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Selon une étude de FIPECO, centre d’étude spécialisé en finances publiques dirigée par François ECALLE, la France consacre 58,3 % de son PIB aux dépenses publiques. Cette étude, reprenant des données de 2022 d’Eurostat, met en évidence le fait que les dépenses publiques sont, en France, supérieures à la moyenne européenne de près de 10 points (49,6 % du PIB dans l’Union européenne). Les dépenses publiques représentent 49,5 % du PIB en Allemagne et 43,5 % aux Pays-Bas.
Les dépenses publiques consacrées à la protection sociale s’élevaient à 32,9 points de PIB en France en 2022, contre une moyenne européenne de 27,2 points (28,9 points en Allemagne et seulement 23,0 % aux Pays-Bas). Le premier poste de dépenses est, en France, constitué par le financement des pensions de retraite. La France n’est pas le pays où la proportion de retraités est la plus importante de l’Union européenne. En revanche, elle se caractérise par un poids élevé des dépenses de retraites, 14,4 % du PIB, soit 2,5 points de plus que la moyenne européenne (11,9 %). Les dépenses de retraite s’élèvent à 6,1 % du PIB aux Pays-Bas. Seule l’Italie (16,2 % du PIB) a des dépenses plus importantes que la France. La retraite représente, en France, près d’un quart des dépenses publiques.
Les dépenses publiques de santé représentaient 12,2 % du PIB en France alors que la moyenne européenne était 10,5 % du PIB (11,9 % du PIB en Allemagne et 8,9 % en Italie). Les dépenses associées au chômage (y compris partiel) ont atteint 1,7 % du PIB en France, contre 1,2 % du PIB en moyenne dans l’Union européenne (1,5 % en Allemagne et 0,6 % aux Pays-Bas).
Les dépenses affectées aux familles et à la lutte contre l’exclusion sociale étaient plus élevées en France (à l’exception de l’Italie pour l’exclusion). En additionnant les aides personnelles au logement, les aides à la pierre et les dépenses relatives aux équipements collectifs associés à l’habitat, le coût de la politique du logement s’est élevé à 2,0 % du PIB en France, contre une moyenne de 1,3 % du PIB dans l’Union européenne, mais celle-ci est fortement tirée vers le haut par l’Italie (3,3 % du PIB) du fait d’un crédit d’impôt exceptionnel et en principe temporaire en faveur de la rénovation des logements.
Le poste « affaires économiques » recouvre de nombreuses dépenses liées aux transports (construction et entretien des routes…) ainsi que des aides aux ménages et des subventions aux entreprises relevant de politiques publiques (aides à l’agriculture, aides à l’innovation, crédit d’impôt pour l’emploi de salariés à domicile…) et mesures prises pour faire face à la hausse des prix de l’énergie en 2022. Leur coût total a atteint 6,7 % du PIB en France en 2022, contre 5,9 % du PIB en moyenne dans l’Union européenne (5,2 % du PIB en Allemagne et 6,2 % en Italie).
Les dépenses relatives à la production et à la consommation d’énergie ont été plus élevées que la moyenne en France et aux Pays-Bas. Les dépenses militaires de la France ont représenté 1,8 % du PIB contre 1,3 % en moyenne dans l’Union européenne (1,0 % en Allemagne et 1,3 % en Italie). Seul le coût de la politique des transports est proche dans l’ensemble de ces pays. La France est même un peu au-dessous de la moyenne européenne.
La France a dépensé plus pour l’enseignement (5,2 % du PIB) que la moyenne européenne (4,7 % du PIB) et que l’Allemagne (4,5 %) et l’Italie (4,1 %) mais les Pays-Bas (5,1 %) sont juste derrière la France. Le poste « sécurité intérieure et justice » recouvre les dépenses des forces de l’ordre (police et gendarmerie), du système judiciaire et de l’administration pénitentiaire. Leur coût était au total de 1,7 % du PIB en France comme en moyenne dans l’Union européenne ou en Allemagne. Il était un peu plus élevé en Espagne et aux Pays-Bas. Les « services généraux » recouvrent notamment les « fonctions support » telles que les fonctions « état-major » (Présidence, assemblées et services du Premier ministre), « financières » (ministère des finances), ressources humaines (ministère de la fonction publique), « représentation » (ministère des affaires étrangères) de l’État et des collectivités locales. Leur coût représentait 3,9 % du PIB en France contre une moyenne de 3,7 % dans l’Union européenne (4,5 % en Allemagne et 2,6 % aux Pays-Bas). Les dépenses en faveur de la recherche fondamentale représentaient 0,3 % du PIB en France contre une moyenne de 0,6 % dans l’Union européenne (1,0 % en Allemagne). En y ajoutant la recherche appliquée, le total était de 1,3 % du PIB pour la France (y compris le crédit d’impôt recherche), contre une moyenne de 1,1 % du PIB dans l’Union européenne (1,4 % en Allemagne). Les intérêts de la dette publique représentaient 2,0 % du PIB en France contre une moyenne de 1,7 % dans l’Union européenne et 0,7 % du PIB en Allemagne mais 4,4 % en Italie.
Rapportée à l’ensemble des dépenses publiques, la retraite en tête
La protection sociale absorbe 56,4 % des dépenses publiques en France, soit plus que la moyenne de l’Union européenne (54,7 %). La part des retraites en France (24,7 %) était au-dessus de la moyenne (23,9 %) mais bien plus faible qu’en Italie (28,8 %). Elle était particulièrement réduite aux Pays-Bas (14,0 %). La part des dépenses de santé était, en France, (21,0 %) proche de la moyenne. Elle était plus élevée en Allemagne (24,0 %) et aux Pays-Bas (26,6 %) et nettement plus faible en Italie (15,9 %).
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