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Résultats du Livret A du mois de septembre 2024 – Atterrissage automnal

Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Retour aux fondamentaux

La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).

Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.

La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.

Pour le LDDS, septembre est un mois honni

La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.

Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.

Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.

Un mois de septembre classique à souhait

En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.

La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération

Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).

Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée

Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.

Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Livret A : retour aux fondamentaux

Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.

Retour aux fondamentaux

La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).

Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.

La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.

Pour le LDDS, septembre est un mois honni

La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.

Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.

Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.

Un mois de septembre classique à souhait

En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.

La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération

Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).

Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée

Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.

Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

Le Livret A n’a pas pris de vacances

Légère baisse de la collecte du Livret A et du LDDS en août, mais l’effort d’épargne perdure

La collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a légèrement diminué en août, mais les ménages ont maintenu un effort d’épargne important durant ce mois. Malgré les vacances, ils n’ont pas pioché dans leur épargne de précaution. Cette attitude prudente semble liée aux incertitudes politiques persistantes.

La collecte du Livret A en août 2024 s’est élevée à 1,5 milliard d’euros, contre 1,57 milliard en juillet et 1,23 milliard en juin. Un an plus tôt, elle était de 2,27 milliards d’euros. Le chiffre d’août 2024 se situe dans la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Traditionnellement, août est un mois correct pour le Livret A : depuis 2009, seules deux décollectes ont été observées en août (-0,41 milliard en 2015 et -0,48 milliard en 2014).

Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint 13,21 milliards d’euros, contre 30,27 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle. Aucun changement de taux n’a été appliqué au 1er août 2024, le dernier ayant eu lieu le 1er février 2023.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte de 490 millions d’euros en août, contre 730 millions en juillet et 590 millions en juin. En août 2023, la collecte s’élevait à 740 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte atteint 6,3 milliards d’euros, contre 10,41 milliards pour la même période en 2023.

Les résultats du LDDS en août sont légèrement supérieurs à la moyenne des dernières années (380 millions d’euros entre 2014 et 2023). Depuis que la Caisse des Dépôts et Consignations suit ces statistiques en 2009, une seule décollecte a été constatée pour le LDDS en août (-20 millions en 2009).

Le LDDS est plus volatile que le Livret A, souvent associé aux comptes courants des ménages. Ce lien tient au fait que le LDDS est généralement ouvert en même temps qu’un compte courant, tandis que le Livret A peut être détenu dans un autre établissement financier. Depuis sa création en 1983, le LDDS, contrairement au Livret A, est un livret banalisé et constitue souvent l’antichambre du compte courant.

Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LDDS

En juillet 2024, le Livret A et le LDDS ont atteint des niveaux d’encours record, avec respectivement 428,5 et 155,6 milliards d’euros, portant le total à 584,2 milliards d’euros pour les deux produits.

Le Livret d’Épargne Populaire : une collecte positive malgré la baisse du rendement

Malgré une baisse de rendement, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive en août, avec 390 millions d’euros, contre 460 millions en juillet et 570 millions en juin. La réduction du taux du LEP, passé de 5 % à 4 %, a eu un impact limité. Les ménages modestes continuent de privilégier l’épargne face à l’incertitude économique et politique. L’encours du LEP atteint également un record.

Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 5,37 milliards d’euros, contre 10,29 milliards en 2023.

Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée

Avec une inflation désormais proche de 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP) est devenu positif, se situant entre 1 et 2 points, un niveau inédit depuis 2009. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants depuis mars 2024. Ce gel, en vigueur jusqu’au 1er février 2025, permet aux Français de tirer un rendement positif de leur épargne.

Baisses probables des taux de l’épargne de l’épargne réglementée le 1er février 2025

Avec la baisse des taux d’intérêt et de l’inflation, une réduction du rendement de l’épargne réglementée semble inévitable en février 2025. Le gouvernement pourrait souhaiter réduire le coût des crédits adossés à cette épargne, notamment pour les bailleurs sociaux, tout en encourageant les ménages à consommer davantage. Cependant, les précédentes baisses du taux du Livret A ont eu des effets limités sur la consommation.

Le gel des taux du Livret A et du LDDS devrait prendre fin le 1er  février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux ester des six derniers mois, avec un taux plancher à 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,75 %.

Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3,25 %, voire à 3,5 % si le gouvernement choisit de soutenir l’épargne populaire.

Vers une fin d’année plus consommation et moins épargne ?

À partir de septembre, les ménages réduisent traditionnellement leur effort d’épargne pour couvrir les dépenses de rentrée et de fin d’année. Le paiement de la taxe foncière, qui concerne environ la moitié des ménages, contribue également à une possible décollecte. Cependant, plusieurs facteurs pourraient contrecarrer cette tendance : les incertitudes politiques et la crainte d’une hausse des impôts pourraient inciter les ménages à épargner davantage. Une éventuelle hausse du prélèvement forfaitaire unique pourrait également les encourager à opter pour des placements défiscalisés, sous réserve qu’ils n’aient pas atteint les plafonds.

Le Livret A assure en juin !

Pas d’essoufflement pour le Livret A au  mois de juin

La collecte du mois de juin a été de 1,23 milliard d’euros, contre 1,26 milliard d’euros en mai, 1,48 milliard d’euros en avril et 1,53 milliard d’euros en mars. Au mois de juin 2023, la collecte avait été de 1,34 milliard d’euros.

Traditionnellement, le mois de juin marque le passage d’une phase d’épargne à une phase de désépargne avec la proximité des vacances d’été. La collecte moyenne de ces dix dernières années (2014/2023) pour le mois de juin était de 700 millions d’euros. Dans les années 2010, il était assez fréquent d’avoir des décollectes en juin (2009, 2010, 2014, 2015).

Le mois de juin 2024 est donc un bon cru pour le Livret A. Les ménages continuent à affecter d’importantes liquidités sur le produit d’épargne le plus diffusé en France. Les incertitudes politiques ont sans nul doute incité les Français à la prudence. Le Livret A a pu, ainsi, une nouvelle fois joué son rôle de valeur refuge.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en juin une collecte de 590 millions d’euros, contre 600 millions d’euros en mai et 760 millions d’euros en avril. Au mois de juin 2023, la collecte pour ce produit était de 830 millions d’euros. La collecte du mois du LDDS est traditionnellement faible voire négative comme ce fut le cas à quatre reprises depuis 2009 (2009,2010, 2011, 2012). L’année 2024 apparaît donc correct et témoigne de la prudence des ménages, sachant que le LDDS est géré souvent en phase avec le compte courant.

Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de juin, des records d’encours avec, respectivement, 425,5 et 154,4 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 579,9 milliards d’euros.

Normalisation sans rupture pour le Livret A et le LDDS au cours du premier semestre

Au cours du premier semestre 2024, la collecte du Livret A s’est élevée à 10,14 milliards d’euros, contre 25,84 milliards d’euros sur la même période de 2023. Sur le premier semestre, la collecte du LDDS s’élève à 4,88 milliards d’euros, contre 8,7 milliards d’euros sur la même période en 2023.

Au cours du premier semestre 2024, une normalisation de la collecte du Livret A est constatée après celles records de 2023 dopées par le relèvement du taux de rémunération. La diminution de l’inflation a sur les six premiers mois de l’année conduit les ménages à épargner davantage sur des produits de long terme comme l’assurance vie. Si la collecte s’est amoindrie durant le premier semestre, elle est néanmoins restée positive, les ménages français n’ayant pas décidé de puiser dans leurs livrets d’épargne réglementée pour consommer ou pour accroître leurs placements à long terme. Le volant d’épargne de précaution demeure extrêmement élevé. En 10 ans, l’encours du Livret A et du LDDS a progressé de 209 milliards d’euros (371 à 579,9 milliards d’euros – sources Cercle de l’Epargne – CDC).

Un second semestre 2024 sous le sceau des incertitudes

En règle générale, les ménages épargnent au premier semestre et consomment au second. Les vacances d’été, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année jalonnent la deuxième partie de l’année et amènent les Français à puiser dans leur poche d’épargne de précaution. Ces dernières années, même si quelques décollectes mensuelles ont été constatées lors des seconds semestres, les Français ont fait preuve de retenue. La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste) les ont amenés à maintenir, toute l’année, un important effort d’épargne. En 2024, la désinflation devrait les conduire sur les voies de la consommation mais le contexte politique plus qu’incertain pourrait au contraire les inciter à la prudence.

Livret d’Epargne Populaire, une collecte positive en juin !

Au mois de juin, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros mettant un terme à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril). Les ménages ayant des revenus modestes continuent à vouloir mettre de l’argent de côté dans un contexte économique et politique incertain.

De janvier à juin, la collecte du LEP a été de 4,52 milliards d’euros, contre 8,75 milliards d’euros sur la même période 2023. La baisse de la collecte par la fin de l’effet relèvement du plafond de 7700 à 10 000 euros. Avec la baisse du taux du LEP à 4 % à compter du 1er août 2024, ce produit perdra en attractivité tout en restant attractif.

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Livret A : poursuite de la normalisation avant l’orage

Un mois de mai dans la norme

La collecte du mois de mai a été de 1,26 milliard d’euros. Cette collecte s’inscrit parfaitement dans le processus de normalisation engagé depuis le début de l’année, après les records de l’année 2023. La collecte de mai 2024 est deux fois plus faible que celle de 2023 (2,47 milliards d’euros) et également inférieure à celle des mois précédents, sur 2024, (1,48 milliard d’euros en avril, 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier). Elle demeure, néanmoins, légèrement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros).

Le mois de mai est traditionnellement un mois de transition pour le Livret A. Si au début d’année, ce produit enregistre de bonnes collectes, à partir du mois de mai, les titulaires du Livret A relâchent leurs efforts en raison de l’augmentation des dépenses et, notamment, celles liées aux vacances.

Depuis 2009, le Livret A a enregistré quatre décollectes en mai :

  • Mai 2009 : -1 milliard d’euros ;
  • Mai 2010 : -0,31 milliard d’euros ;
  • Mai 2014 : -0,09 milliard d’euros ;
  • Mai 2015 :-0,44 milliard d’euros.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du Livret A est de 8,91 milliards d’euros, contre 24,50 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette forte diminution de la collecte traduit bien un retour à la normale du Livret A dans un contexte de baisse d’inflation.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en mai, une petite collecte de 600 millions d’euros contre une collecte de 760 millions d’euros en avril. Au mois de mai 2023, la collecte pour ce produit était de 1,05 milliard d’euros.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 4,28 milliards d’euros, contre 7,87 milliards d’euros sur la même période en 2023.

Le mois de mai  ne réussit pas, en règle générale, au LDDS. Depuis 2009, il a enregistré 8 décollectes durant ce mois. Le LDDS étant souvent connecté au compte courant, les ménages réalisent des arbitrages plus rapidement qu’avec le Livret A. le LDDS est l’antichambre du compte courant quand le Livret A est avant tout un produit d’épargne.

Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de mai, des records d’encours avec, respectivement, 424,2 et 153,8 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 578 milliards d’euros.

C’était avant les évènements du 9 juin 2024

Le processus de normalisation en matière d’épargne, constaté depuis le début de l’année, risque d’être mis à mal par les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale.

Depuis le début de l’année, les ménages relâchaient leur effort d’épargne de précaution au profit de l’épargne longue et notamment de l’assurance vie. S’ils avaient opté pour une réorientation de leur épargne, ils n’avaient pas, en revanche, décidé de puiser dans leur bas de laine pour accroître leurs dépenses de consommation. La prudence restait de mise en ce début d’année. Le taux d’épargne reste nettement au-dessus de la moyenne d’avant crise sanitaire (17,6 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2024, contre 15 % avant 2020 – INSEE). A la différence des Américains, les Français ont décidé de maintenir un fort encours d’épargne de précaution. L’encours cumulé du Livret A et du LDDS est ainsi passé de 371 à 578 milliards d’euros de mai 2014 à mai 2024.

Les incertitudes politiques, dont l’ampleur est sans précédent depuis 1981, constituent pour de nombreux épargnants un nouveau choc. Au vu des réactions constatées lors des dernières crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste), les ménages opteront pour l’attentisme et privilégieront les liquidités, notamment le Livret A qui joue traditionnellement un rôle de valeur refuge. Complètement liquide, bénéficiant de la garantie de l’État, le Livret A est, pour de nombreux Français, le produit idoine en période d’incertitudes. Ils pourraient également maintenir des sommes plus importantes que dans le passé sur leurs comptes courants sachant que l’inflation s’est atténuée.

Les épargnants modestes dans le dur !

Après avoir connu une forte croissance en 2022 et en 2023, dopé par son taux de rémunération élevé, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre, au mois de mai, une deuxième décollecte successive, -40 millions faisant suite à -270 millions du mois d’avril

Les ménages les plus modestes sont contraints de puiser dans leur épargne de court terme pour faire face à leurs dépenses courantes. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » semblent arriver à leur terme, les considérations économiques s’imposant à nouveau. Le produit renoue avec sa tendance de long terme. Avant l’augmentation du taux du LEP en 2022, ce produit était chroniquement en décollecte.

Sur les cinq  premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,94 milliards d’euros, contre 7,91 milliards d’euros sur la même période en 2023.

L’encours du LEP s’élève, fin mai, à 75,8 milliards d’euros.

Livret A : atterrissage en douceur

Le Livret A, un mois d’avril en retrait

La collecte du mois d’avril confirme l’atterrissage du Livret A, engagé depuis le début de l’année après les records de l’année 2023. Cette collecte s’élève à 1,48 milliard d’euros, contre 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier. Elle est inférieure à celle du mois d’avril 2023, 2,33 milliards d’euros. Le résultat de l’année 2024 est inférieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,8 milliard d’euros), sachant que le mois d’avril est, en règle générale, un mois favorable au Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée depuis 2009 (170 millions en 2015).

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu, en avril, une collecte de 760 millions d’euros, contre +910 millions d’euros en mars et 1,04 milliard d’euros en février. L’année dernière, en avril, la collecte avait été de 1,15 milliard d’euros. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 3,68 milliards d’euros, contre 6,82 milliards d’euros sur la même période en 2023. Depuis 2009, le LDDS n’a connu qu’une seule décollecte en avril (-2 millions d’euros en avril 2009).

Record d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois d’avril de nouveaux records d’encours à, respectivement, 423 et 153,2 milliards d’euros portant le total des deux placements à 576,2 milliards d’euros.

Normalisation en marche

Les résultats du Livret A et du LDDS du mois d’avril s’inscrivent dans la normalisation engagée depuis le début de l’année. L’épargne réglementée retrouve des niveaux de collectes plus traditionnels. Cette évolution s’explique par la disparition de l’effet taux, le rendement étant inchangé depuis le 1er février 2023 et la fin de la vague inflationniste qui réduit la propension des ménages à constituer une épargne de précaution. Malgré tout, après quatre ans d’épargne à court terme à bribe abattue, les Français n’ont pas décidé de puiser dans leur Livret A ou dans leur LDDS pour accroître leur consommation ou réaliser des investissements. Ils épargnent simplement un peu moins et ils privilégient un peu plus qu’auparavant l’assurance vie ou le Plan d’Épargne Retraite.

Dans les prochains mois, avec l’arrivée des vacances d’été, l’érosion de la collecte devrait se poursuivre surtout si la baisse de l’inflation se confirme.

Le Livret d’Épargne Populaire, première décollecte depuis mai 2022

Après avoir connu une forte croissance depuis 2022, dopé par son taux de rémunération élevé,  le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre une décollecte de 270 millions au mois d’avril (la première en près de deux ans), contre une collecte positive de 950 millions d’euros en mars, de 1,39 milliard d’euros en février et de 1,92 milliard d’euros en janvier. Au mois d’avril 2023, la collecte du LEP avait été de 460 millions d’euros. Cette rupture semble prouver que les ménages les plus modestes, ont puisé dans leur épargne de court terme. La baisse de l’inflation a pu les inciter à augmenter les dépenses de consommation, sachant qu’ils avaient réalisé d’importantes économies ces derniers mois. Il y a un effet rattrapage au niveau de la consommation qui amène à une sortie d’épargne.

Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,99 milliards d’euros, contre 7,69 milliards d’euros sur la même période en 2023.

L’encours du LEP s’élève, fin avril, à 75,9 milliards d’euros.

Livret A : atterrissage en douceurs

La fin des effets taux

La collecte du mois de mars pour le Livret A, s’élève à 1,53 milliard d’euros. Elle est en retrait par rapport à celles du mois de janvier,  2,27 milliards d’euros et de février, 2,36 milliards d’euros. Elle est également nettement inférieure à celle de mars 2023, 4,17 milliards d’euros, dopée alors par le passage (le mois précédent) du taux de rendement de 2 à 3 %. Le Livret A semble rentrer progressivement dans le rang après une période faste.

En règle générale, le mois de mars réussit au Livret A, aucune décollecte n’ayant été enregistrée depuis 2009. Le résultat du mois de mars 2023 est en retrait par rapport à la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros).

Sur l’ensemble du premier trimestre, la collecte a été de 9,08 milliards d’euros, bien moins élevée que celle de 2023 qui était exceptionnelle (19,71 milliards d’euros). Le recul atteint 51 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, de son côté, une collecte de 910 millions d’euros contre 1,04 milliard d’euros au mois de février. L’année dernière, en mars, la collecte avait atteint 1,82 milliard d’euros. Sur les trois premiers mois de l’année 2024, la collecte du LDDS a atteint 2,92 milliards d’euros, contre 5,67 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le recul est de 48 %.

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois de mars de nouveaux records d’encours à, respectivement, 421,5 et 152,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A

Avec un taux d’inflation de 2,4 % en mars, le rendement réel du Livret A est, pour la première fois depuis 2020, redevenu positif. Les épargnants gagnent à nouveau de l’argent avec leur Livret A. Traditionnellement, un rendement réel positif a peu d’influence sur le niveau de la collecte, les épargnants regardant avant tout le taux nominal et le taux des autres placements.

Le taux du Livret A étant gelé jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait rester positif, sauf évènement extérieur, jusqu’à cette date. Il pourrait alors, compte tenu de l’évolution des taux des marchés monétaires et des prix, revenir, selon la formule, autour de 2,25/2,5 %.

Un retour à la normale ? Pas tout à fait !

Après deux années atypiques marquées par le passage du taux de 0,5 à 3 % et par l’augmentation des prix, le Livret A retrouve, en ce début d’année 2024, un rythme de croissance plus classique. Durant la vague inflationniste, les ménages ont privilégié l’épargne de court terme et cela d’autant plus que sa rémunération était en progression. Avec la décrue du taux d’inflation, revenu à 2,4 % au mois de mars dernier, les ménages réduisent leur effort d’épargne sur les livrets.

Le point surprenant n’est pas la normalisation de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur cagnotte. Depuis 2019, l’encours du Livret A a progressé de plus de 120 milliards d’euros et celui du LDDS de plus de 40 milliards d’euros. Les ménages conservent plus de liquidités sur leurs livrets que dans le passé. Cela témoigne d’une baisse de confiance dans l’avenir. Cette évolution peut également s’expliquer par le vieillissement de la population. Les Français diffèrent en la matière des Américains et des Espagnols qui ont fortement consommé leur cagnotte covid. Les Allemands adoptent, en revanche, un comportement assez proche de celui des Français.

Perspectives des prochains mois, un retour de la consommation et de l’épargne de long terme ?

Jusqu’à la fin du premier semestre, tout en restant positives, les collectes devraient être moins élevées qu’en 2023. En cas de confirmation de la désinflation et de baisse des taux d’intérêt au cours du second semestre, un rebond de consommation est à attendre avec, à la clef, un recul du taux d’épargne. Celui-ci pourrait s’accompagner de décollectes sur le Livret A. Plusieurs indices semblent indiquer une légère inflexion dans le comportement des ménages. Le niveau de confiance des ménages était, selon l’INSEE, en hausse en mars, avec en outre une augmentation de de l’opportunité de réaliser des achats importants (enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages – INSEE – mars 2024).

