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Les retraités, la vie en couple et le lieu de résidence

Retraite 10 mars 2025

En 2021, 13,9 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus, appelées seniors, résident en France. Elles représentent 21 % de la population totale, contre 14 % en 1990, et pourraient atteindre 27 % en 2050. En 2021, 54 % des seniors ont moins de 75 ans, 30 % ont entre 75 et 84 ans et 16 % ont 85 ans ou plus.

Au-delà de l’augmentation de la mortalité avec l’âge, la taille des générations influence également la répartition par âge des seniors. Nés entre 1946 et 1955, les seniors de moins de 75 ans appartiennent aux premières générations du baby-boom. Avec le vieillissement de ces générations, la proportion des personnes de 85 ans ou plus pourrait atteindre 24 % des seniors en 2050.

En raison d’une mortalité plus élevée que celle des femmes à tous les âges, les hommes sont minoritaires parmi les seniors, en particulier parmi les plus âgés. En 2021, ils représentent 43 % des 65 ans ou plus et seulement 32 % des 85 ans ou plus.

L’évolution de la composition de la population senior a une incidence sur les lieux de résidence. La préférence marquée pour le maintien à domicile se renforce. Les personnes âgées tendent à se concentrer dans les grandes agglomérations et sur le littoral. Le maintien à domicile dépend notamment du statut matrimonial du senior (célibataire ou en couple), de ses liens familiaux et de ses revenus.

De plus en plus de seniors en couple

Parmi les personnes de 65 ans ou plus, en raison des différences d’espérance de vie et des écarts d’âge au sein des couples, les hommes vivent plus souvent en couple que les femmes (71 % contre 45 %). Après 85 ans, 55 % des hommes vivent encore en couple, contre seulement 14 % des femmes.

Vivre en couple est plus fréquent en 2021 qu’il y a trente ans. À l’inverse, vivre avec des proches, principalement ses enfants, est devenu plus rare. Aux âges les plus avancés, vivre seul à son domicile ou résider en établissement est plus fréquent qu’auparavant. Après 85 ans, vivre avec des proches est plus répandu dans les DOM, en Corse et dans le Sud-Ouest. Vivre en établissement est plus fréquent dans une ceinture sud-est du Massif central et dans le Nord-Ouest.

Au-delà de 65 ans, une personne sur trois vit seule dans son logement

En 2021, 57 % des seniors vivent en couple dans leur logement, 32 % résident seuls et 6 % vivent exclusivement avec un ou plusieurs proches autres qu’un conjoint. Ces proches peuvent être leurs enfants, mais aussi d’autres membres de leur famille (frère, sœur, nièce, neveu, etc.) ou encore des personnes sans lien familial (ami, colocataire, etc.).

Par ailleurs, 5 % des seniors résident en dehors d’un logement ordinaire, dont 97 % en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou en maison de retraite.

Un senior sur dix vit avec un ou plusieurs de ses enfants

Parmi les seniors, vivant en couple ou non, un sur dix partage son logement avec un ou plusieurs de ses enfants, qui peuvent eux-mêmes être en couple ou avoir des enfants.

Vivre avec un enfant est nettement plus fréquent pour les personnes qui ne vivent pas en couple. Cette situation concerne sept seniors sur dix parmi ceux vivant uniquement avec des proches, contre un sur dix parmi ceux vivant en couple.

Vivre en établissement : une situation rare avant 85 ans

Le mode de résidence diffère considérablement selon l’âge et la situation conjugale. Avant 82 ans, la vie en couple est majoritaire, mais elle devient de moins en moins fréquente par la suite, en raison du risque accru de décès du conjoint.

En 2021, 66 % des 65-74 ans, 56 % des 75-84 ans et 27 % des 85 ans ou plus vivent en couple. Après 95 ans, moins d’un senior sur dix vit encore avec un conjoint.

Vivre seul à domicile concerne un peu plus d’un quart des 65-74 ans, près d’un senior sur deux entre 90 et 94 ans, et légèrement moins au-delà. Pour les personnes seules, la perte d’autonomie et les problèmes de santé nécessitent souvent une prise en charge par des proches ou une structure adaptée. La vie en établissement progresse rapidement avec l’âge :

  • 5 % des 80-84 ans ;
  • 12 % des 85-89 ans ;
  • 25 % des 90-94 ans ;
  • 41 % des 95 ans ou plus.

