,70 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 99,730+3,53 %78,140 

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

Le Coin des Epargnants du 20 août 2022 : incertitudes, doutes et inquiétudes en attendant la rentrée

A quelques encablures de la rentrée, l’attentisme est de mise

Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.

Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.

Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.

Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.

Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.

Le pétrole à la baisse, le gaz à la hausse

Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu  25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.

Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.

La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
 19 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 495,83-0,89 %7 153,03 
Dow Jones 33 706,74-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 12 705,22-2,62 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 544,52-1,82  %15 884,86 
Footsie 7 550,37+0,66  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 730,32-1,23 %4 298,41 
Nikkei 225 28 930,33+1,34 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 258,08-0,44 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,797 %+0,252 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,223 %+0,236 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,981 %+0,121 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0039-2,20 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 750,560-2,80 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 97,290-0,64 %78,140 
CDE

Le Coin des Epargnants du 13 août 2022 : légère détente sur le front de l’inflation

 

Petits signes d’accalmie aux Etats-Unis sur le front de l’inflation

Le taux d’inflation, aux Etats-Unis, a été de 8,5 %, contre 9,1 % en juin, en raison de la  baisse de 20 %, des prix de l’essence. L’indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3 % en juin par rapport à mai, a annoncé le département du Travail. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne, une augmentation de 0,2 % d’un mois sur l’autre et de 8,7 % en rythme annuel. Il s’agit de la plus forte décélération de l’inflation d’un mois sur l’autre depuis 1973. L’indice d’inflation de base (« core CPI »), qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, a augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an. Il est en augmentation de 5,9%, comme en juin.

La banque centrale américaine a indiqué qu’elle attendait les résultats des prochains mois pour apprécier l’évolution des prix. Ce recul a conduit les investisseurs à considérer que  la prochaine hausse des taux des directeurs de la FED sera de  50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l’inflation.

Cette moindre augmentation des prix a provoqué une détente sur le marché obligataire américain .

Sixième semaine de hausse du CAC 40

La Bourse de Paris a enregistré une sixième semaine de hausse d’affilée. Entre les informations rassurantes sur l’inflation et la publication de l’indice sur la confiance du consommateur américain calculé par l’Université du Michigan, le contexte macro-économique a été ces derniers jours porteur. L’indice du Michigan est, en effet, en hausse, en août, à 55,1 points contre 52,5 points anticipés et 51 en données définitives de juillet. La bonne tenue des marchés « actions » reste fragile. Selon une enquête économique publiée  vendredi par l’antenne de Philadelphie de la FED, la croissance économique s’annonce faible pour les prochains trimestres avec une inflation qui devrait rester plus élevée que prévue. Au troisième trimestre, la croissance américaine est estimée à 1,4 %, contre 2,5 % auparavant, et, sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait ne devrait progresser que de 1,6 %, contre 2,5 % précédemment, et de 1,3 % en 2023 (-1 point). Les perspectives d’inflation sur 12 mois pour le troisième trimestre, mesurées par l’indice des prix à la consommation, sont, de leur côté, relevées à 6,7 % (contre 4,5 %), tandis que la projection sur l’année entière ressort désormais à 7,5 % (contre 6,1 %). L’inflation PCE de base, mesure préférée de la Réserve fédérale, est évaluée à 4,5 % pour 2022, contre 4,1 % auparavant.

Le CAC 40 a gagné 1,26 % cette semaine et a franchi la barre des 6500 points. Sur un mois, la hausse atteint 9,3 % ramenant la perte depuis le 1er janvier à 8,38 %. Le Nasdaq a progressé de plus de 3 % sur la semaine. En un mois, il a réduit de moitié la baisse enregistrée depuis le 1er janvier.

Le prix du baril de pétrole était en progression ces cinq derniers jours. Il a gagné près de 4 % (baril de Brent). Malgré les craintes d’un ralentissement économique mondial, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a revu légèrement à la hausse la demande mondiale de pétrole pour cette année, ce qui a conduit à l’augmentation des cours . L’AIE table sur une demande de 380 000 barils supplémentaires par jour. Ces prévisions sont contredites par celles de l’OPEP qui prévoient une légère baisse de la demande cette année en raison d’une possible résurgence des restrictions sanitaires liées au Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Plusieurs experts dont les économistes de Goldman Sachs parient sur une hausse des cours à la rentrée dans un contexte de pénurie d’énergie en Europe. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 30 % d’ici la fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
12 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,86+1,26 %7 153,03 
Dow Jones 33 761,05+2,92%36 338,30 
Nasdaq 13 047,19+3,08 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 795,85+1,63  %15 884,86 
Footsie 7 500,89+0,82  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 776,81+1,38 %4 298,41 
Nikkei 225 28 546,98+1,32 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 276,89+1,55 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,545 %+0,067 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,987 %+0,044 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,860 %+0,009 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0259+0,81 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 796,022+1,30 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 98,050+3,77 %78,140 

Record absolu des ménages pour les dépôts à vue

Malgré l’inflation, les ménages laissent toujours plus d’argent sur leurs dépôts à vue. Fin juin, leur encours atteignait le niveau record de 536 milliards d’euros, soit 124 milliards d’euros de plus qu’au mois de février 2020 avant la crise sanitaire.

BdF

Les livrets bancaires toujours aussi peu rémunérés

Pour le moment, la hausse des taux d’intérêt n’a pas d’effet sur la rémunération des livrets bancaires fiscalisés qui était de 0,09 % en juin selon la Banque de France.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

juin
-2021
avr
– 2022
mai
-2022 (e)
juin-
2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,430,500,500,50
Ménages0,650,790,780,78
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,430,400,390,39
– comptes à terme > 2 ans (g)0,910,720,700,69
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,071,07
dont : livret A0,501,001,001,00
– livrets ordinaires0,100,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,602,582,582,58
SNF0,130,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,090,090,11
– comptes à terme > 2 ans (g)0,720,610,610,62
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,54-0,45-0,39-0,24
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,410,790,941,50
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants du 29 juillet 2022 : les marchés en mode optimiste avant les vacances

Les marchés partent sur une note positive en vacances

La Bourse de Paris et Wall Street ont, en juillet progressé. Le Cac 40 comme le S&P 500 ont enregistré leur meilleur mois depuis  novembre 2020. Les résultats solides annoncés par des grands noms de la « tech », du luxe, de la banque et du pétrole permettent en effet de contrecarrer les craintes de récession de part et d’autre de l’Atlantique. La progression du CAC 40, près de 6 % en juillet, dépasse de loin celle des autres indices européens. Le poids des banques, du secteur du luxe et du tourisme explique cette belle performance. Le Nasdaq a connu une forte croissance, près de 5 % sur la semaine.

Aux Etats-Unis, le coût du travail a augmenté de 2,3 % au deuxième trimestre, gonflé par la hausse continue des traitements et salaires, tandis que la consommation réelle des ménages a timidement augmenté de 0,1 % en juin après son repli du mois précédent, toujours freinée par la hausse des prix. L’indice de confiance du consommateur américain de l’Université du Michigan a été révisé en hausse de 0,4 point à 51,5 en données définitives de juillet, tandis que la composante des anticipations d’inflation à un an a été confirmée à 5,2%, contre 5,3% en juin. Dans la zone euro, l’inflation a atteint un nouveau plus haut historique à 8,9 % sur un an en juillet, ce qui contraindra, sans nul doute, la BCE à relever de 50, voire 75 points de base ses taux directeurs. Le marché a salué l’accélération surprise de 0,7% de la croissance dans la région au deuxième trimestre, après 0,5% au premier, et ce en dépit de la stagnation de l’économie allemande.

