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Les Français ont maintenu un important effort d’épargne en 2023 malgré – ou à cause – de l’inflation. Si cette dernière érode le pouvoir d’achat des ménages, elle les amène à épargner à la fois par crainte de l’avenir, par effet d’encaisse réelle. Les Français et plus globalement les Européens se distinguent des Américains qui ont, en 2023, diminué leur effort d’épargne au profit de la consommation. Le taux d’épargne des ménages était, fin 2023, inférieur à son niveau d’avant crise sanitaire.
Le taux d’épargne des ménages, en France, en 2023, selon l’INSEE, s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut, contre 17,5 % en 2022. Le taux d’épargne financière s’est établi, en 2023, à 7 % contre 6,2 % en 2022. Le taux d’épargne reste supérieur de plus de deux points à son niveau d’avant crise sanitaire.
En fin d’année, les ménages ont accru un peu plus leur effort d’épargne. Le taux d’épargne est, en effet, passé de 17,3 à 17,9 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est ainsi élevé à 7,5 %.
La baisse de l’inflation ne conduit pas, pour le moment, les ménages à réduire leur effort d’épargne, la prudence restant de mise. Ils ont ainsi décidé de mettre de côté une grande partie des gains de pouvoir d’achat du dernier trimestre (+0,7 %). Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8 %, or le ressenti est tout autre en raison de la persistance de la hausse des prix sur certains biens et prestations (énergie en particulier).
Tant que les ménages n’intégreront pas le processus de désinflation, le taux d’épargne pourrait rester élevé. Logiquement, d’ici la fin du premier semestre, un ajustement devrait intervenir avec à la clef une reprise de la consommation, ce qui pourrait favoriser le retour de la croissance pour le second semestre.
Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.
Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.
L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.
En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.
Révision à la baisse de la croissance en Europe
Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.
Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).
L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.
Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.
L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).
L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale
Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.
Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.
Résultats 16 fév. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 768,18 | +1,58 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 38 627,99 | -0,03 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 005,57 | -0,23 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 15 775,65 | -1,10 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 17 117,44 | 1,11 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 711,71 | +1,84% | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 765,65 | +1,02 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 487,24 | +3,42 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 865,90 | +6,06 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
OAT France à 10 ans | +2,877 % | -0,016 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,294 % | -0,085 pt | +2,023% | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,301 % | +0,114 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0775 | -0,08 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 012,65 | -0,64 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 83,27 | +1,57 % | 77,13 | 84,08 |
Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.
Cercle de l’Epargne – données Banque de France
Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).
Le Ministre de l’Economie a annoncé la revalorisation de 5,2 % des pensions de base, revalorisation qui sera effective le 1er janvier 2024. Elle fait suite à la hausse de 0,8% du 1er janvier 2023 et de 4 % le 1er juillet 2023. Cette revalorisation sera suivie par celle des pensions complémentaires en cours de négociation et qui devrait intervenir dès le 1er novembre 2023. La hausse des pensions est la conséquence de l’augmentation des prix enregistrée ces derniers mois. Elle concerne plus de 16 millions de retraités. Le coût de la revalorisation des pensions de base est de 14 milliards d’euros en 2024 dont 3 milliards d’euros pour les pensions des agents de l’Etat.
Inflation, des jours avec, des jours sans
Cette semaine a donné lieu à plusieurs publications marquant le recul de l’inflation. Aux Etats-Unis, En juin aux États-Unis, le taux d’inflation s’élevait à 3,0 % sur un an contre 4 % le mois précédent. Il est revenu à son plus bas niveau depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Ce niveau qui reste toutefois encore au-dessus de la cible des 2 % fixée par la FED. Les investisseurs ont favorablement réagi à cette publication. La baisse de l’inflation concerne, par ailleurs, la zone euro. En France, l’INSEE a confirmé qu’en juin, elle n’était que de 4,5 %. Le moral des ménages américains s’est encore s’amélioré en juillet, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. L’indice a gagné 8,2 points, à 72,6, son meilleur niveau depuis septembre 2021. Cette amélioration est imputable au ralentissement général de l’inflation et par la résistance du marché de l’emploi. » Le loyer de l’argent culminant déjà entre 5% et 5,25% aux Etats-Unis, un nombre croissant d’économistes prévoient que les prochains relèvements de taux de la Réserve fédérale (Fed) seront peu nombreux et de faible d’ampleur. Les taux auraient à leurs yeux pratiquement atteint leur plus haut niveau. Les mesures de Pékin afin de relancer son économie ont contribué à la progression du cours des actions. Les banques et le secteur du luxe ont été en pointe durant cette semaine. Le CAC a gagné en cinq jours plus de 3 % tout comme le Dax ou l’Eurostoxx. Le Nasdaq a également, aux Etats-Unis, gagné plus de 3 %.
Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé et l’euro s’est apprécié par rapport au dollar passant la barre de 1,10 dollar pour un euro. Cette remontée s’explique par la volonté affichée de la BCE de relever ses taux directeurs la semaine prochaine quand la probabilité d’une stabilité aux Etats-Unis augmente avec la publication des dernières statistiques de l’inflation.
Le baril de Brent s’est apprécié en franchissant les 80 dollars durant la semaine. La fermeture de nombreux gisements libyens ainsi que des incidents sur des champs pétroliers au Nigeria a créé des tensions sur l’offre quand dans le même temps la demande était orientée à la hausse notamment celle des Etats-Unis.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 14 juillet 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 374,54 | +3,69 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 509,03 | +2,37 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 505,42 | +2,49 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 113,70 | +3,15 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 105,07 | +3,21 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 434,57 | +3,40 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 400,11 | +3,91 % | 3 792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 391,26 | +0,01 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 237,70 | +1,25 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,039 % | -0,134 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,479 % | -0,145 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,817 % | -0,219 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1236 | +2,307 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 957,70 | +1,75 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 80,24 | +1,95 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Selon le calcul émanant de la formule du taux du Livret A, ce dernier aurait dû être de 4,1 % le 1er août prochain. Le ministre de L’Économie a suivant les recommandations du Gouverneur de la Banque de France visant à maintenir le taux de 3 % en vigueur depuis le 1er février dernier. En contrepartie, ce taux sera gelé dix-huit mois au lieu d’être révisé tous les six mois. Le taux du Livret d’Epargne Populaire est certes abaissé mais moins que ce que permettait l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux des produits d’épargne réglementée. Le ministre de L’Économie a, en effet, retenu pour ce produit, un taux de 6 % quand il aurait pu retenir 5,6 % correspondant à la moyenne de l’inflation de ses six derniers mois. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) ne baissera donc que de 0,1 point le 1er août prochain. Le plafond de ce produit passera, par ailleurs, de 7700 à 10 000 euros.
