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Si le Conseil d’Orientation des Retraites a révisé à la baisse ses prévisions pour les retraites, l’INSEE croit à l’affermissement de la croissance à court et moyen terme. Dans sa note de conjoncture du mois de juin, l’Institut statistique prévoit, en effet, que le taux de croissance du PIB au 2e et au 3e trimestre sera de 0,5 % contre 0,4 % au 1er trimestre. Sur l’année, le taux de croissance pourrait atteindre 1,6 % soit un peu plus que prévu ces derniers mois.
Cette croissance serait tirée par l’investissement. La consommation devrait également augmenter mais serait en léger retrait du fait de la moindre progression du pouvoir d’achat. Le commerce extérieur devrait peser encore de manière moins négative sur la croissance grâce à une progression des exportations qui restera néanmoins inférieure à celle des importations.
Avec l’amélioration du climat des affaires, la production industrielle devrait s’accroître de 1,5 % sur l’ensemble de l’année après une hausse de 0,8 % en 2016. La production agricole qui en raison de conditions climatiques défavorables s’était contractée de 5,6 % l’année dernière (-1,5 % en 2015) devrait connaître enfin une petite hausse en 2017. Les services marchands devraient enregistrer une expansion de 2,4 % et cela malgré le ralentissement de la consommation des ménages. La construction devrait renouer avec une croissance franche, +1,8 % en 2017 contre +0,1 % en 2016. La construction avait connu deux années de fort recul en 2014 et 2015.
En matière d’emploi, l’INSEE table sur 203 000 créations nettes comme en 2016. Dans ces conditions, le taux de chômage devrait être de 9,4 % à la fin de l’année. Avec l’arrivée sur le marché du travail, de générations un peu moins importantes, le taux de chômage devrait poursuivre son processus de baisse et permettre à la France de combler en partie son écart avec les pays de la zone euro.
L’INSEE prévoit une inflation en fin d’année de 1,1 % sachant qu’au mois de mai elle était de 0,8 % contre 0 % un an auparavant. L’accalmie de la hausse des produits pétroliers et la faiblesse de l’inflation sous-jacente pèsent sur l’indice des prix.
Les gains de pouvoir d’achat seraient de 1,1 % cette année contre 1,8 % l’année dernière. Les revenus salariaux du secteur marchand progresseraient de 1,6 % et ceux de la fonction publique connaîtraient une progression plus importante grâce à la revalorisation intervenue avant les élections.
Du fait de cette moindre progression du pouvoir d’achat, la consommation n’augmenterait, cette année, que de 1,2 % contre +2,1 % en 2016. L’INSEE croit à une baisse du taux d’épargne qui passerait en-dessous de 14 % ce qui serait le taux le plus bas enregistré depuis 1990. Ce recul serait imputable à la diminution du taux de chômage et au retour de la confiance.
L’investissement des entreprises devrait fortement augmenté. Une progression de 2,9 % est attendue portant le taux d’investissement à son plus haut niveau depuis 2008. Au deuxième trimestre, un recul est attendu en raison de la fin du dispositif de suramortissement. L’augmentation de l’investissement reposerait sur le retour de la confiance, sur le niveau bas des taux d’intérêt et sur les bonnes perspectives de demande. L’amélioration du taux de marge et du taux d’autofinancement des entreprises favorise également cette reprise.
Les ménages renouent également avec l’investissement qui devrait progresser de 3,7 % en 2017, une hausse sans précédent depuis 2009.
L’année 2017 pourrait donc traduire par l’enclenchement d’un cycle autoalimenté de croissance. La France commence à effacer les stigmates de la crise de 2008 à la réservé près que le chômage et la dette publiques sont supérieurs à leur niveau d’avant crise.
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