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Moody’s ne dégrade pas la note de la France
Vendredi soir, Moody’s n’a pas dégradé la note de la France mais assorti cette dernière de perspective négative. Elle a ainsi maintenu la note « AA3 ». Moody’s se distingue des deux autres grandes agences de notation qui ont récemment privé Paris de son « double A », Fitch en septembre et S&P la semaine dernière, en avance sur son calendrier de révision traditionnel.
Moody’s avec le changement de perspective a mis néanmoins en garde la France qui pourrait rapidement perdre son dernier double A si elle n’arrivait pas à maîtriser la situation de ses finances publiques. L’agence souligne les dangers inhérents à l’instabilité politique. « Cette instabilité risque d’entraver la capacité du gouvernement à affronter des défis essentiels tels que le déficit budgétaire élevé, le fardeau croissant de la dette et la hausse durable des coûts d’emprunt. » expliquent les analystes de Moody’s, qui mentionnent les effets négatifs d’un retour en arrière durable sur certaines réformes structurelles clefs, en particulier la réforme des retraites de 2023. « Si la suspension de la réforme s’étend au-delà de quelques années, cela va exacerber les défis budgétaires du gouvernement et affecter négativement le potentiel de croissance de l’économie en réduisant l’offre de travail », ont-ils indiqué.
Comme pour les décisions des deux autres agences, celle de Moody’s ne devrait pas avoir de conséquences sur les marchés financiers. Les investisseurs ont intégré de longue date la détérioration des finances publiques tricolores, que les agences ne font en réalité que confirmer.
La discussion parlementaire du budget n’augure rien de bon pour l’avenir de la notation de la France. Si le gouvernement ambitionne de réduire le déficit public l’an prochain à 4,7 % du PIB (environ 144 milliards d’euros) contre 5,4 % attendus cette année (environ 160 milliards), nul s’attend que cet objectif soit atteint. La marche vers le retour d’u déficit en-dessous de 3 % du PIB (90 milliards d’euros) apparaît bien longue et incertaine. « Ce n’est qu’en atteignant ce seuil des 3 % que nous stabiliserons notre dette », a répété Roland Lescure. La dette publique devrait représenter 115,9 % du PIB en fin d’année, en hausse de 2,7 points sur un an. Bercy espère ralentir cette hausse pour atteindre un pic à 118,7 % fin 2027 avant d’amorcer un lent recul. En un an, la charge d’intérêts est passée de 60 à 65 milliards et devrait atteindre 74 milliards l’an prochain avant d’approcher 100 milliards en 2028.
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