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L’année 2020 avait été marquée par une baisse sans précédent de l’espérance de vie et du solde naturel en raison de la diffusion rapide du covid au sein de la population française à partir du mois de mars. L’année 2021 a été, sur le plan démographique, encore marquée par le virus avec un nombre élevé de décès. Une amélioration a été néanmoins constatée en matière d’espérance de vie et les naissances sont reparties à la hausse.
Au 1er janvier 2022, la France comptait, selon l’INSEE, 67,8 millions d’habitants dont 65,6 millions résident en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. La population a, en 2021, augmenté, malgré la pandémie, au même rythme qu’en 2020, soit de 0,3 %. De 2014 à 2019, la population augmentait en moyenne de 0,4 % par an.
En 2021, le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, s’établit à +81 000, contre +66 000 en 2020. Le solde naturel, en baisse constante depuis 2006, année où il dépassait 300 000, remonte légèrement en 2021. La hausse constatée l’an passé est liée au maintien du nombre de naissances et à une baisse du nombre de décès, faisant suite à l’augmentation de l’année 2020 provoquée par la pandémie. Le solde migratoire a été quant à lui estimé provisoirement à +140 000 personnes. Il contribuerait ainsi pour près des deux tiers à la hausse de la population.
En 2018, le solde migratoire a été de 200 500 en France, en hausse par rapport aux années précédentes. L’INSEE évalue depuis 2018, ce solde à 140 000. Ce dernier contribuerait donc à plus de 60 % à l’augmentation de la population française.
En 2021, 738 00 naissances ont été enregistrées, en France (selon les estimations arrêtées fin novembre 2021 par l’INSEE), soit 3 000 naissances de plus qu’en 2020 (+ 0,4 %). Cette remontée met ainsi fin à la baisse observée chaque année entre 2015 et 2020. Elle est en partie la conséquence du fort recul de la natalité provoqué par l’épidémie de Covid-19 en 2020. Entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021, il est né 10 % de bébés de moins qu’à la même période un an auparavant. Le rebond des naissances qui a suivi en mars et avril 2021, puis la forte remontée depuis l’été ont permis de rattraper le niveau des naissances de l’année 2020, en le dépassant même légèrement.
Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. La population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, a diminué entre 1995 et 2016 ce qui pèse sur la natalité.
L’âge moyen à la maternité s’élevait, en 2021, à 30,9 ans, contre 29,3 ans vingt ans en 2001. Le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans baisse depuis les années 2000. Cette diminution s’accentue depuis 2015 et se poursuit en 2021. En 2021, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans donnent naissance à 10,4 enfants, contre 12,7 en 2011 et 13,2 en 2001. Le taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans a, quant à lui, baissé plus tardivement et rebondi en 2021 : il retrouve son niveau de 2016 à 12,9 enfants pour 100 femmes. Le taux de fécondité des femmes âgées de 35 à 39 ans, stable entre 2017 et 2020 (6,9 enfants pour 100 femmes), a augmenté à 7,2 enfants pour 100 femmes en 2021. Dès les six premiers mois de l’année 2021, les femmes de 30 ans ou plus avaient presque retrouvé le niveau de naissances des six premiers mois de 2020.
Au sein de l’Union européenne, en 2020, la France occupe la première place pour le taux de fécondité avec 1,86, contre 1,77 pour la Roumanie, 1,54 pour l’Allemagne et 1,27 pour l’Italie sachant que la moyenne européenne se situe à 1,53.
En 2021, 657 000 personnes sont décédées en France (selon les estimations arrêtées fin novembre 2021) soit 12 000 de moins qu’en 2020 (– 1,8 %), mais nettement plus qu’en 2019, avant la pandémie (+ 44 000, soit + 7,1 %). La progression de la mortalité est imputable au vieillissement naturel de la population et aux effets de la pandémie.