Le Livret d’Épargne Populaire rentre dans le rang

Après avoir connu une forte croissance, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) décélère. Sa collecte a été, en mars, de 950 millions d’euros, contre 1,39 milliard d’euros en février et 7,24 milliards d’euros en mars 2023. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » cessent d’alimenter la collecte. Sur les trois premiers mois de l’année, celle-ci atteint 4,26 milliards d’euros, contre 7,24 milliards d’euros sur la même période en 2023. L’encours du LEP s’élève fin mars.

Cercle de l’Epargne – CDC

Livret A : pas de relâchement de l’effort

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Livret A et Livret d’Epargne Populaire : 2023, l’année de tous les records

Livret A et LEP, les placements réellement préférés des Français

L’année 2023 restera celle du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire, l’un et l’autre enregistrant des collectes records, 28,7 milliards d’euros pour le premier et 20,67 milliards d’euros pour le second. L’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein. Les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme, prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation.

Pluie de records pour le Livret A et le LDDS

Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte 2023 du Livret A est la plus importante enregistrée depuis 2009. Elle dépasse celle de 2012 (28,16 milliards d’euros), de 2022 (27,32 milliards d’euros) et celle de 2020 (26,39 milliards d’euros). En 2012, l’importante collecte avait été réalisée grâce au relèvement du plafond du Livret A. Celle de 2020 était imputable à la crise covid quand celle de 2022 résultait de la hausse du taux de rémunération dans un contexte géopolitique anxiogène avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Fin décembre 2023, l’encours du Livret A s’élève 415,3 milliards d’euros, contre 375,4 milliards d’euros fin décembre 2022. Il atteint ainsi un niveau historique. Les intérêts capitalisés explosent en raison du taux de rémunération. Ils atteignent, en 2023, 11,23 milliards d’euros contre 4,83 milliards d’euros en 2022.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire réalise de son côté, une collecte de 11,24 milliards d’euros en 2023 battant le précédent record de 2012 (5 milliards d’euros lié au relèvement du plafond). Les intérêts capitalisés ont atteint, en 2023, 4,01 milliards d’euros contre 1,73 milliard d’euros en 2022. L’encours à 149,5 milliards d’euros est à son plus haut historique.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Prudence et opportunisme

En 2023, le Livret A a bénéficié d’un effet taux et d’un effet inflation. Le taux de 3 % du Livret A a incité les ménages à réduire leurs liquidités disponibles sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue a ainsi baissé de 64 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année 2023 (source Banque de France).

L’effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte. L’inflation génère également un effet d’encaisse réelle. Les ménages épargnent pour contrecarrer l’érosion monétaire que subit leur patrimoine.

La baisse de l’inflation, en fin d’année dernière, ne semble pas avoir été intégrée par les épargnants. Cette baisse est récente et n’a pas été, encore, réellement ressentie. Les ménages demeurent méfiants en ce qui concerne l’évolution de la croissance et des prix. Le faible niveau de confiance des ménages, mesuré par l’INSEE, en témoigne.  

Les contreperformances du Livret A des mois d’octobre (-3,77 milliards d’euros) et de novembre (-280 millions) s’expliquent par le relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire qui est passé, le 1er octobre 2023, de 7 700 à 10 000 euros. Cela a induit des transferts du Livret A vers le LEP. La non-revalorisation du taux du Livret A en juillet a pu jouer à la marge sans réellement porter atteinte à l’attractivité du produit.

Une collecte record en 2023 malgré un rendement négatif

En 2023, l’épargne a subi les effets de l’inflation. Le taux du Livret A est resté durant toute l’année inférieur à l’inflation. Faute de meilleurs placements leur garantissant sécurité et liquidité, les ménages ont pourtant plébiscité le Livret A comme le LDDS malgré leur rendement négatif.

Avec une inflation qui sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 4,9 %, le rendement réel du Livret A et du LDDS a été négatif de deux points. En 2022, le rendement réel était négatif de 3,8 points.

Cercle de l’Épargne – données INSEE pour l’inflation

Décembre, une collecte hors du commun

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Entre 2013 et 2023, le placement préféré des Français a, connu, en décembre, cinq décollectes (2014, 2017, 2019, 2020 et 2021). De 2009 à 2022, la collecte moyenne en décembre tourne autour de 222 millions d’euros. Avec une collecte de 2 milliards d’euros, décembre 2023 sort du lot. Logiquement en décembre, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face aux dépenses de fin d’année (cadeaux, réveillons, vacances). Cette année, ils ont décidé au contraire d’opter pour la prudence en renforçant leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Les ménages semblent être dubitatifs face à l’évolution des prix. Les annonces de hausses sur les prix de l’électricité ou sur des biens alimentaires les incitent à demeurer sur leurs gardes. Concernant les dépenses de fin d’année, il est probable que de nombreux ménages les aient anticipées en novembre. Les Français continuent, par ailleurs, à optimiser leurs liquidités en les transférant vers le produits d’épargne réglementée.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une collecte de 1,01 milliard d’euros qui est la plus élevée depuis le mois de mai 2023.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Le LEP est le seul produit de taux à avoir préservé le pouvoir d’achat des épargnants en 2023. Son rendement réel a été positif de 1,1 point.

Au mois de décembre, la collecte a été positive de 2,01 milliards d’euros faisant suite aux fortes collectes d’octobre et de novembre. Les ménages à revenus modestes ont continué à épargner malgré les fêtes de fin d’année, sources de dépenses. Sur le dernier trimestre 2023, marqué par le relèvement du plafond, le LEP a collecté 9,58 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont représenté 3,29 milliards d’euros.

La baisse du taux du LEP de 6 à 5 % à compter du 1er février ne devrait pas nuire à sa compétitivité. Si un tassement de sa collecte est prévisible, celle-ci devrait demeurer positive.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Résultats du Livret A : novembre 2023 – fléchissement confirmé

Le Livret A en roue libre

Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le retour de la saisonnalité pour le Livret A

Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).

Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».

Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.

Une année record malgré tout

Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?

En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.

En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Etant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.

Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.

2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation

Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?

Au mois de novembre, la collecte du Livret d’épargne populaire est resté dynamique +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

Le taux du LEP devrait  diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respecté. En vertue de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2023 : le CAC 40 près de son record

Marchés, un optimisme surjoué ?

Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.

Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.

Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années

Pétrole, des producteurs sous tension

La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.

La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
24 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 292,80+0,81 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 390,15+1,27 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 559,34+1,13 %3839,504766,18
Nasdaq14 250,85+0,97 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 029,49+0,69 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 488,20-0,21 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 372,10+0,70 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 625,53+0,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 040,97-0,44 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,197 %+0,044 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,643 %+0,055 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,026 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0934+0,30 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 999,93+0,93 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,56+1,89 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Livret A marque le coup

Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).

Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.

Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.

La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.

Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation

Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.

La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.

Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.

Le Livret d’Épargne Populaire en forme olympique

Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.

Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.

Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.

 

Effort de défense et Livret A, l’affaire n’est pas finie

Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.

Livret A, coup d’arrêt en octobre, accélération pour le LEP

Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, pas une seule collecte positive n’a été, en effet, enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).

Le résultats du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.

Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.

La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.

Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation

Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier plus épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser d’avantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.

La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.

Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le Livret d’Épargne Populaire accélère avec le relèvement de son plafond  !

Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.

Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, selon la Banque de France quand nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.

Le Livret A au service de la défense nationale

Le Livret A servait jusqu’à maintenant au financement du logement social et des collectivités locales ; le Livret de Développement Durable et Solidaire au financement des PME investissant dans la lutte contre le réchauffement climatique ; désormais l’un et l’autre pourront contribuer à l’effort de défense nationale et plus précisément au financement des entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française. Cet élargissement dans l’affectation des ressources du Livret A a fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 en cours de discussion. Cette disposition avait été déjà insérée dans le Loi de Programmation militaire mais avait été annulée par le Conseil constitutionnel.

Le Ministère des Comptes Publics était jusqu’à maintenant opposé à cette mesure considérant qu’il n’est pas possible de flécher l’épargne des Français vers toutes les priorités qui existent. Il s’est rangé du côté des parlementaires . Apriori, ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées, mais les 40 % restants gérés par les banques. Le logement social ne devrait pas pâtir de ce nouvel emploi du Livret A et du LDDS.

Les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique. Cette transformation d’une épargne de court en ressources longues, des emprunts de 30 à 50 ans est une spécificité française qui n’est pas sans défaut. Les établissements financiers doivent en permanence avoir un volant de liquidités suffisant pour faire face aux demandes de retrait des ménages. Par ailleurs, les pouvoirs ont tendance à fixer des taux de rendement de l’épargne réglementée au-dessus des valeurs de marché. Concernant l’affectation à la défense, les parlementaires ont prévu qu’un rapport sur l’efficacité de la mesure, qui évaluera « les moyens d’en renforcer l’application sera réalisé par l’administration.

Livret A : résultats du mois de juillet 2023, pas de trêve estivale

Le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire ont enregistré, en juillet, un nouveau mois de forte collecte, avec 3,13 milliards d’euros portant le total, depuis le début de l’année, à 37,67 milliards d’euros. L’encours de ces deux produits s’élevait ainsi, à fin juillet, à 547,4 milliards d’euros.

Le Livret A toujours la course en tête

Au mois de juillet, malgré l’absence d’annonce de revalorisation de son taux de rémunération, le Livret A continue sur la lancée du premier semestre avec une collecte de 2,16 milliards d’euros. Celle-ci fait suite à celles des mois de juin (1,34 milliard d’euros), de mai (2,47 milliards d’euros) et d’avril (2,33 milliards d’euros) qui avaient été exceptionnelles. Cette collecte est proche de celle du mois de juillet 2022, 2,64 milliards d’euros. La collecte du mois de juillet 2023 est supérieure à la moyenne de ces dix dernières années. Toujours sur cette même période, seules deux décollectes, en 2014 et 2015, ont été enregistrées.

Pour les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A atteint 28 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. L’encours de son côté s’élevait, fin juillet, à 403,4 milliards d’euros, également record à battre.

Le Livret de Développement Durable Solidaire toujours dans les traces de son aîné

La collecte du mois de juillet 2023 du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a été de 0,97 milliard d’euros, contre 0,83 en juin et 1,05 milliard d’euros en mai Elle s’était élevée à 0,48 milliard d’euros en juillet 2022. Sur les sept premiers mois de l’année, le LDDS a enregistré un flux net de 9,67 milliards d’euros portant son encours à 144 milliards d’euros.

Une propension à l’épargne de précaution affirmée

Malgré la décision de non-revalorisation du taux pendant 18 mois, les ménages ne modifient pas leur comportement. Ils privilégient l’épargne de précaution en puisant notamment sur leurs comptes courants dont l’encours est en forte baisse depuis le mois de septembre dernier. Ils effectuent également des arbitrages au détriment des livrets fiscalisés qui sont faiblement rémunérés. Le Livret A et le LDDS sont, en revanche, concurrencés par les dépôts et compte à terme qui peuvent offrir des rendements attractifs et qui ne sont pas soumis à des plafonds de versement. Les dépôts à terme deviennent la solution de placements pour les ménages ayant saturé leurs livrets A et leurs LDDS.

Vers une année record

Les ménages, au cœur de l’été, ont à loisirs de maintenir un taux d’épargne élevé. Ils privilégient toujours l’épargne à la consommation. La collecte se devrait se modérer durant l’automne avec l’augmentation traditionnelle des dépenses. Elle battra néanmoins, en 2023, battre des records. A la différence des Américains mais à l’instar des Allemands, les Français sont en mode fourmis par crainte d’une dégradation de la situation économique ou par simple effet du vieillissement démographique.

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

Les taux des livrets réglementés le 1er août 2023

Le taux du Livret A et du LDDS reste fixé à 3 % comme cela est le cas depuis le 1er février 2023. Ce taux ne devrait pas être modifié d’ici le 1er février 2025. Le gouvernement a choisi de ne pas appliquer la formule afin de ne pas renchérir le coût des emprunts reposant sur les ressources des Livrets A ou des LDDS. En décidant de ne pas relever le taux du Livret A, le gouvernement entend également de ne pas inciter les ménages à épargner d’avantage au moment où la consommation est à la peine. La stabilisation du taux du Livret A est présentée comme une garantie à terme d’une amélioration du pouvoir d’achat de l’épargne, l’inflation étant amenée à baisser. Concernant le Livret d’Epargne Populaire, le gouvernement n’a pas également appliqué la règle en retenant au lieu des 6,1 % actuels, un taux de 6 % quand il aurait pu choisir 5,6 %. Le plafond du Livret d’Epargne Populaire est passé le 1er août de 7700 à 10 000 euros.

Le Coin des Epargnants du samedi 15 juillet 2023 : toujours l’inflation au menu

Inflation, des jours avec, des jours sans

Cette semaine a donné lieu à plusieurs publications marquant le recul de l’inflation. Aux Etats-Unis, En juin aux États-Unis, le taux d’inflation s’élevait à 3,0 % sur un an contre 4 % le mois précédent. Il est revenu à son plus bas niveau depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Ce niveau qui reste toutefois encore au-dessus de la cible des 2 % fixée par la FED. Les investisseurs ont favorablement réagi à cette publication. La baisse de l’inflation concerne, par ailleurs, la zone euro. En France, l’INSEE a confirmé qu’en juin, elle n’était que de 4,5 %. Le moral des ménages américains s’est encore s’amélioré en juillet, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. L’indice a gagné 8,2 points, à 72,6, son meilleur niveau depuis septembre 2021. Cette amélioration est imputable au ralentissement général de l’inflation et par la résistance du marché de l’emploi. » Le loyer de l’argent culminant déjà entre 5% et 5,25% aux Etats-Unis, un nombre croissant d’économistes prévoient que les prochains relèvements de taux de la Réserve fédérale (Fed) seront peu nombreux et de faible d’ampleur. Les taux auraient à leurs yeux pratiquement atteint leur plus haut niveau. Les mesures de Pékin afin de relancer son économie ont contribué à la progression du cours des actions. Les banques et le secteur du luxe ont été en pointe durant cette semaine. Le CAC a gagné en cinq jours plus de 3 % tout comme le Dax ou l’Eurostoxx. Le Nasdaq a également, aux Etats-Unis, gagné plus de 3 %.

Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé et l’euro s’est apprécié par rapport au dollar passant la barre de 1,10 dollar pour un euro. Cette remontée s’explique par la volonté affichée de la BCE de relever ses taux directeurs la semaine prochaine quand la probabilité d’une stabilité aux Etats-Unis augmente avec la publication des dernières statistiques de l’inflation.

Le baril de Brent s’est apprécié en franchissant les 80 dollars durant la semaine. La fermeture de nombreux gisements libyens ainsi que des incidents sur des champs pétroliers au Nigeria a créé des tensions sur l’offre quand dans le même temps la demande était orientée à la hausse notamment celle des Etats-Unis.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
14 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 374,54+3,69 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 509,03+2,37 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 505,42+2,49 %3 839,504766,18
Nasdaq14 113,70+3,15 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 105,07+3,21 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 434,57+3,40 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 400,11+3,91 %3 792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 391,26+0,01 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 237,70+1,25 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,039 %-0,134 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,479 %-0,145 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,817 %-0,219 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1236+2,307 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 957,70+1,75 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,24+1,95 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Livret A, un taux gelé sur fond de recul de l’inflation

Selon le calcul émanant de la formule du taux du Livret A, ce dernier aurait dû être de 4,1 % le 1er août prochain. Le ministre de L’Économie a suivant les recommandations du Gouverneur de la Banque de France visant à maintenir le taux de 3 % en vigueur depuis le 1er février dernier. En contrepartie, ce taux sera gelé dix-huit mois au lieu d’être révisé tous les six mois. Le taux du Livret d’Epargne Populaire est certes abaissé mais moins que ce que permettait l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux des produits d’épargne réglementée. Le ministre de L’Économie a, en effet, retenu pour ce produit, un taux de 6 % quand il aurait pu retenir 5,6 % correspondant à la moyenne de l’inflation de ses six derniers mois. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) ne baissera donc que de 0,1 point le 1er août prochain. Le plafond de ce produit passera, par ailleurs, de 7700 à 10 000 euros.

Privilégier la consommation et faire le pari de la baisse de l’inflation

Les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009. En ajoutant le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte, toujours sur les cinq premiers mois de 2023, a dépassé 32 milliards d’euros.

En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux une reprise de cette dernière. Avec le gel à 3 % du taux du Livret A durant 18 mois, le Ministre fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Au fil des mois, l’inflation, le taux d’inflation devrait se rapprocher de celui de du taux du Livret A, le rendement réel sera ainsi de moins en moins négatif. En bloquant le Livret A à 3 %, il se préserve de l’impopularité qu’aurait occasionné sa baisse le 1er février ou le 1er aout prochain.

Ne pas désespérer les emprunteurs

En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques afin d’éviter une augmentation accrue des taux d’intérêt.

Respecter la hiérarchie des taux

Une des raisons de la non-application de la formule est liée également au respect de la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % pour le Livret A aurait constitué un pic au sein des différents placements. Le Livret A aurait été rémunéré de manière plus élevé qu’un grand nombre de produits d’épargne. Le taux moyen des livrets ordinaires de banque est inférieur à 0,7 %. Le Livret A, produit d’épargne de court terme, liquide et sans risque, serait également mieux rémunéré que de nombreux produits de long terme, qui peuvent comporter une part de risque. Il aurait été, par ailleurs, mieux rémunéré que les fonds euros de l’assurance vie qui sont déjà en décollecte depuis le début de l’année.

Préserver l’équilibre budgétaire

Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment où le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ».

Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.

Le Livret d’Epargne Populaire améliore, en revanche, son attractivité avec un rendement de 6 %, supérieur à l’inflation et un plafond remonté à 10 000 euros.

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.

Le taux du Livret A gelé à 3 % jusqu’au 1er février 2025

Les épargnants attendaient un taux du Livret A à 4 ou 3,5 %, ils auront le droit à un taux maintenu à 3 % et cela durant les dix-huit prochains mois. En prenant cette décision, le Ministre de l’Économie fait le pari de la baisse de l’inflation. Il souhaite également une reprise de la consommation qui est, depuis des mois, en berne.  

Priorité à la consommation

Depuis le début de l’année, les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009.

Depuis 2022, les Français ont privilégié l’épargne de précaution sur la consommation. Face à l’érosion de leur pouvoir d’achat, ils ont préféré mettre de l’argent de côté par crainte de nouvelles hausses des prix. En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux un reprise de cette dernière. Il fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Le taux de 3 % sera plus compétitif au fur et à mesure de la décrue de cette dernière.

Ne pas désespérer les emprunteurs

En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. .

Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le Ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques au moment où les taux d’intérêt sur les emprunts augmentent.

Préserver l’équilibre budgétaire

Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment ou le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ». 

Ne pas désespérer les autres placements et en premier lieu l’assurance vie

Une des raisons de la non-application de la formule est liée à la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % aurait constitué un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que les autres produits de court terme (dépôts à terme, livrets bancaires) mais aussi que certains produits de long terme et en particulier les fonds euros de l’assurance vie qui sont en décollecte depuis le début de l’année.

Pour le moment, la collecte du Livret A et du LDDS est essentiellement alimentée par les dépôts à vue qui avaient connu une forte croissance depuis le début de la crise sanitaire mais cela n’est pas sans conséquence sur les fonds euros des contrats d’assurance vie.

Pas de rebond estival pour le Livret A en pespective

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.

