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En 2023, selon la DARES, le service statistique du Ministère de l’Emploi, 52,2 % des salariés du secteur privé non agricole (10,2 millions) sont couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, PEE ou Perco/PER collectif). Ce ratio est en légère baisse par rapport à 2022 de 0,7 point.
Le Plan d’Épargne Entreprise (PEE) reste le socle de cette architecture, avec une couverture de 44,3 % des salariés. Il devance la participation (38,1 %), l’intéressement (34,6 %) et le Perco/PER collectif (26,7 %).
En 2023, seuls 18,1 % des salariés des entreprises de moins de 50 salariés sont bénéficiaires d’au moins un dispositif, contre 46,6 % dans les structures de 50 à 99 salariés et 89,4 % dans celles de plus de 1 000 salariés. Dans les grandes entreprises au sens de la loi LME, le taux culmine à 95,6 %. La faible couverture des PME, malgré les mesures prises ces dernières années, s’explique par la complexité des dispositifs de l’épargne salariale. La création d’un grand nombre de TPE contribue également à faire baisser la moyenne.
80,1 % des salariés de la finance et de l’assurance sont couverts, contre seulement 23,4 % dans l’hébergement-restauration. Cette dichotomie s’explique à la fois par les marges disponibles pour redistribuer, le degré de formalisation des pratiques RH, et le pouvoir de négociation des salariés.
Dans les entreprises où le salaire moyen dépasse le 7e décile (32 316 euros brut), la couverture atteint 68,4 %. Elle tombe à 23,6 % dans celles situées sous le 3e décile (19 663 euros). L’épargne salariale dépend fortement du potentiel de marges des entreprises et du poids des salariés à forte valeur ajoutée.
En 2023, 31,5 % des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus sont couverts par un plan d’épargne retraite (PER collectif ou Perco), soit une progression de 0,9 point. La montée en puissance du PER collectif est remarquable. 14,0 % des salariés en sont désormais couverts (+3,1 points), tandis que la part des salariés ne disposant que d’un Perco recule (12,7 %, -0,7 point) en raison des transferts réalisés sur le premier.
En 2023, le montant total des primes versées au titre de l’épargne salariale s’élève à 26,7 milliards d’euros brut, en hausse de 0,4 milliard malgré le tassement conjoncturel et l’inflation.
Près de 8,9 millions de salariés ont reçu une prime ou un abondement, soit 45,2 % du secteur privé (contre 46,3 % en 2022). Le niveau d’adhésion est donc élevé parmi les salariés couverts. 86,7 % d’entre eux ont effectivement reçu un versement.
Les primes de participation ont profité à 5,8 millions de bénéficiaires pour un total de 11,5 milliards d’euros. Elles ont représenté, en 2023, 4,7 % de leur masse salariale.
L’intéressement a concerné 5,6 millions de salariés, en 2023 pour un total de 11,6 milliards d’euros représentant 4,8 % de leur masse salariale.
Les employeurs ont versé pour 2 milliards d’euros d’abondements sur les PEE et 0,8 milliard sur les Perco.
En moyenne, les sommes issues de l’épargne salariale atteignent 3 039 euros brut par bénéficiaire (contre 2 920 euros en 2022). Elles représentent 7,2 % de la masse salariale des bénéficiaires.
Les salariés peuvent choisir entre percevoir immédiatement leurs primes (soumises à l’impôt sur le revenu) ou les placer. En 2023, 4,1 milliards d’euros nets ont été perçus immédiatement au titre de la participation et 6,2 milliards ont été placés sur un plan d’épargne. Pour l’intéressement, 4,1 milliards ont été perçus et 6,4 milliards épargnés.
Cette préférence pour la capitalisation peut s’expliquer par l’optimisation fiscale (exonération d’impôt sur le revenu si les sommes sont bloquées cinq ans), mais aussi par une acculturation progressive des salariés à la logique de « retraite par capitalisation individuelle ».
Les versements sur les PEE atteignent 13,4 milliards d’euros nets (+10,4 % par rapport à 2022), dont plus de 72 % proviennent de primes. Les Perco reçoivent 2,9 milliards d’euros (+9 %), un montant en croissance malgré leur remplacement progressif par le PER collectif. La part des versements volontaires des salariés reste minoritaire (18,1 % sur les Perco). L’épargne salariale apparaît comme un instrument important de fidélisation et de partage de la valeur. Les déséquilibres constatés depuis des années se corrigent en revanche lentement. Les salariés des TPE, des bas salaires ou des secteurs à faible productivité sont peu couverts. Le montant global de l’épargne salariale, autour de 200 milliards d’euros, est modeste par rapport aux autres grands placements que sont l’assurance vie (2 000 milliards d’euros) ou l’épargne réglementée (800 milliards d’euros).
Pour élargir sa diffusion, plusieurs pistes sont envisageables : renforcement des incitations fiscales en faveur des PME, simplification des procédures de mise en place, encouragement à la mutualisation sectorielle, ou encore intégration automatique dans les négociations annuelles obligatoires, obligation de plan d’épargne retraite collectif pour tous les salariés.
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