La FED toujours en mode attaque

La Banque centrale américaine a mercredi 27 juillet annoncé la quatrième hausse de ses taux directeurs depuis le mois de mars. Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale a décidé à l’unanimité d’augmenter ses taux d’intérêt de trois quarts de point, pour les porter entre 2,25 % et 2,50 %. Elle a aussi confirmé la réduction de son bilan, comme annoncé en mai. Le plafond de cette réduction sera porté en septembre à 95 milliards de dollars par mois, contre 47,5 milliards prévus jusqu’ici. De nouvelles hausses sont attendues dans les prochains mois. Les décisions de la Fed reflètent sa volonté d’endiguer l’inflation qui a atteint 9,1 % en juin.

Les taux de la Fed atteignent leur niveau neutre, selon les économistes de la banque centrale américaine, le niveau au-delà duquel ils cessent de soutenir l’activité.

l’inflation. La croissance américaine commence à s’essouffler avec un taux de chômage au plus bas, à 3,6 %. Certains analystes, comme ceux de Wells Fargo et Bank of America, considèrent que les États-Unis pourraient entrer en récession avant la fin de l’année.

 

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
29 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,448.50+3,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 845,13+2,97 %36 338,30 
Nasdaq 12 390,69+4,70 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 484,05+1,74  %15 884,86 
Footsie 7 423,43+2,02  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27,801.64-0,40 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 253,24-0,51 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,369%-0,249 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,810 %-0,220 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,636 %-0,144 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0203+0,08 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 766,010+2,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,200+1,81 %78,140 
CDE

Loyer, l’indice d’actualisation en forte hausse avant le plafonnement

L’indice de référence des loyers du deuxième trimestre 2022 a, selon l’INSEE, progressé de 3,6 %. Cette hausse est la plus forte jamais observée depuis l’introduction de la nouvelle formule en 2008. Au premier trimestre, l’augmentation avait été de 2,48 %. Au dernier trimestre 2021, elle n’avait été que de +1,61 % Cet indice, calculé à partir de l’inflation hors tabac des 12 derniers mois, sert de base à la révision annuelle des loyers. À chaque date anniversaire du bail, le loyer peut être revu à la hausse en fonction du dernier indice connu. La révision se fait sur le loyer hors charges. Dans le cadre du projet de loi de mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, les prochaines hausses de l’indice devraient cependant être plafonnées à +3,5 % pour une durée temporaire d’un an. Ce plafonnement concernerait les contrats de location dont la date anniversaire se situe entre la mi-octobre 2022 et la mi-octobre 2023. Sans ce mécanisme exceptionnel, la hausse de l’IRL qui répercute l’évolution des prix à la consommation avec environ 12 mois de décalage, se serait située entre 5 et 6 %.

Les influenceurs financiers encadrés

Avec les réseaux sociaux, les influenceurs jouent un rôle croissant dans les pratiques commerciales. Ils sont devenus incontournables que ce soit au niveau de la mode, de la musique mais aussi au niveau des produits financiers. L’Autorité des Marchés Financiers s’inquiète des conséquences de ce nouveau type de promotion qui, jusqu’à maintenant, ne fait pas l’objet d’une réglementation. Si pour être courtier, agent d’assurance, des conditions sont exigées, tout le monde peut devenir influenceur et promouvoir des cryptomonnaies, des livrets d’épargne, des contrats d’assurance sachant que les publications ou vidéos font l’objet de rémunération dont le montant dépend du nombre des abonnés ou de du nombre de clics. Ces pratiques ont cours sur Instagram, Snapchat, TikTok, Facebook ou Twitter. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour travailler sur une responsabilisation des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits. Les deux organismes souhaitent établir une certification de l’influence responsable consacrée au domaine de l’investissement. En 2021, l’ARPP a créé un premier certificat de l’influence responsable afin de protéger les marques et les consommateurs. Compte tenu des enjeux, le dispositif devrait être adapté à la finance. Pour mettre en place ce certificat, l’ARPP se concentrera sur les aspects publicitaires, tandis que l’AMF travaillera davantage sur les produits financiers promus par les influenceurs. La mise en avant de produits financiers ne serait possible que pour les personnes ayant suivi un minimum de formation et qui auraient obtenu une certification, cette dernière devant faire l’objet de renouvellements réguliers. Actuellement, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut poursuivre des influenceurs pour pratiques commerciales trompeuses. L’ancienne star de la téléréalité Nabilla Benattia-Vergara, a été ainsi condamnée à acquitter 20 000 euros d’amende pour avoir en 2018, sur son compte Snapchat, fait la promotion d’une offre de trading en ligne, sans préciser qu’elle était rémunérée pour cela. De même Julien Bert, un influenceur issu de la téléréalité a créé sa propre société de trading en ligne, encourageant des prestations douteuses et mettant en valeur des rendements élevés. Des investisseurs, jeunes pour la plupart, n’ont pas récupéré leur mise. Pour éviter la multiplication des procédures contentieuses après la survenue d’un préjudice, l’AMF souhaite limiter les pratiques douteuses en amont.

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2022 : les taux directeurs à la hausse

Zone euro, un nouveau cycle monétaire ?

Le 21 juillet, pour la première fois depuis 2011, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs de 50 points de base, soit plus que ce qui était attendu. Après sept ans en territoire négatif, le taux de dépôt, qui rémunère les sommes placées par les banques auprès de la BCE, passe ainsi à 0 %. Le taux pour la facilité de refinancement est désormais de 0,5 % et la facilité de prêt marginale à 0,75 %. Cette augmentation est la plus forte jamais réalisée depuis la création de l’euro. La BCE s’aligne avec retard sur la FED et la Banque d’Angleterre qui ont relevé leurs taux depuis plusieurs mois pour endiguer l’inflation.

La surprise est venue de l’ampleur du relèvement des taux qui atteint 50 points de base quand une hausse de 25 points de base était attendue. Avec une inflation qui a atteint 8,6 % au mois de juin au sein de la zone euro et qui dépasse plus de 20 % dans certains États membres, la BCE a décidé de marquer le coup. Elle a longtemps différé cette décision car elle estimait que l’arme des taux était en partie inefficace face à une inflation essentiellement importée. En ce mois de juillet, elle a voulu marquer les esprits face aux risques d’emballement. Elle estime que désormais les risques de transmissions sur les prix des produits de consommation, les services et les salaires étaient élevés et qu’il était nécessaire de refroidir l’économie.

L’augmentation des taux directeurs qui constitue en soi une mesure récessive intervient en parallèle aux politiques de soutien du pouvoir d’achat engagées par les Etats, politiques qui sont, de leur côté, plutôt inflationnistes.

La décision du relèvement des taux directeurs est intervenue le jour de la démission de Mario Draghi de son poste de Premier Ministre de l’Italie après l’échec d’un vote de confiance. Cette démission a immédiatement provoqué une augmentation des taux italiens. L’écart de taux entre l’Italie et l’Allemagne pour les obligations à 10 ans était de 240 points vendredi 22 juillet. Face aux risques d’une divergence des taux pouvant mettre en danger la stabilité financière de la zone euro, la BCE a travaillé sur l’élaboration d’un bouclier anti-fragmentation, baptisé Transmission protection instrument (Instrument de protection de la transmission de la politique monétaire). Les investisseurs pourraient éprouver le nouveau dispositif de la BCE avec la crise italienne.

