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Cette semaine, en attendant le 1er août, date supposée de l’éventuelle entrée en vigueur des droits de douane américains, les investisseurs sont en roue libre. Les indices ont faiblement évolué. La maigre progression de Wall Street a néanmoins permis à l’indice S&P 500 de battre un nouveau record. Le Nasdaq a gagné malgré tout plus de 1,5 %. De son côté, le CAC 40 a perdu sur la semaine 0,10 %. Quelques valeurs comme Legrand, Airbus et Safran ont connu, néanmoins, ces derniers jours une belle progression.
La semaine prochaine, il faudra suivre la réaction des marchés aux résultats des sénatoriales de dimanche au Japon. Le Premier ministre Shigeru Ishiba, malmené dans les sondages, pourrait connaître un revers électoral. Dans l’archipel, l’inflation a ralenti plus qu’attendu en juin mais reste à un niveau élevé, tirée par un doublement sur un an des prix du riz (+99,2 %), de quoi accroître la pression sur la coalition au pouvoir, qui risque de perdre sa majorité à la chambre haute du Parlement. La question de savoir si Shigeru Ishiba démissionnera en cas d’échec se posera.
Aux États-Unis, la consommation résiste malgré la hausse des prix. Selon les données de juillet de l’Université du Michigan, l’indice préliminaire mesurant le moral des consommateurs américains est passé de 60,7 à 61,8, contre 60,5 pour le consensus. Les ménages s’attendent à ce que l’inflation augmente de 4,4 % sur les douze prochains mois, soit six dixièmes de moins que prévu et qu’en juin. Un ralentissement est également constaté sur un horizon de cinq à dix ans. Au mois de juin, l’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,3 %, soit une hausse de 2,7 % en rythme annuel. Hors alimentation et énergie, l’inflation atteint 2,9 %. Les effets de la hausse des droits de douane commencent à se faire sentir. Un tarif douanier universel de 10 % est entré en vigueur il y a un peu plus de trois mois sur la quasi-totalité des marchandises importées aux États-Unis. L’automobile et l’acier sont particulièrement visés, avec une taxation portée à 25 %. Seuls le Mexique et le Canada bénéficient d’exemptions partielles.
À l’inverse, les Américains profitent d’une essence bon marché : le prix du gallon est redescendu au niveau d’il y a quatre ans, à 3,14 dollars, soit environ 72 centimes d’euro le litre. Néanmoins, les comportements commencent à évoluer. Les ventes de détail ont reculé de 0,9 %, et la production industrielle a baissé de 0,3 % en mai. Selon la Réserve fédérale, la croissance américaine devrait être divisée par deux cette année, passant de 2,8 % à 1,4 %. En décembre dernier, la banque centrale anticipait encore une croissance de 2,1 % pour 2025.
Les effets stimulants des baisses d’impôts (estimés à +0,2 point de PIB en 2025 et +0,3 en 2026) devraient être annulés par le coup d’arrêt à l’immigration et les mesures commerciales pénalisant les importations.
En cas d’entrée en vigueur, le 1er août prochain, de droits de douane de 20 % sur les importations européennes, le Yale Budget Lab estime que le tarif moyen effectif à l’entrée sur le territoire américain grimperait à 18 %, contre 3 % en janvier dernier. L’impact sur les prix pourrait atteindre +1,7 %, et la perte de croissance potentielle serait de 0,7 point de PIB. Le taux de chômage, quant à lui, pourrait augmenter de 0,4 point d’ici la fin de l’année.
Les taux des obligations souveraines ont peu évolué durant la semaine. Jeudi 24 juillet se tiendra la réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui devrait laisser les taux directeurs inchangés après huit baisses consécutives. Lors de sa dernière réunion en juin, la BCE, encouragée par des signes de ralentissement de l’inflation et une activité économique atone dans la zone euro à 20 membres, avait réduit le taux de dépôt de 25 points de base, à 2 %.
La BCE suit évidemment l’évolution de la politique commerciale américaine. Elle intègre l’option de droits à 30 % sur les importations de l’Union. Cette éventualité complique la prise de décision de la BCE. En effet, des droits élevés accentueraient le ralentissement de la croissance en Europe. Un risque de spirale protectionniste est à craindre avec l’augmentation des droits européens sur les produits américains.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 18 juillet 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 822,67 | -0,10 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 342,19 | -0,07 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 296,79 | +0,57 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 20 895,66 | +1,51 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 24 287,07 | +0,09 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 990,61 | +0,54 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 359,23 | -0,45 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 819,11 | +0,33 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 534,48 | +0,88 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,397 % | -0,013 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,691 % | +0,001 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,420 % | +0,10 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1655 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 354,40 | +1,53 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 69,50 | -0,25 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 117 814,04 | +0,23 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Les investisseurs sont nerveux dans l’attente d’éventuelles négociations commerciales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires économiques. Le 9 juillet prochain est la date limite fixée par Donald Trump pour conclure des accords bilatéraux avec des dizaines de partenaires commerciaux. Passé ce délai, Washington appliquera, faute d’accord, les hausses de droits de douane annoncées le 2 avril dernier. Les nouveaux tarifs, en fonction des pays, pourraient atteindre 20 %, 30 %, voire 70 %.
Jusqu’à présent, l’administration américaine a noué des accords avec le Royaume-Uni et le Vietnam, et a accepté une trêve avec la Chine. L’accord entre Washington et Hanoï prévoit des surtaxes de 20 % sur les produits vietnamiens et de 40 % pour les produits transitant par le Vietnam mais fabriqués ailleurs. Cet accord laisse présager que Washington ne compte pas se satisfaire du taux de 10 % actuellement en vigueur. Les nouveaux droits devraient avoir un effet inflationniste aux États-Unis, à moins que les entreprises ne choisissent de réduire leurs marges. Mais au vu des taux qui pourraient être appliqués, cela ne sera pas tenable très longtemps.
Les tensions commerciales ont provoqué un recul, en fin de semaine, des places asiatiques et européennes. Aux États-Unis, cette semaine, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont inscrit de nouveaux records, après la publication d’un rapport sur l’emploi meilleur que prévu. Les indices de Wall Street ont été portés par les bons chiffres de l’emploi américain. Malgré les craintes liées aux politiques commerciales et migratoires de Donald Trump, l’économie américaine a créé plus d’emplois que prévu et le taux de chômage s’est légèrement replié. La première économie mondiale a, en effet, créé 147 000 postes en juin, soit 41 000 de plus qu’anticipé par les économistes interrogés par Bloomberg. Le chiffre du mois précédent a, par ailleurs, été révisé à la hausse de 5 000. Le taux de chômage s’est réduit à 4,1 % de la population active, alors qu’il était attendu à 4,3 %. La hausse du salaire horaire moyen s’est ralentie plus que prévu, à 0,2 % sur un mois et à 3,7 % sur un an.
Donald Trump peut, en outre, se réjouir de l’adoption par le Congrès de la loi budgétaire XXL. Celle-ci a été promulguée à l’occasion de la fête nationale. Cette loi comprend des mesures de prolongation de crédits d’impôt, la diminution des aides sociales, l’augmentation des dépenses militaires et le financement d’une campagne d’expulsion de migrants. Avec cette loi budgétaire, la dette publique américaine devrait dépasser les 40 000 milliards de dollars dans les années à venir, un niveau susceptible d’inquiéter les investisseurs internationaux. Les taux des titres publics américains sont en hausse sur la semaine. Le taux à 10 ans a atteint, en fin de semaine, 4,3 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 4 juillet 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 696,27 | +0,40 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 828,53 | +3,04 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 279,35 | +2,09 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 20 601,10 | +1,90 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 798,12 | -1,02 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 822,91 | +0,27 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 288,81 | -0,92 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 810,88 | -1,82 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 472,32 | +1,43 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,281 % | +0,020 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,569 % | -0,018 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,331 % | +0,070 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1781 | +1,45 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 334,32 | +0,26 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 68,17 | +1,04 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 107 433,10 | +0,44 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Le rapport 2025 sur la situation et les perspectives des finances publiques de la Cour des comptes souligne une fois de plus que la trajectoire des comptes publics est préoccupante et que des mesures de correction doivent être rapidement prises pour éviter un emballement de la dette publique. Les magistrats de la rue Cambon estiment que les prévisions de croissance sont optimistes, ce qui pourrait compliquer le respect de la trajectoire budgétaire décidée par le gouvernement. Ils pointent également des évaluations peu réalistes des dépenses et des recettes.
Malgré l’absence de choc économique majeur, le déficit public a augmenté en France, alors qu’il baissait chez ses partenaires européens. La France est le seul pays dans cette situation, incapable de maîtriser sa dette publique. Le besoin de financement de l’ensemble des administrations publiques s’est élevé à 169,6 milliards d’euros en 2024, soit 5,8 points de PIB, contre 5,4 en 2023 et 4,7 en 2022. Parmi les cinq autres principales économies de la zone euro, seule la Belgique affiche un déficit encore éloigné de l’objectif de 3 % du PIB, celui-ci restant toutefois inférieur de 1,3 point à celui de la France.
La dérive du déficit public en 2024 est imputable aux collectivités locales et aux régimes sociaux. L’an dernier, le besoin de financement des collectivités territoriales a atteint 11,4 milliards d’euros, soit 0,4 % du PIB. Selon la loi de programmation budgétaire, les collectivités locales étaient censées contribuer au redressement.
La dépense publique, hors charge de la dette et hors mesures exceptionnelles, a augmenté en 2024 de 2,7 % en volume, soit deux fois plus vite que la croissance économique. Elle a contribué à hauteur de 0,8 point de PIB à l’augmentation du déficit. Les dépenses des administrations locales ont progressé de 2,7 % en volume, et celles des administrations de sécurité sociale de 3,3 %. Les seules prestations sociales ont augmenté de 4 %, en raison notamment de la revalorisation différée des pensions de retraite.
La charge de la dette a également augmenté, sous l’effet du déficit 2023 et du refinancement progressif de l’encours à des taux plus élevés, contribuant à creuser le déficit de 0,2 point de PIB. Ce service de la dette devrait passer de 60 à 100 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie.
Les prélèvements obligatoires sont peu dynamiques depuis plusieurs années. Ils progressent moins vite que le PIB, en raison notamment de la baisse des droits de mutation liée au recul des transactions immobilières et de l’atonie de la consommation. Le manque à gagner par rapport aux prévisions initiales a entraîné une majoration du déficit public de 0,4 point de PIB. Pour compenser la stagnation des recettes, le gouvernement a été contraint d’augmenter les impôts. Certaines hausses prévues pour 2025 sont censées être temporaires, mais la Cour des comptes doute de la capacité des pouvoirs publics à les remettre en cause.
Le retour du déficit public sous les 3 points de PIB en 2029, tel que la France s’y est engagée, ne suffira pas à garantir la soutenabilité de la dette. La Cour des comptes souligne que les pouvoirs publics devront dégager un solde primaire (c’est-à-dire avant paiement des intérêts de la dette) positif de 1,1 point de PIB de manière durable, alors qu’il est aujourd’hui négatif de 3,7 points. En cas de persistance d’un déficit primaire, la dette publique continuera de dériver, pouvant à terme poser un problème de soutenabilité. Cette dette pourrait dépasser 120 % du PIB en 2029, contre 113 % fin 2024.
La trajectoire pluriannuelle publiée en avril 2025 suppose un effort de 105 milliards d’euros à l’horizon 2029 pour ramener le déficit sous le seuil des 3 % du PIB, alors même que certaines dépenses (santé, retraites, défense) sont appelées à augmenter. La Cour des comptes s’inquiète des retards pris dans cet ajustement et de la timidité des mesures annoncées. Elle suggère l’instauration d’un mécanisme contraignant à l’encontre des collectivités locales.
Le rapport 2025 s’inscrit dans la continuité des précédents, mais adopte un ton plus alarmiste. Le président de la Cour, Pierre Moscovici, appelle à l’adoption de mesures courageuses. Ce rapport ignore toutefois les effets négatifs qu’un ajustement budgétaire pourrait avoir sur la croissance. Il ne retient pas l’idée qu’un surcroît d’activité économique est nécessaire pour améliorer durablement les finances publiques. Le Portugal, l’Espagne et la Grèce ont réussi à redresser leurs comptes notamment grâce au retour de la croissance. Une stratégie d’attrition budgétaire, reposant sur des hausses d’impôts et des économies, risque de s’avérer malthusienne.
Donald Trump ou l’art du « deal » permanent
Jeudi 26 juin, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a annoncé sur son compte X qu’il avait demandé au Congrès de retirer la « mesure de protection Section 899 » du budget, plus connue sous le nom de « revenge tax » (taxe vengeresse) contre les intérêts étrangers aux États-Unis, actuellement en discussion au Sénat. Cette annonce est la conséquence de la décision des pays du G7 d’exempter les États-Unis de l’impôt minimum mondial. Cette exemption était instamment demandée par Donald Trump.
La « revenge tax » permettait aux États-Unis de retenir à la source jusqu’à 20 % des revenus de capitaux réalisés par des individus et des groupes étrangers, dès lors qu’ils provenaient de pays dont la fiscalité est jugée préjudiciable aux intérêts américains. La France était doublement visée, puisqu’elle a mis en œuvre l’impôt minimum mondial de 15 % sur les multinationales (le « deuxième pilier » de l’accord OCDE) ainsi qu’une taxe sur les services numériques.
Avec la décision intervenue au sein du G7, les multinationales américaines pourront continuer à optimiser leur fiscalité entre plusieurs pays sans s’exposer à une surtaxe extraterritoriale. « Les taxes OCDE du deuxième pilier ne s’appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous travaillerons coopérativement pour mettre en œuvre cet accord dans le cadre de l’accord OCDE-G20 au cours des prochaines semaines et des prochains mois », a déclaré Scott Bessent. Cette décision remet en cause l’accord OCDE sur la taxation minimale des bénéfices. Pour l’instant, la conclusion d’un accord entre l’Europe et les États-Unis tarde. En revanche, le président américain a laissé entrevoir un « deal » avec l’Inde.
Le Sénat espère désormais adopter le budget des États-Unis ce week-end au plus tard. Il devra ensuite repasser à la Chambre. Le président Trump souhaite promulguer la loi à l’occasion de la fête nationale, le 4 juillet.
Soulagement sur les marchés actions
Après deux semaines de baisse consécutives, la Bourse de Paris a clôturé la semaine, vendredi 27 juin, sur une progression hebdomadaire de près de 1 %, à 7 691,55 points. L’indice allemand DAX a gagné de son côté près de 3 % sur la semaine, atteignant des niveaux records. Depuis le début de l’année, il a progressé de plus de 20 %. Les décisions des États membres européens de l’OTAN d’accroître leurs dépenses militaires soutiennent les valeurs allemandes de l’armement, comme Rheinmetall. L’amélioration du climat des affaires outre-Rhin contribue également à la hausse du cours des actions. Aux États-Unis, les indices ont également enregistré de bons résultats sur la semaine.
Parmi les bonnes nouvelles figure la publication de l’indice PCE des dépenses de consommation aux États-Unis, qui a augmenté comme prévu de 2,3 % sur un an après 2,2 % en avril. Hors alimentation et énergie, l’inflation « core », considérée comme la plus pertinente par la Réserve fédérale, marque une accélération d’un dixième de point, à 2,7 % sur un an. Les effets de la politique commerciale de Donald Trump ne se sont pas encore répercutés sur le niveau des prix, ce qui permettrait à la Fed de reprendre ses baisses de taux d’intérêt au second semestre. Les dépenses des ménages américains ont en revanche connu leur plus forte baisse de l’année (-0,3 %). « Associée au ralentissement des revenus et des dépenses des ménages, l’inflation PCE de mai est restée suffisamment proche du taux cible de 2 % pour maintenir l’espoir d’une baisse rapide des taux », a commenté Gary Schlossberg, du Wells Fargo Investment Institute.
À Wall Street, le S&P 500 a battu un nouveau record au-delà des 6 180 points, porté par la désescalade commerciale avec Pékin et l’accord avec le G7 mettant un terme à la « revenge tax ». La spéculation sur une future baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale soutient également la hausse des cours. La Chine a confirmé la conclusion d’un accord-cadre avec les États-Unis, précisant qu’elle pourrait valider l’exportation de davantage d’articles soumis à contrôle. Pourraient être concernées les terres rares. La Maison-Blanche envisage par ailleurs un report de la date butoir du 9 juillet pour l’entrée en vigueur des surtaxes réciproques. Ce report renforce l’idée que les menaces de Donald Trump visent avant tout à obtenir des concessions de ses partenaires économiques.
Pétrole : le retour à la normale
Avec le cessez-le-feu, le cours du baril a presque retrouvé cette semaine son niveau d’avant-guerre entre Israël et l’Iran. Il a perdu près de 13 % de sa valeur, le baril de Brent s’échangeant à 68 dollars vendredi 27 juin. La baisse du cours du pétrole est également imputable à l’augmentation de la production, avec la fin de l’accord de régulation de l’OPEP+ et la montée en puissance de la production américaine.
L’once d’or, avec l’atténuation des tensions, s’est repliée, perdant près de 4 % sur la semaine. Le bitcoin a, en revanche, gagné plus de 3 % et s’est rapproché de son record (111 900 dollars atteint le 22 mai dernier). La cryptoactif est toujours porté par les achats d’ETF.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 27 juin 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 691,55 | +0,89 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 819,27 | +3,31 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 173,07 | +2,80 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 20 273,46 | +3,66 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 24 000,27 | +2,71 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 798,91 | +0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 325,64 | +1,65 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 150,79 | +3,98 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 424,23 | +1,09 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,261 % | +0,015 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,587 % | +0,067 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,261 % | -0,114 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1703 | +1,90 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 275,88 | -3,39 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 68,40 | -11,92 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 107 131,81 | +3,21 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Les investisseurs tentent de croire à une sortie négociée du conflit en Iran. La décision de Donald Trump de ne pas trancher a été perçue comme une volonté de laisser du temps à la diplomatie. Après avoir accusé le coup avec l’intervention israélienne, les investisseurs cherchent à se rassurer. Le début du mois de juillet devrait être tendu avec l’arrivée à échéance des ultimatums en matière de négociations commerciales et concernant l’Iran.
Le CAC 40 a une nouvelle fois perdu du terrain cette semaine, en cédant plus de 1 % et en repassant sous les 7 600 points. L’indice parisien reste pénalisé par le recul des valeurs du luxe. Tous les grands indices ont enregistré un repli. Le S&P 500 a perdu près de 1,5 % sur la semaine et le Nasdaq près de 1,3 %.
Dans un environnement de tensions internationales, les obligations souveraines jouent leur rôle de valeur refuge, provoquant une baisse des taux d’intérêt. L’or est en hausse, sans pour autant battre son record.
