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L’édito de juillet Jean-Pierre Thomas – Comment apprivoiser l’inflation ?

Les éditos du Président 11 juillet 2022

La déflation, cette menace des années 2010, a laissé place à celle de l’inflation. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine génèrent des ondes de hausses de prix qui parcourent tous les continents et qui touchent toutes les activités. Pour les personnes de moins de 50 ans, l’inflation est un concept abstrait. Elle renvoie à des évènements contenus dans les livres d’histoire, l’hyper inflation de 1924 en Allemagne, l’inflation de l’après Seconde guerre mondiale, la stagflation provoquée par les deux chocs pétroliers. Les politiques de désindexation mises en œuvre dans les années 1980 et la fixation, a priori, de norme de progression des masses monétaires ont eu alors raison de l’inflation. Sa disparition s’est accompagnée d’une baisse des taux d’intérêt, baisse qui s’est accélérée quand les banques centrales ont souhaité la ressusciter. Après la crise des subprimes, la décrue des taux a été telle qu’en 2020, les États de la zone euro ont emprunté à taux nuls, une première. Les plans de relance, les goulets d’étranglement, les pénuries en tout genre et les embargos provoquent aujourd’hui une résurgence de l’inflation sur fond de liquidités ultra-abondantes. Elle peut s’installer dans le temps car l’énergie, les matières premières, les produits agricoles qui furent abondants ces dernières années pourraient demeurer rares à l’avenir tout comme la main-d’œuvre au sein des pays occidentaux. Nous devons nous acclimater pour un certain temps à l’inflation. En matière de placements, l’épargnant se devra d’être mobile et être capable de modifier son allocation afin de privilégier les valeurs les plus résilientes. Même si les actions cotées enregistrent une correction depuis le début de l’année, elles sont capables de résister à l’inflation à travers notamment le versement des dividendes. Ces derniers sont l’expression des résultats des entreprises. Or, elles peuvent, du moins certaines, répercuter ou compenser les augmentations de coûts qu’elles subissent. L’augmentation des taux d’intérêt pèse actuellement sur les cours des actions mais moins que sur la valeur des anciennes obligations. Pour se déconnecter des mouvements erratiques des marchés, les épargnants peuvent opter pour le non-coté. Les entreprises de taille moyenne ou intermédiaire offrent de belles perspectives de rendement. Dans cette période de hausse de taux, il est indispensable que les sociétés puissent accéder facilement au marché des fonds propres. En France, plus des deux tiers du financement des entreprises se réalisent par crédit, contre un tiers aux États-Unis. Les entreprises françaises sont exposées à la remontée des taux, ce qui pourrait les conduire à diminuer leurs investissements au moment même où elles devraient les accroître pour répondre au double défi de la digitalisation et de la transition énergétique. Que ce soit au niveau de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite, les placements « actions » et « unités de compte » sont donc toujours d’actualité. La remontée des taux devra certes à terme, permettre une amélioration du rendement des fonds euros, mais celle-ci ne sera pas immédiate et ne permettra pas de compenser la hausse des prix. Si agilité, mobilité et diversité sont les commandements de l’épargnant, c’est encore plus vrai en période d’inflation.

Jean-Pierre Thomas

A lire dans Le Mensuel de l’Épargne de juillet 2022

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