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Durant les deux premières années de la présidence de Donald Trump, les marchés « actions » américains ont battu record sur record. Avec l’intensification de la guerre commerciale et avec l’inquiétude croissante de l’arrivée du retournement conjoncturel américain après plus de 10 ans de croissance, les marchés commencent à s’inquiéter d’autant plus que les mois d’août sont, depuis quelques années, annonciateurs de mauvaises nouvelles
Le tableau financier de la semaine
Résultats 9 août 2019 | Évolution hebdomadaire | Résultats 31 déc. 2018 | |
CAC 40 | 5 327,92 | -0,58 % | 4 678,74 |
Dow Jones | 26.287,44 | -0,75 % | 23 097,67 |
Nasdaq | 7 959,14 | -0,56 % | 6 583,49 |
Dax Allemand | 11 693,80 | -1,50 % | 10 558,96 |
Footsie | 7 253,85 | -2,07 % | 6 733,97 |
Euro Stoxx 50 | 3 333,74 | -1,26 % | 2 986,53 |
Nikkei 225 | 20 684,82 | -1,91 % | 20 014,77 |
Shanghai Composite | 2 774,75 | -3,25 % | 2493,89 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (19 heures) | -0,267 % | -0,034 pt | 0,708 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (19 heures) | -0,567 % | -0,088 pt | 0,238 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (19 heures) | 1,736% | -0,111 pt | 2,741 % |
Cours de l’euro / dollar (19 heures) | 1,1201 | +0,87 % | 1,1447 |
Cours de l’once d’or en dollars (19 heures) | 1 498,210 | +4,07 % | 1 279,100 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (19 heures) | 58,280 | -4,86 % | 52,973 |
La guerre commerciale s’étend après l’annonce du début du mois d’août de Donald Trump de taxer tous les produits chinois et avec la décision de Washington de ne plus avoir de ne plus avoir de liens commerciaux avec Huawei sauf si un accord commercial avec Pékin était conclu.
En réaction, les Chinois ont répliqué en laissant se déprécier leur devise qui est passée sous la barre symbolique de 7 yuans pour un 1 dollar, au plus bas depuis 2008. Ils ont également d’arrêter les importations de produits alimentaires américains. Par ailleurs, la Chine pourrait également décider de limiter ses exportations de terres rares vers les Etats-Unis. Ces minerais sont indispensables aux industries de la « tech » (téléphones portables, ordinateurs, écrans de télé, etc.) et de la défense (armes de précision avancées). La Chine assure 90 % de la production de terres rares. La perspective d’une contraction de l’offre a entraîné l’augmentation des actions des entreprises qui vendent les terres rares.
Face au risque de ralentissement, la banque centrale chinoise a annoncé qu’elle entendait assouplir ses conditions monétaires. Les marchés ont vivement réagi à la dépréciation de la monnaie chinoise, répétant ainsi ce qui s’était produit déjà en 2015. La dévaluation surprise de la devise chinoise avait alors alimenté la panique boursière. Donald Trump a vivement réagi à la décision de la banque centrale chinois déclarant que « cela s’appelle une manipulation des changes ». Certains analystes dont ceux de Morgan Stanley affirment que, si elle se poursuivait durant quatre à six mois, cette aggravation des relations entre la Chine et les Etats-Unis pourrait plonger l’économie mondiale dans une grave récession d’ici neuf mois.
Les marchés « actions » européens ont fait du yo-yo au gré des annonces. Les taux d’intérêt ont battu de nouveaux records à la baisse. Compte tenu des menaces de ralentissement de la croissance, le cours du pétrole s’est contracté et est repassé en-dessous des 60 dollars le baril.
Face aux turbulences des marchés actions provoquées par l’accroissement des tensions commerciales et monétaires, les investisseurs se sont rués sur les titres obligataires entraînant une nouvelle décrue des taux. Le Bund allemand à 10 ans, considéré comme la valeur de référence pour les taux longs en Europe, a battu un nouveau plancher historique à – 0,53 % en séance. Les titres souverains allemands sont négatifs jusqu’à 30 ans. C’est également le cas pour la dette néerlandaise. Pour la dette suisse, les taux sont négatifs jusqu’à 50 ans. En France, le taux de l’OAT de référence à 10 ans est négatif depuis le mois de juillet. Il a battu cette semaine un nouveau record historique à – 0,27 % en séance. Les taux à 10 ans sont négatifs pour une quinzaine de pays en Europe. La fuite vers la qualité est rendue d’autant plus difficile que les banques centrales ont acheté des stocks importants de titres, ce qui conduit à accélérer la baisse des taux. La Banque centrale européenne détient ainsi plus de 500 milliards d’euros de dette allemande, un montant considérable comparé à l’encours total d’environ 1 800 milliards d’euros (chiffres BRI). Au Japon, la banque centrale détient plus de 40 % du stock de dette souveraine.
Sur les marchés « actions », les grands investisseurs américains réduisent toujours leur exposition à l’Europe pour se replier sur leur propre marché en période de tension, ce qui accentue la pression à la baisse.
L’Europe est confrontée à une série de défis : crise italienne, ralentissement de la première puissance de la Zone euro et Brexit. Avec des élections anticipées en Italie et un hard Brexit qui se profile à la fin du mois d’octobre, la situation s’assombrit. La Banque centrale européenne devrait, dans ces conditions, abaisser ses taux directeurs au mois de septembre.
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