Sur le front du pétrole, la volatilité a également été de mise cette semaine. Avec le retour de l’espoir d’une négociation, le prix du baril de Brent, qui sert de référence mondiale, s’est détendu en fin de semaine à 76,4 dollars, tout en restant supérieur de plus de 20 % à son niveau de début juin. Le prix du baril pourrait s’envoler en cas de blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial.
Guerre commerciale, guerre en Iran : la Réserve fédérale américaine avait toutes les raisons de ne pas modifier ses taux directeurs. Lors de sa réunion du 18 juin, elle a, sans surprise, maintenu le statu quo, laissant ses taux entre 4,25 % et 4,50 % pour la quatrième fois consécutive. Certes, au cours des quatre derniers mois, l’inflation a progressé moins vite que prévu et s’est établie à 2,8 % au mois de mai. L’indice PCE, qui mesure les prix des dépenses de consommation personnelle — indice clé pour la Fed — se rapproche de plus en plus de la cible de 2 % que s’est fixée la banque centrale.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a souligné lors de la conférence de presse qui s’est tenue après la réunion du comité de politique monétaire que « les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump, d’au moins 10 % sur l’ensemble des produits entrant dans le pays, vont pousser les prix à la hausse et peser sur l’activité économique ». La Fed estime pour l’instant que la hausse des prix devrait atteindre 3 % en 2025, contre 2,87 % dans ses prévisions de mars. Le président de la Fed a mentionné que « l’inflation des biens a légèrement augmenté. Nous nous attendons à ce que cela se poursuive au cours de l’été ». Pour le moment, Jerome Powell refuse d’obéir aux injonctions présidentielles. Donald Trump a demandé, au début du mois de juin, une baisse d’un point des taux directeurs. « Tant que le marché du travail reste en l’état et que l’inflation diminue, la bonne chose à faire est de maintenir les taux inchangés », considère le président de la Réserve fédérale. Ce dernier opte pour la prudence. Il attend de constater les résultats économiques de la politique de Donald Trump pour infléchir la sienne.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 20 juin 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 589,66 | -1,07 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 206,82 | -1,81 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 967,84 | -1,43 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 447,41 | -1,26 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 326,60 | -0,73 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 774,65 | -0,86 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 233,58 | -1,18 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 403,23 | +0,50 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 359,90 | -0,75 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,246 % | -0,010 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,513 % | -0,021 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,375 % | -0,047 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1533 | +0,71 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 369,65 | +1,38 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,67 | +2,53 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 104 220,50 | -1,40 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
La semaine financière a été dominée par le choc géopolitique au Moyen-Orient, avec l’attaque israélienne contre l’Iran. À la clef : tensions sur le pétrole, aversion au risque sur les marchés actions, et un retour de l’incertitude stratégique dans les prévisions économiques.
L’attaque israélienne contre l’Iran, vendredi 13 juin, a créé une onde de choc sur l’ensemble des places financières. Les États-Unis avaient été avertis de l’imminence de cette attaque, Donald Trump ayant annoncé jeudi 12 la réduction du personnel diplomatique dans la région. Tsahal a lancé son opération « Nations de lions », en frappant Téhéran et des cibles liées au programme nucléaire dans différentes régions de l’Iran. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé que l’opération militaire visait à repousser « la menace iranienne pour la survie même d’Israël ». Cette opération devrait, selon les autorités israéliennes, durer autant de jours qu’il sera nécessaire pour éliminer cette menace. Par ailleurs, Tsahal a tué le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami ; des scientifiques nucléaires auraient également été tués. L’Iran a promis de répondre à cette attaque, faisant craindre l’ouverture d’un conflit de grande envergure au Moyen-Orient. L’Iran a répliqué vendredi soir en utilisant notamment des missiles balistiques. Malgré le Dôme de fer, plusieurs bâtiments ont été touchés.
La grande majorité des États, dont la France et l’Allemagne, ont appelé à la retenue après le déclenchement des frappes par Israël. De l’ONU à Londres, en passant par Paris, tous redoutent une escalade pouvant mener à l’ouverture d’un conflit majeur. Néanmoins, Donald Trump ne joue pas la carte de l’apaisement. Dans un post sur son réseau Truth Social, le président américain a rappelé avoir « donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours il y a deux mois pour conclure un accord. Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le jour 61. » Le gouvernement de Netanyahou entend poursuivre les opérations militaires jusqu’à l’éradication des capacités nucléaires de l’Iran, voire jusqu’à la chute du régime.
Avec le déclenchement de l’attaque israélienne, les indices actions des grandes places financières ont connu une baisse immédiate vendredi 13 juin, et le prix du pétrole a gagné plus de 10 %. Les valeurs des compagnies aériennes, comme Air France, ont fortement reculé (–4,74 % vendredi 13 pour la compagnie franco-néerlandaise et –10 % sur la semaine). Le CAC 40 a reculé de 1,65 % sur la semaine, et le DAX allemand de près de 3,5 %. Le S&P 500 américain a diminué de près de 0,4 % sur la semaine. Le cours de l’or, sans surprise, est en hausse.
La semaine prochaine sera marquée par la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux directeurs devraient rester inchangés dans la fourchette actuelle de 4,25–4,5 % à l’issue de la réunion des 17 et 18 juin. À cette occasion, le comité présentera ses projections économiques et d’inflation.
Pétrole sous tension
Sur la semaine, le cours du baril de pétrole Brent a augmenté de 10 %, avec une hausse de plus de 6 % vendredi. Le baril s’échangeait vendredi soir contre 73 dollars. Le marché était, jusqu’à l’intervention militaire israélienne, déflationniste, avec l’engagement d’une guerre des prix au sein du cartel. La prime de risque sur le pétrole est supérieure à celles observées en avril et octobre 2024, lors des précédents incidents entre Israël et l’Iran, les investisseurs estimant que le risque d’embrasement est plus important que par le passé. Le baril de Brent n’avait plus atteint ce niveau depuis mars, avant le déclenchement de la guerre commerciale de Donald Trump. Avec la décision des pays exportateurs de pétrole, regroupés dans l’OPEP+, d’augmenter progressivement leur production, le baril était descendu aux alentours de 60 dollars, avant de se stabiliser ces dernières semaines entre 63 et 65 dollars. La baisse du cours du baril avait récemment conforté la désinflation.
Les investisseurs craignent que la poursuite des frappes israéliennes ne mette à mal la production iranienne, le pays étant le septième producteur mondial. Les autorités de Téhéran ont indiqué vendredi qu’aucune installation pétrolière n’avait été touchée. Les recettes pétrolières sont, pour l’Iran, indispensables. Elles ont atteint 67 milliards de dollars l’an dernier. Priver Téhéran de ces ressources est sans nul doute une tentation pour Israël afin d’affaiblir le régime. En moyenne, le pays a produit l’an dernier 3,26 millions de barils de brut, une production en augmentation de 13 % par rapport à 2023. La moitié de cette production est exportée, essentiellement vers la Chine. Les pays de l’OPEP ont la capacité de compenser l’arrêt de la production iranienne (soit 3 % de la production mondiale), avec néanmoins, à la clé, une hausse des cours.
Au-delà de la production pétrolière iranienne, les investisseurs sont attentifs à l’accès au détroit d’Ormuz, en partie contrôlé par l’Iran. Ce détroit est un passage stratégique pour les cargaisons de pétrole et de gaz du Moyen-Orient vers l’Asie et l’Europe. Téhéran a, par le passé, menacé de bloquer le trafic dans cette zone, même si le gouvernement n’a jamais mis ces menaces à exécution, sachant qu’il en serait la première victime. Plus de 20 % du pétrole mondial et du GNL transitent par ces routes. Le détroit d’Ormuz est notamment stratégique pour le Qatar, qui expédie son GNL vers les pays asiatiques. JP Morgan évalue que le blocage de cette voie d’accès au golfe Persique porterait le prix du pétrole brut à 130 dollars le baril. Le prix du gaz a fortement augmenté vendredi, en lien avec la crainte d’un tel blocage. Le TTF, principal indice européen, a augmenté de plus de 5 % ce vendredi, atteignant 38 euros le MWh.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 13 juin 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 684,68 | -1,65 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 197,79 | -1,46 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 976,97 | -0,37 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 406,83 | -0,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 499,40 | -3,42 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 850,63 | +0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 290,47 | -2,76 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 834,25 | +1,03 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 377,00 | +0,40 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,256 % | +0,013 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,534 % | -0,038 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,422 % | -0,061 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1558 | +1,49 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 421,65 | +2,270 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,32 | +11,49 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 697,60 | +0,57 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Après avoir encaissé, en avril, la tempête des droits de douane américains, les marchés se sont ressaisis au cours du mois de mai. La hausse des indices actions a été obtenue malgré les sautes d’humeur, plus ou moins calculées, du locataire de la Maison-Blanche. Ordres et contre-ordres se sont multipliés, visant tour à tour différentes cibles. L’Europe et la Chine ont été alternativement dans le viseur du président Donald Trump. Pour compliquer encore la donne et accroître les incertitudes, la justice américaine s’est immiscée dans le débat en contestant le droit du président à modifier les tarifs douaniers par décret.
Le CAC 40 reste à la traîne des autres grands indices. Il a progressé de 2 % en mai, contre une hausse de près de 7 % pour le DAX allemand. L’EuroStoxx 50 a, de son côté, enregistré une hausse de 4 %. Sur le même mois, le Nasdaq a bondi de plus de 8 %, et le S&P 500 de près de 6 %.
Le bitcoin, après un mois d’avril difficile, a enregistré une hausse de plus de 10 %, lui permettant de battre de nouveaux records. Il a terminé le mois autour de 105 000 dollars.
Sur le front de la guerre commerciale, Donald Trump a accusé Pékin d’avoir « totalement violé » les termes de leur accord commercial, sans en préciser les motifs. Le secrétaire au Trésor a, le jeudi 29 mai, souligné que les négociations entre les deux puissances mondiales étaient « un peu dans l’impasse », suggérant que les deux chefs d’État pourraient reprendre la main.
Imbroglio juridico-commercial
Les investisseurs s’interrogent de plus en plus sur l’intérêt, pour les partenaires commerciaux des États-Unis, de s’engager dans des négociations, étant donné que la justice américaine arbitre la légalité des décisions présidentielles en matière de droits de douane. En quelques heures, la situation s’est complexifiée. Un jour seulement après que des juges ont bloqué la majorité des barrières douanières décidées par Washington, la cour d’appel a accordé à l’administration un sursis dans l’attente d’un jugement sur le fond. Donald Trump ne se considère pas battu. Peter Navarro, son conseiller commercial, a ainsi souligné que « même si nous perdons, nous procéderons autrement ». La Maison-Blanche espère obtenir gain de cause devant la Cour suprême. Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, l’équipe présidentielle prépare un nouveau texte, fondé sur le Trade Act de 1974, visant à imposer des surtaxes allant jusqu’à 15 % sur une large gamme de produits importés, et cela pour une durée de 150 jours. D’autres dispositifs législatifs susceptibles d’autoriser une action présidentielle en matière commerciale pourraient également être mobilisés.
Malgré la menace des droits de douane, l’inflation ralentit aux États-Unis. L’indice des prix PCE, baromètre d’inflation préféré de la Réserve fédérale, n’a augmenté que de +0,1 % en avril pour sa composante « core » (hors alimentation et énergie), soit une hausse annuelle de 2,5 %, la plus faible depuis plus de quatre ans (contre 2,7 % en mars). Ce ralentissement de l’inflation est attribuable au coup de frein de la consommation, pourtant moteur essentiel de la croissance américaine. Les dépenses de consommation réelle n’ont progressé que de 0,1 % en avril, contre +0,7 % en mars. Cette prudence accrue des ménages s’est traduite par une augmentation du taux d’épargne, passé de 4,3 % à 4,9 % en un mois, atteignant son plus haut niveau depuis près d’un an. Dans le même temps, les importations américaines de marchandises ont chuté de 19,8 % entre mars et avril, les importateurs ayant anticipé leurs achats en début d’année pour contourner les hausses de droits de douane.
Après les droits de douane, les impôts
Après les surtaxes commerciales, les États-Unis ont décidé d’activer le levier fiscal pour obtenir des concessions de leurs partenaires, en premier lieu de l’Europe. Les élus républicains du Congrès ont introduit, dans le projet de loi de finances, un mécanisme de rétorsion contre les pays aux pratiques fiscales jugées « injustes ».
L’Union européenne est directement visée, tout comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie. Sont notamment en cause la taxe sur les services numériques et les mesures instaurant une imposition minimale des multinationales. La France est en première ligne, accusée d’avoir mis en œuvre à la fois une taxe GAFAM sur les grandes plateformes numériques et l’impôt minimum effectif négocié dans le cadre de l’OCDE, transposé via une directive européenne.
Les États-Unis ont ainsi décidé d’appliquer, dès l’an prochain, une taxe supplémentaire sur les revenus américains perçus par des entités françaises, britanniques ou australiennes. Cette surtaxe démarrera à 5 %, augmentant de cinq points par an jusqu’à un plafond de 20 %. Son assiette est large : du simple actionnaire d’Apple aux gouvernements étrangers eux-mêmes, en passant par les filiales de multinationales. Elle s’ajoutera aux impôts déjà en vigueur — qu’il s’agisse de l’impôt sur les sociétés, des taxes sur les dividendes ou sur les redevances. Jusqu’à 80 % des investissements étrangers aux États-Unis pourraient être concernés.
Cette mesure risque de réduire l’attractivité du marché américain pour les investisseurs européens, alors même que les États-Unis ont besoin de capitaux étrangers pour financer leurs investissements. Elle pourrait également peser sur les cours des actions américaines. Enfin, elle entre en contradiction directe avec la volonté affichée de Donald Trump de faire revenir les capitaux étrangers pour réindustrialiser le pays. La taxation de ces flux pourrait dissuader de nombreuses entreprises d’investir outre-Atlantique.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 30 mai 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 751,89 | +0,23 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 270,07 | +1,66 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 911,69 | +1,54 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 113,77 | +1,83 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 997,48 | +1,60 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 772,38 | +0,62 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 366,59 | +0,76 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 965,10 | +1,91 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 347,49 | -1,01 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,161 % | -0,102 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,500 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,403 % | -0,096 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1364 | +0,19 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 291,06 | -0,89 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 63,92 | -1,66 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 104 088,62 | -2,42 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Le taux d’épargne des ménages s’est élevé, selon l’INSEE, en France au premier trimestre 2025 à 18,8 % du revenu disponible brut (RDB), en hausse de 0,3 point par rapport au dernier trimestre 2024. Hors période Covid, il faut remonter au troisième trimestre 1981 pour constater un taux d’épargne plus élevé.
Le taux d’épargne des ménages n’a, en France, pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %). La succession de chocs — Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique (dissolution), retour de Donald Trump — explique en partie cette propension à l’épargne. Le faible niveau de confiance des ménages ne les incite pas à consommer. Le montant élevé du déficit public conduit, par ailleurs, les ménages à épargner par crainte d’une augmentation des prélèvements (effet Ricardo-Barro ou équivalence ricardienne).
La désinflation n’a pas modifié le comportement des Français, pas plus que la hausse de leurs revenus. Au premier trimestre 2025, leur pouvoir d’achat a augmenté de 0,3 % (+0,1 % par unité de consommation). Dans le même temps, les ménages ont réduit leur consommation de 0,2 %, entraînant une hausse du taux d’épargne. C’est l’épargne financière qui bénéficie de cette progression, passant de 9,3 % à 9,8 % du revenu disponible brut entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Il faut remonter à 1950 pour retrouver (hors période Covid) un taux d’épargne financière plus élevé (10,7 % au deuxième trimestre 1950).
Cette hausse spectaculaire de l’épargne financière s’explique également par les craintes des Français concernant leur pouvoir d’achat à la retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus ou de capital. Le vieillissement démographique joue en faveur de l’épargne. Ce phénomène est également observé en Allemagne, au Japon ou en Chine.
Une décrue significative du taux d’épargne ne pourra advenir qu’avec le retour de la confiance et d’une dynamique économique crédible. Mais le niveau de 2019 appartient, sans doute, déjà à l’histoire ancienne.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
L’encours de l’épargne financière des ménages s’élevait au quatrième trimestre 2024 à 6 356 milliards d’euros dont 3 856 milliards au titre des produits de taux et 2 420,1 milliards d’euros au titre des produits de fonds propres. Le numéraire et les dépôts à vue représentent 742,7 milliards d’euros, l’épargne réglementée 955,7 milliards d’euros, les livrets ordinaires et les comptes à terme 409,7 milliards d’euros et les fonds euros d’assurance vie – PER 1 551,6 milliards d’euros. L’encours des actions cotées est de 310,4 milliards d’euros, celui unités de compte des contrats d’assurance vie 6 PER est de 538 milliards d’euros.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
En 2024, l’épargne brute, c’est-à-dire la part de leurs revenus qui reste aux ménages après leurs dépenses de consommation, a atteint 343,4 milliards d’euros en 2024, contre 205,4 milliards d’euros. Les principaux placements financiers restent élevés comparés aux années passées.
En 2024, le flux net de placements des ménages s’établit, selon la Banque de France, à 112,8 milliards d’euros, après 112,3 milliards en 2023. Cette stabilité s’accompagne néanmoins d’un rééquilibrage de l’allocation entre les types de placement de taux qui profite à l’assurance vie en euros.
Les flux financiers trimestriels ont atteint, en moyenne 28,2 milliards d’euros en 2024, contre une moyenne de 26,2 milliards d’euros entre 2014 et 2024.
Les flux au profit des produits de taux ont atteint, en 2024, 73,1 milliards d’euros contre 66,2 milliards d’euros en 2023. Ils ont représenté, en 2024, 64,8 % des flux contre 59 % en 2023. Les produits de fonds propres ont bénéficié de flux de 36,5 milliards d’euros en 2024 et de 45,5 milliards d’euros en 2023.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Les données préliminaires (encore partielles) relatives aux principaux flux de placements financiers des ménages pour le premier trimestre 2025 indiquent une reprise de la collecte sur les dépôts à vue (+6,2 milliards d’euros après -0,7 milliard au quatrième trimestre), une décollecte sur les livrets d’épargne en lien avec la diminution des taux de rémunération, ainsi qu’une baisse des flux vers l’assurance vie et les droits à pension en euros. À l’inverse, les supports en unités de compte connaissent une réelle augmentation.
Les investisseurs oscillent entre espoirs et désillusions… D’un côté, ils ont accueilli favorablement la désescalade des droits de douane entre la Chine et les États-Unis, ainsi que l’amorce d’un dialogue entre Russes et Ukrainiens en Turquie. De l’autre, ils restent circonspects quant aux résultats des négociations, tant commerciales que militaires, actuellement en cours.
