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Le Coin des Epargnants du 5 août 2023 : une trêve agitée

Une semaine de hauts et de bas

Le cours des actions a pâti de la dégradation par Fitch de la note de la dette souveraine américaine intervenue cette semaine. Les moindres créations d’emploi aux Etats-Unis en juillet ont permis un rebond des cours vendredi. Selon le Bureau des statistiques du travail, la première économie mondiale a, en effet, créé moins de postes qu’anticipé par les économistes dans le secteur non agricole en juillet :  187 000, contre 185.000 en juin. Le consensus avait parié sur 200 000 créations. Le taux de chômage aux Etats-Unis est en baisse à 3,5 %, contre 3,6 % en juin, revenant ainsi à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Ce taux est inférieur à la dernière estimation médiane de la Fed, de 4,1 % pour le quatrième trimestre de cette année. Les salaires ont continué à augmenter à un rythme soutenu avec un gain de 0,4 % en juillet comme en juin, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,3 %. Il affiche sur un an une progression de 4,4 %.

Les indices européens ont perdu en moyenne plus de 2 % durant la semaine. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur hausse, le taux de l’OAT à 10 ans repassant au-dessus des 3 % quand celui de son homologue américain dépassait les 4 %. Le cours du pétrole demeure élevé avec la prorogation de la réduction de la production saoudienne d’un million de baril/jour et de la forte réduction des stocks américains.

Fitch dégrade les États-Unis

Mardi 1er août, l’agence de notation financière Fitch a annoncé la dégradation de la note de crédit des États-Unis. Celle-ci passe de AAA à AA +, seule la perspective restant « stable ». « Les impasses politiques répétées sur le plafond de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire », a mentionné l’agence Fitch Ratings pour justifier la baisse de la note. Elle a ajouté que « le gouvernement ne dispose pas d’un cadre budgétaire à moyen terme, contrairement à la plupart de ses pairs, et son processus budgétaire est complexe ». L’administration américaine a réagi immédiatement à cette décision en soulignant que les fondamentaux de l’économie étaient bien orientés avec une croissance plus forte que dans les autres pays de l’OCDE.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3 % du PIB cette année, contre 3,7 % l’an dernier en raison du plan en faveur de la transition énergétique. L’augmentation des taux d’intérêt devrait peser sur les comptes publics. La dernière dégradation de la note américaine date de 2011 après la crise des subprimes quand l’agence S&P avait privé le pays de son triple A, abaissant aussi la note d’un cran. Seule Moody’s accorde encore son triple A aux États-Unis.

L’annonce de Fitch a provoqué une baisse des indices actions sur plusieurs places financières. Cette mesure n’avait pas été anticipée. Elle s’est traduite par une augmentation des taux d’intérêt américains favorisant des arbitrages en faveur des obligations. Le dollar s’est ainsi apprécié contre les autres devises.

Le Royaume-Uni, l’inflation et la croissance

Le Royaume-Uni traverse une mauvaise passe avec une inflation qui résiste au traitement de choc de la banque centrale et une atonie économique qui perdure depuis trois ans.

La Banque d’Angleterre a décidé en ce début de mois d’août, pour a quatorzième fois, de relever son taux directeur de 5 % à 5,25 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Depuis sa création en 1694, la banque centrale d’Angleterre n’avait jamais augmenté à un tel rythme ses taux.

Même si les autorités monétaires croient à la baisse de l’inflation pour l’automne, la situation britannique se démarque des Etats-Unis et de la zone euro avec une inflation qui demeure plus élevée 7,9 %. Le Royaume-Uni a été fortement touché par l’augmentation du prix du gaz qui assure 40 % de la production de l’électricité du pays. Comme aux Etats-Unis, le marché du travail est, Outre-Manche, tendu, le taux de chômage s’élevant à 4 %. Cette tension conduit à des hausses importantes des salaires. Ceux-ci ont progressé de 7,7 % sur un an, compensant presque intégralement l’inflation.  Après avoir subi une violente chute de leur pouvoir d’achat (– 4 % entre avril 2021 et mai 2023), les Britanniques devraient connaître une légère progression d’ici à la fin de 2023. L’inflation au Royaume-Uni s’explique également par les difficultés d’approvisionnement provoquées par le Brexit. Ce dernier a également renchéri le prix des importations en provenance de l’Union européenne.

La hausse des taux d’intérêt est durement ressentie par les ménages britanniques. Sur les 8,5 millions de ménages qui ont contracté un emprunt immobilier, 1,4 million l’ont fait à taux variables. Par ailleurs, 2,2 millions de foyers qui doivent renégocier leur prêt d’ici à la fin de 2024, soit environ 130 000 tous les mois. En moyenne, la hausse de leurs remboursements devrait être de 3 000 livres (3 500 euros) par an.

Le Royaume-Uni est un des pays où la croissance est la plus faible en Europe depuis la crise sanitaire au point que son PIB vient juste de retrouver son niveau de 2019. Le pays a été pénalisé par la baisse des échanges avec l’Union européenne après le Brexit.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
4 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 315,07-2,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 065,62-0,50 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 478,22-2,12 %3839,504766,18
Nasdaq13 909,4-2,76 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 951,86-3,61 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 564,37-1,97 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 332,91-2,96 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 192,75-1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 288,08+0,75 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,086 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,528 %+0,065 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,079 %+0,104 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1038+0,21 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 943,75-0,78 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,10+0,92 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Dépôts à vue, la décrue se poursuit

Les ménages continuent de puiser sur leurs comptes courants pour financer leurs dépenses de consommation et pour alimenter leurs produits d’épargne réglementée.

Depuis le point haut du mois de juillet 2022, l’encours des dépôts à vue a diminué de 43 milliards d’euros à fin juin 2023 soit un montant équivalent à la collecte du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la même période (45 milliards d’euros). L’encours est ainsi revenu à 500 milliards d’euros. Il s’élevait à 522 milliards d’euros fin décembre 2022. Fin décembre 2019, avant la crise sanitaire cet encours était de 406 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %, selon la Banque de France. De juin 2022 à juin 2023, la rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de 0,09 % à 0,68 %. Durant cette période, le taux moyen des livrets réglementés est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Forte augmentation des rachats d’actions en France

En Europe, les rachats d’actions ont été importantes au premier trimestre en lien avec les bons résultats des entreprises cotées. Les sociétés françaises ont annoncé pour plus de 19 milliards d’euros de rachats d’actions au premier trimestre ce qui constitue un record. Sur la même période l’an dernier, les programmes de rachats d’actions avaient atteint 7,4 milliards d’euros. Depuis la mi-mars, les annonces ont été plus rares. La polémique sur les « surprofits » et la condamnation par Emmanuel Macron des rachats d’actions ont peut-être incité les entreprises à différer leur programme. Pour l’ensemble de l’année, un volume de 25 milliards d’euros de rachats semble atteignable pour la Bourse de Paris. En 2016, 15 milliards d’euros de rachats d’actions avaient été réalisés.

Les rachats d’actions en utilisant une partie du bénéfice de l’entreprise sont critiqués car ils visent à augmenter le cours des actions en diminuant le nombre de ces dernières. Ces rachats iraient à l’encontre des intérêts des salariés et de l’investissement. En revanche, en redonnant de l’argent aux actionnaires, ces rachats permettent à ces derniers de financer d’autres projets en-dehors de l’entreprise.

Le rajeunissement des actionnaires se poursuit en France

Juste après le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020, au moment où les cours des actions des entreprises cotées baissaient fortement, de nombreux jeunes avaient décidé d’entrer en bourse afin de se constituer un portefeuille de valeurs. Ils avaient eu alors un comportement opportuniste qui s’est révélé gagnant compte tenu de la remontée rapide des cours. Depuis trois ans, les millenials et les représentants de la génération Z sont de plus en plus nombreux à être des investisseurs actifs en bourse comme le confirme la récente étude de l’institut Kantar pour l’Autorité des Marchés Financiers. Selon cette enquête, près de 40 % des nouveaux venus sur les marchés financiers ont moins de 35 ans. Entre 2019 et 2023, 1,5 million de particuliers se sont lancés dans l’investissement en actions pour la première fois. En quatre ans, la moyenne d’âge des nouveaux arrivants a fortement diminué. Les moins de 25 ans représentaient 14 % des nouveaux investisseurs en 2023, contre 3 % en 2019. A contrario, la proportion des 45-54 ans est passée de 20 % à 13 %. Une tendance à la baisse qui se confirme pour les catégories d’âge supérieures. La part des moins de 25 ans réalisant fréquemment des opérations, a triplé, passant de 1,4 % en 2019 à 4,1 % aujourd’hui. Les moins de 35 ans représentaient 16,8 % des investisseurs actifs au premier semestre 2023. En excluant les stock-options auxquelles les plus jeunes ont rarement accès, la proportion des jeunes de 15-24 ans investisseurs en actions est de 11,2 % soit un taux supérieur à celui des 25-34 ans (8,1 %). Les Français âgés de 45 à 54 ans sont moins nombreux à détenir des actions en 2023 (7,6 %), contre 8 % l’année d’avant. Après avoir délaissé la Bourse en 2008, puis au moment de la crise des dettes souveraines, nombreux sont ceux qui ont été marqués par les crises à répétition.

L’engouement des jeunes pour les actions s’explique par une moindre aversion aux risques que leurs aînés. Ayant connu une longue période de taux d’intérêt bas, l’investissement « actions » se révèle plus lucratif que les produits de taux. Ils sont également ceux qui investissent le plus dans les cryptoactifs. Ils sont friands de nouvelle technologie et passent par les comptes en ligne pour acquérir des actions ou des parts de fonds. Ils plébiscitent, en particulier, les ETF (Exchange Traded Fund, également appelé tracker) qui répliquent les indices et sont peu chargés en frais. Ils ont une approche plus joueuse en lien avec les jeux vidéo que leurs aînés de la bourse. Ils peuvent acheter et vendre rapidement afin de prendre leurs plus-values.

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires des ménages

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires, selon la Banque de France, progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %. La rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de juin 2022 à juin 2023 de 0,09 % à 0,68 %. Le taux moyen des livrets réglementés, durant cette période, est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
juin-2023 (g)juin-2022avr- 2023mai-2023 (f)juin-2023 (g)
Dépôts bancaires (b)3 1080,491,441,481,53
dont Ménages1 8560,781,661,681,70
– dépôts à vue5870,010,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (h)460,392,652,812,97
– comptes à terme > 2 ans (h)680,701,221,301,37
– livrets à taux réglementés (c)6351,073,223,223,22
dont : livret A3671,003,003,003,00
– livrets ordinaires2530,090,600,650,68
– plan d’épargne-logement2662,582,592,602,59
dont SNF8650,091,131,201,32
– dépôts à vue5760,040,430,450,48
– comptes à terme <= 2 ans (h)2320,112,672,873,06
– comptes à terme > 2 ans (h)570,662,162,372,63
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,003,503,754,00
Euribor 3 mois (d)-0,243,183,373,54
Rendement du TEC 5 ans (d), (e)1,502,732,692,79
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Le Coin des Epargnants du 29 juillet 2023 : inflation et croissance, les bonnes surprises de l’été

Fin de juillet tranquille pour les marchés

Entre les hausses attendues des taux directeurs et les bons résultats de la croissance ainsi que la poursuite de la baisse de l’inflation dans plusieurs pays, les investisseurs demeurent relativement confiants. Le cours des actions ont continué cette semaine à progresser à petit trot.

L’inflation a été de 5 % en juillet en France en données harmonisées de l’Union européenne). Le taux d’inflation en Allemagne devrait être de 6,2 % en juillet 2023 après 6,4 % en juin, a indiqué Destatis. Le taux d’inflation hors alimentation et énergie, devrait être de +5,5% contre 5,8 % en juin 2023. En Espagne, l’inflation a atteint en juillet 2,3 % sur un an en Espagne, soit légèrement plus qu’au moins de juin, en raison notamment d’un rebond du prix des carburants, selon une estimation provisoire publiée vendredi par l’Institut national des statistiques (INE). Ce taux est supérieur de 0,4 point au niveau du mois de juin (1,9%), qui avait permis à l’Espagne de revenir pour la première fois depuis mars 2021 dans la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Malgré cette légère hausse, l’inflation espagnole demeure en dessous de celle de la zone euro, L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCA), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, s’est lui aussi établi à 2,1%, soit 0,5 point de plus qu’en juin (1,6%), selon l’institut de statistiques. L’inflation sous-jacente a progressé de 0,3 point, pour atteindre 6,2% sur un an.

Sur le plan de la croissance, la France fait la course en tête avec une progression de son PIB, au deuxième trimestre, de 0,5 %. L’Espagne la suit de près avec un gain de 0,4 %. En revanche, l’Allemagne après deux trimestres de baisse de son PIB enregistre une croissance nulle. Le PIB de l’Autriche a diminué au deuxième trimestre de 0,4 % et celui de la Suède de 1,5 %.

Aux Etats-Unis, l’indice sur la confiance des consommateurs établi par l’Université du Michigan a progressé de 64,4 points en juin à 71,6 en juillet. Il s’agit de son plus haut niveau depuis octobre 2021. La composante de la perception des conditions actuelles s’est également améliorée, passant de 69 points le mois dernier à 76,6 en juillet. Celle des attentes du consommateur s’est elle aussi appréciée à 68,3 points, contre 61,5 en juin. Quant aux anticipations d’inflation, elles ont légèrement augmenté à 3,4 % sur un an, soit une hausse de 0,1 point de pourcentage. Elles se maintiennent à 3 % pour ce qui est de l’horizon à 5 à 10 ans.

Hausses de taux estivales aux États-Unis et en zone euro

Les deux grandes banques centrales, la BCE et la FED, ont relevé en cette fin de mois de juillet leurs taux directeurs sur fond de décrue des taux globaux d’inflation. Leurs présidents respectifs ont martelé leur objectif est de réduire l’inflation sous-jacente (inflation hors prix de l’alimentation et de l’énergie) qui demeure élevée. Ils ne veulent pas relâcher l’effort de peur d’un redémarrage de la hausse des prix à la rentrée. Leurs décisions avaient été anticipées par les investisseurs et n’ont pas donné lieu à des turbulences sur les marchés « actions ».

Les taux de la BCE, un niveau sans précédent depuis 2001

Jeudi 27 juillet, la Banque centrale européenne a relevé, pour la neuvième fois en un an, ses taux directeurs d’un quart de point jeudi. À partir du 2 août, ces taux seront de 3,75 % pour le taux de dépôt, 4,25 % pour le « refi » (le taux de refinancement des banques auprès de la BCE) et 4,50 % pour celui de la facilité de prêt marginal. Pour retrouver un taux de dépôts aussi élevé, il faut remonter à la période d’octobre 2000 à mai 2001. Le « refi », retrouve son niveau de 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers.

La réunion du Comité de Politique Monétaire de jeudi marque tournant car la BCE a annoncé qu’elle ne relèvera plus systématiquement ses taux à chaque réunion. La décision de septembre et les suivantes dépendront des données publiées. Christine Lagarde a, en effet, indiqué lors de la conférence de presse « lors des prochaines réunions, nous pourrons choisir soit de relever les taux, soit de faire une pause. Cela pourra varier d’une réunion à l’autre ». Le communiqué de presse de la BCE mentionne, par ailleurs, que « les futures décisions du Conseil des gouverneurs feront en sorte que les taux d’intérêt directeurs de la BCE soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire, pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation au niveau de notre objectif de 2 % à moyen terme ».

Les investisseurs prédisent encore une hausse des taux avant la fin de l’année. Ces derniers resteraient stables durant plusieurs mois afin d’éviter toute résurgence de l’inflation.

La Réserve fédérale face à la force de l’économie américaine

La Réserve fédérale américaine a relevé, mercredi 26 juillet, pour la onzième fois depuis le mois de mars ses taux directeurs les portant à leur plus haut niveau depuis 2001. Ils se situent désormais entre 5,25 % et 5,5 % quand il y a un an et demi, ils évoluaient entre 0 % et 0,25 %.

La banque centrale a justifié cette nouvelle hausse en soulignant que l’activité progresse, les créations d’emploi restent « robustes » et que l’inflation est « élevée ». Elle a noté que le système bancaire demeure « sain et résistant » malgré la crise du printemps. En sens inverse, elle mentionne que l’accès plus difficile au crédit pourrait « peser sur l’activité économique, le recrutement, l’inflation ».

Le Président de la FED lors de la conférence de presse a souligné qu’une ou deux augmentation des taux directeurs étaient envisageables d’ici la fin de l’année et qu’il n’avait pas prévu de les baisser avant 2024. Il a expliqué que la FED allait piloter aux instruments, « réunion après réunion » afin d’éviter de trop resserrer ou de trop relâcher. Il y aura deux mois supplémentaires de statistiques de l’emploi d’ici à la prochaine réunion de la FED. Il a indiqué qu’il sera alors « possible de relever encore » les taux, ou de les « stabiliser ».

Les investisseurs pensent que la fin du processus de durcissement de la politique est proche. Face à cet optimisme, Jerome Powell est dans son rôle de banquier en répétant inlassablement les objectifs de la banque centrale, le retour de l’inflation dans la cible des 2 %. L’euphorie des marchés, aux États-Unis, est liée à un recul rapide de l’inflation qui s’est contractée de 6 points en un an et est revenue à 3 % en juin sur douze mois. Le nombre de créations d’emplois s’il est élevé tend néanmoins à baisser. En revanche, le retournement de l’immobilier est perçu comme une mauvaise nouvelle car pouvant déboucher sur une hausse des loyers. L’hypothèse d’une récession en fin d’année aux États-Unis n’est plus jugée inéluctable. Goldman Sachs a révisé sa prévision en la matière de 30 % à 20 % de risque.

Après les décisions des banques centrales, les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont légèrement augmenté de part et d’autre de l’Atlantique.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
28 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 476,47+0,59 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 459,29+0,28 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 582,23+0,90 %3839,504766,18
Nasdaq14 316,66+2,15 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 469,75+1,71 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 694,27+0,51 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 466,50+1,60 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 759,23+1,41 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 275,93+3,42 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,032 %+0,041 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,463 %+0,027 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,975 %+0,145 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1031-0,94 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 963,51-0,61 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,84+3,75 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2023 par Philippe Crevel : attentisme estival

Attentisme des marchés

Le CAC 40 a gagné plus de 0,6 % sur la semaine et s’est installé au-dessus des 7400 points. Le compartiment du luxe a porté le marché parisien. L’attentisme a été de mise à Paris comme pour les autres places financières occidentales. Les investisseurs attendent les résultats des entreprises et les décisions des banques centrales. A paris, la semaine prochaine sera, en effet, marquée par la publication des résultats de trente-deux des 40 sociétés composant le CAC 40 publieront leur chiffre d’affaires et/ou leurs résultats semestriels à partir du mardi 25 juillet. Aux Etats-Unis, trois Gafam – Alphabet, Microsoft et Meta Platforms – feront de même, sans oublier Intel, AMD, Boeing ou McDonald’s. Dans ce contexte, l’attentisme était de mise cette semaine d’autant plus que celle à venir sera également marquée par les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, prévues respectivement mercredi 26 et jeudi 27 juillet.

Sur le plan économique, la semaine a confirmé la baisse de l’inflation en zone euro.

Au Royaume-Uni, le taux d’inflation a été de 7,9 % en glissement annuel en juin, contre 8,7 % en mai. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) décroît également en passant de +7,1 % en mai à 6,9 % en juin. Le taux d’inflation de la zone euro a été de 5,5 % en glissement annuel en juin, contre 6,1 % en mai et 9,2 % en décembre 2022. La baisse des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, de l’alimentation concourent à cette diminution. L’inflation sous-jacente, hors éléments volatils, demeure sur un plateau depuis le début d’année 2023 à +5,5% en juin (5,3 % en mai).

Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage décélèrent légèrement en passant de 237 000 à 228 000 alors que le marché attendait plutôt une légère augmentation. De son côté, le marché immobiliser semble se stabiliser après de fortes baisses enregistrées en 2022.

La Chine a publié des chiffres de croissance au deuxième trimestre en-deçà des attentes des investisseurs : +6,3 % en glissement annuel contre +7,1 % attendus. Cette contreperformance a pesé sur les indices « actions » chinois.

Les tensions géopolitiques ont augmenté avec la dénonciation par Moscou de l’accord concernant le transport des céréales ukrainiennes grâce à la création d’un corridor commercial en mer noire. Même si pour le moment, les perspectives de récoltes de céréales sont bonnes, ces tensions pourraient générer une augmentation des cours.

La Banque centrale de Russie (BCR) a décidé vendredi 21 juillet un relèvement de son taux directeur d’un point, à 8,5 %. La Banque centrale maintient son objectif de ramener l’inflation à 4 % en 2024, quand elle devrait se situer entre 5 % et 6,5 % fin 2023. La BCR a été incité à relever son taux du fait de l’érosion du rouble et pour éviter un nouveau dérapage des prix.  En 2022, la hausse des prix avait atteint 17,8 % en avril. La dépréciation du rouble est liée à la baisse des recettes d’exportation en raison de la faiblesse du cours du pétrole et des effets des embargos. Le produit intérieur brut de la Russie s’est contracté de 1,9 % au premier trimestre, selon Rosstat.

Quand l’euro reprend des couleurs

Au fil des semaines, l’euro s’apprécie par rapport aux autres devises. Depuis le 1er janvier, Il a gagné 3,5 % par rapport au dollar, 9 % par rapport yuan et 11 % par rapport au yen. Son taux de change global nominal, calculé par la Banque centrale européenne (BCE), a gagné 4 % cette année et a dépassé son plus haut de 2009. À 1,11 dollar (vendredi 21 juillet), l’euro reste néanmoins loin de son record atteint face au billet vert, 1,58 dollar en mars 2008. L’euro est revenu simplement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine qui avait provoqué son passage en-dessous de la parité. Il avait ainsi enregistré son plus faible niveau depuis vingt ans.

