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La France est championne des produits d’épargne administrés. Après le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livret Jeune, le PEL, et le CEL, le nouveau Premier ministre a décidé de créer un Livret Industrie destiné à faciliter le financement de ce secteur. Devant les députés, Michel Barnier a indiqué que « le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie. »
Actuellement, le Livret A sert notamment à financer le logement social et le renouvellement urbain, tandis que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) est principalement dédié au financement des PME engagées dans la transition écologique. Ces fonds permettent également aux banques d’octroyer des prêts de développement durable à des taux attractifs, destinés à financer des travaux de rénovation énergétique des logements collectifs ou individuels.
Depuis plus d’un an, des parlementaires tentent d’orienter une partie de l’épargne du Livret A vers l’industrie de la défense. À deux reprises, le Conseil constitutionnel a abrogé cette disposition, la dernière fois lors de l’examen de la loi de finances pour 2024. Le Conseil avait jugé cette mesure comme étant un cavalier budgétaire. Des sénateurs ont ensuite réintroduit la proposition sous forme de loi, qui a été approuvée au Sénat en mars, mais n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.
Dans le cadre de la loi Industrie verte, le précédent gouvernement avait également décidé de créer un Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), un produit d’épargne dédié aux jeunes, visant à contribuer au financement de la transition écologique. Bien que ce produit soit théoriquement accessible depuis le 1er juillet, aucun établissement financier ne le propose encore.
Le Premier ministre n’a pas encore défini les contours précis du futur Livret Industrie. Son succès dépendra de plusieurs facteurs : son régime fiscal, la sécurisation des fonds, son plafond et son rendement.
Initialement prévue pour le 1er janvier 2025, la revalorisation des retraites de base a été repoussée. Le nouveau gouvernement a décidé de reporter cette revalorisation au 1er juillet 2025, modifiant ainsi le calendrier habituel. À ce jour, le taux de revalorisation n’a pas encore été fixé, mais il pourrait être égal ou inférieur au taux d’inflation prévu pour 2025, estimé à 1,8 % selon les dernières tendances de l’évolution des prix.
Ce report devrait permettre aux régimes de retraite de réaliser une économie de 3 milliards d’euros en 2025. Cette technique, déjà utilisée à plusieurs reprises dans le passé, permet d’éviter l’annonce d’un gel des retraites, une mesure souvent mal perçue par les retraités, tout en ayant des effets similaires.
En comparaison, au 1er janvier 2024, les retraites de base avaient été revalorisées de 5,3 %, ce qui avait engendré un coût d’environ 14 milliards d’euros pour les finances publiques.
En juillet, le climat des affaires en France se dégrade fortement par rapport à juin. À 94, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd cinq points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Il atteint son plus bas niveau depuis février 2021. Tous les secteurs d’activité contribuent à cette détérioration. Ce trou d’air d’avant Jeux Olympiques est lié à une faible fréquentation touristique et par l’attentisme généré par la situation politique.
INSEE
Le climat des affaires dans le commerce de gros, se dégrade entre mai et juillet, pénalisé par le recul des soldes d’opinion sur les ventes passées et les perspectives générales d’activité du secteur. Dans les services, le climat des affaires est en net recul en lien avec la baisse du tourisme. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires se dégrade également à la suite de la détérioration des soldes sur les intentions de commandes et les perspectives générales. Dans l’industrie, le climat des affaires est aussi en retrait en raison de la baisse du solde d’opinion sur les carnets de commandes étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires baisse légèrement et passe sous sa moyenne de longue période.
En juillet 2024, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi se dégrade également nettement. À 96, il perd quatre points par rapport à juin et s’écarte de sa moyenne de longue période (100). Cette détérioration résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services (intérim, comme hors intérim).
La baisse du moral des dirigeants d’entreprise est en phase avec les mauvaises nouvelles en provenance de l’étranger : le ralentissement de l’économie chinoise, la croissance plus faible que prévu dans la zone euro, les incertitudes américaines. Les responsables économiques sont également inquiets de l’évolution de la situation économique et financière de la France après les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet derniers. Ces derniers mois, la croissance avait été portée en France par les travaux rendus nécessaires par les Jeux Olympiques. Leur achèvement devrait provoquer un contrecoup à l’automne. La croissance pourrait donc d’affadir dans les prochains mois.
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 5,1 % en mai 2023, après +5,9 % le mois précédent. Cette baisse de l’inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. Les prix du tabac augmenteraient, en revanche, pour le troisième mois consécutif. Cette décrue est la plus importante enregistrée depuis le début de la vague inflationniste. Elle est avant tout du à un effet de base, les prix ayant fortement augmenté durant le printemps 2022 après le déclanchement de la guerre en Ukraine.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Le 28 avril dernier, l’agence Fitch a abaissé la note de la dette publique française de AA à AA-. Les deux autres grandes agences, Moody’s et Standard & Poor’s pourraient également réviser à la baisse leur note concernant la France.
Ces notes reflètent les capacités d’emprunt des États. Les agences pour les fixer prennent en compte la situation économique, financière ainsi que politique des Etats. Ces notes influent dans une certaine mesure sur le niveau des taux d’intérêt proposés par les investisseurs sur le marché obligataire et sur la liquidité de ce marché. Elles concernent directement les emprunts publics mais entraînent également des conséquences sur les emprunts souscrits par les autres acteurs économiques qui sont censés ne pas pouvoir être mieux notés que l’Etat dont ils dépendent. L’effet à court terme sur les taux est faible mais, à moyen terme, cela signifie une hausse pour tous les prêts avec à la clef un écart plus important avec les Etats les mieux notés. Pour les pouvoirs publics, c’est un surcoût pour le service de la dette qui absorbe déjà plus de 50 milliards d’euros par an. Pour les autres emprunteurs, c’est également une augmentation des coûts à prévoir.
