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Retraites française et américaine : Ressemblances et dissemblances

Retraite 8 mars 2021

La couverture retraite repose aux États-Unis sur trois piliers, un pilier public avec un régime par répartition, un pilier d’épargne retraite collective et un pilier d’épargne retraite individuelle. Cette assurance concerne environ 96 % de la population active.

La retraite de base est assurée par un régime de retraite par répartition (« pay-as-you-go ») institué par le Président Franklin D. Roosevelt avec le Social Security Act de 1935. Appelé « Old Age Survivor Insurance » (OASI), ce régime prévoit le prélèvement automatique d’une taxe sur les salaires des employés et sur les revenus des employeurs.

En parallèle, il est fréquent que les travailleurs – le plus souvent des cadres qui en ont les moyens – cotisent à des fonds de retraite professionnels. Ceux-ci leur permettent de compléter leur pension de retraite et leur assurent des revenus supérieurs à ceux perçus avec le régime de base. Deux possibilités s’offrent aux actifs. Ils peuvent choisir entre un plan mis en œuvre par leur entreprise (defined benefit plan) – s’ils y ont accès –, soit d’effectuer des versements sur un plan de type 401(k) ou 403(b). Le plan 401(k) permet au salarié d’épargner en défiscalisant les sommes investies et les revenus du capital qui seront placés sur un portefeuille d’investissement jusqu’à leur retrait. Le plan 403 (b) est un système similaire proposé aux employés d’organismes exonérés d’impôt tels que les hôpitaux ou les écoles.

Les cotisations au régime de base

Les cotisations pour le régime obligatoire sont plus faibles qu’en France, 12,40 % (6,20 % pour l’employeur et 6,20 % pour le salarié), sous un plafond annuel de 132 900 dollars en 2019, contre autour de 28 % en France plafonnée à huit fois le plafond de la Sécurité sociale (329 088 euros).

L’âge de départ à la retraite

Aux États-Unis, l’âge de départ à la retraite fixé par la loi est assez proche de celui de la France. En effet, l’âge de la retraite à taux plein est déterminé selon l’année de naissance de l’assuré. Il augmente progressivement de deux mois par an depuis 2003 pour atteindre 67 ans pour les personnes nées à partir de 1960. Les personnes nées entre 1943 et 1954, peuvent prendre leur retraite à 66 ans pour obtenir un taux plein. La différence avec la France provient du fait que tout départ avant l’âge de la retraite à taux plein entraîne une décote sauf exceptions. En France, en respectant un minimum de durée de cotisation (41 ans et 9 mois pour la génération 1960), il est possible de liquider ses droits à la retraite à compter de 62 ans (sachant que certaines professions ouvrent droit à des départs anticipés sans décote).

Âge de la retraite à taux plein aux États-Unis  
Année de naissanceÂge
1943-195466 ans
195566 ans et 2 mois
195666 ans et 4 mois
195766 ans et 6 mois
195866 ans et 8 mois
195966 ans et 10 mois
1960 ou plus67

Aux États-Unis, dès 62 ans, moyennant une réduction progressive du taux de la pension, le départ à la retraite est possible. L’assuré peut toutefois travailler jusqu’à 70 ans, auquel cas le taux de pension est majoré comme cela est pratiqué en France.

Les assurés américains partant à 62 ans perdent en moyenne un quart du montant de leur pension, ceux qui restent jusqu’à 70 ans l’augmentent de 30 %. Financièrement, un départ optimal se situe autour de 65 ans, âge auquel les Américains peuvent, en outre, bénéficier du système de santé public Medicare. L’âge moyen de départ aux États-Unis est dans ces conditions proche de 65 ans, contre 61,9 ans en France.

Un Américain pour demander la liquidation de sa pension de base doit justifier de 40 trimestres d’assurance. En 2019, pour valider un trimestre d’assurance, il faut avoir cotisé sur un salaire (revenu pour les travailleurs indépendants) au moins égal à 1 360 dollars, soit pour quatre trimestres 5 440 dollars.

L’assuré qui commence à percevoir des prestations avant d’avoir atteint l’âge de la retraite à taux plein et qui a un revenu excédant 17 640 dollars subit un malus.

Les salaires ou revenus perçus par l’assuré au cours de chaque année sont pris en compte dans la limite du plafond de cotisations ; ces montants sont réévalués annuellement.

Le montant de la pension de base

Les salaires ou revenus perçus par l’assuré au cours de chaque année sont pris en compte dans la limite du plafond de cotisations, ces montants sont réévalués annuellement. L’ensemble des revenus perçus par l’assuré durant sa carrière est indexé sur une année de référence (N- 2 avant la date de la demande de la liquidation de la pension). Il ne sera retenu que 35 années maximum de carrière pour le calcul de l’indexation des revenus professionnels.