Le Livret A ne faiblit pas en mai

L’épargne réglementée, en ce premier semestre 2023, n’en finit pas d’accumuler des records. La collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire a ainsi atteint, selon la Caisse des dépôts et consignations (CDC), au mois de mai dernier, 3,52 milliards d’euros portant le total sur cinq mois à 32,38 milliards d’euros, montant sans précédent depuis 2009 (première année de la série statistique tenue par la CDC).

Le Livret A en marche pour une nouvelle année exceptionnelle

La collecte du Livret A s’est élevée, en mai, à 2,47 milliards d’euros soit plus qu’en avril dernier (2,33 milliards d’euros) et qu’en mai 2022 (1,37 milliard d’euros). Le montant de la collecte est plus de deux fois supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1 milliard d’euros). Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a été de 24,5 milliards d’euros ce qui constitue un nouveau record. Le précédent datait de 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A (22,76 milliards d’euros).

Le Livret A contredit la tradition

En règle générale, le mois de mai est poussif pour le Livret A. Quatre décollectes ont été enregistrées depuis 2009 (2009, 2010, 2014, 2015). A contrario, la plus forte collecte pour un mois de mai a été enregistrée durant la crise covid en 2020 (3,98 milliards d’euros). Jusqu’à maintenant, les résultats décevants du mois de mai s’expliquaient par la présence de jours fériés et par l’absence de versements de primes. En mai, logiquement, l’effet « actualisation du taux de rémunération », quatre mois après son annonce, s’estompe. Or, ce n’est pas le cas en 2023. Les déclarations du ministre de l’Économie, au début du mois (le 3 mai) confirmant qu’une hausse du taux pourrait intervenir le 1er août prochain, ont pu conduire les ménages à poursuivre leur effort d’épargne. Par ailleurs, ces derniers, comme l’ont confirmé les enquêtes de l’INSEE, restent inquiets face à l’évolution de la situation économique. Ils persistent à privilégier l’épargne à la consommation qui est en baisse constante depuis le début de l’année. Au premier trimestre 2023, selon l’INSEE, le taux d’épargne était de 18,3 % soit trois points au-dessus de son niveau d’avant crise sanitaire. Les ménages estiment, en effet, nécessaire de maintenir un fort niveau d’épargne de précaution afin de faire face à la hausse à venir des prix. Ils poursuivent également la réallocation d’une partie de leurs liquidités logées sur leurs comptes courants au profit du Livret A ou du LDDS. Selon la Banque de France, l’encours des dépôts à vue est, en effet, passé de septembre 2022 à avril 2023 (dernier chiffre connu) de 542 à 506 milliards d’euros. Conscients des conséquences de l’inflation sur leurs liquidités, les ménages les placent sur des livrets rémunérés. Si le taux de rémunération ne couvre pas totalement l’inflation, il permet d’en réduire les effets.

Le Livret A flirte avec les 400 milliards d’euros

L’encours du Livret A a atteint, à la fin du mois de mai 399,9 milliards d’euros, un niveau sans précédent dans son histoire.

Le Livret de Développement Durable Solidaire, sur les pas de son grand frère

La collecte du mois de mai du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a été de 1,05 milliard d’euros, contre 1,15 milliard d’euros en avril et 0,16 au mois de mai 2022. Sur les cinq premiers mois, le LDDS a enregistré un flux net de 7,87 milliards d’euros portant son encours à 142,2 milliards d’euros. En 2023, le LDDS signe ainsi son meilleur début d’année depuis 2009. Sur cinq mois, le précédent record datait de 2013 (6,21 milliards d’euros) au moment du doublement de son plafond (12 000 euros au lieu de 6 000 euros).

Le LDDS bénéficie de la saturation des Livrets A. Les ménages ayant atteint le plafond de 22 950 euros sur leur Livret A se reportent sur leur LDDS. Par ailleurs, les LDDS sont, en règle générale, ouverts dans la même banque que le compte courant ce qui permet de réaliser facilement des transferts.

Quel taux pour le Livret A et le Livret d’Épargne Populaire, le 1er août prochain ?

Le taux du Livret A devrait être révisé à la hausse, le 1er août prochain, compte tenu de l’engagement pris au début du mois de mai par Bruno Le Maire. L’annonce sera réalisée, à la mi-juillet, après la communication officielle du taux d’inflation du mois de juin.

La question est donc de savoir si la formule du taux comme elle est définie par l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée sera respectée ou si le Gouverneur de la Banque de France invitera le ministre, en raison de circonstances exceptionnelles, de fixer le taux.

Un taux d’au moins 4 % selon la formule

Compte tenu des éléments de la formule, le taux du Livret A pourrait se situer au 1er août 2023 autour de 4 %. Le taux du Livret A est en effet égal à la moyenne de l’inflation (hors tabacs) des six derniers mois (certainement autour de 5,6 %) et du taux €STR du marché monétaire des six derniers mois (environ 2,5 %).

Vers une non-application de la formule

Le Gouverneur de la Banque de France pourrait recommander de ne pas suivre la formule pour plusieurs raisons. Une hausse d’un point du taux du Livret A génèrerait un surcoût non négligeable pour les établissements financiers (4 milliards d’euros sur un an), pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales ou les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A ou du LDDS. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts. Un taux élevé pourrait également conforter les Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation ce qui nuirait à la croissance. Un relèvement du taux du Livret A pénaliserait les autres placements. À 4 %, il ferait un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que des produits de long terme. Enfin, l’inflation étant orientée à la baisse, une hausse importante pourrait apparaître en décalage par rapport à la tendance à venir. Le gouvernement pourrait être contraint d’opérer une baisse significative du taux de rendement d’ici quelques mois, ce qui serait impopulaire. Compte tenu de ces différents éléments, le ministre de l’Économie pourrait retenir le taux de 3,5 %, un taux à mi-chemin entre celui actuellement en vigueur et celui résultant de l’application de la formule. Pour le Livret d’Épargne Populaire, le taux pourrait passer de 6,1 à 5,6 % le 1er août prochain.

Logiquement, une décrue de la collecte est attendue pour le second semestre en raison des besoins financiers liés aux vacances d’été, à la rentrée scolaire et aux fêtes de fin d’année. Un relèvement du taux du Livret A devrait contrarier cette tradition, du moins dans les premiers mois suivant l’annonce. Les ménages devraient, par ailleurs, continuer de réallouer leurs liquidités des comptes courants vers les produits d’épargne réglementée. En fin d’année, si l’inflation se modère, les ménages pourraient reprendre le chemin de la consommation et modérer ainsi leur effort d’épargne.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – Banque de France

Livret A : une collecte encore soutenue en avril

Retour progressif à la normale pour le Livret A

Après trois mois de hausses stratosphériques, le Livret A revient, au mois d’avril, à un niveau de collecte plus traditionnel avec +2,33 milliards d’euros, après 9,27 milliards d’euros en janvier, 6,27 milliards d’euros en février et 4,17 milliards d’euros en mars. L’effet taux s’estompe progressivement. La collecte tend, en effet, à diminuer trois mois après l’annonce d’un relèvement. Pour le mois d’avril 2023, cette décrue demeure, malgré tout, limitée, la collecte restant au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros). Pour le LDDS, la collecte s’est élevée en avril à 1,15 milliard d’euros, ce qui la place également à un haut niveau.

Les Français, toujours en mode « épargne de précaution »

Les Français restent, en ce début d’année, toujours en mode « épargne de précaution » malgré la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils préfèrent diminuer leurs dépenses de consommation plutôt que de puiser dans leur épargne. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du Livret A s’est élevée à 22,04 milliards d’euros, soit son plus haut niveau depuis 2009 (23,76 milliards d’euros en lien avec la banalisation de sa distribution). Toujours pour les quatre premiers mois, la collecte du LDDS a atteint 6,82 milliards d’euros, ce qui constitue un record depuis l’établissement des séries statistiques par la Caisse des dépôts et consignations (2009).

En avril, l’encours des deux produits atteint de nouveaux sommets : 397,4 milliards d’euros pour le Livret A et 141,1 milliards d’euros pour le LDDS.

La forte collecte du Livret A, depuis le début de l’année, s’explique en partie par le dégonflage des dépôts à vue. Leur encours est, en effet, passé, selon les statistiques de la Banque de France de 542,2 milliards d’euros à 508,7 milliards d’euros de septembre 2022 à mars 2023 (dernier chiffre connu). Cet encours demeure néanmoins nettement supérieur à son niveau d’avant covid (406,5 milliards d’euros en décembre 2019). Pour mémoire, il était de 236 milliards d’euros en avril 2013. Les dépôts à vue ont fortement augmenté durant la période de faibles taux d’intérêt, rendant les livrets peu attractifs, ainsi que durant les crises qui incitent les ménages à conserver, en quantité plus importante, des liquidités. La décrue des dépôts à vue/comptes courants pourrait se poursuivre dans les prochains mois en raison de l’augmentation des taux et de l’inflation. Cette décrue a comme limite le nombre de Livrets A et de LDDS ayant atteint le plafond de versement.

Fin 2021, 4,3 millions de Livrets A étaient au plafond (22 950 euros) sur un total de plus de 55 millions, soit près de 8 % du total. Compte tenu de l’importance de la collecte de ces derniers mois, leur proportion a dû atteindre 10 %. L’encours moyen du Livret A est de 5 500 euros.

Fin 2021, sur un total de 24,5 millions de LDDS, 22 % étaient au plafond (12 000 euros) soit 4,6 millions. L’encours moyen était alors de 5 100 euros. En 2021 320 000 étaient arrivés au plafond. Compte tenu des collectes, le nombre de LDDS au plafond a dû dépasser 25 millions. 

En attendant le 1er août 2023

D’ici le mois juillet prochain, mois d’annonce d’une éventuelle hausse du taux du Livret A (dont l’entrée en vigueur se fera au 1er août), la collecte de ce dernier devrait s’estomper quelque peu en raison des dépenses liées aux vacances.

Concernant le taux du Livret A, le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a promis son relèvement sans en préciser le montant. « Ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important », a déclaré, le mercredi 3 mai à France Info, le Ministre. Il a précisé « si jamais la conclusion de la formule et du gouverneur de la Banque de France, c’est que comme l’inflation est très élevée, il faut continuer à augmenter la rémunération du Livret A, je suivrai la recommandation du gouverneur », Il a complété que « c’est une proposition qui est faite par le gouverneur de la Banque de France et qui ensuite est validée par votre serviteur ».

Compte tenu des éléments de la formule, le taux du Livret A pourrait se situer au 1er août 2023 entre 4 et 4,5 %. Un tel taux génèrerait un surcoût pour les établissements financiers et pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales et les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A ou du LDDS. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts dans un contexte où l’accès à ces derniers est de plus en plus difficile. Un taux élevé pourrait également inciter les Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation. Un taux au-delà de 4 % serait un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que des produits de long terme. Du côté des épargnants, quoi qu’il arrive, le taux du Livret A sera inférieur à l’inflation ce qui signifie que le rendement réel restera négatif.

Le gouverneur de la Banque de France pourrait, comme le prévoit l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, proposer de déroger à la stricte application de la formule au nom de « circonstances exceptionnelles ». Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie qui peut alors les suivre ou pas.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Le taux du Livret A : une affaire d’Etat

La fixation du taux du Livret A est de tout temps, une affaire d’Etat donnant lieu à d’importants débats. Avec la résurgence de l’inflation, cette question a gagné en acuité. L’épargne du Livret A doit-elle être protégée de la hausse des prix ou pas et dans quelles limites ? A France Info, mercredi 3 mai 2023, le Ministre de l’Economie a indiqué que « ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important ». Avec une inflation annuelle de 6 %, le taux réel du Livret A est négatif de trois points. Il faut remonter aux débuts des années 1980 pour retrouver une telle situation.

CDE – INSEE

La fixation du taux du Livret A est depuis 2004 établie en fonction d’une formule dont l’instauration visait à protéger les épargnants des effets de l’inflation. L’objectif était, par ailleurs, de déconnecter la fixation de ce taux de considérations d’ordre politique. Les conditions de fixation de ce taux ont été, à plusieurs reprises, modifiées, sans pour autant supprimer l’aspect éminemment politique de la décision. À plusieurs reprises depuis 2004, les gouvernements ont dérogé aux règles de fixation.

La formule en vigueur a été  définie par l’arrêté du 21 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. L’arrêté précise ainsi que :

Le taux des livrets A, des livrets d’épargne institués au profit des travailleurs manuels, et des livrets de développement durable et solidaire sont égaux, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

  1. La moyenne arithmétique entre :
  • la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;
    • l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages (série : 001763852) ;

b) 0,5 %.

La Banque de France calcule ces taux chaque année les 15 janvier et 15 juillet. Elle transmet le résultat du calcul dans les quatre jours ouvrés au directeur général du Trésor. Lorsque le résultat du calcul conduit à modifier les taux, le directeur général du Trésor fait procéder à la publication des nouveaux taux au Journal officiel de la République française.

Le ministre de l’Économie dispose d’une marge d’appréciation dans la fixation du taux quand, à l’occasion de son calcul, la Banque de France estime que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation au nom, notamment, de la préservation du pouvoir d’achat des épargnants. Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie. Les taux sont maintenus à leur niveau antérieur et le ministre chargé de l’économie examine l’opportunité de les modifier. Au mois de janvier, la Banque de France a permis ainsi au ministère de l’Économie de ne pas appliquer la formule. Celle-ci aurait conduit à revaloriser le taux du Livret A à 3,2 %.

L’arrêté du 21 janvier permet également des modifications exceptionnelles en dehors des deux rendez-vous classiques du 1er février et du 1er août. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, le gouverneur de la Banque de France peut proposer au ministre chargé de l’économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre. À cette fin, il transmet un courrier au ministre chargé de l’économie, dans les quatre jours ouvrés suivant le 15 avril ou le 15 octobre.

Quel taux du Livret A le 1er août 2023 et pour quelles conséquences ?

Avec, sur ces six derniers mois, une inflation moyenne qui devrait se situer autour de 6 % et un taux ester qui devrait avoisiner les 2,5 à 3 %, le taux du Livret devrait se situer autour de 4,3/4,5 % le 1er août prochain. Comme au mois de janvier, la Banque de France devrait laisser la responsabilité au gouvernement de fixer le taux.

Une augmentation du taux du Livret A a des conséquences financières, économiques et fiscales. Tous les acteurs économiques sont concernés par cette revalorisation.

Pour les ménages

Une augmentation d’un point du Livret A permettrait une moindre perte de pouvoir d’achat de l’épargne même si, dans les faits, il est difficile de mettre sur le même plan épargne et l’indice des prix à la consommation. Il faudrait comparer avant tout le rendement du Livret A avec les autres rendements des placements financiers ou immobiliers. Un passage à 4 % voire plus mettrait le rendement réel du Livret A autour de -2 % contre -3 % actuellement.

Le gain pour les épargnants du Livret A et du LDDS serait sur une année de 5,4 milliards d’euros. Pour un Livret A moyen, le gain d’un point de plus serait de 58 euros (encours moyen de 5 800 euros).

Un taux de 4 % devrait inciter les ménages à épargner davantage comme cela est déjà constaté depuis le 4e trimestre 2022. Le taux d’épargne reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire, 16,7 % au lieu de 15 %. Depuis le mois de septembre, les ménages réduisent leurs liquidités qui dormaient sur leurs comptes courants. L’encours de ces derniers est passé de 542 à 509 milliards d’euros de septembre 2022 à février 2023 (source Banque de France).

Le relèvement de 2 à 3 % du Livret A a provoqué une forte collecte durant tout le premier trimestre (20 milliards d’euros). Le Livret A ainsi enregistré son meilleur premier trimestre depuis la banalisation de la commercialisation en 2009.

Pour les établissements financiers

Les ressources du Livret A sont centralisées à 60 % par la Caisse des dépôts et consignations et conservées donc à 40 % par les banques.

L’emploi de ces ressources doit permettre de financer la rémunération du Livret A à laquelle s’ajoutent les frais de gestion. La Caisse des dépôts facture ainsi des frais de collecte, autour de 0,3 % au profit des banques.

Les ressources du Livret A et du LDDS servent à financer les bailleurs sociaux, les collectivités locales et des PME. Pour assurer la liquidité du Livret A, la moitié des ressources est affectée au fonds d’Épargne qui acquière des titres publics (titres monétaires et OAT).

Avec un coût global de ressource autour de 4,3 %, les établissements financiers ont peu d’emplois sûrs offrant ce rendement.

Un taux du Livret A élevé peut cannibaliser les autres placements. Des placements à plus long terme comme les fonds euros sont moins bien rémunérés ce qui n’est pas logique. Un placement long est supposé plus à risque qu’un placement court ce qui suppose une meilleure rémunération. Par rapport aux autres produits de court terme comme les livrets bancaires, le taux du Livret A pourrait rapporter plus de deux fois plus. Il serait également nettement plus rémunérateur que le rendement des fonds euros de l’assurance vie.

Depuis le mois de septembre, les épargnants réduisent leurs liquidités non rémunérés sur leurs comptes courants au profit du Livret A et du LDDS, ce qui génère un coût pour les banques.

Pour le logement social et les collectivités locales

Les établissements financiers pourraient être contraints de relever les taux d’emprunts pour les acteurs éligibles. Ces derniers pourraient être tentés de rechercher d’autres moyens de financer ou de renoncer à leurs projets d’investissement. L’autre solution pour les établissements financiers serait de réduire leurs marges.

Pour l’État

Le Livret A comme le LDDS ont un coût  pour les pouvoirs publics du fait de la double exonération, fiscalité et prélèvements sociaux. Avec un taux de 4 %, le manque à gagner atteint 6,42 milliards d’euros, contre 4,8 milliards d’euros à 3 %. Ce manque à gagner est à relativiser car il n’est pas prouvé que les ménages auraient placé la totalité des sommes sur un placement fiscalisé.

La revalorisation du taux du Livret A pourrait également réduire les dividendes versés à l’État par la Caisse des dépôts et consignations. Ces dividendes s’étaient élevé, en 2021, à 2,5 milliards d’euros. À la marge, les banques pourraient acquitter moins d’impôt sur les sociétés.

La fixation du taux du Livret A est un sujet éminemment politique qui dépasse l’importance de ce produit dont l’encours est bien plus faible que celui de l’assurance vie. En instituant une formule, les gouvernements espéraient pouvoir échapper aux polémiques sur le taux du Livret A. Or, il n’en est rien. Compte tenu du caractère changeant de la conjoncture, les pouvoirs publics sont amenés à arbitrer entre des objectifs contradictoires. La préférence donnée à la consommation et donc à la croissance peut justifier un faible taux de Livret A. En période d’inflation, les ménages ont tendance à réduire leur consommation – comme cela est constaté par l’INSEE depuis plusieurs mois – tout en essayant de maintenir voire de renforcer leur épargne de précaution. Le développement du logement social que le gouvernement souhaite également encourager exige un taux le plus bas possible pour le Livret A. Si demain, EDF est autorisé à se financer à partir des ressources du Livret A pour réaliser son programme de construction de centrales nucléaires, il en sera de même. 

Après l’adoption de la réforme des retraites, le gouvernement est, en revanche, invité à réaliser quelques concessions en faveur des ménages. La revalorisation du taux du Livret A pourrait faire partie de celles-ci. Ce dernier comme l’a indiqué Bruno Le Maire sera donc revalorisé le 1er août prochain mais certainement moins que ce que la simple application de la formule permettrait. Un taux autour de 3,5 % est sans nul doute probable.

Livret A : une nouvelle collecte record en février

Le Livret A, seul au monde ou presque

Avec 6,27 milliards d’euros de collecte au mois de février, le Livret A établit un record. Jamais au deuxième mois de l’année, le Livret A avait connu un telle collecte. Le produit d’épargne le plus diffusé confirme et signe ainsi son bel entame d’année 2023. En deux mois, il a colleté 15,54 milliards d’euros. Il faut remonter à 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A, pour avoir un tel montant de collecte en janvier et février (20,73 milliards d’euros). L’encours du Livret A bat un nouveau record en février à 391 milliards d’euros, en hausse de 50 % en dix ans.