Les marchés européens ont plutôt bien réagi aux décisions de la BCE et cela malgré la crise politique en Italie. Le CAC 40 comme le Daxx allemand ont gagné 3 % en une semaine. La reprise des flux de gaz russe vers l’Europe a rassuré les investisseurs. La contraction annuelle du CAC est désormais inférieure à 13 %, contre environ 18 % fin juin. Il a signé cette semaine sa meilleure performance de ces trente derniers jours. Les indices américains ont également progressé. Le gain du Nasdaq a été de 3,33 %.

Sur la semaine, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont reculé en Europe (sauf pour l’Italie) comme aux Etats-Unis. Avec la décision de la BCE, l’euro s’est légèrement apprécié remontant à 1,02 dollar en hausse de près de 1,5 % sur la semaine. Les cours du pétrole ont été orientés à la hausse cette semaine en lien avec la communication d’une baisse plus importante des réserves américaines que prévue.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 juillet 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 216,82+3,00 %7 153,03 
Dow Jones 31 899,29+1,95 %36 338,30 
Nasdaq 11 834,11+3,33 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 253,68+3,02  %15 884,86 
Footsie 7 276,37+1,64  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 914,66+4,20 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 269,97+1,30 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,618 %-0,033 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,020%-0,107 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,780 %-0,141 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0218+1,37 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 729,200+1,44 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,180+3,89 %78,140 
CDE

Le Livret A en mode résilient en juin

Pour le premier semestre, la collecte du Livret A a atteint 16,5 milliards d’euros, soit un montant équivalent à celui cd la période équivalente de 2021 (16,74 milliards d’euros) qui avait été marquée par le troisième confinement. La collecte 2022 a été dopée par l’augmentation du taux de 0,5 à1 % intervenue le 1er février et par le contexte économique anxiogène. Les ménages ont continué à placer une partie de leurs liquidités sur le Livret A malgré l’inflation voire à cause de l’inflation. Ils mettent de l’argent de côté afin de se constituer un matelas de précaution. La crainte d’une dégradation de la situation économique les conduit au maintien d’un effort important d’épargne. Ils renforcent leur épargne de précaution par crainte et aussi pour pouvoir réaliser des achats qui, à terme, coûteront plus chers.

Malgré son rendement réel négatif, le Livret A demeure donc la valeur refuge par excellence pour les 54,9 millions de Français qui en ont un. Ces derniers mois, les ménages ont privilégié la sécurité, la liquidité et le zéro fiscalité du Livret A sur le rendement. L’absence de placements associant sécurité et rendements les conduit également à opter pour le Livret A. Il convient également de souligner que les ménages continuent à maintenir un niveau de liquidités sur leurs comptes courants inédits, plus de 520 milliards d’euros, soit plus de 17000 euros par ménage.

Au mois de juin, la collecte du Livret A a été de 1,04 milliard d’euros en légère diminution par rapport à celle du mois de mai (1,7 milliard d’euros) mais supérieur à celle de juin 2020 (0). La hausse du taux intervenue au 1er février dernier continue à se faire sentir mais son effet se réduit. L’annonce du passage de 1 à  2 % au 1er août devrait conduire à une reprise de la collecte entre les mois de juillet et septembre même si traditionnellement le second semestre connaît un ou plusieurs mois de décollecte en lien avec les vacances, les achats de rentrée scolaire ou ceux de la fin d’année.

En juin, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 359,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Il a depuis le début de la crise sanitaire progressé de 20 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a également enregistré une collecte positive en juin de 250 millions d’euros euros portant son encours à 128,9 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement. Sur les six premiers mois de l’année, la collecte a été de 2,57 milliards d’euros.

CdC
CdC

Le Coin des Epargnants du 15 juillet 2022

Dans l’angoisse de la future rentrée

L’annonce de l’inflation américaine du mois de juin, +9,1 % en rythme annuel a laissé craindre dans un premier temps à un durcissement de la politique monétaire avec une augmentation de 100 points de base des taux directeurs. La communication des autorités américaines laissant entendre que la hausse des prix n’avait pas pris en compte la décrue intervenue sur le marché pétrolier a rassuré les investisseurs. Il en a résulté une détente sur les taux d’intérêt, aidés en Europe par la menace, à l’automne, d’un fort ralentissement de la croissance.

Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques sont meilleurs que prévu. Les ventes au détail ont augmenté de 1 % le mois dernier (+0,9 % attendu), tandis que l’activité manufacturière a rebondi en juillet dans la région de New York, l’indice calculé par la succursale locale de la Fed ayant enregistré une progression surprise  à 11,1 points, contre -2 attendus après -1,2 en juin. L’indice de confiance des consommateurs, calculé par l’Université du Michigan, est en hausse en juillet à 51,1, contre 50 en juin et 49,9 attendu par le consensus.

Dans ce contexte encore confus, le CAC 40 est resté stable sur la semaine tout en connaissant durant des fluctuations journalières importantes. Le Daxx allemand a, de son côté, reculé de plus 1 %. L’économie allemande est fragilisée par sa forte exposition au gaz russe. Les indices américains ont également légèrement reculé.

Le prix du baril de pétrole a continué de baisser revenant vendredi 15 juillet à 101 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
15 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,036.00+0,05 %7 153,03 
Dow Jones 31 288,26-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 11 452,42-1,57 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 864,72-1,16  %15 884,86 
Footsie 7 159,01-0,52  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 477,20-0,84 %4 298,41 
Nikkei 225 26 788,47+1,02 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 228,06-3,81 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,651 %-0,211 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,127 %-0,296 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,921 %-0,165 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0086-0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 704,620-2,15 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 101,450-5,28 %78,140 

L’euro à parité avec le dollar, pourquoi et quelles conséquences ?

En ce mois de juillet, un euro vaut un dollar, un phénomène sans précédent depuis 20 ans. Depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % de sa valeur. Il faut remonter à septembre 2002 pour retrouver un taux de change encore plus faible.

La dépréciation de l’euro, en ce début d’été, est imputable aux écarts de taux d’intérêt de part et d’autre de l’Atlantique. La banque centrale américaine a engagé, depuis le mois de mars, un relèvement de ses taux quand la BCE ne devrait le faire que ce mois-ci. Les taux directeurs américains évoluent actuellement dans la fourchette 1,5/1,75 % quand ceux de la BCE se situent entre -0,5 et 0 %. D’ici la fin de l’année, cette fourchette pourrait être de 2,75/3 %. L’écart avec les taux européens pourrait être de 2,5 points. Les politiques monétaires différentes se traduisent par des écarts de taux sur les obligations d’Etat. Ainsi pour celles à dix ans, le taux américain est proche de 3 % quand il est de 1,3   pour son équivalent allemand. Les investisseurs privilégient ainsi les obligations américaines au détriment de celles de la zone euro ce qui contribue à la dépréciation de la monnaie commune. Les anticipations de croissance sont plus mauvaises pour l’Europe qui est plus exposée que les Etats-Unis à la guerre en Ukraine et à ses répercussions sur le plan énergétique. La perspective d’un fort ralentissement économique en zone euro incite les investisseurs à opter pour les titres américains. Les Etats-Unis sont, par ailleurs, considérés comme un pays refuge pour les détenteurs de capitaux en période de crise.