Sur le front de la guerre commerciale, la proposition américaine d’un relèvement à 30 % des droits sur les importations chinoises a été perçue comme un levier de négociation. L’accord trouvé entre Washington et Pékin a temporairement réduit les craintes d’une récession mondiale et a contribué à la forte progression des indices actions américains. Néanmoins, les investisseurs prennent conscience que Donald Trump, avec ses mesures protectionnistes, a profondément modifié les règles du commerce international. La taxe moyenne sur les importations aux États-Unis atteint son plus haut niveau depuis 1934, en dépit d’une trêve de 90 jours. Par ailleurs, beaucoup redoutent que les accords commerciaux nécessaires ne puissent être finalisés avant la date butoir du 9 juillet. Les États-Unis doivent en effet renégocier avec plus de 150 pays. Pour accélérer ce processus, Donald Trump n’hésite pas à souffler le chaud et le froid, en laissant entendre qu’il pourrait de nouveau relever les tarifs douaniers.
Le début des discussions entre Russes et Ukrainiens, sous l’œil attentif des Américains, en Turquie, constitue une première étape. Il souligne toutefois l’ampleur du chemin restant à parcourir avant un éventuel accord.
Dans ce contexte, les marchés actions ont progressé. Le CAC 40 a gagné plus de 1,5 % sur la semaine, tandis que la hausse a été plus marquée encore aux États-Unis. Le S&P 500 a progressé de plus de 5 % et le Nasdaq de près de 7 %. Le bitcoin, bénéficiant de la hausse des valeurs technologiques, dépasse désormais les 104 000 dollars.
La confiance des ménages américains au plus bas depuis juin 2022
Après trois années de montagnes russes tarifaires, le moral des consommateurs américains est en forte baisse. L’indice préliminaire de confiance, établi par l’université du Michigan, est tombé en mai à 50,8 points – son deuxième niveau le plus bas jamais enregistré, après celui de juin 2022 – contre 52,2 en avril. Le consensus anticipait pourtant une légère amélioration. Près de trois quarts des personnes interrogées mentionnent spontanément la question des droits de douane, y compris dans les rangs républicains. L’enquête a été menée essentiellement avant l’accord conclu avec la Chine. Les consommateurs anticipent une inflation moyenne de 4,6 % au cours des cinq à dix prochaines années, un niveau record depuis 1991.
Le Royaume-Uni, champion de la croissance au sein du G7
Depuis le Brexit, jamais le Royaume-Uni n’avait retrouvé la première place des économies du G7 en matière de croissance. Au premier trimestre 2025, il met un terme à cette disette avec une croissance de 0,7 % sur trois mois, contre 0,1 % au trimestre précédent, selon l’Office national des statistiques (ONS).
Cette performance s’explique « en grande partie par les services, bien que la production de biens ait également rebondi de manière significative après une période de ralentissement ». Les investissements des entreprises repartent à la hausse, et le commerce extérieur contribue positivement à la croissance.
Le deuxième trimestre devrait être moins dynamique, en raison des tensions commerciales mondiales, malgré l’accord signé avec les États-Unis. Sur l’ensemble de l’année 2025, le Royaume-Uni pourrait afficher une croissance autour de 1 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 16 mai 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 886,69 | +1,67 % % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 654,74 | +3,33 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 958,38 | +5,14 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 211,10 | +6,96 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 749,21 | +0,89 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 684,56 | +1,48 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 309,74 | +0,47 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 777,65 | +2,48 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 364,92 | +1,50 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,262 % | -0,003 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,580 % | +0,030 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,429 % | +0,071 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1133 | -2,07 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 184,22 | -7,31 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 65,39 | +2,17 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 104 026,84 | +1,00 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Investissements internationaux : la France malgré tout attractive
En 2024, malgré la crise politique survenue au mois de juin, la France est restée, selon le baromètre du cabinet EY, le pays européen le plus attractif en matière d’investissements internationaux.
L’an passé, le nombre de projets internationaux sur le sol européen a reculé, en raison notamment de la concurrence accrue des États-Unis. Ces derniers attirent les entreprises étrangères grâce au programme d’incitations fiscales connu sous le nom d’Inflation Reduction Act (IRA) mis en place par Joe Biden. Si la France a enregistré une baisse notable des investissements étrangers, elle est néanmoins parvenue à conserver la première place en Europe. En 2024, les décisions d’investissements internationaux sur son sol ont diminué de 14 %, avec 1 025 projets recensés. L’Allemagne a connu un recul de 17 % (607 projets), et le Royaume-Uni de 13 % (853 projets).
Les projets allemands en France ont chuté de 34 %. Les États-Unis, premier investisseur dans l’Hexagone, ont réduit leurs investissements de 12 %, tout comme la Chine (-11 %). L’image de la France, malgré les tensions politiques et les déséquilibres budgétaires, demeure globalement positive. À trois ans, 70 % des investisseurs interrogés considèrent que l’attractivité du pays s’améliorera ; un chiffre en baisse de 5 points sur un an.
La France conserve plusieurs atouts majeurs : sa position géographique centrale, son énergie décarbonée, et la qualité de ses infrastructures. Elle bénéficie également d’une bonne image dans des secteurs d’avenir comme la défense, le quantique et l’intelligence artificielle. Lors du sommet sur l’IA, un programme d’investissement de 109 milliards d’euros a été annoncé en février.
Concernant l’implantation d’usines, un quart des investissements internationaux en Europe en 2024 ont été réalisés en France (415 projets, dont 74 dans l’énergie). Toutefois, les investissements industriels portés par des capitaux étrangers ont reculé de 22 % par rapport à 2023, en raison notamment des difficultés rencontrées dans des secteurs comme la chimie et l’automobile.
Dans les faits, les projets menés par des investisseurs étrangers sont majoritairement des extensions ou des réaménagements d’installations existantes. Seuls 15 % des projets relèvent de créations ex nihilo. De plus, ces investissements génèrent peu d’emplois : 29 000 créations annoncées pour 2024, soit une baisse de 27 % par rapport à 2023. En moyenne, chaque projet d’investissement en France crée 30 emplois, contre 48 au Royaume-Uni et en Allemagne, et 125 en Espagne. Ce faible contenu en emplois s’explique notamment par le coût du travail et la complexité des règles sociales.
D’après Rexecode, en 2024, le coût horaire du travail en France dans l’industrie et les services s’élevait à 44,11 euros, contre 43,97 euros en Allemagne, 25,79 euros en Espagne et 16,70 euros en Pologne. Ces deux derniers pays ont enregistré une progression significative des projets d’investissements internationaux (+15 % pour l’Espagne, +13 % pour la Pologne).
La France reste en tête en Europe pour l’accueil de centres de R&D, même si le nombre de projets y a baissé de 15 %. En revanche, pour l’implantation des sièges sociaux, elle reste nettement devancée par le Royaume-Uni. Malgré le Brexit et les efforts des autorités françaises, la place financière de Paris ne parvient pas à concurrencer celle de Londres.
Si la France conserve sa première place en Europe en matière d’attractivité pour les investissements étrangers, ce leadership est désormais plus fragile. La baisse du nombre de projets, leur moindre intensité en emploi et la faible part des créations ex nihilo traduisent un essoufflement structurel. Plusieurs freins pèsent encore sur l’attractivité française : l’accès au foncier, le coût de l’énergie, le niveau de qualification moyen des actifs, et la faible robotisation des sites industriels. L’atonie de la croissance économique et de la consommation intérieure constitue également un sujet d’inquiétude. À l’heure où la compétition mondiale s’intensifie, notamment sous l’effet des stratégies offensives des États-Unis et des pays d’Europe centrale, la France doit impérativement lever les freins persistants : complexité administrative, coût du travail, faible productivité industrielle. Le pari d’une montée en gamme dans les secteurs d’avenir, comme l’intelligence artificielle, la défense ou l’aéronautique, ne pourra être gagné sans un effort en matière de formation, d’innovation et d’efficacité de l’action publique.
Donald Trump, avec le pacte commercial signé avec le Royaume-Uni, a suscité un petit vent d’optimisme sur les marchés financiers.
Ce premier accord témoigne de la volonté de Washington de sortir de la spirale des droits de douane, même si, dans les faits, les tarifs appliqués aux États-Unis resteront à des niveaux supérieurs à ceux en vigueur avant le retour de Donald Trump au pouvoir. Ce dernier s’est félicité que le Royaume-Uni s’ouvre davantage aux produits américains, pour plusieurs milliards de dollars. De son côté, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a évoqué un accord « extrêmement important », notamment pour l’industrie automobile. Les constructeurs britanniques sont en effet autorisés à exporter 100 000 voitures vers les États-Unis avec une taxe réduite à 10 %, contre un taux de 27,5 % auparavant. La taxe plancher de 10 % annoncée le 2 avril sur l’ensemble des marchandises reste toutefois en vigueur.
Le Royaume-Uni, l’un des rares pays à afficher une balance commerciale équilibrée avec les États-Unis, demeure un cas particulier en raison des liens historiques unissant les deux nations. Donald Trump entend par ailleurs éviter un rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, dont il reste un adversaire résolu. Il est, en effet, un fervent soutien du Brexit.
Autre signe encourageant : une réunion officielle entre représentants américains et chinois est prévue le samedi 10 mai. Il s’agit de la première rencontre depuis l’escalade tarifaire entre les deux pays. Donald Trump viserait à ramener les droits de douane de 145 % à 80 %. Plusieurs séances de travail seront nécessaires pour rapprocher les positions des deux premières puissances économiques mondiales.
La situation commerciale, en cette fin de printemps, reste contrastée. Les exportations totales chinoises ont augmenté de 8,1 % en avril sur un an, bien au-delà des prévisions des économistes. En revanche, celles à destination des États-Unis ont chuté de 21 % sur un an. Les entreprises chinoises ont redirigé leurs flux commerciaux vers d’autres marchés. Les exportations vers l’Inde et les dix pays de l’ASEAN ont progressé de plus de 20 %, tandis que celles vers l’Union européenne ont augmenté de 8 %. Les importations de biens américains en Chine, quant à elles, ont diminué de près de 14 %. Faute de produits de substitution, les importateurs américains continuent à acheter chinois, tout en s’acquittant des droits de douane.
En clôture, vendredi 9 mai, le CAC 40 a terminé à 7 743,75 points. Sur la semaine, il cède 0,34 %. À Francfort, le DAX a inscrit un nouveau record, avec un gain de près de 2 %. Les investisseurs anticipent par ailleurs une nouvelle baisse des taux directeurs de la part de la Banque centrale européenne. Les grands indices américains sont restés stables cette semaine. Les marchés demeurent prudents, dans l’attente de précisions sur le contenu des négociations américano-chinoises.
Le bitcoin a franchi, cette semaine, à nouveau la barre des 100 000 dollars. Son cours a été porté par l’accord commercial entre Washington et Londres, qui rassure les investisseurs sur les actifs risqués, comme les cryptomonnaies. Le bitcoin avait atteint son record historique à 109 000 dollars le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche. La chute des valeurs technologiques et des prises de bénéfice a provoqué un repli du bitcoin de près de 20 % en quelques semaines.
Le cours du pétrole a légèrement augmenté avec la signature de l’accord américano-britannique. En cas de multiplication d’accords commerciaux, le ralentissement de la croissance serait plus faible ce qui serait favorable à la demande de pétrole.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 9 mai 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 743,75 | -0,34 % % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 249,38 | -0,15 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 659,91 | -0,28 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 17 928,92 | -0,23 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 499,32 | +1,73 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 554,80 | -0,51 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 309,74 | +0,47 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 503,33 | +4,64 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 342,00 | +1,38 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,265 % | +0,018 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,550 % | +0,020 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,358 % | +0,042 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1265 | -0,99 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 339,85 | +0,58 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 63,58 | +3,45 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 102 779,95 | +6,52 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Les investisseurs ont choisi d’être optimistes en ce début de mois de mai. La publication des chiffres de l’emploi aux États-Unis les a rassurés. Le marché du travail ralentit outre-Atlantique, mais moins fortement que prévu.
Les créations d’emplois non agricoles pour le mois se sont établies à 177 000, en baisse par rapport au chiffre révisé de 185 000 en mars, selon les données du Bureau des statistiques du travail du Département du Travail publiées vendredi. Ce chiffre est supérieur aux attentes, les économistes anticipant seulement 138 000 créations d’emplois. En avril, le taux de chômage est resté stable à 4,2 % de la population active par rapport à mars. La croissance du salaire horaire moyen a augmenté de 0,2 % sur une base mensuelle, en dessous des 0,3 % enregistrés en mars. Les résultats de l’emploi devraient conforter la Réserve fédérale dans sa stratégie d’attentisme.
Les indices PMI d’activité en zone euro pour le mois d’avril avaient également rassuré les investisseurs vendredi 2 mai. La production manufacturière a augmenté au rythme le plus rapide en un peu plus de trois ans, tout en restant en zone de contraction, l’indicateur passant de 48,6 à 49 points. Les nouvelles commandes ont continué de diminuer, mais à un rythme moins soutenu qu’auparavant, la composante ressortant à 49,5 points, soit tout près de la stabilisation.
Le CAC 40 a gagné cette semaine près de 3 %, portant le gain depuis le 1er janvier à 4,7 %. L’indice allemand continue de progresser plus vite que son homologue français, avec une hausse de près de 4,5 % sur la semaine, portant sa progression à plus de 15 % depuis le début de l’année.
Sur le marché américain, les bons résultats trimestriels de Microsoft et Meta ont été positivement accueillis par les investisseurs. Ces derniers nourrissent des espoirs d’une éventuelle désescalade sur le front commercial. Le ministère chinois du Commerce a en effet déclaré être en train d’évaluer une offre de Washington en vue de négociations concernant les droits de douane imposés par Donald Trump. Les autorités chinoises ont néanmoins réaffirmé que Washington devrait supprimer tous les tarifs unilatéraux, affirmant que « si les États-Unis veulent discuter, ils doivent montrer leur sincérité et être prêts à corriger leurs mauvaises pratiques et à annuler ces surtaxes ».
Les investisseurs n’ont pas surinterprété le recul du PIB américain au premier trimestre, imputable à une forte croissance des importations, réalisées en anticipation du relèvement des tarifs douaniers. Les grands indices américains ont connu une semaine honorable, avec une progression autour de 3 %.
Les cours du pétrole ont baissé cette semaine. Le baril de Brent a perdu près de 8 % en cinq jours et s’échangeait, vendredi 2 mai, contre 61 dollars. Les prévisions de croissance de la production de l’Opep+ à compter du mois de juin ont pesé sur les cours. L’Arabie saoudite, membre le plus influent de l’Opep+, est passée d’un objectif de « stabilité du marché » à une véritable offensive sur les parts de marché, au moment où la demande pourrait être moins dynamique en raison du ralentissement de l’économie mondiale.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 2 mai 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 770,48 | +2,98 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 317,43 | +2,93 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 686,67 | +3,07 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 17 977,73 | +3,37 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 23 057,34 | +4,48 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 596,35 | +2,15 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 285,19 | +2,22 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 36 807,78 | +7,65 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 279,03 | -0,63 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,247 % | +0,060 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,530 % | +0,061 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,316 % | +0,049 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1322 | -0,07 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 235,30 | -3,51 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 61,35 | -7,95 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 357,93 | +3,40 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
En raison du Vendredi saint, cette semaine, les Bourses européennes et américaines n’ont été ouvertes que quatre jours. Les espoirs d’un accord entre l’Europe et les États-Unis sur les droits de douane ont conduit à une progression des indices « actions » sur le Vieux Continent. Sur la semaine, le CAC 40 a progressé de 2,55 % et le DAX allemand de plus de 4 %.
Si les craintes de ralentissement de l’économie mondiale sont justifiées, elles ne devraient pas déboucher sur une récession, selon le FMI. D’après sa directrice générale, Kristalina Georgieva, « les tensions commerciales sont comme une marmite qui bouillonne depuis longtemps et qui maintenant déborde ». À quelques jours de l’ouverture des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI), elle a porté un jugement sans concession sur les raisons de la guerre commerciale actuelle. Elle a ainsi souligné que « dans une large mesure, ce que nous constatons aujourd’hui est le résultat d’une érosion de la confiance dans le système international et entre les pays ». Elle a admis que, si « la mondialisation a permis de sortir de la pauvreté des millions de personnes, tout le monde n’en a pas bénéficié ». Elle a ajouté que « nombreux sont ceux qui imputent au système économique international la responsabilité de l’injustice perçue dans leurs vies ».
Elle a condamné le recours aux barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (réglementation sanitaire, environnementale…) qui vident de sa substance le système multilatéral, lequel n’a pas réussi à offrir des conditions de concurrence équitables. Elle estime que la non-correction des déséquilibres commerciaux a conduit à une impasse. Logiquement, les excédents commerciaux auraient dû provoquer l’appréciation des monnaies des pays concernés et une augmentation de leur demande interne. Or, cela n’a pas été le cas.
Pour le FMI, la Chine doit stimuler sa consommation privée, limiter l’essor excessif de son industrie et favoriser une baisse de l’épargne de précaution des ménages. L’Union européenne, quant à elle, doit améliorer sa compétitivité et approfondir le marché unique. « L’Europe a besoin d’une union bancaire, d’une union des marchés de capitaux et de moins de restrictions au commerce intérieur des services. » Pour le FMI, les États-Unis doivent réduire considérablement le déficit budgétaire fédéral par des réformes du côté des dépenses. Le déficit de la balance courante serait alors moins élevé.
L’once d’or a encore battu des records cette semaine et a dépassé 3300 dollars. Depuis le 1er janvier, le cours a gagné plus de 25 %.et sur un an la hausse atteint près de 40 %. Les prévisions sur l’évolution des cours sont de plus en plus difficiles à réaliser. Certains experts estiment possible un cours à plus de 3600 dollars dans les prochains semaines, voire 4000 dollars. D’autres estiment que la conclusion d’accords pour les droits de douane mettrait un terme à l’envolée du métal précieux. De même, un cessez le feu en Ukraine pourrait provoquer une baisse de l’once d’or.
La Banque centrale européenne a réalisé, jeudi 17 avril, sa septième baisse de taux directeurs depuis le début de son cycle d’assouplissement monétaire au mois de juin dernier. Le taux de dépôt a été ainsi ramené de 2,5 % à 2,25 %. Cette décision était anticipée après l’annonce par Donald Trump, le 2 avril, de relever les droits de douane américains. Malgré le revirement du président américain sur les surtaxes « réciproques », diminuées à un seuil plancher de 10 % pour tous les pays sauf la Chine (le taux y est de 145 % pour la majeure partie des importations en provenance de ce pays.