Privilégier la consommation et faire le pari de la baisse de l’inflation
Les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.
Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009. En ajoutant le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte, toujours sur les cinq premiers mois de 2023, a dépassé 32 milliards d’euros.
En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux une reprise de cette dernière. Avec le gel à 3 % du taux du Livret A durant 18 mois, le Ministre fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Au fil des mois, l’inflation, le taux d’inflation devrait se rapprocher de celui de du taux du Livret A, le rendement réel sera ainsi de moins en moins négatif. En bloquant le Livret A à 3 %, il se préserve de l’impopularité qu’aurait occasionné sa baisse le 1er février ou le 1er aout prochain.
Ne pas désespérer les emprunteurs
En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques afin d’éviter une augmentation accrue des taux d’intérêt.
Respecter la hiérarchie des taux
Une des raisons de la non-application de la formule est liée également au respect de la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % pour le Livret A aurait constitué un pic au sein des différents placements. Le Livret A aurait été rémunéré de manière plus élevé qu’un grand nombre de produits d’épargne. Le taux moyen des livrets ordinaires de banque est inférieur à 0,7 %. Le Livret A, produit d’épargne de court terme, liquide et sans risque, serait également mieux rémunéré que de nombreux produits de long terme, qui peuvent comporter une part de risque. Il aurait été, par ailleurs, mieux rémunéré que les fonds euros de l’assurance vie qui sont déjà en décollecte depuis le début de l’année.
Préserver l’équilibre budgétaire
Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment où le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ».
Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective
La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.
Le Livret d’Epargne Populaire améliore, en revanche, son attractivité avec un rendement de 6 %, supérieur à l’inflation et un plafond remonté à 10 000 euros.
Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.
A priori, cela ressemble à un paradoxe. Le taux d’épargne des ménages français reste élevé malgré l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture du 15 juin 2023, l’INSEE prévoit un taux d’épargne de 18,1 % du revenu disponible brut cette année, contre 17,5 % en 2022. Ce taux d’épargne reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %).
En 2023, toujours selon l’INSEE, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait être étale après avoir baissé de 0,4 % en 2022. Le maintien d’un fort taux d’épargne s’effectue au détriment de la consommation. Celle-ci devrait baisser en 2023 de 0,2 %. La contraction atteint 6,6 % pour les produits agricoles et 3,5 % pour les produits manufacturés. En revanche, les services sont préservés avec une hausse de 2,7 % (les dépenses de transports augmentent du fait de l’inflation de plus de 6 %). Cette baisse de la consommation prévue par l’INSEE confirme les résultats de l’enquête du Cercle de l’Epargne (réalisée par l’IFOP) d’avril 2023. 43 % des sondés déclarent vouloir réduire leurs dépenses de consommation quand seulement 13 % pensaient puiser dans leur épargne. Par ailleurs, les ménages ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement ce qui leur permet d’épargner davantage.
Inquiétudes à tous les étages : inflation, transition énergétique, géopolitique et retraite
Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français qui est confirmé mois après mois par le faible indice de confiance des ménages. Craignant que la situation économique continue à se dégrader, ils préfèrent mettre de l’argent de côté. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023 et la modestie de la collecte de l’assurance vie sur la même période). Cette volonté de disposer d’une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation. D’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. Le vieillissement démographique qui est de nature structurelle contribue également à la hausse de l’épargne qui avait commencé avant la crise sanitaire. Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. Toujours selon l’enquête du Cercle de l’Epargne, 72 % des Français en âge de travailler estiment que leurs pensions ne suffiront pas pour vivre correctement et 59 % mettent de l’argent de côté pour leur retraite.
La hausse du rendement des produits de taux encourage à l’épargne
Même si le rendement réel des livrets restent négatifs (sauf pour le Livret d’épargne populaire), les ménages ont accru leurs versements dès les annonces de relèvement des taux. Le Livret A a ainsi obtenu sur le premier trimestre sa meilleure collecte depuis 2009.
Une reprise de la consommation pour la fin de l’année
La baisse de l’inflation attendue au cours du second semestre devrait conduire les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne en se faisant davantage plaisir. Les dépenses de consommation pourraient repartir alors à la hausse.
Les Français en privilégiant l’épargne, se distinguent des Américains qui restent des adeptes invétérés de la consommation. Ils ont en grande partie épuisé leur cagnotte covid quand les Français n’y touchent pas en moyenne. Il faut, en effet, souligner que les 20 % des Français les plus modestes ont été contraints de ponctionner épargne pour faire face à la hausse des prix. Ce sont les 40 % les plus riches et surtout les 20 % les plus riches qui, en France, placent leur argent sur des produits financiers.
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 5,1 % en mai 2023, après +5,9 % le mois précédent. Cette baisse de l’inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. Les prix du tabac augmenteraient, en revanche, pour le troisième mois consécutif. Cette décrue est la plus importante enregistrée depuis le début de la vague inflationniste. Elle est avant tout du à un effet de base, les prix ayant fortement augmenté durant le printemps 2022 après le déclanchement de la guerre en Ukraine.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Aux Etats-Unis, l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’Université du Michigan, est ressorti en dessous des prévisions, à 57,7 points contre 63 escompté, et 63,5 le mois précédent. Le moral des ménages est ainsi au plus bas depuis le mois de novembre. Les investisseurs ont également noté que les anticipations d’inflation à un an, un facteur clef pris en compte par la Réserve fédérale américaine dans le cadre de sa politique monétaire, a été annoncée à 4,5 % pour mai quand elle était attendue en décélération à 4,4 % sur un an, contre 4,6 % en avril. Les anticipations à cinq ans, sont de nouveau en hausse à 3,2 %, contre 3 % en avril. Les prix à l’importation ont augmenté de 0,4 % sur un mois en avril, marquant leur première hausse de l’année. La banque centrale américaine, la Fed doit faire face à un ralentissement de l’économie pouvant amener une récession dans un contexte d’inflation élevée. Pour certains de ses membres, la politique monétaire n’est pas suffisamment restrictive pour casser les transmissions de hausses de prix. Pour un certain temps, le maintien de taux élevés apparaît nécessaire.
