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Le Coin des Epargnants du 5 juin 2021 : entre sérénité et attentisme

Des records sur fond de mer d’huile

Est-ce le calme avant la tempête ou simplement une pause après une folle ascension ; il n’en demeure pas moins que les marchés « actions » ont enregistré de faibles amplitudes tout en battant des records en Europe. Seul le prix du baril de pétrole a connu une forte hausse, plus de 4 % en une semaine, lui permettant de franchir la barre des 70 dollars.

Les résultats sans relief de l’emploi américain du mois de mai

Les investisseurs sont restés de marbre face à la publication du très attendu dernier rapport officiel sur l’emploi aux Etats-Unis. Le Bureau des statistiques du travail (BLS) a annoncé 559 000 créations d’emplois dans le secteur non agricole en mai, contre 674 000 anticipées par le consensus Bloomberg. Le solde d’avril a été révisé, de son côté, à la marge à 278 000, contre 266 000 initialement communiqué. Le taux de chômage a baissé de 0,3 point pour passer en-dessous de 6 % à 5,8 % de la population active (5,9 % attendu). Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,5 % sur un mois, contre +0,2 % anticipé. Le retour d’employés peu payés dans les secteurs du divertissement et de l’accueil devrait peser sur cette moyenne. Ainsi cette hausse de 0,5 % est vraisemblablement plus forte qu’il n’y paraît et suggère que la pénurie croissante de main-d’œuvre provoque une augmentation des rémunérations. Le résultat de l’emploi a été jugé sans relief par les investisseurs qui prennent en compte que 7,6 millions d’emplois manquent à l’appel par rapport à février 2020.

Le CAC 40 dans les sommets

Les actions n’en finissent pas de s’apprécier. Pourtant, il y a quelques semaines des doutes étaient émis au sujet de l’évolution des indices « actions » avec la possible remontée des taux d’intérêt, remontée provoquée par l’augmentation des prix. Or, pour le moment, les actions continuent à bien se comporter. Le CAC 40 a franchi le 1er juin les 6 500 points, pour la première fois depuis septembre 2000. Depuis le début de l’année, l’indice parisien a progressé de 17 %. Phénomène peu courant, cette progression est l’une des plus fortes en ce qui concerne les principaux indices boursiers mondiaux. La progression des indices « actions » intervient dans un contexte de sortie de crise qui se caractérise par l’accumulation des plans de relance de part et d’autre de l’Atlantique ainsi que par le maintien de taux bas. Le plan européen de 750 milliards d’euros a été officiellement validé à la fin du mois de mai, ce qui permettra son déploiement durant l’été. L’accélération des campagnes de vaccination crée un petit climat d’euphorie qui porte les marchés. Les chefs d’entreprise sont optimistes comme en témoigne la dernière enquête de l’INSEE sur le climat des affaires en France qui a dépassé, en mai, son niveau d’avant crise. Entre son point bas atteint le 18 mars 2020 et le 1er juin 2020, le CAC 40 a progressé de 70 %. Il s’inscrit en hausse de plus de 6 % par rapport à son pic d’avant-crise à 6.111 points le 19 février. Plusieurs secteurs n’ont néanmoins pas retrouvé leur niveau d’avant crise. Figurent dans cette catégorie l’immobilier commercial et de bureaux ( Unibail-Westfield-Rodamco concède une perte de plus de 40 %) et l’aéronautique  (Airbus -18 %, Safran -15 % ou encore Thalès -11 %). Ce dernier secteur commence à renouer avec les hausses avec la relance du transport aérien.

Le secteur du luxe après avoir souffert durant le premier confinement connait un fort rebond. Hermès et LVMH ont progressé de 60 %, L’Oréal de plus de 35 % et Kering de près de 30 % depuis février 2020. La capitalisation de LVMH est passée de 220 milliards en février 2020 à plus de 330 milliards d’euros fin mai 2021. Elle est devenue la première société européenne en matière de capitalisation.

Le pétrole toujours en hausse

Le prix du baril de pétrole Brent a terminé la semaine au-delà de 71 dollars, cours inconnu depuis le mois de mai 2019. Les perspectives de croissance et la baisse des stocks américains expliquent en partie cette progression. En un an, le baril a progressé de plus de 80 %. Cette appréciation de l’or noir est également imputable à la politique des pays producteurs. Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés (dont la Russie), unis depuis fin 2016 par l’accord Opep+, ont en effet décidé mardi 1er juin, de se conformer à leur politique d’augmentation progressive de la production de pétrole jusqu’au mois de juillet.