La dépréciation de l’euro face au dollar n’a pas commencé avec la guerre en Ukraine mais avec la crise financière de 2008. Juste avant sa survenue, un euro s’échangeait contre 1,5 dollar. Les stigmates de cette crise ont été plus longs à se résorber qu’aux Etats-Unis. La crise des dettes souveraines en 2011 avec le problème de la Grèce a également affaibli l’euro. La mise en place à compter de 2015 d’une politique monétaire ultra-accommodante a conforté le mouvement de baisse de l’euro. La Banque centrale européenne a décidé l’application de taux directeurs nuls voire négatifs pour le taux de dépôts. La dépréciation de l’euro trouve également sa source dans le dilemme auquel est confrontée la BCE. Si pour lutter l’inflation, elle augmente rapidement et fortement ses taux directeurs, elle risque tout à la fois de provoquer une récession et une crise des dettes souveraines. Le risque d’écarts de taux entre les Etats membres limite ses marges de manœuvre ce qui la met dans une position différente de celle de la FED.

Le poids de l’euro comme monnaie de réserve tend à se réduire. En 2008, la monnaie commune représentait près de 28 % des réserve, En 2022, le poids de l’euro dans les actifs des banques centrales a reculé de 28 % à 24 % selon le sondage du Forum officiel des institutions monétaires et financières. Le dollar représente toujours autour de 60 % des réserves de change. L’euro est devenue la deuxième monnaie mondiale grâce avant tout aux échanges internes des Etats membres de l’Union européenne et des Etats qui sont associés au marché commun comme la Turquie. L’Europe est la deuxième zone d’investissement, principalement des achats de dette, pour les institutions monétaires étrangères, mais dans les prochains mois, seulement 15 % des banques centrales comptent accroître leurs investissements obligataires en Europe.

La faiblesse de l’euro devrait se poursuivre tant que l’écart de taux restera substantiel entre les Etats-Unis et l’Union européenne et tant que les anticipations de croissance resteront négatives pour cette dernière. Pour renouer avec une appréciation, les craintes de pénurie d’énergie pour l’hiver devront être levées.

Le Coin des Epargnants du 8 juillet 2022 : vérité en deçà de l’Atlantique, erreur au-delà ?

L’euro à parité ou presque avec le dollar

Les anticipations de divergence des politiques monétaires européenne et américaine ainsi que les craintes d’une récession au sein de la zone euro sur fond de pénurie de pétrole et de gaz à l’automne, ont contribué à affaiblir l’euro par rapport au dollar. L’euro a terminé la semaine à 1,01 dollar, son plus bas niveau de ces vingt dernières années, en baisse de 10 % sur un mois. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique tend à s’accroître, ce qui amène des ventes d’euros au profit du dollars. Les résultats de l’emploi américain confortent cet arbitrage. Au mois de juin, l’économie américaine a créé, en effet, 372 000 postes en juin après 384 000 (révisé de 390 000) le mois précédent, selon les chiffres publiés par le Bureau of Labor Statistics (BLS), contre 265 000 anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Le taux de chômage est resté stable à 3,6 % comme prévu, tandis que la croissance du salaire horaire moyen a ralenti à 5,1 % sur un an, après 5,3 % en mai. La bonne tenue de l’emploi américain pourrait se traduire par une nouvelle hausse des taux de 75 points de base à l’occasion de la réunion de la Fed à la fin du mois, même si les signes d’un tassement de la croissance des salaires et la récente chute des prix des matières premières suggèrent que les perspectives d’inflation pourraient s’améliorer plus rapidement que prévu par les responsables de la banque centrale. Les investisseurs parient sur un relèvement substantiel. Le taux de l’obligation de l’Etat américain a 10 ans est repassé en fin de semaine au-dessus de 3 %.

Un euro faible renchérit le coût des importations et alimente de ce fait l’inflation. Pour la première fois depuis 1991, juste après la réunification, l’Allemagne a enregistré un déficit commercial en mai. L’augmentation du coût de l’énergie et les difficultés du secteur automobile expliquent la dégradation du solde commercial. Par ailleurs, l’Allemagne, premier fournisseur européen de la Russie avant la guerre en Ukraine, a vu ses exportations vers ce pays diminuer de plus de 30 % en quelques mois.

En milieu de semaine, le baril de pétrole Brent est repassé furtivement en-dessous de 100 dollars avant de se redresser légèrement en fin de semaine. Le ralentissement attendu de la croissance en 2022 à l’échelle mondiale est supposé peser sur la demande du pétrole, ce qui concourt à la baisse du cours du baril. Sur un mois, le baril de Brent a perdu 10 %.

Les marchés « actions » après une fin du mois de juin difficile ont, cette semaine, enregistré des hausses. Le CAC40 s’est valorisé de 1,72 % et le Nasdaq de 4,56 %. Les fortes baisses des dernières semaines ont incité les investisseurs à revenir sur le marché à la recherche de plus-values potentielles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
8 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 033,13+1,72 %7 153,03 
Dow Jones 31 338,15+0,77 %36 338,30 
Nasdaq 11 635,31+4,56  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 015,23+1,58  %15 884,86 
Footsie 7 196,24+0,38  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 506,55+1,79 %4 298,41 
Nikkei 225 26 517,19+2,14 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 356,08-0,77 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,862 %+0,062 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,333 %+0,105 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,086 %+0,097 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0174-2,40 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 742,090-3,71 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 107,100-3,84 %78,140 

La difficile introduction en bourse de Deezer

L’action de Deezer, un fournisseur français de musique en ligne a, dans un contexte de marché difficile, baissé de 15 % lors de son introduction en bourse. Celle-ci était la deuxième tentative de la société après avoir essuyé un échec en 2015. Les dirigeants de cette start-up ont opté pour la cotation afin d’accéder aux capitaux nécessaires à son développement. Le marché de la musique en ligne est en plein essor mais demeure fragile, les internautes s’étant habitués à la gratuité. Par ailleurs, le marché est dominé par des grandes entreprises qui laissent peu de place aux seconds rôles.

En 2021, au niveau mondial, 523,9 millions de personnes sont abonnés à différentes offres payantes de musique en ligne. le nombre d’abonnés s’est accru de 109,5 millions l’année dernière, soit une hausse de +26,4 %. En France, une dizaine de millions de personnes auraient souscrit à un abonnement de musique en ligne. En comptant les utilisateurs sans abonnement (qui contribuent au chiffre d’affaires par la publicité des plateformes), la France compterait 22 millions d’utilisateurs.

Le marché de la musique en ligne est dominé par Spotify qui détient 31 % de parts de marché, suivie d’Apple Music (15 %), d’Amazon Music, Tencent Music (13 %) et YouTube Music (8 %). Le service musical de Google connait une forte croissance avec une progression de 50 % du nombre d’abonnés en 2021, une majorité étant de jeunes utilisateurs.

Les applications de musique en ligne chinoises sont également en forte croissance tout en restant cantonnées sur le marché de leur pays d’origine et des pays limitrophes. Tencent Music et NeatEase ont ainsi accumulé 35,7 millions de nouveaux abonnés en l’espace d’un an alors qu’ils ne sont disponibles qu’en Chine.

Le Français Deezer ne détient que 2 % du marché du streaming avec 9,6 millions d’abonnés. Il reste franco-français avec un taux de pénétration faible dans les autres pays. Deezer a généré en 2021 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros et a comme objectif d’atteindre le milliard d’euros d’ici à 2025, ainsi que la rentabilité opérationnelle. Le streaming est une activité peu rentable en raison des coûts informatiques et des coûts de diffusion croissants. Les compagnies de musique, « les majors » comme Universal ou Sony, négocient de plus en plus âprement l’accès à leur catalogue. Pour accroître leur pouvoir de négociation, elles achètent les portefeuilles musicaux aux artistes. Springsteen (500 millions de dollars), Bob Dylan (300 millions de dollars), Sting ou encore les héritiers de Bowie ont ainsi vendu les droits de leurs albums à des majors. Les Rolling Stones ont choisi un système différent. Ils concèdent pour une durée déterminée leur portefeuille musical et tous les droits afférents (e-commerce, merchandising) en contrepartie d’une certaine somme. Dans tous les cas, les compagnies sont appelées à rentabiliser leurs investissements, ce qui passe par des négociations serrées avec les diffuseurs que les applications de musique en ligne. Deezer a, lors de son introduction en bourse, également souffert du contexte, les investisseurs privilégiant les produits de taux sur les actions.

