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Avec l’annonce d’un possible report de l’indexation des pensions sur les prix de six mois, la question du niveau de vie des retraités revient au cœur du débat public. Pour certains observateurs, le niveau de vie des retraités serait supérieur à la moyenne nationale, justifiant ainsi un report de la revalorisation. Cependant, d’autres pointent du doigt les faibles pensions perçues par de nombreux retraités.
L’évaluation du niveau de vie des retraités est une question complexe et sujette à diverses interprétations. Les facteurs comme les charges familiales, la propriété d’une résidence principale et les revenus du patrimoine influencent fortement cette évaluation.
Selon l’INSEE, en 2021, le niveau de vie des retraités était supérieur de 5 % à celui de l’ensemble de la population lorsqu’on prend en compte les loyers imputés et les intérêts d’emprunt nets. Si ces deux éléments sont exclus, les retraités se situent légèrement en dessous de la moyenne, avec 1,3 point de moins, alors que les actifs se trouvent 9,5 points au-dessus. En ne considérant que les revenus, l’écart est plus marqué : les retraités sont 21,7 points en dessous de la moyenne nationale, contre 12,5 points au-dessus pour les actifs.
Entre 1970 et le milieu des années 1990, le niveau de vie des retraités a progressé de 30 points. Cette hausse s’explique par l’augmentation continue des pensions brutes en euros constants, notamment grâce à l’effet noria (le renouvellement progressif de la population des retraités). Cependant, entre 2017 et 2021, les pensions ont évolué plus lentement que l’inflation, en raison des mesures de désindexation.
Selon les projections du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pour 2024, le niveau de vie relatif des retraités devrait connaître une baisse au cours des prochaines décennies. Cette baisse s’explique par les réformes adoptées depuis 1993. Entre 2021 et 2040, le niveau de vie des retraités devrait passer de 98,7 % à 90 % de celui de l’ensemble de la population, pour atteindre 83 % en 2070.
Le rapport du COR de 2024 indique également que les retraités ont subi, au cours des vingt-cinq dernières années, une érosion de leur pouvoir d’achat, variable selon les générations et proportionnelle à la taille de leur pension. Par exemple, un cadre né en 1937 a vu son pouvoir d’achat diminuer de plus de 10 % entre son départ à la retraite et 2024. Pour un cadre né en 1952, cette baisse est proche de 8 %, principalement en raison des règles d’indexation des pensions.
La pension médiane en France est inférieure à 1 300 euros par mois, tandis que la moyenne nationale se situe à 1 531 euros (1 178 euros pour les femmes et 1 951 euros pour les hommes). Plus de 60 % des retraités perçoivent une pension inférieure à 1 600 euros par mois. Par ailleurs, 760 000 personnes bénéficient du minimum vieillesse, ce qui signifie que leurs revenus ne dépassent pas 11 533 euros par an, soit 961,08 euros par mois.
Le débat autour du niveau de vie des retraités en 2024 met en lumière les disparités importantes au sein de cette population. Alors que certains retraités bénéficient d’un niveau de vie supérieur à la moyenne, d’autres doivent composer avec de faibles pensions. Les projections montrent une tendance à la baisse du niveau de vie des retraités, renforçant la nécessité d’un débat sur l’indexation des pensions et la prise en compte de l’inflation.
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