2020, des liquidités mais aussi des actions

Compte tenu des flux d’épargne et de la bonne tenue des valeurs mobilières, le patrimoine financier des ménages a atteint, selon la Banque de France, 5 665,5 milliards d’euros fin 2020, contre 5 396 milliards d’euros fin 2019 et 4 951,5 milliards d’euros fin 2018. En 2020, le taux d’épargne des ménages s’est élevé à 18,4 % du revenu disponible brut dont 9,7 % au titre de l’épargne financière. Pour le seul quatrième trimestre de l’année dernière, les taux respectifs étaient de 20,8 et 12,4 %.

Les ménages ont été contraints à l’épargne en 2020 faute de pouvoir dépenser. Le 1er juin 2021, la Banque de France a confirmé que le flux d’épargne a atteint, 205,2 milliards d’euros l’année dernière, contre 129,7 milliards d’euros en 2019, soit 75,5 milliards d’euros de plus. Plus des trois quarts de cette épargne ont été investis dans des produits de taux (158,5 milliards d’euros en 2020, contre 122,5 milliards en 2019). La préférence donnée à la liquidité durant cette période de crise sanitaire inédite s’est traduite par des flux importants en faveur du numéraire et des dépôts à vue (95,8 milliards d’euros en 2020 contre 48,5 milliards en 2019) et sur les livrets d’épargne (66,8 milliards d’euros en 2020 après 40,2 milliards en 2019). Si les flux vers les fonds euros de l’assurance vie et des produits d’épargne retraite ont diminué de 2 milliards d’euros, ceux en faveur des produits de fonds propres ont augmenté de 46,6 milliards d’euros en 2020, après 12,0 milliards en 2019. Aidées par la bonne tenue des marchés, les actions cotées ont bénéficié d’un flux de 13,1 milliards d’euros quand ce dernier était négatif de 2,3 milliards d’euros en 2019. Les flux vers les unités de compte ont également progressé passant de 2 à 16,8 milliards d’euros.

Les premières données fournies par la Banque de France pour le premier trimestre 2021 soulignent une nouvelle progression des placements en numéraire et sous forme de dépôts auprès des banques (35,8 milliards d’euros après 34,1 milliards au quatrième trimestre. À la fin du premier trimestre, les dépôts à vue des ménages ont atteint le niveau record de 481 milliards d’euros. Sur les trois premiers mois, l’encours a progressé de 12 milliards d’euros contre 17 milliards d’euros sur la même période en 2020. Par ailleurs, la Banque de France a enregistré un flux net légèrement négatif pour les contrats d’assurance vie et épargne retraite en euros (-0,5 milliards d’euros après 3,9 milliards au quatrième trimestre) et une accélération des placements d’assurance vie en unités de comptes (7,3 milliards après 4,1 milliards au quatrième trimestre).

BdF

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 4 juin 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 515,66+0,49 %5 551,41
Dow Jones34 756,39+0,66 %30 409,56
Nasdaq13 814,49+0,48 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 692,90+1,11 %13 718,78
Footsie7 069,04+0,66 %6 460,52
Euro Stoxx 504 089,38+0,46 %3 552,64
Nikkei 22528 941,52-0,71 %27 444,17
Shanghai Composite3 591,84-0,49 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,150 %-0,021 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,2175 %-0,032 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,559 %-0,032 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,2165-0,24 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 891,645-0,51 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)71,780+4,27 %51,290

L’assurance vie en avril, un retour à la normale ?

En avril 2020, au cœur du premier confinement, l’assurance vie avait connu une décollecte record de 2,3 milliards d’euros. Le troisième confinement n’a pas du tout eu les mêmes effets. Selon la Fédération Français de l’Assurance, la collecte est positive de 1,6 milliard d’euros en avril 2021, soit le quatrième mois consécutif. Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint ainsi 6,4 milliards d’euros.

En règle générale, le mois d’avril réussit plutôt bien à l’assurance vie. Deux décollectes ont été enregistrées en dix ans, à chaque fois, dans un contexte très particulier : en 2012 lors de la crise des dettes souveraines et en 2020 lors de la première vague de covid-19. La moyenne de la collecte nette tourne autour de 2 milliards d’euros. Le résultat de l’année 2021 témoigne d’un retour à la normale.

