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Suspension des droits de douane majorés pendant une période de 90 jours réservée à la négociation : les nerfs des investisseurs sont mis à rude épreuve depuis le 2 avril dernier. Si la suspension des majorations a été appréciée, la poursuite de la guerre commerciale avec la Chine et le haut niveau d’incertitude pour la suite pèsent évidemment sur les valeurs « actions ». Le passage des droits à 10 % pour toutes les importations américaines, qui ne devrait pas être remis en cause, reste une mauvaise nouvelle pour les échanges.
La Bourse de Paris a connu le repli le plus important en Europe cette semaine. L’indice CAC 40 a, en effet, reculé de près de 4 %, quand le DAX allemand n’a perdu que 1,5 %. Les valeurs du luxe, de la finance et de l’automobile ont été les plus touchées. Aux États-Unis, le moratoire du président américain a été suivi d’un rebond impressionnant des indices actions. Le Nasdaq a progressé de plus de 7 % sur la semaine et le S&P 500 de près de 6 %. Le président américain, ayant invité à acheter des actions avant sa déclaration du 9 avril relative aux droits de douane, est suspecté d’être à l’origine d’un délit d’initié. Les démocrates au Congrès ont demandé, sur ce sujet, la création d’une commission d’enquête.
La spirale protectionniste s’emballe entre les Etats-Unis et la Chine
La spirale protectionniste bat son plein avec un bras de fer inédit entre les États-Unis et la Chine. Vendredi 11 avril, la Chine a décidé d’appliquer des droits de douane de 125 % sur les importations américaines, en réaction aux droits de 145 % institués par Donald Trump. Ces taux sont synonymes d’un quasi-embargo mutuel. Les Chinois n’entendent pas négocier sous la pression et la menace américaines. Ils estiment que l’économie américaine ne peut pas se passer de leurs importations. Celle-ci peut compter sur des stocks constitués en janvier et février, mais ceux-ci ne couvrent pas les besoins des entreprises au-delà du mois de mai.
Les autorités chinoises envisagent de réduire leurs exportations de métaux rares vers les États-Unis. Cette limitation risquerait néanmoins de peser sur les recettes d’exportation et d’inciter les Américains à se tourner vers d’autres fournisseurs. Vendredi 11 avril, le ministère du Commerce chinois a indiqué que les taux des droits de douane ne devraient plus évoluer : « étant donné qu’il n’y a plus aucune possibilité d’acceptation du marché pour les produits américains exportés vers la Chine aux niveaux tarifaires actuels, si la partie américaine continue par la suite à imposer des droits de douane sur les produits chinois exportés vers les États-Unis, la partie chinoise n’y prêtera aucune attention ». Les États-Unis pourraient eux aussi décider d’en rester là, pensent certains experts, leur surtaxe de 145 % sur les biens chinois étant supérieure à celle imposée par Pékin.
Le moral des consommateurs en berne aux États-Unis
Sur le plan économique, aux États-Unis, la dernière enquête de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs, réalisée entre le 25 mars et le 8 avril, c’est-à-dire avant le revirement de Donald Trump sur les droits de douane, a confirmé que les ménages restent préoccupés par la guerre tarifaire engagée par leur président. Leur moral est tombé à son plus bas niveau depuis juin 2022, à 50,8 points — trois points de moins qu’anticipé —, tandis que les attentes en matière d’inflation à court et à long terme ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs décennies. Les ménages s’attendent à ce que les prix augmentent à un rythme annuel de 6,7 % sur les douze prochains mois (contre 5 % auparavant), soit le niveau le plus élevé enregistré depuis novembre 1981. À l’horizon de 5 à 10 ans, les anticipations montent à 4,4 %.