Toujours l’effet taux

Le résultat de février s’inscrit dans le prolongement logique de celui du mois de janvier (+9,27 milliards d’euros) et trouve son origine dans le relèvement du taux du Livret A intervenu le 1er février dernier. La collecte de février 2023 est plus de cinq fois supérieure à la moyenne des mois de février de ces dix dernières années. Elle est deux fois plus importante que celle du mois de février 2022 qui avait été dopée par le premier relèvement intervenu depuis plus de dix ans, le taux étant alors passé de 0,5 à 1 %.

Une augmentation de taux a, en règle générale, un effet sur la collecte durant trois mois (mois de l’annonce et les deux qui suivent). La forte collecte de 2023 est liée à l’ampleur et la rapidité des hausses intervenues en un an. Le taux du livret A a été multiplié par six en douze mois. Ce rendement place le produit d’épargne le plus diffusé en France, parmi ceux qui sont les mieux rémunérés. Seul le Livret d’Epargne Populaire avec un taux de 6,1 % se classe au-dessus mais n’est pas accessible à tous les épargnants (18,6 millions de personnes éligibles – 7 millions qui en disposent d’un). Le Livret A tire sa force du triptyque, sécurité, liquidité et zéro prélèvement. Quand à ces trois facteurs, se rajoute une rentabilité relative attractive, il n’est pas surprenant que la collecte s’envole.

Une concurrence limitée

Plusieurs établissements financiers tentent de concurrencer le Livret A en proposant des taux promotionnels dans le cadre de superlivrets mais ces taux ne sont applicables que sur de courtes périodes. Ramenés sur l’année, ces taux sont moins compétitifs que le Livret A surtout en tenant compte de la fiscalité. Seuls les comptes à terme peuvent à la limite concurrencer le Livret A. Ils ne sont pas plafonnés mais l’argent est bloqué, en règle générale, de 12 à 24 moins et le versement doit intervenir souvent en une seule fois avec un montant qui peut se révéler élevé (10 000 à 20 000 euros).

Le paradoxe de l’épargne en période d’inflation

Le passage à 3 % du taux du Livret sur fond d’inflation incite les ménages à réduire leurs liquidités sur leurs comptes courants. Le Livret A apparait pour une large majorité des Français comme le meilleur placement pour se protéger de la hausse des prix même s’il en couvre que la moitié.

Face à la hausse des prix, les Français, en moyenne, ne puissent pas dans leur épargne de précaution. Au contraire, ils la renforcent en préférant diminuer leurs dépenses de consommation. Ils veulent renforcer leur épargne afin de pouvoir faire face à des dépenses qui pourraient coûter, à terme, plus chères. Implicitement, ils veulent également conserver en valeur réelle le montant de leur patrimoine financier ce qui les conduit à épargner d’avantage. Par ailleurs, leurs capacités d’épargne n’ont pas été atteintes car les pertes de pouvoir d’achat sont pour le moment limitées. Même si le ressenti est tout autre, selon la Banque de France et l’INSEE, ces pertes ont été évaluées en 2022 entre 0,1 et 0,2 %.

Reclassement des liquidités

Avec la résurgence de l’inflation, les ménages n’entendent plus laisser dormis leurs liquidités sur leurs comptes courants. Ils arbitrent les sommes accumulées sur ces derniers au profit de l’épargne réglementée. Depuis des années, l’encours des dépôts à vue augmentait au point de dépasser en 2022, 540 milliards d’euros. Depuis le mois de septembre dernier, pour la première fois depuis plus de 7 ans, une baisse est constatée. De fin 2019 à septembre 2022, l’encours des dépôts à vue avait augmenté de 140 milliards d’euros. Il est revenu à 514 milliards d’euros à fin janvier 2023.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire sur les pas de son grand frère

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte en février de 1,9 milliard d’euros. En deux mois, celle-ci a atteint 3,85 milliards d’euros portant l’encours à un niveau record de 138,1 milliards d’euros, en hausse de 40 % en dix ans.

Le LDDS est, en règle générale, associée aux comptes courants des ménages du fait, dès sa création en 1983, de la banalisation de sa distribution quand celle-ci n’est intervenue, pour le Livret A, qu’en 2009. Les ménages affectent plus rapidement leurs liquidités entre le LDDS et leurs comptes courants qu’avec le Livret A qui peut être ouvert dans un autre établissement.

Le LDDS ainsi que le Livret A ont pu bénéficier des versements des Primes de Pouvoir d’Achat de 2022 versées en décembre ou en janvier.

Vers une collecte record

Traditionnellement, le premier semestre est porteur pour le Livret A. Cette année, il est partie pour battre des records. Le mois de mars devrait encore être marqué par une collecte élevée toujours sous l’emprise de l’effet taux. Un tassement devrait se produire dans la seconde partie de l’année sauf si une nouvelle revalorisation du taux du Livret A était décidée. Compte tenu de la formule de calcul qui associé inflation et taux des marchés monétaires, le taux du Livret A pourrait atteindre plus de 3,5 %. Il est probable que les pouvoirs publics n’appliquent pas la formule sur la recommandation de la Banque de France comme lors du relèvement du 1er février dernier. En espérant une décrue rapide des prix au cours des prochains mois, les pouvoirs publics pourraient opter pour le statuquo ou pour 3,25 %.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – BdF

Résultats du mois de janvier 2023 : le Livret A surfe sur l’effet taux

Le Livret A boosté par l’effet taux

Le Livret A démarre l’année en trombe. Avec une collecte positive de 9,27 milliards d’euros en janvier, le Livret A enregistre sa meilleure performance depuis janvier 2009 (18,31 milliards d’euros) qui avait été alors réalisée au moment de la banalisation de sa distribution et en pleine crise financière. Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte a atteint, en janvier 1,95 milliard d’euros. Il faut remonter à octobre – décembre 2012 pour enregistrer des collectes supérieures. Ces dernières avaient été obtenues au moment du doublement du plafond du LDDS qui était alors passé de 6000 à 12 000 euros (octobre 2012).

Le Livret A et le LDDS ont été dopés par l’annonce au cours du mois de janvier du relèvement de leur taux de 2 à 3 %, hausse entrée en vigueur le 1er février 2023. Toute annonce de relèvement provoque une augmentation de la collecte, augmentation qui perdure entre deux et trois mois. Le rebond de janvier 2023 se distingue par sa force. Les ménages ont décidé, sans nul doute de profiter à plein du passage à 3 % en réduisant leurs liquidités non rémunérés sur leurs comptes courants.

Les ménages tentent de se protéger de l’inflation

Avec la baisse des taux de l’épargne réglementée et l’absence d’inflation, les ménages avaient, ces dernières années laissé, de plus en plus d’argent sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue était, en effet, selon la Banque de France, passé, de décembre 2014 à juillet 2022, de 257 milliards d’euros à plus de 543 milliards d’euros. A défaut de placements garantis suffisamment rémunérés, les Français avaient opté, défaut, pour le compte courant.

Depuis le mois de juillet et surtout septembre de l’année dernière, les ménages ont changé leurs comportements. Le rendement est redevenu, du moins de manière faciale, attractif et l’inflation érode la valeur des sommes laissées sur les comptes courants qui ne sont pas rémunérés. L’encours des dépôts à vue s’est ainsi, sur le quatrième trimestre 2022, contracté de 18,9 milliards d’euros dont une grande partie au profit à l’épargne réglementée.

En privilégiant le Livret A et le LDDS, les ménages tentent de limiter les effets de l’inflation sur leurs liquidités. La protection n’est pas totale, le rendement réel du Livret A étant négatif d’au moins trois points. Il faut remonter aux années 80 pour constater un rendement réel négatif aussi important.

Un effort d’épargne toujours élevé

Face à la hausse des prix et l’érosion de leur pouvoir d’achat, les ménages ne puisent pas dans leur bas de laine, bien au contraire, ils le renforcent. Le rendement réel négatif du Livret A ou du LDDS ne les dissuade pas. Ils préfèrent réduire leur consommation que d’entamer leur épargne de précaution. La crainte d’une détérioration à venir de la situation économique explique cette attitude. Les débats sur les retraites et les menaces de blocage du pays s’accompagnent traditionnellement d’une remontée de l’épargne. A l’exception des Etats-Unis, la tendance de fond est, par ailleurs, dans les pays occidentaux comme dans les pays émergents, au maintien d’un fort taux d’épargne. La succession des crises et le vieillissement de la population expliqueraient en grande partie cette évolution.

Des encours au sommet au service demain, peut-être du nucléaire

L’encours du Livret A a atteint au mois de janvier un nouveau record absolu à 384,7 milliards d’euros ; celui du LDDS est également au plus haut à 136,2 milliards d’euros. Cette augmentation de l’encours du Livret A pourrait conforter le gouvernement dans son idée d’utiliser ce placement pour financer la construction des nouvelles centrales nucléaires. Les bailleurs sociaux sont à la peine pour utiliser l’ensemble des ressources disponibles faute de foncier en quantité suffisante.

Vers un premier semestre record

Traditionnellement, le premier trimestre est porteur pour le Livret A. En début d’année, les ménages y affectent une partie des primes perçues fin décembre. Par ailleurs, ce sont des mois à faibles dépenses et sans rendez-vous fiscaux. L’effet taux qui a joué en janvier devrait perdurer en février et en mars.

CdE – CDC
CdE – CdC

Le Livret A signe une de ses plus belles années en 2022

2022, la deuxième plus forte collecte de l’histoire du Livret A

Avec une collecte positive de 1,45 milliard d’euros en décembre, le Livret A signe, en 2022, sa deuxième meilleure année de son histoire. La collecte annuelle a, en effet, atteint, selon les données de la Caisse des Dépôts et Consignation, 27,23 milliards d’euros. Seule l’année 2012 fait mieux (28,16 milliards d’euros), année qui fut marquée par le relèvement du plafond à 22 950 euros et par la crise des dettes souveraines. En 2022, le Livret A aura donc enregistré une collecte supérieure à celle de 2020, l’année de la crise sanitaire (26,39 milliards d’euros).

La valeur refuge consacrée

Le contexte anxiogène en lien avec la guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation ainsi que les deux relèvements du taux rendement ont contribué aux excellents résultats du Livret A. En période de troubles et d’incertitudes, les Français épargnent en privilégiant la valeur refuge que représente le Livret A. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, les ménages ont maintenu un taux d’épargne élevé durant toute l’année. Ce dernier n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’augmentation de l’épargne de précaution au début des vagues inflationnistes est traditionnelle, les ménages craignant de ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Tout relèvement du taux du Livret A dope la collecte le mois de l’annonce et les deux ou trois mois qui suivent. En 2022, ce phénomène s’est une fois de plus vérifié.

Un rendement réel pourtant négatif

Le deux relèvement de son taux n’ont pas permis au Livret A de compenser les effets de l’inflation. Il n’aura pas complètement protégé les épargnants des effets de la hausse des prix. Sur l’année, son rendement moyen a été de 1,37 % quand l’inflation a été de 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de 3,8 points. Malgré tout, à l’exception du Livret d’Epargne Populaire, le Livret A figure parmi les produits de taux avec garantie du capital qui ont offert en 2022 une des meilleure protection face à l’inflation.

Le LDDS, une collecte mesurée mais un encours au plus haut

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, en 2022, une collecte de 6,26 milliards d’euros. Il s’agit de sa quatrième meilleure année. Le LDDS est plus tributaire des besoins de liquidités des ménages au quotidien en étant l’antichambre du compte courant. Le Livret A est considéré plus que le LDDS comme un placement d’épargne même si les deux produits obéissent aux mêmes règles.

Des encours au sommet

L’encours du Livret A bat un nouveau record, en fin d’année, avec près de 375,5 milliards d’euros. Le montant des intérêts capitalisés s’est élevé à 4,83 milliards d’euros.

L’encours du LDDS a atteint également, en fin d’année, un nouveau sommet à 134,3 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont atteint 1,73 milliard d’euros.

L’encours du LDDS et du Livret A s’élevait à 509,7 milliards d’euros, contre 469,7 milliards d’euros fin 2021. En décembre 2012, l’encours cumulé était de 342,6 milliards d’euros. En dix ans, cet encours a progressé de près de 50 % (48,7 %.

Décembre 2022, le Livret A et le LDDS terminent sur les chapeaux de roue

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été de 1,7 milliard d’euros. La collecte moyenne de ces dix dernières années (hors 2022) était négative. Logiquement, décembre rime avec dépenses de fin d’année. En 2022, la collecte a été de 1,45 milliard d’euros. Seule l’année 2012 (2,7 milliards d’euros) a connu une collecte du Livret A plus élevée lors de ces quinze dernières années. Le LDDS a également enregistré une forte collecte en décembre avec 1,24 milliard d’euros.

En cette fin d’année, les ménages ont opté pour la prudence, l’attentisme et la frugalité. Il est également possible que les préannonces d’un relèvement du taux du Livret A et LDDS aient joué en leur faveur.

Un début d’années sous de bons auspices

Le début d’année 2023 devrait être encore favorable aux couleurs du Livret A et du LDDS qui profiteront sans nul doute du relèvement de leur taux, relèvement qui sera effectif à compter du 1er février 2023.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – CDC

Le taux du Livret A à 3 % au 1er février 2023 : analyse du Cercle de l’Epargne

Le Livret A occupe une place à part dans l’imaginaire de l’épargne Possédé par quatre Français cinq (55 millions de livrets en circulation), il est de loin le premier produit d’épargne du moins en nombre. Son encours de 369,1 milliards d’euros (novembre 2022 – source Caisse des Dépôts et Consignation) le place loin derrière l’assurance vie (1856 milliards d’euros en novembre – source France Assureurs). Le succès du Livret A repose sur un triptyque : sécurité, liquidité et zéro fiscalité. Le Livret A est garanti par l’Etat ; l’épargnant peut entrer et sortit à sa guise et ne supporte ni impôt, ni prélèvement sociaux. Le Livret A est le produit phare de l’épargne de précaution que chaque Français connaît depuis son enfance.

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Economie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a décidé l’adoption d’une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. La formule ne fut pas à plusieurs reprises respectées ; elles fut également modifiée plusieurs fois.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %, son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine inflationniste.

1. Les règles de fixation du taux du Livret A et du LDDS

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Économie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait retenu une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. À plusieurs reprises, les gouvernements n’ont pas retenu les résultats de la formule qui a connu, par ailleurs, plusieurs évolutions.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %. Son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine vague inflationniste.

Le taux est logiquement révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août. En vertu de la formule en vigueur, il est égal à :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages ;

b) 0,5 % qui joue le rôle de taux plancher.

En synthèse, le taux du Livret A correspond à la moyenne de l’inflation et du principal taux des marchés monétaires des six derniers mois.

Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues. La composante « inflation » qui entre dans le calcul du taux du Livret A correspond à la moyenne arithmétique, sur 6 mois, des glissements annuels de l’IPC hors tabac (IPCHT).

En cas de circonstances exceptionnelles, afin de préserver le pouvoir d’achat des épargnants, le Gouverneur peut transmettre au ministre de l’Économie un avis et des propositions de taux dérogeant à la règle.

Le gouverneur peut également, entre les deux modifications traditionnelles, prévoir une révision du taux du Livret A. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, son gouverneur peut, en effet, proposer au ministre chargé de l’Économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre.

2. La situation économique et financière pour la révision du 1er février 2023

Après avoir été à son niveau  plancher de 0,5 % du 1er février 2020 au 1er février 2022, qui était également son niveau le plus bas depuis sa création en 1818, le taux du Livret A a connu, en 2022, deux hausses le portant successivement à 1 % le 1er février puis  à 2 % le 1er août. Ces relèvements étaient avant tout imputables à la remontée de l’inflation qui est passée de 1,6 % en 2021 à 5,2 % en 2022. La résurgence de l’inflation a été plus marquée au second semestre 2022 qu’au premier.

Le relèvement du 1er février sera la troisième en douze mois. Le mouvement de hausse est le plus rapide de l’histoire du Livret A.

Données Cercle de l’Épargne

3. Le rendement réel du Livret A reste négatif

Sur l’ensemble de l’année 2022, compte tenu des relèvements de la rémunération du placement, le taux moyen du Livret A a été de 1,37 % soit moins que l’inflation qui s’est élevée à 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de près de 4 % (3,83 %). Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver une tel rendement négatif.

En passant à 3 % au 1er février avec une inflation attendue à 5,5 %, le rendement réel devrait du Livret A rester négatif mais dans une moindre proportion qu’en 2022.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

4. Le LDDS, le petit frère du Livret A

Le Livrets de Développement Durable et Solidaire obéît aux mêmes caractéristiques que le Livret A. Il bénéficie du même taux que ce dernier. La France compte 24,5 millions de LDDS. L’encours moyen de ce produit est de 5 100 milliards d’euros. Au 30 novembre dernier, l’encours global s’élevait à 131,3 milliards d’euros.

5. Les conséquences de l’augmentation du taux du Livret A et du LDDS

Le relèvement du taux du Livret A et du LDDS a des conséquences non seulement pour les épargnants mais aussi pour les banques, la Caisse des dépôts et consignations, les bailleurs sociaux, les collectivités locales, les entreprises et l’État.

Quelles conséquences pour les épargnants ?

L’encours moyen des Livrets A est de 5 800 euros.  En retenant ce montant, le passage de 2 à 3,0 % génère sur un an un gain de 58 euros, l’ensemble de la rémunération étant alors porté de 116 à 174 euros.

Pour un livret ayant atteint le plafond de 22 950 euros, le gain est de 229,5 euros pour une rémunération globale de 688,5 euros. 4,3 millions de titulaires de Livret A sont au plafond. S’ils ne peuvent plus faire de versements, ils continuent néanmoins à capitaliser les intérêts.

Pour les 24,5 millions de titulaires de LDDS, la hausse est la même. Pour un LDDS ayant un encours de 5 100 euros, correspondant à l’encours moyen, le gain est de 51 euros pour une rémunération globale, toujours sur un an, de 153 euros.

L’attractivité relative du Livret A par rapport aux autres placements

Le taux du Livret A et du LDDS se situe au-dessus du taux moyen des livrets ordinaires (0,3 % en novembre 2022, selon la Banque de France). Les rendements des fonds euros l’assurance vie pour 2022 devraient se situer autour de 1,8 et 2 %. Net d’impôts, ils devraient se situer entre 1,2 et 1,4 % c’est-à-dire au même niveau que le taux du Livret A sur l’année écoulée. Pour 2023, le rendement du Livret A pourrait être supérieur à celui des fonds euros de l’assurance vie, ce qui constituera un précédent, un produit de court terme étant en principe moins bien rémunéré qu’un produit de long terme.

Les conséquences pour le logement social, les banques et l’État

L’augmentation des taux de l’épargne réglementée qui est plus rapide que celle des taux de marché renchérit les coûts de gestion des produits concernés (Livret A, LDDS, LEP et Livret Jeune). Cette augmentation a également des conséquences pour le logement social.

Le relèvement du taux du Livret A augmente le coût de la ressource pour les bailleurs sociaux qui se financent à partir du Livret A. Ce coût prend en compte le taux de rémunération auquel s’ajoute les frais de rémunération des réseaux (0,3 %) et ceux liés à la gestion des prêts. Le coût marginal pourrait dépasser 3,5 % ce qui est supérieur aux taux des emprunts sur les marchés. Le Livret A finance également les collectivités locales qui seront également touchées par la hausse des taux tout comme les PME qui peuvent accéder aux ressources du LDDS.