La France a perdu son triple A est la meilleure note entre 2012 et 2013. Au 28 avril 2023, elle est AA1 pour Moody’s, AA pour Standard & Poor’s et donc AA- pour Fitch. Sont notés triple A par les trois agences, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, Danemark, l’Australie, la Norvège, la Suède et Singapour.
L’agence Fitch pour justifier la baisse de la note de la France a notamment souligné « l’impasse politique et les mouvements sociaux » limitant les capacités de réforme du gouvernement. L’agence n’imagine pas une réduction rapide du déficit public. Ce dernier s’est élevé à 4,7 % du PIB en 2022, soit plus de deux points au-dessus de la moyenne des pays classés AA (2,3 % du PIB). Cette dégradation était, par ailleurs, assez logique compte tenu du niveau atteint par la dette publique, plus de 111 % du PIB, niveau qui était le plus élevé au sein des Etats classés AA. Fitch ne prévoit pas d’amélioration en la matière. En 2027, l’agence s’attend à une dette publique de 114,3 % du PIB, soit 17 points au-dessus de son niveau prépandémie. Autre point d’inquiétude, Fitch considère que la croissance annuelle moyenne du PIB ne sera que de 1,1 % de 2023 à 2027, quand Bercy parie sur un taux se situant entre 1,7 et 1,8 %. La disparition des gains de productivité et la faible croissance du taux d’emploi font craindre une baisse de la croissance potentielle de la France.
Le prochain rendez-vous pour la notation de la France est le 2 juin prochain avec la décision de S&P (aujourd’hui notée AA avec perspective négative).
Au premier trimestre 2023, le commerce extérieur a sauvé la croissance de l’économique française qui a atteint +0,2 % faisant suite à une stagnation au dernier trimestre 2022 et à une hausse de +0,1 % au troisième trimestre 2023. L’économie est sur un plateau depuis plus de neuf mois du fait d’une demande intérieure étale. Contrairement à ses habitudes, le commerce extérieur a contribué lors du dernier trimestre positivement à la croissance.
CdE- INSEE
Une production en hausse
La production totale a enregistré, au premier trimestre une progression de +0,4 % après +0,1 %. Cette accélération provient notamment du dynamisme de l’industrie manufacturière (+0,7 % après ‑0,4 %). Après les grèves, la production a augmenté dans les raffineries (+13,1 % après ‑11,4 %). La production dans les matériels de transport est également en hausse (+2,8 % après +1,5 %) tout comme celle des biens d’équipement (+2,1 % après +0,3 %). Par ailleurs, la production d’énergie poursuit son rebond du trimestre précédent à la suite de la réouverture des centrales nucléaires (+3,1 % après +1,3 %). La production de services augmente légèrement (+0,2 % après +0,1 %). Elle reste portée par le secteur du tourisme. L’activité de l’hébergement et de la restauration est en progrès de +1,5 % après +0,2 %. Le secteur de l’information et communication demeure dynamique (+1,3 % après +1,1 %). La production dans les transports est, en revanche, en recul (‑0,7 % après +0,6 %).
La consommation des ménages au point mort
Après une contraction de 1 % au dernier trimestre 2022, la consommation est restée stable au cours du premier trimestre 2023. La baisse des achats de biens par les ménages est moins marquée qu’au trimestre précédent (‑0,2 % après ‑2,2 %), même si la consommation alimentaire recule pour le cinquième trimestre consécutif (‑2,3 % après ‑3,1 %). En revanche, la consommation d’énergie est en nette hausse (+3,7 % après ‑6,4 %), en lien avec une hausse de la consommation effective, mais également avec la réduction des mesures de soutien des pouvoirs publics (ristourne, etc.). La consommation des ménages en services est en hausse de 0,6 % (après +0,5 % au trimestre précédent). Cette légère accélération est portée par l’hébergement et la restauration (+1,6 % après +0,2 %) et les services aux ménages (+1,3 % après +1,1 %). Face à la hausse des prix, les ménages privilégient les activités de loisirs au détriment des achats alimentaires. Les produits bio sont ainsi moins demandés. En revanche, les ménages ne puisent pas dans leur épargne pour maintenir leur consommation.
L‘investissement en mode repli
L’investissement, la formation brute de consommation fixe (FBCF) a reculé de 0,2 % au premier trimestre, après une stagnation au dernier trimestre 2022. Cette diminution s’explique par la baisse de la FBCF en produits manufacturés (‑0,5 % après +0,6 %), pénalisée en particulier par le reflux de l’investissement en biens d’équipement (‑1,2 % après +3,3 %). La FBCF en services marchands est, en revanche, en hausse au premier trimestre (+0,4 % après ‑0,2 %), tirée par le dynamisme de l’investissement en information-communication (+1,5 % après +1,1 %). La FBCF en construction diminue de nouveau au premier trimestre 2023 (‑0,4 % après ‑0,2 %).
