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La France se caractérise par le faible taux d’emploi des seniors et tout particulièrement des plus de 60 ans. Depuis une trentaine d’années, les pouvoirs publics tentent d’améliorer le taux d’activité et le taux d’emploi pour diminuer le poids des dépenses de retraite, augmenter les recettes publiques ainsi que la croissance. De réels progrès ont été réalisés même si la France n’a pas encore atteint la moyenne de l’Union européenne.
En 2022, selon le service des statistiques du Ministère du Travail, la DARES, le taux d’emploi est de 82,5 % pour les 25-49 ans, de 76,4 % pour les 55-59 ans et de 36,2 % pour les 60-64 ans. 56,9 % des personnes de 55 à 64 ans sont en emploi. Ce taux continue d’augmenter et atteint son plus haut niveau depuis 1975, année du début de la série statistique. Le taux moyen de l’Union européenne dépasse 62 %. En 2023, plus de huit personnes sur dix sont en emploi à 55 ans, mais cette part baisse à cinq sur dix à 61 ans.
Entre 2018 et 2023, le taux d’activité (personnes en emploi ou à la recherche d’un emploi) des 55‑59 ans a augmenté de 2,5 points (80,9 % en 2023) et s’est rapproché de celui des 50‑54 ans (87,4 %). Celui des 60‑64 ans a crû de 6,2 points sur ces cinq années, dont +2,7 points en 2023, en partie sous l’effet de la réforme des retraites de 2023, mise en œuvre à compter de septembre. Il atteint 41,6 % en 2023, son plus haut niveau depuis 50 ans.
En 2023, le taux d’activité des 55‑64 ans en France est de 61,7 %, inférieur d’environ 5 points à celui de l’Union européenne (67,0 %) et d’environ 15 points à celui de l’Allemagne (76,4 %). Si la tendance de ces dernières années se poursuivait, le taux d’activité des personnes âgées de 60 à 64 ans atteindrait 61 % en 2030 et 71 % en 2070 [Fabre et al., 2023]. Pour les 55‑59 ans, le taux d’activité observé en 2023 (80,9 %) atteint déjà celui prévu pour l’année 2025, et est déjà proche de celui projeté à l’horizon 2070 (83 %) par les pouvoirs publics.
Entre 2003 et 2023, le taux d’emploi a augmenté de 21 points pour les 55‑59 ans, et de 25 points pour les 60‑64 ans. Ainsi, en 2023, un tiers des personnes en emploi ont plus de 50 ans, contre un cinquième au début des années 2000. En vingt ans, le taux de chômage des seniors est resté durablement inférieur à la moyenne. En 2023, le taux de chômage des 55‑59 ans est de 4,9 % et celui des 60‑64 ans de 6,4 %, contre 7,3 % pour l’ensemble des classes d’âge. Par ailleurs, en France, les rémunérations salariales des seniors sont, en moyenne, plus élevées que celles des générations plus jeunes, ce qui n’est pas toujours le cas dans les autres pays d’Europe.
En moyenne entre 55 et 69 ans, en 2023, 43 % des personnes sont en emploi (4 % d’entre elles cumulant emploi et retraite) et 43 % sont à la retraite sans emploi (appelées « retraitées » dans la suite de l’étude). Les 14 % restants, « ni en emploi ni à la retraite » (NER), sont soit au chômage (2 %), soit inactifs sans percevoir de retraite (11 %).
En 2023, à 55 ans, 81 % des personnes sont en emploi, les autres situations étant minoritaires : 4 % sont au chômage, 14 % inactives sans être à la retraite et 1 % à la retraite sans emploi. À 61 ans, le taux d’emploi diminue à 53 %, 24 % des personnes sont NER et 23 % sont à la retraite. À 69 ans, 91 % des personnes sont retraitées, seulement 6 % sont en emploi (la majorité cumulant emploi et retraite), et 3 % sont NER.
En moyenne entre 55 et 61 ans, 21 % des seniors sont NER. La plupart subissent leur situation, notamment les chômeurs qui cherchent activement un emploi, mais n’en trouvent pas (4 % des 55-61 ans), mais aussi les personnes inactives qui le sont pour une raison de santé ou de handicap. 10 % des personnes de 55 à 61 ans sont dans cette dernière situation. La santé ou le handicap constitue la principale raison d’inactivité entre 55 et 61 ans. Cette part décline à partir de 62 ans avec la hausse des départs à la retraite.
En moyenne, avant 62 ans, 7 % des personnes NER le sont pour une autre raison que le chômage ou la santé. Ce pourcentage augmente à l’approche de l’âge légal de départ à la retraite, passant de 5 % à 55 ans à 9 % à 61 ans. Le souhait de rester à la maison est la raison la plus citée (27 % entre 2021 et 2023). Cette raison est plus fréquente chez les femmes (36 %) que chez les hommes (6 %).
L’approche de la retraite constitue un motif également fréquemment cité (17 %). Il est mentionné par 42 % des NER de 61 ans. Environ 50 % de ceux qui citent cette raison deviennent effectivement retraités un an plus tard. 8 % des NER de 55 à 61 ans se disent découragés, ce qui les place dans le « halo autour du chômage », ils souhaitent un emploi sans, pour autant, faire une recherche active.
77 % des 50 à 74 ans étaient en emploi au moment de la liquidation de leurs droits à la retraite en 2023, et 87 % d’entre eux ont cessé de travailler dès qu’ils ont commencé à percevoir leur retraite. 82 % arrêtent de travailler parce qu’ils remplissaient les conditions requises. 7 % des retraités ont arrêté de travailler pour des raisons de santé, les femmes étant plus nombreuses que les hommes à évoquer ces motifs.
13 % des retraités continuent à travailler après la liquidation de leurs droits. Ce taux est de 12 % chez les cadres contre 7 % chez les ouvriers. Il atteint 42 % pour les professions libérales et 33 % pour les commerçants. 38 % des retraités continuent à travailler pour des raisons financières. 46 % sont diplômés du supérieur, avec une majorité ayant pris leur retraite après 63 ans. 23 % ont encore un emprunt immobilier en cours. 21 % sont locataires et 17 % ont encore un enfant à leur domicile.
36 % continuent à travailler parce qu’ils aiment travailler ou pour le contact humain et la vie sociale. Les indépendants (36 %) et les cadres (22 %) sont surreprésentés dans ce groupe.
La proximité de la retraite et les contraintes familiales sont les principaux moteurs qui conduisent à l’inactivité parmi les personnes âgées de 55 à 61 ans, surtout chez les femmes. Le découragement et les problèmes de santé jouent également un rôle significatif dans la baisse du taux d’emploi. A contrario, les motivations financières tout comme le plaisir au travail sont des facteurs importants pour rester en activité. Des différences marquées entre les sexes et les statuts socio-économiques sont constatées en la matière. Les cadres et les indépendants ont tendance à travailler plus longtemps après la retraite, souvent par satisfaction personnelle, tandis que les ouvriers et employés continuent plus souvent une activité professionnelle pour des raisons financières.
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