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Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel au mois de novembre a été de 2,8 % en données « core », c’est-à-dire hors alimentation et énergie, contre 2,9 % anticipé. Sur cette même base, il passe de 0,3 % en octobre à 0,1 % sur un mois, contre +0,3 % attendu. L’inflation n’en demeure pas moins élevée, ce qui devrait ralentir le programme de baisses des taux directeurs de la FED. Deux baisses sont anticipées en 2025, contre quatre initialement projetées.
Les dépenses réelles des ménages américains ont augmenté de 0,27 % en glissement mensuel en novembre, mais des révisions sur les mois antérieurs signifient que la croissance de la consommation au quatrième trimestre s’établit désormais à 3 %, soit légèrement plus qu’auparavant. Au quatrième trimestre, le taux de croissance annuelle aux États-Unis pourrait atteindre 3,3 %, contre 3,1 % au troisième trimestre. Les marchés américains ont été cette semaine dans l’expectative du déroulement de la crise budgétaire avec une menace de shutdown. Le texte visant à l’éviter a été rejeté jeudi 19 décembre par la Chambre des représentants. Sa dernière version de la résolution, qui a donc échoué, aurait suspendu pendant deux ans le plafond de la dette américaine. Ce plafond représente le montant maximum que le gouvernement fédéral peut emprunter pour financer ses dépenses.
Donald Trump s’en est pris à l’Union européenne en déclarant qu’elle devait réduire son excédent commercial avec les États-Unis en achetant davantage de pétrole et de gaz américains, sous peine de devoir payer des droits de douane. Sur les 10 premiers mois de 2024, le déficit commercial avec les pays de l’Union s’élève à plus de 190 milliards de dollars.
Le CAC 40 a encore cédé du terrain, avec une baisse de plus de 1 % en une semaine. Les autres indices européens étaient également orientés à la baisse. Le DAX allemand a perdu près de 2 %, en raison des craintes liées à la guerre commerciale avec les États-Unis, à la stagnation de l’économie germanique et à l’absence de gouvernement en France. Les indices américains ont également reculé en raison des annonces de la FED. La baisse des cours est en outre traditionnelle à cette période de l’année (rallye de Noël), les institutionnels terminant leurs programmes de prises de plus-values.
Le prix du baril de pétrole Brent a reculé cette semaine, autour de 72 dollars. L’attitude prudente de la FED, associée à des perspectives de demande faible et à une offre abondante, est un facteur de baisse des prix sur le marché pétrolier. Les autorisations de gisements de pétrole de schiste aux États-Unis devraient augmenter avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier prochain.
Le bitcoin a perdu sur la semaine 5 %, revenant sous les 100 000 dollars, et l’or près de 3 %.
Résultats 20 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 274,48 | -1,12 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 840,26 | -2,20 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 930,85 | -1,63 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 572,60 | -1,45 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 916,56 | -1,96 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 084,61 | -2,15 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 862,28 | -1,71 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 701,90 | -1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 368,07 | -1,59 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,089 % | +0052 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,287 % | +0,032 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,108 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0425 | -1,24 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 624,70 | -2,93 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,82 | -2,52% | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 434,74 | -4,29 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans les Provinces-Unies au début du XVIIᵉ siècle, une importante crise financière est survenue autour des bulbes de tulipes. La crise des bulbes de tulipes, également connue sous le nom de « Tulipomanie », est souvent considérée comme l’une des premières bulles spéculatives documentées de l’histoire.
Les tulipes, introduites en Europe depuis l’Empire ottoman au XVIᵉ siècle, sont rapidement devenues un symbole de richesse et de prestige, particulièrement en Hollande. La rareté de certaines variétés, notamment celles avec des motifs complexes, a provoqué une hausse de la demande. Les prix ont progressé rapidement, au point qu’un bulbe de tulipe pouvait valoir plus cher qu’une maison. Les acheteurs et les vendeurs échangeaient souvent des contrats à terme pour acquérir des bulbes à une date ultérieure, pariant sur la hausse continue des prix. Ces échanges se sont multipliés jusqu’en février 1637, lorsqu’une enchère n’a trouvé aucun acheteur. Les spéculateurs, pris de panique, ont commencé à vendre leurs contrats à perte. La notion de « Tulipomanie » est, depuis, souvent utilisée comme un avertissement contre les dynamiques spéculatives irrationnelles, où la valeur des actifs dépasse largement leur valeur intrinsèque.