Les investisseurs s’inquiètent également de la fixation du plafond de la dette avec un risque de shutdown en cas d’absence dans les prochains jours d’un accord au Congrès. La nouvelle rencontre de Joe Biden avec les responsables démocrates et républicains a été reportée à la semaine prochaine. Des membres du Congrès et des responsables de l’administration ont néanmoins engagé des discussions pour établir les grandes lignes d’un accord portant sur un relèvement du plafond de la dette et une limitation des dépenses publiques ainsi que sur une possible augmentation des impôts.
Dans cet environnement incertain, les investisseurs ont opté cette semaine la prudence. Les indices des grandes places financières sont en léger recul sur la semaine à l’exception du Nasdaq en légère hausse. Le CAC 40 a ainsi enregistré sa troisième semaine consécutive de baisse, cédant 0,24 % en cinq séances. Les taux des obligations d’Etat sont restés stables cette semaine. En revanche, l’euro s’est légèrement déprécié face au dollar.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 12 mai 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 414,85 | -0,24 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 300,62 | -1,12 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 124,08 | -0,29 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 284,74 | +0,40 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 913,82 | -0,30 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 754,62 | -0,31 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 317,88 | -0,37 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 29 388,30 | +1,51 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 272,36 | -1,86 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,857 % | -0,012 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,274 % | -0,008 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,446 % | -0,006 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0853 | -2,43 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 010,03 | -0,29 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,36 | -1,14 % | 84,08 | 78,140 |
Les professionnels de l’immobilier soulignent la chute de la construction et des transactions. La Fédération française du bâtiment a de son côté alerté : si rien n’est fait, 100 000 emplois sont menacés dans le secteur d’ici à 2024-2025. Dans le même temps, selon la Fondation de l’Abbé Pierre, plus de 14 millions de Français rencontreraient des problèmes pour se loger.
Avec des prix de l’immobilier élevés, la hausse des taux constitue une deuxième peine. La crise ne se résume pas à la question des taux d’intérêt. Au premier trimestre 2023, ils ont retrouvé leur niveau de 2012. En valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, ils demeurent négatifs. Il n’en demeure pas moins que le taux moyen des crédits immobiliers est passé de 1,06 % en décembre 2021 à 3,15 % en avril, selon l’observatoire Crédit Logement CSA. Associé à des conditions d’accès plus strictes, la production de crédits à l’habitat a diminué en avril de 44,4 % sur un an, selon les estimations de la Banque de France. Le problème numéro 1 est le prix de l’immobilier qui a doublé en vingt ans. Le marché des logements, en France, est un marché de pénurie. La rareté du foncier et l’augmentation des coûts de construction ont favorisé une hausse de l’immobilier, hausse qui a été, par ailleurs, alimentée par la faiblesse des taux d’intérêt entre 2016 et 2021.
Le marché de la location est sous tension en raison de la raréfaction de l’offre. Le développement des locations saisonnières dans les grandes villes et dans les villes touristiques limite les locations à l’année. Plus de 800 000 logements seraient proposés, en France, en location saisonnière. Ce nombre aurait augmenté de près de 20 % en moins de deux ans. Les mesures visant à empêcher la location de logements ne respectant pas les normes énergétiques conduisent les propriétaires à les retirer de l’offre locative ou les vendre. L’offre de biens à louer aurait diminué de 46 % entre 2019 et 2023. La tension serait vive pour les deux pièces, 30 % de l’offre de logements et 40 % des demandes. La raréfaction des logements en location dans le parc privé provoque le gonflement du nombre de candidats pour un logement social. 70 % de la population y est éligible et en un an, 100 000 nouvelles demandes ont été déposées, portant à 2,3 millions le nombre total de ménages en attente d’une HLM. Même si la France a un des parcs les plus importants de logements sociaux d’Europe, la construction est insuffisante. 100 000 constructions ont été engagées en 2022 soit moins que prévu (120 000).
Les besoins en logement sont importants en raison de l’augmentation de la population et de sa concentration croissante sur certaines parties du territoire, grandes agglomérations et régions côtières. Par ailleurs, les divorces et l’essor des familles monoparentales contribuent également à accroître la demande en logements.
La France consacre chaque année plus de 38 milliards d’euros au logement sans pour autant que cela ne contribue à résoudre une crise vieille de plusieurs décennies. Le nombre de logements neufs construits se situe en fonction des années entre 350 000 et 400 000 quand il en faudrait au minimum 500 000. Les lois visant à lutter contre l’artificialisation des sols et à limiter l’urbanisation provoquent une raréfaction du foncier. En outre, les maires en lien avec les souhaits de leur population sont de plus en plus réticents à accroître l’offre de logements. Des candidats, lors des dernières élections municipales, se sont fait élire sur le thème de l’arrêt des constructions. La construction est également freinée par l’augmentation des coûts de construction en lien avec le durcissement des normes énergétiques. La faible industrialisation des process de construction ne facilite pas l’obtention de gains de productivité dans le secteur du bâtiment. Cette industrialisation qui passe par un recours plus important à des éléments préfabriqués nécessite, par ailleurs, un effort de formation en faveur des salariés du secteur du bâtiment.
Le gouvernement devrait dans le prolongement des travaux sur le logement du Conseil national de la refondation (CNR) annoncer plusieurs mesures. Un grand plan d’acquisition de logements neufs par CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts, auprès des promoteurs, est à l’étude.
Le gouvernement devra également indiquer s’il maintient plusieurs dispositifs en faveur de l’immobilier qui doivent s’éteindre en 2023 comme le Prêt à taux zéro (PTZ) ou en 2024 pour le Pinel qui vise à favoriser l’investissement locatif. En lieu et place de ces dispositifs, des experts plaident pour la création d’un statut de bailleur qui permettrait l’amortissement des biens immobiliers voués à la location, ce dispositif est aujourd’hui réservé aux logements loués meublés (statut LMNP). La Cour des Comptes a, à plusieurs reprises, souligné que les aides fiscales en faveur de l’immobilier locatif avaient une faible efficacité et qu’elles contribuent avant tout à la hausse des prix de l’immobilier.
Une refonte de la fiscalité des plus-values pourrait être imaginée. Les abattements en fonction de la durée de détention (23 ans pour la fiscalité et 30 ans pour les prélèvements sociaux) ne favorisent pas la fluidité du marché. Une taxation accrue pour les plus-values de moins de quatre ans et des abattements sur une période de 8 ans seraient certainement souhaitables à la fois pour concilier lutte contre la spéculation et fluidifier davantage le marché. L’instauration d’un régime de plus-values pour les résidences principale bien qu’impopulaire est certainement souhaitable pour limiter les effets d’aubaine, et pourrait donc être imaginée.
