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L’augmentation de la CSG de 1,7 point relance la question du niveau de vie des retraités. Cette mesure représente une ponction de 4,5 milliards d’euros sur les revenus de remplacement constitués en grande partie de pensions. Ce transfert financier dont les retraités sont les principales victimes est parfaitement assumé par le Gouvernement qui y voit la mise en œuvre d’une solidarité entre générations alors que le revenu moyen des retraités est désormais supérieur à celui des actifs.
Pour un retraité de plus de 65 ans dont le revenu fiscal de référence est de 15 000 euros, soit 1 445 euros de pension nette en 2017, la hausse de 1,7 point de CSG conduira à une baisse de la pension nette de l’ordre de 27 euros par mois, soit 124 euros par an.
La majoration de CSG ne concerne que 60 % des retraités. Ceux qui en sont exonérés ou qui y sont assujettis au taux réduit ne subiront pas la majoration. Sont exonérées de CSG, les personnes retraitées dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas le plafond prévu selon le nombre de parts fiscales. Ainsi, en 2018, ce revenu ne doit pas dépasser, pour une personne seule, 11 018 euros et 16 902 euros pour un couple. Ce montant est majoré de 2 942 euros par demi-part supplémentaire. Les retraités bénéficiant du taux réduit de CSG sont ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur au seuil d’exonération mentionné ci-dessus et ne dépassant pas le seuil de 14 404 euros pour une part et celui de 22 096 euros pour un couple majoré de 1 923 euros par demi-part supplémentaire.
Pour atténuer l’effet de l’augmentation de la CSG sur le pouvoir d’achat, le Gouvernement met en avant le fait qu’il diminue pour 80 % de la population la taxe d’habitation. En moyenne, pour les retraités concernés, l’allégement serait de 445 euros. La première étape de la suppression de la taxe d’habitation se traduit par une diminution de 3 milliards d’euros de l’impôt acquitté en 2018, qui s’applique à tous les foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence est compris entre 14 500 et 17 500 euros. Le dégrèvement de taxe d’habitation concernera en premier lieu ceux qui ne seront pas touchés par la majoration de CSG, les 40 % de retraités qui en sont exonérés ou qui sont soumis au taux réduit de 3,8 %.
Le niveau de vie médian (50 % sont au-dessous et 50 % au-dessus) des retraités excède de 3,7 % celui de l’ensemble de la population. Il s’élève à 21 080 par unité de consommation contre 20 300 pour l’ensemble de la population. Les salariés de plus de 18 ans disposent d’un niveau de vie supérieur aux retraités tout comme les indépendants.
Le taux de pauvreté des retraités est deux fois plus faible que celui de l’ensemble de la population. Cette situation est imputable à l’existence du minimum vieillesse qui s’élève à 800 euros et au minimum contributif financé par le régime général.
Par ailleurs, la généralisation de la couverture retraite a permis d’éradiquer la pauvreté chez les inactifs retraités. Plus de deux millions de retraités percevaient, en 1970, le minimum vieillesse ils sont moins de 600 000 aujourd’hui.
Du fait des règles de plafonnement, les inégalités de revenus au sein des retraités sont inférieures à celles constatées chez les actifs. En revanche, les inégalités de patrimoine sont plus importantes en raison de l’effet cumulatif. En termes de niveau de vie, entre le 1er et le dernier décile, le rapport est de 1 à 3 pour les retraités et de 1 à 3,8 pour l’ensemble des ménages.
Une majorité du patrimoine français est détenue par les plus de 50 ans. C’est par ailleurs les générations âgées de 60 à 69 ans parmi lesquelles le montant moyen de patrimoine est le plus élevé. Pour ces derniers, le patrimoine moyen est de 341 000 euros contre 236 000 euros pour l’ensemble de la population.
La situation des retraités français est, aujourd’hui, assez favorable. Selon une étude de l’OCDE datant du mois de décembre dernier, la France se place en tête des pays membres pour le revenu moyen des plus de 50 ans par rapport au revenu moyen de l’ensemble de la population. Si le taux de remplacement net est en France proche de la moyenne de l’OCDE, concernant d’autres critères, notre pays figure fréquemment dans le peloton de tête. Ainsi, pour le plus faible taux de pauvreté des plus de 65 ans, la France arrive en deuxième position après les Pays-Bas. La France se démarque également par la durée de vie à la retraite la plus longue du fait d’une liquidation des droits précoces et d’une espérance de vie parmi les plus importantes de l’OCDE. Cette durée est de 25,6 ans en France quand elle est en moyenne de 20,3 ans au sein des États membres. L’âge moyen de sortie du marché du travail est de 60,2 ans en France contre une moyenne de 64,4 ans au sein de l’OCDE.
Si la situation des retraités français apparaît enviable, elle connaîtra néanmoins dans les prochaines années une dégradation du fait de la mise en œuvre des réformes adoptées depuis 1993. Ainsi, selon le dernier rapport du Conseil d’Orientation des Retraites de 2017, le niveau de vie des retraités passera en dessous de la moyenne nationale entre 2025 et 2030.
Évolution du niveau de vie par unité de consommation des retraités français
Source COR – 2017
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