Les cotisations du mois d’avril 2021 se sont élevées à 13,1 milliards d’euros dont 2,9 milliards d’euros au titre des unités de compte. La proportion d’unités de compte diminue malgré la bonne tenue de la bourse. En revanche, sur quatre mois, la collecte nette d’unités de compte est à son plus haut niveau depuis 14 ans. Le montant des prestations retrouve un rythme de croisière avec un total de 11,5 milliards d’euros. Fin avril 2021, les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 818 milliards d’euros, en progression de +4,5 % sur un an.

Malgré le troisième confinement, l’assurance vie a retrouvé son rythme de croissance d’avant crise sanitaire. Il n’y a pas de rebond, les ménages n’ayant pas encore décidé de replacer l’épargne subie et de précaution constituée depuis le mois de mars 2020. L’amélioration de la situation sur le plan sanitaire et l’espoir d’une forte croissance économique permettent néanmoins de reprendre progressivement le chemin de l’épargne longue. Dans un premier temps, les ménages seront tentés de se faire plaisir en augmentant leurs dépenses de consommation. Les produits d’épargne à long terme comme l’assurance vie devraient connaître un dynamisme plus prononcé durant le second semestre. L’assurance vie doit, par ailleurs, faire face à l’essor du Plan d’Épargne Retraite qui, à la marge, réduit le montant des collectes.

Le coin de l’épargne : l’inflation, es-tu là ?

Sous le feu de l’inflation

La semaine a été marquée par la publication de l’indice des prix américain du mois d’avril qui a surpris les investisseurs. Sa progression de 0,8 % sur un mois contre 0,6 % en mars et de 4,2 % sur un an après 2,6 % le mois précédent semble confirmer une accélération de l’inflation. Ces taux sont supérieurs aux prévisions des économistes qui tablaient, en moyenne, sur une hausse mensuelle de 0,2 % et de 3,6 % sur un an. L’inflation sous-jacente (hors prix volatils) est en en hausse de 0,9 % sur un mois et de 3,0 % sur un an alors que le consensus Reuters la donnait à +0,3 % et +2,3 % respectivement.

En milieu de semaine, les investisseurs ont réagi assez vivement à cette annonce craignant que la Réserve Fédérale ne durcisse sa politique monétaire pour éviter un emballement inflationniste. La Banque centrale américaine a fait rapidement passer des messages pour signifier qu’ils ne s’attendaient qu’à une poussée de l’inflation de courte durée, provoquée par la fin des mesures sanitaires. Après plusieurs mois de demande contrainte, la consommation ne peut que rebondir d’autant plus que les ménages disposent d’une épargne abondante. L’emballement craint n’est pas certain. Les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis, publiés vendredi ont rassuré les investisseurs car ces derniers sont restées stables sur un mois en avril quand une augmentation de 1 % était attendue. De son côté, la production industrielle américaine n’a progressé que de 0,7 % le mois dernier, contre une hausse de 0,9 % anticipée par le consensus. Après avoir atteint des sommets ces dernières semaines, une légère détente s’est manifestée sur le front des prix des matières premières. Ceux du minerai de fer ont chuté de 10 % en deux jours, du jamais vu depuis 2019. Le prix du pétrole est resté stable durant la semaine avec une progression de moins de 1 % du prix du baril tout en restant à un niveau assez élevé (68 dollars).

Pour certains, l’effet des chèques accordés par l’administration américaine aux ménages commencerait à s’étioler ; pour d’autres, les goulets d’étranglement pourraient provoquer des hausses de prix en cascade. Dans tous les cas, l’inflation sera scrutée avec attention  dans les prochains mois. Son maintien autour de 4 % poserait la question de la fin du programme de rachats d’obligations par la Réserve Fédérale, qui s’élèvent actuellement à 120 milliards de dollars par mois, première étape avant le relèvement des taux.

Après un net repli, les marchés actions, mercredi, le retour au calme a prévalu en fin de semaine. Le CAC 40 est resté quasiment stable sur cinq jours. Le. Dow Jones a néanmoins cédé plus d’un pour cent et le Nasdaq plus de 2,3 %.

