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Le grand écrivain d’origine tchèque, Milan Kundera, a écrit, il y a quelques années, que « toutes les prévisions se trompent, c’est l’une des rares certitudes qui a été donnée à l’homme. Mais si elles se trompent, elles disent vrai sur ceux qui les énoncent, non pas sur leur avenir, mais sur leur temps présent ». De ce fait, si je souhaite à toutes et à tous, pour 2019, une excellente année avec plein de succès tant personnels que professionnels, je serai prudent en ce qui concerne les prévisions économiques, tant les incertitudes sont nombreuses. 2018 était sous de bons auspices avant de se révéler décevante. La croissance s’est étiolée, en France comme en Europe. Les multiples tensions internationales ont pénalisé l’activité. L’année financière a été marquée par une forte volatilité et par un recul des cours des actions. En 2019, le contexte restera agité. Nous aurons à cœur à suivre tout à la fois l’évolution des taux d’intérêt et du cours du pétrole. Le commerce international dépendra de l’éventuel accord entre la Chine et les États-Unis. Ces derniers devront gérer au mieux la fin d’un cycle économique qui est le plus long jamais enregistré depuis 1945. Du côté de l’Europe, deux rendez-vous sont déjà marqués sur les agendas, le Brexit au mois de mars, sauf si un nouveau référendum ou un report de dernière minute venait changer le cours de l’histoire, et les élections européennes au mois de mai. Face à un monde qui s’articule de plus en plus autour du duopole Chine/États-Unis, la question sera de savoir si le vieux continent peut renouer avec un esprit de conquête en élaborant de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie. De Brest à Vladivostok, les intérêts des uns et des autres convergent bien plus qu’il n’y paraît. Énergie, matières premières, industrie, environnement, que pèsent les oppositions issues d’un monde dépassé ? Il est temps de mettre sur pied de nouvelles coopérations. En cette fin de deuxième décennie du XXIe siècle, des lignes bougeront de toute façon. 75 ans après Bretton Woods, 40 ans après l’acceptation par la Chine de l’économie capitaliste, 30 ans après la chute du mur de Berlin, 20 ans après l’avènement d’un monde digital, de nouvelles règles, de nouveaux modes de régulation au niveau mondial ne peuvent qu’apparaître. Si l’immobilisme prévalait, les tensions augmenteraient avec à terme un risque de marginalisation des puissances occidentales. Quoi qu’il arrive en cette nouvelle année, je souhaite délivrer un message rempli d’optimisme en citant Vaclav Havel qui affirmait « l’espoir est un état d’esprit. Ce n’est pas la conviction qu’une chose aura une issue favorable mais la certitude que cette chose a un sens quoi qu’il advienne ».
A lire dans le Mensuel du Cercle N°57 de janvier 2019
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