Le taux de change de l’euro s’améliore car le potentiel de hausse des taux d’intérêts est désormais du côté de l’Europe. Aux États-Unis, la FED arrive au terme de son processus de revalorisation de ses taux quand, en zone euro, il pourrait se poursuivre quelques temps. L’euro pourrait donc continuer sa marche en avant avec comme limite le risque d’une récession. Il pourrait d’ici la fin de l’année atteindre 1,2 dollar ce qui réduira le coût de la facture énergétique et contribuera à la baisse de l’inflation.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
21 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 432,77+0,68 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 227,69+2,14 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 536,34+0,72 %3839,504766,18
Nasdaq14 032,81-0,56 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 177,22+0,42 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 28 855,09+0,67 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 391,41-0,39 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 304,25+0,31 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3167,74-2,11 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,991 %-0,048 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,436 %-0,043 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,830 %+0,013 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1116-1,11 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 961,40+0,36 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,49+1,04 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du samedi 15 juillet 2023 : toujours l’inflation au menu

Inflation, des jours avec, des jours sans

Cette semaine a donné lieu à plusieurs publications marquant le recul de l’inflation. Aux Etats-Unis, En juin aux États-Unis, le taux d’inflation s’élevait à 3,0 % sur un an contre 4 % le mois précédent. Il est revenu à son plus bas niveau depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Ce niveau qui reste toutefois encore au-dessus de la cible des 2 % fixée par la FED. Les investisseurs ont favorablement réagi à cette publication. La baisse de l’inflation concerne, par ailleurs, la zone euro. En France, l’INSEE a confirmé qu’en juin, elle n’était que de 4,5 %. Le moral des ménages américains s’est encore s’amélioré en juillet, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. L’indice a gagné 8,2 points, à 72,6, son meilleur niveau depuis septembre 2021. Cette amélioration est imputable au ralentissement général de l’inflation et par la résistance du marché de l’emploi. » Le loyer de l’argent culminant déjà entre 5% et 5,25% aux Etats-Unis, un nombre croissant d’économistes prévoient que les prochains relèvements de taux de la Réserve fédérale (Fed) seront peu nombreux et de faible d’ampleur. Les taux auraient à leurs yeux pratiquement atteint leur plus haut niveau. Les mesures de Pékin afin de relancer son économie ont contribué à la progression du cours des actions. Les banques et le secteur du luxe ont été en pointe durant cette semaine. Le CAC a gagné en cinq jours plus de 3 % tout comme le Dax ou l’Eurostoxx. Le Nasdaq a également, aux Etats-Unis, gagné plus de 3 %.

Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé et l’euro s’est apprécié par rapport au dollar passant la barre de 1,10 dollar pour un euro. Cette remontée s’explique par la volonté affichée de la BCE de relever ses taux directeurs la semaine prochaine quand la probabilité d’une stabilité aux Etats-Unis augmente avec la publication des dernières statistiques de l’inflation.

Le baril de Brent s’est apprécié en franchissant les 80 dollars durant la semaine. La fermeture de nombreux gisements libyens ainsi que des incidents sur des champs pétroliers au Nigeria a créé des tensions sur l’offre quand dans le même temps la demande était orientée à la hausse notamment celle des Etats-Unis.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
14 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 374,54+3,69 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 509,03+2,37 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 505,42+2,49 %3 839,504766,18
Nasdaq14 113,70+3,15 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 105,07+3,21 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 434,57+3,40 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 400,11+3,91 %3 792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 391,26+0,01 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 237,70+1,25 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,039 %-0,134 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,479 %-0,145 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,817 %-0,219 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1236+2,307 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 957,70+1,75 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,24+1,95 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Livret A, un taux gelé sur fond de recul de l’inflation

Selon le calcul émanant de la formule du taux du Livret A, ce dernier aurait dû être de 4,1 % le 1er août prochain. Le ministre de L’Économie a suivant les recommandations du Gouverneur de la Banque de France visant à maintenir le taux de 3 % en vigueur depuis le 1er février dernier. En contrepartie, ce taux sera gelé dix-huit mois au lieu d’être révisé tous les six mois. Le taux du Livret d’Epargne Populaire est certes abaissé mais moins que ce que permettait l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux des produits d’épargne réglementée. Le ministre de L’Économie a, en effet, retenu pour ce produit, un taux de 6 % quand il aurait pu retenir 5,6 % correspondant à la moyenne de l’inflation de ses six derniers mois. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) ne baissera donc que de 0,1 point le 1er août prochain. Le plafond de ce produit passera, par ailleurs, de 7700 à 10 000 euros.

Privilégier la consommation et faire le pari de la baisse de l’inflation

Les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009. En ajoutant le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte, toujours sur les cinq premiers mois de 2023, a dépassé 32 milliards d’euros.

En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux une reprise de cette dernière. Avec le gel à 3 % du taux du Livret A durant 18 mois, le Ministre fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Au fil des mois, l’inflation, le taux d’inflation devrait se rapprocher de celui de du taux du Livret A, le rendement réel sera ainsi de moins en moins négatif. En bloquant le Livret A à 3 %, il se préserve de l’impopularité qu’aurait occasionné sa baisse le 1er février ou le 1er aout prochain.

Ne pas désespérer les emprunteurs

En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques afin d’éviter une augmentation accrue des taux d’intérêt.

Respecter la hiérarchie des taux

Une des raisons de la non-application de la formule est liée également au respect de la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % pour le Livret A aurait constitué un pic au sein des différents placements. Le Livret A aurait été rémunéré de manière plus élevé qu’un grand nombre de produits d’épargne. Le taux moyen des livrets ordinaires de banque est inférieur à 0,7 %. Le Livret A, produit d’épargne de court terme, liquide et sans risque, serait également mieux rémunéré que de nombreux produits de long terme, qui peuvent comporter une part de risque. Il aurait été, par ailleurs, mieux rémunéré que les fonds euros de l’assurance vie qui sont déjà en décollecte depuis le début de l’année.

Préserver l’équilibre budgétaire

Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment où le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ».

Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.

Le Livret d’Epargne Populaire améliore, en revanche, son attractivité avec un rendement de 6 %, supérieur à l’inflation et un plafond remonté à 10 000 euros.

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.

Le Coin des Epargnants du 30 juin 2023 : un semestre hors normes

3000 milliards d’euros d’un côté pour la dette publique française et 3000 milliards de dollars pour la capitalisation d’Apple : voilà qui pourrait résumer le premier semestre. Les marchés actions ont connu une croissance vive déjouant les pronostics quand, dans le même temps, les Etats sont de plus en plus confrontés au problème du financement de leurs dette. Les Etats-Unis ont évité le défaut de paiement au début du mois de juin avec un accord au dernier moment entre Républicains et Démocrates. En Europe, la France a été dégradé par l’agence Fitch mais a sauvé son double A chez Standard and Poors, pour combien de temps ?

Au cours du premier semestre, le CAC 40 a battu plusieurs records et a gagné au total 14 % porté notamment par le secteur du luxe. La hausse des taux d’intérêt et les craintes d’une récession ont pu freiner la hausse mais sans jamais l’interrompre durablement. Pour le mois de juin, l’indice parisien a progressé de 1,8 % sachant que sur la dernière les gains ont atteint 3,3 %.

Les grands indices « actions » internationaux ont fortement progressé durant le premier semestre. L’indice allemand, Daxx, a gagné 16 % en six mois. L’indice japonais s’est apprécié de son côté de 27 %. A New York, l’indice S&P 500 a progressé de 16 % quand le Nasdaq a augmenté de plus de 30 %, preuve du retour en force des valeurs technologiques.

Les investisseurs ont salué les bons résultats des entreprises tout en anticipant un retour rapide à la normale de l’inflation éludant les risques de récession. Cette analyse a été confortée à la fin du mois de juin par la baisse de l’inflation même si elle est avant tout provoquée par un effet de base (les prix de l’énergie avaient fortement augmenté en mai et juin 2022). Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, la hausse des prix continue à être soutenue. Pour la zone euro, elle a augmenté, en juin, à 5,4 % contre 5,3 % en mai. Pour Christine Lagarde, l’inflation demeure encore présente et nécessite le maintien d’une politique monétaire restrictive.

Aux Etats-Unis, l’indice PCE des dépenses de consommation a augmenté de 3,8 % sur un an après 4,3 % en avril. Hors alimentation et énergie, critère considéré comme le plus pertinent par la Fed, le déflateur marque même un ralentissement surprise à 4,6 % sur un an, après 4,7 % en avril. Quant à la composante des anticipations d’inflation à 1 an, elle a été confirmée à 3,3%, après 4,2 % en mai et celle des anticipations à 5-10 ans est également maintenue à 3 %, après 3,1 % le mois précédent.

En six mois, le cours du baril de Brent a perdu près de 13 %. Plus globalement, les cours de l’énergie et des matières premières sans totalement retrouver leur cours d’avant la guerre en Ukraine ont enregistré ces six derniers mois une forte décrue qui se répercute en partie sur l’inflation des pays de l’OCDE.

Les taux des obligations d’Etat ont peu évolué, malgré la hausse des taux directeurs des banques centrales, les investisseurs ayant anticipé une grande partie de ces dernières. Les obligations bénéficient par ailleurs toujours de l’aversion aux risques des détenteurs de capitaux.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
30 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 400,06-3,05 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 407,60+2,0 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 450.38+2,45 %3 839,504766,18
Nasdaq13 787,922,2 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 147,90+2,0 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 531,53+0,9 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 401,39+2,98 %3 792,284 ,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 189,04+1,24%26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 202,06+0,13 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,930 %+0,046 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,392 %+0,031 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,821 %+0,081 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0914-0,23 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 917,96+0,00 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,92-3,42 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants du 17 juin 2023 : les actions plus fortes que les taux

Le CAC 40 met fin à trois semaines de disette

Cette semaine, le CAC 40 40 a gagné 2,43 %, dont 1,34 % vendredi 16 juin, mettant fin à trois semaines consécutives de repli. Les autres grands indices sont également en hausse ces cinq derniers jours. Les investisseurs n’ont pas surréagi à la hausse des taux de la BCE ni aux annonces de la FED laissant entrevoir également de nouvelles augmentations de taux. En revanche, ils anticipent l’annonce d’un plan de relance en Chine. Cet espoir a profité au secteur du luxe (Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH).

Avec le relèvement des taux directeurs par la BCE, l’euro s’est apprécié face au dollar, les taux des obligations souveraines étant en légère progression. Les investisseurs avaient largement anticipé les décisions des banques centrales.

Politique monétaire, stabilité des taux aux États-Unis, hausse en zone euro

La FED temporise

Après dix augmentations successives de ses taux directeurs, la Réserve fédérale américaine (FED) a décidé, mercredi 14 juin, de les maintenir dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %. Cette pause était largement anticipée par les investisseurs. Cette stabilisation ne signifie pas que la FED se résigne à ne plus les augmenter dans le futur.

Cette décision de la FED s’inscrit dans le contexte de léger recul de l’indice des prix. Au mois de mai, celui-ci est revenu à 4 % sur un an, quand il avait atteint un record de 9,1 % en juillet 2022. Malgré tout, hors énergie et alimentation, le taux d’inflation annuel reste de 5,3 %, c’est-à-dire un niveau bien supérieur à la cible de 2 % voulue par la FED. Il n’est donc pas impossible que, d’ici à la fin de 2023, la banque centrale relève de nouveau ses taux à deux reprises pour atteindre la fourchette 5,5 %-5,75 %. La bonne tenue de l’emploi est un des facteurs pouvant justifier de nouvelles hausses de taux. L’économie américaine reste dynamique et la FED n’entend pas réitérer les erreurs des années 1970, quand elle avait assoupli trop rapidement sa politique monétaire. Au niveau des prévisions économiques, la FED prévoit désormais une croissance d’1 % pour les États-Unis en 2023, contre 0,4 % initialement prévu en mars. Elle table sur un taux de chômage annuel de 4,1 % (contre 4,5 % prévu en mars) et une inflation hors énergie et alimentation de 3,9 % (contre 3,6 % en mars). Ces prévisions confortent l’idée d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

La BCE poursuit son programme de relèvement de ses taux directeurs

Jeudi 15 juin, la BCE a relevé ses taux directeurs pour la huitième fois. La hausse d’un quart de point était attendue. Le taux de dépôt est passé à 3,5 %, le taux de refinancement à 4 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,25 %. Le taux de dépôt évolue désormais à son plus haut niveau depuis mai 2001.

Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde a souligné que cette augmentation se justifiait par l’absence de signes clairs concernant l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation). Elle s’est inquiété des effets des hausses de salaires en cours. Celle-ci atteint désormais 4,6 % en rythme annuel. À ce titre, la BCE a relevé ses anticipations d’inflation sous-jacente pour 2023 et 2024. Elles sont passées respectivement de 4,6 % et 2,5 % à 5,1 % et 3 %. Les prévisions portant sur la croissance européenne ont été revues à la baisse pour notamment prendre en compte le fait que la zone euro est entrée en légère récession. La croissance en 2023 serait de 0,9 % pour la zone euro. Elle passerait à 1,5 % en 2024 et 1,6 % en 2025. Dans ce contexte, Christine Lagarde a indiqué que l’heure n’était pas à la pause.

La BCE a confirmé l’arrêt définitif des réinvestissements dans le cadre de son principal programme d’achat d’actifs (Asset purchase programme ou APP). Les obligations de son portefeuille arrivant à maturité ne donneront plus lieu à des rachats de nouvelles obligations. Le retrait de liquidité devrait désormais approcher les 30 milliards par mois. Ce non-renouvellement des obligations vise à diminuer le bilan de la BCE qui a atteint avec la crise sanitaire près de 9 000 milliards d’euros. Plus que l’arrêt des achats obligataires, c’est le remboursement des TLTRO  (Targeted longer-term refinancing operations) qui devrait avoir le plus d’impact en termes de réduction du bilan. Le 28 juin prochain, les banques vont en effet rembourser pour plus de 500 milliards d’euros de ces prêts de long terme aux taux très attrayants. La BCE n’a pas prévu de prolonger ces TLTRO, ni de proposer de nouvelle source de financement exceptionnelle. Cette situation pourrait créer quelques tensions pour des banques en manque de liquidités. La BCE a précisé que les banques pouvaient accéder à la facilité de refinancement de la BCE – désormais à 4 % – pour faire face à cette situation.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
16 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 388,65+2,35 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 299,12+1,39 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 409,59+2,87 %3 839,504766,18
Nasdaq13 689,57+3,35 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 378,75+2,62 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 641,95+1,09 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 394,82+2,45 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)33 706,08+4,47 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 273,33-1,30 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,971 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,468375 %+0,093 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,780 %+0,028 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0925+1,58 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,71-0,04 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,87+1,36 %84,0878,140

Les Français épargnent malgré et à cause de l’inflation

A priori, cela ressemble à un paradoxe. Le taux d’épargne des ménages français reste élevé malgré l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture du 15 juin 2023, l’INSEE prévoit un taux d’épargne de 18,1 % du revenu disponible brut cette année, contre 17,5 % en 2022. Ce taux d’épargne reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %).

En 2023, toujours selon l’INSEE, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait être étale après avoir baissé de 0,4 % en 2022. Le maintien d’un fort taux d’épargne s’effectue au détriment de la consommation. En 2023, celle-ci devrait baisser de 0,2 %. La contraction atteint 6,6 % pour les produits agricoles et 3,5 % pour les produits manufacturés. En revanche, les services sont préservés avec une hausse de 2,7 % (les dépenses de transports augmentent du fait de l’inflation de plus de 6 %). Cette baisse de la consommation prévue par l’INSEE confirme les résultats de l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne (réalisée par l’IFOP) d’avril 2023. 43 % des sondés déclaraient vouloir réduire leurs dépenses de consommation quand seulement 13 % pensaient puiser dans leur épargne. Par ailleurs, les ménages ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement, ce qui leur permet d’épargner davantage.

Inquiétudes à tous les étages : inflation, transition énergétique, géopolitique et retraite

Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français qui est confirmé, mois après mois, par le faible indice de confiance des ménages. Craignant que la situation économique continue à se dégrader, ils préfèrent mettre de l’argent de côté. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023 et la modestie de la collecte de l’assurance vie sur la même période). Cette volonté de disposer d’une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation. D’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. Le vieillissement démographique qui est de nature structurelle contribue également à la hausse de l’épargne qui avait commencé avant la crise sanitaire. Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. Toujours selon l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne, 72 % des Français en âge de travailler estiment que leurs pensions ne suffiront pas pour vivre correctement et 59 % mettent de l’argent de côté pour leur retraite.

La hausse du rendement des produits de taux incite à l’épargne

Même si le rendement réel des livrets reste négatif (sauf pour le Livret d’épargne populaire), les ménages ont accru leurs versements dès les annonces de relèvement des taux. Sur le premier trimestre, le Livret A a ainsi obtenu sa meilleure collecte depuis 2009.

Une reprise de la consommation pour la fin de l’année

La baisse de l’inflation attendue au cours du second semestre devrait conduire les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne en se faisant davantage plaisir. Les dépenses de consommation pourraient repartir alors à la hausse.

En privilégiant l’épargne, les Français se distinguent des Américains qui restent des adeptes invétérés de la consommation. Ils ont en grande partie épuisé leur cagnotte covid quand les Français n’y touchent pas en moyenne. Il faut, en effet, souligner que les 20 % des Français les plus modestes ont été contraints de ponctionner leur épargne pour faire face à la hausse des prix. Ce sont les 40 % les plus riches et surtout les 20 % disposant les revenus les plus élevés qui, en France, placent leur argent sur des produits financiers.

La French Tech française toujours en pointe

La French Tech tenait salon (VivaTech) à Paris du 14 au 17 juin à Paris Expo. Malgré le ralentissement des levées de fonds et la baisse des valorisations, elle demeure dynamique en étant à l’origine de 13 000 créations d’emplois depuis janvier. La profession s’attend à une hausse des emplois de plus de 12 % sur un an (30 000 au total), loin du mouvement de destruction que les États-Unis connaissent. Néanmoins, certaines start-ups ont dû réduire leurs effectifs (Payfit, Back Market et Ankorstore par exemple). Sur le plan européen, la France se classe au deuxième rang dans le domaine des start-ups, derrière le Royaume Uni.

Parmi les start-ups en France, celles en lien avec la transition énergétique sont en forte croissance. Dans un contexte baissier pour les levées de fonds (-60 %), ces dernières ont récolté 172 % de fonds en plus en 2022, selon le dernier rapport EY, pour atteindre 2 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, les levées de fonds sont de nouveau orientées à la hausse, +40 % par rapport au dernier trimestre 2022. Le nombre d’opérations a enregistré une hausse 15,6 % sur la même période. Sur le premier quadrimestre, plus de 300 entreprises ont levé des fonds et leur nombre devrait avoisiner 1 000 sur l’ensemble de l’année 2023.

Le Coin des Epargnants du 3 juin 2023 : le temps du soulagement aux Etats-Unis

Bonnes nouvelles sur le front américain et européen

La Bourse de Paris a fini la semaine mieux qu’elle ne l’avait commencée, malgré les menaces de dégradation de la note française. Les différentes places boursières ont salué l’adoption de la loi reportant de deux ans la question du relèvement du plafond de la dette américaine et la décrue de l’inflation en Europe. La hausse de la fin de la semaine n’empêche pas les indices actions, tant le CAC 40 que l’Eurostoxx ou le Footsie londonien, de reculer légèrement sur la semaine, confirmant leur tendance du mois de mai. Après avoir enregistré des sommets, le marché parisien est dans une phase de consolidation post publication des résultats des entreprises. Les doutes sur la croissance tant au sein de l’OCDE qu’en Chine incitent à la prudence. Aux Etats-Unis, la levée de l’hypothèque du plafond de la dette a contribué à la hausse des cours.

Les résultats de l’emploi américain au mois de mai ont été jugés plutôt encourageants, le maintien d’un fort mouvement de création d’emplois s’étant accompagné d’une modération des salaires. Le secteur non agricole a créé 339 000 postes le mois dernier, contre 294 000 en avril, confirmant que l’économie américaine reste résiliente. Le consensus formé par Bloomberg pariait sur 195 000 créations de postes. Le taux de chômage a légèrement augmenté en mai de 0,3 point à 3,7 % de la population active, contre 3,5 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % sur un mois, après +0,4 % en avril, et de 4,3 % sur un an, quand le marché attendait une stabilisation à 4,4 %. Si la fermeté des embauches ne va pas dans le sens d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Fed, l’accalmie sur les salaires et la hausse du taux de chômage sont néanmoins des signaux positifs. Ces derniers pourraient conduire la banque centrale à modérer ses prochains relèvements de taux.

Le Congrès a joué à se faire peur cette semaine en adoptant dans la nuit du 1er au 2 juin la loi relevant le plafond de la dette publique. Par sécurité, l’échéance avant un défaut de paiement du pays, celle du 1er juin, avait été décalée au 5 juin vendredi soir par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. En échange d’une suspension du plafond jusqu’en 2025, l’exécutif a accepté un maintien strict des dépenses à leur niveau actuel pour 2024 avec une légère augmentation dans la défense et pour les anciens combattants, avant une hausse plafonnée à 1 % l’année suivante. Les fonds non utilisés dans le cadre du Covid seront réintégrés pour près de 30 milliards de dollars.  À la demande des Républicains, l’accord prévoit que les Américains âgés de 49 à 54 ans bénéficiant d’une aide alimentaire devront répondre à certaines exigences en matière de travail s’ils sont valides et sans personne à charge.

Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur les obligations d’État sont en recul. Le taux de l’OAT français à 10 ans est repassé en-dessous de 3 %. L’écart avec l’Allemagne est relativement stable à 0,546 point en fin de semaine.

La semaine a également été marquée par la décrue de l’inflation au sein de l’Union européenne en lien avec le recul des prix de l’énergie. La baisse du cours de pétrole a provoqué une vive réaction du prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l’énergie. Il condamne l’action des traders et fonds qui spéculeraient sur la chute des cours du pétrole. Pour tenter de relever les cours du pétrole ou tout au moins de les stabiliser, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait décider, le 4 juin, une nouvelle baisse de sa production. L’Arabie saoudite a besoin d’un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l’équilibre de son budget, or celui-ci évolue autour de 72 dollars. En 2022, elle avait estimé qu’un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le ralentissement de la croissance de la Chine conduit à une détente sur les prix. Une partie du pétrole russe trouve preneurs soit dans les pays émergents ou via des circuits parallèles. La Russie doit vendre son pétrole pour financer ses dépenses militaires, ce qui favorise une baisse des cours.

