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Le Coin des Epargnants du 6 juin 2025 – bataille d’ego

L’emploi américain résiste aux foucades présidentielles

L’économie des États-Unis a, en effet, créé 139 000 emplois au mois de mai. Certes, ce chiffre est inférieur à celui d’avril (147 000), mais il dépasse le consensus établi par Bloomberg, qui tablait sur 126 000 créations de postes. Le taux de chômage est resté stable à 4,2 % de la population active, comme prévu, tandis que le salaire horaire moyen a progressé de 3,9 % sur un an, soit le même rythme qu’en avril et 0,2 point au-dessus des attentes.

La semaine a été marquée par la forte chute de l’action Tesla, victime d’une dispute sans précédent entre Donald Trump et Elon Musk. Le titre a perdu 14,3 % le 5 juin avant de regagner du terrain le vendredi suivant, Wall Street voulant croire à une accalmie entre ces deux egos surdimensionnés. La querelle est née des critiques formulées par Elon Musk à l’encontre du projet de budget, qui risquerait de remettre en cause ses ambitions spatiales. En réaction, la Maison-Blanche a indiqué qu’elle était prête à annuler tous les contrats dont bénéficient les entreprises de Musk. Cette guerre d’egos n’a toutefois pas eu d’incidence sur le cours du bitcoin, qui demeure au-dessus de 100 000 dollars.

L’économie chinoise souffre, quant à elle, de la hausse des droits de douane imposés par Donald Trump. L’indice PMI manufacturier, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, est tombé à son plus bas niveau depuis l’automne 2022. Il est repassé sous le seuil des 50 points, qui marque la frontière entre contraction et expansion de l’activité – une première depuis octobre 2024. Cette baisse s’explique en partie par des achats anticipés réalisés par les importateurs américains en février et mars.

Sur le front diplomatique, la tentative de décrispation entre Pékin et Washington ne convainc guère. La conversation d’hier entre Donald Trump et son homologue Xi Jinping, censée relancer les négociations commerciales, s’apparente davantage à un exercice de communication. Les marchés attendent encore des preuves tangibles. Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre les discussions en vue de résoudre les différends sur les droits de douane et l’accès aux terres rares chinoises. L’entretien a entraîné une légère hausse des cours du pétrole, les investisseurs espérant un regain d’activité en Chine en cas d’accord commercial. Les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, en revanche, restent dans l’impasse : Moscou exige, plus ou moins explicitement, la reddition de Kiev.

Dans ce contexte troublé, les indices actions sont restés relativement stables cette semaine, avec des progressions tournant autour de 1 %, à l’exception du Nasdaq, qui a gagné plus de 2 %. Les investisseurs demeurent relativement – voire étonnamment – confiants, estimant que la situation économique pourrait s’améliorer à moyen terme.

Une huitième baisse des taux pour la BCE

Jeudi 5 mai, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, pour la huitième fois consécutive, de réduire ses taux directeurs d’un quart de point. À compter du 11 juin, le taux de dépôt sera abaissé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,25 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 2,4 %. Christine Lagarde a néanmoins précisé que cet allègement serait parmi les derniers envisagés. Elle a souligné que « au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivons à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ».

L’inflation dans la zone euro se situe désormais dans la cible des 2 %. En mai, elle s’est établie à 1,9 % sur un an. Les économistes de la BCE anticipent une inflation de 2 % en 2025, de 1,6 % en 2026, et de 2 % en 2027. La hausse des droits de douane annoncée par l’administration Trump à l’encontre de l’Europe – bien que sa mise en œuvre soit suspendue – pèse déjà sur les perspectives de croissance, ce qui limite les pressions inflationnistes. Par ailleurs, l’appréciation de l’euro face au dollar réduit le coût des importations.

La baisse des taux directeurs devrait permettre une légère diminution des taux de crédit, favorisant ainsi l’investissement et le secteur de la construction. En contrepartie, la rémunération des dépôts à terme et des livrets d’épargne devrait continuer à baisser. Cette semaine, les taux souverains à 10 ans ont cependant légèrement progressé.