Le montant du revenu mensuel moyen (AIME : Average Indexed Monthly Earnings) est égal à la somme des revenus indexés les plus élevés divisée par le nombre de mois de ces revenus pris en compte.

À ce revenu mensuel moyen est appliquée la formule de calcul des prestations qui consiste à affecter une première partie du revenu mensuel moyen d’un coefficient :

  • 90 % des premiers 996 $ du AIME ;
  • + 32 % du AIME entre 996 et 6 002 $ ;
  • + 15 % du AIME au-delà de 6 002 $.

Les différentes tranches de revenu mensuel sont augmentées chaque année dans la même proportion que le salaire moyen national.

La pension de réversion

Les survivants (conjoint à charge et enfants) peuvent prétendre à une pension si l’assuré décédé a cotisé au moins 10 ans et s’il a travaillé au moins 1 an 1/2 au cours des 3 années précédant son décès.

Peuvent bénéficier d’une pension de survivants, le conjoint dès l’âge de 65 ans ou 50 ans en cas de handicap. Les divorcés peuvent toucher une pension de réversion de leur ancien conjoint si le mariage a duré au moins 10 ans et s’ils ne sont pas remariés pas avant l’âge de 60 ans.

La condition d’âge ne joue pas si l’assuré a en charge un ou plusieurs enfants de moins de 16 ans ou atteints d’un handicap.

La pension de réversion varie de 75 à 100 % mais le montant cumulé des prestations de survivants ne peut excéder 180 % du montant des prestations de l’assuré décédé. Au décès, le conjoint survivant ou, à défaut un enfant, reçoit 255 dollars pour les frais funéraires. Les autres survivants ne peuvent y prétendre.

Le régime de retraite Old Age Survivors Insurance (OASI) offre un faible taux de remplacement (56 % du salaire minimum fédéral, 42 % d’un salaire moyen et 28 % d’un salaire maximum). En France, ces taux varient de 78 à 47 % pour les régimes obligatoires.

Le cumul emploi retraite

Le cumul emploi-retraite est sans limite si le retraité remplit les conditions du taux plein. Autrement, sa pension sera réduite de 1/2 des revenus d’activité dépassant 17 640 dollars (s’il atteint le taux plein l’année même, la pension est réduite d’1/3 des revenus d’activité dépassant 46 920 dollars).

50 % des assurés ont droit à une rente complémentaire émanant de compagnies d’assurances privées ou publiques ; la situation des intéressés diffère considérablement d’une branche à l’autre, mais ces rentes sont généralement financées intégralement par l’employeur en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise.

Les régimes de pension privés

Le système de retraite par capitalisation comprend des plans d’épargne retraite régis par leCode des impôts et des fonds de pension. L’accès aux suppléments de retraite peut être collectif ou individuel.

Les fonds de réserve privés de nature « collective »

Dans les plans à prestations définies (« defined benefit plans » parfois appelés « pensions »), les prestations sont généralement liées aux revenus antérieurs et à la durée de travail ou à la durée de travail seule, tout en prenant en compte directement ou indirectement le montant des prestations de la sécurité sociale.

Les plans de pension privés sont garantis par les employeurs ou encore par les employeurs et les syndicats. Ils sont consolidés à travers des engagements pris en « trust » ou par des compagnies d’assurances.

L’État incite par ailleurs au développement de l’actionnariat salarié et de l’épargne salariale à travers une déduction des sommes épargnées (Tax Reduction Act Employee Stock Ownership Plan » – TRASOP).

Dans les plans à cotisations définies (« defined contribution plans »), le salarié supporte le risque lié aux investissements qu’il choisit. Ils peuvent être imposés au moment des contributions (plans 401(k) « pretax ») ou des retraits (plans Roth 401(k) « after tax »).

En cas de retrait de l’épargne avant 60 ans, une pénalité de 10 % est appliquée.

Les suppléments de retraite individuels

Les Américains ont également la possibilité d’ouvrir des plans de retraite par capitalisation à titre individuel (plans IRA – Individual Retirement Arrangements) auprès d’une gamme variée de prestataires.

Les retraités américains déclarent que 61 % de leur revenu vient de leur retraite publique, 14 % des retraites d’entreprise à prestations définies et 10 % seulement de leurs fonds de pension par capitalisation « 401(k) ». Les écarts de revenus sont plus importants aux États-Unis qu’en France en ce qui concerne les retraités. Le taux de pauvreté au sein des plus de 65 ans est également plus élevé outre-Atlantique qu’en France.

A lire dans le Mensuel du Cercle de l’Épargne n°83 de mars 2021

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