La poursuite de la baisse des taux directeurs constitue une réponse face à la menace de nouveau ralentissement de croissance qui menace la zone euro avec la mise en œuvre de politiques protectionnistes par le Président américain. Le communiqué de la BCE souligne que « les perspectives de croissance se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales. L’incertitude accrue devrait affaiblir la confiance des ménages et des entreprises, tandis que les réactions négatives et volatiles des marchés aux tensions commerciales devraient entraîner un durcissement des conditions de financement. Ces facteurs pourraient par ailleurs peser sur les perspectives économiques de la zone euro ». Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, a souligné que les perturbations croissantes du commerce mondial ont accru l’incertitude concernant l’inflation. Des facteurs jouent à la baisse -ralentissement de l’économie mondiale, baisse des prix des importations chinoises pour gagner des parts de marché, appréciation de l’euro – mais d’autres jouent à la hausse – fragmentation des chaînes d’approvisionnement, augmentation des dépenses publiques en matière de défense et d’infrastructures.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17/18 avril 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 285,86 | +2,55 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 39 142,23 | -2,66 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 282,70 | -1,50 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 16 286,45 | -2,62 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 205,86 | +4,11 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 275,66 | +3,91 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 935,34 | +3,09 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 34 730,28 | +4,13 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 280,34 | +4,29 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,239 % | -0,111 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,467 % | -0,100 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,329 % | -0,223 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1371 | +3,75 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 324,89 | +11,52 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 67,89 | +4,96 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 85 064,63 | +1,63 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Suspension des droits de douane majorés pendant une période de 90 jours réservée à la négociation : les nerfs des investisseurs sont mis à rude épreuve depuis le 2 avril dernier. Si la suspension des majorations a été appréciée, la poursuite de la guerre commerciale avec la Chine et le haut niveau d’incertitude pour la suite pèsent évidemment sur les valeurs « actions ». Le passage des droits à 10 % pour toutes les importations américaines, qui ne devrait pas être remis en cause, reste une mauvaise nouvelle pour les échanges.
La Bourse de Paris a connu le repli le plus important en Europe cette semaine. L’indice CAC 40 a, en effet, reculé de près de 4 %, quand le DAX allemand n’a perdu que 1,5 %. Les valeurs du luxe, de la finance et de l’automobile ont été les plus touchées. Aux États-Unis, le moratoire du président américain a été suivi d’un rebond impressionnant des indices actions. Le Nasdaq a progressé de plus de 7 % sur la semaine et le S&P 500 de près de 6 %. Le président américain, ayant invité à acheter des actions avant sa déclaration du 9 avril relative aux droits de douane, est suspecté d’être à l’origine d’un délit d’initié. Les démocrates au Congrès ont demandé, sur ce sujet, la création d’une commission d’enquête.
La spirale protectionniste s’emballe entre les Etats-Unis et la Chine
La spirale protectionniste bat son plein avec un bras de fer inédit entre les États-Unis et la Chine. Vendredi 11 avril, la Chine a décidé d’appliquer des droits de douane de 125 % sur les importations américaines, en réaction aux droits de 145 % institués par Donald Trump. Ces taux sont synonymes d’un quasi-embargo mutuel. Les Chinois n’entendent pas négocier sous la pression et la menace américaines. Ils estiment que l’économie américaine ne peut pas se passer de leurs importations. Celle-ci peut compter sur des stocks constitués en janvier et février, mais ceux-ci ne couvrent pas les besoins des entreprises au-delà du mois de mai.
Les autorités chinoises envisagent de réduire leurs exportations de métaux rares vers les États-Unis. Cette limitation risquerait néanmoins de peser sur les recettes d’exportation et d’inciter les Américains à se tourner vers d’autres fournisseurs. Vendredi 11 avril, le ministère du Commerce chinois a indiqué que les taux des droits de douane ne devraient plus évoluer : « étant donné qu’il n’y a plus aucune possibilité d’acceptation du marché pour les produits américains exportés vers la Chine aux niveaux tarifaires actuels, si la partie américaine continue par la suite à imposer des droits de douane sur les produits chinois exportés vers les États-Unis, la partie chinoise n’y prêtera aucune attention ». Les États-Unis pourraient eux aussi décider d’en rester là, pensent certains experts, leur surtaxe de 145 % sur les biens chinois étant supérieure à celle imposée par Pékin.
Le moral des consommateurs en berne aux États-Unis
Sur le plan économique, aux États-Unis, la dernière enquête de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs, réalisée entre le 25 mars et le 8 avril, c’est-à-dire avant le revirement de Donald Trump sur les droits de douane, a confirmé que les ménages restent préoccupés par la guerre tarifaire engagée par leur président. Leur moral est tombé à son plus bas niveau depuis juin 2022, à 50,8 points — trois points de moins qu’anticipé —, tandis que les attentes en matière d’inflation à court et à long terme ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs décennies. Les ménages s’attendent à ce que les prix augmentent à un rythme annuel de 6,7 % sur les douze prochains mois (contre 5 % auparavant), soit le niveau le plus élevé enregistré depuis novembre 1981. À l’horizon de 5 à 10 ans, les anticipations montent à 4,4 %.
La « remontada » de l’euro
En fin de semaine, le dollar s’échangeait contre 1,13 euro. La devise européenne est à son plus haut niveau depuis février 2022, c’est-à-dire depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur une semaine, elle a gagné 5 % face au dollar. Depuis le début de l’année, l’euro a repris 10 % par rapport à la monnaie américaine.Cette semaine, l’euro a été porté par plusieurs facteurs. La conclusion d’un accord de coalition en Allemagne, mercredi 9 avril, met fin à une incertitude politique européenne. Ce pacte augure des mesures de relance pour l’économie allemande, en perte de vitesse depuis de nombreuses années. La hausse de l’euro est avant tout la conséquence de la dépréciation du dollar qui a reculé de 8,5 % vis-à-vis des principales monnaies depuis le début de l’année. Le billet vert est affecté par la guerre commerciale et notamment par la montée aux extrêmes avec la Chine. La hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’État américaines — le dix ans atteignant 4,5 % en fin de semaine — n’a pas suffi à enrayer la glissade du dollar.
Logiquement, quand les taux obligataires d’un pays augmentent, la devise de ce même pays s’apprécie : la rémunération augmente, ce qui incite normalement les investisseurs à placer leur argent et donc à « acheter » la devise. Mais ces derniers, compte tenu du contexte économique et politique des États-Unis, se détournent des actifs financiers américains. Ils privilégient les placements dans d’autres devises : le franc suisse, le yen et l’euro. Le dollar perd ainsi de son attrait, avec une érosion de son statut de « valeur refuge ». Les investisseurs perçoivent des risques de récession et d’inflation aux États-Unis. Ils vendent en conséquence des actifs américains pour redéployer leurs fonds vers des titres d’autres pays. Les États-Unis ont néanmoins un réel besoin de capitaux étrangers pour financer leurs imposants déficits publics et extérieurs. Cette dépendance peut peser sur les choix de Donald Trump. L’appréciation de l’euro renchérit le prix des exportations et diminue celui des importations. Pour la France, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 11 avril 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 104,80 | -3,86 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 40 212,71 | +5,08 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 363,36 | +5 ;75 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 16 724,46 | +7,15 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 368,53 | -1,48 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 964,18 | -0,79 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 20 368,53 | -1,46 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 585,58 | -5,76 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 238,23 | -3,29 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,350 % | +0,018 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,567 % | +0,004 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,552 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1286 | +5,05 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 234,15 | +3,86 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 64,03 | -3,72 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 82 263,80 | -2,46 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
La spirale maléfique du protectionnisme semble bel et bien enclenchée.
Jusqu’au dernier moment, les investisseurs pensaient que Donald Trump bluffait, et que ses menaces de relèvement des droits de douane visaient avant tout à obtenir des concessions de la part de ses partenaires. Or, ils ont découvert un tout autre scénario. Lors de sa conférence de presse du 2 avril dernier, Donald Trump a renvoyé ad patres quatre-vingts ans de libéralisation des échanges commerciaux. Les investisseurs ont été surpris par l’ampleur des droits de douane imposés au reste du monde.
En outre, la réponse de la Chine, avec des mesures de rétorsion de grande ampleur, semble indiquer qu’une spirale protectionniste est bel et bien en train de se mettre en place, synonyme de baisse des échanges mondiaux et, par conséquent, de ralentissement de la croissance. Les investisseurs jugent désormais plausible une récession mondiale, ou du moins une récession aux États-Unis.
Les autorités chinoises ont déclaré vendredi 4 avril qu’elles imposeraient, à compter du 10 avril, des droits de douane de 34 % sur les produits américains, en réaction à ceux que les États-Unis appliqueront aux produits chinois dès le 9 avril. Compte tenu de l’accumulation des taxes, les produits chinois pourraient être taxés à hauteur de 54 % aux États-Unis. Les produits en provenance de l’Union européenne s’en sortent pour l’instant mieux, avec un taux moyen de 20 %, même si certains articles sont frappés d’un droit de 25 %. Par ailleurs, la Chine a annoncé qu’elle saisirait l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a déclaré mettre en place des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, tels que le gadolinium — utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique — et l’yttrium, présent dans l’électronique grand public.
L’Union européenne a de son côté averti qu’une réponse forte serait apportée, avec à la clé des mesures ciblant les entreprises technologiques américaines et une possible limitation des investissements en direction des États-Unis. Le Canada a également réagi en imposant des droits de 25 % sur les véhicules fabriqués aux États-Unis.
Le CAC 40 a chuté de 4 % le vendredi 4 avril, portant son recul hebdomadaire à 7,40 %. Il a terminé à 7 274 points. Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus souffert : Société Générale a perdu plus de 10 %. Des industriels comme ArcelorMittal, Saint-Gobain ou Stellantis ont également enregistré des baisses significatives, en raison de l’importance de leurs exportations vers les États-Unis. Le DAX allemand a lui aussi connu une semaine difficile, avec un recul supérieur à 8 %.
Outre-Atlantique, la correction est encore plus sévère. Les valeurs technologiques, particulièrement exposées en raison de leur dépendance aux importations asiatiques, sont sous pression. Elles sont également susceptibles de faire l’objet de mesures de rétorsion, notamment de la part de l’Europe. Le Nasdaq a reculé de près de 9 % sur la semaine, et de plus de 18 % depuis le 1er janvier. Le S&P 500 a perdu 8,66 % sur la semaine, et le Dow Jones 7,13 %. La capitalisation du S&P 500 a fondu de 5 400 milliards de dollars au cours des séances des 3 et 4 avril. Les trois grands indices de la Bourse de New York ont ainsi enregistré, jeudi et vendredi, leur plus forte baisse en deux jours depuis la pandémie de Covid-19.
Dans ce contexte, les bons chiffres de l’emploi sont passés inaperçus, éclipsés par la tempête provoquée par le relèvement des droits de douane. En mars, l’économie américaine a créé 228 000 emplois, selon les données publiées vendredi par le ministère du Travail. Les analystes tablaient sur environ 140 000 créations. Donald Trump s’est attribué ce résultat, estimant qu’il est la conséquence directe de sa politique économique.
Face aux tensions mondiales, les taux des obligations souveraines — valeurs refuge traditionnelles — sont en baisse. Le taux de l’obligation d’État américaine à 10 ans est repassé sous la barre des 4 %. L’or, autre valeur refuge, a battu de nouveaux records au cours de la semaine, atteignant jusqu’à 3 168 dollars l’once.
Avec des perspectives de ralentissement de la croissance mondiale, le prix du pétrole est également en forte baisse : le baril de Brent a reculé de 10 % sur la semaine, descendant sous la barre des 65 dollars.
Sur les trois premiers mois de l’année, le CAC 40 a gagné plus de 5 %. Le gain avait atteint, au cours du mois de février, plus de 8 %. Depuis, l’accélération de la guerre commerciale a conduit à une érosion de l’indice parisien comme ceux des grandes places européennes. En mars, le CAC 40 a perdu près de 5 %. Le Daxx allemand a néanmoins progressé plus vite sur le premier trimestre que le CAC, près de 11 % malgré un recul de 4,61 % en mars. L’Eurostoxx 50 fait également mieux que le CAC 40 avec un gain de 7,82 % sur trois mois. Il s’est déprécié de 5,24 % en mars. Les indices américains sont en nette baisse sur l’ensemble du premier trimestre. Le Nasdaq a ainsi diminué sur trois mois de plus de 10 %, le S&P 500 de 4,5 % et le Dow Jones de 0,92 %. Les valeurs technologiques sont contestées après avoir connu une forte croissance à la fin de l’année 2024.
Les indices américains ont fortement reculé du fait de la montée des incertitudes commerciales. Après avoir battu des records dans la foulée du retour au pouvoir de Donald Trump, les indices subissent une correction qui, si elle continue, pourrait porter atteinte au moral des ménages.
Dans un contexte économique et géopolitique d’une rare complexité, l’or se négocie à des niveaux sans précédent. L’once d’or s’échangeait le 31 mars contre plus de 3 100 dollars. Il a gagné en trois mois près de 20 %. Sur un an, la hausse atteint plus de 40 %. L’or valeur refuge par excellence profite des craintes inflationnistes, des menaces de ralentissement de l’économie américaines, des tensions commerciales et des incertitudes internationales en Ukraine comme au Proche-Orient.
Les taux des obligations souveraines européennes ont fortement augmenté au cours du premier trimestre en lien avec les annonces d’augmentation de l’effort de défense. La suppression du frein budgétaire allemand a été compris comme un signal d’augmentation de la dette publique en Europe. La hausse des taux européens s’est accompagnée d’une appréciation logique de l’euro.
Le cours du pétrole est resté sur le premier trimestre stable mais a enregistré une augmentation de près de 5 % au cours d mois de mars en lien avec les menaces de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran prononcées par Donald Trump.
Le bitcoin après avoir atteint plus de 100 000 dollars dans les jours qui ont suivi la nomination de Donald Trump à la présidence est en recul de plus de 10 % sur le trimestre. Porté en janvier par les annonces de déréglementation des cryptoactifs, il est depuis pénalisé par le recul des valeurs technologiques et pas des prises de bénéfices.
Confiante dans le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix. Mercredi, elle scrutera avec attention l’annonce concernant les droits de douane américains. Ces tensions commerciales font en effet planer une grande incertitude sur la poursuite de l’assouplissement monétaire de la BCE.
La banque centrale a évalué à 0,3 point de PIB l’impact récessif sur la zone euro des hausses potentielles de droits de douane américains, un taux qui monterait à 0,5 point en cas de riposte de l’Union eurpéene Dans ce contexte économique devenu complexe et instable, la BCE pourrait décider lors de sa prochaine réunion de réduire pour la septième fois depuis le mois de juin 2024, ses taux directeurs. Un tel scénario serait conforté par les statistiques rassurantes sur l’inflation.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 4 avril 2025 | Évolution ur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 274,95 | -7,80 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 38 314,86 | -7,13 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 074,08 | -8,66 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 15 587,79 | -8,99 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 641,72 | -8,08 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 054,98 | -6,97 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 878,31 | -8,20 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 780,58 | -10,59 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 342,01 | -0,83 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,332 % | -0,102 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,563 % | -0,206 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,951 % | -0,576 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,093 | +1,95 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 022,98 | +0,16 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 65,40 | -10,44 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 83 338,65 | -1,56 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
En 2024, les encours gérés, en France, selon les principes de l’investissement responsable ont atteint 2 701 milliards d’euros. Ils ont enregistré une croissance de +15,2 % à périmètre constant, contre +5,8 % en 2023 et +6,9 % en 2022.
Ces encours relèvent des classifications Article 8 ou Article 9 du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Le règlement SFDR agit comme le socle normatif de cette évolution. Il distingue deux catégories : les produits Article 8, qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, et les produits Article 9, plus exigeants, dont l’objectif principal est l’investissement durable.
Les encours Article 8 représentent 2 603 milliards d’euros (+15,9 %) et les Article 9 atteignent 98 milliards d’euros (+7,4 %). Cette répartition souligne la montée en puissance des produits à visée de durabilité, même si la catégorie Article 9 reste plus restreinte, en partie en raison des contraintes réglementaires accrues et du recentrage de nombreux fonds vers le statut Article 8.
Les encours « investissement responsable » des fonds domiciliés en France représentent 1 283 milliards d’euros d’encours. Ils ont progressé de +14,1 % en 2024, soit bien plus que l’ensemble des fonds de droit français (+9,8 %). Désormais, 61 % de ces fonds sont classés Article 8 ou 9. La pénétration est particulièrement élevée pour les OPCVM (81 %), tandis que les FIA (fonds d’investissement alternatifs) restent en retrait (44 %).
L’investissement responsable demeure aujourd’hui majoritairement une affaire d’institutionnels, qui détiennent 73 % des encours. Ces derniers, par leur horizon long et leur besoin de gestion des risques systémiques, sont naturellement enclins à intégrer des critères de durabilité. La part des particuliers (soit 27 %) n’est néanmoins pas négligeable notamment grâce à l’essor de l’épargne salariale, de l’épargne retraite, et à la diffusion des labels qui facilitent la lisibilité des produits. Pour les seuls fonds IR domiciliés en France, 43 % des encours sont détenus par des investisseurs particuliers.
Avec 5 000 milliards d’euros d’encours gérés (tous types confondus), la France demeure le premier pays de l’Union européenne en matière de gestion d’actifs. Elle s’impose également comme un leader européen de l’investissement responsable, tant par la taille de son marché IR que par la structuration de son écosystème (labels, régulation, engagement des acteurs).
Sur les trois premiers mois de l’année, le CAC 40 a gagné plus de 5 %. Le gain a atteint au cours du mois de février plus de 8 %. L’accélération de la guerre commerciale a conduit à une érosion de l’indice parisien comme ceux des grandes places européennes. En mars, le CAC 40 a perdu près de 5 %
Le Daxx allemand a néanmoins progressé plus vite sur le premier trimestre que le CAC, près de 11 % malgré un recul de 4,61 % en mars. L’Eurostoxx 50 fait également mieux que le CAC 40 avec un gain de 7,82 % sur trois mois. Il s’est déprécié de 5,24 % en mars. Les indices américains sont en nette baisse sur l’ensemble du premier trimestre. Le Nasdaq a ainsi diminué sur trois mois de plus de 10 %, le S&P 500 de 4,5 % et le Dow Jones de 0,92 %. Les valeurs technologiques sont contestées après avoir connu une forte croissance à la fin de l’année 2024.
Les indices américains ont fortement reculé du fait de la montée des incertitudes commerciales. Après avoir battu des records dans la foulée de le retour au pouvoir de Donald Trump, les indices subissent une correction qui si elle continue pourrait porter atteinte au moral des ménages.
Dans un contexte économique et géopolitique d’une rare complexité, l’or se négocie à des niveaux sans précédent. L’once d’or s’échangeait le 31 mars contre plus de 3100 dollars. Il a gagné en trois mois près de 20 %. Sur un an, la hausse atteint plus de 40 %. L’or valeur refuge par excellence profite des craintes inflationnistes, des menaces de ralentissement de l’économie américaines, des tensions commerciales et des incertitudes internationales en Ukraine comme au Proche Orient.
Les taux des obligations souveraines européennes ont fortement augmenté au cours du premier trimestre en lien avec les annonces d’augmentation de l’effort de défense. La suppression du frein budgétaire allemand a été compris comme un signal d’augmentation de la dette publique en Europe. La hausse des taux européens s’est accompagnée d’une appréciation logique de l’euro.
Le cours du pétrole est resté sur le premier trimestre stable mais avec une augmentation de près de 5 % au cours d mois de mars en lien avec les menaces de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran prononcées par Donald Trump.
