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Redoublons nos efforts pour l’épargne retraite par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Epargne

Les éditos du Président 19 juillet 2024

Selon le onzième baromètre de l’épargne et de la retraite du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa, deux tiers des Français estiment, en 2024, que leur pension est ou sera insuffisante pour vivre correctement à la retraite. L’inquiétude est encore plus forte chez les non retraités avec un taux de 71 %. Les craintes sur l’indexation à venir des pensions à l’inflation ainsi que les sombres prévisions financières des régimes de base expliquent le pessimisme des Français en ce qui concerne leur pouvoir d’achat à la retraite.

Les problèmes que rencontrent nos régimes de retraite ne sont pas une surprise. Ils sont la simple expression de l’évolution de la démographie et de l’atonie de la croissance. Avec la baisse de la fécondité constatée dans les années 1970, le baby-boom d’après-guerre ne pouvait se transformer qu’en bombe à retardement pour les régimes par répartition soixante ans plus tard. La progression rapide du nombre de retraités, passés de 5 millions en 1981 à 17 millions en 2023, n’est pas sans conséquence d’autant plus que l’espérance de vie à 65 ans a progressé, entre 1950 et 2022, de plus de 7 ans pour atteindre plus de 25 ans. La situation de la France est d’autant plus critique que le pays a fait le choix du tout répartition.

Dans les années 1950 et 1960, marquées par un nombre réduit de retraités et une forte croissance économique, ce choix était sans nul doute judicieux, mais aujourd’hui, il se révèle plus discutable. La répartition est, en effet, sensible aux évolutions démographiques et économiques. La majorité de nos partenaires ont préféré lui associer un volant de capitalisation. Avec celle-ci, les cotisations des assurés alimentent le moteur économique à travers des placements, actions, obligations ou immobiliers. Les rendements de ces placements concourent aux versements de suppléments de revenus ou de capital aux retraités. Durant des années, les gouvernements se sont interdit d’instituer un étage d’épargne retraite. Certes, certaines catégories d’actifs, comme les fonctionnaires, y avaient accès, mais il a fallu attendre les années 2000 pour une couverture générale. La France a perdu de précieuses années.

En 1997, après quatre années d’intenses discussions, le Parlement avait adopté la loi dont j’étais à l’origine sur l’épargne retraite qui couvrait à titre individuel ou collectif l’ensemble des actifs. Après les élections législatives anticipées, le Gouvernement de Lionel Jospin décida de ne pas publier les décrets d’application puis d’abroger en 2001 la loi Thomas. Ce n’est qu’en 2019, avec l’instauration du Plan d’Épargne Retraite (PER) par la loi PACTE que la France s’est réellement dotée d’une législation cohérente en matière de capitalisation.

Dans l’enquête 2024 Amphitéa/ Cercle de l’Épargne, le PER se hisse à la troisième place des produits les plus intéressants, après l’assurance vie et le Livret A. Il devance même l’investissement immobilier locatif. Ce succès d’estime doit désormais se concrétiser tant pour garantir le niveau de vie des futurs retraités que pour réorienter l’épargne des ménages vers des placements longs. La France a, en effet, un besoin important de capitaux de long terme pour financer la transition écologique, la réindustrialisation, la digitalisation ou le réarmement. Compte tenu des besoins, il ne faut pas relâcher les efforts en faveur de l’épargne retraite ; bien au contraire, il conviendrait de les accroître.

Jean-Pierre Thomas

Président du Cercle de l’Épargne

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