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Les indépendants et la santé, un couple à améliorer

Prévoyance 7 septembre 2021

Le système de santé français était, à l’origine, fondé sur un modèle d’assurance sociale de nature professionnelle. Depuis une trentaine d’années, un glissement s’est opéré vers une couverture dite universelle. L’assurance-maladie permet aux citoyens d’accéder à des soins de santé financés en grande partie par des fonds publics, tout au long de leur vie, sans aucune restriction d’âge. La Sécurité sociale finance 78,2 % des dépenses de santé, les organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance), 13,4 %, le restant à la charge des ménages s’établissant à 6,9 % en 2019.

L’objectif des pères fondateurs de la Sécurité sociale, en 1945, visant à instaurer un régime unique, n’a pas été réalisé pour des raisons sociologiques. Les indépendants ne souhaitaient pas entrer dans un régime qui était gouverné par des syndicats de salariés. Les salariés des entreprises qui avaient mis en place des régimes particuliers avant la Seconde Guerre mondiale n’ont pas souhaité rejoindre le régime général jugé moins avantageux.

Si l’accès aux soins est identique entre salariés et non-salariés, les prestations et les allocations peuvent différer, en particulier en matière de pensions d’invalidité. Les travailleurs indépendants comprennent 34,5 % d’agriculteurs, 28,4 % d’artisans, 23,4 % de commerçants, 3,8 % de chefs de petites entreprises et 9,9 % de profes­sions libérales. La population des indépendants est plus âgée et plus masculine que la moyenne. La structure démographique influe sur l’état de santé de cette population. Selon les données du Ministère de la Santé, ce dernier est plus dégradé chez les travailleurs indépendants que pour la moyenne de la population, sauf en ce qui concerne le stress. Les travailleurs indépendants connaissent des conditions de travail plus difficiles mais jouissent d’un plus grand contrôle sur leur travail que les autres actifs.

Les indépendants dépensent moins que la moyenne en frais de médecins (généralistes, spécialistes, dentistes et sages-femmes) et en biens et services médicaux (médicaments, dispositifs de vue et autres dispositifs médicaux, etc.). Ils ont tendance à moins consulter et s’arrêtent moins de travailler en cas de maladie du fait de la perte de revenus que cela pourrait entraîner. En revanche, ils recourent davantage au personnel paramédical, par exemple aux infirmiers, et aux transports. Du fait d’une santé plus dégradée, ils consomment plus de soins hospitaliers (hospitalisation imprévue et réhospitalisation) que la moyenne de la population active.

En début de carrière, les indépendants consomment très peu de soins de santé ; en revanche, au-delà de 50 ans, leur consommation rejoint celle des salariés. Cette évolution en deux temps, particulièrement prononcée chez les hommes, n’est pas significative chez les femmes.

La population des indépendants est très diverse, ce qui conduit à ce que les différences entre les indépendants et les salariés soient plus ou moins prononcées en fonction du métier du travailleur indépendant. Ainsi, les commerçants ont des comportements de santé proches de salariés. Les chefs de petites entreprises déclarent eux aussi moins de renoncement aux soins que les salariés et consomment autant en soins de santé que ces derniers. De leur côté, les professions libérales se rendent moins souvent chez leur généraliste mais passent plus de nuits à l’hôpital.

La progression du nombre de micro-entrepreneurs, ces quinze dernières années, en lien avec l’ubérisation de la société, a entraîné le développement d’une nouvelle population d’indépendants. Du fait de leur jeunesse et de la faiblesse de leurs revenus, les micro-entrepreneurs consomment peu de soins de santé.

Si pour les indépendants traditionnels, l’existence des complémentaires santé a permis de compenser la faible couverture de leur régime de base, en particulier, en ce qui concerne l’invalidité, il en est tout autrement pour les nouveaux indépendants micro-entrepreneurs qui sont exposés en cas d’accident de santé.

A lire dans la Lettre N°89 de septembre 2021

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