Le bitcoin après avoir atteint plus de 100 000 dollars dans les jours qui ont suivi la nomination de Donald Trump à la présidence est en recul de plus de 10 sur le trimestre. Il a été porté en janvier par les annonces de déréglementation des cryptoactifs. Il est depuis pénalisé par le recul des valeurs technologiques et pas des prises de bénéfices.
Après six semaines de hausse consécutive, le CAC 40 a marqué une pause cette semaine en abandonnant un peu moins de 0,3 %. Il est ainsi resté à quelques points de son record du mai dernier à 8 259,19 points. Les autres indices européens ont été également en légère baisse cette semaine. Les indices américains ont fléchi plus sévèrement en lien avec les anticipations d’inflation et les incertitudes liées à la politique économique de Donald Trump.
L’activité dans la zone euro est toujours atone. L’indice composite PMI s’est maintenu à 50,2, juste au-dessus du seuil de 50 qui sépare l’expansion de la contraction. Les investisseurs prévoyaient une valeur de 50,5. Le recul de l’activité s’est arrêté pour l’industrie mais les services sont désormais à la peine. Les élections en Allemagne laissent augurer un plan de relance mais les incertitudes demeurent importantes en France avec une crise politique latente et les conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Cette semaine, les anticipations d’inflation des consommateurs américains ont été confirmées à 4,3 % pour celles à un an, soit un point de plus qu’en janvier, mais relevées à 3,5% pour celles à 5-10 ans, ce qui est deux dixièmes de plus qu’en estimation flash. Le moral des ménages est, aux Etats-Unis, en baisse avec un indice qui revient à 64,7 points, contre 67,8 pour le consensus et 71,7 le mois dernier. Les ventes de logements existants ont diminué en janvier pour la première fois depuis septembre, en raison des taux hypothécaires et des prix élevés ainsi qu’à une offre limitée d’annonces. L’indicateur d’activité PMI américain s’est maintenu de peu en croissance, à 50,4, en février, soit le rythme d’expansion le plus lent depuis septembre 2023. Il a été tiré vers le bas par la contraction surprise des services (49,7).
Les négociation russo-américaines concernant l’avenir de l’Ukraine n’ont pas provoqué de détente sur le marché de l’or, l’once se rapprochant de la barre symbolique des 3000 dollars. Les tensions entre les Etats européens et les Etats-Unis ainsi que les dernières annonces de Donald Trump concernant les droits de douane. Ont favorisé la hausse du cours de l’or.
Les prochains jours seront marqués par la constitution d’une nouvelle coalition en Allemagne après les élections législatives du 23 février, par le début du conclave sur la retraite en France.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 21 février 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 8 154,51 | -0,29 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 428,02 | -2,49 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 013,13 | -1,55 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 524,01 | -2,49 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 22 264,29 | -0,97 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 659,37 | -0,84 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 474,85 | -0,40 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 776,94 | +0,06 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 379,11 | +1,84 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,217 % | +0,090 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,465 % | +0,034 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,439 % | -0,014 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0464 | +0,84 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 940,65 | +1,35 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,98 | +0,44 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 049,12 | +1,22 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
La semaine a été marquée par les décisions commerciales de Donald Trump, application des majorations des droits de douane à l’encontre du Mexique et du Canada suivi quelques heures plus tard par leur suspension. Les résultats de l’emploi américain en janvier et les anticipations d’inflation dans ce pays ont animé les marchés en fin de semaine.
Le CAC 40 a pour la première fois depuis le mois de juin dernier franchi la barre des 8000 points jeudi 6 février mais sans pouvoir se maintenir au-dessus. L’indice parisien a souffert vendredi 7 février du recul de 3,5 % la cote de l’Oréal après la publication de ventes inférieures aux prévisions au quatrième trimestre, en raison de la faiblesse persistante du marché chinois de la beauté et d’un ralentissement de la demande aux Etats-Unis. Les indices américains ont reculé pour la deuxième semaine consécutive.
Le moral des consommateurs américains s’est affaissé en ce début de mois de février, atteignant un plancher de sept mois, à cause d’une hausse des prévisions d’inflation à court terme en raison des craintes générées par la politique douanière de Donald Trump. Selon l’Université du Michigan, l’indice préliminaire du sentiment a reculé de 3,3 points pour atteindre 67,8. Un résultat inférieur à toutes les prévisions des économistes interrogés par Bloomberg. Les consommateurs s’attendent à ce que les prix progressent à un rythme annuel de 4,3% au cours des douze prochains mois, un point de pourcentage de plus que prévu et qu’en janvier.
En janvier, les Etats-Unis ont créé 143 000 emplois non agricoles, un résultat inférieur aux 175 000 attendus par le consensus Bloomberg. Le Bureau of Labor of Statistics a précisé que les incendies qui ont ravagé une partie de Los Angeles et les conditions météo très froides dans certaines régions n’ont eu « aucun effet perceptible » sur la statistique. Les chiffres de novembre et décembre ont été revus à la hausse, de 100 000 emplois au total. En janvier, la croissance du salaire horaire moyen américain s’est accélérée à 4,1 % sur un an, après 3,9 % en décembre quand les marchés misaient sur un tassement à 3,8%. Le taux de chômage a diminué à 4 % de la population active, quand une stagnation à 4,1 % était anticipée.
Les résultats de l’emploi américain confortent la position prudente de la banque centrale qui souhaite attendre de voir les effets de la politique de Donald Trump avant de se fixer un nouveau cap en matière de taux. Les investisseurs ne s’attendent pas à ce que la banque centrale modifie ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion en mars, ni même en mai, cependant une baisse reste anticipée pour le mois de juin,
Cette semaine, l’or était orienté à la hausse quand le bitcoin se tassait. Le pétrole a légèrement reculé tout comme l’euro face au dollar.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 7 février 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 973,03 | +0,29 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 303,40 | -0,40 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 025,99 | -0,24 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 523,40 | -0,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 762,81 | +0,24 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 700,53 | +0,25 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 325,40 | +0,73 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 787,02 | -0,59 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 303,67 | +2,51 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,091 % | -0,112 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,361 % | -0,096 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,492 % | -0,20 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0332 | -0,99 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 863,15 | +3,40 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,75 | -2,72 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 98 245,89 | -4,37 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Janvier ne fut pas avares de nouvelles économiques et financières. Les machés ont salué le volontarisme de Donald Trump tout en atténuant leur optimisme dans les derniers jours qui ont été également marqués par la rivalité technologique sino-américaine Les résultats de la croissance ont confirmé que les Etats-Unis faisaient toujours bande à part au sein des grands pays occidentaux, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étant en plein marasme. L’inflation ne baisse plus mais reste à des niveaux acceptables. Dans ce contexte, la FED a temporisé en optant pour le statu quo en matière de taux directeurs quand la BCE a poursuivi ses baisses de 0,25 point.
A Paris, comme à Wall Street, les grands indices boursiers ont réalisé d belles performances en janvier. Pour le Cac 40, il est synonyme de sixième meilleur mois de janvier depuis sa création, grâce à un gain de 7,72 %, le rapprochant des 8 000 points. Les investisseurs ont digéré la motion de censure du mois de décembre et ne s’inquiète pas pour le moment d’une seconde en janvier. Malgré tout, les performances du CAC40 reste en-deçà des autres grands indices internationaux. Le Daxx allemand a gagné plus de 8,5 % en janvier ce qui porte la hausse à près de 28,5 % sur un an, contre moins de 4 % pour le CAC 40.
Malgré le trouble jeté par les annonces de DeepSeek, la startup chinoise qui entend commercialiser un robot conversationnel pouvant rivaliser à moindres coûts avec ChatGPT, les indices américains ont encore battu des records en janvier. Le S&P500 a progressé en janvier de plus de 3 %. Le gain du Nasdaq a été plus faible (+1,7 %). Ces deux indices sont en recul sur la dernière semaine de janvier. Le Dow Jones de son côté, moins touché par la baisse des valeurs technologiques a gagné près de 5 %.
A la fin du mois de janvier, la progression des indices s’est ralenti avec la montée des inquiétudes concernant la guerre commerciale de Donald Trump qui commence dès le 1er février avec l’imposition des droits de douane de 25% sur les produits en provenance de ses deux voisins les plus proches, le Canada et le Mexique. Ses droits sont institués non seulement pour limiter les importations en provenance de ces pays mais aussi pour les sanctionner de leur inaction supposée face à l’immigration illégale. Le risque sous-jacent de cette politique est l’augmentation de l’inflation. En décembre, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré à 2,6 % en rythme annuel, selon les données du département du Commerce, contre 2,4 % en novembre. La composante sous-jacente « core PCE » s’est maintenue à 2,8 % sur un an, comme en novembre conformément aux attentes.
La FED temporise
Mercredi 29 janvier, la Réserve fédérale américaine a décidé de ne pas modifier ses taux après avoir communiqué sur son intention de faire une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en début d’année. Entre septembre et décembre derniers, elle avait abaissé son taux directeur de 5,5 % à 4,5 %. La décision de la Fed était attendue, car elle intervient après la prise de fonction de Donald Trump et après la chute des marchés, dans la foulée de l’annonce de la start-up chinoise DeepSeek concernant la commercialisation d’un robot conversationnel.
Jerome Powell, lors de la conférence de presse, a confirmé la nécessité pour la Fed de prendre la mesure de la situation économique, tout particulièrement en matière d’inflation. Aux États-Unis, l’inflation est ressortie à 2,9 % sur un an en décembre, bien au-delà des 2 % ciblés par la Banque centrale, même si l’inflation « cœur », l’indicateur privilégié de la Fed, est plus proche de l’objectif. La croissance économique américaine, malgré des taux élevés, reste dynamique. Dans ce contexte, la Fed choisit la prudence, d’autant que les incertitudes liées à la politique commerciale de Donald Trump sont importantes. L’instauration de droits de douane aurait des effets inflationnistes non négligeables. Jerome Powell a mentionné n’avoir eu aucun contact avec le Président depuis son investiture et s‘est gardé de tout commentaire sur la politique du nouveau chef d’État. Ce dernier a, en revanche, condamné la décision de la Fed de ne pas abaisser ses taux. Il a déclaré qu’il connaissait les taux d’intérêt « bien mieux que la Fed, et certainement bien mieux que celui qui est le premier responsable de ces décisions ».
La BCE poursuit sa baisse des taux
A la différence de la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire le 30 janvier ses taux directeurs. Son taux de référence, le taux de dépôt, est ainsi passé de 3 % à 2,75 %. Il s’agit de sa cinquième baisse depuis juin et la quatrième consécutive. A partir du 5 février, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront ramenés à respectivement 2,75 %, 2,90 % et 3,15 %. Cette décision ne constitue en rien une surprise. Lors de la dernière réunion de politique monétaire, la Présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, avait estimé que le loyer de l’argent était encore en territoire restrictif et qu’il freinait l’économie plus qu’il n’était nécessaire.
Malgré la légère progression de l’inflation en zone euro au dernier trimestre de 2024, les banquiers centraux des différents des Etats membres sont convaincus que l’objectif des 2 % d’inflation sera atteint cette année. Le taux d’inflation était en décembre, à 2,4 %, après 2,2 % en novembre et 2 % en octobre pour la zone euro. La faible croissance au sein de la zone euro incite la BCE à desserrer la contrainte monétaire. Le PIB a reculé en France et en Allemagne au dernier trimestre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 31 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 950,17 | +0,13 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 544,66 | +0,40 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 040,53 | -0,52 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 627,44 | -1,58 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 711,43 | +1,52 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 673,96 | +2,02 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 286,87 | +1,07 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 572,49 | +1,40 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 250,60 | +0,25 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,203 % | -0,101 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,457 % | -0,087 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,512 % | -0,102 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0421 | -0,28 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 807,35 | +2,29 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,80 | -2,13 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 101 572,488 | -2,96 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Dès son investiture, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets concernant essentiellement l’immigration, le climat, la justice et l’administration. En revanche, il s’est abstenu de modifier les droits de douane tout en soulignant qu’il ne renonçait pas à les augmenter. Cette relative temporisation a rassuré les investisseurs et favorisé les valeurs actions.
Come-back du CAC 40
Après avoir souffert durant tout le second semestre 2024, le CAC 40 connaît un rebond depuis le début de l’année. Il a ainsi enregistré sa troisième semaine de hausse consécutive depuis le 1er janvier. L’indice a aligné neuf séances consécutives de progression, sa plus longue séquence positive depuis celle du 8 au 20 juillet 2015. Il a frôlé la barre des 8 000 points vendredi 24 janvier. Sur la semaine, le CAC 40 gagne plus de 2,5 % et porte son avance à plus de 7 % depuis le début de l’année. Les valeurs du luxe, des spiritueux et de l’automobile ont été les moteurs de cette reprise après des semaines difficiles.
États-Unis : des négociations avant les droits de douane
Les droits de douane feront l’objet de négociations. Dans une interview accordée à Fox News, Donald Trump a indiqué qu’il préférait éviter d’y recourir, tout en affirmant que « c’est un pouvoir énorme sur la Chine ». Lors d’une allocution au Forum économique mondial de Davos, donnée en visioconférence depuis Washington, il a exprimé son souhait de voir les relations commerciales entre les deux grandes puissances devenir « équitables ». Trump a également exhorté les entreprises étrangères à produire aux États-Unis pour éviter d’éventuels droits de douane. En parallèle, il a réclamé une baisse du prix du pétrole de l’OPEP et une diminution des taux directeurs de la FED.
Une bonne nouvelle pour Donald Trump et les États-Unis réside dans l’intérêt du Fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), qui pourrait contribuer à hauteur de 600 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis sur les quatre prochaines années. Ce montant dépasse de 100 milliards le projet Stargate, piloté par les géants de la tech. Doté de 980 milliards de dollars, le PIF est le 4ᵉ plus grand fonds souverain mondial, derrière ceux de la Norvège, de la Chine et d’Abou Dhabi. Il pourrait atteindre les 2 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2030. Ce fonds est censé financer la transition écologique de l’Arabie saoudite, bien que ses investissements à l’étranger devraient représenter entre 18 et 20 % de son capital total.
Le fonds souverain saoudien a toujours soutenu Donald Trump. Après sa défaite en 2020, le PIF avait investi 2 milliards de dollars dans un fonds de capital-investissement créé par Jared Kushner, le gendre de Trump, notamment dans le secteur immobilier.
Les indices américains ont également fortement progressé cette semaine, le S&P 500 atteignant de nouveaux records. Les valeurs chinoises ont elles aussi été en hausse ces cinq derniers jours. En revanche, le dollar, en l’absence de hausses douanières, enregistre sa plus mauvaise semaine depuis plus d’un an face à un panier de devises de référence.
Hausse des taux au Japon
Au Japon, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 0,25 % à 0,5 %, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Dans un communiqué accompagnant cette décision, publiée vendredi, la BoJ a indiqué que l’activité économique et les prix évoluaient conformément à ses prévisions. Les investisseurs spéculent sur une possible nouvelle mesure de normalisation monétaire en .
Bonnes nouvelles pour la zone euro
Pour l’ensemble des pays de la zone euro, l’indice PMI composite (une moyenne pondérée des indices de la production manufacturière et de l’activité du secteur des services) est repassé en janvier en zone d’expansion, atteignant 50,2, contre 49,6 en décembre. Ce résultat dépasse les prévisions du consensus Bloomberg, qui anticipait 49,7.
Cette amélioration repose principalement sur les performances de l’Allemagne, dont l’activité est en hausse en ce début d’année. En revanche, en France, l’enquête de S&P Global continue de signaler une contraction du secteur privé, bien que celle-ci soit moins marquée que lors des mois précédents. Dans la zone euro, le secteur manufacturier montre des signes d’amélioration, et l’activité du secteur des services a progressé pour le deuxième mois consécutif en janvier, bien qu’à un rythme plus modéré qu’en décembre. Les prévisions de croissance restent toutefois modestes : le PIB aurait progressé de 0,1 % au quatrième trimestre 2024 et devrait croître au même rythme au premier trimestre 2025.
Retour des fusions dans le secteur bancaire
La banque Monte dei Paschi, dont l’État italien détient 11 % du capital, a lancé une offre de 13,3 milliards d’euros pour racheter l’ensemble des actions de sa concurrente Mediobanca. Si cette opération aboutissait, elle pourrait avoir des conséquences importantes sur la structure financière de nombreuses entreprises italiennes, notamment Generali.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 24 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 927,62 | +2,51 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 424,25 | +2,15 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 101,24 | +1,58 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 954,30 | +1,50 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 390,39 | +2,20 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 499,86 | -0,05 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 219,37 | +1,06 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 931,98 | +1,26 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 252,63 | +0,36 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,304 % | -0,004 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,544 % | +0,041 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,614 % | -0,009 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0515 | +1,05 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 776,45 | +3,22 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,31 | -3,18 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 956,07 | +1,07 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
L’indice CAC 40 est remonté au-dessus des 7 700 points avec un gain de 3,75 % sur la semaine. Il faut remonter au mois de septembre dernier pour observer une progression plus forte. Le rejet de la motion de censure et les résultats trimestriels de Richemont, qui en règle générale reflètent assez finement la tendance du secteur du luxe, ont rassuré les investisseurs. Les anticipations selon lesquelles la prochaine baisse de taux de la Réserve fédérale pourrait intervenir plus tôt que prévu ont également joué en faveur du marché des actions, tout comme les résultats du mois de décembre sur l’inflation au sein des pays de l’OCDE. Aux États-Unis, le début de la saison des résultats trimestriels est également encourageant. Les banques ont publié des résultats appréciés par les actionnaires. JPMorgan, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont ainsi fortement progressé à Wall Street. En 2024, JPMorgan Chase a notamment dégagé 58,5 milliards de dollars de profits et, si la marge d’intérêt a commencé à marquer le pas, les commissions de banque d’affaires, les activités de marché et la gestion d’actifs ont pris le relais. Les bons résultats sur le front de l’inflation ont également soutenu les cours.
Aux États-Unis, les prix à la consommation (CPI) ont augmenté comme prévu de 0,4 % sur un mois en décembre. Ils ont reculé à 0,2 % hors éléments volatils tels que l’énergie et l’alimentation, alors qu’une stagnation à +0,3 % était attendue par le consensus Bloomberg. En rythme annuel, l’inflation en données brutes s’est élevée à 2,9 %. La donnée « core » est ressortie à 3,2 %, soit un dixième de point de moins qu’anticipé.
Tous les indices actions des grandes places financières ont enregistré de fortes progressions cette semaine. À Londres, le FTSE 100 a atteint, vendredi 17 janvier, un record historique à 8 475,35 points, dépassant son précédent record établi en mai dernier.