La FBCF des ménages, essentiellement composé des achats de biens immobiliers, se replie pour le sixième trimestre consécutif (‑1,4 % après ‑1,6 %). Cette contraction est liée à la baisse de la construction de logements neufs et à celle des transactions immobilières dans le neuf et dans l’ancien.
Le commerce extérieur, vecteur de croissance
La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est positive au premier trimestre de +0,6 point, après +0,2 point au trimestre précédent). Ce solde positif est imputable à une hausse des exportations et à un recul des importations.
Les exportations augmentent de 1,1 % au premier trimestre après +0,9 % grâce notamment aux ventes de matériels de transport (+9,5 % après +0,1 %). À l’inverse, les exportations en produits agricoles reculent fortement (‑21,5 % après +3,5 %).
Les importations se sont contractées de 0,6 % au premier trimestre, après +0,1 % au dernier trimestre 2022. Les importations en produits manufacturés diminuent de ‑2,4 % après +1,0 %. Les importations de pétrole raffiné se réduisent de 18,5 %), après une forte hausse de +21,8 % au quatrième trimestre 2022 provoquée par les grèves dans les raffineries. Les importations de matériels de transport restent dynamiques (+7,8 % après +3,8 %). Les importations de services restent orientées à la hausse (+3,3 % après +3,9 %), portées par celles des services de transport (+6,1 % après +10,5 %).
Léger déstockage des entreprises
Les variations de stocks contribuent négativement à la croissance du PIB à hauteur de de ‑0,3 point, après +0,2 point au quatrième trimestre 2022. Les entreprises ont réduit leurs stocks du fait des incertitudes sur le cours de la croissance.
La croissance de l’économie française sur le premier trimestre est fragile. Elle résulte avant tout du solde positif du commerce extérieur qui a été dopé par la réduction des achats d’énergie à l’étranger. Celle-ci est la conséquence du redémarrage des centrales nucléaires et de la diminution des achats de produits raffinés. En revanche, la consommation des ménages reste étale. La contraction de l’investissement est, par ailleurs préoccupant. L’objectif d’une croissance de 1 % pour l’ensemble de l’année reste atteignable sous réserve d’une réelle reprise de la consommation au cours du second semestre.
En moyenne sur l’année 2022, le taux d’épargne s’est élevé, selon l’INSEE, à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évalué à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne sont constitués par les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière a représenté 11,2 % du revenu disponible brut.
La France a enregistré, en 2022, une croissance de 2,6 %, faisant suite à la hausse de 6,8 % de 2021 et au recul sans précédent de 2021 de 7,9 %. Ce taux honorable est avant le produit de l’acquis de croissance généré par l’année 2021 qui avait été marquée par une accélération de l’activité en fin d’année. La croissance a été portée par l’investissement qui a été dopé par les plans de relance, la préparation des Jeux Olympiques et la transition énergétique. Les entreprises continuent également à rattraper le retard accumulé en matière d’investissement ces dernières années en particulier en matière d’équipements numériques. La croissance est, par ailleurs, alimentée par les importantes créations d’emploi.
Au quatrième trimestre, une croissance sauvée sur le fil. Elle a été de 0,1 % au quatrième trimestre, après +0,2 % au troisième.
Depuis le dernier trimestre 2021, la croissance est étale. Si ce n’est le recul du premier trimestre, la croissance est restée positive mais proche de zéro. Au dernier trimestre, la consommation a pesé sur la croissance. Au quatrième trimestre, la demande intérieure finale (hors stocks) a contribué négativement à la croissance (‑0,2 point après +0,9 point). Les achats de biens par les ménages baissent fortement (‑1,9 % après ‑0,5 %).
Le repli de la consommation s’explique par le recul des dépenses alimentaires
La consommation des ménages diminue de 0,9 % au quatrième trimestre (après +0,5 %). La consommation alimentaire recule pour le quatrième trimestre consécutif (‑2,8 % après ‑1,2 %). La consommation d’énergie se replie fortement (‑5,5 % après +0,3 %), du fait des températures clémentes et des économies réalisées par les ménages. La consommation des ménages en services est en hausse de 0,5 % (après +0,4 % au trimestre précédent). Cette légère accélération est portée par les services de transport (+2,0 % après +0,3 %).
L’investissement en ralentissement mais toujours positif
L’investissement ou formation brute en capital fixe totale (FCBF) a ralenti au quatrième trimestre (+0,8 % après +2,3 %). L’investissement est moins dynamique dans l’industrie (+1,2 % après +6,8 %), freinée en particulier par le recul de celui en matériels de transport (‑3,2 % après +19,1 %). La FBCF en services ralentit un peu ce trimestre (+0,6 % après +1,1 %), la FBCF en information-communication étant moins dynamique (+2,5 % après +4,8 %) tandis que celle en services immobiliers recule pour le deuxième trimestre consécutif (‑1,4 % après ‑3,7 %). La FBCF reste étale (+0,0 %, comme au troisième trimestre).
