menu

Accueil > dépendance

Anticiper et financer la dépendance en France, le défi du XXIe siècle

Début 2025, les 65 ans et plus représentent près de 22 % de la population française. Parmi eux, près de la moitié ont 75 ans ou plus (10,7 %). D’après les projections de l’INSEE publiées en 2021, à l’horizon 2070, le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus devrait croître de 5,7 millions, tandis que celui des moins de 60 ans diminuerait de près de 5 millions.

Dans ce contexte de vieillissement accéléré de la population, la prise en charge de la dépendance sera un enjeu majeur dans les prochaines années. L’étude publiée en octobre par Julie Dufeutrelle et Olivier Pucher (INSEE) et Alexis Louvel (Drees) souligne que la France comptera près de 3 millions de personnes âgées dépendantes à l’horizon 2050 dans son scénario intermédiaire, soit 700 000 de plus qu’en début 2021.

Le mur de la dépendance en France : un horizon qui se rapproche

Avec l’allongement de la durée de la vie et l’arrivée à des âges élevés de générations nombreuses du baby-boom, le nombre de seniors dépendants devrait croître d’environ 1 % par an entre 2021 et le début des années 2050, soit une progression de 36 %. Le pic serait atteint en 2052, mais le nombre de seniors en perte d’autonomie resterait élevé jusqu’en 2070 (près de 2,7 millions, soit 11,3 % des seniors).


Pour les situations de perte d’autonomie sévère (personnes incapables de se déplacer, confinées au lit ou au fauteuil, altération lourde des fonctions mentales nécessitant une surveillance) permanente – le nombre de personnes concernées sera plus rapide. La Drees évalue, pour cette catégorie, 300 000 personnes de plus. La hausse serait de 45 % dans les 25 prochaines années. En 2055, alors que le nombre de personnes en situation de dépendance aura commencé sa lente diminution, celui des personnes très dépendantes serait à son plus haut, avoisinant les 970 000.

Femmes et dépendance : une vulnérabilité structurelle

Les femmes représentent une part croissante de la population à mesure que l’âge avance : 53 % à 65 ans, 61 % à 85 ans, et 76 % à 95 ans. Or, la perte d’autonomie touche 41,8 % des 85 ans et plus, contre 13,5 % des 75 –84 ans et 4,4 % des 60–74 ans. Cette surreprésentation se retrouve aussi parmi les personnes en dépendance sévère : 18,2 % des 85 ans et plus, contre 4,2 % des 75 –84 ans et 0,7 % des 60 –74 ans.

Les femmes sont et resteront majoritaires parmi les personnes en perte d’autonomie. En 2021, près de deux tiers des personnes dépendantes et 71 % des seniors en perte d’autonomie sévère sont des femmes. Cette surreprésentation devrait s’accentuer avec le temps. Dans les projections établies par l’INSEE, la part de femme en perte d’autonomie devrait s’accroître de 38 % quand pour une hausse de 33 % chez les hommes en 2050. Ainsi, la part de femmes en situation de dépendance est attendue en hausse de 1 % sur la période considérée.

Cette prévalence des femmes face au risque d’entrer en situation de dépendance est également d’ordre social et économique. Les femmes âgées disposent souvent de revenus plus faibles, en raison de carrières plus hachées, de pensions plus modestes et d’une moindre capacité d’épargne. Elles vivent plus fréquemment seules en fin de vie : veuves, sans conjoint ni aidant principal, elles recourent davantage à l’aide formelle et aux établissements spécialisés.

Le manque d’anticipation face à la dépendance

Les Français semblent lucides face au risque d’être un jour confrontés à titre personnel à la perte d’autonomie liée à l’âge. Pourtant, si le sujet est loin d’être pris à la légère, il est insuffisamment préparé.