La croissance chinoise de 5 % est légèrement supérieure aux attentes des derniers jours. Elle est néanmoins inférieure à celle de 2023 (5,2 %) et représente son plus faible niveau depuis 1990, hors période Covid. Le principal point positif de l’économie chinoise a été les exportations, ce qui laisse présager quelques difficultés en 2025, compte tenu du risque de hausse des droits de douane américains. En 2024, la population chinoise a diminué pour la troisième année consécutive. Le pays compte près de 1,4 million d’habitants en moins, atteignant 1,408 milliard. Le nombre de naissances a néanmoins progressé de 520 000 par rapport à 2023. Cette hausse s’expliquerait en partie par la croyance selon laquelle l’année 2024, placée sous le signe du Dragon dans le zodiaque chinois, est propice à la procréation. Le nombre de naissances en 2024 reste néanmoins l’un des plus faibles enregistrés depuis 1949. L’indice chinois Shanghai Composite a malgré tout progressé sur la semaine, alors que le Nikkei japonais s’est replié de plus de 4 %.
À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, le bitcoin est en forte hausse, dépassant les 100 000 dollars. Un décret serait en cours de préparation afin de désigner la crypto comme un impératif national, une formulation stratégique prioritaire visant à guider les agences gouvernementales dans leur collaboration avec l’industrie de la crypto.
Le cours du pétrole subit des vents contraires. L’arrivée de Donald Trump rime avec une libéralisation de la réglementation pour les nouveaux gisements, pouvant entraîner une baisse des cours, mais, dans le même temps, les mesures prises contre la flotte fantôme russe les poussent à la hausse.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 709,75 | +4,06 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 487,83 | +3,83 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 996,66 | +3,01 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 630,20 | +2,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 897,46 | +3,78 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 505,22 | +3,42 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 148,30 | +3,92 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 451,46 | -4,04 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 241,82 | +0,38 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,308 % | -0,117 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,503 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,623 % | -0,131 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0270 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 701,58 | +2,02 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 80,72 | +1,24 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 010,19 | +11,80 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dégradation de la note de la France
Vendredi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note de la dette française à Aa3 avec une perspective stable, contre Aa2 avec perspective négative dans sa dernière évaluation fin octobre. L’abaissement de la note de la France est selon l’agence justifié par le fait que « les finances publiques françaises seront affaiblies de manière substantielle dans les années à venir », car « la fragmentation politique devrait probablement empêcher une consolidation budgétaire significative ».
Moody’s ne croit guère en la possibilité à ce qu’un gouvernement quel qu’il soit puisse améliorer la situation des finances publiques. L’agence craint qu’une spirale négative entre « déficits plus élevés, charge de la dette plus lourde et coûts de financement plus hauts ». Malgré tout Moody’s signale que la France possède des atouts, « une économie large, riche et diversifiée, la septième mondiale » La démographie demeure plus favorable que dans d’autres économies avancées. La dégradation de la note française intervient en plein changement de gouvernement. Sur le sujet des finances publiques, François Bayrou a lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier souligné qu’il était confronté à un « Himalaya budgétaire » et que les déficits et la dette posent un problème moral.
La BCE : volontaire mais prudente
Jeudi 12 décembre, la Banque centrale européenne a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3 %, celui de la facilité de refinancement à 3,15 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,4 %. Plusieurs grandes voix de la BCE, dont celle du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avaient plaidé pour un assouplissement plus marqué, à hauteur de 50 points de base. La faiblesse de la croissance européenne en cette fin d’année, combinée à la décrue de l’inflation, aurait pu justifier une baisse plus importante. D’autres banques centrales, comme celles du Canada et de la Suisse, ont d’ailleurs opté pour des baisses de 50 points de base.
Cependant, la BCE a préféré la prudence, en tenant compte de l’amélioration conjoncturelle observée en novembre et de la légère reprise de l’inflation (2,3 % en novembre). Depuis juin, la BCE a effectué quatre baisses, réduisant le taux de dépôt d’un point. Dans son communiqué, l’institution a changé de ton, abandonnant la thématique des taux restrictifs pour combattre l’inflation. Désormais, elle envisage des taux neutres, voire accommodants, pour soutenir l’économie de la zone euro. Le débat porte sur le niveau d’atterrissage des taux estimé entre 1,5 % et 2 %.
En cette mi-décembre, la zone euro traverse des incertitudes politiques majeures : la France et l’Espagne peinent à adopter leurs budgets pour 2025, tandis que l’Allemagne fait face à une crise gouvernementale. À l’international, le retour de Donald Trump constitue une source d’inquiétude. La zone euro, très dépendante du commerce extérieur – deux fois plus que les États-Unis –, pourrait souffrir du protectionnisme américain en 2025. Les économistes de la BCE anticipent une croissance de 0,7 % cette année et de 1,1 % en 2025 pour la zone euro. En revanche, la France et l’Allemagne sont exposées à un risque de récession. La reprise pourrait venir d’une hausse des salaires stimulant la consommation, bien que le marché du travail soit susceptible de se dégrader.
Selon les prévisions, l’inflation devrait repasser sous la barre des 2 % en 2025 (1,9 %), ce qui représente une bonne nouvelle. La BCE mise également sur une augmentation progressive des investissements des entreprises, soutenue par l’atténuation des effets des politiques monétaires restrictives.
En attendant la FED
La Réserve fédérale américaine (FED) devrait réduire ses taux directeurs de 25 points de base la semaine prochaine. Outre cette décision attendue, les investisseurs seront attentifs au communiqué de presse pour interpréter les orientations de la banque centrale pour 2025. Si le positionnement pro-entreprise et anti-impôts de Donald Trump est perçu positivement, ses politiques commerciale et migratoire suscitent des inquiétudes, notamment quant à leurs effets sur l’inflation. Les investisseurs prévoient désormais un nombre réduit de baisses des taux en 2025 : soit deux, contre quatre initialement anticipées.
Les indices américains creusent l’écart
Le CAC 40 n’a pas réussi à enregistrer deux semaines consécutives de hausse. Après un gain de 2,65 % la semaine dernière, il perd cette semaine près de 0,5 %, clôturant à 7 409,57 points. Depuis le début de l’année, il recule de 2 %, alors que les grands indices internationaux progressent. Le DAX allemand a gagné plus de 21 % depuis janvier, l’Eurostoxx 50 progresse de 9,87 %, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq affichent des hausses respectives de 27 % et 32 %. Ces divergences reflètent à la fois les différences de croissance économique entre l’Europe et les États-Unis et les anticipations sur la croissance future. Les valeurs américaines bénéficient de l’enthousiasme pour l’intelligence artificielle et de l’élection de Donald Trump, ce qui permet au Nasdaq et au S&P 500 d’atteindre de nouveaux records.
Le pétrole à la hausse
Les cours du Brent ont gagné près de 5 % cette semaine, s’échangeant à plus de 74 dollars le vendredi 13 décembre. Cette hausse s’explique par la volonté des Européens d’intensifier les sanctions contre la Russie et d’accroître la pression sur l’Iran. Mercredi 11 décembre, les membres de l’Union européenne ont décidé de sanctionner 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme », utilisée par la Russie pour contourner les restrictions sur ses exportations de pétrole. Composée d’environ 600 navires, cette flotte transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour. Les États-Unis envisagent de rejoindre les Européens dans une application plus stricte des sanctions. De son côté, Donald Trump cherche à bloquer les exportations de brut iranien pour obtenir des concessions sur les projets nucléaires de Téhéran.
Résultats 13 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 409,57 | -0,48 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 828,06 | -1,81 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 050,83 | -0,62 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 926,72 | +0,52 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 391,58 | +0,03 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 300,33 | -0,29 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 967,95 | -0,28 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 470,44 | +0,35 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 391,88 | -0,32 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,037 % | +0161pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,255 % | +0,149 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,393 % | +0,234 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0494 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 659,92 | +0,61 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,32 | +4,83 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 101 271,03 | -0,43 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Patrimoine économique national de la France : 8,1 fois le PIB
En 2023, le patrimoine économique national qui regroupe le patrimoine des ménages, des sociétés non financières, des sociétés financières et des administrations publiques, s’élevait, selon l’INSEE, à 18 674 milliards d’euros, en recul de 4,2 % après huit années de croissance. Il représente 8,1 fois le produit intérieur net de l’année, en base 2020. En moyenne, entre 2014 et 2022, la progression avait été de 4,8 %. La baisse de 2023 est imputable à la diminution des prix immobiliers, tandis que, dans le même temps, les actifs et passifs financiers ont progressé.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La diminution des prix de l’immobilier
Les prix des biens immobiliers ont reculé de 3,9 % en 2023, selon l’indice INSEE-Notaire. La diminution des prix des terrains a atteint 13,7 %, tandis que les bâtiments ont connu une augmentation de 3,8 %. De 2016 à 2021, les terrains bâtis constituaient le principal facteur de croissance du patrimoine total. En 2022, dans un contexte de fortes perturbations du marché immobilier, la très légère contraction du prix des terrains avait été plus que compensée par la hausse des prix de la construction.
En 2023, les actifs et les passifs financiers nationaux ont progressé après leur baisse en 2022 (+5,9 % et +6,0 %, respectivement, après -2,3 % et -2,6 %). Cette évolution s’explique par la hausse de la valeur des actions et parts de fonds d’investissement. Les flux nets d’acquisitions d’instruments financiers ont toutefois contribué un peu moins aux variations des actifs et des passifs financiers qu’en 2022 (contributions de +2,1 points à l’actif et +2,2 points au passif en 2023, contre +2,4 points à l’actif comme au passif en 2022). Ces évolutions se reflètent dans tous les secteurs institutionnels, avec des disparités liées à la nature de leurs avoirs et de leurs engagements financiers. Globalement, le patrimoine financier net de l’économie nationale s’est replié en 2023 à -410 milliards d’euros, après -324 milliards d’euros en 2022.
Diminution du patrimoine des ménages en 2023
Le patrimoine des ménages représente l’essentiel du patrimoine économique national (78,0 %). En 2023, il a diminué en valeur de 0,9 %, après -0,1 % en 2022. Fin 2023, il s’élevait à 14 567 milliards d’euros, soit environ 8,8 fois le revenu disponible net des ménages.
La baisse de 2023 s’explique par la diminution du patrimoine non financier des ménages (-4,9 %, après +4,0 %), évalué à 9 758 milliards d’euros. La valeur des biens immobiliers qui représentent 91,3 % des actifs non financiers des ménages a reculé de 4,7 %, après +4,0 % en 2022, sous l’effet d’une forte baisse des prix des terrains bâtis (-14,1 %, après -0,8 %), tandis que la valeur des bâtiments a continué de progresser (+3,9 %, après +8,8 %).
Le patrimoine financier net des ménages a progressé de 8,3 % en 2023, atteignant 4 809 milliards d’euros, après une baisse de 8,3 % en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt, l’allocation de l’épargne a évolué. Les flux nets de placements des ménages se sont établis à 74 milliards d’euros pour les produits de taux, soit près du double des placements en produits de fonds propres (actions et assurance vie en unités de compte), qui ont atteint 38 milliards d’euros. La progression des encours en numéraire et dépôts des ménages a ralenti (+2,6 %, après +4,5 %). Les flux se sont davantage orientés vers des produits réglementés et des dépôts à terme, mieux rémunérés, au détriment des dépôts à vue et des livrets ordinaires, qui ont enregistré des décollectes. Les placements sous forme d’actions et de parts de fonds d’investissement ont augmenté de 10,4 %, contre -6,7 % en 2022.
L’assurance vie et les droits à pension, représentant 29,1 % des actifs financiers totaux des ménages, ont progressé de 4,9 %, après une baisse de 13,1 % en 2022. Les fonds en assurance vie en euros ont bénéficié de flux positifs. Au passif des ménages, les crédits ont ralenti (+1,1 %, après +4,9 %). Les flux nets, principalement composés de crédits immobiliers, sont passés de 84 milliards d’euros en 2022 à 22 milliards d’euros en 2023.
Le patrimoine des sociétés : 3 300 milliards d’euros en 2023
Fin 2023, le patrimoine des sociétés non financières (SNF) a diminué de 367 milliards d’euros (-10,0 %) pour s’établir à 3 297 milliards d’euros, soit 17,7 % du patrimoine économique national.
Le patrimoine des sociétés financières faible par nature
Fin 2023, le patrimoine des sociétés financières (SF) s’est réduit à 25 milliards d’euros (0,1 % du patrimoine économique national). Le patrimoine non financier de 379 milliards d’euros a été presque contrebalancé par un patrimoine financier net de -354 milliards d’euros.
Le patrimoine net des administrations publiques (APU) en recul en 2023
Fin 2023, les actifs bruts des administrations publiques s’élevaient à 4 493 milliards d’euros, tandis que leurs passifs atteignaient 3 706 milliards d’euros. Le patrimoine net des administrations publiques a reculé de 27,5 %, après une forte hausse en 2022. Il s’établissait à 786 milliards d’euros, soit 4,2 % du patrimoine économique national. Cette baisse résulte à la fois de la diminution des actifs non financiers et de l’augmentation de l’endettement.
Le patrimoine non financier des administrations publiques a diminué de 107 milliards d’euros en 2023 pour s’établir à 2 790 milliards d’euros. Il est composé principalement de terrains, bâtiments et monuments peu cessibles. Les terrains bâtis (85,6 % du patrimoine non financier des APU) ont reculé (-13,0 %, après +0,8 %), malgré une hausse de 35 milliards d’euros des constructions non résidentielles (bureaux, gymnases, écoles, musées, etc.), ces dernières largement détenues par les collectivités locales (69,5 % en 2023).
Le patrimoine financier net des APU s’est établi à -2 004 milliards d’euros en 2023, après -1 812 milliards d’euros en 2022. Les actifs financiers ont progressé (+2,0 %, après -3,5 %), portés par une hausse des actions et fonds d’investissement (+12,5 %, après -6,9 %), tandis que les dépôts et numéraires ont chuté (-19,4 %, après -8,2 %). Le passif financier des APU a augmenté de 6,4 % en 2023, après une baisse de 9,3 % en 2022. Les titres de créance, principal mode de financement des APU, ont progressé (+9,0 %, après -13,1 % en 2022).
Le CAC 40, après six semaines consécutives de recul, a renoué avec la hausse en gagnant 2,65 % sur cinq jours de séance. Il a même enchaîné sept séances consécutives dans le vert, une longévité inconnue depuis le mois de février. Malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier, largement anticipée, les investisseurs ont retenu les signes positifs que représentent les perspectives de baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales. Une réduction des taux de 25 points de base est attendue pour la BCE le 12 décembre et pour la FED les 15 et 18 décembre prochains. Les investisseurs ont été rassurés par la promesse d’Emmanuel Macron de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat et par le recours à une « loi spéciale » pour permettre la continuité des services publics en attendant la reprise des discussions sur le budget l’an prochain. Ils ont également favorablement accueilli l’ouverture des socialistes à la formation d’un « gouvernement d’intérêt général » reposant sur des concessions réciproques.
Le spread (écart de rendement) entre l’emprunt français à dix ans et le Bund allemand de même échéance a reflué autour de 76 points de base vendredi 6 décembre, un plus bas depuis deux semaines, après avoir atteint en milieu de semaine près de 90 points. La demande pour la dette française reste soutenue, car il s’agit de la dette la plus liquide en Europe et dotée d’un taux de rendement attrayant. Les investisseurs ne croient pas à la survenue d’une crise des dettes souveraines avec la France comme acteur principal. Le poids du système financier européen ferait qu’une telle crise menacerait l’ensemble de la zone euro. Les États membres et les institutions européennes feraient tout pour éviter un emballement sur les taux obligataires. Pour le moment, le concept « too big to fail » prévaut. Malgré tout, le CAC 40 progresse moins vite que les autres indices occidentaux ; le Dax allemand a ainsi gagné près de 4 % sur la semaine. Entre l’annonce de la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin et le 5 décembre, le CAC 40 a perdu 8,4 %.
L’économie américaine, de son côté, continue à créer des emplois. Au mois de novembre, 227 000 emplois ont été créés, soit plus qu’attendu par le consensus (220 000). Le taux de chômage est néanmoins en augmentation, passant de 4,1 % à 4,2 % de la population active. La croissance du salaire horaire moyen reste de 4 % sur un an, alors que le consensus anticipait un tassement à 3,9 %. Le sentiment des ménages a atteint un pic depuis avril à 74 points, témoignant d’un regain de confiance, mais les attentes en matière d’inflation pour l’année à venir ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq mois (2,9 %). Les consommateurs démocrates estiment qu’il existe un risque accru de pressions sur les prix en raison des droits de douane que Donald Trump souhaite mettre en place. Le Nasdaq et le S&P 500 ont encore battu des records cette semaine poursuivant sur leur lancée et ont fait fi des menaces inflationniste.
Cette semaine, le bitcoin a franchi la barre symbolique des 100 000 dollars, toujours porté par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa volonté de libéraliser le marché des cryptoactifs.
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 426,88 | +2,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 642,52 | -0,63 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 090,27 | +0,86 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 859,77 | +3,14 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 385,79 | +3,86 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 308,61 | +0,30 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 977,78 | +3,61 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 091,17 | +1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 404,08 | +4,43 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,876 % | -0,017 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,106 % | +0,022 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,159 % | -0,047 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0555 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 635,62 | +0,15 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,33 | -2,18 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 100 188 | +2,18 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans un rapport rendu public lundi 2 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a établi un point sur l’avancée de ses travaux concernant la mise en œuvre de la monnaie numérique de banque centrale de la zone euro. Ce rapport aborde les questions relatives à l’élaboration d’un règlement de l’e-monnaie, de la sélection des potentiels fournisseurs de la plateforme et de l’infrastructure technique.
L’euro numérique est un projet porté par la BCE dans le contexte de la transformation numérique de l’économie. Il s’inscrit dans une réflexion globale sur l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) et répond à des objectifs multiples, notamment en matière de souveraineté monétaire, d’efficacité des paiements et d’inclusion financière. Les autres banques centrales dont celle de Chine sont engagées sur des projets de monnaies numériques. Ces projets visent également à contrecarrer l’essor des cryptoactifs comme le bitcoin.
L’euro numérique serait une monnaie gérée par blockchain et émise directement par la BCE, conçue comme un complément, et non un substitut, aux espèces. Contrairement aux cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin, l’actif entièrement adossé à la BCE, garantissant sa stabilité et son acceptation universelle. L’euro numérique serait aussi sûr que les billets en euros, car il bénéficierait de la garantie de la banque centrale. Il serait accessible aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Il pourrait être utilisé dans toute la zone euro. L’euro numérique pourrait offrir des paiements instantanés, à faible coût et accessibles en permanence, même dans les zones mal desservies par les infrastructures bancaires classiques.
Depuis 2021, la BCE mène une phase exploratoire pour évaluer la faisabilité technique et les implications pratiques de l’euro numérique. En octobre 2023, la BCE avait décidé de lancer la phase de préparation du projet qui doit durer jusqu’en octobre 2025. Au terme de ce processus, elle décidera ou non de lancer l’euro numérique qui ne devrait devenir accessible réellement qu’à compter de 2028.