Les hommes plus souvent en couple et à domicile que les femmes

En général plus âgés que leur conjointe et ayant une mortalité plus élevée, les hommes vivent davantage en couple dans leur logement (71 %) que les femmes (45 %).

Parmi les 65-84 ans, 74 % des hommes et 53 % des femmes vivent en couple, soit un écart de 21 points. Après 85 ans, cet écart se creuse : 55 % des hommes vivent en couple contre seulement 14 % des femmes.

Par conséquent, les femmes vivent plus souvent seules : 53 % des femmes de 85 ans ou plus résident seules contre 28 % des hommes. Après 85 ans, 12 % des hommes vivent en établissement, contre 22 % des femmes.

Les modes de résidence dépendent peu du groupe social

En 2021, à âge donné, la part des femmes de 65 ans ou plus vivant en couple varie assez peu selon le groupe social, sauf pour les anciennes agricultrices, qui vivent plus souvent en couple entre 65 et 84 ans. Les anciennes cadres vivent légèrement plus souvent en couple après 85 ans, alors qu’aux âges actifs, elles étaient plus fréquemment célibataires. Cette tendance s’explique par le fait qu’elles ont souvent un conjoint également cadre, bénéficiant ainsi d’une espérance de vie plus élevée.

Chez les hommes, la vie en couple est d’autant plus fréquente que le statut social est élevé :

  • 78 % des anciens cadres de 65 à 84 ans vivent avec leur conjointe, contre 71 % des anciens ouvriers ;
  • Après 85 ans, ces taux sont respectivement de 60 % et 54 %.

Les hommes n’ayant jamais travaillé, souvent confrontés à des problèmes de santé ou de handicap, vivent nettement moins souvent en couple (50 % entre 65 et 84 ans) et plus fréquemment en établissement ou avec des proches.

Des disparités territoriales marquées

Dans les DOM, en Corse et en Seine-Saint-Denis, la cohabitation avec des proches après 85 ans est bien plus répandue (29 % dans les DOM, 22 % en Corse, 13 % en Seine-Saint-Denis), tandis que la vie en établissement y est moins fréquente. À l’inverse, l’hébergement en établissement est plus courant dans l’Ouest (Pays de la Loire, Deux-Sèvres, Côtes-d’Armor), le sud-est du Massif central et certaines zones de Bourgogne. Paris se distingue par une forte proportion de seniors vivant seuls (55 %) et un recours moindre aux établissements (11 %). Cette singularité s’explique par un nombre important de célibataires à tous les âges et un accès aux soins facilité.

L’évolution des modes de résidence des seniors en France reflète les transformations démographiques et sociétales en cours. Le vieillissement de la population, amplifié par l’arrivée progressive des générations du baby-boom dans les tranches d’âge les plus avancées, modifie la structure et les besoins de cette catégorie de la population.

Si la vie en couple reste majoritaire jusqu’à environ 80 ans, son recul progressif avec l’avancée en âge met en évidence la fragilité des trajectoires résidentielles des seniors isolés. Le maintien à domicile, qui s’impose comme un modèle privilégié, repose sur un équilibre complexe entre ressources financières, état de santé et réseaux de solidarité. Les inégalités de genre restent marquées, les femmes vivant plus souvent seules et entrant plus fréquemment en établissement.

Au-delà des différences individuelles, des disparités territoriales notables apparaissent : dans certaines régions, la cohabitation intergénérationnelle demeure ancrée dans les pratiques, tandis que d’autres privilégient le recours aux établissements spécialisés. Ces tendances traduisent des dynamiques culturelles, sociales et économiques qui doivent être intégrées dans les politiques publiques en matière d’habitat, de santé et de prise en charge de la dépendance.

Face à ces évolutions, les enjeux sont multiples : adaptation du parc immobilier aux besoins d’une population vieillissante, renforcement des dispositifs de maintien à domicile, développement d’offres d’hébergement intermédiaires et anticipation du financement de la dépendance. La soutenabilité du modèle actuel repose sur une articulation efficace entre solidarités familiales, intervention publique et solutions privées.

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