L’enquête 2024 AG2R LA MONDIALE -AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE mettait ainsi en évidence que 57 % se sentaient concernés par la question de la dépendance. Parmi eux, 34 % craignent d’être personnellement en situation de perte d’autonomie, 15 % indiquent être directement confrontés à la dépendance à travers la situation de proches, 8 % sont aidants et 6 % indiquent être déjà entravés dans les gestes de la vie courante et dépendants de l’aide fournie par des tiers. Sans surprise, la crainte d’entrer en dépendance est plus forte chez les plus de 65 ans et chez les femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à craindre les risques liés à l’avancée en âge pour elles-mêmes mais aussi pour leurs proches (confrontées directement en qualité d’aidante ou indirectement en ayant dans leur famille proche des personnes en situation de dépendance).

Pour accompagner les personnes en perte d’autonomie, les Français s’en remettent à l’État. Près d’un sondé sur deux (48 %) estime qu’e financement de la dépendance relève de la Sécurité sociale. Les Français ne sont pas favorables à la mobilisation des sources personnelles des personnes dépendantes, à travers notamment la revente de leur bien immobilier ou le recours à leur épargne financière. Seuls 26 % des sondés l’envisagent. La souscription d’une assurance dépendance n’est évoquée 14 % quand 13 % comptent sur l’appui de leur famille pour financer, le cas échéant, les frais générés par la dépendance.

Aujourd’hui, les besoins financiers pour accompagner dignement la dépendance s’élèvent à environ 30 milliards d’euros, dont 24 milliards de financement public et 7,2 milliards à la charge des ménages, sans compter l’apport essentiel des 11 millions d’aidants familiaux. Avec les mutations démographiques en marche, (accroissement du nombre de personnes dépendantes mais aussi vieillissement des aidants familiaux), le coût total de la dépendance devrait doubler d’ici 2060. Son poids dans le PIB atteindrait alors près de 2,78 % du PIB.

Enquête 2022 « Les Français, l’épargne et la retraite » ce qu’ils en ont retenu…

À l’occasion de la présentation , ce lundi 28 mars, des résultats de l’Enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et les Retraite » à la presse, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, Yvan Stolarczuk, Directeur d’Amphitéa, André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE, Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE et Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP) et membre du conseil scientifique du Cercle de l’Épargne reviennent sur les données marquantes de cette nouvelle édition de l’enquête annuelle du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa en partenariat avec AG2R LA MONDIALE réalisée avec le concours du CECOP et de l’IFOP.

Retour en image sur les temps forts et les données clés de l’enquête 2022

Épargne, retraite : que veulent les travailleurs indépendants et les professions libérales ?

Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Travailleurs indépendants, professions libérales : des besoins spécifiques en matière d’épargne ?

Yvan Stolarczuk, Directeur du Cercle de l’Épargne

La perte d’autonomie et son financement

André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE

Bruno Angles, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP)

Jérôme Jaffré, Directeur du CECOP

Dépendance: «Impôt caché», mesure insuffisante… Pourquoi l’idée d’une deuxième journée de solidarité fait polémique?

A la suite de l’intervention du Président de la République dans laquelle il qualifie la création d’une seconde journée travaillée non payée pour financer la dépendance de « piste intéressante » , 20 minutes s’intéresse aux critiques que suscite une telle proposition.

A cette occasion, le média a interrogé Philippe Crevel qui revient notamment sur l’impact d’une telle mesure. Il indique notamment « qu’une seconde journée travaillée non payée serait par définition une hausse des cotisations sociales versées par les employeurs et compensée par les salariés, c’est une taxe sur la masse salariale » .

Les retraités, leur épargne et leur pension

LES RETRAITÉS, LEUR ÉPARGNE
ET LEUR PENSION

 

Les retraités qui sont 16 millions en France, soit 20 % de la population française, détiennent une part conséquente du patrimoine de notre pays. Leur comportement est donc capital pour étudier les évolutions de l’épargne. Par ailleurs, leurs jugements sur leur retraite et sur le système de retraite sont importants compte tenu de leur poids électoral. C’est pourquoi le Cercle de l’Épargne consacre son étude du mois de juin à l’examen des besoins et des attentes des retraités en matière d’épargne et de retraite à partir des résultats de l’enquête « Les Français, l’épargne et la retraite »* menée conjointement avec l’association Amphitéa.

razera

 

Au sommaire de cette étude

 

Les retraités face à la retraite

  • Des retraités toujours aussi inquiets sur leur niveau de pension
  • Les retraités continuent à épargner pour leur retraite
  • Réforme des retraites : les retraités en faveur de l’équité
  • Les retraités moins opposés que le reste de la population à l’augmentation des cotisations
  • Pas touche à ma pension !