Le tableau de la semaine des marchés

 Résultats
2 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 270,69-0,66 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 762,76+2,082 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 282,37+1,90 %3 839,504766,18
Nasdaq13 240,77+2,02 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 051,23+0,48 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 607,28-0,30 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 323,52-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)31 524,22+0,75 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 229,53+0,57 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,859 %-0,251 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,313 %-0,306 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,691 %-0,146 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0716-0,03 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,05+0,91 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,12+1,30 %84,0878,140
CdE

Le Coin des épargnants du 26 mai 2023

En attendant la fumée blanche du Congrès

Les investisseurs ont attendu, aux Etats-Unis, toute la semaine un compromis entre démocrates et républicains sur le relèvement du plafond de la dette publique et éviter ainsi un shutdown. Un accord pourrait être trouvé d’ici la fin du weekend. Il n’en demeure pas moins que sur le front économique, les indices ne sont guère enthousiasmants. Toujours, aux Etats-Unis, en avril, l’indice PCE core, mesure préférée de l’inflation de la Réserve fédérale américaine (Fed), a augmenté de 0,3 point sur un mois, soit 0,1 point au-delà des attentes. Le taux d’inflation annuel de base est remonté de 4,6 % à 4,7 %. Cette hausse pourrait inciter la FED à remonter plus que prévu ses taux. Dans le même temps, les exportations américaines ont baissé de 5,5 % en variation mensuelle, laissent présager un ralentissement de l’économie. De son côté, l’Allemagne est officiellement entré en récession au cours du premier trimestre dans un contexte toujours de forte inflation. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations souveraines ont poursuivi leur hausse. Les indices actions en Europe ont accusé le coup cette semaine en baissant de plus de 2 %. A noter que le Nasdaq s’est apprécié de 2,55 % sur la semaine.

Le tableau de la semaine  des marchés

 Résultats
26 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 326,93-2,55 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 093,34-0,92 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 205,45+0,40 %3 839,504766,18
Nasdaq12 975,69+2,55 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 984,47-2,13 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 631,00-1,77 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 50 4 337.50-1,10 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)30 916,31+0,35 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 212,50-2,01 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,110 %+0,091 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,537 %+0,108 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,837 %+0,156 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0710-0,82 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 942,35-1,67 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76.88+1,54 %84,0878,140
CdE

L’assurance vie entre deux eaux !

Les assureurs n’aiment ni les périodes de faibles taux d’intérêt, ni celles de remontée brutale de ces derniers. Les faibles taux des obligations pèsent sur le rendement des fonds euros. La hausse rapides des taux, de son côté, peut conduire des assurés à effectuer des retraits des fonds euros obligeant les assureurs à vendre des obligations achetés à des prix plus élevés. Le passage d’une période à une autre peut être compliqué pour les assureurs mais est temporaire. Les prochaines années pourraient, en effet, être à nouveau plus porteuses pour les fonds euros.

De 2020 à 2023, les taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans sont passés de -0,2 à 3 %. Les taux d’intérêt à court terme (sur les dépôts à terme, sur les placements monétaires…) sont aussi passés au-dessus du rendement du fonds en euros (2 % en 2022) avec les relèvements successifs des taux directeurs décidés par la Banque centrale européenne (BCE).

Pour les fonds euros, la baisse de leur rendement a conduit à une collecte négative depuis deux ans. Les épargnants arbitrent en faveur des unités de compte ou effectuent des rachats en vue d’une réallocation sur d’autres produits d’épargne (livrets réglementés, dépôts à terme, etc.) plus rémunérateurs.

Cercle de l’Épargne – données APCR

La décollecte nette reste pour le moment mesurée, autour d’une trentaine de milliards d’euros au regard du montant total des fonds euros (1 470 milliards d’euros). Les assurés modifient peu leur allocation d’épargne par inertie. Ils ne ferment pas leurs contrats d’assurance vie afin de ne pas perdre les avantages fiscaux qui leurs sont attachés. Face au risque de retraits, les assurés ont réagi en puisant sur la provision pour participation aux bénéfices (PPB) pour doper le rendement de 2022. La grande majorité des assureurs disposent d’importantes PPB constituées ces dernières années et qui ont vocation à être redistribuées au profit des assurés.

Dans les prochaines années, l’attractivité des fonds euros devrait augmenter avec la hausse des taux d’intérêt. Les investisseurs parient sur des taux plus élevés que lors des dix dernières années. Les besoins d’investissement étant en forte augmentation notamment en lien avec la transition énergétique, l’épargne sera davantage convoitée. Devenant plus rare, son prix sera élevée. Depuis 2020, les déficits publics atteignent des niveaux records (4,5 % du PIB en 2022 au sein de la zone euro) obligeant les États à emprunter des sommes croissantes. Les dépenses publiques sont orientées à la hausse en raison du vieillissement et des besoins en matière de défense, de santé ou d’éducation. Le soutien à la transition énergétique, à la recherche & développement et à la réindustrialisation amène les États à accroître également leurs dépenses. L’inflation devrait être plus forte dans les prochaines années que durant la période 2012/2021 ce qui conduit les taux d’intérêt à être plus élevés. La décarbonation de l’économie, le vieillissement qui réduit le nombre d’actifs disponibles, les besoins en services domestiques sont par nature inflationnistes. L’augmentation rapide de la masse monétaire, ces dix dernières années constitue une réserve d’inflation. Celle-ci diminuera le coût de la garantie en capital. La hausse du rendement des fonds euros devrait s’accompagner d’une moindre progression des prix de l’immobilier, voire d’un ajustement à la baisse. Au sein de la zone euro, au premier trimestre 2023, en rythme annualisé, les prix des logements sont en baisse de 3 %. Dans une période à plus volatilité, compte tenu de la forte aversion aux risques des investisseurs, les fonds euros devraient être privilégiés au détriment des actions dont les cours dans ce contexte devraient moins progresser. À moyen terme, les fonds euros devraient donc retrouver de leur attractivité d’autant plus que les épargnants de plus en plus âgés seront à la recherche de placements sûrs.

Livret A : une collecte encore soutenue en avril

Retour progressif à la normale pour le Livret A

Après trois mois de hausses stratosphériques, le Livret A revient, au mois d’avril, à un niveau de collecte plus traditionnel avec +2,33 milliards d’euros, après 9,27 milliards d’euros en janvier, 6,27 milliards d’euros en février et 4,17 milliards d’euros en mars. L’effet taux s’estompe progressivement. La collecte tend, en effet, à diminuer trois mois après l’annonce d’un relèvement. Pour le mois d’avril 2023, cette décrue demeure, malgré tout, limitée, la collecte restant au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros). Pour le LDDS, la collecte s’est élevée en avril à 1,15 milliard d’euros, ce qui la place également à un haut niveau.

Les Français, toujours en mode « épargne de précaution »

Les Français restent, en ce début d’année, toujours en mode « épargne de précaution » malgré la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils préfèrent diminuer leurs dépenses de consommation plutôt que de puiser dans leur épargne. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du Livret A s’est élevée à 22,04 milliards d’euros, soit son plus haut niveau depuis 2009 (23,76 milliards d’euros en lien avec la banalisation de sa distribution). Toujours pour les quatre premiers mois, la collecte du LDDS a atteint 6,82 milliards d’euros, ce qui constitue un record depuis l’établissement des séries statistiques par la Caisse des dépôts et consignations (2009).

En avril, l’encours des deux produits atteint de nouveaux sommets : 397,4 milliards d’euros pour le Livret A et 141,1 milliards d’euros pour le LDDS.

La forte collecte du Livret A, depuis le début de l’année, s’explique en partie par le dégonflage des dépôts à vue. Leur encours est, en effet, passé, selon les statistiques de la Banque de France de 542,2 milliards d’euros à 508,7 milliards d’euros de septembre 2022 à mars 2023 (dernier chiffre connu). Cet encours demeure néanmoins nettement supérieur à son niveau d’avant covid (406,5 milliards d’euros en décembre 2019). Pour mémoire, il était de 236 milliards d’euros en avril 2013. Les dépôts à vue ont fortement augmenté durant la période de faibles taux d’intérêt, rendant les livrets peu attractifs, ainsi que durant les crises qui incitent les ménages à conserver, en quantité plus importante, des liquidités. La décrue des dépôts à vue/comptes courants pourrait se poursuivre dans les prochains mois en raison de l’augmentation des taux et de l’inflation. Cette décrue a comme limite le nombre de Livrets A et de LDDS ayant atteint le plafond de versement.

Fin 2021, 4,3 millions de Livrets A étaient au plafond (22 950 euros) sur un total de plus de 55 millions, soit près de 8 % du total. Compte tenu de l’importance de la collecte de ces derniers mois, leur proportion a dû atteindre 10 %. L’encours moyen du Livret A est de 5 500 euros.

Fin 2021, sur un total de 24,5 millions de LDDS, 22 % étaient au plafond (12 000 euros) soit 4,6 millions. L’encours moyen était alors de 5 100 euros. En 2021 320 000 étaient arrivés au plafond. Compte tenu des collectes, le nombre de LDDS au plafond a dû dépasser 25 millions. 

En attendant le 1er août 2023

D’ici le mois juillet prochain, mois d’annonce d’une éventuelle hausse du taux du Livret A (dont l’entrée en vigueur se fera au 1er août), la collecte de ce dernier devrait s’estomper quelque peu en raison des dépenses liées aux vacances.

Concernant le taux du Livret A, le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a promis son relèvement sans en préciser le montant. « Ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important », a déclaré, le mercredi 3 mai à France Info, le Ministre. Il a précisé « si jamais la conclusion de la formule et du gouverneur de la Banque de France, c’est que comme l’inflation est très élevée, il faut continuer à augmenter la rémunération du Livret A, je suivrai la recommandation du gouverneur », Il a complété que « c’est une proposition qui est faite par le gouverneur de la Banque de France et qui ensuite est validée par votre serviteur ».

Compte tenu des éléments de la formule, le taux du Livret A pourrait se situer au 1er août 2023 entre 4 et 4,5 %. Un tel taux génèrerait un surcoût pour les établissements financiers et pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales et les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A ou du LDDS. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts dans un contexte où l’accès à ces derniers est de plus en plus difficile. Un taux élevé pourrait également inciter les Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation. Un taux au-delà de 4 % serait un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que des produits de long terme. Du côté des épargnants, quoi qu’il arrive, le taux du Livret A sera inférieur à l’inflation ce qui signifie que le rendement réel restera négatif.

Le gouverneur de la Banque de France pourrait, comme le prévoit l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, proposer de déroger à la stricte application de la formule au nom de « circonstances exceptionnelles ». Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie qui peut alors les suivre ou pas.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Le Coin de l’épargne du 12 mai 2023 : l’inflation et encore l’inflation

Aux Etats-Unis, l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’Université du Michigan, est ressorti en dessous des prévisions, à 57,7 points contre 63 escompté, et 63,5 le mois précédent. Le moral des ménages est ainsi au plus bas depuis le mois de novembre. Les investisseurs ont également noté que les anticipations d’inflation à un an, un facteur clef pris en compte par la Réserve fédérale américaine dans le cadre de sa politique monétaire, a été annoncée à 4,5 % pour mai quand elle était attendue en décélération à 4,4 % sur un an, contre 4,6 % en avril. Les anticipations à cinq ans, sont de nouveau en hausse à 3,2 %, contre 3 % en avril. Les prix à l’importation ont augmenté de 0,4 % sur un mois en avril, marquant leur première hausse de l’année. La banque centrale américaine, la Fed doit faire face à un ralentissement de l’économie pouvant amener une récession dans un contexte d’inflation élevée. Pour certains de ses membres, la politique monétaire n’est pas suffisamment restrictive pour casser les transmissions de hausses de prix. Pour un certain temps, le maintien de taux élevés apparaît nécessaire.

Les investisseurs s’inquiètent également de la fixation du plafond de la dette avec un risque de shutdown en cas d’absence dans les prochains jours d’un accord au Congrès. La nouvelle rencontre de Joe Biden avec les responsables démocrates et républicains a été reportée à la semaine prochaine. Des membres du Congrès et des responsables de l’administration ont néanmoins engagé des discussions pour établir les grandes lignes d’un accord portant sur un relèvement du plafond de la dette et une limitation des dépenses publiques ainsi que sur une possible augmentation des impôts.

Dans cet environnement incertain, les investisseurs ont opté cette semaine la prudence. Les indices des grandes places financières sont en léger recul sur la semaine à l’exception du Nasdaq en légère hausse. Le CAC 40 a ainsi enregistré sa troisième semaine consécutive de baisse, cédant 0,24 % en cinq séances. Les taux des obligations d’Etat sont restés stables cette semaine. En revanche, l’euro s’est légèrement déprécié face au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
12 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 414,85-0,24 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 300,62-1,12 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 124,08-0,29 %3 839,504766,18
Nasdaq12 284,74+0,40 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 913,82-0,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 754,62-0,31 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 317,88-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)29 388,30+1,51 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 272,36-1,86 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,857 %-0,012 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,274 %-0,008 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,446 %-0,006 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0853-2,43 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 010,03-0,29 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,36-1,14 %84,0878,140
CdE

Crise du logement, les taux d’intérêt n’expliquent pas tout

Les professionnels de l’immobilier soulignent la chute de la construction et des transactions. La Fédération française du bâtiment a de son côté alerté : si rien n’est fait, 100 000 emplois sont menacés dans le secteur d’ici à 2024-2025. Dans le même temps, selon la Fondation de l’Abbé Pierre, plus de 14 millions de Français rencontreraient des problèmes pour se loger.

Avec des prix de l’immobilier élevés, la hausse des taux constitue une deuxième peine. La crise ne se résume pas à la question des taux d’intérêt. Au premier trimestre 2023, ils ont retrouvé leur niveau de 2012. En valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, ils demeurent négatifs. Il n’en demeure pas moins que le taux moyen des crédits immobiliers est passé de 1,06 % en décembre 2021 à 3,15 % en avril, selon l’observatoire Crédit Logement CSA. Associé à des conditions d’accès plus strictes, la production de crédits à l’habitat a diminué en avril de 44,4 % sur un an, selon les estimations de la Banque de France. Le problème numéro 1 est le prix de l’immobilier qui a doublé en vingt ans. Le marché des logements, en France, est un marché de pénurie. La rareté du foncier et l’augmentation des coûts de construction ont favorisé une hausse de l’immobilier, hausse qui a été, par ailleurs, alimentée par la faiblesse des taux d’intérêt entre 2016 et 2021.

Le marché de la location est sous tension en raison de la raréfaction de l’offre. Le développement des locations saisonnières dans les grandes villes et dans les villes touristiques limite les locations à l’année. Plus de 800 000 logements seraient proposés, en France, en location saisonnière. Ce nombre aurait augmenté de près de 20 % en moins de deux ans. Les mesures visant à empêcher la location de logements ne respectant pas les normes énergétiques conduisent les propriétaires à les retirer de l’offre locative ou les vendre. L’offre de biens à louer aurait diminué de 46 % entre 2019 et 2023. La tension serait vive pour les deux pièces, 30 % de l’offre de logements et 40 % des demandes. La raréfaction des logements en location dans le parc privé provoque le gonflement du nombre de candidats pour un logement social. 70 % de la population y est éligible et en un an, 100 000 nouvelles demandes ont été déposées, portant à 2,3 millions le nombre total de ménages en attente d’une HLM. Même si la France a un des parcs les plus importants de logements sociaux d’Europe, la construction est insuffisante. 100 000 constructions ont été engagées en 2022 soit moins que prévu (120 000).

Les besoins en logement sont importants en raison de l’augmentation de la population et de sa concentration croissante sur certaines parties du territoire, grandes agglomérations et régions côtières. Par ailleurs, les divorces et l’essor des familles monoparentales contribuent également à accroître la demande en logements.

La France consacre chaque année plus de 38 milliards d’euros au logement sans pour autant que cela ne contribue à résoudre une crise vieille de plusieurs décennies. Le nombre de logements neufs construits se situe en fonction des années entre 350 000 et 400 000 quand il en faudrait au minimum 500 000. Les lois visant à lutter contre l’artificialisation des sols et à limiter l’urbanisation provoquent une raréfaction du foncier. En outre, les maires en lien avec les souhaits de leur population sont de plus en plus réticents à accroître l’offre de logements. Des candidats, lors des dernières élections municipales, se sont fait élire sur le thème de l’arrêt des constructions. La construction est également freinée par l’augmentation des coûts de construction en lien avec le durcissement des normes énergétiques. La faible industrialisation des process de construction ne facilite pas l’obtention de gains de productivité dans le secteur du bâtiment. Cette industrialisation qui passe par un recours plus important à des éléments préfabriqués nécessite, par ailleurs, un effort de formation en faveur des salariés du secteur du bâtiment.

Le gouvernement devrait dans le prolongement des travaux sur le logement du Conseil national de la refondation (CNR) annoncer plusieurs mesures. Un grand plan d’acquisition de logements neufs par CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts, auprès des promoteurs, est à l’étude.

Le gouvernement devra également indiquer s’il maintient plusieurs dispositifs en faveur de l’immobilier qui doivent s’éteindre en 2023 comme le Prêt à taux zéro (PTZ) ou en 2024 pour le Pinel qui vise à favoriser l’investissement locatif. En lieu et place de ces dispositifs, des experts plaident pour la création d’un statut de bailleur qui permettrait l’amortissement des biens immobiliers voués à la location, ce dispositif est aujourd’hui réservé aux logements loués meublés (statut LMNP). La Cour des Comptes a, à plusieurs reprises, souligné que les aides fiscales en faveur de l’immobilier locatif avaient une faible efficacité et qu’elles contribuent avant tout à la hausse des prix de l’immobilier.

Une refonte de la fiscalité des plus-values pourrait être imaginée. Les abattements en fonction de la durée de détention (23 ans pour la fiscalité et 30 ans pour les prélèvements sociaux) ne favorisent pas la fluidité du marché. Une taxation accrue pour les plus-values de moins de quatre ans et des abattements sur une période de 8 ans seraient certainement souhaitables à la fois pour concilier lutte contre la spéculation et fluidifier davantage le marché. L’instauration d’un régime de plus-values pour les résidences principale bien qu’impopulaire est certainement souhaitable pour limiter les effets d’aubaine, et pourrait donc être imaginée.

Cercle de l’Épargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin mars 2023

Le Coin des Epargnants du 5 mai 2023 : les banques centrales toujours à la manœuvre

Marchés, une semaine aux signaux contradictoires

L’inflation continue à augmenter en Europe. L’emploi américain reste positif tout comme celui de la France. Les banques centrales américaine et européenne relèvent leurs taux directeurs mais le processus de hausses semble se rapprocher de son terme. Dans ce contexte chahuté, le Cac 40 a clôturé ce vendredi 5 mai sur un gain de 1,26 % à 7 432,93 points, mais en petite baisse sur l’ensemble de la semaine. Les indices des grandes places financières ont perdu également un peu de terrain.

L’économie américaine a créé 253 000 postes dans le secteur non agricole au mois d’avril, soit nettement plus que les 185 000 attendus. Les soldes des mois de mars et de février ont été révisés en baisse, de respectivement de 236 000 postes à 165 000 et de 311 000 à 248 000. Le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 3,4 %, là où le marché tablait sur une hausse à 3,6 %, tandis que la hausse du salaire horaire moyen a accéléré à 4,4 %, contre une stabilisation à 4,2 % estimée.

Les taux des obligations souveraines ont été peu affectés par les relèvements des taux directeurs qui avaient été largement anticipés. Les investisseurs ont été sensibles à l’idée que les banques centrales allaient bientôt arrêter de resserrer la politique monétaire.

Le prix du pétrole a continué de reculer cette semaine pour s’établir à 75 dollars le baril. Cette baisse intervient malgré la réduction d’un million de barils supplémentaires décidée par l’OPEP+. Le ralentissement de l’économie mondiale explique cet accès de faiblesse. Le rebond économique chinois serait moins fort qu’escompté. Par ailleurs, le pétrole russe arriverait à déjouer les embargos et se retrouverait sur le marché notamment en passant par la Turquie.

Dixième relèvement consécutif des taux d’intérêt aux États-Unis

Mercredi 3 mai 2023, la FED a décidé de relever ses taux directeurs pour la dixième fois consécutive depuis le début de l’année 2022. Ce processus de relèvement est le plus rapide enregistré depuis quarante ans. La hausse d’un quart de point est néanmoins modérée. Après cette décision du comité de politique monétaire, la fourchette de taux s’établit désormais entre 5 % et 5,25 %.

Les marchés n’ont pas été surpris par l’annonce de la banque centrale américaine FED qui avait été largement anticipée. En revanche, les investisseurs espéraient que la banque centrale sonne la fin du cycle haussier avec une possible décrue des taux à partir de l’automne. En la matière, la FED est restée prudente. Son communiqué officiel de mai ne mentionne pas de nouvelles hausses pour les prochaines réunions à la différence du précédent communiqué. Le comité de politique monétaire a précisé qu’il prendra en compte « les restrictions cumulées de la politique monétaire, le retard avec lequel la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, et les développements économiques et financiers » avant de prendre une éventuelle décision de relèvement. En revanche, Jerome Powell a exclu l’hypothèse d’une baisse des taux cette année. Il a déclaré que « nous pensons que l’inflation va diminuer, mais pas si vite ». Dans son communiqué, la Fed indique également qu’elle « serait prête à ajuster sa position de politique monétaire de façon appropriée si des risques émergeaient qui pouvaient empêcher l’atteinte de ses objectifs ». Ces objectifs sont « un taux d’emploi maximal et une inflation qui progresse de 2 % sur le long terme ». Jerome Powell a toutefois souligné qu’en dépit d’une hausse de 5 points des taux directeurs depuis mars 2022, « le chômage est aussi bas qu’avant », et « au plus bas depuis 15 ans ». Le Président de la FED pense qu’il est « possible de refroidir le marché du travail sans grosse augmentation du chômage » tout en soulignant que l’histoire économique a plutôt montré l’inverse.

Parmi les « développements » que la Fed intègrera dans son analyse, figurent la situation des banques et l’évolution de l’accès au crédit qui est en baisse depuis le mois de mars pour les entreprises.

Les prochaines semaines aux États-Unis seront marquées par le problème du relèvement du plafond de la dette publique avec un risque de défaut de paiement en cas de persistance du désaccord politique entre Républicains et Démocrates. La date butoir est fixée au 1er juin.