Procédure pour déficit excessif de la France en suspens

Le 4 juin, la Commission européenne a répondu à la France au sujet du plan présenté pour réduire les déficits publics dans le cadre de la procédure pour déficit excessif. Dans son avis, la Commission estime qu’au vu des éléments transmis, aucune mesure contraignante supplémentaire n’est actuellement justifiée. La procédure est ainsi mise « en suspens », sans pour autant être formellement « suspendue » à long terme. Cette annonce s’inscrit dans le prolongement de la décision de l’agence de notation S&P, qui a maintenu la note souveraine de la France. Le prochain rendez-vous budgétaire décisif sera l’adoption des projets de loi de finances pour 2026.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
6 juin 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 804,87+0,87 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 762,62+1,17 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 000,35+1,49 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 529,95+2,34 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 304,46+1,56 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 837,91+0,73 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 430,17+1,39 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 741,61+0,05 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 385,36+1,34 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,243 %+0,082 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,572 %+0,072 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,080 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1387+0,64 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 329,69+1,00 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,23+3,33 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 048,83+0,23 %38 252,5493 776,61

L’emploi en France, toujours en mode positif

En France, selon l’INSEE, entre fin juin et fin septembre, l’emploi salarié du secteur privé croît de nouveau a augmenté de +0,5 %. Au cours du troisième trimestre, 96 100 créations nettes d’emplois ont été enregistrées, contre 153 800 au deuxième été 265 100 au premier. Au total, fin septembre 2021 l’emploi salarié privé dépasse son niveau de la fin de l’année 2019 de 0,9 % (soit de 185 600 emplois).

INSEE

Au troisième trimestre, l’emploi a été notamment portée par l’intérim qui a augmenté de  +1,4 % après +2,4 % au deuxième trimestre et +0,7 % au premier. Ces hausses sont néanmoins plus modérées que celles des trimestres précédents (+22,1 %, +22,6 % et +5,5 % aux deuxième, troisième et quatrième trimestres 2020). Au total, l’augmentation sur six trimestres consécutifs ne permet pas de compenser pas totalement la contraction intervenue lors du premier confinement (−40,1 % soit −315 900 emplois au cours du premier trimestre 2020). Fin septembre 2021, l’emploi dans l’intérim se situe 1,0 % sous son niveau de fin 2019 (soit −7 800 emplois).

Hors intérim, l’emploi salarié privé augmente de 0,4 % au troisième trimestre 2021 (+85 000 emplois). L’emploi industriel (hors intérim) augmente de nouveau légèrement au troisième trimestre 2021, pour la troisième fois consécutive, +0,1 % au troisième trimestre comme au deuxième, après +0,2 % au premier trimestre. Cette progression ne compense pas les pertes de 2020 qui s’élevaient à 57 700 emplois. Fin septembre, l’emploi industriel demeure inférieur à son niveau d’avant-crise de 1,4 % par rapport à fin 2019 (soit −45 100 emplois). Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié privé ralentit après une forte progression le trimestre précédent, +0,7 % après +2,0 % (soit +86 400 après +228 800 emplois). Après avoir perdu 287 500 emplois en 2020, ce secteur a, fin septembre 2021, dépassé le niveau de fin 2019 de 1,0 % (soit +117 900 emplois).  Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) se stabilise au troisième trimestre 2021 (−0,1 % soit −1 900 emplois) après cinq trimestres de hausses consécutives. Ces hausses ont permis au secteur de retrouver son niveau d’avant-crise dès juin 2020 puis de le dépasser. Fin septembre 2021 l’emploi salarié privé dans la construction est supérieur de 4,4 % à son niveau de fin 2019 (+62 700 emplois). De même, au troisième trimestre 2021 l’emploi salarié privé dans le tertiaire non marchand se stabilise (0,0 % soit +700 emplois) après quatre trimestres de hausses successives. Il dépasse de 2,4 % son niveau de fin 2019 (soit +58 900).