Cercle de l’Épargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin mars 2023
L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.
Résultats 16 septembre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 077,30 | -2,17 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 30 822,42 | -4,13 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 448.40 | -5,48 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 741,26 | -2,659 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 236,68 | -1,56 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 500,41 | -1,95 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 567,65 | -2,29 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 126,40 | -4,16 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,292 % | +0,012 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +1,743 % | +0,035 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,449% | +0,143 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0005 | -0,39 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 672,895 | -2,48 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 91,430 | -1,17 % | 78,140 |
L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.
Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :
Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.
Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.
En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables. En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.
Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.
Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.
Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les Etats membres, la BCE a décidé de relever de 75 points de base ses taux directeurs. A l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel ajustement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25 % et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, la BCE avait procédé à une première augmentation, une première depuis 2011 de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.
La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait pour risque une forte hausse du rendement des emprunts d’Etat et des écarts de taux au sein de la zone euro.
La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les Etats membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec u taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 mais qui reviendrait à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.
La BCE, en relevant ses taux souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. Ce relèvement s’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation pat le jeu du crédit et l’investissement devraient être freinés. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et matières premières ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.
La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient souffrir ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.
L’INSEE a confirmé que l’inflation avait atteint au mois de juin +0,7 % en juin et en rythme annuel, +5,8 %.
Quel taux du du Livret A au 1er août 2022
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementé, le taux des livrets A et des livrets de développement durable et solidaire est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :
a) La moyenne arithmétique entre :
– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée
(UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;
– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages ;
b) 0,5 %.
Sur le premier semestre 2022, le taux d’inflation moyen a été de 4,46 % en rythme annuel. Le taux moyen sur six mois de l’€STR a été -0,58. La moyenne de ces deux valeurs est de 1,94 % ce qui mettrait le taux du Livret A à 1,9 ou à 2 %.
Taux du Livret A | |
22 mai 1818 | 5,00% |
1er janvier 1851 | 4,75% |
1er janvier 1881 | 3,50% |
1er janvier 1905 | 3,00% |
1er janvier 1916 | 3,50% |
1er janvier 1929 | 3,50% |
1er janvier 1946 | 1,50% |
1er janvier 1960 | 3,25% |
1er janvier 1966 | 3,00% |
1er janvier 1968 | 3,50% |
1er juin 1969 | 4,00% |
1er janvier 1970 | 4,25% |
1er janvier 1974 | 6,00% |
1er janvier 1975 | 7,50% |
1er janvier 1976 | 6,50% |
16 octobre 1981 | 8,50% |
1er août 1983 | 7,50% |
16 août 1984 | 6,50% |
1er juillet 1985 | 6,00% |
16 mai 1986 | 4,50% |
1er mars 1996 | 3,50% |
16 juin 1998 | 3,00% |
1er août 1999 | 2,25% |
1er juillet 2000 | 3,00% |
1er août 2003 | 2,25% |
1er août 2005 | 2,00% |
1er février 2006 | 2,25% |
1er août 2006 | 2,75% |
1er août 2007 | 3,00% |
1er février 2008 | 3,50% |
1er août 2008 | 4,00% |
1er février 2009 | 2,50% |
1er mai 2009 | 1,75% |
1er août 2009 | 1,25% |
1er août 2010 | 1,75% |
1er février 2011 | 2,00% |
1er août 2011 | 2,25% |
1er février 2013 | 1,75% |
1er août 2013 | 1,25% |
1er août 2014 | 1,00% |
1er août 2015 | 0,75% |
1er février 2020 | 0,50% |
1er février 2022 | 1,00 % |
1er août 2022 | 2 % ? |
Depuis le début des années 1980, il n’y avait jamais eu de relèvement d’un point. Le plus important avait réalisé le 1er juillet 2000 avec une hausse de 0,75 point.
Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévu pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 350 euros en euros constants.
Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts.
Compte tenu des règles de centralisation, le coût des banques sera de 1,44 milliard d’euros et de 2,16 milliards d’euros pour la Caisse des Dépôts. En diminuant la rentabilité de cette dernière, le relèvement du taux du Livret A réduit le montant des dividendes qu’elle verse à l’Etat son actionnaire.
L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales. A défaut de pouvoir jouer sur les taux, les banques pourraient accroître le montant des frais supportés par les clients.
L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénaliser, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros, l’encours du Livret A ayant battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.
Le taux du Livret A sera deux fois supérieur à celui du taux moyen net d’impôt des fonds euros, ce qui est sans précédent. Il sera nettement supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés (0,09 % au mois de mai selon la Banque de France).
Le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 %
Le gouvernement pourrait décider de relever le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 % (taux de l’inflation arrondi au dixième supérieur). Il faut remonter à 1998 pour avoir un taux du LEP identique (4,5 %). Le LEP sera ainsi de loin le placement de court terme le mieux rémunéré permettant de compenser l’inflation. 7 millions de Français ont un LEP quand une vingtaine de millions pourraient potentiellement en ouvrir un.
Taux du LEP | |
14-janv-83 | 8,50 % |
16-août-84 | 7,50 % |
1er juillet 1985 | 7,00 % |
16-mai-86 | 5,50 % |
1er mars 1996 | 4,75 % |
16-juin-98 | 4,75 % |
1er août 1999 | 4,00 % |
1er juillet 2000 | 4,25 % |
1er août 2003 | 4,25 % |
1er août 2004 | 3,25 % |
1er août 2005 | 3,00 % |
1er février 2006 | 3,25 % |
1er août 2006 | 3,75 % |
1er août 2007 | 4,00 % |
1er février 2008 | 4,25 % |
1er août 2008 | 4,50 % |
1er février 2009 | 3,00 % |
1er mai 2009 | 2,25 % |
1er août 2009 | 1,75 % |
1er août 2010 | 2,25 % |
1er février 2011 | 2,50 % |
1er août 2011 | 2,75 % |
1er août 2012 | 2,75 % |
1er février 2013 | 2,25 % |
1er août 2013 | 1,75 % |
1er août 2014 | 1,50 % |
1er août 2015 | 1,25 % |
1er février 2020 | 1,00 % |
1er février 2022 | 2,20 % |
Inflation toujours en hausse
Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).
Des marchés dominés par la peur de la récession
Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.
La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.
La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.
Les banques centrales en mode combattant
Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».
En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).
L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.
Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.