La production étale en fin d’année
La production totale est moins dynamique au quatrième trimestre 2022 (+0,2 % après +0,4 %). Dans l’industrie manufacturière, la production se replie (‑0,5 % après +0,6 %), avec une forte baisse de la production des raffineries (‑10,0 % après ‑0,2 %), en conséquence des grèves d’octobre, mais aussi des baisses dans les matériels de transport (‑0,7 % après +4,0 %) et les autres biens manufacturés (‑0,3 %, comme au trimestre précédent). Par ailleurs, la production d’énergie reste basse, toujours perturbée par les maintenances de réacteurs nucléaires. La production de services décélère quant à elle légèrement (+0,4 % après +0,5 %). Elle continue d’être portée par la production en services aux entreprises (+0,5 % après +0,8 %) et en information et communication (+1,9 % après +2,4 %), mais est notamment freinée par le recul de la production dans le commerce (‑0,3 % après +0,6 %), en lien avec la baisse de la consommation des ménages. À l’inverse, le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB (+0,5 point), après une contribution négative au trimestre précédent. Les importations diminuent fortement (‑1,9 % après +3,9 %), davantage que les exportations (‑0,3 % après +0,8 %).
Le commerce extérieur, facteur de croissance au dernier trimestre
La France devrait enregistrer un déficit commercial d’un montant historique en 2022 en raison d’une facture énergétique en forte augmentation et des difficultés persistantes de l’industrie. Les touristes étrangers et les services aux entreprises à l’internationale ont contribuer à réduire au niveau de la balance des paiements courants cet imposant déficit. Pour le dernier trimestre, le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance (+0,5 point, après ‑1,0 point au trimestre précédent), grâce à un recul des importations plus important que celui des exportations.
Les exportations ont diminué au quatrième trimestre de ‑0,3 % après +0,8 %, pénalisées notamment par la contraction des exportations de produits manufacturés (‑1,8 % après +1,5 %), et en particulier de matériels de transport (‑1,8 % après +4,9 %). Ce recul est toutefois atténué par le rebond des exportations en énergie, eau, déchets (+32,6 % après ‑2,2 %), à la fois en hydrocarbures bruts et en électricité, et par la hausse des dépenses des touristes non-résidents en France.
Les importations se sont repliés de ‑1,9 % après +3,9 %. La chute des achats à l’étranger d’énergie, d’eau et de déchets explique en partie l’évolution des importations (‑17,9 % après +7,8 %). En raison des grèves du mois d’octobre, les importations de pétrole raffiné ont néanmoins augmenté (+9,7 % après +2,3 %). Les importations de biens fabriqués ont diminué (‑1,5 % après +2,7 %). Les importations de services restent en hausse (+0,6 % après +5,6 %), portées par les importations de services aux entreprises (+1,4 % après +0,7 %), quand que les importations en services de transport se replient légèrement (‑0,4 % après +14,2 %), de même que celles en service d’information et communication (‑0,3 % après +5,5 %). Enfin, les dépenses des résidents français à l’étranger se replient avec la fin des vacances estivales (‑4,0 % après +9,8 %).
La contribution des stocks négatives au dernier trimestre
La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est négative ce trimestre (-0,2 point après +0,3 point au troisième trimestre). Les entreprises ont déstockés avec les fêtes de fin d’année et sont demeurées prudentes au vu des perspectives de croissance.
2023, croissance, les jeux sont ouverts
2023 ne pourra pas compter sur le même acquis de croissance que 2022 qui avait bénéficié de l’élan post-covid. L’acquis de croissance pour 2023 s’élève, en effet, à +0,3 %. De nombreuses incertitudes pèsent sur l’évolution de la conjoncture, l’inflation, la guerre en Ukraine, la Chine, etc. Malgré tout, la récession, histoire d’une chronique maintes fois annoncée pourrait être l’arlésienne des temps modernes. La résilience de l’économie pourrait déjouer les pronostics. La baisse des cours de l’énergie pourrait modérer plus vite que prévu l’inflation malgré la suppression de la ristourne sur les carburants. Plusieurs facteurs pourraient contribuer à la croissance de l’économie comme les Jeux Olympiques de 2024 qui contraignent la finalisation des différents chantiers dans les prochains mois et le redémarrage économique de la Chine. Si celui-ci peut provoquer une hausse des prix de l’énergie, son effet d’entraînement sera positif pour l’ensemble de l’économie mondiale. L’emploi devrait continuer à jouer positivement en faveur de la croissance. Depuis 2019, plus d’un million d’emploi ont été créés ce qui conduit à une augmentation de la masse salariale. Enfin si le contexte économique s’éclaircit, le taux d’épargne pourrait baisser en cours d’année, ce qui favorisera la consommation. La croissance pourrait se situer entre 0,6 et 1 % en 2023, toute chose étant égale par ailleurs.
Le taux d’épargne des ménages a progressé au cours du troisième trimestre. Il s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut, après 15,8 % au deuxième trimestre. Cette progression est imputable à une augmentation du revenu disponible brut de 2,6 % supérieur à celle de la consommation, +1,6 %. Les ménages ont consacré une partie de leurs gains de pouvoir d’achat du troisième trimestre à l’épargne.
Les dépenses de consommation des ménages en valeur augmentent en effet de 1,6 % ce trimestre, soit un point de moins que leur revenu disponible brut (+2,6 %).
Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. L’inflation et les incertitudes économiques conduisent les Français à maintenir un important effort d’épargne de précaution.
En avril, le climat des affaires, mesuré par l’INSEE, est en baisse. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, a perdu un point. À 106, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires résulte notamment de la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de détail en lien avec la hausse des prix. Dans le commerce de détail, le climat des affaires se détériore nettement pour le deuxième mois consécutif. Les anticipations des chefs d’entreprise du secteur concernant leurs perspectives d’activité sont de nouveau orientées à la baisse. Le climat des affaires est stable dans les services. Il est en revache, en légère hausse dans l’industrie, soutenu par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes, globaux comme étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires s’améliore, mais en partie du fait de la hausse du solde d’opinion sur les prix prévus, tandis que les perspectives d’activité sont jugées moins favorables qu’en mars et que les entreprises sont plus nombreuses à déclarer des difficultés d’approvisionnement.
