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L’épidémie, un accélérateur de tendances

Les éditos du Président 9 juillet 2020

L’édito de juillet de Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne

Si pendant les deux mois de confinement, la vie a tourné au ralenti, depuis le 11 mai, le temps serait plutôt à l’accélération. Les tendances en cours avant la crise sanitaire, parfois souterraines, explosent au grand jour depuis. Les secteurs, les entreprises qui peinaient à maintenir la tête hors de l’eau se retrouvent en extrême difficulté. La demande de protection de la part des Français s’amplifie face à la menace épidémique. Depuis plusieurs années, le principe de précaution travaille en profondeur le pays. Le souhait d’une économie plus durable, reposant sur la proximité, était en forte hausse. Il est devenu avec la crise que nous vivons actuellement d’une extrême acuité. Au niveau de l’épargne, les Français avaient accru leur effort bien avant la crise. Le taux d’épargne avait progressé de plus d’un point entre 2018 et le début de l’année 2020. En avril, ce taux a dépassé 30 % du revenu disponible brut des ménages du fait de la fermeture de nombreux points de vente et des limitations de circulation. Nombreux sont ceux qui appellent les ménages à dégonfler au plus vite cette poche d’épargne subie. Pour cela, la situation sanitaire comme économique devra se stabiliser. Par ailleurs, au regard des tendances passées, il est fort probable que les Français augmentent un peu plus leur épargne de précaution. Ce mouvement est porté par un ressenti croissant de vulnérabilité. La crainte de la maladie, de la perte de l’emploi et du désastre écologique est une source d’anxiété favorisant le maintien d’un fort encours de liquidités. Cette crise a également révélé un autre changement de comportement de la part des Français. Plus de 150 000 d’entre eux ont décidé, au cœur de la crise sanitaire, d’acheter des actions qui étaient alors au plus bas. Par ailleurs, à la différence de 2000 et de 2008, lors des précédents krachs, les épargnants sont restés assez lucides. En ne cédant pas à la panique ils ont permis une remontée assez rapide des cours. L’épargnant est bien plus mature que certains ne le prétendent. C’est certainement un des enseignements de cette crise. Il n’en demeure pas moins que la question de la dynamisation de l’épargne se pose toujours. Les entreprises françaises sont apparues plus fragiles que leurs concurrentes étrangères en raison de la faiblesse de leurs fonds propres. Leur endettement élevé les expose à des difficultés en cas de retournement des taux. Les fonds de pension demeurent une impérieuse nécessité d’autant plus que le financement des pensions est un problème qui a vocation à perdurer.

A lire dans le Mensuel n°75 de Juillet 2020

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