Le relèvement des taux de l’épargne réglementée génère un surcoût pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise 60 % de l’encours du Livret A et pour les banques en ce qui concerne le solde restant. Le coût global du relèvement pour le Livret A est de 3,69 milliards d’euros dont 1,5 milliard pris en charge par les banques et 2,2 par la Caisse des dépôts. Pour le LDDS, le surcoût est de 1,3 milliard d’euros. Au total, le surcoût pourrait être de 5 milliards d’euros.

L’augmentation du coût du Livret A peut diminuer les recettes de la Caisse des dépôts et, par voie de ricochet, les bénéfices qu’elle verse à l’État.

Une collecte en hausse dans les prochains mois ?

Toute augmentation du taux du Livret  A a un effet immédiat sur le collecte. Cet effet dure en règle générale trois mois avant de s’estomper. En 2022, les deux annonces de hausse ont été suivies d’une forte collecte.

Au mois de janvier 2022 (mois de l’annonce du passage à 1 %), la collecte du Livret A a été positive de 6,25 milliards d’euros. Elle a été de 2,94 milliards d’euros en février et de 3,02 milliards d’euros en mars. Elle a diminué en avril à 1,87 milliards d’euros. Elle est remontée au mois de juillet (mois d’annonce du passage à 2  %), atteignant 2,64 milliards d’euros quand, au mois d’août, elle s’est élevée à 4,49 milliards d’euros. Au mois de novembre, la collecte est devenue négative à -1,1 milliard d’euros.

Sur l’ensemble de l’année 2022, marquée par deux relèvements, la collecte a été fortement positive avec (dans l’attente des résultats du mois de décembre), un gain de plus de 25 milliards d’euros. La collecte de 2022 pourrait être pour le Livret A la troisième voire la deuxième (en fonction de décembre) plus importante de son histoire. Pour le moment, les deux collectes les plus importantes sont celles de 2012 (crise des dettes souveraines et relèvement du plafond de 15 300 à 22 950 euros) avec 28,16 milliards d’euros et celle de 2020 (crise sanitaire) avec 26,39 milliards d’euros. En 2022, au-delà de l’effet taux, la guerre en Ukraine et les incertitudes économiques qu’elle a générées ont incité les ménages à mettre de l’argent de côté. La remontée du taux au 1er février 2023 devrait provoquer comme l’année dernière une hausse passagère de la collecte. Elle sera d’autant plus forte que les placements concurrents, à l’exception du Livret d’Épargne Populaire ne peuvent pas offrir un rendement supérieur.

Cercle de l’Épargne –  données Caisse des dépôts et consignations

6. Le relèvement du taux du Livret d’Épargne Populaire à 6,1 %

Détenu par 6,9 millions de Français, le  Livret d’Épargne Populaire est réservé aux épargnants modestes dont le revenu fiscal de référence était, en 2021, de 21 393 euros  pour une part (+ 5 712 € par demi-part supplémentaire).

L’encours moyen du LEP est de 5 600 euros et son plafond est fixé à 7 700 euros. L’encours total de ce produit était, selon la Banque de France, au mois de novembre 2022 de 45,8 milliards d’euros.

Son taux est fonction soit de celui du Livret A soit de l’inflation. Il est fixé par l’arrêté du 27 janvier 2021 de la manière suivante :

La rémunération des LEP est égale au chiffre le plus élevé entre :

a) Le taux du livrets A majoré d’un demi-point ;

b) L’inflation en France.

Comme le taux du Livret A est inférieur à l’inflation c’est cette dernière qui est utilisée pour fixer le taux du LEP.

Le taux du LEP est ainsi passé de 1 à 2,2 % le 1er février 2022 puis à 4,6 % le 1er août 2022 avant d’être relevé à 6,1 % le 1er février 2023. Il est de loin le produit de taux le plus rémunérateur.

Les relèvements du taux du LEP a entraîné une forte hausse de son encours qui est passé de 38,3 à 45,8 milliards d’euros de décembre 2021 à novembre 2022.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

7. Le 1er août 2023, une nouvelle hausse possible  

Au vu de la hausse des taux des marchés monétaires et du maintien d’une inflation autour de 6 %, le taux du Livret A sera sans nul doute augmenté à nouveau le 1er août 2023. L’inflation étant censée se modérer durant le second semestre, une pause pourrait intervenir par la suite.

Livret A en mode déprime automnale

Le Livret A en décollecte automnale traditionnelle

Octobre est le mois maudit du Livret A. Pas une seule collecte positive depuis 2013. La décollecte de 2022 est néanmoins une des plus faibles enregistrée lors de ces dix dernières années. Elle s’est élevée à 1,11 milliard d’euros quand elle avait atteint 2,93 milliards d’euros en 2014. En octobre 2021, elle avait été de 2,83 milliards d’euros et en octobre 2020 de 0,94 milliard d’euros (en pleine crise sanitaire).

La décollecte du mois d’octobre 2022 traduit, en partie, la fin de l’effet taux qui était nette depuis le début de l’année. Le passage de 0,5 à 1 % puis à 2 % du rendement du Livret A a conduit des épargnants à privilégier le Livret A. Cet effet taux a été accentué par le contexte anxiogène qui incite les ménages à accroître leur épargne de précaution. Au début des périodes d’inflation, le taux d’épargne a tendance à se maintenir à un niveau élevé, les ménages souhaitant se prémunir des futures augmentations de prix.

Le résultat du mois d’octobre 2022 marque également un retour au cycle normal du Livret A. Ce dernier obéît, de longue date, à une saisonnalité, le premier semestre étant plus favorable à la collecte quand le second l’est beaucoup moins. Le paiement de certains impôts (taxes foncières, taxes d’habitation) et les dépenses de consommation des ménages en hausse (rentrées scolaires et universitaires, fêtes de fin d’année) pèsent sur l’effort d’épargne. L’année dernière, le Livret A avait enregistré  d’octobre à décembre trois décollectes avant de rebondir en janvier 2022.

La tendance demeure favorable à l’épargne de précaution

Si elle interrompt une série de neuf mois consécutifs de collecte positive, la décollecte version octobre 2022 ne remet pas en cause la tendance de l’année qui reste exceptionnelle pour le Livret A. Sur les dix premiers mois, la collecte atteint, en effet, 25,18 milliards d’euros, contre 16,9 milliards d’euros en 2021. Elle demeure même supérieure à celle de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (24,82 milliards d’euros). Le Livret A reste la valeur refuge des périodes troublées. Depuis le début de la crise sanitaire, l’encours a augmenté de 61,9 milliards d’euros (de février 2020 à octobre 2022).

Le Livret de Développement Durable continue, en revanche, à enregistrer une collecte positive de 290 millions d’euros. Ce livret est plus que son grand frère le Livret A, l’antichambre des comptes courants des ménages, ayant été distribué, dès sa création en 1983, par tous les établissements financiers quand la banalisation du Livret A n’est intervenue qu’en 2009. Les ménages réalisent des ajustements entre leurs comptes courants et leurs LDDS, sachant que les premiers atteignent un niveau d’encours sans précédent (542 milliards d’euros à fin septembre selon la Banque de France). L’encours du LDDS atteint ainsi un nouveau sommet à 130,9 milliards d’euros, celui du Livret A revenant à 368,5 milliards d’euros.

Pour les prochains mois, la collecte devrait rester voisine de zéro sachant que le probable relèvement du taux au mois de février 2023 dopera à nouveau la collecte en début d’année prochaine.

CdC
CdC

Le Livret A toujours plus fort !

Logiquement le mois de septembre est peu porteur pour le Livret A mais en 2022, entre l’effet taux et l’effet anxiété, les ménages ont succombé à ses charmes et y ont placé des sommes importantes.

Sur ces dix dernières années, le Livret A avait enregistré à cinq reprises une décollecte en septembre. À la sortie des vacances, en raison notamment des dépenses de rentrée scolaires, les ménages ont l’habitude de puiser dans leur épargne de précaution. En 2022, cette tradition n’est pas respectée. L’inflation aurait pourtant pu conduire à une décollecte mais le phénomène inverse a été constaté. Les ménages ont bénéficié de plusieurs mesures de soutien de leur pouvoir d’achat (chèques de rentrée scolaire, ristourne carburants, revalorisation des pensions de retraite, suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle etc.) qui ont pu les amener à pouvoir placer un peu plus d’argent qu’auparavant. Les ménages ont également maintenu en septembre leur effort d’épargne de court terme par crainte d’une dégradation à venir.  Enfin, le passage du taux à 2 % le 1er août dernier explique aussi la forte collecte de septembre. Traditionnellement, l’augmentation du taux du Livret A dope la collecte durant trois ou quatre mois.

La collecte a ainsi atteint, en septembre 2,67 milliards d’euros, contre 4,49 milliards d’euros au mois d’août, premier mois du relèvement du taux à 2 %. Au mois de septembre 2021, la collecte n’avait été que de 240 millions d’euros.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 26,30 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,79 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, au mois de septembre, de 470 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 4,30 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits ont battu à nouveau leur record d’encours. Fin septembre, celui du Livret A s’élevait à 369,7 milliards d’euros quand celui du LDDS dépassait 130,6 milliards d’euros. De décembre 2019 à septembre 2022, l’encours du Livret A a augmenté de  71,1 milliards d’euros et celui du LDDS de 18,2 milliards d’euros.

Le Livret A, le placement de l’année

Grace aux deux relèvements de son taux, le Livret A est le placement de l’année en offrant tout à la fois la sécurité, la liquidité, le zéro fiscalité et un rendement honorable dans le contexte actuel. Certes, avec une inflation supérieure à 5 %, son rendement réel est négatif mais ce dernier est bien supérieur à la moyenne du rendement des autres produits d’épargne. Seul le Livret d’Épargne Populaire offre un taux supérieur, 4,6 %, mais il n’est réservé qu’à une partie des épargnants (revenu fiscal de référence inférieur à 20 297 euros pour un célibataire et de 31 137 euros pour un couple). Les avantages du Livret A pénalisent l’épargne longue, l’assurance vie ayant ainsi enregistré une décollecte en août. Même si d’ici la fin de l’année, la collecte devrait s’affaiblir, elle devrait rester positive.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février 2023

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdC- CdE
CdC – CdE

Livret A en août : plus fort que tout !

Livret A, entre effet taux et effet anxiété

L’effet taux a joué, à plein, durant cet été avec une collecte de 4,49 milliards d’euros au mois d’août qui fait suite à celle du mois de juillet qui avait atteint 2,64 milliards d’euros. L’augmentation de la collecte est classique en cas de hausse des taux. Elle perdure deux à trois mois après l’annonce par les pouvoirs publics.

Effet taux indéniable malgré un rendement réel négatif

Le passage du taux de 1 à 2 % à compter du 1er août a conduit de nombreux ménages à effectuer des versements sur leurs Livrets A. La collecte a été ainsi 2,7 fois plus élevée que celle du mois août 2021 (1,67 milliard d’euros), le taux du Livret A étant alors de 0,5 %. La collecte du mois d’août est la plus importante pour ce mois de l’histoire du Livret A. Elle est, par ailleurs, la deuxième la plus importante de l’année après celle du mois de janvier (6,25 milliards d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 23,62 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,55 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire dont le taux de rendement est le même que celui du Livret A, a connu une évolution parallèle avec une collecte, au mois d’août, de 780 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 3,84 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits battent, de mois en mois, de nouveaux records. Au mois d’août, celui du Livret A a atteint 367 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élevait à 130,1 milliards d’euros. De décembre 2019 à août 2022, l’encours du Livret A a augmenté de 68,4 milliards d’euros et celui du LDDS de 17,7 milliards d’euros.

Au mois d’août, les ménages ont été sensibles au relèvement du taux de 1 à 2 % même si le rendement réel est fortement négatif. Pour 2022, le rendement réel devrait, être, en effet, négatif, de plus de 4 points, situation inconnue depuis le début des années 1980. L’effet précaution l’emporte sur l’effet rendement réel. Le taux du Livret A est néanmoins compétitif par rapport à celui des autres produits d’épargne. Il est supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés et à ceux des fonds euros de l’assurance vie. Seul le taux du Livret d’Épargne Populaire lui est nettement supérieur (4,6 %) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. La préférence pour la liquidité demeure forte malgré la résurgence de l’inflation. Ainsi, malgré l’absence de rendement, l’encours des dépôts à vue est passé de 406 à 544 milliards d’euros  en augmentation de 138 milliards d’euros de décembre 2019 à juillet 2022.

Effet anxiété malgré la prise en charge d’une partie de la crise par les pouvoirs publics

Dans un contexte marqué par un fort niveau d’incertitude, les ménages continuent à privilégier l’épargne liquide de précaution. La poursuite de la hausse des prix et les annonces anxiogènes sur la survenue d’éventuelles pénuries  conduisent les ménages à augmenter  leur épargne de précaution. Les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face à des dépenses dans les prochains mois.

Traditionnellement, le second semestre est marqué par une hausse des dépenses en lien avec la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année mais cette année, cette inflexion pourrait être moins prononcée. Avec la prise en charge par l’État d’une grande partie des effets de l’inflation, le pouvoir d’achat, au second semestre, serait préservé  permettant le maintien du taux d’épargne à un niveau élevé.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de  l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdE et CDC
CdE et CDC

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

Livret A : Toujours au sommet malgré une érosion de la collecte en mai

Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation

Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.

Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).

La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.

Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.

Retour à la normale en pleine période de hausse des prix

Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.

A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.

Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.

La sécurité, la liquidité avant le rendement

Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.

Les équations difficiles de la revalorisation du taux

Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.

Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.

L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule.  Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.

La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

CdE – CdC

Livret A, retour en territoire connu

Retour aux fondamentaux

Au mois d’avril, la collecte du Livret A a été de 1,87 milliard d’euros en retrait par rapport à celles des deux mois précédents qui avaient été dopées par le relèvement du rendement de 0,5 à 1 point. En avril 2020, elle s’était élevée à 5,47 milliards d’euros et en avril 2021 à 2,95 milliards d’euros. Pour les quatre premiers mois de l’année 2022, la collecte atteint 14 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période de 2021 (14,93 milliards d’euros) qui avait donné lieu à un confinement.

Le mois d’avril est, en règle générale, un mois correct pour le Livret A. En dix ans, une seule décollecte a été constatée (en avril 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement). Avec le tassement constaté en 2022, la collecte du Livret A retrouve le niveau d’avant la crise sanitaire (1,94 milliard d’euros en avril 2019). Il y a un retour à la normale après un début d’année de forte collecte portée par la hausse du taux, la vague omicron et par la guerre en Ukraine qui a généré un fort climat d’incertitudes et d’anxiété.

Des ménages toujours en mode prudence

Les ménages maintiennent, depuis le début de l’année, un effort important d’épargne de précaution. Ils mettent de l’argent de côté pour se protéger des augmentations de prix à venir et donc de la baisse potentielle de leur pouvoir d’achat. Ils épargnent également pour maintenir constant la valeur réelle de leur épargne (effet Pigou). Dans le passé, en début de période d’inflation, le taux d’épargne a légèrement tendance à augmenter. Si les ménages les plus modestes qui traditionnellement épargnent peu ont pu commencer à puiser dans leurs livrets, la grande majorité des ménages continuent à les alimenter. Au mois d’avril, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 357,4 milliards d’euros.

Le rendement réel négatif du Livret A ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. Avec une inflation qui sur les six derniers mois dépasse 4 %, le rendement réel est négatif de plusieurs points. Le capital n’est plus ainsi préservé. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir un tel écart entre taux d’inflation et taux de rendement du Livret A. Avec les livrets réglementés, les ménages ne cherchent pas le rendement mais la sécurité.

En appliquant la formule du Livret A, son taux pourrait être relevé, durant l’été, à 1,8 voire 2 %, ce qui ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Les taux faibles des marchés monétaires tirent le taux du Livret A vers le bas. Le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait atténuer légèrement cet effet dans le courant du second semestre 2022.

Le premier semestre 2022 devrait, au vu des quatre premiers mois, être marqué par une forte collecte. Comme les années précédentes, celle-ci devrait s’affaiblir au second semestre. Avec les dépenses liées aux vacances, de rentrées scolaires et de fin d’année, ce semestre est plus axé « dépenses » que le premier. Avec la hausse des prix, les ménages seront sans nul doute amenés à diminuer leur effort d’épargne.

CDE – CdC
CDE – INSEE

Le Coin de l’épargne du 2 avril 2022 : les marchés face au mur des prix

Un mois de mars dominé par la guerre en Ukraine

Le CAC 40 a reculé de 1,39 % au mois de mars, portant la baisse à 6,89 % depuis le début de l’année. Sur le premier trimestre, les autres grands indices de la zone euro sont dans le rouge, l’Eurostoxx cédant plus de 9 %, tout comme le Daxx allemand. L’inflation en lien avec le conflit en Ukraine a contribué à cette contraction qui est intervenue après de forts gains enregistrés en 2021. En revanche, le Footsie britannique est en hausse de 0,35 % en mars et de 1,78 % sur le premier trimestre. Le Dow Jones américain gagne 1,82 % en mars mais cède 4,57 % sur le premier trimestre. Le Nasdaq a été en hausse de 3,84 % en mars mais perd 9,10 % sur les trois premiers mois de l’année.

La bataille de l’énergie ne fait que commencer

La fin du mois aura été marquée par la décision des Etats-Unis de puiser massivement dans leurs réserves stratégiques de pétrole pendant les six prochains mois, à raison d’un million de barils par jour, jusqu’à atteindre l’objectif d’environ 180 millions d’unités. Les réserves stratégiques de ce pays s’élèvent à 568 millions de barils, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Le site de la Maison Blanche mentionne que  « l’ampleur de ce mouvement est sans précédent : le monde n’a jamais vu un tel déversement de pétrole au rythme de 1 million par jour depuis longtemps. Cela fournira une quantité historique d’approvisionnements qui fera le lien jusqu’à la fin de l’année, quand la production intérieure augmentera » Il est précisé que « le président Biden coordonne cette action avec ses alliés et partenaires du monde entier, et s’attend à ce que d’autres pays se joignent à cette action ». Le Président américain a également annoncé des mesures en faveur de la production nationale de minéraux critiques pour les batteries de véhicules électriques. L’initiative de Washington intervient au moment où les membres de l’Opep+, pourtant pressés par les pays occidentaux, n’ont décidé que d’un relèvement modeste de leur production de 432 000 barils par jour à partir du 1er mai.

L’inflation et les banques centrales

En mars, l’inflation a atteint des niveaux inconnus depuis plus de 40 ans. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 6,4 % sur un an en mars et de 5,4 % (hors alimentation et énergie). Cet indice est celui qui est privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour évaluer l’évolution de l’inflation. Pour la zone euro, l’inflation a été de 7,5 % en rythme annuel en mars. Les prix à la consommation ont augmenté de 9,8 % en Espagne, de 8,3 % en Belgique, de 7,3 % en Allemagne et de 5,1 % en France.

Pour la première fois depuis 1999, la Banque Centrale Européenne est confrontée à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme : soit recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et risquerait de tuer la croissance, soit laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux États membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

Une semaine compliquée

Cette semaine, malgré les mauvais résultats de l’inflation, les investisseurs ont tenté de voir le bon grain plutôt que l’ivraie. Les indices « actions » ont ainsi renoué avec la hausse. Après avoir perdu 6,89% au premier trimestre, le Cac 40 a terminé la semaine en augmentation de 0,37 %, permettant un gain sur la semaine de près de 2 % à 6.684,31 points. L’attaque du dépôt de carburant de Belgorod en Russie a jeté un froid dans les négociations en cours sur une éventuelle neutralisation de l’Ukraine, même si Kiev n’a pas officiellement reconnu en être à l’origine. Jeudi et vendredi, la tension est montée d’un cran entre la Russie et ceux qu’elle qualifie de « pays inamicaux », c’est-à-dire les pays appliquant des sanctions qui sont censées désormais acquitter  leur achats à Gazprom en roubles et non plus en euros ou en dollars. Un décret en ce sens a été signé hier. Les livraisons au prix et dans les volumes prévus par les contrats déjà en cours vont se poursuivre, a précisé Moscou, même si elle se réserve la possibilité de les interrompre en cas de non-respect des nouvelles conditions. Un compromis aurait été trouvé permettant aux clients de payer en euros et en devises selon le prix convenu dans ses monnaies auprès de la banque de Gazprom qui n’a pas été exclue de Shift. Cette banque opèrera dans un second temps la conversion en roubles.

