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Régimes de retraite, des déficits accrus en perspective

Retraite 12 juin 2024

A quelques jours de la publication du rapport annuel du COR, les points saillants des travaux à paraître ont été diffusés dans la presse. Dans un contexte économique dégradé, le retour à l’équilibre espéré par la réforme adoptée en 2023 semble s’éloigner.

5,8 milliards de déficits attendus pour 2024

Après un léger excédent en 2023 (+0,1 % du PIB), les régimes de retraite devraient être à nouveau déficitaires en 2024. Le solde des ressources et des dépenses de retraites, tous régimes confondus, est ainsi estimé à -0,2 % du PIB pour 2024, soit 5,8 milliards d’euros.

A horizon 2030, le déficit se creuserait davantage qu’envisagé par les membres du COR un an plus tôt. Le déficit estimé du système de retraite est de 14 milliards d’euros à horizon 2030. Il représenterait ainsi 0,4 % du PIB contre un taux de -0,2 % envisagé en 2023.

Dégradation de la situation économique, et mesures anti inflation

Le ralentissement économique et la situation des comptes publiques sont mis en avant par le COR pour expliquer les difficultés à venir. Le déficit budgétaire confirmé à 5,5 % du PIB en 2023, et les projections économiques pour 2024 moins favorables qu’envisagées (le gouvernement ayant corrigé ses prévisions de déficit pour 2024, tablant à présent sur un déficit de 5,1 % de PIB en 2024 contre -4,4 % initialement prévu).

Si les régimes devront compter sur des recettes moins élevées que prévu, ils seront, en revanche, contraints d’assumer les revalorisations des pensions de bases et des régimes complémentaires entrées en vigueur au 1er janvier 2024 (+5,3 %pour les régimes de base) et au 1er novembre 2023 pour les complémentaires (+4,9 %).

Des déficits persistants à horizon 2070

Le poids des dépenses de retraites, devrait s’élever à 13,7 % du PIB en 2030, contre 13,5 % envisagés en 2023.

Pour 2070, l’organisme présidé par Gilbert Cette, n’est guère plus optimiste. Le poids des retraites, serait de 13,2 % du PIB contre 13 % estimé en 2023. Selon l’hypothèse économique retenue, le déficit serait au mieux de 0,2 % de PIB et pourrait atteindre jusqu’à 2,1 % de PIB, si les gains de productivité demeurent faibles (+0,4 %).

Les écarts constatés avec les projections présentées les années passées tiennent principalement au fait que le COR a utilisé scénarios de croissance de la productivité du travail, moins optimistes que les années précédentes. Il s’appuie désormais sur des hypothèses de croissance de long terme entre +0,4 % et +1,3 %, contre de +0,7 % à +1,6 % auparavant.

Dans le cadre du scénario de référence, établi par le COR, reposant avec une hypothèse de croissance annuelle de la productivité horaire du travail de 1 %, un taux de chômage de 5 % et un taux de fécondité de 1,8 enfant par femme, le déficit serait de 0,8 % de PIB à horizon 2070.

Le COR juge le recul des gains de productivité, mesurés à 0,4 % sur ces dix dernières années, préoccupant. La chute des naissances intervenue ces dernières années constitue également un facteur aggravant pour la soutenabilité des régimes. De fait, l’indice conjoncturel de fécondité en 2023 n’est plus que de 1,68 après 1,79 en 2022, quand dans le scénario central, un taux de 1,8 est retenu. Si cette baisse venait à être confirmée, elle conduirait à accroître le déséquilibre du système de retraite.

Une situation pus favorable pour le régime AGIRC-ARRCO

Le COR devrait révéler la persistance des déficit sur longue période pour les régimes de base des salariés du privé et pour le fonds de solidarité destiné à financer le minimum vieillesse. Il semblerait que les comptes de la caisse de retraite des agents hospitaliers et des fonctionnaires territoriaux (Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), soient encore plus dégradés.

A l’opposé, le régime complémentaire Agirc-Arrco qui couvre les salariés du privé ne serait pas dans la même situation. Les mesures prises par les partenaires sociaux ces dernières années, avec notamment l’instauration du bonus/malus ont permis la constitution d’importantes réserves, réserves renforcées, ces dernières années, par les excédents enregistrés en 2022 et en 2023 (respectivement 5,6 milliards et 4,3 milliards).

Les Français résignés à une nouvelle réforme des retraites

Le COR, dans ses travaux, semble juger nécessaire de soutenir le taux d’emploi et d’activité. La réforme entrée en vigueur le 1er septembre 2023, en décidant le report de 2 ans de l’âge de départ à la retraite espère y contribuer. Une autre réforme sera-t-elle pour autant inévitable ? Les Français, interrogés dans le cadre de l’enquête 2023 AG2R LA MONDIALE- AMPHITEA – CERCLE DE L’EPARGNE (avant même l’adoption de la réforme) semblaient s’y résigner. 75 % mentionnaient que l’âge légal pourrait être de 65 ans voire plus dans les prochaines années.

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