 

Les retraités face à la dépendance

  • La dépendance, un sujet de préoccupation croissant
  • La dépendance, l’affaire de tous

 

Les retraités face à l’épargne

  • Les retraités aiment la pierre
  • L’assurance vie reste le premier placement financier des retraités
  • Le retour des actions
  • Les actions oui mais de là à encourager le risque non !
  • Une nette préférence pour le placement sûr
  • La taxe à 30 % reste à expliquer
  • Transmission du patrimoine : Le recours à la donation prime avec l’âge

 

Le mur de la retraite et de la dépendance se rapproche

Les générations du Baby-Boom ont entre 40 et 72 ans. D’ici une dizaine d’années, elles seront directement exposées au risque de dépendance quand aujourd’hui ce sont les générations très étroites des années 30. En quelques années, des générations de 300 000 personnes seront remplacées par des générations de plus de 600 000 personnes. De ce fait, le nombre de personnes dépendantes qui aujourd’hui est d’un million ne peut que doubler sauf à pouvoir réduire la prévalence de la dépendance.

Pyramide des âges en France

342

Source INSEE

D’ici 50 ans, la pyramide des âges comportera une boursouflure entre 60 et 80 ans avec une base plus étroite. Nous serons en plein cœur de la problématique de la dépendance.

Pyramide des âges en France en 2070

341

Source : INSEE

Lettre de février 2017

Epargne – retraite – dépendance, quelques antiennes bien utiles…

Le 25 mars 1997, il y a donc 20 ans, était publiée au Journal Officiel, la loi créant les plans d’épargne retraite, loi dont j’étais à l’origine et que j’ai porté durant 4 ans afin d’en obtenir l’adoption. Du fait de la dissolution intervenue au mois d’avril 1997, cette loi ne fut jamais appliquée et fut abrogée le 18 janvier 2002.

Cette loi visait à instituer deux étages de retraite par capitalisation en complément aux régimes par répartition, un étage professionnel et un étage individuel. Avec mes collègues de la majorité de l’époque, j’avais prévu que les partenaires sociaux puissent être associés à la gestion de ces nouveaux produits comme ils le sont aujourd’hui dans le cadre de l’épargne salariale.

Vingt ans sont passés, une génération. Certes, plusieurs réformes ont modifié notre régime de retraite, le PERP et le PERCO ont été créés mais la question de la réorientation de l’épargne vers l’économie dite réelle demeure posée et non résolue. Nous avons bien souvent l’impression, en la matière de faire du surplace, de ressasser toujours les mêmes antiennes.

Pour autant, il n’est pas inutile de rappeler quelques principes et quelques propositions.

Les entreprises françaises doivent pouvoir bénéficier de capitaux stables et abondants. À cet effet, il est indispensable de favoriser l’émergence d’un espace européen du financement des entreprises.

La fiscalité applicable à l’épargne doit être simple et pérenne. L’instabilité est l’ennemi de l’épargnant. Il faut admettre que l’épargne n’est pas équivalente au travail et peut légitimement être soumise à un régime fiscal spécifique. Ce dernier doit veiller à ne pas être destructeur du capital.

Au nom de l’efficacité économique, les pouvoirs publics doivent éviter la concentration du capital en favorisant sa mobilité à travers un régime de donation. Le régime des plus-values ne doit pas être spoliateur faute de quoi il génère une appréciation artificielle du capital.

Au nom de la rationalité économique, les placements longs dits à risques doivent être mieux traités que les placements courts sans risque.

Afin de palier la baisse du taux de remplacement des retraites dans le système par répartition, la création d’un étage par capitalisation accessible à tous les salariés et géré de manière paritaire, serait une réelle avancée.

C’est en retenant ces quelques idées que le Cercle de l’Épargne que j’ai l’honneur de diriger a établi une série de propositions sur l’épargne, la retraite et la dépendance, propositions que vous trouverez en annexe de notre Mensuel.

Lettre de mars 2017

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com