Le nombre de demandeurs d’emploi a baissé en avril mais il faut le dire vite

François Hollande a conclu son quinquennat par un résultat positif en ce qui concerne l’emploi. Pour la France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué de 36 300 soit 1 % au mois d’avril. Sur un an, une baisse de 1,3 % est enregistrée mais en revanche, sur les trois derniers mois, c’est une hausse de 0,1 % qui est constatée. En prenant en compte toutes les catégories A, B, C, ce nombre progresse de 0,6 % sur un mois, de 0,9 % sur trois mois et de 2,3 % sur un an.

En France (y compris les départements et régions d’outre-mer), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 727 600 pour la catégorie A. En avril, une baisse de 1 % a été enregistrée mais cède la place à une hausse sur trois mois de 0,1 %. Sur un an, une diminution de 1,2 % est constatée.  Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 836 100. Sur trois mois, il augmente de 0,8 % (+0,5 % sur un mois et +2,2 % sur un an).

D’avril 2012 à avril 2017, sur l’ensemble de la France, le nombre de demandeurs d’emploi est passé de 3 130 200 à 3 727 600 soit une hausse de 597 400. Pour la France métropolitaine, la hausse a été de 567 900. Cette progression s’est déroulée au début su quinquennat au moment où la croissance était étale et où les prélèvements obligatoires ont été fortement augmentés. A partir de 2014, les pouvoirs publics ont tout la fois amplifié la politique de traitement social en augmentant sensiblement le nombre de contrats aidés et également repris une politique de réduction du coût du travail. Si cette politique n’a pas réussi à retourner la courbe du chômage, elle l’a du moins stabilisé. En consacrant deux points de PIB au soutien à l’emploi de plus que la moyenne européenne, la France obtient un piètre résultat en la matière. L’action sur l’offre exige du temps et donc de la persévérance. Par ailleurs, la politique sur les baisses de charges sociales a été ciblée sur les bas salaires freinant la montée en gamme de l’économie française. Cette politique repose sur un dogme en vertu duquel les aides à l’emploi sont les plus efficaces sur les emplois à faible qualification. Si statistiquement, à court terme, cela peut se vérifier, il en est tout autre sur moyenne période. La France a un problème de compétitivité produit et non de sa force de travail. La politique d’allègement de charges spéciales conduit à une mauvaise spécialisation et à une désindustrialisation au profit de services utilisant une main d’œuvre faiblement rémunérée.

Le cumul emploi retraite se développe chez les 55-64 ans

En 2015, parmi les actifs occupés âgés d’au moins 55 ans, 484 000, soit 11,2 %, déclarent percevoir une retraite ou être préretraités.

Les retraités ou préretraités occupent 17 % des emplois pour les 60-64 ans et 66 % pour les 65-69 ans. Le cumul emploi retraite concerne 7 % des retraités de 60-64 ans mais seulement 4 % de ceux de 65-69 ans. Le nombre de retraités ou préretraités qui travaillent a augmenté de 35 000 entre 2013 et 2015 en France métropolitaine (+8 %). Parmi les 55 ans ou plus en emploi, le travail à temps partiel, les emplois non salariés et les contrats temporaires sont plus fréquents pour les retraités que pour les non-retraités (respectivement 66,3 %, 36,0 % des emplois et 19,3 % des emplois salariés contre 20,6 %, 16,7 % et 5,8 %.

Un peu plus de la moitié des 55-64 ans sont sur le marché du travail en France

Selon la DARES, en 2015, 52,6 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont actives en France : 48,7 % ont un emploi et 3,9 % sont au chômage, soit un taux de chômage de 7,4 %.