Septième relèvement consécutif pour la BCE

Jeudi 4 mai 2023, la BCE a relevé ses taux directeurs. La hausse a été de 25 points de base après avoir déjà connu six hausses consécutives entre 0,50 et 0,75 point depuis juillet. Les taux directeurs de la BCE se situent désormais dans une fourchette comprise entre 3,25 et 4 %, au plus haut depuis octobre 2008.

La BCE a rappelé que son objectif de réduction de l’inflation était intangible. « Les décisions futures du Conseil des gouverneurs garantiront que les taux directeurs seront ramenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2 % et seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire », précise le communiqué de la Banque centrale européenne.

Le relèvement avait été anticipé comme aux États-Unis. L’inflation est, en effet, toujours élevée et a même enregistré une légère progression en avril, passant de 6,9 à 7 % sur 12 mois. En revanche, l’inflation sous-jacente – qui exclut les prix très volatils de l’alimentation et de l’énergie, et qui, de fait, est privilégiée par la BCE – a légèrement reculé le mois dernier, passant de 5,7 à 5,6 %. Le choix d’une hausse de 25 points de base a néanmoins surpris un certain nombre d’analystes comme ceux de JP Morgan et de Bank of America qui tablaient sur un relèvement de 50 points de base, comme lors des réunions précédentes. La BCE a certainement pris en compte la dernière enquête publiée mardi sur la distribution du crédit en zone euro au premier trimestre, qui souligne un ralentissement notable du financement de l’économie par les banques. Le relèvement a minima des taux directeurs peut également s’expliquer par le fait qu’en parallèle la BCE a décidé d’arrêter entièrement ses réinvestissements au titre de son principal programme d’achat obligataire, l’Asset purchase programme (APP) à compter du mois de juillet. Depuis deux mois, elle avait commencé à réduire ses achats d’obligations en s’abstenant de réinvestir – pour 15 milliards d’euros par mois – les montants issus du remboursement des obligations inscrites à son bilan. Une forte hausse des taux directeurs aurait pu fragiliser les banques au moment où la BCE réduit les liquidités sur le marché en dégonflant son bilan. Elle a aussi accéléré les remboursements des TLTRO (targeted longer-term refinancing operations), des prêts ciblés de long terme accordés aux banques à des conditions avantageuses lors de la crise sanitaire. Près de 500 milliards d’euros de ces financements arrivent à échéance en juin.

La hausse du début de mois de mai décidée par la BCE ne devrait pas être la dernière. Les marchés parient sur un relèvement de 0,5 point des taux directeurs d’ici la fin de l’été en une ou deux fois.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
5 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 432,93-0,78 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 674.38-1,24 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 136,25-0,60 %3 839,504766,18
Nasdaq12 235,41+0,21 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 961,02-0,06 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 778,38-1,15 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 340,43-0,47 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)29 157,95+2,46 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 334,50+0,34 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,869 %-0,017 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,282 %-0,032 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,452 %+0,015 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1025-0,96 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 015.80+1,11 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,12-5,77 %84,0878,140
CdE

Le taux du Livret A : une affaire d’Etat

La fixation du taux du Livret A est de tout temps, une affaire d’Etat donnant lieu à d’importants débats. Avec la résurgence de l’inflation, cette question a gagné en acuité. L’épargne du Livret A doit-elle être protégée de la hausse des prix ou pas et dans quelles limites ? A France Info, mercredi 3 mai 2023, le Ministre de l’Economie a indiqué que « ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important ». Avec une inflation annuelle de 6 %, le taux réel du Livret A est négatif de trois points. Il faut remonter aux débuts des années 1980 pour retrouver une telle situation.

CDE – INSEE

La fixation du taux du Livret A est depuis 2004 établie en fonction d’une formule dont l’instauration visait à protéger les épargnants des effets de l’inflation. L’objectif était, par ailleurs, de déconnecter la fixation de ce taux de considérations d’ordre politique. Les conditions de fixation de ce taux ont été, à plusieurs reprises, modifiées, sans pour autant supprimer l’aspect éminemment politique de la décision. À plusieurs reprises depuis 2004, les gouvernements ont dérogé aux règles de fixation.

La formule en vigueur a été  définie par l’arrêté du 21 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. L’arrêté précise ainsi que :

Le taux des livrets A, des livrets d’épargne institués au profit des travailleurs manuels, et des livrets de développement durable et solidaire sont égaux, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

  1. La moyenne arithmétique entre :
  • la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;
    • l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages (série : 001763852) ;

b) 0,5 %.

La Banque de France calcule ces taux chaque année les 15 janvier et 15 juillet. Elle transmet le résultat du calcul dans les quatre jours ouvrés au directeur général du Trésor. Lorsque le résultat du calcul conduit à modifier les taux, le directeur général du Trésor fait procéder à la publication des nouveaux taux au Journal officiel de la République française.

Le ministre de l’Économie dispose d’une marge d’appréciation dans la fixation du taux quand, à l’occasion de son calcul, la Banque de France estime que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation au nom, notamment, de la préservation du pouvoir d’achat des épargnants. Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie. Les taux sont maintenus à leur niveau antérieur et le ministre chargé de l’économie examine l’opportunité de les modifier. Au mois de janvier, la Banque de France a permis ainsi au ministère de l’Économie de ne pas appliquer la formule. Celle-ci aurait conduit à revaloriser le taux du Livret A à 3,2 %.

L’arrêté du 21 janvier permet également des modifications exceptionnelles en dehors des deux rendez-vous classiques du 1er février et du 1er août. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, le gouverneur de la Banque de France peut proposer au ministre chargé de l’économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre. À cette fin, il transmet un courrier au ministre chargé de l’économie, dans les quatre jours ouvrés suivant le 15 avril ou le 15 octobre.

Quel taux du Livret A le 1er août 2023 et pour quelles conséquences ?

Avec, sur ces six derniers mois, une inflation moyenne qui devrait se situer autour de 6 % et un taux ester qui devrait avoisiner les 2,5 à 3 %, le taux du Livret devrait se situer autour de 4,3/4,5 % le 1er août prochain. Comme au mois de janvier, la Banque de France devrait laisser la responsabilité au gouvernement de fixer le taux.

Une augmentation du taux du Livret A a des conséquences financières, économiques et fiscales. Tous les acteurs économiques sont concernés par cette revalorisation.

Pour les ménages

Une augmentation d’un point du Livret A permettrait une moindre perte de pouvoir d’achat de l’épargne même si, dans les faits, il est difficile de mettre sur le même plan épargne et l’indice des prix à la consommation. Il faudrait comparer avant tout le rendement du Livret A avec les autres rendements des placements financiers ou immobiliers. Un passage à 4 % voire plus mettrait le rendement réel du Livret A autour de -2 % contre -3 % actuellement.

Le gain pour les épargnants du Livret A et du LDDS serait sur une année de 5,4 milliards d’euros. Pour un Livret A moyen, le gain d’un point de plus serait de 58 euros (encours moyen de 5 800 euros).

Un taux de 4 % devrait inciter les ménages à épargner davantage comme cela est déjà constaté depuis le 4e trimestre 2022. Le taux d’épargne reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire, 16,7 % au lieu de 15 %. Depuis le mois de septembre, les ménages réduisent leurs liquidités qui dormaient sur leurs comptes courants. L’encours de ces derniers est passé de 542 à 509 milliards d’euros de septembre 2022 à février 2023 (source Banque de France).

Le relèvement de 2 à 3 % du Livret A a provoqué une forte collecte durant tout le premier trimestre (20 milliards d’euros). Le Livret A ainsi enregistré son meilleur premier trimestre depuis la banalisation de la commercialisation en 2009.

Pour les établissements financiers

Les ressources du Livret A sont centralisées à 60 % par la Caisse des dépôts et consignations et conservées donc à 40 % par les banques.

L’emploi de ces ressources doit permettre de financer la rémunération du Livret A à laquelle s’ajoutent les frais de gestion. La Caisse des dépôts facture ainsi des frais de collecte, autour de 0,3 % au profit des banques.

Les ressources du Livret A et du LDDS servent à financer les bailleurs sociaux, les collectivités locales et des PME. Pour assurer la liquidité du Livret A, la moitié des ressources est affectée au fonds d’Épargne qui acquière des titres publics (titres monétaires et OAT).

Avec un coût global de ressource autour de 4,3 %, les établissements financiers ont peu d’emplois sûrs offrant ce rendement.

Un taux du Livret A élevé peut cannibaliser les autres placements. Des placements à plus long terme comme les fonds euros sont moins bien rémunérés ce qui n’est pas logique. Un placement long est supposé plus à risque qu’un placement court ce qui suppose une meilleure rémunération. Par rapport aux autres produits de court terme comme les livrets bancaires, le taux du Livret A pourrait rapporter plus de deux fois plus. Il serait également nettement plus rémunérateur que le rendement des fonds euros de l’assurance vie.

Depuis le mois de septembre, les épargnants réduisent leurs liquidités non rémunérés sur leurs comptes courants au profit du Livret A et du LDDS, ce qui génère un coût pour les banques.

Pour le logement social et les collectivités locales

Les établissements financiers pourraient être contraints de relever les taux d’emprunts pour les acteurs éligibles. Ces derniers pourraient être tentés de rechercher d’autres moyens de financer ou de renoncer à leurs projets d’investissement. L’autre solution pour les établissements financiers serait de réduire leurs marges.

Pour l’État

Le Livret A comme le LDDS ont un coût  pour les pouvoirs publics du fait de la double exonération, fiscalité et prélèvements sociaux. Avec un taux de 4 %, le manque à gagner atteint 6,42 milliards d’euros, contre 4,8 milliards d’euros à 3 %. Ce manque à gagner est à relativiser car il n’est pas prouvé que les ménages auraient placé la totalité des sommes sur un placement fiscalisé.

La revalorisation du taux du Livret A pourrait également réduire les dividendes versés à l’État par la Caisse des dépôts et consignations. Ces dividendes s’étaient élevé, en 2021, à 2,5 milliards d’euros. À la marge, les banques pourraient acquitter moins d’impôt sur les sociétés.

La fixation du taux du Livret A est un sujet éminemment politique qui dépasse l’importance de ce produit dont l’encours est bien plus faible que celui de l’assurance vie. En instituant une formule, les gouvernements espéraient pouvoir échapper aux polémiques sur le taux du Livret A. Or, il n’en est rien. Compte tenu du caractère changeant de la conjoncture, les pouvoirs publics sont amenés à arbitrer entre des objectifs contradictoires. La préférence donnée à la consommation et donc à la croissance peut justifier un faible taux de Livret A. En période d’inflation, les ménages ont tendance à réduire leur consommation – comme cela est constaté par l’INSEE depuis plusieurs mois – tout en essayant de maintenir voire de renforcer leur épargne de précaution. Le développement du logement social que le gouvernement souhaite également encourager exige un taux le plus bas possible pour le Livret A. Si demain, EDF est autorisé à se financer à partir des ressources du Livret A pour réaliser son programme de construction de centrales nucléaires, il en sera de même. 

Après l’adoption de la réforme des retraites, le gouvernement est, en revanche, invité à réaliser quelques concessions en faveur des ménages. La revalorisation du taux du Livret A pourrait faire partie de celles-ci. Ce dernier comme l’a indiqué Bruno Le Maire sera donc revalorisé le 1er août prochain mais certainement moins que ce que la simple application de la formule permettrait. Un taux autour de 3,5 % est sans nul doute probable.

Le Coin des Epargnants du 25 mars 2023 : les banques toujours sous pression

La lutte contre l’inflation continue

Mercredi 22 mars, la banque centrale américaine, la FED, a décidé de relever d’un quart de point ses taux directeurs qui évolueront désormais dans une fourchette entre 4,75 % et 5 %. Cette hausse marque la volonté de la FED de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire afin de lutter contre l’inflation. Elle signifie également que le système bancaire américain est solide malgré les faillites de ces dernières semaines. Si elle est mesurée, cette augmentation n’est certainement pas la dernière. La FED a indiqué que d’autres pourraient être nécessaire pour faire revenir l’inflation sous-jacente dans la cible des 2 %. La hausse des prix demeure vive aux États-Unis. Elle a été de 0,4 % sur un mois en février, et de 6 % sur un an.

Selon les prévisions révisées de la FED, une majorité de membres du comité de politique monétaire anticipe toujours un niveau des taux directeurs entre 5 et 5,25 % à la fin de l’année, ce qui correspondrait à une seule hausse de taux supplémentaire mais Jerome Powell, son Président,  a prévenu « si nous avons besoin d’augmenter plus les taux, nous le ferons ».

Les banques toujours dans l’œil du cyclone

Après les États-Unis et la Suisse, les inquiétudes sur la santé des banques concernent l’Allemagne avec la Deutsche Bank, la première banque du pays qui depuis des années est confrontée à des problèmes. À Francfort, son titre a perdu jusqu’à 15 % en séance vendredi 23 mars. Le prix des crédits default swaps (CDS) à 5 ans, des produits dérivés qui assurent contre un incident de crédit, est passé au-dessus de 220 points de base, un niveau qui n’avait plus été observé depuis fin 2018. Les propos du chancelier Olaf Scholz, selon qui « il n’y a pas lieu de s’inquiéter », n’ont pas réussi à rassurer les investisseurs.  Lors du sommet des Chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles, Il a ajouté que la « Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique, c’est une banque très rentable ». L’ensemble des valeurs bancaires ont baissé vendredi, -5,45 % pour la Commerzbank. -6,13 % pour la Société Générale et 5,27 % pour BNP Paribas. L’annonce par les autorités américaines d’une enquête pour déterminer si les banquiers de Crédit Suisse et d’UBS ont aidé des oligarques russes à contourner les sanctions n’a pas contribué à apaiser la situation de défiance. L’indice KBW des banques américaines est à son plus bas depuis octobre 2020. Les autorités surveillent de part et d’autre de l’Atlantique la situation. Janet Yellen, la Secrétaire d’État au Trésor, a déclaré jeudi soir devant les parlementaires qu’elle se tenait prête à prendre de nouvelles mesures pour garantir les dépôts bancaires contredisant ses propos de la veille selon lesquels elle avait écarté toute extension sur les dépôts au-delà du seuil en vigueur de 250 000 dollars.

Les indices actions s’ils ont accusé le coup vendredi ont néanmoins progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi gagné 1,30 % et le Dow Jones plus d’un point. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont restés stables, la hausse de 25 points de base des taux de la FED n’ayant surpris personne ou presque.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
24 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 015,10+1,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones32 237,53+1,11 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 970,99+1,33 %3 839,504766,18
Nasdaq11 823,96+1,44 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 957,23+1,28 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 405,45-+0,86 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 130,62+1,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 385,25+0,19 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 265,65+1,11  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,648 %-0,023 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,118 %+0,019 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,365 %-0,047 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0756-0,22 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 985,35-0,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,78+3,05 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Livret A : une nouvelle collecte record en février

Le Livret A, seul au monde ou presque

Avec 6,27 milliards d’euros de collecte au mois de février, le Livret A établit un record. Jamais au deuxième mois de l’année, le Livret A avait connu un telle collecte. Le produit d’épargne le plus diffusé confirme et signe ainsi son bel entame d’année 2023. En deux mois, il a colleté 15,54 milliards d’euros. Il faut remonter à 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A, pour avoir un tel montant de collecte en janvier et février (20,73 milliards d’euros). L’encours du Livret A bat un nouveau record en février à 391 milliards d’euros, en hausse de 50 % en dix ans.

Toujours l’effet taux

Le résultat de février s’inscrit dans le prolongement logique de celui du mois de janvier (+9,27 milliards d’euros) et trouve son origine dans le relèvement du taux du Livret A intervenu le 1er février dernier. La collecte de février 2023 est plus de cinq fois supérieure à la moyenne des mois de février de ces dix dernières années. Elle est deux fois plus importante que celle du mois de février 2022 qui avait été dopée par le premier relèvement intervenu depuis plus de dix ans, le taux étant alors passé de 0,5 à 1 %.

Une augmentation de taux a, en règle générale, un effet sur la collecte durant trois mois (mois de l’annonce et les deux qui suivent). La forte collecte de 2023 est liée à l’ampleur et la rapidité des hausses intervenues en un an. Le taux du livret A a été multiplié par six en douze mois. Ce rendement place le produit d’épargne le plus diffusé en France, parmi ceux qui sont les mieux rémunérés. Seul le Livret d’Epargne Populaire avec un taux de 6,1 % se classe au-dessus mais n’est pas accessible à tous les épargnants (18,6 millions de personnes éligibles – 7 millions qui en disposent d’un). Le Livret A tire sa force du triptyque, sécurité, liquidité et zéro prélèvement. Quand à ces trois facteurs, se rajoute une rentabilité relative attractive, il n’est pas surprenant que la collecte s’envole.

Une concurrence limitée

Plusieurs établissements financiers tentent de concurrencer le Livret A en proposant des taux promotionnels dans le cadre de superlivrets mais ces taux ne sont applicables que sur de courtes périodes. Ramenés sur l’année, ces taux sont moins compétitifs que le Livret A surtout en tenant compte de la fiscalité. Seuls les comptes à terme peuvent à la limite concurrencer le Livret A. Ils ne sont pas plafonnés mais l’argent est bloqué, en règle générale, de 12 à 24 moins et le versement doit intervenir souvent en une seule fois avec un montant qui peut se révéler élevé (10 000 à 20 000 euros).

Le paradoxe de l’épargne en période d’inflation

Le passage à 3 % du taux du Livret sur fond d’inflation incite les ménages à réduire leurs liquidités sur leurs comptes courants. Le Livret A apparait pour une large majorité des Français comme le meilleur placement pour se protéger de la hausse des prix même s’il en couvre que la moitié.

Face à la hausse des prix, les Français, en moyenne, ne puissent pas dans leur épargne de précaution. Au contraire, ils la renforcent en préférant diminuer leurs dépenses de consommation. Ils veulent renforcer leur épargne afin de pouvoir faire face à des dépenses qui pourraient coûter, à terme, plus chères. Implicitement, ils veulent également conserver en valeur réelle le montant de leur patrimoine financier ce qui les conduit à épargner d’avantage. Par ailleurs, leurs capacités d’épargne n’ont pas été atteintes car les pertes de pouvoir d’achat sont pour le moment limitées. Même si le ressenti est tout autre, selon la Banque de France et l’INSEE, ces pertes ont été évaluées en 2022 entre 0,1 et 0,2 %.

Reclassement des liquidités

Avec la résurgence de l’inflation, les ménages n’entendent plus laisser dormis leurs liquidités sur leurs comptes courants. Ils arbitrent les sommes accumulées sur ces derniers au profit de l’épargne réglementée. Depuis des années, l’encours des dépôts à vue augmentait au point de dépasser en 2022, 540 milliards d’euros. Depuis le mois de septembre dernier, pour la première fois depuis plus de 7 ans, une baisse est constatée. De fin 2019 à septembre 2022, l’encours des dépôts à vue avait augmenté de 140 milliards d’euros. Il est revenu à 514 milliards d’euros à fin janvier 2023.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire sur les pas de son grand frère

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte en février de 1,9 milliard d’euros. En deux mois, celle-ci a atteint 3,85 milliards d’euros portant l’encours à un niveau record de 138,1 milliards d’euros, en hausse de 40 % en dix ans.

Le LDDS est, en règle générale, associée aux comptes courants des ménages du fait, dès sa création en 1983, de la banalisation de sa distribution quand celle-ci n’est intervenue, pour le Livret A, qu’en 2009. Les ménages affectent plus rapidement leurs liquidités entre le LDDS et leurs comptes courants qu’avec le Livret A qui peut être ouvert dans un autre établissement.

Le LDDS ainsi que le Livret A ont pu bénéficier des versements des Primes de Pouvoir d’Achat de 2022 versées en décembre ou en janvier.

Vers une collecte record

Traditionnellement, le premier semestre est porteur pour le Livret A. Cette année, il est partie pour battre des records. Le mois de mars devrait encore être marqué par une collecte élevée toujours sous l’emprise de l’effet taux. Un tassement devrait se produire dans la seconde partie de l’année sauf si une nouvelle revalorisation du taux du Livret A était décidée. Compte tenu de la formule de calcul qui associé inflation et taux des marchés monétaires, le taux du Livret A pourrait atteindre plus de 3,5 %. Il est probable que les pouvoirs publics n’appliquent pas la formule sur la recommandation de la Banque de France comme lors du relèvement du 1er février dernier. En espérant une décrue rapide des prix au cours des prochains mois, les pouvoirs publics pourraient opter pour le statuquo ou pour 3,25 %.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – BdF

Le Coin des Epargnants du samedi 18 mars 2023

La semaine noire des banques

Les indices « actions » ont connu une semaine compliquée avec la succession de mauvaises nouvelles en provenance de quelques banques américaines et du Crédit Suisse. Le CAC 40 a reculé de plus de 4 % tout comme le Dax allemand ou le Footsie britannique. L’ensemble des valeurs bancaires ont reculé fortement au cours de la semaine comme BNP PARIBAS, la première banque de la zone euro qui a perdu 14 % et la Société générale qui a perdu 17 % sur la semaine. Par ailleurs, dans ce contexte chahuté, les craintes de récession se sont accentuées. L’indice européen des établissements bancaires a reculé de 11,5% sur la semaine.  

Les faillites de banques régionales aux Etats-Unis (Silvergate Bank le 8 mars, Silicon Valley Bank le 10, Signature Bank le 12) et les difficultés du Crédit Suisse ont entamé la confiance des déposants et des investisseurs des grandes places financières. Les autorités américaines et suisses ont pris rapidement des mesures pour garantir les dépôts et éviter un effet domino. Aux Etats-Unis, les investisseurs restaient nerveux malgré les annonces de la FED, du Président Joe Biden, et la décision de onze des plus grandes banques des États-Unis, dont JPMorgan, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo, de déposer ensemble 30 milliards de dollars non garantis auprès de la First Republic Bank.

Les tensions concernant le secteur bancaire américain et européen ont replacé au cœur de l’actualité la question la stabilité financière et l’éventuelle survenue d’une récession. Traditionnellement, les crises bancaires se traduisent par des reculs de PIB car elles donnent lieu à des resserrements des prêts et à une aversion aux risques plus élevée. Aux Etats-Unis, les petites entreprises se financent souvent auprès de banques locales et sont potentiellement les plus exposées aux problèmes que ces dernières rencontrent. Par prudence liée à la crainte de retrait massif de la part de leurs clients, les banques limiteront le volume de leurs prêts pour préserver leurs liquidités.