Résultats 1er juillet 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 931,06 | -2,34 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 097,26 | -1,28 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 127,85 | -4,13 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 813,03 | -2,33 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 168,65 | -0,56 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 448,31 | -2,40 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 935,62 | -2,10 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 387,64 | +1,07 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,800 % | -0,164 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,228 % | -0,210 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,889 % | -0,237 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0411 | -1,33 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 802,130 | -1,45 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 111,070 | -1,58 % | 78,140 |
Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation
Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.
Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).
La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.
Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.
Retour à la normale en pleine période de hausse des prix
Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.
A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.
Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.
La sécurité, la liquidité avant le rendement
Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.
Les équations difficiles de la revalorisation du taux
Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.
Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.
L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule. Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.
La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.
Le retour à une inflation inférieure à 2 % est différé de quelques mois selon la Commission européenne, le temps de résoudre les goulets d’étranglement et la hausse de l’énergie provoquée par une forte demande et par l’exacerbation des tensions géopolitiques.
La Commission européenne a estimé, jeudi 9 février, que la hausse des prix repassera dès 2023 sous la barre des 2 %, l’objectif de moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE). Selon les services de Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Économie, l’inflation de la zone euro devrait se situer à 4,8 % au premier trimestre de cette année, et se maintenir au-dessus de 3 % jusqu’au troisième trimestre. Elle devrait revenir à 2,1 % au dernier trimestre, ce qui donnerait un taux de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2022. Pour 2023, il prévoit une inflation de 1,7 % en 2023. La Commission considère qu’« après l’été, la hausse des prix de l’énergie devrait ralentir et les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement se résorber ». Il reconnaît toutefois que la Commission a dû « considérablement revoir à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celles de l’automne 2021, en raison de l’extension des hausses de prix du secteur de l’énergie vers d’autres catégories de biens ». En 2022, l’inflation devrait ainsi s’établir à 6,7 % en Lituanie, à 6,4 % en Slovaquie, à 6,1 % en Estonie et à 5,9 % en Lettonie. Hors zone euro, la Pologne est la plus touchée, à 6,8 % cette année. Pour la France, la Commission prévoit un taux de 2,8 % en 2022 et de 1,7 % en 2023, à des niveaux significativement plus bas qu’en Allemagne. Outre-Rhin, la Commission s’attend respectivement à 3,7 % et à 2,1 %
L’inflation a rythmé la semaine des marchés financiers. En fin de semaine, l’annonce de la progression de 7,5 % sur un an des prix aux Etats-Unis, un niveau inconnu depuis quarante ans, a jeté un léger froid. Cette annonce pourrait amener la FED à relever ces taux qui passeraient de 0-0,25% actuellement à 0,5-0,75 %. Certains membres du Conseil de Politique Monétaire plaident pour une augmentation vigoureuse afin de casser l’inflation. James Bullard, le membres de la FED de Saint Louis, se déclare favorable à une hausse de 100 points de base du taux d’intérêt directeur d’ici au 1er juillet et n’écarte pas la possibilité de relèvements en dehors des réunions programmées du FOMC, ce qui n’est plus arrivé depuis 1994. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a dépassé la barre des 2 %, barre franchie jeudi 9 février pour la première fois depuis août 2019. Celui à deux ans évolue autour de 1,6 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est désormais au-dessus de 0,7 %, l’écart avec l’Allemagne augmente légèrement en atteignant 467 points de base. Le pétrole a continué sa progression en se rapprochant de 95 dollars le baril pour le Brent.
Si les marchés européens étaient orientés à la baisse vendredi, sur la semaine pour la première fois depuis un mois, ils ont enregistré de très légères hausses, +0,87 % pour le CAC 40. En revanche, les indices américains ont reculé sous la pression de l’inflation.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 11 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 011,60 | +0,87 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 738,06 | -1,00 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 791,15 | -2,18 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 425,12 | +2,16 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 661,02 | +1,92 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 155,23 | +1,68 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 696,08 | +0,93 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 462,95 | +3,70 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,754 % | +0,107 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,287 % | +0,082 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +2,026 % | +0,117 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1357 | -0,79 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 850,075 | +2,39 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 94,680 | +1,41 % | 78,140 |
Thibault Lanxade a proposé de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Toute distribution de bénéfices par une entreprise devrait s’accompagner d’une participation pour les salariés. L’ancien vice-président du Medef qui anime avec François Perret et Agnès Bricard, une mission pour le compte de l’État visant à favoriser la diffusion de la participation au sein des PME, souhaite mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords type d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale. Trente branches ont déjà signé. Il espère que 80 autres suivront d’ici 2023. Thibault Lanxade souhaite la création d’un « dividende salarié » pérennisé qui pourrait prendre la forme de la prime « Macron » au sein des plus petites entreprises. Il propose qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, ne puisse plus distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps introduire une mécanisme de participation pour tous les salariés. Il prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui pourrait doubler les montants. Cette mesure pourrait s’accompagner d’une baisse du forfait social qui est de 20 %. Les sommes reçues par les salariés devraient être assujetties non pas au barème de l’impôt sur le revenu mais au prélèvement forfaitaire unique. En cas de versement de la participation dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans, la neutralité fiscale serait maintenue.
Les investisseurs n’ont pas été surpris, plus qu’outre mesure, des annonces des banques centrales qui avaient été anticipées depuis plusieurs semaines. Ils ont, en revanche, réagi négativement aux déboires turques. Les valeurs bancaires ont fortement souffert de la décisions d’Erdogan de baisser à nouveau ses taux d’intérêt au moment même où l’inflation atteint un niveau élevé en Turquie, +7,4 % sur un an pour le troisième trimestre. La livre turque s’est dépréciée dès l’annonce de la baisse du taux directeur. Si au mois de janvier, un dollar s’échangeait contre 7 livres, vendredi 17 décembre, il valait plus de 15 livres. Cette chute rapide de la monnaie turque a entraîné celle de la bourse, -9 % pour la seule journée du vendredi 17 décembre. Compte tenu de la présence de nombreuses banques européennes en Turquie, le cours de leurs actions a été fortement affecté tout comme certaines entreprises industrielles y ayant des établissements. Les indices européens ont, de ce fait, reculé modestement durant cette semaine. Le marché américain, entre menace de ralentissement économique et accélération du programme de sortie de la politique monétaire exceptionnelle, a connu un recul plus marqué des valeurs « actions ». Les valeurs technologiques ont subi des prises de bénéfices et ont été délaissés par les investisseurs qui privilégient des valeurs plus traditionnelles. Le Nasdaq a diminué de près de 3 % sur la semaine. Malgré les annonces des banques centrales de réduire le soutien monétaire, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse.