Compte tenu du contexte, les chefs d’entreprise reste relativement optimiste ce qui témoigne d’une réelle résilience. La hausse des cours des matières, de l’énergie et de certains biens intermédiaires n’affecte que marginalement leur appréciation sur le climat des affaires.
Le climat de l’emploi se dégrade légèrement en avril. L’indicateur perd un point et se situe à 112, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services hors agences d’intérim.
Le Livret A toujours au sommet
Après le résultat exceptionnel du mois de janvier (+6,25 milliards d’euros), le Livret A confirme et signe en février avec une collecte nette de 2,94 milliards d’euros. Cette collecte a été portée par le relèvement du taux du Livret A à 1 %, intervenu le 1er février dernier et par le contexte sanitaire marqué par la résurgence du covid-19. La crise ukrainienne a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution. Le résultat de février 2022 est supérieur à celui de 2021 (+2,86 milliards d’euros) obtenu en plein confinement. Il est, par ailleurs, supérieur au montant moyen de ces dix dernières années, 1 milliard d’euros.
Le passage du taux du Livret A de 0,5 à1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. L’effet « taux » perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois. L’inflation joue en faveur du Livret A. Les ménages craignant de ne pas pouvoir faire face aux dépenses demain mettent aujourd’hui de l’argent de côté. Si l’inflation perdure, ils pourraient puiser dans un second temps dans leur cagnotte. Ce réflexe traditionnel en début de résurgence de l’inflation peut surprendre étant que les Français ont largement doté leurs produits d’épargne réglementée depuis le début de la crise sanitaire. L’effet anxiété domine encore les comportements.
De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 540 millions d’euros d’un montant comparable à celle de janvier (550 millions d’euros) et inférieure à celle de l’année dernière (910 millions d’euros).
L’encours du Livret A atteint un nouveau record, en février, à 352,5 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 127,4 milliards d’euros.
Un taux réel en territoire hautement négatif
Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A.
Compte tenu du niveau de l’inflation, le taux du Livret A devrait augmenter à nouveau le 1er août prochain. Il pourrait se situer entre 1,5 et 1,7 % sachant que désormais le gouvernement peut opérer des relèvements par dixième de point.
Vingt ans après, l’euro et l’inflation, une fake news ?
Le 2 janvier 2002, l’euro fiduciaire, les billets et les pièces, remplaçaient les monnaies nationales des onze Etats ayant été acceptés à participer à l’union monétaire. Ce passage constituait la dernière étape de cette construction monétaire, sachant que depuis le 1er janvier 1999, l’euro était devenu la monnaie officielle des Etats membres. Ce grand changement d’unité monétaire, le premier depuis le 1er janvier 1960 marqué par l’introduction du nouveau franc a fait l’objet de critiques dans le prolongement des débats qui étaient intervenus lors de la campagne référendaire sur le Traité de Maastricht autorisant le passage à l’euro. Ce dernier donna lieu à une polémique en 2002 et les années qui suivirent sur la perte de pouvoir d’achat des ménages provoquée par l’augmentation des prix. L’INSEE a, à maintes reprises, réalisé des études sur le sujet prouvant l’inverse ; rien n’y fit. Entre le ressenti et la réalité froide des statistiques, l’écart était alors important. Le jugement des consommateurs était d’autant plus surprenant que la France avait au cours des années 1970 et 1980 connu un inflation importante. Pour se qualifier à l’euro, les gouvernements avaient du mettre en œuvre des politiques de désinflation compétitive qui étaient mal vécues.
Selon une étude de l’INSEE de 2016 (étude de Marie Leclair, division des prix à la consommation, Vladimir Passeron), les prix à la consommation n’ont augmenté que de 1,4 % en moyenne par an soit nettement moins qu’au cours des quinze années précédentes (+ 2,1 % entre 1986 et 2001. L’inflation française après l’introduction de l’euro était inférieure de celle constatée en moyenne au sein de la zone (+ 1,7 % en moyenne par an).
Si les ménages ont constaté certaines hausses de prix, celles-ci n’ont pas été occasionné par le changement de monnaie mais par des facteurs conjoncturels comme les variations climatiques (produits alimentaires), l’environnement géopolitique (produits pétroliers) et par des facteurs d’ordre politique (augmentation du prix du tabacs au nom de la santé publique). L’inflation sous-jacente qui exclut les produits connaissant de fortes fluctuations est restée très faible dans les années qui ont suivi l’introduction fiduciaire de l’euro.
Le ressenti de hausse des prix s’est nourri, en partie, par l’attention que les Français ont porté à ces derniers. Dans les premiers mois, les consommateurs ont effectué des conversions rendant toute hausse sensible. Les boulangers, les restaurateurs, les cafetiers ont été accusés de majorer leurs tarifs au moment même où ils subissaient une augmentation du coûts de leurs matières premières et qu’ils devaient gérer la mise en œuvre des 35 heures. Les consommateurs ont conservé en mémoire les derniers prix en francs oubliant que ces derniers évoluaient auparavant en permanence. Ils ont négligé que l’inflation préexistait et qu’elle n’a pas disparu avec l’introduction de l’euro.
