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Le 14 novembre dernier, les partenaires sociaux ont franchi une étape importante en concluant deux accords majeurs : l’un sur l’assurance-chômage et l’autre sur l’emploi des seniors. Ces avancées offrent au gouvernement la possibilité d’agréer le premier et de transposer le second d’ici la fin de l’année 2024.
Le texte sur l’emploi des seniors introduit une mesure phare : l’ouverture de la retraite progressive dès 60 ans, soit quatre ans avant l’âge légal fixé par la réforme des retraites de 2023. Toutefois, ce droit n’est pas encore opposable. En cas de refus « écrit et motivé » de l’employeur, les salariés auront la possibilité de saisir le comité social et économique (CSE) de leur entreprise.
L’accord réintroduit le principe du contrat de valorisation de l’expérience (ex-CDI senior), invalidé en 2023 par le Conseil constitutionnel. Ce contrat, destiné aux chômeurs âgés de 57 à 60 ans dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans, présente des caractéristiques spécifiques :
La mise à la retraite d’office reste maintenu à 70 ans.
Pour encadrer les fins de carrière, l’accord intègre une disposition sur le délai de carence. Ainsi, un salarié devra attendre six mois avant de reprendre une activité chez le même employeur après avoir liquidé ses droits à la retraite.
Les partenaires sociaux ont également validé une obligation de négociation triennale sur l’emploi des seniors dans les branches professionnelles et les entreprises de plus de 300 salariés. Par ailleurs, l’entretien professionnel à 45 ans est renforcé, et un nouvel entretien est introduit avant le 60e anniversaire pour discuter des conditions de maintien dans l’emploi.
L’accord permet désormais aux salariés de demander un temps partiel spécifique, facilitant une transition progressive vers la retraite.
Ces accords marquent un tournant pour l’emploi des seniors en France, en conciliant flexibilité pour les employeurs et garanties pour les salariés. Ils devraient répondre à l’enjeu crucial du vieillissement de la population active tout en favorisant une meilleure transition entre activité et retraite.
Selon la DARES, en 2015, 52,6 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont actives en France : 48,7 % ont un emploi et 3,9 % sont au chômage, soit un taux de chômage de 7,4 %.
Au cours de l’année 2015, le taux d’activité des seniors a augmenté de 1,1 point et le taux de chômage a baissé de 0,2 point. Le taux de chômage et la part du halo du chômage (2,5 %) des seniors sont sensiblement inférieurs à ceux de l’ensemble des 15-64 ans.
En revanche, la perte d’emploi pour un senior est souvent synonyme de chômage de longue durée. 63,5 % sont au chômage depuis au moins un an.
Le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté au même rythme que le taux d’activité en 2015. 4,3 millions de personnes âgées d’au moins 55 ans ou plus, dont 0,5 million de retraités, travaillent. Les seniors en emploi sont plus souvent à temps partiel, moins souvent en situation de sous-emploi et moins souvent en contrat temporaire que l’ensemble des actifs occupés.
Le taux d’activité des 55-64 ans en France est inférieur de près de 5 points à celui de l’Union européenne en 2015, en raison principalement d’une faible participation au marché du travail des hommes de 60-64 ans. Depuis 2000, le taux d’activité des seniors a cependant augmenté un peu plus rapidement en France que dans l’ensemble de l’Union européenne.
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