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Les âges de la retraite et leur nécessaire évolution?

Etudes 24 avril 2019

L’équilibre de tout régime d’assurance-vieillesse dépend évidemment de l’âge de départ à la retraite. Ainsi, le Chancelier Bismarck en 1883 avait retenu 65 ans pour l’âge de liquidation des droits car, à l’époque, l’espérance de vie des Allemands était inférieure à 65 ans, ce qui garantissait des risques de déficit. En France, ce fut le même âge qui fut choisi, en 1910, lors de la discussion du projet de loi instaurant une retraite obligatoire et générale pour tous les ouvriers et paysans. À l’époque de la loi relative au régime des retraites ouvrières et paysannes (ROP), l’espérance de vie des Français ne dépassant pas les 45 ans, ses détracteurs l’avaient alors qualifiée de « Retraite pour les Morts ». Certes, ce n’est pas l’espérance de vie à la naissance mais l’espérance de vie au moment de la liquidation qui compte mais il n’en demeure pas moins que la fixation de l’âge de liquidation génère, de longue date, des débats passionnés. Plus d’un siècle est passé et l’âge de la retraite suscite toujours autant de crispations au sein de l’opinion publique.

En 70 ans, les paramètres de l’équation de la retraite ont complètement été modifiés. Ainsi, l’espérance de vie à 60 ans est passée de 16 ans en 1950, à 25 ans en 2018. Elle est de 23,2 ans pour les hommes en 2018 et de 27,6 ans pour les femmes. Du fait de cet allongement de l’espérance de vie et de l’arrivée à l’âge de la retraite des larges classes d’âge du baby-boom, le nombre de retraités a atteint 16 millions en 2018 contre 5 millions en 1972. Il s’élèvera à 25 millions en 2060. En revanche, la proportion de personnes d’âge actif recule. Elle était de 55 % en 2018 contre 62 % en 1998. En 1982, le Président François Mitterrand a décidé d’abaisser l’âge légal de 65 à 60 ans. Cette décision était la traduction d’une de ses 110 promesses de campagne. Elle était dictée par des considérations sociales mais reposait également sur un postulat économique : face à la montée du chômage, la majorité socialo-communiste de l’époque considérait que l’augmentation du nombre de départs à la retraite pouvait améliorer la situation de l’emploi. Tel ne fut pas le cas. Les pays de l’OCDE confrontés au vieillissement de la population ont opté pour le report de l’âge de départ à la retraite plus tôt, plus souvent et plus fortement que la France. Il a fallu attendre 2010 dans notre pays pour que l’âge légal soit porté de 60 à 62 ans. Mais, l’âge de départ à la retraite est une notion complexe. Il convient avant tout de souligner qu’il n’existe non pas un mais des âges de départ à la retraite. Comme le rappelait le secrétaire général du Conseil d’orientation des retraites, Yves Guégano lors du colloque du 2 décembre 2015 consacré à cette thématique « il y a souvent des confusions sur les différentes notions d’âge de départ ». Au-delà du nécessaire éclairage sur l’état du droit positif, il convient également de s’intéresser aux conséquences économiques d’un éventuel report et à l’avenir des bornes d’âge dans un régime universel par points qui serait calculé sur l’ensemble de la carrière des assurés.

Au sommaire de cette étude :

Les âges de la retraite dans le régime de base de la Sécurité sociale

  • 62 ans, âge légal de départ à la retraite
  • Les départs possibles avant 62 ans
  • 67 ans, l’âge du taux plein
  • Âges de la retraite et régimes complémentaires
  • L’âge effectif de départ à la retraite et son inéluctable report

L’impact économique des mesures d’âges

Quelle place pour les bornes dans un régime universel de retraite ?    

Vers un nouveau report de l’âge de la retraite au secours de la dépendance ?

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