Le Coin des Epargnants : mobilisation générale contre l’inflation

Inflation toujours en hausse

Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).

Des marchés dominés par la peur de la récession

Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.

La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.

La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.

Les banques centrales en mode combattant

Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».

En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).

L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.

Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  1er juillet 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,06-2,34 %7 153,03 
Dow Jones 31 097,26-1,28 %36 338,30 
Nasdaq 11 127,85-4,13  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 813,03-2,33  %15 884,86 
Footsie 7 168,65-0,56  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 448,31-2,40 %4 298,41 
Nikkei 225 25 935,62-2,10 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 387,64+1,07 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,800 %-0,164 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,228 %-0,210 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,889 %-0,237 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0411-1,33 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 802,130-1,45 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 111,070-1,58 %78,140 
CdE

Le taux du Livret à 2 % au 1er août 2022 ?

Avec la publication du taux d’inflation (indice provisoire) du mois de juin, le taux du Livret A pourrait être porté à 2 % au 1er août 2022. La Banque de France communiquera une préconisation de taux au milieu du mois de juillet après la publication définitive du taux d’inflation du mois de juillet.

En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux des livrets A, est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages

b) 0,5 %.

Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues.

L’écart entre deux fixations successives du taux est limité de manière transitoire à 0,5 point de pourcentage maximum jusqu’à ce que le calcul ci-dessus donne deux résultats successifs dont l’écart est inférieur à 0,5 point de

Avec un taux de 5,8 % au mois de juin, le taux moyen de ces six derniers mois s’est élevé à 4,46 %. Le taux moyen de l’€str est de -0,58 donnant pour les deux composantes une moyenne arithmétique de 1,94 % ouvrant droit à un taux de rendement pour le Livret A de 2 % à compter du 1er août 2022. Ce taux s’appliquera également au Livret de Développement Durable et Solidaire.

Pour le Livret d’Epargne Populaire, le gouvernement pourrait opter pour un taux de 4,5 %.

Une augmentation d’un point du taux du Livret A ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Le rendement réel du Livret A serait négatif sur l’année de plus de trois points.

Avec un taux de 2 %, le Livret A offrira une rémunération nettement supérieur à celle des livrets bancaires fiscalisés (autour de 0,1 % en moyenne) et même des fonds euros de l’assurance vie (1,2 % avant fiscalité).

Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévu pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 361 euros en euros constants.

Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts. L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales.

L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénaliser, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros. L’encours du Livret A a battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.

Le Coin des Epargnants du 24 juin 2022 : laisser le temps au temps

L’INSEE optimiste malgré tout

Selon la note de conjoncture de l’INSEE pour le mois de juin, l’inflation devrait se rapprocher des 6 % en juin (5,9 %) pour atteindre 7 % en septembre et se stabiliser autour de ce taux d’ici la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait être de 5,5 %, soit un niveau inconnu depuis 1985. Sans les mesures prises par les pouvoirs publics l’inflation serait supérieure de deux points à son niveau constaté actuellement.

Le taux de croissance devrait être, en 2022, de 2,3 % grâce à l’acquis de 2021. Le PIB qui a diminué de 0,2 % au premier trimestre augmenterait de 0,2 point au deuxième et de 0,3 % au troisième comme au quatrième. L’économie française retrouverait ainsi une croissance proche de celle d’avant la crise du Covid-19. Le marché du travail résisterait : 200.000 emplois seraient créés dans le secteur privé cette année.

Pour l’INSEE, le revenu brut disponible des ménages qui avait diminué au premier trimestre, en lien avec le versement de la prime inflation de 100 euros à la fin de l’année dernière, devrait se redresser sur la seconde moitié de l’année. En  2022, il augmenterait de 4,1 % en euros courants. L’institut statistique estime que l’augmentation des prix ne se transmet pas intégralement aux salaires, limitant les risques de spirale inflationniste. L’augmentation des prix provoquerait une baisse du pouvoir d’achat des ménages d’un point, ce qui constituerait une première depuis 2013, année durant laquelle il avait diminué de  1,8 %. 

Les ménages les plus touchés par la hausse des prix sont ceux constitués de retraités et ceux vivant en milieu rural.

La consommation des ménages, qui s’est contractée au cours du premier trimestre, pourrait enregistrer un rebond de 0,4 % au deuxième trimestre suivi d’une hausse de 0,2 % au cours des deux suivants. L’INSEE estime que le taux des ménages restera supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (16,3 % contre 15 % du revenu disponible brut).

Lors du premier trimestre, l’économie française a créé 80 000 emplois malgré le recul du PIB. Pour le deuxième trimestre, l’INSEE prévoit la création de 37 000 emplois, puis 44 000 au troisième et 41 000 au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié augmenterait donc de 200 000, retrouvant son rythme de progression d’avant la crise sanitaire. 60 000 emplois non-salariés seront également créés portant le total à 260 000. Fin 2022, la France devrait compter un million d’emplois de plus qu’en 2019. L’INSEE table sur un taux de chômage de 7 % à la fin de l’année.

Rebond boursier en trompe l’œil ?

 

Après trois semaines de repli, le CAC 40 a enregistré une hausse cette semaine et en a profité pour repasser au-dessus des 6000 points. Le Dow Jones a, de son côté, gagné plus de 5 % et le Nasdaq plus de 7 %. Ce rebond est avant tout lié à un effet d’opportunité, les investisseurs ayant acheté des valeurs qui avaient fortement baissé, en particulier celles du secteur du luxe et celles de la « tech ». Le climat n’en demeure pas moins lourd. Les indicateurs restent mal orientés avec la poursuite de la hausse des prix en zone euro. Les indices PMI publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont souligné un ralentissement de la croissance dans le secteur privé et une contraction des commandes pour la première fois en deux ans. L’indice allemand Ifo de juin traduit une dégradation du climat des affaires. L’économie allemande est fortement exposée à l’arrêt des exportations russes de gaz. Aux Etats-Unis, l’indice de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs est tombé au plus-bas historique en juin. En revanche, les attentes d’inflation sur 12 mois reculeraient à 5,3 % selon l’étude de cette université américaine. Il n’en demeure pas moins qu’Outre Atlantique, le mot « récession » est de moins en moins un tabou. La crainte d’une récession a pesé sur les cours des matières premières et a provoqué la baisse du rendement des emprunts d’Etat. Le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans est repassé en-dessous de 2 % quand il avait dépassé 2,3 % en début de semaine. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effets notables sur le cours des actions françaises, les entreprises du CAC40 opérant à l’échelle mondiale. Si l’écart de taux avec l’Allemagne s’est accru les jours suivants l’élection, il est revenu à 0,5 point, son niveau traditionnel depuis plusieurs semaines. La baisse des taux sur fond de ralentissement de la croissance a profité par ricochet aux actions, une moindre activité pouvant conduire les banques centrales à temporiser leur politique de relèvement de leurs taux directeurs.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
24 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 073,35+3,24 %7 153,03 
Dow Jones 31 500,68+5,39 %36 338,30 
Nasdaq 11 607,62+7,49  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 118,13-0,06  %15 884,86 
Footsie 7 208,81+2,74  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 533,17+2,75 %4 298,41 
Nikkei 225 26 491,97+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 349,75+1,13 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,964 %-0,247 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,438 %-0,227 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,126 %-0,103 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0545+0,50 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 826,871-0,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,020-0,79 %78,140 
CdE

Les rachats d’actions sont-ils anti-économiques ?