Les taux des obligations d’Etat ont fortement reculé durant la semaine. Les obligations d’Etat tout comme l’or ont joué leur rôle de valeur refuge. Les investisseurs anticipent également une modération du programme de relèvement des taux directeurs. Le prix du pétrole a, de son côté, fortement reculé de plus de 10 % en raison d’une moindre croissance de l’économie mondiale.

BCE, « même pas peur ! »

Les soubresauts bancaires n’ont pas amené la Banque Centrale Européenne à différer la hausse de ses taux directeurs. Il ne pouvait en être autrement. L’inflation sous-jacente demeure élevée en Europe et tout arrêt du programme de relèvement aurait été interprété comme une reconnaissance de fait d’un danger imminent pour les banques européennes. Or, en l’état, les banques de la zone euro apparaissent saines et capables d’affronter des chocs extérieurs. L’inflation dans la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois consécutif à 8,5 % en glissement annuel, mais l’inflation « sous-jacente » (hors prix volatils comme ceux de l’énergie et de l’alimentation) a atteint 5,6%. Dans ce contexte, jeudi 16 mars, la BCE a donc relevé de 0,5 point ses taux directeurs qui évoluent désormais entre 3 % et 3,75 %, niveau le plus haut constaté depuis octobre 2008. Christine Lagarde a rappelé son engagement de faire revenir le taux d’inflation à 2 % sans préciser le calendrier des éventuelles futures hausses des taux directeurs. La BCE a par ailleurs présenté ses nouvelles prévisions économiques. Pour 2023, grâce au repli des prix de l’énergie, l’inflation pourrait être moins élevée que prévu et s’élever à 5,3 %. Elle reviendrait à 2,9 % en 2024. La croissance serait de 1 % pour la zone euro en 2023 et de 1,6 % en 2024.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
17 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 925,40-4,09 %6 471,317 153,03
Dow Jones31 861,98-0,30 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 916,64+1,43 %3 839,504766,18
Nasdaq11 630,51+4,54 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 768,20-4,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 335,40-5,36 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 063,31-4,00 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 333,79-2,88 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 250,55+0,63  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,671 %-0,308 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,099 %-0,371 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,412 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0673+0,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 973,57+5,21 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,09-11,95 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants : les marchés maintiennent le cap malgré les écueils

Quand février confirme janvier

Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier de son histoire grâce à une progression de 9,4 %, le CAC 40 a gagné 2,62 % en février, à 7.267,93 points. Le 16 février dernier a été marqué par un nouveau record à 7.387,29 points. Sur les deux premiers mois de l’année, la hausse du CAC 40 a été de 12,27 %. Les valeurs les plus en pointe ont été STMicroelectronics et Renault avec des progressions de plus de 35 %, Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %. Le Cac 40 obtient depuis le début d’année de meilleurs résultats que les indices américains, le Dow Jones perd 1 % depuis le 1er janvier tandis que le S&P 500 ne gagne que 3,8 %.

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4 % à l’horizon de février 2024, contre 3,5 % estimé en début d’année et 2,5 % actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’État français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic depuis 12 ans.

Un début de mois de mars prometteur

Moins de trois mois après la levée des restrictions sanitaires par les autorités de Pékin et après une période de fort ralentissement, plusieurs indicateurs semblent révéler un redémarrage de l’économie. Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l’activité manufacturière chinoise a progressé en février. L’indice S&P Global est ressorti à 51,6, contre 49,2 en janvier et 50,7 attendu par le consensus, le seuil des 50 marquant la frontière entre la zone de contraction et la phase d’expansion. Dans le secteur des services, l’activité est également ressortie en hausse, portée par la demande intérieure et la croissance de l’emploi salarié. L’indice PMI S&P Global pour Caixin s’est établi à 55 points le mois dernier, contre 52,9 en janvier. Les entreprises chinoises ont créé des emplois pour la première fois en quatre mois. Les tensions inflationnistes demeurent par ailleurs limitées en Chine. Les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annonce de nouvelles mesures de relance à l’occasion du Congrès national du Peuple qui se réunit à partir du dimanche 5 mars. Ces mesures pourraient concerner le secteur immobilier toujours en difficulté en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit.

Plusieurs statistiques favorables pour la zone euro ont également contribué à améliorer le moral des investisseurs. La hausse des prix à la production a été moins importante que prévu en janvier. Elle est revenue à 15 % sur un an, contre 24,5 % en décembre. Le consensus pariait sur 17,8 %. L’indice PMI S&P Global de la zone euro s’est élevé à 52,7 points, son meilleur niveau depuis juin. Cet indice semble conforter l’idée que l’Europe pourra échapper à la récession.

A la clôture vendredi 3 mars, le CAC 40 a terminé à 7 348,12 points avec une hausse de 2,21 % sur la semaine. Le CAC 40 est à moins de 40 points de son record absolu du 16 février à 7387,29 points. Le Dow Jones a progressé de 1,40 % et le S&P 500 de 1,8 %.

Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec le maintien de fortes tensions inflationnistes notamment en Europe. Le taux de l’OAT français à 10 ans a dépassé 3,2 %. Le taux de son équivalent américain est désormais sur la ligne de crête des 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
3 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 348,12+2,21 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 390,97+1,40 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 045,64+1,81 %3 839,504766,18
Nasdaq11 689,01+2,27 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 578,39+2,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 947,11+0,87 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 294,80+2,59 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 927,47+1,73 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 328,39+1,87 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,201 %+0,185 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,717 %+0,178 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,991 %+0,024 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0618+0,53 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 848,12+1,79 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,46+0,66 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Lente décrue du taux d’épargne en France

En moyenne sur l’année 2022, selon l’INSEE, le taux d’épargne s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évaluée à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne représentent les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière s’élevait à 11,2 % du revenu disponible brut.

Cercle de l’Epargne – INSEE

La France, terre d’investissement pour les entreprises étrangères

En 2022, le nombre de projets d’implantation s’est élevé à 1 725 selon les chiffres publiés par Business France. Ce résultat est en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces projets d’investissement auraient permis le maintien ou la création de 58 810 emplois.

Les groupes étrangers ont, implanté ou développé des activités de production sur le territoire français qui représentent un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30 % des emplois recensés. 394 entreprises étrangères ont décidé d’installer des centres de décision en France. En 2022, les Américains sont redevenus les premiers investisseurs, (280 projets) en France, devant l’Allemagne (256) et le Royaume-Uni (176).

Belle progression du CAC40 depuis le début d’année malgré les menaces et les incertitudes

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 %  entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4% à l’horizon de février 2024, contre 3,5% estimé en début d’année et 2,5% actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’Etat français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic de 12 ans.

CdE

Actualisation des taux de l’usure au 1er mars 2023

Comme depuis le 1er février, les taux de l’usure sont désormais révisés tous les mois et non une fois par trimestre comme auparavant. Les nouveaux taux applicables au 1er mars 2023 ont été publiés au Journal Officiel du 26 février 2023.


Taux effectifs moyens pratiques par les établissements de crédit au cours des 3 derniers mois pour les catégories de crédits suivantes et seuils de l’usure correspondants applicables, à compter du 1er mars 2023 :


Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Contrats de crédit consentis à des consommateurs n’entrant pas dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou ne constituant pas une opération de crédit d’un montant supérieur à 75 000 euros destinée à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.

Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros (1)

15,43 %

20,57 %

Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros
et inférieur ou égal à 6 000 euros (1)

7,95 %

10,6 %

Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros (1)

4,61 %

6,15 %

(1) Pour apprécier le caractère usuraire du taux effectif global d’un découvert en compte ou d’un prêt permanent, le montant à prendre en considération est celui du crédit effectivement utilisé.

Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Contrats de crédits consentis à des consommateurs destinés à financer les opérations entrant dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation, relatif au crédit immobilier (2) ou d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.

Prêts à taux fixe (3) :

-prêts d’une durée inférieure à 10 ans

2,75 %

3,67 %

-prêts d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans

2,90 %

3,87 %

-prêts d’une durée de 20 ans et plus ;

3 %

4 %

Prêts à taux variable

2,84 %

3,79 %

Prêts- relais

3,08 %

4,11 %

(2) Incluant les opérations de crédit destinées à regrouper des crédits antérieurs comprenant un ou des crédits mentionnés au 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation dont la part relative dépasse 60% du montant total de l’opération de regroupement de crédit ;
(3) S’agissant du taux de l’usure applicable aux crédits à taux fixe, fixation de seuils de l’usure par tranche de maturité : moins de 10 ans, 10 ans à moins de 20 ans, 20 ans et plus.

Catégories

Taux effectif pratiqué au cours des trois derniers mois par les établissements de crédit
et les sociétés de financement

Seuil de l’usure applicable
à compter du 1er mars 2023

Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale

Prêts d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable

3,90 %

5,20 %

Prêts d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux fixe :

-Prêts d’une durée initiale supérieure à 2 ans et inférieure à 10 ans

3,68 %

4,91 %

– Prêts d’une durée initiale comprise entre 10 ans et moins de 20 ans

3,64 %

4,85 %

– Prêts d’une durée initiale de 20 ans et plus

3,71 %

4,95 %

Découverts en compte

12,49 %

16,65 %

Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans

3,57 %

4,76 %


Taux moyen pratiqué (TMP) :
Le taux moyen pratiqué (TMP) est le taux effectif des prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par la direction générale des finances publiques pour le calcul du taux maximum des intérêts déductibles sur les comptes courants d’associés.
Le taux effectif moyen pratiqué par les établissements de crédit au cours des trois derniers mois pour cette catégorie de prêts est de 3,90 %.
Les dispositions du présent avis font référence aux articles L. 313-1 et L. 314-6 du code de la consommation, dans leur rédaction résultant de l’ordonnance n° 2016-351 du 25 mars 2016 sur les contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers à usage d’habitation.

Le Coin des Epargnants du 25 février 2023 : L’inflation, toujours l’inflation

Une semaine de repli pour les actions 

Aux Etats-Unis, les ménages continuent de consommer favorisant le maintien de l’inflation à un niveau élevé et cela malgré les efforts de la Réserve fédérale pour freiner la croissance, L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, a augmenté de 0,6 % sur un mois en janvier et de 5,4 % en rythme annuel contre respectivement 0,5 % et 5 % anticipés par le consensus formé par Bloomberg. En données core (hors alimentation et énergie), la hausse est de 0,6 % en janvier, et de 4,7 % sur un an (+0,4 % et 4,3 % estimés, après 4,6 % en décembre). Toujours en janvier, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,6 % et leurs dépenses de 1,8 %, soit plus que prévu. Ces chiffres confirment les différents indices et indicateurs avancés publiés récemment (emploi, ventes au détail, inflation, PMI) qui justifient la poursuite des hausses des taux directeurs de la part de la FED. De nouveaux relèvements des taux directeurs de 50 points de base sont à prévoir, la fin du cycle de resserrement n’étant plus attendue que pour la seconde partie de l’année. En Allemagne, la baisse du PIB au quatrième trimestre 2022 a été plus forte qu’initialement annoncée ; elle a atteint 0,4 % ravivant les menaces de récession pour la première économie européenne. Le Président de la Bundesbank en appelle néanmoins à des relèvements des taux directeurs significatifs, l’inflation baissant à ses yeux que trop lentement. Dans ce contexte, les indices « actions » ont été, cette semaine, en recul. Le CAC40 a perdu 1,27 %, le Nasdaq près de 3,5 % et le S&P500 près de 3 %. Les taux des obligations sont, en revanche, en hausse. Le taux de l’OAT à 10 ans de la France est passé au-dessus des 3 % quand son équivalent aux Etats-Unis se rapproche de 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
24 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 187,27-1,27 %6 471,317 153,03
Dow Jones32 816,92-3,20 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 970,04-2,93 %3 839,504766,18
Nasdaq11 394,94-3,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 209,74-1,34 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 878,66-1,43 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 178,82-2,02 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 453,48-0,22 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 267,16+1,34 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,016 %+0,119 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,539 %+0,102 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,967 %+0,129 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0550-1,50 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 811,95-1,67 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,18-1,76 %84,0878,140
CdE

2022, une année compliquée pour les OPC

L’encours des Organisme de Placement Collectif (OPC) dépasse 2 100 milliards d’euros. Ces fonds qu’ils soient monétaires, obligataires, actions, mixtes ou indiciels sont présents dans l’assurance vie, les Plans d’Épargne en Actions, les Plans d’Épargne Retraite ou sur les comptes titres. Après une année 2021 qui avait été favorables aux fonds actions et aux fonds indiciels, 2022 a été marquée par la baisse des rendements de tous les fonds à l’exception de  ceux à dominante monétaire, qui  après des années de taux nuls voire négatifs, sont repassés légèrement au-dessus de 0 %. La baisse des fonds obligataires ont, l’année dernière, s’explique par la hausse des taux qui ont provoqué la diminution des cours des obligations.

CdE – BdF

Le Coin des Epargnants du samedi 18 février 2023 : le CAC40 en plein boom

Un record surprise pour le CAC40

Le CAC 40 a battu, à 7387,29 points, dans la matinée du jeudi 16 février 2023, son record historique du 5 janvier 2022, soit une année, un mois et onze jours après le précédent qui avait tenu plus de vingt ans. Depuis le début de l’année, le CAC40 a gagné près de 14 % portant son rebond à près de 30 % depuis son point bas atteint le 27 septembre dernier à 5 753 points. La forte chute des cours provoquée par la guerre en Ukraine et la remontée des taux après a été effacée en quelques semaines. L’économie européenne condamnée par de nombreux experts à la récession se révèle plus résiliente que prévu. Le cours de l’énergie est en repli, les résultats des entreprises demeurent bien orientés. Les marchés européens connaissent ainsi leur meilleure début d’année en plus de 20 ans. Même l’indice britannique est en forte hausse. Il a dépassé pour la première fois de son histoire le seuil des 8 000 points. Les indices « actions » qui étaient portés ces dernières années par les valeurs technologiques le sont désormais par celles du luxe l’énergie et la défense (Thales, Total Energy). Certaines valeurs bancaires sont également recherchées comme BNP PARIBAS. Malgré une baisse vendredi 17 février, le CAC40 a gagné plus de 3 % sur la semaine.

Aux Etats-Unis, les indices actions sont restés relativement stables, la publication d’indicateurs économiques soulignant la résistance de l’inflation a refroidi les ardeurs des investisseurs. Les chiffres des prix à la production (PPI) pour le mois de janvier sont ainsi ressortis en rebond de 0,7% sur un mois. Deux des membres les plus « faucons » de la Réserve fédérale américaine, Loretta Mester, présidente de la FED  de Cleveland, et son collègue de St. Louis, James Bullard ont pris position pour le durcissement de la politique monétaire.  La première a ainsi déclaré qu’elle percevait « des arguments économiques convaincants » pour une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en mars. Le second a indiqué qu’il était favorable à une hausse des taux directeurs à 5,375 % le plus tôt possible avec à la clef des relèvements de 50 points de base, plutôt que le 25de points de base.  La probabilité d’une hausse de 50 points de base en mars est désormais évaluée à 21 %, contre seulement 9,2 % vendredi dernier et 0 % en début de mois avant la publication de chiffres de l’emploi jugés peu compatibles avec une décrue de l’inflation. Au sein de la zone euro, Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s’est alarmé du risque que les marchés ne sous-estiment la force de l’inflation et la réponse nécessaire pour la ramener au sein de l’objectif cible. « Nous sommes encore loin de pouvoir crier victoire », a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à Bloomberg.

Les taux des obligations d’Etat ont continué leur progression se rapprochant, en France, des 2,9 % pour l’OAT à 10 ans, des 2,5 % et des 3,9 % pour ses homologues allemand et américain. Le cours du baril de pétrole a reculé de près de 5 % sur la semaine avec la publication de stocks plus importants aux Etats-Unis témoignant d’une baisse de la demande.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
17 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 347,72+3,10 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 826.69-0,30 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 079.09-0,43 %3 839,504766,18
Nasdaq11 787,27+0,31 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 482,00+1,11 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 8 004,36+1,59 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 274,92+1,93 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 513,13-0,47 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 224,02-1,12 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,897 %+0,071 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,437 %+0,077 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,838 %+0,108 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0686-0,09 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 840,56-1,62 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,99-4,46 %84,0878,140

Les Français n’ont pas, en 2022, boudé la bourse

Selon la neuvième édition du tableau de bord des investisseurs particuliers actifs de l’Autorité des marchés financiers (AMF), les Français malgré une volatilité accrue des cours de bourse ne sont pas retirés du marché « actions ». 1,5 million d’épargnants français ont réalisé au moins une opération d’achat ou de vente sur des actions, sur l’ensemble de l’année 2022. Cette proportion est en baisse de 5,5 % par rapport à 2021 qui avait été marquée par une hausse records des indices « actions ».

L’indice CAC40 (dividendes réinvestis) a limité ses pertes à 6,7 % en 2022, contre un gain de 31,9 % en 2021. Durant la crise sanitaire, en 2020, les Français, contrairement aux précédentes crises n’étaient pas sortis du marché « actions ». Au contraire, ils avaient alors fait preuve d’opportunisme en effectuant des achats durant le mois d’avril et mai, attirés par la baisse des marchés liée. 1,3 million d’épargnants avaient alors exécuté des opérations en bourse.

En 2022, l’AMF a recensé 195 000 nouveaux investisseurs, qui n’avaient jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou étaient inactifs depuis janvier 2018. En quatre ans, sur la période 2019-2022, plus de 1,3 million de nouveaux investisseurs ont été décomptés.

Le nombre de transactions réalisées par des particuliers sur des actions de l’Union européenne s’est élevé à 42,2 millions sur l’année 2022, en recul de 24 % par rapport à l’année précédente. Ce niveau reste néanmoins supérieur aux volumes moyens enregistrés dans l’ensemble de la 2018-2019 (environ 24 millions de transactions par an en moyenne).

L’AMF souligne que les fonds indiciels cotés (ETF) continuent à attirer un nombre croissant d’épargnants. (250 000 de plus en 2022, en progression de 14 % en un an). Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de baisse des marchés d’actions, les investisseurs particuliers en obligations ont augmenté en 2022, retrouvant le niveau de 2019, à 107 000 (+67 %).

Le Coin des Epargnants du samedi 11 février 2023 : l’inflation n’est pas encore vaincue

 

Des marchés toujours sous la pression des banques centrales

 

Les marchés financiers évoluent toujours au gré des annonces des banquiers centraux. Après s’être réjouis la semaine dernière de la modération des hausses de taux par la FED et la BCE, les investisseurs, cette semaine, ont entendu un chant inverse, celui du combat contre l’inflation qui n’est pas gagné et qui pourrait durer plus longtemps que prévu. Selon certains responsables de la FED, le plafond des taux directeurs pourrait atteindre jusqu’à 5,4 %, contre 4,5 % actuellement, quand le consensus penchait pour 5,1/5,2 %. L’espoir d’une pause dans le cycle de resserrement monétaire s’est atténué provoquant le repli des valeurs technologiques et celles du luxe

Le processus de hausse de taux se poursuit  comme en témoignent les décisions de la Banque de Suède et celle du Mexique qui ont relevé les leurs jeudi 9 février 2023. De son côté, la banque centrale russe a maintenu son principal taux directeur à 7,5% vendredi 10 février, tout en prévenant qu’elle pourrait resserrer le loyer de l’argent à l’occasion d’une prochaine réunion. Le Premier ministre nippon Fumio Kishida, pourrait nommer Kazuo Ueda à la tête de la Banque du Japon mardi prochain, qui est connu pour être moins favorable que son prédécesseur Haruhiko Kuroda aux politiques accommodantes. Dans l’attente de la confirmation de cette nomination, sur le marché des changes, le yen s’est apprécié de 0,6 % par rapport au dollar.

Après avoir connu une forte progression au mois de janvier, les indices actions de toutes les grandes places financières ont reculé cette semaine. Le CAC 40 a reculé de près de 1,5 % en une semaine. Les taux des obligations d’Etat sont orientés à la hausse dans la perspective de prochains relèvements des taux directeurs. En fin de semaine, le taux de l’OAT à 10 ans a ainsi dépassé 2,8 % et son équivalent américain 3,7 %.

Le cours du baril de pétrole Brent a gagné près de 8 % cette semaine. Cette augmentation est la conséquence de la décision de la Russie de réduire sa production en mars. Cette décision a été prise en réponse aux sanctions occidentales. La réduction « volontaire » s’élèvera à  500 000 barils par jour en mars, soit environ 5  % de la production russe. Les autorités russes ont également annoncé qu’elles ne vendront pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du prix plafond. Ce dernier a été mis en place par le G7, l’Union européenne et l’Australie depuis le mois de décembre pour le pétrole brut et depuis le début du mois de février pour les produits pétroliers raffinés.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
10 fév. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 129,73-1,44 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 869,27-0,06 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 090,46-0,50 %3 839,504766,18
Nasdaq11 718,12-1,42 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 307,98-1,09 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 882,45-0,24 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 197,94-1,41 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 670,98+0,59 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 260,67-0,08 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,826 %+0,189 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,360 %+0,176 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,730 %+0,209 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0674-1,11 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 862,85-0,24 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,08+7,86 %84,0878,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 28 janvier 2023 : en attendant la semaine prochaine…

Aux Etats-Unis, le ralentissement de la consommation a rassuré les investisseurs qui croient à la maîtrise relativement rapide de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,22 % et a franchi à nouveau la barre des 7000 points et le S&P 500 plus de 3 % quand le Nasdaq a progressé de près de 5 %. L’indice américain des dépenses personnelles de consommation (PCE) n’a augmenté que de 0,1 % sur un mois en décembre, soit deux fois moins qu’attendu, et de 5 % sur un an, contre 5,5 % en novembre. Mesurée en excluant l’alimentation et l’énergie, la hausse est de 0,3 % sur un mois, comme anticipé, et à 4,4 % sur un an, en ralentissement rapport aux 4,7 % de novembre. L’ensemble des dépenses des ménages américains a diminué, signe d’une croissance plus faible pour 2023. Ces données confortent l’idée que la semaine prochaine, que la Réserve fédérale américaine (Fed) n’augmentera ses taux d’intérêt que de 25 points de base, après quatre relèvements de 75 points de base et un autre de 50 points de base.

