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Le Coin des Epargnants du 8 octobre 2022 : l’emploi américain et le pétrole défient les marchés

L’emploi américain défie la FED et les marchés

Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans.  La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.

Pétrole, l’OPEP régule à la baisse la production

L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.

Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.

La France, des réserves de gaz mais une gestion complexe

Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
7 octobre 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 866,94+1,82 %7 153,03
Dow Jones29 296,79+1,99 %36 338,30
Nasdaq10.652,40+0,73 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 273,00+1,31 %15 884,86
Footsie 6 991,09+1,41 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 375,46+1,73 %4 298,41
Nikkei 225 27 116,11+4,55 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,390,00 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,796 %+0,081 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,192 %+0,084 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,861 %+0,123 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9775-0,32 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 703,080+2,45 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,930+14,89 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 20 août 2022 : incertitudes, doutes et inquiétudes en attendant la rentrée

A quelques encablures de la rentrée, l’attentisme est de mise

Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.

Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.

Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.

Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.

Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.

Le pétrole à la baisse, le gaz à la hausse

Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu  25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.

Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.

La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
 19 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 495,83-0,89 %7 153,03 
Dow Jones 33 706,74-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 12 705,22-2,62 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 544,52-1,82  %15 884,86 
Footsie 7 550,37+0,66  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 730,32-1,23 %4 298,41 
Nikkei 225 28 930,33+1,34 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 258,08-0,44 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,797 %+0,252 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,223 %+0,236 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,981 %+0,121 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0039-2,20 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 750,560-2,80 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 97,290-0,64 %78,140 
CDE

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