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Edito décembre 2021 de Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Epargne « Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! »

Les éditos du Président 10 décembre 2021

Dans la dernière enquête « les Français, la retraite l’épargne et la dépendance », réalisée par l’IFOP pour le compte du Cercle de l’Épargne et Amphitéa, une large majorité de Français considère que le système de retraite fera faillite si aucune réforme n’est mise en œuvre. Ces mêmes Français refusent, par ailleurs, tout changement. Le goût de l’indépendance d’esprit, l’art raffiné des contradictions habitent les Français ; en matière d’épargne, ils aiment couvrir des risques longs avec des produits courts. Détestant la prise de risque, ils peuvent s’enticher du bitcoin, des manuscrits ou de l’or. L’immobilier est devenu le premier sport pratiqué par les épargnants qui refusent de prendre en compte que ce n’est pas un placement sans aucun risque. Face à la remontée de l’inflation qui pourrait perdurer plus longtemps que prévu, ils restent attachés à des produits, le Livret A ou les fonds euros de l’assurance vie, qui les protègent mal, par nature, de la dépréciation monétaire. Que ce soit pour préparer sa future retraite ou pour se protéger de la hausse des prix, les actions cotées ou non sont plus adaptées. À la différence du bitcoin ou de l’or, les actions génèrent des revenus, les dividendes qui sont issus des bénéfices réalisés par les entreprises. Or, celles-ci ont, en règle générale, les capacités de répercuter les augmentations de prix qu’elles subissent. La valeur des actions est fonction de la valeur supposée des entreprises, valeur qui dépend notamment du chiffre d’affaires, et des bénéfices potentiels à venir. Le taux d’une obligation est celui fixé à l’émission et, sauf en cas d’indexation à l’inflation, il ne suit pas cette dernière. Par ailleurs, les taux d’intérêt ont tendance à suivre la hausse des prix, ce qui aboutit à déprécier la valeur des anciennes obligations sur le marché secondaire. De leur côté, les rendements des produits d’épargne réglementée sont actualisés avec retard et seulement partiellement en période d’inflation. Au début des années 1980, le rendement réel du Livret A était négatif de près de 5 points. À la fin du premier trimestre 2021, les Français détenaient pour 3 689 milliards d’euros de produits de taux pour un patrimoine financier évalué à 5 870 milliards d’euros. Les Français, depuis une vingtaine d’années, perdent beaucoup d’argent sans le savoir. En une génération, la valeur capitalisée des actions (dividendes inclus) a été multipliée par plus de trois en France. La capitalisation des entreprises technologiques du Nasdaq a été multipliée par plus de huit. Il ne sert à rien de regretter les tergiversations des pouvoirs publics en matière de fonds de pension. Le temps perdu ne se rattrape pas ! Si les assurés qui prendront leur retraite dans les prochaines années sont les principales victimes de cette inaction, il est, en revanche, possible de travailler en faveur des retraités des années 2040 ou 2060 en incitant au développement rapide du Plan d’Épargne Retraite. Afin que ce produit, créé par la loi PACTE, ne soit pas réservé aux seules grandes entreprises et aux contribuables aisés, les partenaires sociaux devraient s’emparer de ce sujet et le promouvoir au sein des accords de branche. La réorientation de l’épargne vers des placements longs est également une nécessité pour financer la transition énergétique. Pour la décarbonation de l’économie, d’ici le milieu du siècle, des milliers de milliards d’euros devront être mobilisés. Le déploiement des énergies renouvelables, la modernisation des réseaux électriques, l’adaptation de plusieurs secteurs d’activité dont ceux de l’automobile et de l’aéronautique, exigeront un effort financier de grande ampleur. Le recours à l’endettement notamment public n’est pas le meilleur moyen pour assurer cette mutation énergétique. Le financement par le marché offre plus de flexibilité et expose moins fortement les entreprises en cas de retournement conjoncturel.

Jean-Pierre Thomas

A lire dans le Mensuel N°92 de décembre 2021

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