Les deux grandes banques centrales mondiales, la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) ont, cette semaine, décidé de fixer leur cadre respectif de sortie des politiques monétaires de crise. Les annonces interviennent dans un contexte de reprise marquée de l’inflation.
Le mercredi 15 décembre, la FED a décidé de ne pas toucher à ses taux directeurs qui fixent le loyer de l’argent à court terme. Ces derniers restent fixés entre zéro et 0,25 %, taux en vigueur depuis le mois de mars 2020. En revanche, la FED a tracé un chemin de normalisation plus rapide que prévu. Les taux directeurs devraient passer en moyenne à 0,9 % fin 2022, un chiffre supérieur à leur prévision de septembre, qui était de 0,4 %. Fin 2023, le loyer de l’argent est censé atteindre 1,6 % avec deux hausses prévues dans l’année, puis 2,1 % en 2024 (deux hausses aussi) et 2,5 % à long terme. Le montant de la réduction des achats d’actifs est, par ailleurs, relevé de 15 à 30 milliards de dollars par mois. Ces derniers devraient prendre fin en mars en lieu et place de juin.
Le Président de la FED a admis, lors de la conférence de presse faisant suite aux deux journées du comité de politique monétaire, que l’inflation qui s’est élevée à 6,8 % en novembre est plus forte et plus générale que prévu. La crainte d’une spirale inflation-salaires n’est pas complètement exclue d’autant plus que le taux de chômage s’est abaissé à 4,2 % en novembre. Jusqu’à présent, les augmentations de salaire n’ont pas été moteurs dans la résurgence de l’inflation. Les États-Unis sont confrontés à un faible taux de participation au marché du travail, du fait du vieillissement de la population et de la crainte du Covid. Des actifs préfèrent pour le moment rester en retrait du marché du travail. La banque centrale américaine a également révisé à la baisse, ses prévisions pour la croissance américaine, qui devrait être en 2021 de 5,5 %, contre 5,9 % anticipés lors des prévisions de septembre. En revanche, elle espère une croissance plus rapide en 2022, à 4,0 % contre 3,8 % estimés auparavant.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé, jeudi 16 décembre, qu’elle mettrait progressivement fin à son programme d’achats « urgence pandémie » (PEPP), doté d’une enveloppe de 1 850 milliards d’euros d’ici la fin du mois de mars 2022. La banque centrale continuera néanmoins à réinvestir « au moins jusqu’à la fin de 2024 » les montants correspondant aux intérêts et aux remboursements des titres qu’elle détient dans son portefeuille. Ces réinvestissements devraient représenter un peu moins de 15 milliards d’euros mensuels d’achats, contre environ 60 milliards actuellement dans le cadre du PEPP. Pour compenser partiellement cette différence et éviter un sevrage trop brutal des marchés, le programme d’achat « classique » de la BCE (APP, assets purchasing program) sera doublé au cours du deuxième trimestre. Il passera à 40 milliards d’euros par mois, avant de redescendre à 30 milliards au troisième trimestre 2022. Le retour à la normale interviendra au quatrième trimestre 2022 avec un volume d’achat ramené à 20 milliards par mois à partir d’octobre.
Par ailleurs, pour éviter toute tension sur le marché de la dette, la BCE a précisé qu’elle se laisserait une grande souplesse dans les réinvestissements du PEPP, notamment dans les situations à risque. Elle pourra ainsi continuer à acheter de la dette d’État grecque, qui n’est pas éligible à l’APP. Elle se réserve aussi le droit de relancer le programme d’urgence si nécessaire. La décision de la BCE a pu surprendre en intervenant en pleine 5e vague de l’épidémie. Elle s’inscrit avant tout dans la volonté de rassurer ceux qui craignent un emballement de l’inflation en zone euro, inflation qui a atteint le niveau record de 4,9 % au mois de novembre.
Confrontées à une hausse des prix à la consommation importante, la Reserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont pris des mesures plus drastiques. La Banque d’Angleterre a ainsi décidé également jeudi 16 décembre une hausse de son taux directeur de 15 points de bases, à 0,25 %. De son côté, la Fed a annoncé mercredi soir qu’elle allait accélérer son tapering (l’extinction progressive de son programme d’achat) qui s’achèvera en mars. Ses membres prévoient désormais deux à trois hausses de taux l’an prochain. Pour la BCE, aucune hausse de taux n’est pour le moment prévue. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement 0 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25 %.
Résultats 17 décembre 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 926,63 | -0,93 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 35 365,44 | -1,68 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 15 169,68 | -2,95 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 531,69 | -0,59 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 269,92 | -0,30 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 161,35 | -0,90 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 437,77 | +1,46 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 666,35 | +1,63 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,028 % | -0,027 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,380 % | -0,033 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,409 % | -0,056 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1252 | -0,51 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 801,446 | +1,08 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 73,480 | -2,29 % | 51,290 |
Mercredi 8 décembre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré à RTL que « le calcul du taux du livret A «intégrera l’inflation des six derniers mois», a-t-il assuré. «Nous ferons le calcul de la formule qui intégrera l’inflation des six derniers mois (…) mi-janvier».
Selon la formule de calcul en vigueur, Le taux du livret A est fixé comme la moyenne semestrielle du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.En vertu de cette formule, le taux du Livret A pourrait le 1er février 2022 être relevé et se situer entre 0,75 et 1 %. L’inflation devrait sur les six derniers mois être voisine de 2 % quand les taux des marchés monétaires évoluent autour de -0,5 %.
Avec la remontée du taux d’inflation, le rendement réel du Livret A est en territoire négatif, autour d’un point.
Un gain limité pour les épargnants
Pour un épargnant ayant un Livret A au plafond (22 950 euros), sur un an, le passage à 0,8% du taux permet un gain de 69 euros. Pour un Livret doté de 15 000 euros, le gain est de 45 ans.
A 0,8 %, les épargnants pourraient estimer qu’au vu de l’inflation, autour de 2 %, le compte n’y est pas/ L’épargne ne serait toujours préservée des effets de l’inflation. La cote serait donc mal taillée.
Un coût élevé pour les établissements financiers et pour la Caisse des Dépôts
La revalorisation du taux du Livret A à 0,8% s’applique automatiquement sur le Livret de développement durable et solidaire et a des incidences également sur le Livret d’Epargne Populaire et le Livret Jeune. Son coût en rythme annuel pour le Livret A et le LDSS serait d’au moins 1,4 milliard d’euros pour les banques et la Caisse des Dépôts.