La Banque centrale a, ces derniers mois, réalisé des appels d’offres pour les marchés techniques (informatique essentiellement). Ses offres sont à présent à l’étude au siège de la BCE à Francfort. La mise en place du recueil de règles est en cours pour étudier comment pourrait en pratique fonctionner un euro numérique avec les consommateurs, les commerçants et les banques. La question de la détention de l’e-euro fait l’objet d’une attention toute particulière. Les établissements de crédit sont inquiets de l’éventuelle remise en cause des dépôts des agents économiques qui leur permettent d’accord des crédits. Les banques commerciales souhaitent que la BCE fixe un plafond assez bas de détention de monnaie numérique pour le particuliers. Elles plaident pour un montant correspondant à celui des dépenses payées en numéraire par les ménages actuellement. A contrario, les représentants du secteur de la consommation ont souligné que, si la limite de détention était trop basse, elle pourrait décourager les consommateurs de s’en servir. Ces derniers estiment que la monnaie digitale incitera les banques à mieux rémunérer les dépôts.
La BCE travaille sur les moyens d’intégration de l’euro numérique au sein de l’univers des moyens de paiement européen déjà riche avec la carte bancaire, les portefeuilles électroniques comme ApplePay ou Wero qui a succédé à Paylib. Ce mode de paiement a été récemment lancé en France, en Belgique et en Allemagne. Il serait imaginable d’intégrer à Wero, l’euro numérique. Le rapport de la BCE souligne également que les frais que devraient payer les commerçants pour accepter l’euro numérique seraient « justes », compte tenu du fait qu’ils ne pourraient pas le refuser. Le redu de monnaie pourrait être effectué en e-euro ce qui en faciliterait la diffusion. Sur le sujet du respect de la vie privée, les rapporteurs indiquent que l’euro numérique devra ressembler autant que possible au numéraire.
Les enjeux pour les banques commerciales sont immenses. La e-monnaie pourrait modifier toutes les règles bancaires en obligeant les banques commerciales à se battre pour obtenir des dépôts. Elles seraient également amenés à se positionner avant tout comme conseillères et moins comme centres d’intermédiation.
Depuis l’élection de Donald Trump, les indices boursiers américains atteignent des records historiques, tandis que les marchés européens peinent à suivre. Aux États-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 continuent leur progression fulgurante, attirant les investisseurs du monde entier. En revanche, en Europe, et plus particulièrement en France, le CAC 40 est plombé par les incertitudes politiques et économiques nationales.
Un fait marquant : le taux de l’OAT à 10 ans en France a récemment dépassé son équivalent grec, symbolisant la perte de confiance des marchés dans la gestion économique française. L’écart entre les taux d’intérêt français et allemands s’élargit, atteignant 80 points de base contre 50 points quelques mois auparavant. En cas de tensions politiques supplémentaires, notamment avec l’adoption d’une motion de censure sur le budget, cet écart pourrait franchir la barre des 100 points.
Le CAC 40 en est à sa sixième semaines consécutives de pertes. Au total, le recul atteint près de 5 %. Pour le seul mois de novembre, la baisse est de près de 4 %. Sur les six derniers mois, l’indice à perdu 8 %. Sur un an, le bilan est désormais négatif, tranchant avec tous les autres grands indices. . Les investisseurs craignent l’éclatement d’une crise politique en France sur fond de dérive des comptes publics. De leur côté, les indices américains battent record sur record depuis l’élection de Donald Trump. Le Dow Jones a enregistré en novembre son gain mensuel le plus élevé de l’année. Le S&P 500 a dépassé les 6 000 points et a gagné près de 3,5 % en un mois. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 25 %. Le bitcoin est également le grand gagnant de l’élection américaine : sa valeur est en effet passée de 68 000 à près de 100 000 dollars. Dans cette dynamique, le bitcoin se démarque également comme un actif gagnant. Depuis l’élection présidentielle américaine, sa valeur est passée de 68 000 à près de 100 000 dollars, consolidant sa position d’actif alternatif en période de volatilité économique.
Dans un contexte de croissance économique atone en Europe et d’inflation modérée, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait décider, lors de sa réunion du 12 décembre, d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base. En novembre, l’inflation globale dans la zone euro est passée de 2 % à 2,3 % sur un an, portée par une baisse des prix de l’énergie (-1,9 %) et un ralentissement des hausses des prix alimentaires. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut ces éléments volatils, est restée stable à 2,7 %, soit légèrement en deçà des attentes (2,8 %).
La situation politique et économique en France, associée à des écarts de taux grandissants avec l’Allemagne, inquiète les investisseurs. Ces tensions renforcent l’attractivité des marchés américains, mais accentuent la pression sur le gouvernement français pour redresser ses comptes publics. À l’échelle européenne, la baisse attendue des taux par la BCE pourrait offrir un répit à la zone euro, mais sans répondre aux défis structurels de compétitivité et de croissance.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 255,01 | -0,20 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 910,65 | +2,37 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 032,38 | +1,48 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 218,17 | +1,30 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 628,34 | +1,59 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 287,30 | +0,23 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 804,40 | +0,32 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 208,03 | -0,54 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 326,46 | -0,58 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,8933 % | -0,148 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,084 % | -0,160 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,206 % | -0,204 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -0,28 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 658,81 | +1,07 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,09 | -2,32 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 92 170,79 | -1,41 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’INSEE a confirmé la progression de 0,4 % du PIB au 3e trimestre 2024. Les ménages ont bénéficié d’une forte hausse de leur pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, par unité de consommation accélère, +0,7 % au 3e trimestre après +0,4 % au 2e. Ils n’ont utilisé ce gain pour consommer davantage préférant accroitre leur effort d’épargne. Le taux d’épargne des ménages est ainsi passé de 17,9 à 18,2 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre. Le taux d’épargne financière a atteint 8,8 % du revenu disponible brut contre 8,2 % au trimestre précédent. Un an auparavant, il était de 6,2 %.
Le ressenti des ménages sur leur niveau de vie demeure négatif. Ils intègrent peu la baisse de l’inflation. Les incertitudes politiques les conduisent à opter pour un attentisme favorable à l’épargne. Sur un an, la progression de l’épargne financière est conséquente, 2 points de revenu disponible brut de plus.
Avec les fêtes de fin d’année, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation mais sans nul doute avec modération. Les craintes d’augmentation des impôts et la persistance d’un climat politique délétère les inciteront à maintenir un effort d’épargne important.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Le taux d’intérêt sur les obligations d’État grec à 10 ans est passé en-deçà de celui de la France le 27 novembre. Une telle situation était impensable avant les élections européennes de juin dernier. À l’époque, il atteignait 50 points de base, voire plus. La crise politique qui a suivi les élections européennes en France, ainsi que les révélations sur le dérapage du déficit public, se sont traduites par une augmentation du taux des emprunts français, au point que ce dernier dépasse ceux de plusieurs pays surnommés les « PIIGS ». Cet acronyme désignait, dans les années 2010, les pays de l’Europe du Sud confrontés à la crise des dettes souveraines, tels que le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. La Grèce, alors au bord de la banqueroute, avait vu ses taux dépasser 10 %. Aujourd’hui, pour les obligations à échéance de 5 ans, ce pays emprunte à un taux inférieur à celui de la France.
La Grèce, comme l’Espagne et le Portugal, a réussi à assainir ses finances publiques grâce à un plan de rigueur sans précédent. En 2025, elle remboursera par anticipation 5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance entre 2033 et 2042, preuve de la bonne santé financière du pays. Néanmoins, la qualité de la signature française demeure supérieure à celle de la Grèce. Le taux des CDS, ces produits dérivés permettant de se couvrir contre le risque de défaut d’un emprunteur, est deux fois plus élevé pour la Grèce que pour la France : respectivement 5 % et 2,6 %. Par ailleurs, le ratio dette publique sur PIB grec dépasse 152 %.
La dégradation de la qualité des obligations françaises par rapport à celles des pays d’Europe du Sud s’explique en partie par les volumes de dettes disponibles. La rareté des obligations espagnoles, portugaises ou grecques entraîne une diminution de leurs taux et une augmentation de leur valeur. Les pays du cœur de l’Europe, comme la France ou l’Allemagne, traversent actuellement une crise politique, ce qui joue en faveur des pays d’Europe du Sud. Les discussions en Allemagne concernant l’abandon du « frein à l’endettement public » contribuent également à la moindre attractivité de la dette allemande.
Il n’en demeure pas moins que l’écart entre le taux des obligations françaises et allemandes s’est également accru ces derniers mois, passant de 50 à 80 points de base. En cas de crise budgétaire en France, cet écart pourrait atteindre 100 points de base.
La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné une véritable reprise du marché immobilier, qui reste complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs se font rares, et de l’autre, les propriétaires hésitent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres demeure relativement limité, témoignant de l’attentisme des propriétaires, qui préfèrent attendre une amélioration de la conjoncture avant de mettre leurs biens sur le marché. En conséquence, le nombre de transactions continue de diminuer, enregistrant un recul de 420 000 entre le 3ᵉ trimestre 2021 et le 3ᵉ trimestre 2024.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la crise politique qui s’en est suivie ont dissuadé de nombreux ménages de se lancer dans des projets immobiliers. Le marché des résidences secondaires est particulièrement touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre : ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. Bien que la contraction soit plus modérée que lors des trimestres précédents, la tendance annuelle reste négative. Les prix des logements anciens reculent pour le cinquième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de ‑0,1 %, après ‑0,9 % au deuxième trimestre et ‑2,4 % au premier trimestre.
La baisse des prix des appartements ralentit : ‑0,3 % contre ‑0,6 % au deuxième trimestre. À Paris, le recul est de ‑0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent (‑0,7 % au deuxième trimestre). En petite couronne, les prix diminuent de ‑0,2 % après ‑0,9 %, tandis qu’en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). À l’inverse, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre).
Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre et ‑8,1 % au premier trimestre. Les baisses sont comparables pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). À Paris, les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre. La même tendance est observée en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). À Paris, les évolutions sont contrastées selon les arrondissements. Les prix des logements au centre de la capitale résistent mieux, bien que le nombre de transactions soit en baisse. Les délais de vente, quant à eux, s’allongent.
En province, selon l’INSEE, les prix des logements anciens sont quasi stables au troisième trimestre 2024, après cinq trimestres consécutifs de baisse : ‑0,1 % après ‑0,4 % au deuxième trimestre et ‑1,3 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre. La baisse reste plus marquée pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Pour la cinquième semaine consécutive, l’indice parisien CAC 40 est en recul. Il a perdu cette semaine, tandis que les indices américains restent orientés favorablement.
Le contexte économique outre-Atlantique demeure porteur. L’enquête S&P Global réalisée auprès des directeurs d’achat souligne que l’activité des entreprises américaines progressait en novembre à son rythme le plus rapide depuis avril 2022, et les perspectives de demande s’améliorent. L’indice PMI composite est passé de 54,1 à 55,3 en première estimation, soit un point au-dessus du consensus Bloomberg. Bien que cette progression soit largement tirée par une croissance plus rapide dans le secteur des services, les professionnels du secteur manufacturier ont exprimé leur plus grand optimisme concernant la production pour l’année à venir. La perspective de taux d’intérêt plus bas et une approche perçue comme plus favorable aux entreprises de la part de l’administration entrante contribuent à une confiance accrue.
En revanche, en Europe, les mêmes indices ne témoignent pas d’une réelle reprise. Les crises politiques en Allemagne et en France érodent la confiance des investisseurs. L’indice composite, qui englobe les secteurs des services et manufacturier, est à 48,1 points, nettement en zone récessive, marquant un creux de dix mois. Par ailleurs, la croissance du PIB allemand entre juillet et septembre a été revue à la baisse d’un dixième, à 0,1 %. La politique à venir de Donald Trump est toujours jugée handicapante pour les États européens, particulièrement pour l’Allemagne, dont les États-Unis sont le principal partenaire commercial.
Les investisseurs s’attendent à un écart croissant des taux d’intérêt de part et d’autre de l’Atlantique. La BCE pourrait être contrainte de les baisser pour favoriser la croissance, tandis que la FED adoptera probablement une approche plus prudente par crainte de l’inflation. Cet écart favorisera les transferts de capitaux vers les États-Unis. Ces anticipations provoquent une baisse de l’euro, qui s’est échangé cette semaine à 1,0335 dollar, son plus bas niveau depuis deux ans. Compte tenu des incertitudes budgétaires en France, l’écart de taux sur les obligations souveraines avec l’Allemagne est revenu à 0,8 point pour le 10 ans, niveau atteint juste après l’annonce de la dissolution.
Les tensions géopolitiques se sont accrues cette semaine avec le tir d’un missile balistique de portée intermédiaire à Dnipro par la Russie, en réponse aux frappes de missiles de fabrication occidentale sur le territoire russe. Ces tensions ont provoqué une remontée du cours de l’or. Le bitcoin, de son côté, a frôlé la barre symbolique des 100 000 dollars. Vendredi 22 novembre, à 18 heures, il s’échangeait à 99 200 dollars.
En butte à l’hostilité de Donald Trump, Gary Gensler, le président de l’Autorité américaine de régulation des marchés financiers, a annoncé qu’il quitterait son poste de manière anticipée le 20 janvier prochain, le jour de l’investiture du président élu. Gary Gensler, fervent partisan d’une régulation stricte des cryptomonnaies, était dans le collimateur d’Elon Musk. Donald Trump envisagerait, par ailleurs, de créer un poste inédit entièrement consacré aux politiques sur les cryptomonnaies. Chris Giancarlo, l’ancien président de la Commodity Futures Trading Commission, pourrait être nommé. Donald Trump, longtemps sceptique vis-à-vis des crypto-actifs, semble s’être converti, d’autant que 20 % des dons à sa campagne ont été réalisés en monnaies digitales.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 22 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 255,01 | -0,20 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 296,51 | +1,82 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 969,34 | +1,61 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 003,65 | +1,58 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 305,79 | +0,45 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 262,08 | +2,52 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 789,08 | -0,18 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 283,85 | +0,06 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 267,19 | -2,32 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,041 % | -0,043 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,244 % | -0,094 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,410 % | -0,026 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0404 | -2,11 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 706,07 | +4,07 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,97 | +4,98 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 99 221,76 | +10,45 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
En un quart de siècle, de 2000 à 2024, en France métropolitaine, les prix immobiliers des logements anciens ont été multipliés par 2,6. L’augmentation des prix des logements a été durement ressentie par les ménages les plus jeunes. La proportion de propriétaires de leur résidence principale tend à légèrement diminuer depuis 2014. Près de 60 % des ménages sont néanmoins propriétaires de leur résidence principale, et un sur quatre est propriétaire de plusieurs logements.
Le niveau des prix des logements vendus entre 2020 et 2022 varie fortement d’un territoire à un autre en fonction de l’offre et de la demande. L’accroissement du nombre de ménages et l’attractivité touristique du territoire constituent des facteurs importants pouvant influer sur les prix.
Entre 2020 et 2022, en France métropolitaine (hors Alsace-Moselle), le prix médian au m² d’une maison ancienne (maison de plus d’un an) ayant fait l’objet d’une mutation s’élève, selon l’INSEE à 2 040 euros, tandis que celui d’un appartement ancien atteint 3 170 euros. Une maison sur dix est vendue à moins de 850 euros le m², tandis qu’une sur dix l’est à plus de 4 360 euros le m², soit un rapport interdécile D9/D1 de 5,1. Ce rapport était de 4,2 entre 2010 et 2012. L’écart des prix des appartements est encore plus marqué. Le rapport interdécile D9/D1 est passé de 4,9 entre 2010 et 2012 à 6,1 entre 2020 et 2022. Un dixième des appartements sont vendus à moins de 1 350 euros le m², tandis qu’à l’autre extrémité, un dixième sont vendus à plus de 8 240 euros le m².
Le prix des maisons est particulièrement bas dans les communes de la « diagonale des faibles densités », allant du sud du Massif central aux Ardennes, jusqu’à l’est des Hauts-de-France, ainsi qu’à l’intérieur de la Bretagne. La Creuse, la Haute-Marne, l’Indre, la Meuse et la Nièvre sont les départements où les maisons sont les moins chères : le prix médian au m² n’y dépasse pas 1 000 euros. À l’opposé, le prix médian au m² dépasse 3 000 euros dans les départements d’Île-de-France, des Alpes-Maritimes, de la Corse-du-Sud, de la Haute-Savoie, des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de la Gironde et du Var. Les prix sont élevés dans les grandes agglomérations, le long des côtes et dans les zones alpines. La proximité de la frontière suisse porte également les prix vers le haut dans le Genevois et le canton de Gex, et dans une moindre mesure dans le Jura ou le Doubs. Les zones touristiques connaissent des prix de logements élevés. Par exemple, Val-d’Isère est la ville où les appartements sont les plus chers de France métropolitaine : la moitié des appartements y ont un prix au m² supérieur à 11 400 euros. Sur dix ans, les prix au m² des maisons et appartements anciens ont augmenté respectivement de 1,4 % et 1,7 % par an en moyenne. Cette hausse est plus marquée dans les très grandes agglomérations régionales et dans l’aire de Paris, où elle atteint 3 % par an. Depuis fin 2022, les prix sont néanmoins orientés en légère baisse, en lien avec la hausse des taux d’intérêt.
Dans le sillage de l’élection américaine
Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 0,4 % en octobre, dépassant le consensus d’un dixième de point. La surprise est venue de la révision à la hausse des résultats de septembre, la progression étant portée à 0,8 %, soit une correction de 0,4 point. Quant au groupe dit de « contrôle des ventes », qui exclut les données liées à l’automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires – et qui reflète le mieux la composante de la consommation des ménages intégrée au calcul du PIB –, une baisse de 0,1 % a été enregistrée en octobre, contre une progression de 0,3 % attendue. En septembre, la hausse avait été de 1,2 %, un chiffre lui aussi révisé à la hausse par rapport à l’estimation initiale de +0,7 %.
Ces résultats semblent justifier la prudence de la banque centrale américaine dans les prochaines semaines. La probabilité que celle-ci procède à une nouvelle baisse des taux directeurs dans un mois est passée de 82 % à 59 % au cours de la semaine, une évolution largement attribuable aux déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Il a en effet affirmé qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter pour réduire l’objectif cible des Fed funds, actuellement dans la fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Selon lui, « l’économie n’envoie pas de signaux indiquant que nous devons nous hâter de baisser les taux ». Il a ajouté que « la vigueur que nous observons actuellement dans l’économie nous permet d’aborder nos décisions avec prudence ».
En lien avec ces déclarations, mais aussi en raison des perspectives d’aggravation du déficit public liées à l’application du programme de Donald Trump, les taux d’intérêt américains ont augmenté cette semaine.
