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Les jeunes aidants, une population à part !

Prévoyance 11 décembre 2023

En France, 9,3 millions d’aidants non professionnels sont investis dans l’accompagnement d’un proche fragilisé par une perte d’autonomie liée à l’âge, à la maladie ou au handicap. En règle générale, il s’agit d’une femme de plus de 50 ans en soutien de ses parents, de ses enfants ou de son conjoint. Le Crédoc a réalisé avec la MACIF, partenaire d’AG2R LA MONDIALE, une étude sur une catégorie particulière d’aidants, les jeunes de moins de 25 ans. Une enquête quantitative et qualitative menée en juin 2023 auprès de 3 000 jeunes de 16 à 25 ans vivant en France métropolitaine, dont plus de 1 000 anciens et actuels aidants, a servi de base à cette étude. Les jeunes aidants souffrent des mêmes problèmes que ceux qui sont plus âgés. Leur soutien peut de plus les pénaliser dans leurs études et dans leur vie personnelle.

700 000 à 1 000 000 jeunes de 16 à 25 ans sont aidants ou co-aidants de proches fragiles en lien avec la famille. Ils sont amenés à gérer des situations difficiles et à prendre des décisions délicates concernant des personnes bien souvent âgées. Dans 50 % des cas, les personnes souffrent d’un handicap physique et dans 38 % des cas de problèmes psychologiques ou psychiatriques.

Enfin dans un tiers des situations, les jeunes aidants sont confrontés à la maladie grave d’un proche. 31 % sont également amenés à gérer des problèmes d’addictions. Près d’un tiers des jeunes concernés épaulent un de leurs parents (32 %), 18 % un grand-parent, 17 % un conjoint, 9 % un enfant, 7 % un frère ou une sœur, 2 % un beau-parent. 8 % des jeunes apportent leur soutien à un ami. La moitié (48 %) des jeunes aidants résident avec la personne aidée, tandis que 21 % cohabitent de façon discontinue.

24 % des jeunes aidants apportent une aide quasi quotidienne, 38 % interviennent plusieurs fois par semaine, 27 % une fois par semaine et 11 % deux fois par mois. 54 % des jeunes aidants se considèrent comme aidant principal et 7 % estiment être le seul aidant. 18 % des jeunes aidants se retrouvent seuls à prendre des décisions importantes concernant la personne aidée, qu’il s’agisse sa santé, son logement, sa situation financière. 70 % des jeunes aidants interviennent plusieurs fois par semaine pour réaliser ces tâches ménagères. 54 % réalisent des soins de santé ; 43 % effectuent des actes de sécurisation de la personne aidée et 40 % l’aident à se déplacer. 49 % apportent un soutien moral et 28 % une aide financière.

Une majorité des jeunes se déclarent fiers de venir en aide à un proche en situation de dépendance. 42 % considèrent que l’aide apportée a permis un rapprochement avec la personne aidée. En revanche, ils sont nombreux à estimer que cette aide n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle. 32 % des jeunes perçoivent leur situation d’aide comme une charge mentale difficile voire très difficile à supporter. 28 % des aidants jugent être « souvent » dans un état d’épuisement intense qui se traduit par le sentiment d’être à bout. 49 % des jeunes soulignent que leur soutien est une source de grande fatigue. Leur aide provoque une perte ou une prise de poids dans 40 % des cas. 35 % des aidants interrogés estiment également souffrir de problèmes de dos. 29 % présentent des signes dépressifs et 27 % souffrent d’isolement.

Selon l’enquête du Credoc, 47 % des aidants interrogés sont élèves ou étudiants. Ils doivent donc concilier scolarité et travail d’aide. Compte tenu des contraintes liées à l’aide prodiguée, ils sont 4 fois plus nombreux à ne pas avoir pu se présenter à un examen et près d’un quart d’entre eux ont déjà redoublé une année. Parmi les jeunes aidants en études ou à l’école, 37 % ont été également obligés à occuper un emploi à temps partiel pour faire face aux dépenses générées par le soutien à la personne dépendante. Un tiers des jeunes aidants contribuent, en effet, aux dépenses de la personne qu’ils aident plusieurs fois par mois. 30 % des jeunes ont été contraints de modifier leur projet d’orientation en poursuivant des études plus courtes que celles envisagées avant de devenir aidants.

Parmi ceux qui sont entrés dans la vie professionnelle, les trois quarts ont dû adapter leur situation de travail en modifiant leurs horaires de travail, en adoptant de nouvelles modalités de travail ou en changeant le contenu de leur poste. 19 % des aidants interrogés ont ainsi dû réduire le nombre d’heures travaillées. A contrario, 21 % des actifs-aidants ont augmenté leur volume de travail, afin de disposer d’une rémunération plus importante. 18 % des aidants-actifs ont demandé à bénéficier de jours supplémentaires de télétravail. Pour se consacrer davantage au proche aidé, 12 % des interrogés ont pris des congés. Seulement 8 % ont déjà eu recours au congé proches aidants. Dans une minorité de cas (4 %) l’aidant a dû cesser son activité professionnelle pour se consacrer à la personne dépendante.

Les attentes des jeunes aidants Les jeunes aidants se sentent un peu seuls face à la dépendance d’une de leurs proches. Ils aimeraient recevoir plus de soutien de la part de leur entourage (35 %). Ils souhaiteraient pouvoir être épaulés par des professionnels (32 %). 20 % aimeraient que la personne aidée puisse être accueillie en hébergement temporaire, ou accueil de jour et 18 % en établissement hébergeant des personnes en situation de handicap. 10 % des jeunes aidants n’ont mis personne au courant de leur situation et 20 % des aidants souhaiteraient pouvoir échanger sur leur situation. 61 % des aidants interrogés éprouvent une gêne à parler de leur mission auprès d’une personne dépendante. Une majorité des jeunes aidants demandent que leur situation soit mieux prise en compte tant sur le plan des études que dans la vie professionnelle.

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