Par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Dans sa forme actuelle, le système de protection sociale français date de 1944. Tout n’est pas né, loin de là, à la Libération et tout n’a pas été créé en une journée. La protection sociale est le fruit de l’industrialisation et des luttes syndicales qui l’ont accompagnée. De nombreuses structures d’initiative privée ou publique apparaissent au cours du XIXe siècle afin de venir en aide aux ouvriers.
Notre histoire sociale est marquée par la période révolutionnaire, avec la suppression des corps intermédiaires par la loi Chapelier de 1791 et le décret d’Allarde des 2 et 17 mars 1791, qui interdisait la création de syndicats de salariés et de mutuelles ainsi que le droit de grève, a compliqué l’élaboration de consensus sociaux. Il faudra attendre le 25 mai 1864, sous le Second Empire, afin que le délit de coalition et de grève soit supprimé par la loi Ollivier. Dans les faits, cette loi met un terme au délit de constitution de syndicats tout en maintenant leur interdiction. La légalisation des syndicats professionnels n’intervient qu’avec la loi du 21 mars 1884. Ce combat pour la reconnaissance des syndicats a laissé son empreinte dans l’histoire sociale de la France.
Cette longue maturation du fait social et notre travers centralisateur ont conduit à placer État au cœur de la vie sociale de la Nation.
Malgré de nombreuses tentatives sous la IIIe République, la France n’a pas pu se doter d’un système cohérent de protection sociale avant la Seconde Guerre Mondiale. La division syndicale attisée par la création de l’URSS et le fait que la France soit demeurée longtemps un pays rural et de petites industries ont constitué des freins importants.
Sommaire de l’étude
NOTRE SYSTÈME DE PROTECTION SOCIALE, PRODUIT D’UNE HISTOIRE AGITÉE
LE PACTE SOCIAL MENACÉ ?
LE RENOUVEAU DU TRAVAIL NON-SALARIÉ
VERS LE COMPTE PERSONNEL ACTIVITÉ
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