Une augmentation du taux du Livret A augmenterait les coûts des banques d’autant plus que ce taux sert de référence pour les autres placements liquides (livrets bancaires par exemple). Un taux à 0,8 % coûte avec les frais de gestion au minimum 1,1 point aux établissements financiers. Or, la rémunération des produits monétaires demeure toujours négative au sein de la zone euro.
Le faible taux de rémunération de l’épargne réglementée n’a pas eu d’incidence sur la collecte surtout en période de crise sanitaire. L’encours du Livret A et du LDDS a progressé de plus de 50 milliards d’euros du mois de mars 2020 au mois d’octobre 2021. Compte tenu de la rareté du foncier et des délais de réalisation des projets immobiliers, cette collecte n’a pas loin de la profiter au logement social. Elle a été reversée en grande partie dans le Fond d’épargne de la Caisse des Dépôts.
Un problème de hiérarchie des taux et de cohérence au niveau de la politique de l’épargne
Le relèvement du taux du Livret A poserait un problème de hiérarchie des taux. Les rendements de certains produits longs passeraient en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 devrait être proche de 0,7 % or ces derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. La hausse du taux du Livret A irait à l’encontre de la politique du Gouvernement de réorienter l’épargne des ménages vers des placements longs comme les actions, les unités de compte ou le Plan d’Epargne Retraite afin de faciliter le financement des entreprises par fonds propres.
Une solution populaire : le doublement du taux du LEP
A défaut d’augmenter le taux du Livret A, le Gouvernement pourrait modifier la formule de calcul du Livret d’Epargne Populaire qui est réservé aux épargnants les plus modestes (essentiellement les non imposables à l’impôt sur le revenu soit la moitié des ménages). En déconnectant son taux de celui du Livret A, il pourrait décider de le placer au niveau de l’inflation, c’est à 2 % contre 1 % actuellement. L’épargne populaire serait ainsi protégée de l’inflation pour un coût relativement réduit, autour de 200 millions d’euros. Cela permettrait de rendre plus attractif ce produit qui a été souscrit seulement par la moitié des bénéficiaires potentiels (7 millions de LEP ouverts en 2020).
Vingt ans après, l’euro et l’inflation, une fake news ?
Le 2 janvier 2002, l’euro fiduciaire, les billets et les pièces, remplaçaient les monnaies nationales des onze Etats ayant été acceptés à participer à l’union monétaire. Ce passage constituait la dernière étape de cette construction monétaire, sachant que depuis le 1er janvier 1999, l’euro était devenu la monnaie officielle des Etats membres. Ce grand changement d’unité monétaire, le premier depuis le 1er janvier 1960 marqué par l’introduction du nouveau franc a fait l’objet de critiques dans le prolongement des débats qui étaient intervenus lors de la campagne référendaire sur le Traité de Maastricht autorisant le passage à l’euro. Ce dernier donna lieu à une polémique en 2002 et les années qui suivirent sur la perte de pouvoir d’achat des ménages provoquée par l’augmentation des prix. L’INSEE a, à maintes reprises, réalisé des études sur le sujet prouvant l’inverse ; rien n’y fit. Entre le ressenti et la réalité froide des statistiques, l’écart était alors important. Le jugement des consommateurs était d’autant plus surprenant que la France avait au cours des années 1970 et 1980 connu un inflation importante. Pour se qualifier à l’euro, les gouvernements avaient du mettre en œuvre des politiques de désinflation compétitive qui étaient mal vécues.
Selon une étude de l’INSEE de 2016 (étude de Marie Leclair, division des prix à la consommation, Vladimir Passeron), les prix à la consommation n’ont augmenté que de 1,4 % en moyenne par an soit nettement moins qu’au cours des quinze années précédentes (+ 2,1 % entre 1986 et 2001. L’inflation française après l’introduction de l’euro était inférieure de celle constatée en moyenne au sein de la zone (+ 1,7 % en moyenne par an).
Si les ménages ont constaté certaines hausses de prix, celles-ci n’ont pas été occasionné par le changement de monnaie mais par des facteurs conjoncturels comme les variations climatiques (produits alimentaires), l’environnement géopolitique (produits pétroliers) et par des facteurs d’ordre politique (augmentation du prix du tabacs au nom de la santé publique). L’inflation sous-jacente qui exclut les produits connaissant de fortes fluctuations est restée très faible dans les années qui ont suivi l’introduction fiduciaire de l’euro.
Le ressenti de hausse des prix s’est nourri, en partie, par l’attention que les Français ont porté à ces derniers. Dans les premiers mois, les consommateurs ont effectué des conversions rendant toute hausse sensible. Les boulangers, les restaurateurs, les cafetiers ont été accusés de majorer leurs tarifs au moment même où ils subissaient une augmentation du coûts de leurs matières premières et qu’ils devaient gérer la mise en œuvre des 35 heures. Les consommateurs ont conservé en mémoire les derniers prix en francs oubliant que ces derniers évoluaient auparavant en permanence. Ils ont négligé que l’inflation préexistait et qu’elle n’a pas disparu avec l’introduction de l’euro.
L’INSEE estime que le basculement des grilles tarifaires du franc vers l’euro a provoqué une augmentation des prix de 0,1 à 0,2 % sur l’année 2002.
La mise en place de l’euro fiduciaire intervient à la fin d’un cycle de croissance qui a débuté en 1997 et qui s’est achevé avec l’éclatement de la bulle Internet. Le taux de croissance est passé de près de 3 % à 1 % rendant les négociations salariales plus difficiles. L’Allemagne au même moment a décidé de mettre en œuvre une politique d’amélioration de sa compétitivité après une décennie de financement de la réunification. Cette politique de rigueur reposait sur une maîtrise salariale stricte et par une réduction des déficits, politique qui s’imposa au reste de l’Europe. La Banque Centrale Européenne avait comme objectif d’assurer la crédibilité de la nouvelle monnaie à l’échelle internationale ce qui l’a conduit à mettre en œuvre une politique monétaire peu accommodante et donc peu inflationniste.
Au mois de novembre, l’inflation a atteint près de 5 % au sein de la zone euro. Aux Etats-Unis, elle dépasse 6 %. Le Président de la FED a indiqué que l’inflation n’était plus transitoire donnant l’impression que l’arrêt progressif des rachats pourrait être accéléré. Depuis le milieu du mois de novembre, la reprise de l’épidémie de covid puis l’arrivée d’un nouveau variant pèsent également sur les cours des actions. Les investisseurs privilégient les placements sans et délaissent les valeurs pouvant faire les frais de cette reprise de l’épidémie. Les valeurs technologiques souffrent moins pour les mêmes raisons qu’au printemps 2020.