En 2024, la question de la valeur intrinsèque peut également se poser pour l’or ou le Bitcoin. Depuis l’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier, le Bitcoin a connu une forte appréciation, dépassant les 100 000 dollars, ce qui porte sa hausse sur l’année à plus de 130 %. L’encours des cryptomonnaies atteint, début décembre, 4 000 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation de la place boursière de Paris (3 200 milliards de dollars).
L’augmentation du cours du Bitcoin s’explique par le nouvel engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Il entend déréglementer le marché et a nommé Paul Atkins, avocat et responsable d’un groupe de défense des cryptomonnaies, à la tête de la Securities and Exchange Commission, le principal régulateur financier américain. La proposition de Cynthia Lummis, sénatrice républicaine, de créer une réserve gouvernementale d’un million de bitcoins peut paraître incongrue, mais elle est sérieusement envisagée. Le Bitcoin serait ainsi placé aux côtés de l’or comme valeur refuge officielle.
Le succès du Bitcoin en 2024 provient également de la distribution d’ETF reproduisant son cours. Au troisième trimestre de l’année, le fonds négocié en bourse Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième plus important ETF dans le monde des fonds spéculatifs, avec une position longue d’une valeur de 3,8 milliards de dollars. Selon une étude de PwC et de l’Alternative Investment Management Association, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi, en 2024, dans des actifs numériques, contre 21 % en 2021. Malgré tout, certains signaux rappellent que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans un ensemble d’entreprises liées aux cryptomonnaies, est en baisse de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Le prix plancher des jetons non fongibles (NFT) émis par CryptoPunks sur la blockchain Ethereum a augmenté de 20 % cette année, mais il reste en baisse de près de 70 % par rapport à son sommet de 2021. L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait aboutir, dans les prochaines années, à un lissage de leurs cours. Ces derniers obéiraient de plus en plus aux dynamiques des marchés traditionnels et seraient plus dépendants d’autres indices qu’auparavant. Des corrélations ont déjà été constatées entre le cours du Bitcoin et l’indice Nasdaq, qui ont tendance à évoluer en parallèle.
La création de monnaies digitales de banques centrales pourrait profondément rebattre les cartes. Les banques centrales deviendraient alors les moteurs des marchés des cryptoactifs.
La dette publique française : plus de 113 % du PIB
À la fin du troisième trimestre 2024, la dette publique au sens de Maastricht a atteint, selon l’INSEE, 3 303,0 milliards d’euros, soit une augmentation de 71,7 milliards d’euros, après +69,0 milliards d’euros au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’établit à 113,7 %, après 112,2 % au deuxième trimestre 2024. La dette française bat ainsi de nouveaux records en montant absolu. Vint ans auparavant, la dette publique s’élevait à 1122 milliards d’euros. Actualisé de l’inflation entre 2004 et 2024, ce montant représenterait, cette année, de 1615 milliards d’euros. En vingt ans, la dette publique a été multipliée par deux en valeur réelle. Comme au trimestre précédent, l’augmentation de la dette publique s’accompagne d’une hausse de la trésorerie des administrations publiques (+6,4 milliards d’euros) et, dans une moindre mesure, des autres actifs, si bien que la dette nette augmente un peu moins que la dette brute (+64,0 milliards d’euros) et s’établit à 104,9 % du PIB.
INSEE
Les valeurs « actions » continuent de fluctuer en fonction des annonces concernant l’évolution des prix. Les craintes du début de semaine se sont atténuées. Le recul de l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie, bien plus important que prévu, a rassuré les investisseurs. Ces derniers se sont réjouis de l’amélioration de la situation au niveau des services au mois de mai aux Etats-Unis. En France, selon les données préliminaires, l’indice PMI flash composite a atteint son plus haut niveau depuis juillet dernier à 57 points, contre 51,6 en avril, et une attente plus modeste de 53,7. Cette augmentation serait imputable au secteur non-manufacturier. En Allemagne, la progression est moindre, l’indice composite passant de 55,8 à 56,2 points. Celui de la zone euro est ressorti à 56,9 points, après 53,8 en avril. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis février 2018. L’amélioration de la situation dans les services est en lien avec les déconfinements opérés par les différents Etats membres de la zone euro. Elle permet de suppléer le ralentissement de la croissance du secteur manufacturier qui doit faire face à des problèmes d’approvisionnement. Aux Etats-Unis, le PMI du mois de mai progresse à 70,1 points dans les services, au-dessus des 64,5 points attendus et des 64,7 points observés en avril. Ce niveau est un plus haut historique. L’indice composite passe de son côté de 63,5 à 68,1 points.
Le prix du pétrole était orienté à la baisse cette semaine en raison du bon avancement des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire qui permettrait le retour sur le marché du pétrole iranien.