Au cours de l’année 2015, le taux d’activité des seniors a augmenté de 1,1 point et le taux de chômage a baissé de 0,2 point. Le taux de chômage et la part du halo du chômage (2,5 %) des seniors sont sensiblement inférieurs à ceux de l’ensemble des 15-64 ans.

En revanche, la perte d’emploi pour un senior est souvent synonyme de chômage de longue durée. 63,5 % sont au chômage depuis au moins un an.

Le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté au même rythme que le taux d’activité en 2015. 4,3 millions de personnes âgées d’au moins 55 ans ou plus, dont 0,5 million de retraités, travaillent. Les seniors en emploi sont plus souvent à temps partiel, moins souvent en situation de sous-emploi et moins souvent en contrat temporaire que l’ensemble des actifs occupés.

Le taux d’activité des 55-64 ans en France est inférieur de près de 5 points à celui de l’Union européenne en 2015, en raison principalement d’une faible participation au marché du travail des hommes de 60-64 ans. Depuis 2000, le taux d’activité des seniors a cependant augmenté un peu plus rapidement en France que dans l’ensemble de l’Union européenne.

Le taux de chômage en hausse au 3ème trimestre en France

Conséquence du ralentissement de la croissance et de l’augmentation de la population active, le  taux de chômage au sens du BIT est de 10,0 % de la population active en France, après 9,9 % au deuxième trimestre 2016.

En France métropolitaine, le nombre de chômeurs augmente de 31 000, à 2,8 millions de personnes ; le taux de chômage augmente ainsi de 0,1 point par rapport au deuxième trimestre 2016, à 9,7 % de la population active. Il augmente chez les jeunes et les personnes âgées de 50 ans ou plus, alors qu’il diminue pour les hommes de 25 à 49 ans. Sur un an, le taux de chômage diminue de 0,4 point.

Parmi les chômeurs, 1,2 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Au troisième trimestre 2016, le taux de chômage de longue durée s’établit à 4,3 % de la population active, comme au trimestre précédent et un an auparavant.

Taux de chômage au sens du BIT

Taux de chômage au sens du BIT

Estimation à +/- 0,3 point près du niveau du taux de chômage et de son évolution d’un trimestre à l’autre / Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus / Source : Insee, enquête Emploi

L’emploi aux abonnés absents au mois d’août

Avec le ralentissement de la croissance constaté depuis le début du deuxième trimestre, avec un début de saison touristique rendu complexe par les attentats, le chômage a connu une forte progression au mois d’août. Le nombre de demandeurs d’emploi augmente, en France métropolitaine, de 50 200 (catégorie A), soit une hausse de 1,4 %. Sans nul doute que le début de saison touristique morose a pesé sur les emplois saisonniers qui sont majoritairement occupés par des jeunes. Durant l’été, de nombreux  CDD n’ont pas été, par ailleurs renouvelés.

Sur un an, le bilan reste tout juste positif avec une diminution de 0,3 %. Au total, la France comptait à fin août 3 556 800 personnes sans emploi (catégorie A). En revanche, il convient de souligner que l’ancienneté au chômage s’est réduite de 3 jours preuve que le marché de l’emploi n’est pas bloqué. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C  progresse de 1,4 % sur un mois (+76 100) et de 1,9 % sur un an pour s’établir à 5 518 200 personnes

La progression du nombre de demandeurs d’emploi  a été, en août, forte pour les moins de 25 ans +2,4 % quand elle est plus modérée pour les 25-49 ans et les plus de 50 ans avec respectivement une augmentation de 1,9 % et de 1,2 %.

Le contexte économique français est peu porteur avec une croissance qui se dérobe ce qui conduire à résultats en tôle ondulée dans les prochains mois. Les entreprises demeurent très prudentes voire frileuses en matière d’investissement. De ce fait, même si l’économie continue à créer des emplois, ils ne sont pas en nombre suffisant pour permettre absorber la progression naturelle de la population active. Pour cela, il faut que le taux de croissance soit de 1,7 %, or pour le moment le compte n’y est pas.

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