La « remontada » de l’euro
En fin de semaine, le dollar s’échangeait contre 1,13 euro. La devise européenne est à son plus haut niveau depuis février 2022, c’est-à-dire depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur une semaine, elle a gagné 5 % face au dollar. Depuis le début de l’année, l’euro a repris 10 % par rapport à la monnaie américaine.Cette semaine, l’euro a été porté par plusieurs facteurs. La conclusion d’un accord de coalition en Allemagne, mercredi 9 avril, met fin à une incertitude politique européenne. Ce pacte augure des mesures de relance pour l’économie allemande, en perte de vitesse depuis de nombreuses années. La hausse de l’euro est avant tout la conséquence de la dépréciation du dollar qui a reculé de 8,5 % vis-à-vis des principales monnaies depuis le début de l’année. Le billet vert est affecté par la guerre commerciale et notamment par la montée aux extrêmes avec la Chine. La hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’État américaines — le dix ans atteignant 4,5 % en fin de semaine — n’a pas suffi à enrayer la glissade du dollar.
Logiquement, quand les taux obligataires d’un pays augmentent, la devise de ce même pays s’apprécie : la rémunération augmente, ce qui incite normalement les investisseurs à placer leur argent et donc à « acheter » la devise. Mais ces derniers, compte tenu du contexte économique et politique des États-Unis, se détournent des actifs financiers américains. Ils privilégient les placements dans d’autres devises : le franc suisse, le yen et l’euro. Le dollar perd ainsi de son attrait, avec une érosion de son statut de « valeur refuge ». Les investisseurs perçoivent des risques de récession et d’inflation aux États-Unis. Ils vendent en conséquence des actifs américains pour redéployer leurs fonds vers des titres d’autres pays. Les États-Unis ont néanmoins un réel besoin de capitaux étrangers pour financer leurs imposants déficits publics et extérieurs. Cette dépendance peut peser sur les choix de Donald Trump. L’appréciation de l’euro renchérit le prix des exportations et diminue celui des importations. Pour la France, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 11 avril 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 104,80 | -3,86 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 40 212,71 | +5,08 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 363,36 | +5 ;75 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 16 724,46 | +7,15 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 368,53 | -1,48 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 964,18 | -0,79 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 20 368,53 | -1,46 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 585,58 | -5,76 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 238,23 | -3,29 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,350 % | +0,018 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,567 % | +0,004 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,552 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1286 | +5,05 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 234,15 | +3,86 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 64,03 | -3,72 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 82 263,80 | -2,46 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Le sujets d’inquiétude se multiplient, de la montée en puissance du variant delta aux menaces d’inflation en passant par le ralentissement de l’économie chinoise. Vendredi 16 juillet, l’indice parisien est revenu sous la barre des 6500 points et a perdu en cinq jours, 1,06 %. Il accuse ainsi une troisième semaine consécutive de repli, ce qui n’était plus arrivé depuis le mois de janvier. Les indices américains sont également en baisse sur cette semaine.
L’économie chinoise a connu une croissance plus faible que prévu au deuxième trimestre 7,9 % quand les économistes tablaient sur une augmentation de 8,5 %. Les exportations chinoises ont continué à tirer la croissance, mais la hausse des prix des matières premières a pesé sur les profits des entreprises et la consommation des ménages reste timide. Cette moindre croissance est également imputable à un effet base, l’économie chinoise avait fortement rebondi au deuxième trimestre 2020 quand le reste du monde était à l’arrêt.
Aux Etats-Unis, les résultats économiques sont en demi-teinte. Les ventes au détail ont néanmoins enregistré un rebond surprise de 0,6 % le mois dernier, quand le marché anticipait une contraction de 0,3 %, après une baisse de 1,7 % en mai. L’amélioration serait en trompe l’œil car elle est due à la hausse de 0,9 % des prix à la consommation en juin. Par ailleurs, l’augmentation de 2,3 % des ventes de vêtements et de matériel électronique pourrait encore résulter des chèques de soutien reçus en avril, En revanche, la confiance du consommateur s’est dégradée en juillet, l’indice établi par l’Université du Michigan se contractant de 4,7 points (80,8 en première estimation de juillet, contre 86,5 anticipés par le consensus formé par Bloomberg). Dans ce contexte anxiogène, les taux des obligations d’Etat sont en recul, le taux de l’OAT à 10 ans repassant même en territoire négatif.