Depuis plusieurs années, les entreprises cotées pratiquent le rachat d’actions afin de soutenir leur cours. Cette politique donne lieu à d’importantes critiques. Elle nuirait aux intérêts des salariés et freinerait l’investissement. Elle favoriserait à court terme les actionnaires tout en privant les entreprises de capitaux pour préparer l’avenir.

L’augmentation des résultats des entreprises cotées les a incitées à effectuer des nombreux rachats d’actions afin d’améliorer la rémunération des actionnaires. En 2021, les rachats ont porté sur 166,52 milliards d’euros  aux États-Unis quand ce montant a atteint 44,36 milliards d’euros pour la zone euro.

Les rachats d’actions sont réalisés essentiellement en utilisant les bénéfices de l’entreprises. Ils s’effectuent donc au détriment des salariés. Depuis la crise des subprimes, les entreprises recourent de moins en moins à l’endettement pour financer leur plan de rachats d’actions. Cette pratique a été facilitée par l’augmentation des profits. Après impôts et intérêts mais avant dividendes, leur poids au sein du PIB est passé, au sein de l’OCDE, de 12 à 18 % de 1995 à 2021. Sur cette même période, la productivité par tête s’est accrue de 40 %, contre 20 % pour les salaires réels par tête.

Pour certains, les rachats d’actions sont accusés de réduire les capacités d’investissement. Pour d’autres, cet argument peut être relativisé. Si une entreprise juge ne pas avoir de projets d’investissement rentable, il vaut mieux qu’elle rende l’argent aux actionnaires afin que ces derniers puissent effectuer une réallocation des capitaux plus efficace. Ce choix permet ainsi de réorienter le capital vers des investissements à plus forte rentabilité et d’éviter son gaspillage. Lors de ces vingt-cinq dernières années, l’investissement global est néanmoins en recul, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, semblant donner raison aux adversaires des rachats d’autant plus que les gains de productivité ont tendance à baisser.

Les procédures de rachat ont, en revanche, favorisé l’augmentation des cours des actions. De 1995 à mars 2022, l’indice Nasdaq a été multiplié par 15, celui de Standard and Poors par 9 et celui de l’Eurostoxx par 4. Les États-Unis qui ont pratiqué les rachats avec gourmandise ont enregistré les augmentations de cours les plus importantes.

Les rachats d’actions ont a priori pénalisé l’investissement et joué, contre les augmentations de salaires, les entreprises privilégiant les actionnaires aux salariés, surtout aux États-Unis. Compte tenu des besoins d’investissement notamment en lien avec la transition énergétique, un ralentissement de cette pratique serait souhaitable.

Livret A : Toujours au sommet malgré une érosion de la collecte en mai

Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation

Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.

Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).

La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.

Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.

Retour à la normale en pleine période de hausse des prix

Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.

A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.

Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.

La sécurité, la liquidité avant le rendement

Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.

Les équations difficiles de la revalorisation du taux

Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.

Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.

L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule.  Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.

La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

CdE – CdC

Le Coin des Epargnants du 18 juin 2022 : le retour du risque souverain ?

Les marchés, une affaire de taux et de banques centrales

La semaine a laissé des traces. Les tensions sur les taux en lien avec l’incrustation de l’inflation ont provoqué un repli massif des cours. L’indice japonais Nikkei a perdu plus de six points. Le CAC 40 a abandonné près de 5 % portant le total depuis le début de l’année à près de 18 %. Les indices américains ont subi une deuxième semaine de fort recul. Le Dow Jones a baissé de près de 5 % tout comme le Nasdaq. Ce dernier indice a perdu près du tiers de sa valeur depuis le 1er janvier. Les investisseurs anticipent un série de hausses  des taux directeurs de la part des banques centrales et réallouent une partie des actifs qui avaient été placés sur les actions. Par ailleurs, ce mouvement est amplifié par la crainte de la survenue d’une récession en lien avec l’augmentation des taux. Le différentiel de taux entre les Etats-Unis et l’Europe joue toujours contre les euros et les places boursières du Vieux continent. Seul l’indice chinois « Shangaï Composite » est ressorti en légère hausse cette semaine.

Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en début de semaine avant de se détendre avec les annonces de la BCE face à la menace de la fragmentation financière de la zone euro et le retour du risque souverain sur le devant de la scène.

Le taux de l’OAT à 10 ans après avoir atteint 2,3 % au milieu de la semaine s’est replié vendredi à 2,2 %. Les écarts de taux (spreads) qui s’étaient accrus avec le taux allemand tant pour ceux de la France que de l’Italie se sont resserrés.  Le taux de l’obligation de l’Etat italien qui avait dépassé 4 % mardi s’élevait en vendredi, en fin de journée à 3,672 %. Après la décision de la FED de relever ses taux directeurs de 0,75 point, les taux américains se sont légèrement appréciés, la hausse ayant été anticipée.

La Fed donne la priorité à la lutte contre l’inflation

Mercredi 15 juin, la Réserve fédérale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une telle augmentation n’avait plus été pratiquée depuis 1994. Les taux de la Fed se situent désormais entre 1,5 et 1,75 %. Cette décision témoigne de la volonté de la Banque centrale de lutter plus fortement contre l’inflation. Le processus de remontée des taux devrait se poursuivre dans les prochains mois. La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed donne un taux directeur moyen à 3,4 % en fin d’année et à 3,8 % en 2023 quand les prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre de cette année. Cette révision est en lien avec l’évolution de l’inflation. La hausse des prix a atteint 8,6 % en rythme annuel en mai quand, il y a un an, les économistes de la Fed prévoyaient une inflation de 2,1 % à la fin de cette année. Les dernières prévisions tablent sur une inflation sur l’année de 5,2 %. Le retour à un taux de 2 % n’est pas prévu avant 2025. Le taux d’inflation devrait être de 2,6 % en 2023 et de 2,2 % en 2024.

Pour la Fed, le taux de chômage pourrait augmenter avec la hausse des taux pour s’établir à 3,7 % d’ici à la fin de l’année, et 3,9 % fin 2023, contre 3,6 % en mai. Le taux de croissance serait de 1,7 % en 2022, les projections de mars derniers prévoyaient un taux de 2,8 %. La Fed ne retient pas pour le moment le scénario d’une récession aux États-Unis dans les prochains mois.

La BCE face à l’inflation et à la solvabilité des États du Sud de l’Europe

Mercredi 15 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été réuni en urgence pour trouver des réponses à la montée rapide des taux et des écarts de taux entre les États membres. Mardi 14 juin, le rendement de la dette italienne à 10 ans avait dépassé 4 % pour la première fois depuis 2014. Son écart avec le taux à 10 ans allemand avait atteint 240 points de base, ravivant la crainte d’une nouvelle crise des dettes publiques. En jouant les taux à la hausse, les investisseurs doutent de la capacité de la BCE à répondre à l’inflation. Ils testent également la détermination de la banque centrale à soutenir les États les plus endettés.

La Banque centrale européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle doit tenter de maîtriser l’inflation au sein de la zone euro tout en ne provoquant pas une récession ni des problèmes de solvabilité pour les États le plus endettés. Sa tâche est d’autant plus compliquée que le taux d’inflation au sein de la zone varie du simple au double et que les niveaux d’endettement diffèrent également.

