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En France, plus de 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. D’enquête en enquête, les Français qui ne le sont pas mentionnent leur souhait de le devenir avant la retraite. La possession de résidence principale est considérée comme un des principaux moyens de préparer financièrement la retraite.
Au 1er janvier 2023, 37 % des ménages étaient propriétaires sans charge d’emprunt de leur résidence principale quand 20 % étaient considérés comme accédants. 40 % des ménages sont locataires. La France compte plus de locataires dépendant du parc privé (22,6 %) que de locataires dépendant de bailleurs publics (17,6 %).
La France est confrontée, depuis de nombreuses années, à une pénurie de logements sur fond de baisse de la construction. Le Gouvernement a annoncé de prochaines mesures afin de relancer le secteur du bâtiment, handicapé par la hausse des taux d’intérêt et par la raréfaction du foncier ainsi que par le coût croissant de la construction en raison notamment des dernières normes environnementales.
Selon un sondage de l’institut Kantar réalisé en juin 2022 pour La Fabrique de la cité (think tank créé par le groupe Vinci), 8 Français sur 10 préféreraient vivre dans une maison individuelle. En 2023, plus de la moitié des ménages habitent, par ailleurs, dans une maison individuelle. La France comptait 17,4 millions de logements individuels pour 13,6 millions de logements collectifs. En déclarant en 2021 que « le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n’est plus soutenable et nous mène à une impasse », la ministre déléguée au logement de l’époque, Emmanuelle Wargon, avait heurté un grand nombre de Français. Depuis, le Premier Ministre, Gabriel Attal, a été plus mesuré en la matière.
La maison individuelle fait l’objet de nombreuses critiques, accusée d’être une source d’étalement urbain et d’artificialisation des sols. Elle obligerait ses occupants à recourir à des modes de transports individuels susceptibles de générer des émissions de gaz à effet de serre importantes. Ces arguments peuvent être retournés. Les espaces urbanisés, donc artificialisés, génèrent d’importantes pollutions et accentuent les effets du réchauffement climatique quand les lotissements de maisons individuelles peuvent être plus facilement arborés que les centres-villes. Les embouteillages dans les grandes agglomérations sont, également, des sources d’émission de gaz à effet de serre non négligeables. Par ailleurs, la construction de maisons en milieu rural ou en périphérie des grands centres urbains contribuerait au réaménagement du territoire.
Le Premier Ministre a indiqué que le gouvernement prendra rapidement des mesures afin de faciliter la division parcellaire. Sans revenir sur le principe de la zéro artificialisation nette d’ici 2050, l’objectif est de permettre à un propriétaire de scinder son terrain en plusieurs lots qui pourront donner lieu à des constructions. « Si seulement 1 % des Français qui vivent en pavillon font cela, c’est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires qui sont possibles », a-t-il calculé. Sous certaines conditions et dans certaines communes, les propriétaires de terrains peuvent procéder à la parcellisation de ces derniers. Dans le cadre du futur dispositif, le gouvernement a promis une simplification des procédures en autorisant la construction de nouveaux logements sur les terrains parcellisés, sans changer les plans locaux d’urbanisme. Ce projet risque néanmoins de rencontrer l’hostilité des élus qui ne souhaitent pas densifier les zones pavillonnaires par peur de mécontenter les riverains.
Les professionnels du bâtiment estiment que la parcellisation sera longue à mettre en place et préféraient le retour du prêt à taux zéro en faveur des maisons individuelles neuves. Parmi les autres propositions susceptibles d’être reprises par le gouvernement figure la « surélévation », appliquée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy avant d’être supprimée par son successeur. L’actuel gouvernement a, par ailleurs, retenu vingt-deux « territoires enragés pour le logement » censés accueillir, d’ici à trois ans, quelque 1 500 logements neufs chacun (dont au moins 25 % de logements sociaux), soit au total 30 000 logements. Parmi ces territoires figurent notamment Villejuif (Val-de-Marne), Versailles, Dunkerque (Nord), Dieppe (Seine-Maritime), Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nice, Saint-Étienne, Strasbourg, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Nantes ou encore la communauté d’agglomération du Pays basque. Ces zones ont été sélectionnées en raison d’une forte tension immobilière ou de l’arrivée de projets économiques d’envergure.
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