Les cours du pétrole étaient, cette semaine, également orientés à la baisse après la publication des chiffres de stocks américains montrant un affaiblissement de la demande d’essence. La perspective d’un accord à l’Opep+ pourrait provoquer une forte augmentation de l’offre, plus de 850 000 baris jours seraient remis sur le marché.
Résultats 16 juillet 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 460,08 | -1,06 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 34 687,85 | -0,52 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 14 427,24 | -1,87 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 540,31 | -0,97 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 008,09 | -1,60 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 035,77 | -0,79 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 003,08 | +0,22 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 539,30 | +0,43 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,019 % | -0,072 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,355 % | -0,064 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,307 % | -0,044 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1804 | -0,60 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 815,430 | +0,17 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 73,64 | -2,57 % | 51,290 |
La FED a relancé mercredi 14 décembre le processus de hausse des taux engagés l’année dernière et interrompu depuis. Il a ainsi relevé d’un quart de point ses taux directeurs qui se situeront dans une fourchette de 0,50 % à 0,75 %. Trois hausses sont logiquement programmés en 2017, au lieu de deux prévues initialement.
Cette hausse était l’histoire d’une chronique annoncée. Pour certains, le relèvement intervient au moment où Donald Trump va entrer en fonction. L’application de son programme pourrait accroître le déficit et être inflationniste d’où la nécessité de relever les taux. Néanmoins, la politique budgétaire n’est pas le seul facteur pris en compte pour la fixation des taux directeurs.
la Présidente de la FED demeure très prudente sur l’évolution de la situation économique et financière. Janet Yellen a ainsi déclaré « en ce moment, nous évoluons dans un environnement d’incertitudes »,
Sur la situation économique, la présidente de la Fed a estimé que l’état actuel du marché du travail, avec un taux de chômage de 4,6 %, ne nécessitait pas de stimulus fiscal, comme le propose M. Trump. Elle a néanmoins souligné que le taux de participation au marché du travail restait faible et que le nombre élevé de temps partiels subis était élevé. Elle a indiqué qu’il fallait en revanche se préoccuper du niveau de la productivité.
Janet Yellen a tenté de justifier ses positions face aux critiques de Donald Trump qui l’a accusé de maintenir artificiellement les taux bas pour favoriser les démocrates. Elle a critiqué à demi mot l’idée de la nouvelle équipe présidentielle de revenir sur la régulation financière. « Je crois que nous avons vécu une crise financière dévastatrice, qui a eu un coût énorme pour notre économie. La plupart des membres du Congrès et le public sont sortis de cette expérience avec la conviction qu’il était important de prendre une série de mesures qui aboutissent à un système financier plus sûr et plus fort »a-t-elle dit.
Elle a souligné par ailleurs que sur l’emploi industriel, les destructions étaient liées aux évolutions technologiques plus qu’à la mondialisation. Elle a répété qu’elle avait « l’intention de servir [son] mandat de quatre ans », tout en reconnaissant qu’il était possible qu’elle ne soit pas reconduite dans ses fonctions ».
La FED prévoit une croissance de 1,9 % pour 2016 (contre 1,8 % anticipé en septembre). Pour 2017, elle a légèrement relevé ses prévisions, à 2,1 % (contre 2 %). Le taux de croissance à long terme, lui,est estimé à 1,8 %, ce qui est très éloigné de la promesse de Donald Trump de 3,5 % /4 %.
Chômage
La FED compte sur un taux de chômage de 4,7 % en 2016 (contre une précédente anticipation de 4,8 % affichée en septembre), de 4,5 % en 2017 (contre 4,6 %), de 4,5 % en 2018 (prévision inchangée), et de 4,5 % en 2019 (contre 4,6 %).
Inflation
Les anticipations restent stables à (1,7 % en 2016, 1,8 % en 2017, 2 % en 2018 et 2 % en 2019.
Taux
Les Fed Funds sont revus à la hausse à partir de 2017, avec un taux attendu à 1,4 % en 2017 (contre 1,1 % en septembre), 2,1 % en 2018 (contre 1,9 %)et 2,9 % en 2019 (contre 2,6 %).
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