Les responsables de la banque centrale craignent une fragmentation de la zone euro avec à la clef une augmentation des taux pour les États d’Europe du Sud qui pourraient les mettre en difficulté.

Lors de sa réunion de mercredi 16 juin, la BCE a confirmé que les tombées des obligations d’État qu’elle a acquises ces dernières années, seront réinvesties sous forme de rachats de nouvelles obligations d’États en privilégiant ceux qui ont des problèmes de financement. Les rachats jusqu’à maintenant s’effectuaient, sauf dans le cadre du plan de relance, en fonction du PIB. La BCE a également annoncé la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation. Les modalités précises de ce dispositif n’ont pas été encore communiquées. Les équipes de l’Eurosystème (qui rassemble la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) travaillent sur le sujet afin que le dispositif soit prêt pour le prochain Conseil des gouverneurs des 21 et 22 juillet. A priori, il serait prévu que la BCE puisse acheter des obligations souveraines italiennes en vendant en parallèle des titres allemands ou néerlandais pour un montant similaire. Ce mécanisme permettrait de soutenir un Etat en difficulté sans pour autant accroître le bilan de la banque centrale. Cette solution éviterait le réenclenchement d’un programme d’achat d’actifs et permettrait de lutter contre l’accroissement des écarts de taux. En revanche, elle pourrait soulever un problème d’ordre juridique. La BCE a fixé la part de chaque Etat dans ses achats en fonction de sa participation au capital de la banque centrale, qui correspond à son poids au sein de l’économie de la zone euro. Cette condition a toujours été considérée intangible par les Allemands et a été validée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour se conforter à cette règle, la BCE serait condamnée, à terme, à revendre ses titres italiens et à racheter de la dette allemande. Ces opérations sont des sources d’incertitudes pour les investisseurs et pourraient donc amoindrir l’efficacité du dispositif anti-fragmentation. Les Allemands et les Néerlandais pourraient imposer que les Etats endettés s’engagent dans des plans d’assainissement et de réformes, ce qui pourrait alimenter des tensions au sein des Etats membres et au sein des populations concernées.

Eurostat

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  17 juin 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 882,65-4,92 %7 153,03 
Dow Jones 29 888,78-4,79 %36 338,30 
Nasdaq 10 798,35-4,78  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 126,26-4,62  %15 884,86 
Footsie 7 016,25-4,12  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 438,46-4,47 %4 298,41 
Nikkei 225 25 963,00-6,69 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 316,79+0,97 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,201 %+0,111 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,665 %+0,151 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,229 %+0,072 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0493-0 ?25 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 836,510-1,95 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,910-7,32 %78,140 

Pétrole, les réserves mises à contribution

Avec la réduction des achats européens à la Russie et le début de la campagne de reconstitution des stocks, les craintes d’une augmentation du cours du baril s’amplifient. Pour contrecarrer ce mouvement, le département américain de l’énergie a annoncé mardi 14 juin qu’il mettait sur le marché jusqu’à 45 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique de pétrole. Les livraisons de brut devraient avoir lieu du 16 août au 30 septembre. L’administration Biden avait déjà annoncé, fin mars, qu’elle libérerait pendant six mois un volume d’un million de barils de pétrole par jour.

La libération du pétrole décidée par Washington conduit le niveau de la réserve stratégique à son point le plus bas depuis 1987. Cette situation inquiète le marché car les États-Unis seraient exposés en cas d’accident d’approvisionnement majeur. Même si le niveau de réserves demeure supérieur au minimum légal, leur baisse provoque par ricochet des tensions sur les cours. Malgré tout, sur la semaine, le pétrole a chuté de 7 % et est revenu autour de 110 dollars. Cette baisse est en partie imputable à la crainte de la récession qui ferait baisser la demande dans les prochains mois.

Durcissement de la politique monétaire de la BCE, quelles conséquences ?

La Banque Centrale Européenne figurait parmi les dernières grandes banques centrales à ne pas avoir mis un terme à la politique ultra-accommodante qui est en vigueur depuis 2015. Cette politique reposait à la fois sur des importants rachats d’obligations essentiellement publiques et sur des taux historiquement bas. Elle avait été instituée afin de lutter contre les menaces de déflation en cours après la crise des subprimes et la crise des dettes souveraines. Dès le début de l’épidémie, elle avait été amplifiée afin de faciliter le financement des mesures de soutien de la part des États.

À nouveau contexte, nouvelle politique ?

Jeudi 9 juin, à l’occasion d’un Conseil des gouverneurs, la BCE a annoncé la fin du programme d’achats d’actifs (APP) ainsi qu’une première hausse de ses taux directeurs le 1er juillet prochain. Les taux directeurs de la BCE qui sont actuellement de -0,5 % pour le taux de dépôt, 0 % pour le taux de refinancement et 0,25 % pour la facilité de prêt marginal seront relevés de 25 points de base.

Ces annonces interviennent dans un contexte de résurgence de l’inflation qui a atteint au sein de la zone euro, au mois de mai, 8,1 %. Un tel taux n’avait jamais été rencontré depuis la création de la zone euro. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver une inflation aussi élevée en Europe. Si en France, l’inflation s’est élevée à 5,8 % en mai, elle a dépassé 20 % en Estonie. Ces taux sont éloignés de l’objectif retenu par la banque centrale qui est de 2 %.

La Banque centrale européenne a temporisé au maximum son annonce de changement de cap monétaire. Considérant que l’inflation était essentiellement importée, elle ne voulait pas, en augmentant rapidement les taux, casser la croissance déjà mise à mal par les pertes de pouvoir d’achat des ménages. Elle a longtemps espéré une désescalade des prix. Face à une inflation qui s’installe et qui augmente, elle s’est résignée à s’engager dans une politique de durcissement de sa politique monétaire.

Un resserrement tout relatif

Compte tenu du niveau d’inflation atteint, la réponse de la Banque centrale européenne est graduée, mesurée. Avec une inflation, autour de 8 % et qui dépasse 10 % au sein de nombreux États de la zone euro, les taux directeurs devraient être plus proches de 5 ou 6 %, voire plus, que de 0 %. Ils devraient avoisiner le taux d’inflation sous-jacente. La Banque centrale tout en affirmant qu’elle entend maîtriser la hausse des prix demeure prudente. Ses marges de manœuvre sont limitées par les risques que cette hausse sur les dettes souveraines des pays dits périphériques. Elle pourrait entraîner des écarts de taux croissants mettant ainsi en difficulté les États fortement endettés (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, voire France).

Quelles conséquences pour l’économie, les ménages, les emprunteurs et les épargnants ?

Une hausse de taux a pour objectif de freiner l’inflation. Cela passe par un refroidissement de l’économie en limitant la croissance de la consommation et de l’investissement. Une telle politique peut être jugée contre-intuitive au moment même où l’économie souffre des pertes de pouvoir d’achat des ménages. Or, pour stabiliser le pouvoir d’achat des ménages, il faut empêcher l’enclenchement de spirales inflationnistes qui dégénèrent, en règle générale, en stagflation. La hausse des taux directeurs « c’est un mal pour un bien. ».

La hausse des taux devrait freiner la hausse du dollar qui avait gagné plus de 12 % en un an sur l’euro. La dépréciation de l’euro en renchérissant le prix des importations libellées en dollars était également une source d’inflation importée. Compte tenu de la politique de hausse des taux prévue par la banque centrale américaine, une appréciation de l’euro n’est pas attendue.