Dans ce contexte, les indices « actions » ont faiblement progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi augmenté de 0,02 %.
Les ailes brûlées du bitcoin
La semaine aura été également marquée par la chute du bitcoin qui, mercredi 19 mai, a perdu près de 30 % de sa valeur par rapport au dollar. Il a reculé de 50 % par rapport à son cours record du 14 avril dernier à 64 865,22 dollars. Ce décochage fait suite à la décision des autorités chinoises, le 18 mai, d’interdire aux institutions financières de proposer à leurs clients des services liés aux cryptomonnaies. Ce changement de position vise à casser un mouvement spéculatif et à faciliter l’émergence d’une offre de monnaie digitale que la banque centrale chinoise développe. Comme la Banque Centrale Européenne, les autorités bancaires de l’Empire du Milieu ont rappelé que le bitcoin n’est pas une monnaie. La chute du bitcoin est également imputable à l’annonce d’Elon Musk, le fondateur de Tesla, qui après avoir acheté des bitcoins et fait monter les cours a annoncé 12 mai, sur Twitter, suspendre la possibilité de payer les voitures produites par son groupe avec des bitcoins, ce qui était possible depuis le 24 mars. Pour justifier ce revirement, il a mis en avant le piètre bilan carbone du bitcoin tant pour sa fabrication que pour son fonctionnement. Tesla aurait revendu tous ses bitcoins… Les autres cryptomonnaies (ether, ripple, litecoin) ont également connu de fortes baisses. La capitalisation totale des cryptomonnaies est ainsi tombée à 1 390 milliards de dollars le 19 mai, contre 2 000 milliards sept jours avant. En fin de semaine, le bitcoin est légèrement remonté à 37 000 dollars.
Résultats 21 mai 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 386,41 | +0,02 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 34 207,84 | -0,51 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 13 470,99 | -2,34 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 437,51 | +0,41 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 018,05 | -0,36 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 025,78 | +0,21 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 084,47 | -4,34 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 490,38 | +0,31 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,247 % | -0,017 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,1315 % | -0,0055 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,627 % | -0,017 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,2178 | +0,29 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 876,054 | +1,86 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 66,840 | -2,75 % | 51,290 |
Au sein des pays de l’OCDE, un lien est constaté entre la nature de l’épargne et la croissance. Une épargne sans risque abondante rend plus difficile l’obtention de gains de productivité.
Au sein de l’OCDE, l’Europe du Nord et les États-Unis se caractérisent par le faible poids de l’épargne sans risque qui capte 25 % de l’épargne totale quand au sein de la zone euro et au Japon, elle en représente plus de 30 %. Aux États-Unis, 35 % de l’épargne du pays est investie en actions contre 15 % au sein de la zone euro et moins de 10 % en France.
Si l’épargne à risque est de petite taille, les intermédiaires financiers (banques, assureurs) sont contraints de procéder à sa transformation et à prendre des risques. Or, leur capacité à transformer l’épargne est limitée par la nécessité d’avoir des fonds propres importants pour rendre compatibles les actifs risqués et les passifs sans risque. La réglementation européenne a, en outre, accru les exigences de fonds propres ce qui les conduit à réduire leurs investissements en actions (Solvency II).
Les États-Unis, la Suède, le Danemark qui enregistraient, entre 2002 et 2019, les plus forts gains de productivité se caractérisent par une épargne sans risque faible, représentant moins de 25 % du total de l’épargne. La France, l’Espagne et l’Italie dont l’épargne sans risque représente plus de 30 % de l’épargne totale ont des gains de productivité inférieurs à la moyenne de l’OCDE sur la même période. La situation du Japon est atypique en cumulant un taux d’épargne sans risque de plus de 60 % et des gains de productivité supérieurs à la moyenne. Les pays dans lesquels le poids de la recherche et développement est supérieur à 2,8 % du PIB sont ceux où l’épargne sans risque est faible. La seule exception notoire reste le Japon qui se caractérise par une recherche et développement (R&D) de plus de 3,5 % du PIB. La France (2,4 % du PIB) est loin derrière ce pays ainsi que derrière la Suède, le Danemark, les États-Unis ou la Finlande en matière de R&D. La même constatation vaut pour les dépôts de brevets. Le stock de robots industriels n’est, en revanche, pas corrélé avec la structure de l’épargne. Le Japon, l’Allemagne ou l’Italie ont un stock de robots rapporté au nombre de salariés de l’industrie manufacturière supérieur à la moyenne tout en ayant une préférence marquée pour l’épargne sans risque.
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