La mise en place de la future administration républicaine à Washington commence à susciter des inquiétudes chez les investisseurs, d’autant que Donald Trump pourra compter sur le soutien du Sénat et de la Chambre des représentants. À la crainte de droits de douane élevés s’ajoute la nomination probable au Département de la Santé d’un vaccino-sceptique, Robert F. Kennedy Jr. En plus de s’opposer aux vaccins, celui-ci est connu pour son hostilité à l’ajout de fluor dans l’eau potable, qu’il accuse de réduire le niveau intellectuel des enfants. Il dénonce également régulièrement la « corruption » des agences de santé américaines. Bien que sa nomination doive encore être confirmée par le Sénat, l’annonce de sa candidature a entraîné une baisse notable des valeurs pharmaceutiques, notamment européennes.
Ainsi, l’action du laboratoire Sanofi a perdu plus de 3 % sur la semaine, tout comme AstraZeneca et GlaxoSmithKline. L’équipementier pour la biotechnologie Sartorius Stedim Biotech a chuté de 6,7 %. Novo Nordisk, devenue la plus grande entreprise cotée en Europe grâce au succès de ses traitements contre l’obésité, a vu son action reculer de 5,4 % à Copenhague. Dans ce contexte, les indices européens ont poursuivi leur repli. Ce recul est également attribuable aux difficultés actuelles et à venir en Chine, notamment si l’administration américaine met en œuvre des droits de douane à 100 %.
Aux États-Unis, après les records post-électoraux, les indices ont cédé du terrain. Le recul des valeurs américaines s’explique à la fois par les craintes d’un report de la baisse des taux directeurs et par les incertitudes politiques. Après un fort mouvement de hausse, des prises de bénéfices ont également été observées.
L’euro est tombé à son plus bas niveau de l’année face au dollar, les investisseurs estimant que l’économie de la zone euro pourrait être pénalisée par les politiques de Donald Trump. Le cours du baril de pétrole a encore baissé cette semaine, en raison des perspectives d’augmentation de la production américaine, conformément aux engagements pris par Donald Trump lors de sa campagne électorale.
En Asie, les indices boursiers, notamment chinois, ont reculé cette semaine, toujours sous l’effet de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Son programme protectionniste pourrait peser sur la croissance chinoise. Cependant, quelques signaux positifs ont été observés en Chine : les ventes au détail ont affiché en octobre leur plus forte croissance annuelle depuis huit mois, en hausse de 4,8 %, soit un point de pourcentage au-dessus du consensus Bloomberg. En revanche, la production industrielle (+5,3 %, contre +5,6 % attendu) et les investissements (+3,4 %, contre +3,5 %) ont déçu les prévisions.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 nov. 2024 | Évolution sur 5 jours | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 269,63 | -0,94 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 444,99 | -1n39 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 870,62 | -2,30 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 680,12 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 210,81 | -1,30 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 063,61 | -0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 794,85 | -0,64 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 642,91 | -1,96 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 330,73 | -2,96 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,084 % | -0,036 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,338 % | -0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,436 % | +0,121 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -3,48 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 563,32 | -6,42 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,16 | -3,43 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 84 872,14 | +13,11 | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le cours du bitcoin a dépassé les 88 000 dollars le 13 novembre 2024, un niveau historique qui illustre la vigueur actuelle du marché des cryptoactifs. Depuis le début de l’année, le bitcoin a progressé de plus de 90 %. 2024 a été marquée par l’essor des ETF en bitcoins conduisant de nombreux institutionnels à entrer sur ce marché. En fin de semaine, le bitcoin s’est légèrement replié tout en terminant au-dessus de 84 000 dollars, en hausse de 13 % sur la semaine et de 112 % depuis le début de l’année.
La récente victoire de Donald Trump à la Maison-Blanche et des Républicains au Congrès a apaisé les craintes d’une régulation stricte du marché des cryptoactifs. Pendant la campagne électorale, Donald Trump a promis de faire des États-Unis le fer de lance de l’industrie des actifs numériques, avec notamment la création d’une réserve monétaire stratégique en bitcoins. Cette position marque une évolution notable pour Donald Trump, potentiellement influencé par des personnalités comme Elon Musk. S’il maintenait cette position, la politique américaine en la matière s’éloignerait de la ligne qu’avait choisie l’administration Biden qui n’avait pas hésité à soutenir les poursuites engagées par les régulateurs contre des entreprises comme Binance, .
L’industrie des cryptos a été un contributeur financier majeur pour les Républicains lors de cette élection, se plaçant en deuxième position après le secteur des hydrocarbures. Cette alliance politique pourrait favoriser l’expansion du marché des cryptoactifs aux États-Unis, bien que la volatilité du bitcoin reste un sujet de préoccupation pour les investisseurs et les régulateurs. Le bitcoin, comme d’autres cryptoactifs, dépend largement de facteurs externes tels que les décisions politiques, les mouvements des marchés financiers traditionnels et l’évolution des technologies liées à la blockchain. En dépit de ces risques, le secteur des cryptomonnaies continue à progresser, en particulier aux États-Unis, où un quart de la population aurait acheté au moins un bitcoin.
En octobre, la grande majorité des indices boursiers ont enregistré une légère baisse. Le CAC 40 continue son chemin de croix entre les résultats décevants de certains groupes de luxe et les incertitudes politiques. Il perd ainsi sur le mois plus de 3,7 % et termine en-dessous de 7400 points. Sa performance sur 12 mois reste positive (près de 7 %) mais en retrait par rapport aux autres grands indices. Le Dax a perdu 1,28 % en octobre mais progresse de plus de 28 % sur un an malgré les difficultés de l’économie allemande. De son côté, l’indice Eurostoxx recule de 3,46 % en octobre, mais gagne près de 19 % sur l’année. Aux Etats-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 ont légèrement baissé en octobre, respectivement -1,34 % et -0,99 %. Toutefois, leurs performances sur 12 mois demeurent impressionnantes : +26,35 % et +36,04 %. Le marché américain est toujours porté par les valeurs technologiques. Le Nasdaq gagne sur un an plus de 40 % malgré un léger recul en octobre. L’indice japonais a affiché une croissance en octobre (+3,06 %), en contraste avec les marchés occidentaux. Sur l’année, l’indice a gagné +26,65 %. Malgré les annonces sur le plan de relance, l’indice chinois Shanghai Composite diminue en octobre de 1,70 %. Malgré tout, sur un an, le gain est de +8,65 %. L’atonie de la demande intérieure et la multiplication des sanctions occidentales pèsent sur l’activité.
En octobre, l’or a battu de nombreux records pour s’établir à plus de 2700 dollars l’once. Sur ce même mois, le métal précieux a gagné plus de +4 %; sur un an, elle atteint plus de 37 %.
Les risques d’embrasement au Proche et Moyen Orient n’ont pas d’importantes conséquences sur le cours du baril de pétrole. Le baril de Brent a perdu 1,69 % sur un moins et plus de 16 % sur un an. Le ralentissement de l’économie chinoise, l’atonie de celle de l’Europe et l’augmentation de la production américaine expliquent l’évolution du cours du pétrole. Par ailleurs, plusieurs pays ne respectent plus l’accord de régulation de l’OPEP+. La Russie réussit par ailleurs à écouler sa production relativement facilement.
L’emploi américain à l’arrêt
L’économie américaine a créé seulement 12 000 postes non agricoles en octobre, un plus bas depuis décembre 2020, marquant un net ralentissement par rapport aux 223 000 (révisé de 254 000) de septembre. Les marchés s’attendaient à un tassement (le consensus Bloomberg était de 100 000). Cette forte diminution des créations d’emploi s’explique en partie par les ouragans Helene et Milton et par la grève de Boeing qui a soustrait 44 000 emplois dans le secteur de la fabrication de matériel de transport. Ce résultat tombe au plus mauvais moment pour l’administration démocrate, à quelques jours de l’élection présidentielle.
Le taux de chômage s’est maintenu à 4,1 % en octobre et la croissance annuelle du salaire horaire moyen s’est établie à 4 % après 3,9% en septembre. Le Bureau of Labor Statistics s’attend à la poursuite de la décélération des créations d’emploi, la politique monétaire restant restrictive. Cette situation devrait conduire la Fed à réduire ses taux directeurs de 25 points de base en novembre et en décembre. Malgré tout, la hausse des salaires et du prix des logements demeure dynamique ce qui pourrait inciter à la prudence la Banque centrale.
Des marchés en baisse sur la semaine
Les indices européens ont conclu une nouvelle fois en baisse la dernière semaine d’octobre. Ils ont, en revanche, bien réagi aux résultats de l’emploi aux Etats-Unis en enregistrant un petit rebond vendredi 1er novembre. Les indices américains sont en baisse cette semaine. Les résultats de Microsoft et Meta Platforms publiés cette semaine n’ont pas convaincu les investisseurs à la différence de ceux d’Amazon. L’indice Nasdaq a perdu du terrain sur la semaine avec un recul de plus de 2 %
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 1er nov. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 409,11 | -1,76 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 052,19 | -0,52 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 728,80 | -1,80 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 239,92 | -2,18 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 252,31 | -1,37 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 177,15 | -0,87 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 877,75 | -1,90 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 053,67 | -1,30 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 272,01 | -0,86% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,162 % | +0,116 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,403 % | +0,110 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,349 % | +0,130 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0854 | +0,54 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 743,10 | +0,01 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,53 | -3,49 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le CAC 40 a reculé au mois de juillet de 0,40 % quand l’indice allemand Dax et le britannique Footsie continuaient leur marche en avant. Sur un an, le CAC 40 est stable quand l’indice phare de Francfort progresse de plus de 12 %. Cet écart est imputable à la crise politique qui s’est ouverte le 9 juin dernier, jour des élections européennes. Par ailleurs, les valeurs du luxe ont perdu du terrain en raison de perspectives de ventes jugées décevantes. A souligner qu’au mois de juillet, l’indice des valeurs technologiques américaines, le Nasdaq, est en recul de 1,6 %. Les investisseurs commencent à réviser à la baisse les gains espérés de l’intelligence artificielle et engrangent de substantielles plus-values.
A la fin du mois de juillet, le baril de pétrole (BRENT) s’échangeait à 80 dollars en baisse de plus de 7 % sur un mois, notamment en lien avec le ralentissement de la croissance chinoise.
En ce début du mois d’août, le taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont fortement diminué en raison des anticipations sur les taux directeurs américains. Celui des obligations américaines est repassé en dessous de 4 % perdant près de 0,5 point. Celui de la France est en baisse mais de manière assez réduite conduisant à un écart avec celui de l’Allemagne à près de 0,8 point. Cette baisse des taux est également liée aux inquiétudes sur l’évolution de la croissance américaine. Les investisseurs estiment qu’en ne diminuant pas ses taux ces derniers mois, la Banque centrale a accru le risque de récession. Face à ce risque, ils ont privilégié les achats d’actions voire de l’or. Le cours du métal précieux a progressé en fin de semaine en raison des tensions croissantes au Proche et Moyen Orient. Dans ce contexte, le CAC 40 a reculé de plus de 2,5 % sur la semaine, le Dax allemand de plus de 4 % et le Footsie britannique de plus de 1 %. Les indices américains ont également connu de fortes baisses, le Dow Jones, -2,5 %, le S&P 500, -2,4 % et le Nasdaq, -3,5 %.
Sans surprise, lors de sa réunion du 31 juillet 2024, le comité de politique monétaire de la Federal Reserve a annoncé le maintien à leur niveau des taux directeurs de cette dernière. Ces derniers évoluent dans la fourchette 5,25 %-5,5 % depuis un an. Leur ascension avait commencé en mars 2022 jusqu’à une dernière hausse intervenue en juillet 2023.
Ce statu quo monétaire attendu a été néanmoins durement ressenti par les investisseurs vendredi 3 août avec la publication des résultats de l’emploi du mois de juillet aux Etats-Unis.
Le taux de chômage a augmenté de deux dixièmes à 4,3 % en juillet, un plus haut en quasiment trois ans. 114 000 postes ont été créés par l’économie américaine durant le 7e mois de l’année, soit 61 000 de moins que prévu. Le solde des mois de juin et mai a été abaissé par ailleurs de 29 000. Des voix se font entendre sur la frilosité de la FED qui aurait manqué l’occasion de baisser ses taux dès le mois de juillet. Pour le mois de septembre, les jeux semblent faits. De nombreux indicateurs rendent, en effet, possible la diminution des taux directeurs aux Etats-Unis : la modération des créations d’emploi, la hausse du chômage et la baisse de l’inflation même si elle demeure un peu élevée ces derniers mois. La consommation s’essouffle légèrement. Les grandes enseignes pour maintenir leurs ventes sont contraintes de multiplier les opérations de promotion. Les Américains ne disposent plus de réserves comme en 2023, ayant largement puisé dans leur cagnotte covid à la différence des Européens. Si la croissance a été vive au deuxième trimestre, elle pourrait être bien plus faible au troisième.
Dans sa conférence de presse du 31 juillet, le Président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que le comité ne se décide pas par avance. Il a précisé que « nous nous rapprochons du moment où la baisse pourra être enclenchée ». Il a néanmoins souligné que si l’inflation s’avérait plus résistante, avec des anticipations d’inflation de long terme plus fortes, la politique monétaire ne pourrait pas être assouplie. Dans son communiqué, la banque centrale américaine a rappelé qu’elle cherche à la fois à maximiser l’emploi et à atteindre sa cible d’inflation de 2 %. La FED a été contrainte de réviser son plan de baisse de ses taux directeurs en 2024 en raison du rebond de l’inflation au printemps. Au lieu des trois baisses, une seule en 2024 devrait être mise en œuvre. Donald Trump, s’en est pris récemment à Jerome Powell ainsi qu’aux autres banquiers centraux estimant que la baisse des taux directeurs pourraient fausser les élections du mois de novembre. Il a même dans un premier temps indiqué qu’il limogerait Jerome Powell avant de se raviser tout en soulignant que son éventuel maintien sera conditionné à la mise en œuvre d’une politique monétaire en phase avec son programme. Ces annonces remettant en cause l’indépendance de la Banque centrale ont évidemment choqué. La question des taux d’intérêt est sensible en raison de la propension des Américains à s’endetter pour acheter des biens de consommation. En outre, la décrue des taux contribuerait à relancer le marché immobilier bloqué.
Toujours mercredi 31 juillet, la Banque Centrale d’Angleterre (BoE) a décidé de baisser ses taux directeurs. Cette baisse intervient après 14 hausses réalisées entre décembre 2021 et août 2023. A 5,25 %, son principal taux directeur était à son plus haut niveau depuis 15 ans. La diminution des taux a donné lieu à un âpre débat au sein de la banque centrale, la décision ayant été votée à seulement 5 voix contre 4. Si l’inflation totale est retombée à 2 %, sa composante hors éléments volatils (comme les prix de l’énergie), l’inflation « cœur » était de 3,5 % en juin. Dans les services, elle atteint 5,7 %. Malgré tout, la Banque centrale a décidé de diminuer les taux afin de faciliter la reprise de l’économie qui a été en récession en 2023.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 2 août 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 251,80 | -2,58% | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 737,26 | -2,50 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 346,56 | -2,41 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 776,16 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 17 642,14 | -4,27 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 165,23 | -1,26 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | -0,71 % | 4 518,28 | 3792,28 | |
Nikkei 225 (Japon) | 35 909,70 | +1,22 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 907,87 | +0,60 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,958 % | -0,152 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,164 % | -0,242 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,814 % | -0,466 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0923 | +0,51 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 423,75 | +3,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,88 | -4,16 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4% à l’horizon de février 2024, contre 3,5% estimé en début d’année et 2,5% actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’Etat français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic de 12 ans.
Aux Etats-Unis, les ménages continuent de consommer favorisant le maintien de l’inflation à un niveau élevé et cela malgré les efforts de la Réserve fédérale pour freiner la croissance, L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, a augmenté de 0,6 % sur un mois en janvier et de 5,4 % en rythme annuel contre respectivement 0,5 % et 5 % anticipés par le consensus formé par Bloomberg. En données core (hors alimentation et énergie), la hausse est de 0,6 % en janvier, et de 4,7 % sur un an (+0,4 % et 4,3 % estimés, après 4,6 % en décembre). Toujours en janvier, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,6 % et leurs dépenses de 1,8 %, soit plus que prévu. Ces chiffres confirment les différents indices et indicateurs avancés publiés récemment (emploi, ventes au détail, inflation, PMI) qui justifient la poursuite des hausses des taux directeurs de la part de la FED. De nouveaux relèvements des taux directeurs de 50 points de base sont à prévoir, la fin du cycle de resserrement n’étant plus attendue que pour la seconde partie de l’année. En Allemagne, la baisse du PIB au quatrième trimestre 2022 a été plus forte qu’initialement annoncée ; elle a atteint 0,4 % ravivant les menaces de récession pour la première économie européenne. Le Président de la Bundesbank en appelle néanmoins à des relèvements des taux directeurs significatifs, l’inflation baissant à ses yeux que trop lentement. Dans ce contexte, les indices « actions » ont été, cette semaine, en recul. Le CAC40 a perdu 1,27 %, le Nasdaq près de 3,5 % et le S&P500 près de 3 %. Les taux des obligations sont, en revanche, en hausse. Le taux de l’OAT à 10 ans de la France est passé au-dessus des 3 % quand son équivalent aux Etats-Unis se rapproche de 4 %.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 24 fév. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 187,27 | -1,27 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 816,92 | -3,20 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 970,04 | -2,93 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 394,94 | -3,47 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 209,74 | -1,34 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 878,66 | -1,43 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 178,82 | -2,02 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 453,48 | -0,22 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 267,16 | +1,34 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,016 % | +0,119 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,539 % | +0,102 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,967 % | +0,129 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0550 | -1,50 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 811,95 | -1,67 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 83,18 | -1,76 % | 84,08 | 78,140 |
L’encours des Organisme de Placement Collectif (OPC) dépasse 2 100 milliards d’euros. Ces fonds qu’ils soient monétaires, obligataires, actions, mixtes ou indiciels sont présents dans l’assurance vie, les Plans d’Épargne en Actions, les Plans d’Épargne Retraite ou sur les comptes titres. Après une année 2021 qui avait été favorables aux fonds actions et aux fonds indiciels, 2022 a été marquée par la baisse des rendements de tous les fonds à l’exception de ceux à dominante monétaire, qui après des années de taux nuls voire négatifs, sont repassés légèrement au-dessus de 0 %. La baisse des fonds obligataires ont, l’année dernière, s’explique par la hausse des taux qui ont provoqué la diminution des cours des obligations.
Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.
La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de 2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes
Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.
Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse 200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de 5 à 7 dollars du prix du baril.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 13 jan. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 023,50 | +2,40 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 302,61 | +1,75 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 999,09 | +2,59 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 079,16 | +4,47 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 086,52 | +3,26 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 844,07 | +1,88 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 151,33 | +3,31 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 26 119,52 | +1,83 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 195,31 | +1,19 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,632 % | -0,088 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,164 % | -0,042 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,481 % | -0,097 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0827 | +1,26 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 916,93 | +2,46 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,81 | +8,23 % | 84,08 | 78,140 |
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