L’INSEE estime que le basculement des grilles tarifaires du franc vers l’euro a provoqué une augmentation des prix de 0,1 à 0,2 % sur l’année 2002.
La mise en place de l’euro fiduciaire intervient à la fin d’un cycle de croissance qui a débuté en 1997 et qui s’est achevé avec l’éclatement de la bulle Internet. Le taux de croissance est passé de près de 3 % à 1 % rendant les négociations salariales plus difficiles. L’Allemagne au même moment a décidé de mettre en œuvre une politique d’amélioration de sa compétitivité après une décennie de financement de la réunification. Cette politique de rigueur reposait sur une maîtrise salariale stricte et par une réduction des déficits, politique qui s’imposa au reste de l’Europe. La Banque Centrale Européenne avait comme objectif d’assurer la crédibilité de la nouvelle monnaie à l’échelle internationale ce qui l’a conduit à mettre en œuvre une politique monétaire peu accommodante et donc peu inflationniste.
Le taux d’épargne des ménages français a diminué, au u troisième trimestre 2021 de 3,8 points avec l’accélération de la consommation. Il s’élevait à 17,3 % du revenu disponible, contre 21,3 % au deuxième trimestre.t
Le net rebond des dépenses de consommation consécutif à l’assouplissement des restrictions sanitaires, +5,7 % au troisième trimestre 2021 en euros courants, a conduit les ménages à réduire leur effort d’épargne financière dont le taux est passé de 10,3 à 6,5 M du revenu disponible brut. Néanmoins, le taux d’épargne global reste encore supérieur à son niveau moyen de 2019 (15,0 %).
En France, selon l’INSEE, entre fin juin et fin septembre, l’emploi salarié du secteur privé croît de nouveau a augmenté de +0,5 %. Au cours du troisième trimestre, 96 100 créations nettes d’emplois ont été enregistrées, contre 153 800 au deuxième été 265 100 au premier. Au total, fin septembre 2021 l’emploi salarié privé dépasse son niveau de la fin de l’année 2019 de 0,9 % (soit de 185 600 emplois).
Au troisième trimestre, l’emploi a été notamment portée par l’intérim qui a augmenté de +1,4 % après +2,4 % au deuxième trimestre et +0,7 % au premier. Ces hausses sont néanmoins plus modérées que celles des trimestres précédents (+22,1 %, +22,6 % et +5,5 % aux deuxième, troisième et quatrième trimestres 2020). Au total, l’augmentation sur six trimestres consécutifs ne permet pas de compenser pas totalement la contraction intervenue lors du premier confinement (−40,1 % soit −315 900 emplois au cours du premier trimestre 2020). Fin septembre 2021, l’emploi dans l’intérim se situe 1,0 % sous son niveau de fin 2019 (soit −7 800 emplois).
Hors intérim, l’emploi salarié privé augmente de 0,4 % au troisième trimestre 2021 (+85 000 emplois). L’emploi industriel (hors intérim) augmente de nouveau légèrement au troisième trimestre 2021, pour la troisième fois consécutive, +0,1 % au troisième trimestre comme au deuxième, après +0,2 % au premier trimestre. Cette progression ne compense pas les pertes de 2020 qui s’élevaient à 57 700 emplois. Fin septembre, l’emploi industriel demeure inférieur à son niveau d’avant-crise de 1,4 % par rapport à fin 2019 (soit −45 100 emplois). Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié privé ralentit après une forte progression le trimestre précédent, +0,7 % après +2,0 % (soit +86 400 après +228 800 emplois). Après avoir perdu 287 500 emplois en 2020, ce secteur a, fin septembre 2021, dépassé le niveau de fin 2019 de 1,0 % (soit +117 900 emplois). Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) se stabilise au troisième trimestre 2021 (−0,1 % soit −1 900 emplois) après cinq trimestres de hausses consécutives. Ces hausses ont permis au secteur de retrouver son niveau d’avant-crise dès juin 2020 puis de le dépasser. Fin septembre 2021 l’emploi salarié privé dans la construction est supérieur de 4,4 % à son niveau de fin 2019 (+62 700 emplois). De même, au troisième trimestre 2021 l’emploi salarié privé dans le tertiaire non marchand se stabilise (0,0 % soit +700 emplois) après quatre trimestres de hausses successives. Il dépasse de 2,4 % son niveau de fin 2019 (soit +58 900).
Selon l’INSEE, au mois de février la confiance des ménages dans la situation économique reste et se maintient à 100, sa moyenne de longue période. On peut donc considérer que les Français sont relativement confiants au regard de la situation de ces dernières années.
Les ménages jugent que leur situation financière personnelle se maintient proche de la normale. Ainsi, en février, l’opinion des ménages sur leur situation financière passée est stable pour le deuxième mois consécutif. Leur opinion sur leur situation financière personnelle future est quasi stable. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente de 3 points et est supérieur à sa moyenne de longue période depuis maintenant deux ans. Il atteint son plus haut depuis juillet 2007.
En février, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future s’améliore (+4 points), ainsi que leur opinion concernant leur capacité d’épargne actuelle (+3 points). Les deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de long terme.
Les ménages estimant qu’il est opportun d’épargner sont également plus nombreux : le solde correspondant gagne 3 points. Il demeure cependant nettement inférieur à sa moyenne de longue période.