L’inflation continue son repli en phase avec l’évolution du prix du pétrole. Ainsi, en juin,le taux d’inflation est revenu à 0,7 % en base annuelle contre 0,8 % au mois de mai. Sur un mois, les prix sont restés stables. La hausse des prix des services due à un rebond saisonnier des services de transports est compensée par un recul des prix de l’énergie et un repli saisonnier des prix des produits alimentaires. Les prix des produits manufacturés augmentent à peine sur le mois, comme au cours des deux mois précédents.
En mars 2017, l’indice des prix à la consommation s’est élevé, selon l’INSEE, à +0,6 % sur un mois après 0,1 % en février. Corrigé des variations saisonnières, il est stable après un recul de 0,2 % en février. Sur un an, les prix à la consommation ralentissent de nouveau légèrement (+1,1 % après +1,2 %).
Sur le mois, l’accélération provient d’un rebond du prix des produits manufacturés après la fin des soldes d’hiver et d’une hausse des prix du tabac. En revanche, les prix de l’alimentation se replient du fait des produits frais. De même, les prix de l’énergie reculent du fait des produits pétroliers. Enfin, les prix des services marquent le pas.
L’indice d’inflation sous-jacente (hors prix subissant de fortes fluctuations – énergie- matières premières…) progresse de +0,2 % sur le mois après un repli de 0,4 % le mois précédent. Sur un an, il accélère légèrement (+0,4 % après +0,2 %) mais demeure faible.
Sur un an, selon l’INSEE, les prix à la consommation au rait progressé de 0,5 % en novembre 2016, après +0,4 % le mois précédent.
Cette légère hausse de l’inflation s’expliquerait par l’augmentation des prix de l’énergie et d’une légère progression des prix de l’alimentation. Les prix des services augmenteraient au même rythme que le mois précédent.
En revanche, les prix des produits manufacturés baisseraient comme en octobre.
Sur un mois, l’indice des prix à la consommation serait stable en novembre 2016, comme le mois précédent. Les prix de l’énergie augmenteraient encore, mais moins qu’en octobre.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé accélérerait à +0,7 % en novembre 2016, après +0,5 % le mois précédent. Sur un mois, il serait stable, comme en octobre 2016
Selon l’INSEE, au mois d’octobre, l’indice des prix à la consommation (IPC) est stable sur un mois, après un repli de 0,2 % en septembre. Corrigé des variations saisonnières, il est également stable, après une légère hausse en septembre. Sur un an, il croît de 0,4 %, comme le mois précédent.
La stabilité mensuelle des prix à la consommation en septembre résulte d’une accélération des prix de l’énergie compensée par une baisse des prix de l’alimentation et des services. En outre, les prix des
En octobre 2016, les prix de l’énergie accélèrent (+1,3 %) après un rebond le mois précédent (+0,8 %). Sur un an, ils augmentent pour la première fois depuis décembre 2014 (+0,7 % après -1,1 % le mois précédent). La hausse d’ensemble provient des prix des produits pétroliers (+2,4 % après +1,4 % en septembre ; +1,8 % sur un an). Elle est légèrement atténuée par la baisse des prix du gaz naturel et du gaz de ville, indexés avec délai sur l’évolution du prix du pétrole (-0,7 % ; -7,2 % sur un an). Les prix de l’électricité, eux, sont stables pour le deuxième mois consécutif (+1,8 % sur un an).
En octobre 2016, les prix de l’alimentation baissent de nouveau, mais moins que le mois précédent (-0,1 % après -0,5 %), du fait des produits frais (-0,1 % après -2,5 %). Hors produits frais, les prix de l’alimentation sont stables après une baisse modérée en septembre (-0,2 %). Sur un an, les prix alimentaires hors produits frais reculent légèrement (-0,1 %).
L’INSEE vient de publier le taux provisoire d’inflation pour le mois de septembre. Les prix auraient baissé de 0,2 % sur un mois. Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4 % en septembre 2016 après +0,2 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation provient des prix des services et de la baisse plus modérée des prix de l’énergie. e ra
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé accélérerait légèrement, à +0,5 % en septembre 2016, après +0,4 % le mois précédent. Il baisserait de 0,2 % sur un mois.
Avec l’augmentation du prix du pétrole et des produits alimentaires, au mois de mai, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % +0,1 % en avril .
Sur un an, il s’élève pour le deuxième mois consécutif à +0,3 % après +0,1 % en avril. Corrigé des variations saisonnières, il croît de 0,3 % sur un mois comme sur un an.
En mai 2015, les prix des services augmentent de nouveau légèrement (+0,1 % comme en avril ; +1,3 % sur un an), avec des variations plus marquées par grand poste de consommation : comme chaque année en mai, les prix des services liés au logement reculent nettement (-0,6 %, comme en mai 2014 ; +1,0 % sur un an) du fait de la baisse saisonnière des prix des services de chauffage central (-27,2 %).
Par ailleurs, les prix des services liés au tourisme augmentent à l’amorce de la saison estivale : +0,3 % pour les services d’hôtellerie, cafés et restaurants (+1,2 % sur un an) ; +16,9 % pour les voyages touristiques tout compris (-0,4 % sur un an) et +2,9 % pour les locations de résidences de vacances (+0,9 % sur un an). À l’inverse, les prix des services du transport aérien se replient (-2,8 % en mai ; +1,5 % sur un an) après une vive hausse en avril (+8,0 %), pendant la période des vacances scolaires de printemps.
Les prix des produits manufacturés augmentent légèrement en mai 2015 (+0,1 % comme en avril) mais restent en recul sur un an (-0,7 %).
En mai 2015, l’indicateur d’inflation sous-jacente (ISJ) qui ne tient pas compte des facteurs conjoncturels de hausse (matières premières…) croît de +0,2 % (après +0,1 % en mars et avril) et de 0,6 % sur un an (après +0,4 % en avril).
D’ici le mois d’août, le Gouvernement devra se prononcer sur le taux du Livret A qui est de 1 %. Il a jusqu’à maintenant refusé de suivre le Gouverneur de la Banque de France qui réclame une baisse du taux. En l’état actuel, le taux devrait passer à 0,75 %. Avec les élections régionales dans le viseur, le Gouvernement devrait opter pour le statuquo.
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