Aux États-Unis, les revenus des ménages ont, comme prévu, augmenté de 0,5 % en février, tandis que leurs dépenses se sont appréciées de seulement 0,2 %. L’indice des prix à la consommation a été de 6,4 % sur un an, conformément aux attentes. En données core (hors alimentation et énergie), mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, la hausse ressort à 5,4 % sur un an, niveau inédit depuis 1983. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles augmenté de 14 000 à 202 000, là où le marché tablait sur 196 000 demandes.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
1er avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 684,31+1,99 %7 153,03 
Dow Jones 34 818,27-0,12 %36 338,30 
Nasdaq 14 261,50+0,65  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 446,48+0,98  %15 884,86 
Footsie 7 537,90+0,73  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 918,68+1,32 %4 298,41 
Nikkei 225 27 665,98-1,72 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 282,72+1,24 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,021 % +0,012 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,551 % -0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,375 %-0,096 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,1042+0,53  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 925,000-1,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,588-11,55 %78,140 
CDE

Faut-il augmenter le taux du Livret A avant le 1er août 2022

Avec un taux d’inflation qui a atteint 4,5 % en mars et autour de 3 % depuis le début de l’année, la question d’un relèvement anticipé du taux du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire (LEP) pourrait se poser. Si logiquement, les révisions de taux sont prévues le 1er février et le 1er août, rien n’interdit les pouvoirs publics d’effectuer des corrections entre ces deux dates. Au regard de l’inflation autour de 3 % ces six derniers mois, le taux du Livret A devrait être au minimum de 1,25 % et celui du LEP de 3 % au lieu respectivement de 1 et 2,2 %.

Une telle hausse aurait comme inconvénient de renchérir le coût de l’épargne de court terme pour les banques et la Caisse des Dépôts, ainsi que le coût des emprunts destinés en particulier au logement social. Ce relèvement aurait comme autre défaut d’encourager l’épargne au détriment de la consommation au moment où celle-ci est mise à mal par la hausse des prix. Les ménages, malgré le taux réel négatif de près de trois points du Livret A, continuent à y placer des sommes importantes, plus de 9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Les pouvoirs publics pourraient ne pas toucher au taux du Livret A et se contenter d’augmenter celui du Livret d’Épargne Populaire.

Le patrimoine « actions » des administrations publiques en hausse

Au quatrième trimestre 2021, la valeur totale des actions cotées et des titres d’organismes de placement collectif détenus par les administrations publiques (APU) s’élève à 314,3 milliards d’euros, contre 269,5 milliards d’euros un an auparavant. La forte appréciation des cours boursiers explique cette évolution. Le portefeuille de l’État est passé de 65 à 78 milliards d’euros et celui des organismes divers d’administration centrale de 49 à 68 milliards d’euros.

INSEE

Résultats du Livret A – février 2022 -toujours dans les sommets

Le Livret A toujours au sommet

Après le résultat exceptionnel du mois de janvier (+6,25 milliards d’euros), le Livret A confirme et signe en février avec une collecte nette de 2,94 milliards d’euros. Cette collecte a été portée par le relèvement du taux du Livret A à 1 %, intervenu le 1er février dernier et par le contexte sanitaire marqué par la résurgence du covid-19. La crise ukrainienne a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution. Le résultat de février 2022 est supérieur à celui de 2021 (+2,86 milliards d’euros) obtenu en plein confinement. Il est, par ailleurs,  supérieur au montant moyen de ces dix dernières années, 1 milliard d’euros.

Le passage du taux du Livret A de 0,5 à1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. L’effet « taux » perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois. L’inflation joue en faveur du Livret A. Les ménages craignant de ne pas pouvoir faire face aux dépenses demain mettent aujourd’hui de l’argent de côté. Si l’inflation perdure, ils pourraient puiser dans un second temps dans leur cagnotte. Ce réflexe traditionnel en début de résurgence de l’inflation peut surprendre étant que les Français ont largement doté leurs produits d’épargne réglementée depuis le début de la crise sanitaire. L’effet anxiété domine encore les comportements.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 540 millions d’euros d’un montant comparable à celle de janvier (550 millions d’euros) et inférieure à celle de l’année dernière (910 millions d’euros).

L’encours du Livret A atteint un nouveau record, en février, à 352,5 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 127,4 milliards d’euros.

Un taux réel en territoire hautement négatif

Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A.

Compte tenu du niveau de l’inflation, le taux du Livret A devrait augmenter à nouveau le 1er août prochain. Il pourrait se situer entre 1,5 et 1,7 % sachant que désormais le gouvernement peut opérer des relèvements par dixième de point.

CDE

Livret A : un démarrage en trombe

Après trois décollectes successives en fin d’année dernière, le Livret A a enregistré une collecte exceptionnelle pour le premier mois de 2022. Avec 6,25 milliards d’euros, il fait presque aussi bien qu’en pleine pandémie, en janvier 2021, 6,32 milliards d’euros. Le Livret A signe ainsi sa troisième plus forte collecte de ses dix dernières années (janvier 2013, janvier 2021 et janvier 2022). Il a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement de son taux  au courant du mois de janvier. Dans le passé, le mois de l’annonce d’un relèvement et les mois qui suivent s’accompagnent d’une progression marquée de la collecte qui, après, retrouve son rythme traditionnel.

La résurgence de l’épidémie au début de l’année avec l’adoption de nouvelles mesures sanitaires a également conduit les ménages à accroître leur effort d’épargne de précaution.

L’inflation a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage. Dans un premier temps, ces derniers entendent mettre de l’argent de côté afin de faire face aux augmentations à venir. Dans un second temps, si l’inflation s’installe, ils seront peut être amenés à puiser dans leur épargne. En outre, comme la valeur de leur patrimoine diminue avec l’inflation, par effet d’encaisse, ils tentent le reconstituer en épargnant davantage.

De manière plus structurelle, le mois de janvier est traditionnellement un mois porteur pour le Livret A. Les ménages y affectent une partie de leurs primes de fin d’année ou de leur 13e mois. Le mois de janvier est également marqué par le versement d’une partie des réductions et crédits d’impôt dû par l’Etat au titre de l’impôt sur le revenu. 8,7 millions de foyers fiscaux ont reçu à compter du 17 janvier 5,3 milliards d’euros de réductions et de crédits d’impôt au titre de leurs revenus 2021.

En mettant un terme à un trimestre de décollecte, le Livret A est en phase avec sa saisonnalité en vertu de laquelle le premier trimestre est dévolu à l’épargne quand le second est plus cigale. Le Livret A commence donc l’année sur un rythme endiablé, dans un contexte sanitaire, économique et géopolitique compliqué. Si la situation sanitaire s’éclaircit, l’inflation et les problèmes géopolitiques devraient persister sur une partie au moins du premier semestre. Ajouté au relèvement du taux de rendement, la collecte devrait rester bien orientée dans les prochains mois.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 550 millions d’euros d’un montant comparable à décembre.

L’encours du Livret A atteint un nouveau record à 349,6 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 126,8 milliards d’euros.

CDE – CDC
CDE- CDC

Livret A : première hausse du taux depuis plus de 10 ans

Le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a annoncé, vendredi 14 janvier qu’à compter du 1er février 2022, le taux du Livret A passera de 0,5 % à 1,0 % en application de la formule adoptée en 2017.

Première augmentation du taux du Livret A depuis 2011

La hausse de 2022 est la première depuis près de 11 ans. Le taux du Livret A avait été, en effet, remonté de 2 à 2,25 % le 1er août 2011. Il avait depuis constamment baissé au point d’atteindre 0,5 % ce qui constituait le niveau le plus bas de son histoire. La remontée de l’inflation depuis le milieu de l’année 2021 a conduit le Gouvernement à opérer le relèvement, qui en outre, intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle.

La hausse du taux décidé par le gouvernement concerne le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire ainsi que le Livret Jeune.

 Taux du Livret A
22 mai 18185,00%
1er janvier 18514,75%
1er janvier 18813,50%
1er janvier 19053,00%
1er janvier 19163,50%
1er janvier 19293,50%
1er janvier 19461,50%
1er janvier 19603,25%
1er janvier 19663,00%
1er janvier 19683,50%
1er juin 19694,00%
1er janvier 19704,25%
1er janvier 19746,00%
1er janvier 19757,50%
1er janvier 19766,50%
16 octobre 19818,50%
1er août 19837,50%
16 août 19846,50%
1er juillet 19856,00%
16 mai 19864,50%
1er mars 19963,50%
16 juin 19983,00%
1er août 19992,25%
1er juillet 20003,00%
1er août 20032,25%
1er août 20052,00%
1er février 20062,25%
1er août 20062,75%
1er août 20073,00%
1er février 20083,50%
1er août 20084,00%
1er février 20092,50%
1er mai 20091,75%
1er août 20091,25%
1er août 20101,75%
1er février 20112,00%
1er août 20112,25%
1er février 20131,75%
1er août 20131,25%
1er août 20141,00%
1er août 20150,75%
1er février 20200,50%
1er février 20221,00 %

Le Livret A, le produit d’épargne le plus diffusé en France

La forte portée symbolique du relèvement du taux est lié à la place qu’occupe dans la population le Livret A qui demeure le produit d’épargne le plus diffusé en France.

Au 31 décembre 2020, le nombre de livrets A s’élevait, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, e à 55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes physiques et 0,82 million détenus par des personnes morales. Plus de quatre Français sur cinq détiennent un Livret A.

Au 31 décembre 2020, le nombre de LDDS s’élevait, de son côté, à 24,3 millions. Le taux de détention de ce produit est de 46 %.

L’encours du Livret A était au 30 novembre 2021 de 343 milliards d’euros et celui du LDDS de 125,2 milliards d’euros. Ces deux produits ont connu, malgré un faible taux de rémunération, une vigoureuse collecte depuis le début de la crise sanitaire. La collecte du mois de mars 2020 à novembre 2021 atteint, pour le Livret A 38 milliards d’euros et 11,5 milliards d’euros pour le LDDS.

Si le Livret A est le produit d’épargne le plus largement diffusé en France, son encours est nettement inférieur à celui de l’assurance vie (plus de 1800 milliards d’euros), ce dernier produit n’étant pas plafonné.

La première hausse avec la nouvelle formule de calcul

La fixation du Livret A reste une décision discrétionnaire du Gouvernement. En 2003, dans un contexte de très légère augmentation des prix, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a décidé la mise en place d’une formule de calcul du taux du Livret A. Cette formule a été modifiée à plusieurs reprises pour tenir compte de la situation économique et financière. En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe a décidé de retenir une nouvelle afin de mieux prendre en compte la baisse des taux d’intérêts.

En vertu de la formule de 2017, le taux du livret A est fixé comme la moyenne  du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.

L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule aboutit donc à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Le gouvernement a décidé de porter le taux à 1 % ce qui constitue un petit coup de pouce par rapport au taux issu de la formule. Ce geste prend en compte l’accélération de l’inflation de ces derniers mois. Par ailleurs, il s’agit aussi un petit geste électoral. Pour le Livret d’Epargne Populaire, le Gouvernement a relevé le taux au niveau de l’inflation des six derniers mois conformément à la réglementation, 2,2 %..

Des gains et des coûts

Des gains limités pour les épargnants

Le passage du taux à 1,00 % pour un titulaire d’un Livret A dont l’encours est de 15 000 euros, sa rémunération annuelle totale passera ainsi de 76,5 à 153 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, sa rémunération annuelle totale passera de 114,75 à 220,5 euros.

Malgré la hausse de son taux, le rendement réel, après prise en compte de l’inflation, reste négatif de plus d’un point. Cette situation est sans précédent depuis le début des années 2000. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir des rendements réels plus importants.

Le lien complexe inflation et épargne

Sur un plan financier, il n’est pas logique de comparer le rendement d’un placement financier avec les prix à la consommation, sachant que l’épargne est la renonciation justement à la consommation.

Logiquement, un regain d’inflation devrait inciter les ménages à moins épargner sur des produits de taux qui répercutent mal cette dernière. Dans les faits, le phénomène inverse est souvent constaté. Par effet d’encaisse, les épargnants, au contraire, mettent plus d’argent de côté afin de compenser la perte de rendement provoqué par la hausse des prix. Les faibles taux du Livret A n’ont pas dissuadé les épargnants français. Leur objectif n’était pas la recherche d’un rendement mais la sécurité et la liquidité.

Cercle de l’Epargne

Des charges pour les banques et la Caisse des Dépôts

La collecte du Livret A est centralisée à hauteur de 60 % à la Caisse des Dépôts, le solde étant conservé par les établissement financiers.

Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,5 point est évalué pour le seul Livret A à 1,7 milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 2,34 milliard d’euros. Le coût fiscal et social de cette mesure en prenant en compte le manque à gagner pour l’Etat et les régimes sociaux est de 700 millions (en retenant le principe d’une taxation au prélèvement forfaitaire unique).

Des prêts plus chers pour les bailleurs sociaux et les autres bénéficiaires des ressources des livrets réglementés

Les prêts consentis par la Caisse des dépôts et les organismes collecteurs au profit des bailleurs sociaux, des collectivités locales et des entreprises entrant dans le champ du LDDS seront légèrement plus chers du fait du relèvement de taux. Le coût restera limité car les prêts en question sont, en règle générale, des prêts à long terme.

La hiérarchie des taux mise à dure épreuve

Le relèvement du taux du Livret A pourrait poser  un problème de hiérarchie des taux, les rendements de certains produits longs passant en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 seraient proches de celui du Livret A, or es derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. Le relèvement du taux du Livret A peut inciter les compagnies d’assurances à puiser dans leurs réserves pour atténuer la baisse en cours depuis plusieurs années.

Le taux du Livret A n’obéit pas qu’à des considérations d’ordre économique et financière, il est de nature politique et sociale.

Quels effets sur la collecte

La hausse du taux du Livret A conduit, en règle générale, à une hausse durant deux à trois mois, de la collecte. En 2011, celle-ci a dépassé un milliard d’euros en juillet, août et septembre avant de retrouver son rythme d’avant l’annonce de la hausse (collecte de 2,07 milliards d’euros en juillet 2011, de 2,91 en août, de 1,13 en septembre et de 0,41 en octobre).

Le Livret d’Epargne Populaire, un réel coup de pousse

Le Gouvernement a décidé de porter le taux du Livret d’Epargne populaire de 1 à 2,2 % permettant à ses bénéficiaires d’avoir un rendement réel nul. Ce produit qui est réservé aux ménages modestes (revenu fiscal de référence pour un célibataire inférieur à 20 000 euros) est plafonné à 7 700 euros. Sur les 15 millions de personnes susceptibles d’avoir un LEP, seuls millions en disposent d’un. A l’exception de 2020, le LEP enregistre une décollecte depuis une dizaine d’années.

Le Coin de l’épargne du 8 janvier 2022

Les marchés à l’écoute des taux

Durant la première semaine du mois de janvier, en pleine vague Omicron, les investisseurs ont été surpris par la teneur des minutes de la banque centrale américaine qui soulignent la nécessité de sortir plus rapidement qu’escompté de la politique monétaire expansionniste compte tenu du niveau de l’inflation. Après avoir été en hausse assez marquée en début de semaine, jeudi et vendredi, les marchés ont  cédé du terrain avec la crainte d’un durcissement des politiques monétaires et après la publication décevante de la statistique de l’emploi aux Etats-Unis. Celle-ci avait été précédée, en milieu de matinée, par l’annonce d’un taux d’inflation record de 5 % sur un an en décembre dans la zone euro. Le département américain du Travail a fait état de 199 000 créations d’emplois dans le secteur non agricole en décembre, contre 447 000 anticipées par le consensus et 249 000 en novembre. Le taux de chômage a diminué de 0,3 point à 3,9 % de la population active, contre 4,1 % estimé. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % sur un mois et de 4,7 % sur un an, après une poussée à 5,1 % en novembre. La statistique sur l’emploi ne devrait pas modifier la stratégie de la FED qui entend surveiller de près l’évolution de l’inflation.

Sur la semaine, les indices européens ont néanmoins enregistré une petite hausse. Le CAC 40 a battu mercredi un nouveau record à 7 376,37 points avant de se replier à 7 219 points. Les indices américains sont, en revanche, en recul, recul qui dépasse 4 % pour le Nasdaq. Les valeurs technologiques qui ont vivement réagi à la hausse possible des taux directeurs ont amené dans leur chute les cryptoactifs. De plus en plus d’Américains du secteur informatique quittent les grandes entreprises pour se lancer sur les cryptoactifs. Une remontée des taux rendraient ces dernières moins attractives.

Les taux d’intérêt à 10 ans ont progressé assez vivement. Pour l’OAT française, le taux s’est rapproché de 0,3 %, celui du Bund allemand est presque revenu à 0 %, et celui du Trésor US est au-dessus de 1,7 %. Il est à noter que malgré la décision de l’OPEP et de la Russie d’augmenter leur production, le cours du baril de Brent est repassé au-dessus de 80 dollars. Cette hausse est en lien avec les évènements au Kazakhstan. L’économie du Kazakhstan repose essentiellement sur les exportations de pétrole. Le pays avec une production de plus de 1,6 millions de barils jour se situe au 12ème rang mondial en matière de réserves pétrolières et au 22ème rang pour les réserves gazières. Le pétrole et le gaz fournissent 75 % des recettes d’exportation et 55 % des recettes du budget de l’État. Le pays détient 75 % des réserves de pétrole de la mer Caspienne (soit 3 % des réserves mondiales). Les troubles dans ce pays ont été provoqués par le doublement du prix du gaz et du pétrole vendus à la population. Cette dernière accuse le gouvernement de ne pas redistribuer le produit des exportations pétrolières.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 7 janvier 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2021
CAC 407 219,48+0,93 %7 153,03
Dow Jones36 231,66-0,29 %36 338,30
Nasdaq14 935,90-4,53 %15 644,97
Dax Xetra Allemand15 947,74+0,40 %15 884,86
Footsie7 485,28+1,36 %7 384,54
Euro Stoxx 504 305,83+0,17 %4 298,41
Nikkei 22528 478,56-1,09 %28 791,71
Shanghai Composite3 579,54-1,48 %3 639,78
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,281 %+0,088 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,0451 %+0,136 pt-0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,767 %+0,262 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1363-0,18 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 796,400-1,67 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)81,600+4,76 %78,140

L’immobilier et les flux migratoires

En 2021, 1,2 million de transactions immobilières auraient été réalisées selon la note de conjoncture du mois de janvier de Century 21. Au niveau du prix, les régions enregistrant les plus forte hausse sont la Grande Aquitaine, la Bretagne et la Normandie. Il convient de souligner que  les Hauts-de-France connaissent également une nette augmentation des prix pour les appartements (+17 % sur un an). L’Île-de-France, la région Centre-Val de Loire et le Grand Est sont en retrait. Au sein de la région parisienne, des départements périphériques connaissent des hausses importantes, plus de 10 % pour les Yvelines, quand les prix diminuent de 2 % à Paris. Avec la crise sanitaire et le développement du télétravail, la demande est en forte augmentation pour les maisons, entraînant une hausse rapide de leur prix.

