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L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié début décembre 2020 son édition 2020 du Panorama des pensions. Dans ce rapport, l’OCDE met en évidence la manière avec laquelle ses États membres ont protégé l’année dernière les retraités et futurs retraités. L’OCDE souligne que la crise a engendré de nombreuses difficultés au niveau tant de l’épargne-retraite que des dispositifs de pension de vieillesse. La crise économique devrait maintenir les taux d’intérêt, les rendements et la croissance à des niveaux très faibles ; ce qui occasionnera pour de nombreuses personnes des difficultés à épargner pour leur retraite.
La crise du covid-19 accroît les tensions sur les systèmes de retraite des pays développés
La retraite par répartition a été la plupart du temps préservée grâce au chômage partiel qui a été fortement étendu dans les pays de l’OCDE et devrait contribuer à limiter les conséquences négatives sur les futures pensions. Grâce aux éléments de compensation existant avant la crise ou mis en place pendant cette dernière dans plusieurs États, l’organisation estime qu’un actif ayant subi une période de chômage d’une durée totale de 5 ans dans un État considéré comme protecteur devrait, toucher le même niveau de pension qu’un actif ayant eu une carrière complète. En revanche, certains pays comme l’Australie, la Pologne ou la Corée du Sud se caractérisent par de faibles mesures de compensation qui entraîneront potentiellement des baisses de pension de près de 10 %.
Un autre enjeu majeur des prochaines années est celui de la diminution du salaire moyen qui fait office dans de nombreux pays de base de calcul pour déterminer le montant de la pension comme par exemple aux États-Unis. La baisse des salaires en 2020 aux États-Unis entraînera une diminution des pensions estimée par l’organisation à 13 % pour ceux qui ont 60 ans aujourd’hui. Aux États-Unis, de nombreux retraités aux revenus modestes poursuivent une activité professionnelle.
La dégradation des comptes publics en 2020 pourrait aussi pousser les gouvernements à demander à l’avenir un effort plus important aux retraités.
Des évolutions ont concerné les cotisations pour la retraite l’année dernière
L’OCDE souligne que plusieurs de ses États membres ont mis en place un mécanisme de report ou d’annulation de cotisations s’appliquant notamment aux cotisations vieillesse. Au Japon, cette dispense de cotisation devra nécessairement être payée à l’avenir afin de garantir son niveau de pension.
Certains pays ont spécifiquement permis en 2020 de faire une pause dans les cotisations à l’épargne retraite, ce qui pourrait engendrer, d’après l’OCDE, une diminution du revenu à la retraite d’environ 2-3 % pour une année sans cotisation.
Enfin, des pays comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont subventionné l’année dernière directement une partie des cotisations dans les plans d’épargne retraite, ce qui a permis aux entreprises de ne pas effectuer cette dépense.
Un accès facilité à l’épargne retraite s’est développé dans de nombreux pays en 2020
Les comptes d’épargne retraite ont été impactés de manière négative par la baisse des cours des marchés financiers au premier semestre. L’OCDE rappelle ainsi que “La valeur marchande des comptes d’épargne-retraite a subi une forte baisse au premier trimestre de 2020. Les pertes sur les marchés financiers font baisser le montant des actifs des régimes de retraite. Les prévisions suggèrent que les avoirs de retraite auraient diminué de 10 % au premier trimestre 2020 dans la zone OCDE”.
Pour faire face aux difficultés économiques actuelles, certains pays permettent un accès avancé à l’épargne retraite. Ainsi au Mexique et en Nouvelle-Zélande, il est possible d’accéder à son épargne retraite en cas de difficultés financières (ce sont les deux pays où il y a eu le plus de retraits au niveau de l’épargne retraite au cours de la crise Covid-19). L’Australie donne la possibilité aux salariés dont le temps de travail est réduit d’au moins 20 % ainsi qu’aux travailleurs indépendants qui connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires de minimum 20 % d’accéder à leur épargne retraite. Aux États-Unis, les salariés licenciés disposent de la faculté de puiser leurs économies dans les fonds de pension. L’Espagne autorise quant à elle les membres de certains régimes à retirer leurs avoirs s’ils se retrouvent au chômage.
L’OCDE a mis en avant plusieurs propositions dans son rapport
Pour l’OCDE, il est essentiel que l’accès anticipé à l’épargne-retraite reste une « option de dernier recours, fondée sur les circonstances particulières d’un individu, comme la détresse financière ou une maladie grave ». Les effets négatifs d’un accès trop facilité à l’épargne retraite avant la liquidation des droits sont en effet importants.
L’OCDE prône la mise en place de dispositifs d’épargne longue associant un compte d’épargne destiné à la retraite et un compte d’épargne destiné aux cas d’urgence. Cette mesure permettrait de renforcer la résilience de l’épargne retraite. L’État de Singapour a créé à cet effet différents comptes d’épargne afin de répondre à des besoins différents.
L’OCDE recommande aussi dans son rapport de :
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