Le tableau financier de la semaine

 

 Résultats 14 mai 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 385,14-0,01 %5 551,41
Dow Jones34 382,13-1,14  %30 409,56
Nasdaq13429,98-2,34 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 416,64+0,11 %13 718,78
Footsie7 043,61-1,21 %6 460,52
Euro Stoxx 504 017,44-0,42 %3 552,64
Nikkei 22528 084,47-4,34 %27 444,17
Shanghai Composite3 490.38+0,31 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,264 %+0,02 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,126 %+0,088 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,644 %+0,067 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,2138-0,20 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 838,970+0,49 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)68,520+0,67 %51,290

Le retour des droits de succession dans le débat public.

Dans un rapport publié le 11 mai dernier, l’OCDE établit une cartographique des droits applicables en matière de succession et de donation. Elle souligne que les États membres auraient avantage à augmenter les droits de succession afin d’accroître leurs recettes et réduire les inégalités. Le niveau et la nature des prélèvements diffèrent d’un État à un autre, la France figurant parmi les pays où la taxation de la transmission du patrimoine est la plus élevée.

Une forte concentration du patrimoine que les successions accentuent

Les 10 % des ménages les plus riches possèdent, en moyenne, au sein de l’OCDE, la moitié du patrimoine, un cinquième du patrimoine total étant concentré entre les mains du 1 % le plus riche. La concentration est encore plus marquée pour le patrimoine financier. Les 20 % des ménages les plus riches possèdent plus de la moitié du patrimoine immobilier total et détiennent près de 80 % du patrimoine financier total.

Part net du patrimoine détenue par les 1 et les 10 % les plus riches

au sein des États membres de l’OCDE

Une forte augmentation du patrimoine depuis les années 1990

Après un fort recul des inégalités de patrimoine au début et au milieu du XXe siècle, la part du patrimoine détenue par les plus riches a augmenté, dans certains pays, durant la dernière partie du XXe siècle et au début des années 2000. Avec l’appréciation des biens immobiliers et des actions, entre 1995 et 2019, le patrimoine par habitant a presque triplé en France et plus que doublé au Canada et au Royaume-Uni. Dans certains pays, l’augmentation du patrimoine des ménages s’est accompagnée d’une hausse des inégalités en la matière.

Des transmissions plus importantes qui accentuent les inégalités

Les transmissions de patrimoine incluent à la fois les donations (transmissions d’actifs intervenues du vivant du donateur) et les successions (transmissions d’actifs intervenues après le décès du donateur). Entre 25 et 50 % des ménages de la zone OCDE déclarent avoir reçu un héritage ou une donation importante, les transmissions de patrimoine semblent favoriser les ménages les plus riches. Parmi les 20 % les plus fortunés, la part des ménages qui déclarent avoir reçu un héritage ou une donation importante est comprise entre 39 % (Canada) et 66 % (Finlande), contre 3 % (Italie) et 26 % (Finlande) parmi les 20 % les plus pauvres.

Les héritages ou donations que les ménages fortunés déclarent avoir reçus sont en outre d’une valeur supérieure. L’héritage moyen que les ménages du quintile inférieur déclarent avoir reçu se situe entre 300 et 11 000 dollars. Pour les ménages du quintile supérieur, il se situe entre 30 000 et 526 000 dollars.

L’augmentation du montant des successions pour les ménages les plus aisés aboutit à une concentration accrue des richesses au profit des ménages les plus âgés. Cette situation renforce les écarts de patrimoine entre les générations. La taille modeste des ménages et les faibles taux de fertilité peuvent aussi signifier que le patrimoine pourrait être divisé entre un nombre plus limité d’héritiers, augmentant la probabilité que ces derniers reçoivent une part plus importante de la succession.

Des niveaux de taxation disparates au sein de l’OCDE

En matière de taxation des transmissions du patrimoine, deux approches sont possibles. L’impôt peut cibler le donateur ou le bénéficiaire. Cette deuxième approche est la plus courante. 21 pays sur 24 taxant les successions ont choisi de prélever un impôt sur la part de la succession reçue par les héritiers. Le Danemark, les États-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, prélèvent l’impôt sur l’ensemble du patrimoine du donateur défunt. Tous les pays qui prélèvent un impôt sur les successions taxent également les donations, généralement par le biais d’un impôt sur les donations à la charge du bénéficiaire.

Les recettes générées par les impôts sur les successions et les donations représentaient, en 2019,seulement 0,5 % des recettes fiscales des États membres de l’OCDE. Les recettes issues de ces impôts dépassent 1 % du total des recettes fiscales dans seulement quatre pays de l’OCDE (Belgique, Corée, France et Japon). La part du total des recettes générées par les impôts sur les successions a baissé au cours des années 70.