En février, l’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France est quasi stable ; le solde correspondant se situe 4 points au-dessous de sa moyenne de long terme. Leur opinion sur le niveau de vie futur en France est lui aussi quasiment inchangé : le solde se situe juste au-dessus de son niveau moyen de longue période.
Les craintes des ménages sur le chômage sont quasiment stables en février. Le solde demeure inférieur à sa moyenne de long terme pour le quatrième mois consécutif.
En février, les ménages sont un peu moins nombreux qu’en janvier à considérer que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois : le solde perd 2 points. Il demeure ainsi largement inférieur à sa moyenne de long terme. A priori, les Français ne perçoivent pas encore le retour de l’inflation. Ils sont nettement moins nombreux qu’en janvier à anticiper une hausse des prix au cours des douze prochains mois : le solde diminue de 8 points, après une hausse de 19 points au cours des deux mois précédents. Il demeure néanmoins supérieur à sa moyenne de longue période pour le troisième mois consécutif.
Selon la DARES, en 2015, 52,6 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont actives en France : 48,7 % ont un emploi et 3,9 % sont au chômage, soit un taux de chômage de 7,4 %.
Au cours de l’année 2015, le taux d’activité des seniors a augmenté de 1,1 point et le taux de chômage a baissé de 0,2 point. Le taux de chômage et la part du halo du chômage (2,5 %) des seniors sont sensiblement inférieurs à ceux de l’ensemble des 15-64 ans.
En revanche, la perte d’emploi pour un senior est souvent synonyme de chômage de longue durée. 63,5 % sont au chômage depuis au moins un an.
Le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté au même rythme que le taux d’activité en 2015. 4,3 millions de personnes âgées d’au moins 55 ans ou plus, dont 0,5 million de retraités, travaillent. Les seniors en emploi sont plus souvent à temps partiel, moins souvent en situation de sous-emploi et moins souvent en contrat temporaire que l’ensemble des actifs occupés.
Le taux d’activité des 55-64 ans en France est inférieur de près de 5 points à celui de l’Union européenne en 2015, en raison principalement d’une faible participation au marché du travail des hommes de 60-64 ans. Depuis 2000, le taux d’activité des seniors a cependant augmenté un peu plus rapidement en France que dans l’ensemble de l’Union européenne.
Le taux de la croissance de l’économie française devrait être de 0,4 % au dernier trimestre. La Banque de France, la Commission de Bruxelles et l’INSEE sont sur cette ligne. Cette prévision est assez crédible au regard des premiers chiffres; la consommation a rebondi de 0,9 % au mois d’octobre. Le taux de croissance sur l’année pourrait être entre 1,3 et 1,4 % soit mieux qu’en 2015 (1,2 %).
La Commission de Bruxelles parie sur le maintien de l’activité au premier trimestre 2017 avec un taux de croissance de 0,5 % et une croissance sur l’année de 1,4 %.
L’inflation est attendue en hausse. Elle passerait de 0,2 %0,3 % en 2016 à 0,8 /1,3 % en 2017 pour dépasser 1 % en 2018.
Un petit 0,2 % qui permet d’éviter la récession
Le taux de croissance de l’économie française n’aura été que de 0,2 % au troisième trimestre. Certes, ce taux positif évite à la France de tomber en récession après le recul de 0,1 % du PIB au deuxième trimestre. Elle ne le doit qu’aux variations de stock et à l’investissement, les autres composantes, la consommation et le commerce extérieur, ayant joué négativement.
Les dépenses de consommation des ménages stagnent pour le deuxième trimestre consécutif en raison du recul des dépenses de biens (-0,5 %), qui n’est que partiellement compensé par les dépenses de service en hausse de 0,3 %. Les attentats peuvent avoir pesé sur les achats des ménages au début du trimestre. Néanmoins, en septembre, la dépense de consommation en biens diminue de 0,2 % au mois de septembre prouvant que les Français demeurent très attentistes. Par ailleurs, la consommation est certainement entravée par la fin des gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du prix du pétrole ainsi que par le maintien d’un fort taux d’épargne.
L’investissement est de retour grâce à l’immobilier et aux services
Après une stagnation au deuxième trimestre, l’investissement augmente de 0,3 % au 3ème. L’investissement en construction connaît une nette reprise avec une hausse de 0,9 % faisant suite à une contraction de 0,1 % au deuxième trimestre. Les dépenses d’investissement en services marchands progressent également fortement avec +1,1 % après 0,0 %. Ce sont les dépenses en logiciels qui sont les plus dynamiques. En revanche et c’est un point noir pour l’industrie, l’investissement en biens manufacturés se contracte nettement (-2,3 % après +0,3 %), notamment en matériels de transport et en biens d’équipements. Le résultat de l’investissement peut apparaître donc assez décevant surtout au regard du retard pris en matière d’investissement industriel ces dernières années.
Le commerce extérieur reste un maillon faible
Le commerce extérieur a pesé négativement sur la croissance du 3ème trimestre avec des importations en forte hausse, +2,2 % après -1,7 %) et des exportations qui ne progressent que de +0,6 % après +0,2 %. Au total, le solde extérieur contribue négativement à la croissance du PIB à hauteur de -0,5 point, après +0,6 point.