Les agglomérations de 100 000 à 250 000 habitants sont de plus en plus recherchées par les ménages. L’évolution des prix de l’immobilier permet de mesurer cet engouement même si elle est également liée au niveau de l’offre disponible. Du fait de leur forte attractivité, les agglomérations de l’Ouest de la France enregistrent de fortes hausses de prix de l’immobilier. En 2021, le prix des logements à Tours et à Angers aurait augmenté de plus de 15 %, devançant Aix-en-Provence et Orléans (plus de 11 % pour ces deux villes). A contrario, les prix à Mulhouse continuent de baisser. Les Français privilégient les villes bénéficiant de conditions de vie réputées et disposant de toute la gamme des services (santé, éducation, loisirs, etc.).

La crise sanitaire a accentué les courants migratoires à l’intérieur de la France. Trois phénomènes de migration sont à l’œuvre. Des habitants du cœur des agglomérations et notamment de Paris déménagent en périphérie pour bénéficier d’un espace plus grand. Des habitants des grandes agglomérations choisissent de s’installer dans des villes de taille moyenne en recherchant une qualité de vie supérieure. Rennes, Nantes, Bordeaux, Marseille ou Ajaccio bénéficient de ce flux migratoire. La troisième catégorie de migrants, plus faible, est constituée d’urbains qui décident de vivre à la campagne. Ces phénomènes génèrent des tensions parmi les populations des villes d’accueil. Ainsi, des mouvements écologistes bretons en reprenant une demande récurrente des nationalistes corses réclament un statut de résident. À Bayonne, 8 000 manifestants ont revendiqué, le 20 novembre 2021, « le droit de vivre et de se loger dans le Pays Basque ».

Les nouveautés de 2022 pour l’immobilier

Les nouvelles règles fixées par le Haut Conseil de stabilité financière sur les prêts immobiliers afin de réguler la demande sont entrées en vigueur le 1er janvier 2022. Le taux d’effort est désormais plafonné à 35 % et  la durée d’emprunt maximale fixée a été plafonnée à 25 ans (ou 27 ans en cas de construction). Les banques pourront déroger dans la limite de 20 % de leurs dossiers à ces règles afin de venir en aide notamment aux  primo-accédants.

Pour les ménages déjà propriétaires d’un bien à louer, le dispositif fiscal Cosse, aussi appelé « Louer abordable », destiné à dédommager les particuliers acceptant de baisser leur loyer, a été modifié. La déduction fiscale a été transformée en réduction d’impôt. L’avantage fiscal ne sera plus dépendant du taux d’imposition des bailleurs mais uniquement de la décote de loyer consentie. La réduction d’impôt varie de 15 à 65 % des loyers bruts perçus. Le nouveau mécanisme pénalise les contribuables plus aisés qui en bénéficiaient d’autant plus que la réduction d’impôt est soumise au plafonnement global des niches fiscales de 10 000 euros.

Patrimoine, les nouveautés de 2022

La loi de finances de 2022 a modifié le régime fiscal applicable aux cryptoactifs comme le bitcoin en rapprochant leur imposition de celle des autres placements. Jusqu’en 2022, les plus-values générées par l’achat et la vente des actifs numériques étaient taxées nécessairement au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, dont 12,8 % d’impôt

sur le revenu. Avec la loi de finances pour 2022, les contribuables ont la possibilité de soumettre tous ses gains au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Ce choix entraîne que tous les placements financiers du contribuable soient assujettis au barème de l’impôt sur le revenu. Cette disposition avantage ceux ayant un faible taux marginal d’imposition. Dans les faits, ce nouveau régime fiscal ne sera effectif qu’à compter de 2023.

Les dispositifs d’exonération des plus-values professionnelles à l’occasion d’un départ à la retraite et d’exonération des transmissions d’une valeur inférieure à 500 000 euros sont étendus à la cession d’une activité mise en location-gérance à une personne autre que le locataire-gérant. Par ailleurs, entre le départ à la retraite et la transmission, le délai maximal passe de deux à trois ans. Par ailleurs, le terme de ce dispositif a été porté au 31 décembre 2024.

À compter du 1er janvier 2022, toutes les contrats d’assurance vie doivent comporter au moins un fonds solidaire consacrant entre 5 et 10 % de son encours au financement d’acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESUS), un fonds Greenfin et un fonds ISR.

La loi Pacte de 2019 a institué un avantage fiscal temporaire afin d’inciter les titulaires de contrat d’assurance vie de plus de 8 ans à transférer tout ou partie de l’épargne capitalisée sur un Plan d’Épargne Retraite. Sous certaines conditions, notamment d’âge, les assurés bénéficient d’un doublement de l’abattement fiscal sur les gains prévu pour les rachats. Celui-ci passe ainsi de 4 600 à 9 200 euros pour une personne seule et de 9 200 à 18 400 pour un couple. Les sommes transférées sur le PER sont déductibles des revenus dans les limites classiques. Cette possibilité prendra fin le 31 décembre 2022.

À compter du 1er juillet 2022, sur Info-retraite.fr (et sur l’application mobile liée), le compte retraite intégrera les informations relatives aux plans d’épargne retraite souscrits par les assurés. Ce dispositif devrait permettre de réduire le nombre de plans non réclamés dont l’encours est évalué à plus de 5 milliards d’euros.

Quel taux pour le Livret A au 1er février 2022 ?

Le 1er février 2022, le taux du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire, du Livret d’Épargne Populaire et celui du Livret Jeune devraient être majorés. L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule de 2017 aboutit à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Après arrondi, le taux du Livret A et du LDDS qui devrait être proposé par la Banque de France au gouvernement, s’élèverait à 0,8 %.

Le passage du taux à 0,8 % devrait générer un gain supplémentaire sur un an de 45 euros pour un titulaire d’un Livret A de 15 000 euros. Sa rémunération totale passerait ainsi de 75 à 120 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, le gain total passerait de 114,75 à 183,6 euros. Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,3 point est évalué pour le seul Livret A à un milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 1,4 milliard d’euros.

Le taux du Livret A augmentera le 1er février 2021

lundi 13 décembre sur BMTV/RMC, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé que le taux du Livret A augmentera le 1er février 2021. Il n’a pas précisé le futur taux du Livret A, celui-ci dépendant du taux d’inflation du mois de décembre qui sera rendu public mi-janvier 2022.

Le taux de rémunération  est traditionnellement fixé deux fois par an (au 1er février et au 1er août) en fonction du taux d’inflation et des taux du marché monétaire. Le dernier changement date du 1er février 2020.

Taux du Livret A
22 mai 18185,00%
1er janvier 18514,75%
1er janvier 18813,50%
1er janvier 19053,00%
1er janvier 19163,50%
1er janvier 19293,50%
1er janvier 19461,50%
1er janvier 19603,25%
1er janvier 19663,00%
1er janvier 19683,50%
1er juin 19694,00%
1er janvier 19704,25%
1er janvier 19746,00%
1er janvier 19757,50%
1er janvier 19766,50%
16 octobre 19818,50%
1er août 19837,50%
16 août 19846,50%
1er juillet 19856,00%
16 mai 19864,50%
1er mars 19963,50%
16 juin 19983,00%
1er août 19992,25%
1er juillet 20003,00%
1er août 20032,25%
1er août 20052,00%
1er février 20062,25%
1er août 20062,75%
1er août 20073,00%
1er février 20083,50%
1er août 20084,00%
1er février 20092,50%
1er mai 20091,75%
1er août 20091,25%
1er août 20101,75%
1er février 20112,00%
1er août 20112,25%
1er février 20131,75%
1er août 20131,25%
1er août 20141,00%
1er août 20150,75%
1er février 20200,50%
CDE

Le Gouvernement peut s’appuyer sur une formule pour fixer le taux du Livret A. La formule en vigueur a été élaborée en 2017 par le Gouvernement d’Edouard Philippe et est entrée en vigueur le 1er février 2020. Le taux du livret A est fixé comme la moyenne semestrielle du taux d’inflation et des taux interbancaires à court terme, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.

Le taux du Livret A devrait se situer entre 0,8 et 1%. Le gain pour un épargnant au plafond (22 950 euros) s’élèverait entre 68 et 115 euros sur une année. Pour les banques et la Caisse des dépôts, le coût serait de 1,4 à 2,3 milliards d’euros sur un an.

Le taux Livret A, faut-il l’augmenter le 1er février 2022

Mercredi 8 décembre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré à RTL que « le calcul du taux du livret A «intégrera l’inflation des six derniers mois», a-t-il assuré. «Nous ferons le calcul de la formule qui intégrera l’inflation des six derniers mois (…) mi-janvier».

Selon la formule de calcul en vigueur, Le taux du livret A est fixé comme la moyenne semestrielle du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.En vertu de cette formule, le taux du Livret A pourrait le 1er février 2022 être relevé et se situer entre 0,75 et 1 %.  L’inflation devrait sur les six derniers mois être voisine de 2 % quand les taux des marchés monétaires évoluent autour de -0,5 %.

Avec la remontée du taux d’inflation, le rendement réel du Livret A est en territoire négatif, autour d’un point.

INSEE – CDE

Un gain limité pour les épargnants

Pour un épargnant ayant un Livret A au plafond (22 950 euros), sur un an, le passage à 0,8% du taux permet un gain de 69 euros. Pour un Livret doté de 15 000 euros, le gain est de 45 ans.

A 0,8 %, les épargnants pourraient estimer qu’au vu de l’inflation, autour de 2 %, le compte n’y est pas/ L’épargne ne serait toujours préservée des effets de l’inflation. La cote serait donc mal taillée.

Un coût élevé pour les établissements financiers et pour la Caisse des Dépôts

La revalorisation du taux du Livret A à 0,8% s’applique automatiquement sur le Livret de développement durable et solidaire et a des incidences également sur le Livret d’Epargne Populaire et le Livret Jeune. Son coût en rythme annuel pour le Livret A et le LDSS serait d’au moins 1,4 milliard d’euros pour les banques et la Caisse des Dépôts.

Une augmentation du taux du Livret A augmenterait les coûts des banques d’autant plus que ce taux sert de référence pour les autres placements liquides (livrets bancaires par exemple). Un taux à 0,8 % coûte avec les frais de gestion au minimum 1,1 point aux établissements financiers. Or, la rémunération des produits monétaires demeure toujours négative au sein de la zone euro.

Le faible taux de rémunération de l’épargne réglementée n’a pas eu d’incidence sur la collecte surtout en période de crise sanitaire. L’encours du Livret A et du LDDS a progressé de plus de 50 milliards d’euros du mois de mars 2020 au mois d’octobre 2021. Compte tenu de la rareté du foncier et des délais de réalisation des projets immobiliers, cette collecte n’a pas loin de la profiter au logement social. Elle a été reversée en grande partie dans le Fond d’épargne de la Caisse des Dépôts.

Un problème de hiérarchie des taux et de cohérence au niveau de la politique de l’épargne

Le relèvement du taux du Livret A poserait un problème de hiérarchie des taux. Les rendements de certains produits longs passeraient en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 devrait être proche de 0,7 % or ces derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. La hausse du taux du Livret A irait à l’encontre de la politique du Gouvernement de réorienter l’épargne des ménages vers des placements longs comme les actions, les unités de compte ou le Plan d’Epargne Retraite afin de faciliter le financement des entreprises par fonds propres.

Une solution populaire : le doublement du taux du LEP

A défaut d’augmenter le taux du Livret A, le Gouvernement pourrait modifier la formule de calcul du Livret d’Epargne Populaire qui est réservé aux épargnants les plus modestes (essentiellement les non imposables à l’impôt sur le revenu soit la moitié des ménages). En déconnectant son taux de celui du Livret A, il pourrait décider de le placer au niveau de l’inflation, c’est à 2 % contre 1 % actuellement. L’épargne populaire serait ainsi protégée de l’inflation pour un coût relativement réduit, autour de 200 millions d’euros. Cela permettrait de rendre plus attractif ce produit qui a été souscrit seulement par la moitié des bénéficiaires potentiels (7 millions de LEP ouverts en 2020).

Livret A : une décollecte d’automne massive mais fidèle à la tradition

Le mois d’octobre est, pour le Livret A, celui de décollecte. C’est le mois maudit par excellence. A l’exception de 2012, lors de ces dix dernières années, la collecte du Livret A, en octobre, a été, en effet, négative. Le cru 2021 n’échappe pas, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, à la règle avec une décollecte de – 2,83 milliards d’euros. Ella avait été de -0,94 milliard d’euros en octobre 2020 et de -2,13 milliards d’euros en octobre 2019. Le montant de la décollecte d’octobre 2021 est la plus forte constatée depuis le mois d’octobre 2014 (-2,93 milliards d’euros). Avec le résultat du mois d’octobre 2021, le Livret A met, ainsi, un terme à une série de onze mois de collecte positive. Pour le Livret de Développement Durable, la décollecte a atteint, de son côté, – 370 millions d’euros au mois d’octobre.

La caractère maudit du mois d’octobre s’explique par un niveau soutenu de dépenses de consommation et par le paiement des impôts locaux. La suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages et son allègement pour les 20 % restant auraient pu atténuer le montant de la décollecte mais tel ne fut pas le cas. Les ménages doivent toujours payer la taxe foncière. En octobre, les ménages règlent les dernières dépenses de rentrées scolaires et universitaires. C’est également un mois propice aux achats de biens d’équipement pour le logement. En 2021, après les confinement, ce poste est dynamique. Par ailleurs, les ménages ont profité des derniers beaux jours d’automne pour partir en week-end ou pour s’offrir des vacances. Enfin, en octobre, les ménages perçoivent peu de primes à la différence de juin ou de décembre. Si les ménages ont retiré plus d’argent qu’ils n’en ont mis sur le Livret A, ils n’ont pas encore réellement puisé dans le bas de laine qu’ils avaient constitué durant la crise sanitaire. Nous assistons à un retour à la normal des comportements. Depuis le mois de mars 2020, les ménages ont placé plus de 40 milliards d’euros sur leurs Livret A et ont lassé 80 milliards d’euros de plus sur leurs comptes courants. Le retour à la situation d’avant crise au niveau de l’épargne sera lente à se dessiner et il est fort probable que le niveau des placements à court terme restera longtemps supérieur à ce qui l’était en mars 2020.

Sur les dix premiers mois de l’année, la collecte cumulée du Livret A a atteint 16,96 milliards d’euros, contre 24,82 milliards d’euros sur la même période en 2020. Pour l’année 2019, avant la crise sanitaire, la collecte cumulée s’était élevée à 13,63 milliards d’euros. L’encours du Livret A s’élevait, fin octobre, à 343,5 milliards d’euros et celui du LDDS à 125,4 milliards d’euros.

Pour les prochains mois, l’évolution du Livret A dépendra de celle de la crise sanitaire. Un durcissement des mesures provoquerait un rebond de la collecte. Si, d’ici Noël, l’épidémie reste contenue, la collecte du Livret A renouerait avec son cycle traditionnel, un premier semestre avec une collecte positive et un second marqué par une à trois décollectes.

Livret A : retour aux fondamentaux

Au mois de septembre, le Livret A a enregistré une collecte positive de 240 millions d’euros en net recul par rapport à celle du mois d’août (1,67 milliard d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu une décollecte de 260 millions d’euros.

Traditionnellement, la collecte de septembre est faible voire négative. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont même été constatées. En septembre, les Français doivent faire face aux dépenses de rentrées scolaires des enfants et diminuent leur effort d’épargne voire puisent dans leur épargne de précaution. Les LDDS qui sont en lien plus étroit avec les comptes courants des ménages sont ainsi mis à contribution ce qui explique sa légère décollecte. Septembre 2021 ainsi semble confirmer la normalisation de la situation économique et financière pour les ménages après les dix-huit derniers mois marqués par la crise sanitaire.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte cumulée a atteint 19,79 milliards d’euros, contre 25,76 milliards d’euros sur la même période en 2020. Pour l’année 2019, avant la crise sanitaire, la collecte cumulée s’était élevée à 15,77 milliards d’euros. Pour les prochains mois, le Livret A devrait renouer avec son cycle traditionnel de collecte qui se caractérise par un second semestre moins porteur en termes de collecte avec les dépenses de fin d’années qui se profilent.

Les Français s’ils ont réduit leur effort d’épargne en septembre n’ont pas commencé réellement à puiser dans leur cagnotte covid. Une large majorité des Français demeure encore attentistes. Selon la dernière enquête du Cercle de l’Epargne/Amphitéa réalisée par l’IFOP et rendue publique le 19 octobre 2021, 47 % des sondés veulent conserver leur argent mobilisable à tout moment et 33 % souhaitent maintenir ou renforcer leur effort d’épargne. Seuls 12 % veulent au moins en partie faire des achats en recourant à l’épargne covid. Toujours selon cette même enquête, l’attractivité du Livret A, malgré son faible rendement est en hausse. 26 % des Français jugent ce produit intéressant, soit 11 points de plus qu’en 2020. 43 % des jeunes plébiscitent ce produit. La hausse de l’inflation qui conduit à un rendement réel négatif de près de 1,5 point ne semble pas, pour le moment,  avoir de conséquences sur l’image du Livret A ou du LDDS. La sécurité, la liquidité et l’absence de fiscalité priment toujours sur le rendement.

CDC – CDE

Le Coin de l’Epargne du 24 juillet 2021 : cohabitons avec le virus

La bourse reprend des couleurs

Après trois semaines consécutives de recul, le CAC 40 a regagné 1,68 %cette semaine  et cela malgré une contraction de 2,54 % lundi dernier. L’indice parisien a terminé à quelques encablures de la ligne des 6600 points (6 568,82 points). Ce regain de forme a été rendu possible par la publication de bons résultats de la part de plusieurs entreprises et d’indices d’activité ainsi que par le discours très accommodant de la Présidente de la  Banque centrale européenne. La baisse rapide de la fin de semaine dernière et du début de cette semaine a conduit des investisseurs à réaliser des achats provoquant un rebond.

En juillet, l’indice composite calculé par IHS Markit, qui mesure l’activité manufacturière comme celle des services, a battu un record vieux de 21 ans, à 60,6 points, en version préliminaire. La situation diffère néanmoins entre l’Allemagne où la reprise se confirme, et la France qui connaît un ralentissement en raison d’une pénurie de matériaux et de retards de livraisons. Si en fin de semaine, les investisseurs ont voulu oublier la menace du variant delta, elle reste néanmoins présente et pourrait entraîner une nouvelle rechute des marchés « actions ». Ces derniers ont par ailleurs compris que la politique monétaire dans la zone euro devrait rester ultra-accommodante, pour reprendre la tonalité du communiqué de la BCE. Cette dernière semble désormaisaccepter une inflation au-dessus de l’objectif de 2 %. Les prévisions d’inflation pour la zone euro prévoit que celle-ci restera assez faible à la sortie de la période de normalisation. Elle pourrait n’être que de 1,4 % en 2023. Les investisseurs suivront avec attention la réunion de la Réserve Fédérale prévue mercredi prochain. La question d’une réduction du montant des achats d’actifs, actuellement de 120 milliards de dollars par mois, devrait être largement débattue. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont continué de baisser, le taux de l’OAT étant désormais de -0,085 %.