Recettes tirées des impôts sur les successions et les donations en 2019 en % du total des recettes fiscales

OCDE

L’étroitesse des assiettes fiscales est en grande partie responsable du niveau généralement faible des recettes fiscales. Des  abattements et des exonérations de droit sont souvent appliqués aux transmissions de patrimoine à de proches parents. Certains actifs bénéficient fréquemment d’un traitement fiscal préférentiel (entreprises par exemple) expliquent le faible rendement de ces impôts. Un grand nombre de succession échappent à l’impôt. Ainsi, aux États-Unis, seulement 0.2 % des successions sont imposées. À contrario, ce taux est de 48 % en Belgique, région de Bruxelles-Capitale.

La quasi-totalité des pays a fixé des seuils d’exonération, autorisant la transmission d’un certain montant de patrimoine en franchise d’impôt. Ces seuils d’exonération sont généralement plus élevés pour les proches parents, notamment l’époux ou l’épouse et les enfants du donateur. L’époux ou l’épouse bénéficie d’une exonération totale de l’impôt sur les successions dans treize pays et les enfants sont exonérés dans six pays. Quand ils ne sont pas exonérés, l’époux ou l’épouse et les enfants se voient appliquer des seuils d’exonération plus élevés. Les seuils d’exonération appliqués aux successions en faveur des enfants varient de 17 000 dollars en Belgique (région de Bruxelles-Capitale) à atteignent environ 11,6 millions de dollars aux États-Unis. Les autres membres de la famille et les héritiers hors famille jouissent généralement d’un régime fiscal bien moins avantageux, même si l’écart entre le régime fiscal appliqué aux proches parents et celui dont bénéficient les autres héritiers est différent d’un pays à l’autre.

Dans de nombreux pays, des traitements fiscaux préférentiels ont été institués pour certains biens comme les actifs commerciaux et agricoles ainsi que les résidences principales des donateurs. Des dispositifs spécifiques existent fréquemment en faveur des plans d’épargne retraite et des contrats assurance vie ou assurance décès par accident.

Plus de deux tiers des pays appliquent des taux d’imposition progressifs

Quinze pays sur vingt-quatre imposent des taux progressifs. Sept pays appliquent des taux d’imposition forfaitaires sur les successions, dont cinq un taux d’imposition unique et deux des taux d’imposition forfaitaires différents en fonction de la relation entre le donateur et le bénéficiaire. Les taux forfaitaires varient entre 4 % (Italie) et 40 % (Royaume-Uni et États-Unis) et les taux progressifs entre 1 % (Chili) et 80 % (Belgique, région de Bruxelles-Capitale) selon les catégories d’héritiers. En France, il varie de 20 à 60 %. Les taux d’imposition progressifs appliqués à l’époux ou l’épouse et aux enfants sont généralement plus faibles et varient moins sensiblement selon les pays que les taux appliqués aux autres membres de la famille et aux héritiers hors famille. Les taux d’imposition marginaux les plus élevés appliqués aux transmissions en faveur des enfants se situent entre 10 % (Grèce) et 55 % (Japon). En France, le taux le plus élevé est de 45 %. Les taux appliqués aux frères et sœurs se situent entre 14 % (Slovénie) et 65 % (Belgique, région de Bruxelles-Capitale). En France, les taux entre frères et sœurs varient de 35 à 45 %.

Les donations du vivant, fiscalement favorisées au sein de l’OCDE

Dans de nombreux pays dont la France, les donations bénéficient d’un abattement renouvelable plafonné qui permet aux donateurs de transmettre chaque année ou à intervalle d’années régulier un certain montant de patrimoine libre d’imposition.

L’OCDE estime que l’augmentation des prélèvements sur les transmissions seraient un moyen pour les Etats d’assurer une plus grande égalité patrimoniale tout en augmentant leurs ressources fiscales. Les économistes de cette organisation considèrent que la fiscalité sur les transmissions sont plus neutres sur le terrain économique que celles sur le patrimoine en tant que tel (impôt sur la fortune par exemple). La France figure parmi les pays qui taxent le plus la transmission tout en ayant moults systèmes dérogatoires. Ces derniers compensent des taux élevés comme cela est le cas pour l’impôt sur le revenu. Les dispositifs en faveur de la transmission d’entreprise (Pacte Dutreil) ou sur l’assurance vie atténuent un barème progressif et peu avantageux pour les héritiers qui ne sont pas en ligne directe.

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