L’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité pèse sur les statistiques. Le nombre de décès a tendance à augmenter ces dernières années (+ 0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis + 1,9 % entre 2014 et 2019). L’épidémie de Covid-19 a conduit à une augmentation de 47 000 du nombre attendu de décès en 2020. La troisième vague épidémique, intervenue de début janvier à fin mai 2021, a entraîné 18 000 décès de plus. La quatrième vague, durant l’été 2021, a été beaucoup moins meurtrière en France métropolitaine compte tenu de la campagne massive de vaccination et de la poursuite de mesures de restrictions sanitaires.
La mortalité infantile est restée stable, en France, à 3,6 pour mille en 2021. Elle retrouve son niveau du début des années 2010. Elle avait par la suite connu une légère hausse jusqu’en 2017 en atteignant 3,9 pour mille.
L’espérance de vie a été en hausse en 2021 mais n’a pas retrouvé son niveau d’avant pandémie. Elle s’élevait à la naissance à 85,4 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Les femmes ont gagné 0,3 an d’espérance de vie par rapport à 2020 et les hommes 0,2 an. En 2019, espérance de vie à la naissance était de 85,6 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes.
Au 1er janvier 2022, 21,0 % des personnes avaient, en France, 65 ans ou plus et 9,8 % ont 75 ans ou plus. La hausse de la part des 75 ans ou plus dans la population s’accélère avec la montée en âge des générations du baby-boom. En 2020, les plus de 65 ans représentaient 20,6 % de la population de l’Union européenne, contre 20,2 % en 2019. Leur part est supérieure à 22 % en Italie, en Finlande, en Grèce et au Portugal, quand elle n’est que de 14,4 % en Irlande.
La France se situe dans la moyenne européenne pour la proportion de plus de 65 ans mais est mieux placée en ce qui concerne le poids des moins de 15 ans, en lien avec un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne. L’Italie, la Croatie et l’Allemagne sont dans une situation démographique plus tendue que la France avec un vieillissement accentué de leur population.
Faute de pouvoir célébrer leur union dignement, de nombreux Français ont différé, en 2020, leur mariage. Un recul historique de 31 % par rapport à 2019 avait été constaté. En 2021, un effet rebond a été enregistré. 220 000 mariages ont été célébrés (selon les estimations arrêtées fin novembre 2021) dont 214 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe.
L’âge moyen des mariés de sexe différent augmente régulièrement depuis plus de vingt ans. En 2021, en revanche, l’âge moyen au mariage baisse à 36,6 ans pour les femmes et 39,1 ans pour les hommes. Ces niveaux se situent, dans la lignée des tendances à la hausse observées avant la pandémie.
Pour les couples de même sexe, l’âge au mariage est toujours supérieur à celui des conjoints de sexe différent. Il avait tendance à diminuer depuis 2013, première année d’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe, mais a augmenté en 2020, comme pour les conjoints de sexe différent, avant de diminuer à nouveau en 2021. Il est de 37,2 ans pour les femmes en 2021, contre 38,6 ans en 2020, et 44,0 ans pour les hommes, après 44,4 ans.
En 2020, 174 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit une baisse de 11 % par rapport à 2019 (-22 000), une chute bien moindre que celle des mariages. Le nombre de Pacs avait augmenté chaque année de 2002 à 2018 à l’exception de 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. À partir de novembre 2017, la possibilité de contracter un Pacs en mairie plutôt qu’au tribunal a pu entraîner un report calendaire de 2017 à 2018 expliquant la forte progression du nombre de Pacs en 2018.
Si la crise sanitaire ne remet pas en cause les tendances lourdes de la démographie française, elle influe tant sur le niveau des naissances que sur celui de la mortalité. Si pour le moment, l’espérance de vie est encore affectée par l’épidémie, avec les efforts déployés en matière de santé, un rebond est envisageable quand cette dernière sera endiguée. Le vieillissement avec la montée en âge des générations du baby-boom est, en revanche, incontournable avec à la clef une augmentation prévisible des dépenses de dépendance et de santé.
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