Les taux d’emprunt qui avaient atteint des niveaux historiquement bas en 2021 devraient poursuivre la hausse entamée depuis le début de l’année. Pour les emprunts immobiliers, d’ici la fin de l’année, une hausse d’au moins un point est envisageable.  Il convient de souligner que les taux d’intérêts réels demeurent fortement négatifs. Les emprunteurs dont les revenus sont indexés sur l’inflation sont dans ces conditions encore gagnants.

L’État qui, cette année, devrait emprunter plus de 300 milliards d’euros est le premier concerné par l’augmentation des taux. Le taux de l’Obligation Assimilable du Trésor est passé de 0,2 à 2 % de fin décembre 2021 au 9 juin 2022. Sur trois ans, une augmentation d’un point équivaut à un surcroît de dépenses pour le service de la dette de 10 milliards d’euros. L’inflation a, en revanche, l’avantage d’éroder la valeur du capital à rembourser. Par ailleurs, certaines recettes de l’État dont notamment la TVA sont indexées sur l’inflation.

Pour les épargnants, la hausse des taux présage une meilleure rémunération de l’épargne investie en obligations, sur les livrets ou sur les fonds euros. Pour le moment, le rendement réel de ces placements est négatif de plus de quatre points, ce qui constitue un record depuis le début des années 1980. La hausse décidée par la Banque centrale européenne ne compensera qu’une partie de la perte liée à l’inflation. les fonds euros dont le rendement est à la baisse depuis plusieurs années ne devraient pas augmenter dans l’immédiat en raison d’un important phénomène d’inertie. Au niveau des actions, la hausse des taux devrait peser sur le cours des actions comme cela est constatée depuis le début de l’année. En revanche, les actions, à travers leurs dividendes, restent le meilleur rempart face à l’inflation.

L’évolution des taux d’intérêt dépendra du calendrier de la Banque centrale européenne. Après l’augmentation du mois de juillet qui devrait être de 25 points de base, une autre hausse étantprévue en septembre. Elle pourrait être de 50 points de base comme le souligne le BCE dabs son communiqué, « si les perspectives d’inflation à moyen terme persistent ou se détériorent, une augmentation plus importante sera nécessaire lors de la réunion de septembre ».

Le Coin des Epargnants : les marchés en mode optimiste

Sursaut boursier

Le CAC 40 a gagné plus de 3 % en une semaine dopé par les bons résultats américains. L’Eurostoxx a progressé de plus de 4 %. Les marchés américains ont connu une semaine en or avec un gain de plus de 6 % pour le Dow Jones et le Nasdaq. Pour New York, cette hausse met fin à deux mois de reculs hebdomadaires. Ce rebond est imputable à la publication de certains résultats économiques encourageants. Aux Etats-Unis, en avril, la hausse des prix a été de 6,3 % sur un an et de 4,9 % hors alimentation et énergie. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,2% en données brutes et de 0,3% en excluant les éléments volatils. L’inflation marque le pas après des mois de hausse, permettant d’espérer une décrue dans les prochains mois. Par ailleurs, La consommation reste forte outre-Atlantique avec une augmentation en avril de 0,7 %, comme attendu, et plus que le gain de mars +0,2 %. La consommation au deuxième trimestre pourrait augmenter de près de 5 % en rythme annualisé, avec une croissance globale du PIB de l’ordre de 4 %, en hausse par rapport à notre précédente estimation de 3 % ». Aux Etats-Unis, les ménages puisant dans leur épargne, ce qui pourrait amener une moindre progression au second semestre.

Le pétrole a augmenté de près de 5 % sur la semaine en lien avec les menaces d’embargo des Européens à l’encontre de la Russie. Le cours du pétrole est orienté à la hausse en raison du début de la saison des déplacements estivaux synonymes de regain de consommation de carburants. Les effets de la décision américaine de puiser dans les réserves stratégiques s’estompent du fait d’une demande en augmentation. Les membres de l’OPEP devraient annoncer un nouveau relèvement de leur production identique aux mois précédents, soit 432 000 de barils par jour supplémentaires en juillet, selon l’agence Reuters. Les Etats membres refusent d’aller au-delà. Par ailleurs, ils sont loin d’avoir atteint leur plafond de production. Deux millions de barils jour manqueraient à l’appel faute de capacités suffisantes au sein de plusieurs Etats membres.

Les taux d’intérêt sont restés stables, l’euro continuant à s’apprécier légèrement par rapport au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
27 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 515,75+3,67 %7 153,03 
Dow Jones 33 212,96+6,24 %36 338,30 
Nasdaq 12 131,13+6,84  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 462,19+3,44  %15 884,86 
Footsie 7 585,46+2,65  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 808,86+4,15 %4 298,41 
Nikkei 225 26 781,68+0,16 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 130,24-0,52 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,475 % +0,013 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,960 % +0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,731 %-0,066 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0704+1,52  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 854,740+0,65%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 118,180+4,92 %78,140 
CDE

Récession ou pas récession ?

Si plusieurs signaux témoignent d’un réel ralentissement de l’activité de la zone euro, d’autres indiquent que les agents économiques ne croient pas un effondrement de l’activité. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré dans le cadre du forum de Davos que « pour le moment, nous ne voyons pas de récession pour la zone euro ». En France, les chefs d’entreprise sont sur la même longueur d’onde comme en témoigne l’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires (voir ci-dessous). Un ralentissement est indéniablement à l’œuvre mais il ne prouve pas l’économie se dirige immanquablement vers la récession. L’indice des directeurs d’achat (PMI) composite global est ressorti à 54,9 contre 55,8 le mois précédent, soit un plus bas depuis deux mois mais au-dessus de 50 qui est la ligne de démarcation entre récession et croissance. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 54,4 contre 55,5 en avril pour s’établir au plus bas depuis dix-huit mois.

Dans l’industrie, la hausse de la production s’est légèrement renforcée au cours du mois mais a conservé un rythme très modéré. L’activité des fabricants ayant plus ou moins stagné en avril, le secteur manufacturier affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020. Des difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur la production. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement engendrées par la pandémie ont été accentuées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine. Dans les services, en revanche, bien qu’en repli aussi à 56,3 contre 57,7 en avril, l’indice révèle une expansion soutenue. En mai, en zone euro, ce secteur a enregistré sa deuxième plus forte croissance des huit derniers mois. La demande reste forte de la part des consommateurs. Depuis la levée des mesures contre le variant Omicron et la réouverture de l’économie, les activités touristiques connaissent un rapide essor de bon aloi dans la perspective de la période estivale.

Dans les prochains mois, la zone euro devrait échapper à la récession. Les chiffres laissent augurer d’une croissance du PIB de la zone de l’ordre de 0,6 % au deuxième trimestre 2022. Pour certains experts, le rebond des services pourrait ne pas dépasser l’été. La faiblesse du secteur manufacturier est jugée préoccupante et les difficultés des fabricants semblent déjà se propager à une partie du secteur des services. Dans ces conditions, la fin de l’année pourrait être difficile surtout si les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières perdurent.

En Allemagne, première économie de la zone euro, la légère amélioration de l’activité industrielle ne doit pas occulter le fait que l’inflation et les problèmes d’approvisionnement commencent à peser sur la demande.  Pour la France, la croissance de l’activité du secteur privé a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes. L’indice PMI composite ressort à 57,1 après 57,5 en avril. L’indice du secteur des services s’est lui aussi replié à 58,4 après 58,9 le mois dernier.

En dehors de l’Union européenne, le net ralentissement de l’activité britannique fait craindre une récession. L’indice composite a chuté à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril. Celui des services a reculé à 51,8 après 58,9 et celui de l’industrie manufacturière a fléchi à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8.

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