Le 2 février sera également marquée par les réunions du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne et de celui de la Banque d’Angleterre (BoE). Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a indiqué à plusieurs reprise sa volonté de lutter contre l’inflation. Une nouvelle hausse de 50 points de base des taux directeurs est donc probable. La BoE devrait opter pour un relèvement d’une même ampleur, les prix à la consommation ayant atteint 10,5 % sur un an en décembre, ceux des aliments et des boissons ayant augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 1977.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
27 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 097,21+1,22 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 978,08+2,33 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 070,56+3,06 %3 839,504766,18
Nasdaq11 621,71+4,79 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 150,03+0,68 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 765,15-0,10 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 178,01+1,41 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 382,56+3,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 264,81+0,00 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,697 %+0,077 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,235 %+0,064 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,526 %+0,029 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0856+0,003 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 930,27+0,22 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,72-0,70 %84,0878,140
CdE

Le Livret A signe une de ses plus belles années en 2022

2022, la deuxième plus forte collecte de l’histoire du Livret A

Avec une collecte positive de 1,45 milliard d’euros en décembre, le Livret A signe, en 2022, sa deuxième meilleure année de son histoire. La collecte annuelle a, en effet, atteint, selon les données de la Caisse des Dépôts et Consignation, 27,23 milliards d’euros. Seule l’année 2012 fait mieux (28,16 milliards d’euros), année qui fut marquée par le relèvement du plafond à 22 950 euros et par la crise des dettes souveraines. En 2022, le Livret A aura donc enregistré une collecte supérieure à celle de 2020, l’année de la crise sanitaire (26,39 milliards d’euros).

La valeur refuge consacrée

Le contexte anxiogène en lien avec la guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation ainsi que les deux relèvements du taux rendement ont contribué aux excellents résultats du Livret A. En période de troubles et d’incertitudes, les Français épargnent en privilégiant la valeur refuge que représente le Livret A. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, les ménages ont maintenu un taux d’épargne élevé durant toute l’année. Ce dernier n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’augmentation de l’épargne de précaution au début des vagues inflationnistes est traditionnelle, les ménages craignant de ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Tout relèvement du taux du Livret A dope la collecte le mois de l’annonce et les deux ou trois mois qui suivent. En 2022, ce phénomène s’est une fois de plus vérifié.

Un rendement réel pourtant négatif

Le deux relèvement de son taux n’ont pas permis au Livret A de compenser les effets de l’inflation. Il n’aura pas complètement protégé les épargnants des effets de la hausse des prix. Sur l’année, son rendement moyen a été de 1,37 % quand l’inflation a été de 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de 3,8 points. Malgré tout, à l’exception du Livret d’Epargne Populaire, le Livret A figure parmi les produits de taux avec garantie du capital qui ont offert en 2022 une des meilleure protection face à l’inflation.

Le LDDS, une collecte mesurée mais un encours au plus haut

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, en 2022, une collecte de 6,26 milliards d’euros. Il s’agit de sa quatrième meilleure année. Le LDDS est plus tributaire des besoins de liquidités des ménages au quotidien en étant l’antichambre du compte courant. Le Livret A est considéré plus que le LDDS comme un placement d’épargne même si les deux produits obéissent aux mêmes règles.

Des encours au sommet

L’encours du Livret A bat un nouveau record, en fin d’année, avec près de 375,5 milliards d’euros. Le montant des intérêts capitalisés s’est élevé à 4,83 milliards d’euros.

L’encours du LDDS a atteint également, en fin d’année, un nouveau sommet à 134,3 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont atteint 1,73 milliard d’euros.

L’encours du LDDS et du Livret A s’élevait à 509,7 milliards d’euros, contre 469,7 milliards d’euros fin 2021. En décembre 2012, l’encours cumulé était de 342,6 milliards d’euros. En dix ans, cet encours a progressé de près de 50 % (48,7 %.

Décembre 2022, le Livret A et le LDDS terminent sur les chapeaux de roue

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été de 1,7 milliard d’euros. La collecte moyenne de ces dix dernières années (hors 2022) était négative. Logiquement, décembre rime avec dépenses de fin d’année. En 2022, la collecte a été de 1,45 milliard d’euros. Seule l’année 2012 (2,7 milliards d’euros) a connu une collecte du Livret A plus élevée lors de ces quinze dernières années. Le LDDS a également enregistré une forte collecte en décembre avec 1,24 milliard d’euros.

En cette fin d’année, les ménages ont opté pour la prudence, l’attentisme et la frugalité. Il est également possible que les préannonces d’un relèvement du taux du Livret A et LDDS aient joué en leur faveur.

Un début d’années sous de bons auspices

Le début d’année 2023 devrait être encore favorable aux couleurs du Livret A et du LDDS qui profiteront sans nul doute du relèvement de leur taux, relèvement qui sera effectif à compter du 1er février 2023.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – CDC

Le Coin des Epargnants : les marchés actions en plein boom

Les bourses à la fête

Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.

La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de  2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes

Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.

Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les  perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse  200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de  5 à 7 dollars du prix du baril.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
13 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 023,50+2,40 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 302,61+1,75 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 999,09+2,59 %3 839,504766,18
Nasdaq11 079,16+4,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 086,52+3,26 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 844,07+1,88 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 151,33+3,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)26 119,52+1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 195,31+1,19 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,632 %-0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,164 %-0,042 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,481 %-0,097 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0827+1,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 916,93+2,46 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,81+8,23 %84,0878,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 7 janvier 2023 : un démarrage sur les chapeaux de roue

La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.

Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.

Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.

La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
6 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 860,95+5,98 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 630,61+1,49 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 895,08+1,45 %3 839,504766,18
Nasdaq10 569,29+0,98 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 610,02+4,93 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 699,49+3,32 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 017,83+5,83 %3 792,284 298,41
Nikkei 225  (Japon)25 973,85-1,05 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 157,64+2,21 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,720 %-0,386 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,206 %-0,358 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,578 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0636-0,76 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 863,2+2,03 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,29-7,49 %84,0878,140
CdE

Actions de part et d’autre de l’Atlantique

La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.

La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.

Le Coin des Epargnants : une année 2022 sous tension

Les marchés boursiers, une année à lecture multiple

En 2021, le CAC 40 avait progressé de 28,9 % faisant suite à un recul de 7,1 % en 2020, recul provoqué alors par l’épidémie de covid-19. La place parisienne avait connu alors une véritable « remontada » lui permettant de battre me vieux record datant du 4 septembre 2020, au mois de novembre 2021. Le 5 janvier 2022, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau à 7 376 points. La résurgence de l’inflation, la hausse des taux directeurs qui en a résulté et la guerre en Ukraine ont provoqué une chute des cours des actions cotées. A la sortie de l’été, la chute du CAC 40 était de plus de 15 %. Grâce à une belle progression durant l’automne, le CAC 40 n’a abandonné cette année moins de 10 % (-8,95 %). La bourse de Paris comme celle des autres pays européens se distinguent par rapport à la place de New York par des reculs mesurés. Le S&P 500 s’est contracté d’environ 20 % et le Nasdaq plus de 33 %.

Malgré les difficultés économiques et politique, le Footsie londonien a gagné cette année près de 1 % grâce à la dépréciation de la livre sterling (cette baisse est neutralisée par la hausse des cours) et l’appréciation des valeurs des compagnies minières et pétrolières. Les indices boursiers européens sont fin 2022 au-dessus de leur niveau ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Pour le CAC40, le gain est de 7 %.

Les entreprises européennes pourtant exposées à l’augmentation des coûts de l’énergie, aux pénuries de biens intermédiaires ont réussi à sauvegarder leur rentabilité. La croissance dopée par les plans de relance et les mesures de soutien des entreprises et des ménages explique la bonne tenue des bourses européennes. La résilience des entreprises a également prouvé que les actions résistent en période d’inflation à la différence des produits de taux. Les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé 72 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2021. Les chiffres d’affaires publiés au troisième trimestre ont confirmé la bonne santé des entreprises européennes. Plusieurs secteurs ont contribué à la progression des cours au cours du second semestre : l’énergie, la défense, l’automobile, le transport aérien, le luxe. La récession annoncée à de nombreuses reprises n’est pas encore survenue. De nombreux économistes prédisent qu’elle est imminente, en particulier en Europe. En revanche, les analystes demeurent toujours optimistes, s’attendant à une nouvelle hausse des profits, d’environ 2 %. Pour certains, l’année 2023 connaîtra encore une volatilité sur le front des actions quand pour d’autres, elle donnera lieu à une appréciation de leurs cours, le ralentissement de l’économie ayant déjà été anticipé.

Les obligations d’Etat ont quitté le territoire des taux négatifs

L’année 2022 a été marquée par la progression des taux mettant un terme à une dizaine d’années de décrue. Le taux de l’OAT à 10 ans est ainsi passé, en France de 0,2 à 3,1 % du 1er janvier au 31 décembre. L’obligation à 10 ans allemande a quitté le territoire des taux négatifs pour conclure l’année à 2,1 % quand son homologue américain évolue à plus de 3,8 %.

Le pétrole en mode montagnes russes

Sur l’ensemble de l’année, le cours du baril de Brent a progressé de 8,5 % en terminant à moins de 85 dollars quand au mois de mars et au mois de juin il a dépassé les 120 dollars. L’arrêt des importations européennes de pétrole russe ont pesé sur les cours. Le grand nombre de fournisseurs possibles ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise et plus globalement mondiale ont conduit le cours du baril à revenir progressivement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine.

Le retour des politiques monétaires conventionnelles

Depuis la crise financière de 2007-2009, les banques centrales avaient mis en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles reposant sur des taux d’intérêt historiquement bas et sur de massifs rachats d’obligations afin d’éviter la déflation et de relancer l’économie. Lors de la crise sanitaire de 2020, ces politiques ont été accentuées aboutissant à un gonflement des bilans des banques centrales. Avec la résurgence de l’inflation fin 2021 et surtout en 2022 avec la guerre en Ukraine, elles ont été amenées à revenir à des politiques monétaires classiques. Elles ont progressivement arrêté leurs rachats d’obligations, voire décidé de réduire la taille de leur bilan, notamment pour la FED. Pour casser l’inflation, elles ont procédé à des relèvements. Partant de très bas, ces derniers sont jugés importants même s’ils doivent être relativisés au vu de l’inflation.

Mardi 27 décembre, le taux des obligations françaises à 10 ans a dépassé les 3 %, terminant la séance à 3,048 %. Un niveau inédit depuis le printemps 2012. Une première alerte avait eu lieu en octobre, mais le taux français de référence avait finalement reflué sous ce seuil symbolique avant la clôture. Cette augmentation signifie que le service de la dette augmentera, sachant que l’Etat devrait émettre pour 270 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2022. Cette hausse est la conséquence du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne ainsi que de l’arrêt des rachats d’obligation par cette dernière. Par ailleurs, la progression de l’endettement des Etats incite les investisseurs à demander des intérêts plus élevés, investisseurs qui n’anticipent pas, en outre, une baisse rapide de l’inflation. Pour la juguler, les banques centrales sont contraintes de durcir de plus en plus leur politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de 375 points de base en six mois, réalisant son resserrement monétaire le plus violent depuis les années 1980. La Banque centrale européenne (BCE) a fait passer son taux de dépôt de -0 50 % en juin à 2 %, un rythme de relèvement sans précédent depuis la création de l’euro. La Banque du Japon, qui était la dernière à n’avoir pas augmenter ses taux, a dû s’y résoudre à la fin du mois de décembre.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
30 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 471,31+0,12 %7 153,03
Dow Jones33 147,25-0,99 %36 338,30
S&P 5003 839,50-0,14 %4766,18
Nasdaq10 466,48-1,34 %15 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 13 923,59-0,12 %15 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 451,74-0,28 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 792,28-0,65 %4 298,41
Nikkei 225  (Japon)26 094,50-0,54 %28 791,71
Shanghai Composite 3 089,26+1,42 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,106 %+0,094 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,564 %+0,172 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,884 %+0,141 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0697+0,35 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 815,38+0,64 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,08+0,75 %78,140
CDE
CDE

Etats-Unis/ Europe : où les actionnaires sont-ils les mieux traités ?

Le rendement des actions se mesure comme la somme du taux de dividende (ratio des dividendes versés au cours boursier) et de la plus-value en capital réalisée sur le cours boursier (sur les actions)

Le rendement total de la détention d’actions sur la période 1995-2022 est supérieur aux Etats-Unis avec un ratio de 11,9 %, contre 9,4 % pour la zone euro. Cet écart provient de la hausse plus rapide des cours boursiers aux Etats-Unis. En revanche, le taux de dividendes est plus élevé en zone euro, sans pour autant compenser l’effet cours. En raison du nombre d’actionnaires et d’entreprises cotées plus important aux Etats-Unis qu’en zone euros, le poids des dividendes au sein du PIB y est bien plus important, 7 % contre 4 %. La rémunération globale des actionnaires est également plus importante. Elle atteint 8 % du PIB, contre 4 % en zone euro. Ce résultat est différent du rendement pour les actionnaires de la détention d’actions. La part des profits bruts qui est distribuée (le taux de distribution), sous forme de dividendes ou de rachats d’actions atteint 50 % aux Etats-Unis, contre 25 % dans la zone euro. Les actionnaires sont ainsi privilégiés outre-Atlantique. Le poids des profits distribués (dividendes et rachats d’actions) en fonction de l’investissement est de 60 % aux États-Unis contre 35 % dans la zone euro.

Les actionnaires sont mieux traités aux Etats-Unis qu’en Europe. Le rendement des actions y est supérieur, la rémunération y est plus élevée et la part des profits distribués y est deux fois plus importante. Les entreprises américaines rémunèrent donc leurs actionnaires nettement mieux que les entreprises européennes. Cette distribution ne pénalise pas pour autant l’investissement qui est plus élevé outre-Atlantique qu’en Europe.

Forte chute des émissions en bourse

En 2022, dans un contexte économique et financier difficile, seulement 1 333 sociétés se sont fait coter à l’échelle mondiale, selon le cabinet EY. Elles ont levé 179,5 milliards de dollars, soit 62 % de moins qu’en 2021. A Wall Street, le nombre d’opérations a reculé de 78 % et leur montant a diminué de 94 % pour s’élever à 9 milliards de dollars, contre 156 milliards en 2021. Ce résultat est le plus bas de ces vingt dernières années. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company, en français société d’acquisition à vocation spécifique) qui portaient ces dernières années le marché des émissions ont été les grandes absentes de l’année (7 % des émissions aux Etats-Unis en 2022, contre 60 % en 2021). Les SPAC sont des sociétés dont les titres sont émis sur un marché boursier en vue d’une acquisition d’une entreprise ou d’une fusion future dans un secteur particulier et avant une échéance déterminée. Les investisseurs n’ont pas souhaité prendre de risque en 2022. Investir dans une entreprise qui décide d’être cotéeconstitue un risque surtout dans un contexte de hausse de prix et de taux.

En Europe, le marché des émissions n’a été animé que par l’introduction en Bourse de Porsche. En quelques heures, Volkswagen a levé la somme record de 9,4 milliards d’euros d’actions ne donnant aucun droit de vote. Mais après Porsche, la deuxième opération a été l’émission des actions de Var Energi, une filiale du pétrolier Eni qui a levé 776 millions d’euros à la Bourse d’Oslo. Au total, en Europe, le nombre d’introductions en Bourse a diminué de 53 %. En revanche, le marché des émissions a été dynamique en Asie Pacifique avec 845 premières cotations. 67 % des fonds levés en 2022 l’ont été au sein de cette zone. 120 milliards de dollars ont été ainsi émis. Cinq des dix plus importantes opérations mondiales se sont déroulées dans cette région.

Le Coin des Epargnants du 17 décembre 2022 : hausse des taux directeurs, marchés en berne

Banques centrales à la manœuvre, marchés en berne

Après un rebond qui aura duré deux mois, le Cac 40 est reparti à la baisse depuis deux semaines avec une accélération en quelques jours du fait des décisions des banques centrales de relever leurs taux directeurs. En deux jours, l’indice parisien a perdu plus de 4 %. Le Cac 40 a terminé la semaine à 6.452,63 points, au plus bas depuis plus d’un mois. Depuis le début de l’année, les pertes sont à nouveau supérieures à 10 %. Les investisseurs ont intégré la poursuite du durcissement de la politique monétaire dans les prochains mois avec, à la clef, un ralentissement plus marqué de l’activité. L’atterrissage était attendu, la hausse depuis la fin du mois d’octobre étant en partie déconnectée des réalités économiques. L’inflation sera plus dure à éliminer que prévu et le poids des incertitudes demeure élevé.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations des Etats européens sont repartis à la hausse et, par ricochet, l’euro s’est également apprécié.

La semaine a été, en effet, marquée par les relèvements de taux directeurs effectués par de nombreuses banques centrales (BCE, FED, Banque d’Angleterre, etc.). Depuis le début de l’année, les banques centrales du monde entier ont procédé à 284 hausses de taux, selon le calcul de la Bank of America Securities.

Comme anticipé par les opérateurs, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs de 50 points de base qui évoluent désormais dans la fourchette de 4,25 à 4,50 %. Ce relèvement est le septième consécutif, les quatre précédents avaient été de 75 points de base. Les taux directeurs américains sont désormais à leur plus haut niveau depuis 15 ans. Les responsables de la Fed prévoient un taux médian à 4,4 % fin 2022, à 5,1 % fin 2023 et à 4,1 % en 2024. Leurs estimations sont supérieures de 0,5 point à celles formulées au mois de septembre. La banque centrale américaine ne prévoit plus qu’une croissance du PIB de 0,5 % l’année prochaine, contre 1,2 % auparavant. La prévision d’inflation PCE est fixée à 3,1 % fin 2023, contre 2,8 % précédemment. Le taux de chômage devrait, de son côté, passer de 3,7 % fin 2022 à 4,6 % fin 2023 et se stabiliser à ce niveau en 2024 avant de reculer légèrement à 4,5% en 2025.

Durant la conférence de presse du 14 décembre, le Président de la FED, Jerome Powell, a tenu des propos relativement pessimistes en ce qui concerne l’inflation. Il ainsi indiqué que « nous allons entrer dans une nouvelle année avec une inflation supérieure à nos attentes ». Il a souligné que la Fed attendait « des progrès plus importants sur le front des prix » Il a néanmoins reconnu que les résultats de l’inflation du mois de novembre témoignent d’une accalmie, ajoutant que « nous pensons qu’il est désormais approprié de passer à un rythme de hausse des taux plus lent ». Jerome Powell a affirmé malgré tout que la politique monétaire restera restrictive tant que l’inflation dans les services ne ralentira pas.

La Banque centrale européenne a imité la FED en relevant également ses taux directeurs de 50 points de base. Le taux de dépôt est ainsi passé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,5 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,75 %. Ce relèvement de 50 points de base rompt avec les deux hausses de 75 points de base intervenues en septembre et en octobre. En six mois, les taux directeurs ont augmenté de 200 points de base. Une intensité jamais vue depuis la création de la banque centrale en 1999. Comme aux Etats-Unis, le pic d’inflation serait atteint ou en voie d’être atteint. Elle est passée de 10,6 % sur 12 mois en octobre à 10 % en novembre. Les dernières prévisions macroéconomiques de la banque centrale européenne ont été revues à la hausse concernant l’évolution des prix. L’inflation se situerait à 6,3 % en 2023 et s’élèverait encore à 2,4 % en 2025. Dans ce contexte, les taux directeurs devraient dépasser 3 % en 2023. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a indiqué jeudi 15 décembre que le bilan de la banque centrale sera amené à se réduire. Cette dernière a acquis un portefeuille de 5 000 milliards d’euros d’obligations depuis 2015, afin de soutenir l’économie. Dans un contexte de flambée de l’inflation, la BCE a mis fin à ses achats nets mais continue à réinvestir chaque mois les montants issus du remboursement des obligations arrivées à échéance. Ces opérations constituent une pression à la baisse sur les coûts de financement en zone euro, quand la banque centrale souhaite au contraire les faire progresser pour réduire la hausse des prix. D’après le communiqué, la banque centrale diminuera progressivement les réinvestissements à compter de mars 2023. La réduction sera plafonnée à 15 milliards d’euros par mois jusqu’à la fin du deuxième trimestre, correspondant à la moitié du montant des remboursements mensuels sur cette période. Cette réduction du bilan sera réalisée avec précaution car elle peut générer des écarts de taux pour les emprunts des États de la zone euro. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de droit de la BCE, a indiqué vendredi 16 décembre que le combat contre l’inflation n’était pas encore gagné. Il a précisé que La deuxième mi-temps pourrait durer plus longtemps que la première. » Elle se mène un peu différemment, il y a un jeu plus sophistiqué. Sur les taux d’intérêt, on ne joue pas seulement sur le rythme, que nous avons réduit, mais on joue sur la hauteur, c’est-à-dire le niveau terminal, puis on joue sur la durée », a-t-il ajouté.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
16 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 452,63-3,37 %7 153,03
Dow Jones32 920,46-2,31 %36 338,30
S&P5003 852,36-2,66 %4766,18
Nasdaq10 705,4-2,89 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 893,07-3,29 %15 884,86
Footsie 7 332,12-1,99 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 803,97-3,51 %4 298,41
Nikkei 225 27 527,12-1,34 %28 791,71
Shanghai Composite 3 167,86-1,22 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,663 %+0,272 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,141 %+0,214 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,475 %-0,079 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1.0605+0,65 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 787.82-0,40 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79.25+3,69 %78,140

L’or, stop ou encore

En période d’inflation, des épargnants, sont tentés de se protéger en investissant une partie de leurs liquidités dans l’or. Cette tentation est plus forte encore quand l’inflation est due à un conflit militaire. Le métal précieux qui a perdu depuis plus de cinquante ans son rôle d’étalon monétaire continue néanmoins de jouer celui de valeur refuge. Si le cours de l’or a connu une augmentation rapide au début de la crise sanitaire, il demeure stable depuis la résurgence de l’inflation, et cela malgré la chute des cryptoactifs.