Malgré l’accord OPEP + prévoyant une augmentation de l’offre, le prix du baril de pétrole Brent est resté au-dessus des 70 dollars grâce à une bonne tenue de la demande. Les responsables de plusieurs compagnies aériennes américaines ont déclaré que le redémarrage de l’activité aérienne était plus soutenu que prévu.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 23 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 568,82+1,68 %5 551,41
Dow Jones35 061,55+1,08 %30 409,56
Nasdaq14 836,992,84 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 669,29+0,83 %13 718,78
Footsie7 027,58+0,28 %6 460,52
Euro Stoxx 504 109,10+1,82 %3 552,64
Nikkei 22527 548,00-1,63 %27 444,17
Shanghai Composite3 550,40+1,00 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,085 %-0,066 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,417 %-0,062 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,285 %-0,022 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1768-0,35 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 802,240-0,61 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,970+0,83 %51,290

Le Livret A entre deux eaux

Au mois de juin, la collecte nette du Livret A a été nulle, les versements ont parfaitement équilibré les retraits. La collecte de juin est inférieure à celle du mois de mai (1,81 milliard d’euros) et à celle de juin 2020 (2,96 milliards d’euros). Le mois de juin est traditionnellement médiocre pour le Livret A avec des collectes qui sont, en moyenne, inférieures à 1 milliard d’euros lors de ces dix dernières années. Le résultat de juin 2021 tranche avec les cinq mois précédents qui avaient été marqués par les mesures sanitaires et le troisième confinement. Les Français se sont fait plaisir en investissant les restaurants, les bars et les lieux de loisirs. Ils ont retrouvé le chemin de la consommation et ont préparé leurs vacances. Malgré tout, ils n’ont pas touché à leur cagnotte Covid, preuve qu’ils demeurent prudents face à une situation sanitaire et économique hautement instable. Compte tenu du niveau historique atteint par le Livret A, un mouvement de décollecte n’aurait pas été surprenant si les conditions économiques et sanitaires s’y étaient prêtées.

Lors du premier semestre 2021, la collecte du Livret A s’est élevée à 16,74 milliards d’euros, soit légèrement moins que sur la même période de 2020 (20,41 milliards d’euros). Le premier confinement avait entraîné un afflux important sur les livrets défiscalisés.

Depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), la collecte du Livret A a atteint 37,75 milliards d’euros faisant de ce produit le principal réceptacle de l’épargne Covid juste derrière les dépôts à vue (50 milliards d’euros).

De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu une collecte nette positive de 40 millions d’euros en juin, contre 510 millions d’euros en mai dernier et 730 millions en juin 2020. Pour le premier semestre, la collecte a été de 4,03 milliards d’euros sur ce produit.

L’encours du Livret A reste toujours à un niveau historique de 343,3 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élève désormais à 125,8 milliards d’euros.

Si les Français devraient continuer à se faire plaisir durant la saison estivale en consommant, la recrudescence de l’épidémie devrait cependant les inciter à conserver un niveau élevé d’épargne de précaution. La collecte du Livret A devrait donc se situer autour de zéro dans les prochains mois. Les Français attendront la suite de l’histoire avant de toucher réellement à leur cassette. En cas de durcissement des mesures sanitaires, une remontée de la collecte n’est pas impossible.

Dans le passé, le second semestre est davantage axé sur les dépenses que sur l’épargne. La rentrée scolaire et les fêtes de fin d’années conduisent généralement les ménages à puiser dans leurs produits d’épargne. Il en sera certainement de même en 2021 mais les Français conserveront un regard sur l’évolution de la situation sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données CDC

Comment lutter contre la hausse de l’immobilier ?

Aux États-Unis comme au sein de la zone euro, de plus en plus de voix s’élèvent pour souligner les dangers de l’augmentation des prix de l’immobilier. Eric Rosengren, le Président de la Réserve fédérale de Boston,  et James Bullard, Président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, ont ainsi réclamé une évolution de la politique monétaire qui évite les hausses excessives des prix des logements.

Depuis 1998, le prix des logements a été multiplié par plus de trois aux États-Unis et par plus de deux au sein de la zone euro. Sur la même période, la base monétaire a été multipliée par huit aux États-Unis et par six au sein de la zone euro. La hausse s’accélère avec la baisse des taux d’intérêts et le recours massif des banques à des rachats d’obligations. L’abondance de liquidités et les faibles taux se traduisent automatiquement par une hausse des prix et cela d’autant plus que l’offre de logements est contrainte par une réglementation de plus en plus stricte. 

Jusqu’à maintenant, les banques centrales ne se préoccupent pas de l’évolution des prix de l’immobilier. Elles ont pour objectif la lutte contre l’inflation ou la déflation et, de manière plus ou moins explicite, le retour au plein emploi. Elles visent à garantir la pérennité du système financier. À ce titre, elles doivent éviter la constitution de bulles spéculatives qui pourraient se transformer en crise. Or, dans le passé, les hausses excessives des prix de l’immobilier se terminent toujours en crises financières, comme en 2008. Lors de la crise des subprimes, le taux de défaut des ménages, en raison des emprunts immobiliers, avait atteint 10 %. Ce taux était revenu à 4 % en 2019. Il remonte depuis pour atteindre 6 % en 2021. La zone euro n’a pas connu la même croissance du taux de défaut grâce à un système de financement de l’immobilier différent se caractérisant par un moindre recours aux prêts hypothécaires.

La hausse de l’immobilier génère une forte tension sociale avec des difficultés croissantes d’accès au logement pour les classes moyennes ainsi que pour les jeunes qui ne disposent pas d’apport.

Plus l’application des politiques monétaires expansionnistes perdure, plus les prix augmentent. La progression est vive en cas de remontée de la croissance qui conduit les ménages disposant d’une épargne suffisante à se positionner sur le marché de l’immobilier.

Les banques centrales ont de plus en plus de mal à s’émanciper des politiques monétaires accommodantes du fait du niveau de l’endettement des États et de la pression des gouvernements qui craignent un ralentissement de la croissance en cas de hausse des taux. Les banques centrales pourraient restreindre le crédit immobilier pour éviter un emballement des prix mais cela se retournerait dans un premier temps contre les ménages souhaitant s’endetter pour acheter un logement. Elles pourraient appeler de leurs vœux une taxation accrue des plus-values pour dissuader la hausse des prix. L’autre voie consisterait à augmenter l’offre mais cela exige du temps et entre en opposition avec la volonté de préserver le foncier.

Livret A : résultats du mois de mai 2021 : la star ne faiblit pas

Le Livret A demeure la valeur refuge des périodes de confinement. Pour le cinquième mois consécutif et sans surprise, le produit d’épargne le plus diffusé en France, engrange une collecte positive de 1,81 milliard d’euros. Cette collecte est néanmoins inférieure à celle d’avril (2,95 milliards d’euros) et à celle de mars (2,80 milliards d’euros). L’année dernière, dans le contexte plus anxiogène du premier confinement, le Livret A avait enregistré une collecte de 3,98 milliards d’euros. Depuis le mois de janvier 2021, le Livret A connu un flux positif de 16,74 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période en 2020 (17,45 milliards d’euros). Au mois de mai 2021, l’encours du Livret A bat malgré tout un nouveau record à 343,3 milliards d’euros.

Avec ses jours fériés et ses longs week-end, le mois de mai n’est pas traditionnellement porteur pour le Livret A. Hors période de crise sanitaire, la collecte moyenne se situait en dessous d’un milliard d’euros. En mai, le Livret A a connu deux décollectes sur ces dix dernières années (2014 et 2015). En 2021, la situation atypique que nos connaissons depuis plus d’un an a prévalu. Si le mois de mai 2021 a été marqué par la fin progressive du confinement, les commerces dits non-essentiels ainsi que les bars et restaurants en terrasse ayant pu rouvrir à compter du 19 mai, les ménages ont continué à épargner contraint et forcé faute de pouvoir consommer à leur guise. La consommation est orientée à la baisse depuis le mois de mars même si la chute est de confinement en confinement moins importante. L’épargne contrainte et forcée a sans nul doute reculé à compter du mois de mai. Il faudra attendre les résultats du mois de juin pour apprécier l’évolution de la consommation et de l’épargne. Au regard de la progression des dépenses de loisirs à partir de la fin mai, il apparait clairement que les Français souhaitent se faire plaisir en partant en week-end ou en sortant en-dehors de leur domicile.

Avec la réouverture des bars et des restaurants ainsi qu’avec les vacances estivales, le Livret A devrait enregistrer dans les prochains un reflux assez logique après une première partie de l’année exceptionnelle. Les Français ne videront pas d’un coup leur cagnotte covid. le taux d’épargne devrait se replier progressivement. Compte tenu des incertitudes qui demeurent tant sur le plan sanitaire qu’économique, le stock d’épargne de précaution devrait être maintenu à un niveau élevé pour de long mois. Le Livret A aura bénéficié de forts flux de collectes lors du premier et du troisième confinement avec respectivement 12 milliards d’euros et 7 milliards d’euros). Le deuxième n’a pas donné lieu à un mouvement de collecte aussi important en raison de la proximité des fêtes de Noël.

CDC – CDE

Le beau mois d’avril du Livret A

L’adage « en avril ne te découvre pas d’un fil » s’applique parfaitement en 2021 au Livret A. Pour le quatrième mois consécutif, le Livret A a, selon les résultats de la Caisse des Dépôts et Consignation, enregistré une collecte positive de 2,95 milliards d’euros en légère hausse par rapport à celle du mois de mars, 2,80 milliards d’euros. Depuis trois mois, le premier produit d’épargne des Français surfe sur la vague des 2,8/2,9 milliards d’euros par mois. La collecte d’avril 2021 est néanmoins inférieure à celle du mois d’avril 2020 lors du premier confinement ( 5,47 milliards d’euros) et à celle du mois de janvier 2021 (6,32 milliards d’euros). Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte s’élève à près de 15 milliards d’euros, soit 1,5 milliard d’euros de plus qu’à la même période de l’année dernière. De toute l’histoire du Livret A, jamais la collecte n’avait atteint un tel montant sur les quatre premiers mois de l’année. Le précédent record datait de l’année 2015 avec 14,59 milliards d’euros de janvier à avril. Depuis le début de l’épidémie, la collecte nette du Livret A dépasse 33 milliards d’euros.

Le mois d’avril est en temps ordinaire un mois correct pour le Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée lors de ces dix dernières années (-170 millions en avril 2015). En ce début d’année, le contexte demeure atypique avec une épidémie qui en est à sa troisième vague et un front économique plus qu’incertain. Dans ces conditions, le Livret A demeure la valeur refuge de l’épargne populaire, fonction qu’il occupe depuis le début de la crise sanitaire. Même si le troisième confinement qui a englobé tout le mois d’avril a été moins sévère que le premier, voire que le deuxième, les ménages ont été limités dans leurs mouvements et au niveau de leurs achats ce qui conduit à une épargne subie importante. Par ailleurs, ils demeurent inquiets en ce qui concerne l’évolution de la situation économique et sociale ce qui les incite à maintenir un volant élevé d’épargne de précaution. La préférence pour la sécurité et la liquidité l’emporte donc toujours sur la recherche du rendement.

L’encours du Livret A n’en finit pas de battre record sur record. En avril, il s’est élevé à 341,5 milliards d’euros, contre 312 milliards d’euros un an auparavant. De son côté, le Livret de Développement Durable a également battu un nouveau record avec un encours de 125,2 milliards d’euros en enregistrant une collecte positive de 840 millions d’euros en avril

Le déconfinement qui a débuté au mois de mai étant progressif, le reflux de l’épargne subie le sera tout autant. Avec la réouverture des bars, des restaurants et des lieux de loisirs, les Français qui en sont privés depuis la fin de l’année 2020 devraient se faire plaisir ce qui devrait amener à une forte baisse du flux d’épargne d’ici juin. Le montant des dépenses d’équipement en particulier ceux liés à la maison semble être en progression. Les réservations pour les vacances sont par ailleurs importantes. Cette baisse ne signifie pas automatiquement que les ménages puiseront massivement dans la cagnotte constituée depuis un an. L’attentisme restera de mise du moins jusqu’aux vacances. Si le recul de l’épidémie et la reprise économique sont confirmés, un petit vent d’euphorie pourrait gagner les Français. ils réduiront alors le volume de leur épargne de précaution, sans pour autant que cette dernière revienne au niveau qui était le sien avant la crise.

CDC – CDE

Le Livret A en février, toujours plus haut

Le Livret A le grand gagnant de la renonciation à la consommation

Au mois de février, sans surprise, le Livret A a, selon les résultats de la Caisse des Dépôts et Consignation, enregistré une abondante collecte de 2,86 milliards d’euros faisant suite aux 6,32 milliards d’euros du mois de janvier. En deux mois, 9,2 milliards d’euros ont été ainsi placés sur le Livret A.

En temps normal, le deuxième mois de l’année est moyen pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, il a enregistré trois décollectes, en février 2014, 2015 et 2016. La collecte moyenne sur dix ans est de près d’un milliard d’euros. Avec 2,86 milliards d’euros, la collecte de 2021 est donc nettement supérieure à la moyenne ; elle est plus de deux fois élevée qu’en 2020 (1,17 milliard d’euros). Elle constitue la collecte la plus élevée jamais enregistrée par le Livret A pour le deuxième mois de l’année.

La valeur refuge par excellence

Dans un contexte de restrictions sanitaires, les ménages sont toujours en mode «épargne forcée » dont bénéficie, en premier lieu, le Livret A. Le couvre-feu en vigueur en février avec la fermeture des bars, des restaurants et de nombreux lieux de loisirs pèse par définition sur la consommation. En outre, la situation économique et sociale demeurant incertaine, les Français donne la préférence à la sécurité et à la liquidité. Le Livret A joue ainsi son rôle traditionnel de valeur refuge. Il est le grand gagnant, pour l’épargne, avec les dépôts à vue, de la crise sanitaire. En un an, son encours a augmenté de près de 32 milliards d’euros. En février, il a atteint un nouveau sommet historique à 335,7 milliards d’euros. De son côté, le Livret de Développement Durable a également battu un nouveau record avec un encours de 123,5 milliards d’euros. Il a bénéficié tout comme le Livret A d’une collecte positive de 910 millions d’euros en février.

Le Livret A et le LDSS devraient continuer d’enregistrer des collectes importantes dans les prochains mois en raison du maintien des restrictions sanitaires. Une décollecte ne pourra intervenir qu’en cas de retour à la normale escomptée à la fin du deuxième trimestre et plus surement au second semestre. Il est peu probable que les Français néanmoins réduisent rapidement leur épargne « covid ». Les sorties seront fonction de l’évolution de la situation sanitaire et économique. Après les crise en 2000, en 2008 ou en 2012, l’épargne de précaution des ménages n’est pas revenue à son niveau initial. L’épargne liquide crante à un niveau plus élevé, les ménages craignant la survenue d’une nouvelle crise ; d’autres facteurs plus structurels comme le vieillissement de la population ou la montée de la précarité peuvent également expliquer cette tendance.

Cercle de l’Epargne – CDC

Livret A : le retour à la normale et aux fondamentaux

Une collecte à petit trot

Après deux mois de décollecte, le Livret A a enregistré une très légère collecte positive, au mois de novembre, avec un gain de 130 millions d’euros (30 millions avec le LDDS).

Le mois de novembre sourit traditionnellement au Livret A. En dix ans, il n’a, en effet, connu que deux décollectes, en 2014 et en 2015 dans un contexte particulier de forte baisse du taux de rendement. Au regard des résultats passés, celui de novembre 2017 apparaît donc comme une contreperformance.

Trop d’annonces paralysent l’épargnant

Le Livret A a pâti des annonces du Gouvernement du mois de septembre et en particulier de celle concernant le gel de son taux pour les deux prochaines années. Si depuis la mi-2016, les épargnants avaient digéré le passage du taux de rendement à 0,75 %, l’annonce du Gouvernement leur a rappelé sa modestie et surtout qu’il n’y avait pas d’espoir, à moyen terme, de le voir augmenter à nouveau.

Le nombre important de mesures concernant l’épargne a conduit les Français à opter pour un prudent attentisme. A défaut d’avoir intégré toutes les modifications devant entrer en vigueur au 1er janvier 2018, ils ont décidé de reporter leurs décisions d’investissement sur des produits financiers. Avec l’accélération de l’inflation, le rendement réel du Livret A est devenu négatif, ce qui incite les ménages à laisser dormi leur argent sur leurs comptes courants.

La confiance du consommateur ne rime pas avec épargne

Du fait du dynamisme retrouvé de l’activité économique, les ménages sont, par ailleurs, tentés de réduire leur épargne de précaution dont le Livret A est un des principaux éléments. L’amélioration, certes légère mais réelle, du marché du travail est une source d’optimisme, favorable à la consommation. L’indice de confiance des ménages, établi par l’INSEE, était ainsi en hausse au mois de novembre. La moindre progression du pouvoir d’achat, du fait de l’inflation, pousse également les ménages à puiser dans leur épargne.

Néanmoins, une bonne année pour le Livret A

Sur les onze premiers mois de l’année, le Livret A a connu deux grandes périodes, une période de forte collecte durant le premier semestre et, depuis, une période de repli-consolidation. La collecte nette, fin novembre, s’établit encore à 10,6 milliards d’euros (12,02 milliards avec le LDDS), ce qui sera le meilleur du Livret A depuis 2013. Au cours du premier semestre, les Français ont, durant la période électorale, source d’incertitudes et d’inquiétudes, privilégié l’épargne de précaution. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, avec la levée de l’hypothèque européenne, ils ont arrêté de placer leurs liquidités sur le Livret A d’autant plus que les annonces gouvernementales ne les y encouragent pas. La progression du premier semestre apparaissait en déphasage par rapport à l’année 2016 qui s’était traduite par une collecte nette de 1,75 milliard d’euros. Au vu de son taux de rendement et du niveau atteint en termes d’encours, plus de 270 milliards d’euros à fin novembre, le résultat de la collecte est donc assez logique. Le Livret A retrouve un rythme de croissance faible qui devrait perdurer dans les prochains mois.

Résultats du Livret A- août 2017 – Toujours plus haut

Les mois se suivent et se ressemblent. La collecte du Livret A, au mois d’août, a été positive de 1,59 milliard d’euros pour le 9e mois consécutif. Depuis le début de l’année, la collecte atteint déjà 12,17 milliards d’euros ce qui place 2017 dans les très bons crus du Livret A.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire enregistre également une collecte positive de 340 millions d’euros.

L’encours du Livret A atteint désormais 271,7 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. Il en est de même pour le LDDS avec 103,8 milliards d’euros.

Les vacances et l’absence de rendez-vous fiscaux expliquent le fait que traditionnellement, le mois d’août est un bon mois pour l’épargne dite populaire.

Le Livret A bénéficie toujours de la préférence des Français pour la sécurité et la liquidité. Les Français demeurent toujours circonspects vis-à-vis des produits de marché que ce soit sous formes d’actions ou d’unités de compte.

Par ailleurs, dans un contexte de réforme fiscale, l’exonération totale de prélèvements dont profitent le Livret A et le LDDS constitue un havre de paix pour les épargnants. Face aux incertitudes fiscales qui concernent d’autres produits phares comme l’assurance-vie et le plan d’épargne logement, les épargnants font confiance à un produit qu’ils connaissent bien, le Livret A.

Les deux principaux produits de l’épargne populaire ne pâtissent pas de la faiblesse de leur rendement. Avec une inflation qui a été de 0,9 % sur les six derniers mois, le rendement réel est pourtant négatif de 0,15 point. Cette situation est amenée à se poursuivre avec l’intention du Gouvernement de geler le taux du Livret A à 0,75 % durant deux ans. Mais le resserrement des écarts de rendement entre les grands produits d’épargne – PEL (1 %), fonds euros de l’assurance-vie (1,9 % en 2016)- conduit les Français à laisser leur argent sur des produits de très court terme, comme le Livret A ou plus globalement sur leurs dépôts à vue (413 milliards d’euros en juillet 2017 contre 242 milliards d’euros en août 2007).

L’attentisme risque de durer jusqu’à la fin de l’année voire au-delà. En effet, il est probable que les annonces du Ministre de l’Economie sur la taxe forfaitaire unique incitent, dans un premier temps, les épargnants à la prudence. Cette taxe aboutit à réduire les prélèvements sur certains produits financiers (livrets bancaires, comptes titres) et à les augmenter sur d’autres (PEL, assurance-vie). L’introduction de cette taxe pourrait infléchir quelque peu les comportements des ménages dans les prochains mois mais il n’est pas garanti qu’ils optent pour des placements à risques.

 

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