Les variations de stock ont sauvé la croissance
Avec un gain de 0,6 % faisant suite à une contraction de 0,8 %, les variations de stocks ont empêché la France de tomber en récession. Après une forte baisse, il est assez logique que les entreprises reconstituent leurs stocks surtout dans la perspective de la rentrée et de la fin d’année. Cette progression des stocks témoignent également que la confiance des chefs d’entreprise dans l’avenir n’est pas entamée
Une croissance entre deux eaux
L’économie française devrait continuer à croître à un rythme de sénateur dans les prochains mois. Au regard des indicateurs dernièrement publiés (confiance des consommateurs et climat des affaires), il n’y pas de véritable rupture dans la croissance mais pas non plus d’embellie à attendre. Le taux de croissance du dernier trimestre devrait se situer entre 0,2 et 0,3 % permettant d’atteindre 1,2 à 1,3 % sur l’année. Le léger redressement des prix du pétrole devrait un peu peser sur la consommation qui pourrait néanmoins profiter de l’amélioration du marché de l’emploi.
L’INSEE a révisé à la baisse ses résultats du premier trimestre. Le PIB n’a pas tagné mais bien reculé de 0,1 % au deuxième trimestre 2016 après avoir enregistré une hausse de 0,7 % au premier trimestre.
La consommation et l’investissement ont été en berne. Les dépenses de consommation des ménages se replient légèrement au deuxième trimestre 2016 (-0,1 % après +1,1 %), de même que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale (-0,2 % après +1,3 %).
En tenant compte des dépenses publiques, la demande intérieure finale (hors stocks) a une contribution nulle à la croissance du PIB au deuxième trimestre 2016 (après +0,9 point au premier trimestre).
Une bonne nouvelle néanmoins avec un solde extérieur qui contribue positivement à la croissance, +0,2 % contre -0,4 % au premier trimestre. En effet, les importations reculent nettement (-1,8 % après +0,2 %), et les exportations augmentent légèrement (+0,2 % après -0,4 %).
En revanche, le comportement de stockage des entreprises contribue négativement : -0,7 point, après -0,1 point au premier trimestre.
Le produit intérieur brut et ses composantes
Source : Insee
le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 0,2 % au deuxième trimestre. En termes nominaux, le revenu disponible brut (RDB) des ménages ralentit au deuxième trimestre (+0,3 % après +0,5 %), surtout du fait du ralentissement de la masse salariale reçue par les ménages (+0,4 % après +0,8 %).
Les ménages en mode fourmis
Les ménages ont mis de l’argent de côté au cours du deuxième trimestre. Le taux d’épargne est ainsi passé de 14,5 à 14,8 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est élevé à 5,8 % contre 5,7 %. Les Français semblent toujours très circonspects face à l’évolution de la conjoncture économique. Ils doutent de la reprise comme de la diminution du chômage.
Le taux de marge des entreprises en recul
Au deuxième trimestre 2016, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) diminue un peu, de 32,1 % à 31,7 %. La productivité apparente du travail se contracte en phase avec la valeur ajoutée et le rebond du prix du pétrole dégrade les termes de l’échange. En revanche, la réduction des cotisations familiales depuis avril, dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité, atténue la baisse du taux de marge.
Les entreprises demeurent très sensibles à l’évolution des prix pétroliers. Les chefs d’entreprise après avoir repris le chemin de l’investissement au premier trimestre semblent renouer avec la prudence.
niveaux en %, données CVS-CJO | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Source : Insee | ||||||||||||||||||||||||||||||||
2015 T3 | 2015 T4 | 2016 T1 | 2016 T2 | 2015 | ||||||||||||||||||||||||||||
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Taux de marge | 31,4 | 31,6 | 32,1 | 31,7 | 31,4 | |||||||||||||||||||||||||||
Taux d’investissement | 22,8 | 23,0 | 23,2 | 23,3 | 22,9 | |||||||||||||||||||||||||||
Taux d’épargne | 20,0 | 20,0 | 21,3 | 20,6 | 19,7 | |||||||||||||||||||||||||||
Taux d’autofinancement | 87,6 | 86,9 | 92,0 | 88,8 | 86,3 |
Un déficit public en réduction
Au deuxième trimestre 2016, le besoin de financement des administrations publiques (APU) diminue de 0,2 point de PIB, atteignant 3,2 % du PIB (après 3,4 %). Les recettes des ventes des fréquences 4G contribuent à réduire ce déficit à hauteur de 0,1 point de PIB.
Les recettes ont progressé de 0,6 % au deuxième trimestre après -0,1 % grâce au dynamisme de l’impôt sur les sociétés.
Les dépenses publiques n’ont augmenté que de 0,2 % après une progression de 0,9 % au 1er trimestre imputable au financement de l’Union européenne.
niveaux , données CVS-CJO | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Source : Insee | ||||||||||||||||||||||||||||||||
2015 T3 | 2015 T4 | 2016 T1 | 2016 T2 | 2015 | ||||||||||||||||||||||||||||
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En milliards d’euros | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Dépenses totales | 311,4 | 310,5 | 313,3 | 313,9 | 1242,9 | |||||||||||||||||||||||||||
Recettes totales | 291,3 | 295,0 | 294,6 | 296,4 | 1166,4 | |||||||||||||||||||||||||||
Capacité (+) ou besoin (-) de financement | -20,1 | -15,4 | -18,6 | -17,5 | -76,5 | |||||||||||||||||||||||||||
En % de PIB | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Capacité (+) ou besoin (-) de financement | -3,7 | -2,8 | -3,4 | -3,2 | -3,5 |
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