Depuis le début de l’année 2022, l’once d’or s’échange à environ 1 800 dollars. Au 13 décembre 2022, sur un an, son cours est stable (-0,30 %). Sur 3 ans, en revanche, la hausse est de 20,71 % et de 43,03 % sur cinq ans, offrant d’importantes plus-values pour les détenteurs d’or sur moyenne période.

La crise sanitaire explique les cours actuels de l’or en ayant provoqué un afflux de liquidité sur le métal jaune. La guerre en Ukraine n’a pas, en revanche, entraîné une forte hausse malgré son caractère inflationniste. Le relèvement des taux directeurs par les grandes banques centrales amène les investissements à se porter sur les obligations d’État.

Les tensions inflationnistes et les incertitudes économiques ainsi que géopolitiques favorisent néanmoins le maintien d’un prix élevé de l’or. L’appréciation du dollar depuis le début de la crise sanitaire a minoré facialement le cours de l’or pour deux raisons : les investisseurs ont privilégié les placements en dollars et la valeur de l’or, exprimée dans les autres devises, a augmenté.

Cours de l’or en dollars

Boursorama

Le cours de l’or dépend de la production d’or, de la demande émanant des banques centrales et de celles des investisseurs privés ainsi que des besoins de l’industrie et de la bijouterie/orfèvrerie. L’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).

À court terme, le prix de l’or dépend de plusieurs facteurs : l’inflation, la politique des taux pratiquée par les banques centrales, les tensions internationales, la situation économique et la solvabilité des États.

Le consensus estime que l’inflation devrait s’assagir dans le courant de l’année 2023 en raison d’un effet base (la hausse des cours de l’énergie étant intervenue à la fin du premier trimestre 2022) et du ralentissement de l’économie mondiale en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Cette décrue attendue de l’inflation devrait amener à une baisse du cours de l’or.

Malgré tout, plusieurs facteurs pourraient favoriser le maintien d’une inflation élevée : la poursuite de la guerre en Ukraine et des tensions internationales, l’enclenchement d’une spirale prix/salaire, la réaction modérée des banques centrales en lien avec les problèmes de solvabilité des États et des établissements financiers.  

Le taux du Plan d’Epargne Logement revalorisé à compter du 1er janvier 2023

Environ 14 millions de Français détiennent un Plan d’Epargne Logement. L’encours de ce produit s’élevait à 281 milliards d’euros. Son faible rendement et sa fiscalisation intervenue depuis le 1er janvier 2018 ont entraîné son déclin au niveau de la collecte et à la stagnation de son encours.

Le 1er janvier 2023, le taux du Plan d’Épargne Logement passera de 1 à 2 %. Il était à 1 % depuis le 1er août 2016.
 
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2011, le taux du Plan d’Épargne Logement est calculé à partir des taux de contrat d’échange de taux d’intérêt (« taux swap ») à 2 ans, 5 ans et 10 ans en application de la formule suivante : la somme des sept dixièmes du taux swap à 5 ans et des trois dixièmes de la différence entre le taux swap à 10 ans et le taux swap à 2 ans, arrondie au quart de point supérieur.
 
Avec l’augmentation des taux d’intérêt, la formule conduit à un rendement de taux de 2 % pour le PEL. À la différence du Livret A, du LDDS ou du LEP, ce taux s’appliquera à tous les nouveaux plans ouverts à compter du 1er janvier 2023 et durant leur durée de vie. En revanche, les plans qui seront ou qui ont été ouverts avant le 1er janvier 2023, conservent le taux de rendement en vigueur au moment de leur ouverture.
 
À 2 %, le taux du PEL demeure peu attractif d’autant plus que ce produit est assujetti aux prélèvements obligatoires (prélèvement forfaitaire unique de 30 % ou prélèvements sociaux et impôt sur le revenu). Net de prélèvements, le taux est de 1,4 %, soit bien moins que celui du Livret A. Compte tenu de l’inflation en cours, son rendement réel restera fortement négatif.
 
Certains épargnants pourraient avoir néanmoins avantage à fermer leur PEL pour basculer sur un nouveau PEL à 2 %. Cela concerne ceux qui ont souscrit un PEL ouvert depuis le 1er août 2016 et encore plus ceux qui l’ont ouvert après le 1er janvier 2018. Seuls ceux qui souhaitent bénéficier du prêt associé au PEL pourraient trouver avantage à le conserver pour bénéficier d’un taux de crédit plus faible. En revanche, ceux qui ont ouvert leur PEL dans une optique d’épargne pure devraient basculer sur un nouveau PEL.
  
En outre, en cas de fermeture des plans de moins de quatre ans, ces derniers sont transformés en Compte d’Epargne Logement qui, actuellement, bénéficie d’une meilleur rémunération que le PEL (1,25 % car son taux est égal à deux tiers de celui du Livret A). Il sera même intéressant d’attendre le 1er février 2023 qui sera marqué par l’augmentation du taux du CEL. En effet, logiquement, le taux du Livret A et du LDDS devraient passer à 3 % et celui du CEL à 2 %. Le PEL devrait de ce fait rester peu compétitif. Seuls les détenteurs de vieux Plans d’Épargne Logement bénéficiant de taux élevés ont intérêt à conserver leur placement.

Le Coin des Epargnants du 3 décembre 2022 : les marchés « actions » font une pause avant les fêtes

Novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé, en novembre, le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était ainsi revenu, à fin novembre, à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier 2022 quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement attendu de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements de leurs taux directeurs avant d’envisager, dans un second temps, leur arrêt. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés.

L’euro s’est redressé durant le mois de novembre. L’écart de taux avec les États-Unis est, en effet, amené à se réduire encore. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point même si la publication des derniers résultats de l’emploi aux Etats-Unis pourrait aller à l’encontre de ce souhait.

Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale revue en baisse, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a diminué sur l’ensemble du mois de novembre de près de 11 %.

Attentisme avant les décisions des banques centrales

Comment interpréter l’inversion des taux ?

Le passage des taux longs au-dessous des taux courts, ce qui est le cas, depuis le mois de juillet aux États-Unis pour les taux à 10 et à 2 ans, signifiait dans le passé l’arrivée prochaine d’une récession. Des doutes se font jour sur la validité de cette corrélation. Dans une situation normale, les taux « courts » sont inférieurs aux taux « longs ». Plus les agents économiques prêtent à long terme, plus ils attendent à être mieux rémunérés. La pente de la courbe est dite dans ce cas positive. La baisse des taux longs intervient quand les investisseurs optent par précaution pour les produits les plus sûrs : les obligations des États les mieux notés ou quand ces derniers anticipent une diminution des taux directeurs des banques centrales. La diminution des taux longs actuels semble provenir avant tout des anticipations sur les taux. Avec le ralentissement de l’économie et compte tenu des niveaux de l’endettement, les investisseurs estiment que le processus de hausse des taux directeurs arrive à son terme. Ils considèrent par ce fait que la bataille contre l’inflation est en voie d’être gagnée. Cette inversion peut également signifier que la récession est dorénavant certaine et qu’elle pourrait durer. Jusqu’en 2008, l’inversion des taux était un bon indicateur avancé des récessions. Depuis la crise financière et le développement des politiques monétaires expansives, le lien de causalité entre ces deux facteurs est plus incertain. La manipulation des taux et de l’évolution de la masse monétaire semblent l’avoir faussé.

Les marchés déçus par les bons résultats de l’emploi américain

Attendues à 200 000, les créations d’emploi, aux Etats-Unis, ont atteint 263 000 en novembre, après 284 000 en octobre. L’économie américaine refuse de ralentir malgré la hausse des taux. S’il s’agit du plus faible gain d’emplois depuis avril 2021, le marché du travail n’en reste pas moins tendu, supérieur à la moyenne de 150 000 à 200 000 emplois créés par mois avant la pandémie. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 % de la population active et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % au cours du mois, soit le double de l’estimation du marché, et de 5,1 % sur un an, ce qui est également bien supérieur aux prévisions de 4,6 %. Pour la banque centrale américaine, la Réserve Fédérale, cette situation commence à devenir une énigme. Elle pensait pouvoir modérer les relèvements à 50 points de base mais la poursuite des créations d’emploi pourrait la conduire à opter pour une hausse de 75 points de base.

Après plusieurs semaines de hausses, en lien avec l’espoir d’une maîtrise rapide de l’inflation, les marchés ont opté, ces cinq derniers jours, pour l’attentisme. Le CAC 40 a terminé à 6 742,25 points, en légère hausse de 0,44 % sur la semaine. Cette hausse hebdomadaire est la neuvième consécutive, série inédite depuis la période mars-mai 2009. Outre-Atlantique, l’indice Dow Jones est resté stable quand le Nasdaq a progressé de 1,5 % sur la semaine.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
2 déc. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 742,250+0,44 %7 153,03
Dow Jones34 429,88+0,04 %36 338,30
Nasdaq11 461.50+1,50 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 529,9-0,20 %15 884,86
Footsie 7 556,23+0,98 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 977,28+0,16 %4 298,41
Nikkei 225 27 777,90-1,79 %28 791,71
Shanghai Composite 3 156,14+1,76 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,303 %-0,116 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,845 %-0,109 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,565 %-0,131 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0522+0,78 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 795,76+2,44  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,76+3,54 %78,140
CDE

Le mois de novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé en novembre le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était fin novembre à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements voire dans un second temps les arrêter. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés. L’euro s’est redressé durant le mois de novembre, l’écart de taux avec les Etats-Unis est, en effet, amené à se réduire. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point. Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale en faible croissance, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a baisse sur le mois de novembre de près de 11 %.

Tableau de bord des marchés financiers

 Résultats – novembre  2022
CAC au 31 décembre 2021
CAC au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 153,03
6 738,550
+7,4 %
-2,1 %
Daxx au 31 décembre 2021
DAXX   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 884,86
14 397,040
+8,6 %
-7,0 %
Footsie au 31 décembre 2021
Footsie   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 384,54
7 573,050
+6,0 %
-2,6 %
Euro Stoxx au 31 décembre 2021
Eurostoxx   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
4 298,41
3 964.72
+9,38 %
-2,62 %
Dow Jones au 31 décembre 2021
Dow Jones   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
36 338,30
34.589,77
+5,12 %
-0,22 %
Nasdaq au 31 décembre 2021
Nasdaq   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 644,97
11.468,00
+3,18 %
-27,03 %
Nikkei au 31 décembre 2021
Nikkei   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
28 791,71
27 968,99
+1,38 %
+0,53 %
Shanghai Composite au 31 décembre 2021
Shanghai Composite   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
3 639,78
3 151,34
+8,91 %
-11,58 %
Parité euro/dollar au 31 décembre 2021
Parité   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1,1378
1,032
+4,5 %
-9,2 %
Once d’or au 31 décembre 2022
Once d’or   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1 825,350
1 752,050
+7,1 %
-3,8 %
Pétrole au 31 décembre 2021
Pétrole   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
78,140
85,290
-10,7 %
+9,7 %

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2022 : les bourses en hausse, le pétrole en baisse

Pour la semaine du « Black Friday », les places boursières occidentales ont conservé leur allant. Les opérations sur les marchés ont été modestes, les investisseurs attendant les résultats de l’inflation du mois de novembre qui seront communiqués la semaine prochaine. Sur la semaine, le Cac 40 est parvenu à progresser de 1 %, avec une poussée jeudi 24 novembre au meilleur de la séance, à 6 730,16 points, au plus haut depuis sept mois, soit un rebond de près de 20% depuis le point bas de septembre (5 628,42 points le 29 septembre). Le CAC 40 a terminé la semaine à 6712 points. La perte sur un an n’est plus désormais que de 0,4 % et de 6,2 % depuis le 1er janvier. Pour le Nasdaq, en revanche, la baisse demeure importante, autour de 27 %.

Le prix du pétrole est toujours orienté à la baisse en raison des menaces qui pèsent sur la croissance de l’économie mondiale et les négociations au sein du G7 concernant les exportations russes. L’augmentation sensible du nombre de cas de covid avec les risques associés de confinement et d’arrêt des usines fait craindre une baisse de la demande en pétrole. Selon le bureau national de la Santé chinois, le pays compterait 31 454 cas de coronavirus, mercredi 25 novembre ; ce chiffre dépasse le précédent record atteint au mois d’avril 2022 quand Shanghai était sous confinement. La Chine, qui compte plus de 1,2 milliard d’habitants, demeure la seule grande économie ayant maintenu un système de confinement s’accompagnant de mesures de restriction de circulation au sein du pays et à l’extérieur.  A Pékin, des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail. Les écoles, les restaurants et les commerces sont à nouveau fermés. Face ces confinements à répétition, des mouvements de contestation commencent à poindre au sein de la population.

Le repli du prix du pétrole a également été favorisé par les informations issues des négociations au sein du G7 concernant le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Les Etats membres du G7 auraient évoqué une fourchette de prix comprise entre 65 et 70 dollars le baril. Ils autoriseraient ainsi la Russie à vendre et exporter son brut à ce prix-là ou en deçà, lui permettant d’échapper partiellement à l’embargo européen qui doit prendre effet le 5 décembre prochain. Ce plafond correspond un peu près au prix de vente actuel du pétrole par les Russes. Il n’y aurait donc pas de réelles conséquences sur le marché. Pour la Russie, ce prix lui garantit sa rente, sachant que le  coût de production de son pétrole est estimé à 20 dollars le baril. Si les Russes essayaient de vendre au-dessus du prix plafond, ils ne pourraient pas trouver des transporteurs et des assureurs. La quasi-totalité d’entre eux sont occidentaux et seraient susceptibles d’être soumis à des sanctions de la part des Etats ; pour les autres, il y aurait un risque de ne plus pouvoir commercer au sein des pays membres du G7 et ceux qui accepteront le plafonnement. La fixation du prix autour de 60 dollars a pour objectifs, au-delà de ne pas déstabiliser le marché du pétrole, de ne pas léser les armateurs grecs et les assureurs britanniques. A contrario, le prix du gaz a augmenté ces derniers jours du fait d’une légère baisse des réserves en Europe amenant à de nouveaux achats sur un marché qui reste tendu. Les nouveaux retards dans la remise en réseau des centrales nucléaires françaises a également pesé sur le cours du gaz.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6  712,480+1,00 %7 153,03
Dow Jones34 347,03+1,78 %36 338,30
Nasdaq11 226,36+0,80 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 541,38+0,70 %15 884,86
Footsie 7 486,67+1,37 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 962,41+0,89 %4 298,41
Nikkei 225 28 383,090+1,62 %28 791,71
Shanghai Composite 3 101,69-0,26 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,419 %-0,068 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,954 %-0,065 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,6962 %-0,116 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0399+0,70 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39+0,24 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,01-3,83 %78,140

Le Coin des Epargnants du 19 novembre 2022 : la remontada du CAC 40 continue

Le CAC 40 en pleine « remontada »

Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.

L’exposition maîtrisée des banques à la remontée des taux

La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
18 nov. 2022
Évolution sur 5 joursRésultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 644,460+0,76 %7 153,03
Dow Jones33 745,69-0,21 %36 338,30
Nasdaq11 141,21-1,68 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 431,86+1,03 %15 884,86
Footsie 7 385,52+0,81 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 924,84+1,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 930,570+1,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 097,24+0,32 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,487 %-0,168 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,019 %-0,125 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,812 %+0,001 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0337+0,17 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39 %+0,3  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,580-9,06 %78,140
Cercle de l’Epargne

Paris, première place financière européenne

En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.

La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.

Le Coin des Epargnants du 12 novembre 2022

Euphorie boursière sur fond de décrispation chinoise

Pour la sixième semaine consécutive, le CAC 40 a progressé, (+ 2,78 % cette semaine) et a atteint 6594 points à quelques encablures des 6000 points. Il revient ainsi à son niveau du début du mois d’août. Depuis le point-bas du 29 septembre, le Cac 40 a regagné pas moins de 17,2 %. Les pertes depuis le 1er janvier ne s’élèvent plus qu’à 7,8 %. L’indice allemand Daxx gagne sur la semaine près de 6 % et l’indice Eurostoxx 50, plus de 5 %.  ux Etats-Unis, le Nasdaq progresse de près de 9 % et le Dow Jones de plus de 4 %.

Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et l’assouplissement de la politique du zéro covid en Chine ont largement contribué à l’augmentation des cours boursiers. Les investisseurs espèrent que les prochaines hausses des taux directeurs de la FED seront d’une moindre ampleur que les précédentes.

Aux États-Unis, l’inflation a progressé de 7,7 % sur un an au mois d’octobre, selon les chiffres révélés par le Bureau du travail, et a augmenté de 0,4 point d’un mois sur l’autre. Ce résultat est inférieur aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une hausse respective de 7,9 % et 0,6 %. Le résultat de septembre est le plus bas depuis un an, après le pic de 9,1 points atteint en juin. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est en nette baisse à 6,3 % sur un an. Entre le mois de septembre et octobre, les prix n’ont progressé que de 0,3 point, à un rythme deux fois moins élevé qu’en août et septembre. L’indice qui exclut en plus les véhicules d’occasion et le logement est désormais inférieur à 1,8 %. Ce chiffre semble indiquer une modération de l’inflation. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en décembre est évaluée à 85,4%, selon les calculs de CME Group, contre 56,8 % jeudi avant la publication des chiffres de l’inflation. La banque centrale américaine a procédé à quatre resserrements successifs de 75 points de base de ses taux directeurs pour le porter dans une marge de 3,75% à 4 %, contre 0 %-0,25 % en début d’année. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat se sont détendus. Le taux de l’obligation d’Etat des Etats-Unis à 10 ans est repassé au-dessous de 4 %. L’euro est de son côté au-dessus de la parité avec le dollar avec un gain de plus de 4 % sur la semaine. Il ne cède plus que 10 % par rapport au dollar sur un an.

La Chine commence à admettre que sa stratégie du zéro covid est intenable sur le plan économique et sanitaire. S’il n’est pas question d’un abandon général, un assouplissement est engagé dont une réduction de la durée de la quarantaine à l’arrivée sur le territoire et la fin de l’annulation brutale des vols. La quarantaine est désormais limitée à huit jours, contre dix auparavant. Les responsables économiques et les délégations sportives seront exemptés de quarantaine s’ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour. L’agence sanitaire du gouvernement a également annoncé la fin des confinements stricts à but préventif. Les fermetures d’écoles non approuvées par les autorités seront interdites. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d’hôtels de quarantaine ou le personnel navigant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones à haut risque (où des contaminations ont été recensées) vers des zones à faible risque pourront également effectuer à leur domicile leur quarantaine de sept jours  et non plus dans des centres fermés.

En Europe, la Commission européenne a révisé à la hausse, vendredi 11 novembre,  sa prévision de croissance pour 2022 tout en prévoyant un ralentissement plus marqué en 2023. Si une récession est envisagée entre la fin d’année et le début de l’année prochaine, elle ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.

Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2 % alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7 % en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3 % seulement en 2023, contre +1,4% prévu en juillet. En 2024, la croissance serait de 1,5 %. Le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8 à 7,2 %, avant de reculer à 7 % en 2024. Le déficit budgétaire de la zone euro devrait passer de 3,5 % du PIB cette année à 3,7 % en 2023, avant de revenir à 3,3 % en 2024. Le taux d’endettement des 19 pays de la zone euro devrait baisser en 2023 à 92,3% du PIB, contre 93,6% cette année. Il s’établirait à 91,4 % en 2024. L’inflation devrait revenir à 6,1 % en 2023 après avoir atteint 8,5 % cette année. En 2024, elle est attendue à 2,6 %, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
11 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 594,62+2,78 %7 153,03
Dow Jones33 747,86+4,15 %36 338,30
Nasdaq11 817,01+8,84 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 224,86+5,89 %15 884,86
Footsie 7 318,04+0,08 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 868,50+5,06 %4 298,41
Nikkei 225 27 446,100+0,91 %28 791,71
Shanghai Composite 3 087,29+0,54 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,655 %-0,171 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,144 %-0,137 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,811 %-0,354 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,034+4,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 764,22 %+4,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars95,55-3,08 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 15 octobre 2022, l’inflation toujours au menu des marchés

Les marchés toujours sous la menace inflationniste

Espérée en réel repli, l’inflation aux États-Unis a fait de la résistance en septembre en se maintenant à 8,2 % sur un an outre-Atlantique, soit 0,1 point de moins que le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de près de 20 % sur un an tandis que ceux des produits alimentaires affichent une augmentation de 11,2 %. Pour ces deux postes de dépenses importants pour les ménages, la hausse est un peu moins élevée qu’en août. L’inflation sous-jacente aux États-Unis continue à augmenter. Le prix du logement, des services médicaux, des médicaments, ou encore des transports ont accéléré en septembre. Ainsi, l’indice des prix hors énergie et alimentation, est en hausse de 6,6 % sur un an et se retrouve à son plus haut depuis 1982. Les valeurs technologiques américaines ont réagi négativement à la hausse des prix, le Nasdaq perdant sur la semaine plus de 3 %. Au vu des premiers résultats trimestriels, globalement bons, les marchés « actions » ont été orientés à la hausse. L’indice CAC 40 a gagné plus de 1 % sur la semaine mais n’a réussi vendredi à rester au-dessus de la barre des 6000 points. Le marché londonien a cédé du terrain même si la crise gouvernementale s’est dénoué avec l’éviction  du Chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng et son remplacement par Jeremy Hunt, ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Un changement qui pourrait présager un changement de cap budgétaire après le tremblement de terre financier qu’a provoqué l’annonce du « mini budget » prévoyant une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus. Cette annonce a été à l’origine des interventions d’urgence de la Banque d’Angleterre, qui se sont achevées vendredi 14 octobre.

Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse par anticipation des décisions des banques centrales. Le taux de l’OAT français s’est rapproché des 3 % quand celui de son homologue américain a dépassé les 4 %.

