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Roulez jeunesse

Les éditos du Président 7 septembre 2021

De plus en plus de Français prennent le chemin de la bourse avec la hausse des cours et le faible rendement des produits de taux. Les jeunes de moins de 35 ans sont ainsi nombreux à opter pour les actions. Ils représentent désormais près d’un cinquième des actionnaires en direct, contre 11 % en 2019. Ce rajeunissement s’accompagne de nouvelles pratiques. Les jeunes épargnants gèrent fréquemment leur portefeuille en ligne. Ils investissent souvent dans des produits indiciels, les ETF. Opportunistes, ils achètent quand les cours baissent et vendent quand ils atteignent des crêtes. Si ce mouvement s’amplifie, la France pourrait tourner une page dans son histoire de l’épargne. Elle renouerait ainsi avec la période d’avant 1917 où les Français acceptaient de prendre des risques en bourse. Les Emprunts russes, la grande crise de 1929, les deux guerres mondiales ont eu raison de leur appétence pour les actions. Par ailleurs, les pouvoirs publics et les spécialistes du secteur financier ont tout fait, pendant des décennies, pour canaliser les épargnants vers les produits de taux, via l’épargne réglementée ou, plus récemment, les fonds euros de l’assurance vie. Ces produits offrant la sécurité, la liquidité et des rendements relativement élevés, les ménages français auraient eu tort de ne pas en profiter. Ce drainage de l’épargne a eu comme conséquence d’assécher les sources de financement des entreprises qui se sont tournées vers le crédit. Si la France dispose d’établissements financiers de premier rang que ce soit dans la banque, l’assurance ou la gestion d’actifs, elle est, en revanche, moins bien dotée en matière de fonds apportant des capitaux aux PME et aux start-up. Par ailleurs, l’absence de fonds de pension a freiné l’irrigation du tissu économique. Les nouvelles générations qui, aujourd’hui, choisissent de placer leur argent n’ont pas les mêmes références idéologiques et historiques que leurs aînés. Ils comprennent que leurs intérêts passent par une diversification accrue de leur patrimoine et par une relative capacité d’adaptation. Pour financer leur future retraite, ils investissent dans l’immobilier et dans les placements actions. Les épargnants français prouvent ainsi qu’ils sont capables de s’adapter au changement de contexte économique et financier. Si les années 1980 furent celles des SICAV monétaires, si les années 1990/2000 consacrèrent les fonds euros, il est possible que celles de la décennie 2020 soient celles du renouveau des actions et du financement des entreprises par fonds propres. Dans les prochaines années, la sphère financière n’échappera à la révolution numérique avec des nouveaux produits et de nouvelles pratiques. Depuis plus de deux cents ans, le Livret A et l’assurance vie règnent en maîtres dans le paysage de l’épargne. Avec des populations de plus en plus mobiles, avec la montée de l’individualisme qui s’accompagne d’un besoin accru de protection, l’épargne se mettra au diapason. Les frontières entre le court et le long terme devraient tomber avec la mise en place d’algorithmes permettant d’apprécier en temps réel les besoins financiers des ménages. De nombreuses voies s’offrent à l’industrie financière pour continuer d’être un moteur du progrès technique à la base de la croissance économique car il ne faut jamais oublier que sans assureur et sans banquier, celle-ci n’existe pas !

A lire dans la Lettre N°89 de septembre 2021

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