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L’édito de novembre de Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
En cet automne 2020, nous sommes loin de l’insouciance de « la Nouvelle Vague » qui au début des années 1960 a révolutionné les lois du cinéma avec comme illustres représentants François Truffaut, Éric Rohmer, Agnès Varda, Jean Eustache, Jacques Rivette, Claude Chabrol ou Jean-Luc Godard. Il y a bien longtemps que l’esprit de liberté des Trente Glorieuses s’est évanoui. Le monde semble être de nouveau entré dans une phase sombre de son histoire.
Trois crises majeures menacent l’Occident, l’épidémie de covid-19, l’extrémisme islamique et le réchauffement de la planète. Ces trois crises mettent à mal les fondements des démocraties occidentales, la liberté de pensée et de mouvement, la croissance comme moteur de l’économie et de l’ascension sociale et le pluralisme associé à l’état de droit. Les crises à répétition s’accompagnent d’un affadissement des valeurs démocratiques au point que les peuples recherchent de plus en plus des solutions autoritaires. En cette fin d’année, l’accumulation de mauvaises nouvelles pourrait alimenter un mouvement de panique.
L’aversion aux risques qui est de plus en plus répandue pourrait conduire les investisseurs, les épargnants, à opter pour des placements dits sûrs, les obligations d’État au moment même où ceux-ci n’en finissent pas de s’endetter. Ironie de l’histoire, les épargnants semblent demander toujours plus de produits de taux quand la prudence pourrait les inciter à réduire leur poids. Compte tenu de la montagne d’incertitudes auxquelles nous devons faire face, la recherche de la liquidité et de la sécurité apparaît légitime, même si sa rationalité est contestable.Il n’en demeure pas moins que la fin de l’année se rapprochant, il est temps de penser à alléger sa facture fiscale en réorientant une partie de son épargne de précaution vers des placements pouvant contribuer au financement des entreprises. Les épargnants n’ont que l’embarras du choix entre les fonds d’investissement de proximité, les fonds communs de placement dans l’innovation, les SOFICA qui financent le cinéma et bien évidemment l’épargne retraite. Afin de préserver notre pouvoir d’achat en tant que futur retraité, le recours à des suppléments par capitalisation apparaît, de plus, indispensable. Cette épargne longue a de nombreuses qualités dont celle de nous constituer un pécule au moment de la liquidation des droits et celle de renforcer les fonds propres des entreprises. Sur l’ensemble de l’année 2020, les Français devraient mettre de côté environ 150 milliards d’euros dont près de la moitié en raison de la crise sanitaire. En affectant 20 % de l’épargne covid-19 à l’épargne retraite, les ménages français feraient ainsi coup double.
Jean-Pierre Thomas
contact@cercledelepargne.com