Après la hausse de 15 % de la semaine dernière, le prix du baril de pétrole Brent a perdu 6 % cette semaine, l’émotion de la réduction de deux millions de barils jour par l’OPEP+ étant passée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  14 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,92+1,11 %7 153,03
Dow Jones29 634,83+1,15 %36 338,30
Nasdaq10 321,39-3,11 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 437,81+1,34 %15 884,86
Footsie 6 858,79-1,89 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 381,73+0,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 090,76-0,09 %28 791,71
Shanghai Composite 3 071,99+1,57 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,955 %+0,159 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,358 %+0,166 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,018 %+0,167 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9740+0,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 646,860-2,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars92,230-6,20 %78,140
CdE

40 % des sociétés du CAC 40 détenues par des actionnaires non-résidents

La part des sociétés françaises du CAC 40 détenue par les investisseurs non-résidents représentait, à la fin de l’année 2021, 40,5 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40, soit 866 milliards d’euros sur 2 137 milliards. Entre 2013 et 2020, cette proportion avait baissé passant de 48 % à 39,5 %.

Pour l’ensemble des sociétés françaises cotées sur Euronext, le taux de détention par les investisseurs étrangers s’élève à 37,6 % (+1,1 point de pourcentage entre 2020 et 2021). Les entreprises cotées françaises sont moins internationalisées que leurs consœurs européennes. Le taux est de 46 % en Italie, 52 % en Espagne, 55 % en Allemagne, 61 % en Belgique, 65 % au Royaume-Uni et de 87 % aux Pays-Bas. Le poids moins important des investisseurs étrangers traduit une moindre compétitivité de la place financière de Paris et un attrait plus faible des entreprises françaises.

Les non-résidents sont majoritaires dans environ un tiers des sociétés françaises du CAC 40 (12 sur 35). Ils détiennent entre 30 et 50 % du capital de 16 sociétés, et moins de 30 % de 7 d’entre elles. Il convient de souligner que ne figurent pas dans l’étude Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger.

91 % des participations correspondent à des placements de portefeuille, les investissements directs étant inférieurs à 10 % en 2021. Les investisseurs étrangers s’intéressent en priorité aux groupes opérant dans le secteur des matières premières (dont ils détiennent près de 50 % des parts), aux sociétés financières et aux entreprises de services aux consommateurs (où leur poids est supérieur à 40 %). Pour la première fois depuis 2016, les achats nets (achats bruts – ventes brutes) des investisseurs étrangers ont été positifs pour s’élever à 13,3 milliards d’euros. En 2021, la place de Paris avait connu une excellente année avec une performance supérieure à celle des autres grandes places européennes. Le CAC 40 avait progressé de de 29 %, contre 16 % pour le Dax allemand ou 14 % pour le Footsie 100 britannique.

Le neuf résiste

En France le prix moyen d’un appartement neuf est de 5 123€/m2, un prix en augmentation selon le site « seloger.com » de +10,9 % en 2 ans et de +6,5 % en un an). Cette croissance dépasse celle de l’ancien qui est de 4,6 % sur un an. Si pour les logements anciens, le marché est hésitant voire déjà baissier dans plusieurs grandes villes, les logements neufs bénéficient, en raison de la rareté de l’offre, d’une évolution de prix favorable.

En France, le prix du mètre carré neuf est supérieur de 27 % à celui de l’ancien. À Paris, le prix du neuf est de 15 564€/m2, contre 10 401€/m2 pour l’ancien. Le nombre d’appartements neufs à vendre dans la Capitale demeure faible conduisant à une hausse mécanique des prix quand dans le même temps le prix de l’ancien est orienté à la baisse.

Le Coin des Epargnants du 8 octobre 2022 : l’emploi américain et le pétrole défient les marchés

L’emploi américain défie la FED et les marchés

Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans.  La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.

Pétrole, l’OPEP régule à la baisse la production

L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.

Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.

La France, des réserves de gaz mais une gestion complexe

Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
7 octobre 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 866,94+1,82 %7 153,03
Dow Jones29 296,79+1,99 %36 338,30
Nasdaq10.652,40+0,73 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 273,00+1,31 %15 884,86
Footsie 6 991,09+1,41 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 375,46+1,73 %4 298,41
Nikkei 225 27 116,11+4,55 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,390,00 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,796 %+0,081 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,192 %+0,084 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,861 %+0,123 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9775-0,32 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 703,080+2,45 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,930+14,89 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 1er octobre 2022 : la difficile rentrée des places financières

Septembre, une rentrée au son des fondamentaux pour les marchés

La rentrée a été brutale pour les marchés avec des reculs importants pour les indices « actions ». Le CAC 40 a reculé de plus de 7 % sur un mois, le Daxx allemand de plus de 6 %, le Dow Jones de près de 9 % et le Nasdaq de plus de 10 %. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur et le CAC 40 plus du cinquième. Le CAC 40 a accumulé sept semaines et trois trimestres successifs de perte. L’ajustement peut encore continuer quelques semaines, sachant que les marchés sont des indicateurs avancés de la situation économique. Un retournement pourrait intervenir dans le courant du premier semestre 2023.

Les investisseurs ont pris conscience que la résorption de l’inflation passe par de fortes hausses des taux directeurs avec, à la clef, un ralentissement marqué de la croissance et donc une dégradation des résultats des entreprises. Avec une inflation qui a atteint 10 % en zone euro et les perspectives de pénuries énergétiques, le retour aux fondamentaux était sans nul doute incontournable. Les hésitations des banques centrales ont entretenu l’illusion du maintien de l’argent facile mais ce processus semble s’achever du moins en partie.

La dernière semaine de septembre a été marquée par la fin du mouvement haussier sur les taux des marchés obligataires avec notamment l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour tenter ramener le calme après les critiques suscitées par le projet de réduction d’impôts financé par la dette présenté par le gouvernement britannique.

Compte tenu de la vigueur de l’inflation en zone euro, la BCE devrait relever à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base à l’occasion de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5 %. Malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Le taux de dépôt principal pourrait atteindre 2 % avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3 %.

Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,3 % en août, comme prévu, et leurs dépenses ont progressé de 0,4 %, soit deux fois plus qu’attendu. La consommation est toujours dynamique malgré le resserrement monétaire. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, ressort à 4,9 % sur un an, contre 4,6 % en juillet et 4,7 % anticipé, témoignant de la vivacité de l’inflation. La composante des anticipations d’inflation à 1 an a, en revanche, légèrement diminué à 4,7 % après 4,8 % en août, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre. La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale même en cas de survenue de récession.

L’euro en-dessous de la parité avec le dollars

Le mois de septembre aura confirmé la dépréciation de l’euro qui est passé sous la parité par rapport au dollar. Cette dépréciation est la conséquence de l’écart entre les taux directeurs des deux banques centrales et des menaces de récession concernant l’Europe. Par ailleurs, en période de crise, le dollar joue son rôle traditionnel de valeur refuge. La baisse de la monnaie européenne renchérit le coût des importations et notamment celles en matières premières et en produits énergétiques. Elle ne favorise guère les exportations de l’industrie qui peine à produire en raison de la multiplication des pénuries.

Le pétrole en hausse sur fond de réduction de l’offre

Les pays pétroliers entendent profiter de la rente pétrolière en maximisant leurs gains. Face aux perspectives de récession, les cours étaient orientés à la baisse depuis quelques semaines, la diminution de la demande pouvant aboutir à un excès d’offre.

L’Opep+ qui comprend la Russie pourrait lors de la prochaine réunion annoncer une baisse des quotas de production.  L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100 000 barils par jour pour octobre. Moscou demande une réduction d’un million de baril jour. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ prévu le 5 octobre prochain.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
30 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 762,34-0,36 %7 153,03
Dow Jones28 725,51-2,92 %36 338,30
Nasdaq10 575,62-2,69 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 114,36-1,38 %15 884,86
Footsie 6 893,81-1,78 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 318,20-0,91 %4 298,41
Nikkei 225 25 937,21-4,48 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,39-1,53 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,715 %+0,143 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,108 %+0,078 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,738 %+0,072 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9787+1,21 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 671,500+1,87 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,660+0,69 %78,140

Le Coin des Epargnants du 24 septembre 2022 : les marchés à l’heure de la correction

Marchés, attention ajustements en cours

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent, de plus en plus, de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker dans les années 1980. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds pourrait atteindre fin décembre ,4 %, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon cette même prévision. En juin, la réserve fédérale espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable. En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé, au printemps, une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août. Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août. La Banque d’Angleterre a également décidé cette semaine de relever ses taux directeurs. Elle avait été, fin 2021, l’une des premières à se lancer dans un politique monétaire plus restrictive. Jeudi 22 septembre, elle a opté pour un relèvement de 0,5 point à 2,25 %. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis que la banque centrale anglaise a entamé son resserrement monétaire en décembre dernier. Par ailleurs, comme annoncé le mois dernier, le comité a voté en faveur d’une diminution de 80 milliards de livres du stock d’obligations d’État détenu dans son bilan. La Première ministre Liz Truss a annoncé un plafonnement des prix réglementaires, de façon à protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix attendues cet hiver. Ce plan, dont le coût pour les finances publiques pourrait atteindre 150 milliards de livres, modifie les anticipations en matière d’inflation, sans que ses impacts aient pu encore être bien appréhendés. D’ores et déjà, la Banque d’Angleterre a revu à la baisse sa prévision d’inflation. Alors que le pic avait été estimé à 13 %, la hausse des prix pourrait rester contenue à 11 % en octobre. En août, elle se situait à 9,9 %.

Les marchés « actions » sont entrés dans une phase d’ajustement notoire. Avec des coûts de production en hausse et des taux plus élevés pesant sur la demande, les bénéfices des entreprises devraient se contracter dans les prochains mois. Après l’euphorie surjouée de 2021, le retour aux fondamentaux s’opère. Après un recul de 2,27 % vendredi, le Cac 40 a est ainsi tombé sous le seuil des 5 800 points (5 783,41 points). Sur la semaine, l’indice parisien a cédé 4,84%, son plus fort repli hebdomadaire depuis le mois de juin, et sur l’année, il abandonne désormais 19 %. Par rapport à son pic de 7 384,86 points du 5 janvier dernier, il perd 21,6 %. Un tel mouvement de baisse de plus de 20 % par rapport à un dernier plus haut correspond à la définition d’une entrée en phase de « bear market », marché baissier, dans lequel les vendeurs sur le marché, ont pris l’ascendant sur les  acheteurs. Le Dow Jones a perdu plus de 4 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %. Depuis le début de l’année, les pertes respectives s’élèvent désormais à 18,57 % et 30,53 %. Le Dow Jones est ainsi repassé sous la barre symbolique des 30 000 points.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur mouvement de hausse, Le taux de l’obligation d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %. Le taux de l’OAT français à 10 ans était vendredi 23 septembre à 2,78 % contre 0,93 % en début d’année. L’euro a continué son mouvement de baisse par rapport au dollar ce qui contribue en partie à la baisse du cours du baril de pétrole. Ce dernier  a connu une forte diminution cette semaine, plus de 6 %, l’amenant en-dessous de 80 dollars (baril de Brent). La crainte d’une forte récession pèse sur le prix du pétrole. La force du dollar est également lié à la hausse des taux de la FED, à la bonne résistance de l’économie américaine et à la valeur refuge des Etats-Unis en période de troubles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
23 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 783,41-4,84 %7 153,03 
Dow Jones 29 590,41-4,00 %36 338,30 
Nasdaq 10 867,93-5,07 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 284,19-3,59 %15 884,86 
Footsie 7 018,60-3,01 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 348,60-4,34 %4 298,41 
Nikkei 225 27 153,83-1,50 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 088,37-1,15 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,572 %+0,280 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +2,030 %+0,286 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,667%+0,218 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9707-2,93 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 645,950-1,78 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 85,620-6,35 %78,140 
CDE

Livret A en août : plus fort que tout !

Livret A, entre effet taux et effet anxiété

L’effet taux a joué, à plein, durant cet été avec une collecte de 4,49 milliards d’euros au mois d’août qui fait suite à celle du mois de juillet qui avait atteint 2,64 milliards d’euros. L’augmentation de la collecte est classique en cas de hausse des taux. Elle perdure deux à trois mois après l’annonce par les pouvoirs publics.

Effet taux indéniable malgré un rendement réel négatif

Le passage du taux de 1 à 2 % à compter du 1er août a conduit de nombreux ménages à effectuer des versements sur leurs Livrets A. La collecte a été ainsi 2,7 fois plus élevée que celle du mois août 2021 (1,67 milliard d’euros), le taux du Livret A étant alors de 0,5 %. La collecte du mois d’août est la plus importante pour ce mois de l’histoire du Livret A. Elle est, par ailleurs, la deuxième la plus importante de l’année après celle du mois de janvier (6,25 milliards d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 23,62 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,55 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire dont le taux de rendement est le même que celui du Livret A, a connu une évolution parallèle avec une collecte, au mois d’août, de 780 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 3,84 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits battent, de mois en mois, de nouveaux records. Au mois d’août, celui du Livret A a atteint 367 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élevait à 130,1 milliards d’euros. De décembre 2019 à août 2022, l’encours du Livret A a augmenté de 68,4 milliards d’euros et celui du LDDS de 17,7 milliards d’euros.

Au mois d’août, les ménages ont été sensibles au relèvement du taux de 1 à 2 % même si le rendement réel est fortement négatif. Pour 2022, le rendement réel devrait, être, en effet, négatif, de plus de 4 points, situation inconnue depuis le début des années 1980. L’effet précaution l’emporte sur l’effet rendement réel. Le taux du Livret A est néanmoins compétitif par rapport à celui des autres produits d’épargne. Il est supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés et à ceux des fonds euros de l’assurance vie. Seul le taux du Livret d’Épargne Populaire lui est nettement supérieur (4,6 %) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. La préférence pour la liquidité demeure forte malgré la résurgence de l’inflation. Ainsi, malgré l’absence de rendement, l’encours des dépôts à vue est passé de 406 à 544 milliards d’euros  en augmentation de 138 milliards d’euros de décembre 2019 à juillet 2022.

Effet anxiété malgré la prise en charge d’une partie de la crise par les pouvoirs publics

Dans un contexte marqué par un fort niveau d’incertitude, les ménages continuent à privilégier l’épargne liquide de précaution. La poursuite de la hausse des prix et les annonces anxiogènes sur la survenue d’éventuelles pénuries  conduisent les ménages à augmenter  leur épargne de précaution. Les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face à des dépenses dans les prochains mois.

Traditionnellement, le second semestre est marqué par une hausse des dépenses en lien avec la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année mais cette année, cette inflexion pourrait être moins prononcée. Avec la prise en charge par l’État d’une grande partie des effets de l’inflation, le pouvoir d’achat, au second semestre, serait préservé  permettant le maintien du taux d’épargne à un niveau élevé.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de  l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdE et CDC
CdE et CDC

Le Coin des Epargnants : des marchés automnaux

Coup de froid des marché sur fond de surchauffe des prix

L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du  Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
16 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 077,30-2,17 %7 153,03 
Dow Jones 30 822,42-4,13 %36 338,30 
Nasdaq 11 448.40-5,48 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 741,26-2,659 %15 884,86 
Footsie 7 236,68-1,56 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 500,41-1,95 %4 298,41 
Nikkei 225 27 567,65-2,29 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 126,40-4,16 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,292 %+0,012 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1,743 %+0,035 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,449%+0,143 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0005-0,39 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 672,895-2,48 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,430-1,17 %78,140 

Epargne salariale, les changements de l’automne

Epargne salariale, les changements de l’automne

L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS

Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.

Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2022 : Les investisseurs saluent la remontée des taux d’intérêt

Les bourses  saluent, pour une fois, la remontée des taux

Si en règle générale, le relèvement des taux ne profite pas aux actions, celui décidé par la BCE mercredi 7 septembre a été bien accueilli car il témoigne de sa volonté de lutter contre un fléau qui menace les fondements de la zone euro. Le CAC 40 affiche ainsi sa première hausse hebdomadaire depuis la mi-août. Il a gagné 0,73 % au cours des cinq dernières séances, grâce, notamment, à une progression de 1,41 % vendredi lui permettant de passer au-dessus des 6.200 points, à 6.212,33 points. L’Eurostoxx a gagné de son côté 0,72 % sur la semaine. Aux Etats-Unis, les indices actions ont renoué avec la hausse avec un gain de plus de 4 % pour le Nasdaq.

Sur le marché des changes, les mesures de la BCE et l’intervention de Christine Lagarde n’ont pas eu d’effet sur le taux de change de l’euro. La devise unique est tout juste à la parité avec le dollar, handicapée par la révision à la baisse des projections de croissance de la zone euro. Pour les banques, la hausse des taux est une bonne nouvelle, comme elle l’est pour les assureurs et les entreprises financières. Aux États-Unis, une augmentation de 75 points de base est attendue pour la prochaine réunion de la FED prévue le 21 septembre prochain.

La BCE engage la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les États membres, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base. À l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel relèvement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25% et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, pour la première fois depuis 2011, la BCE avait procédé à une première augmentation de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait eu pour risque d’engendrer une forte hausse du rendement des emprunts d’État et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les États membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec un taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 avant de revenir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

En relevant ses taux, la BCE souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. S’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés, ce relèvement devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation devrait être freinée par le jeu du crédit et l’investissement. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et en matières premières, ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient, en revanche, souffrir de ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
9 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 212.33+0,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 151,71+2,66 %36 338,30 
Nasdaq 12 112,31+4,14 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 088,21+0,29 %15 884,86 
Footsie 7 351,07+0,96 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 570,04+0,72 %4 298,41 
Nikkei 225 28 214,75+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 262,05+2,37 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans  +2,280 %+0,130 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1708 %+0,184pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,306%+0,067 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0046+0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 716,209+0,16 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,900-1,20 %78,140 
CDE

La BCE s’engage dans la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les Etats membres, la BCE a décidé de relever de 75 points de base ses taux directeurs.  A l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel ajustement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25 % et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, la BCE avait  procédé à une première augmentation, une première depuis 2011 de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait pour risque une forte hausse du rendement des emprunts d’Etat et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les Etats membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec u taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 mais qui reviendrait à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

La BCE, en relevant ses taux souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. Ce relèvement s’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation pat le jeu du crédit et l’investissement devraient être freinés. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et matières premières ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient souffrir ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Le Coin des Epargnants : retour aux fondamentaux

Après quelques semaines d’éclaircies, les marchés redécouvrent en cette fin de mois d’août les lourdes incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

La sombre rentrée des marchés

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole aux Etats-Unis, le Président de la Fed, Jerome Powell, a été lors de son intervention extrêmement net sans sa volonté de lutter contre l’inflation qui « nécessitera probablement une politique restrictive pendant un certain temps ». Ses propos ont entrainé le recul des indices « actions » et la progression des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans a franchi la barre des 2 % et celui de son homologue américain la barre des 3 %. Cette hausse des taux a été favorisé également par les rumeurs d’une forte hausse des taux directeurs de la BCE lors de la réunion du mois de septembre. Elle pourrait être de 75 points comme aux Etats-Unis.

Les menaces de récession dans un contexte d’approvisionnement énergétique problématique en Europe ont conduit à la baisse du cours des actions et au recul de l’euro. Le Dow Jones a cédé sur la semaine plus de 4 % portant la baisse à plus de 11 % depuis le 1erjanvier. Le Nasdaq a reculé de 4,44 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu un quart de sa valeur. Le CAC40 a perdu de son côté 3,41 % cette semaine.

Accès de faiblesse euro sur fond de flambée électrique

L’euro est repassé au-dessous de 1 dollar cette semaine, les investisseurs anticipant une longue récession en Europe, conséquence de la raréfaction du gaz russe et de l’augmentation des cours de l’énergie. La dépréciation de la monnaie européenne,           -15 % en un an s’explique également par les écarts des taux directeurs pratiqués par les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique. La FED a relevé ses taux dès le mois de mars quand la Banque centrale européenne ne l’a fait qu’à partir du mois de juillet. Compte tenu de l’écart de taux qui atteint désormais deux points, les investisseurs privilégient les placements américains au détriment de ceux de la zone euro ce qui provoque une baisse de la valeur de la monnaie européenne.

Si la dépréciation de l’euro favorise les exportations en dehors de l’Union européenne, elle renchérit, en revanche, le coût des importations et notamment celles en énergie. Elle contribue ainsi à l’augmentation de l’inflation. Pour les Européens, il est plus coûteux d’investir aux États-Unis quand, a contrario, les Américains peuvent le faire en Europe à moindre prix.

La semaine restera marquée par l’envolée sans précédent des prix de l’électricité en Europe et tout particulièrement en France. Les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) quand ces prix n’étaient que de 85 euros il y a un an. Avant la crise sanitaire, ils fluctuaient même autour des 50 euros.

La hausse des prix de l’électricité est imputable à la diminution des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine et à l’augmentation du cours du gaz. De nombreuses centrales de production d’électricité sont alimentées au gaz en Europe ce qui induit des effets sur le cours de cette dernière. En France, par ailleurs,  32 des 56 réacteurs nucléaires que compte l’Hexagone sont à l’arrêt, notamment en raison d’un problème de corrosion, réduisant la production électrique française à un niveau historiquement bas. La France est contrainte d’importer son électricité quand logiquement elle est exportatrice. Les annonces d’EDF sur un report de la remise en réseau des centrales concernées a provoqué des tensions supplémentaires sur le marché de l’électricité.

Jusqu’à maintenant, les pays de la zone euro ont institué des boucliers tarifaires pour protéger leurs concitoyens des effets de la hausse du prix de l’électricité. Le coput budgétaire est exponentiel. Au Royaume-Uni, le régulateur a annoncé  vendredi 26 août que les tarifs réglementés de l’énergie augmenteraient de 80 % à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.

En France, des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF , et son tarif fixe. En 2023, le bouclier tarifaire devrait céder la place à un système d’aides ciblées en faveur des ménages les plus modestes.

Face à l’augmentation des cours de l’énergie,  la Première  ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a déclaré ce vendredi que son pays allait convoquer une réunion d’urgence pour faire face à la crise énergétique. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a déclaré que le conseil européen de l’énergie devait se réunir « le plus tôt possible ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
26 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 274,26-3,41 %7 153,03 
Dow Jones 32 283,40-4,22 %36 338,30 
Nasdaq 12 141,71-4,44 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 971,47-4,23 %15 884,86 
Footsie 7 427,31-1,63 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 603,68-3,39 %4 298,41 
Nikkei 225 28 641,38-1,00  %28 791,71 
Shanghai Composite 3 236,22-0,70  %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,013 %+0,203 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,388 %+0,165 pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,032 %+0,051 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0000-0,34 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 734,670-0,70 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 99,730+3,53 %78,140 

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

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