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Les Français ont appliqué de manière plus scrupuleuse que leurs voisins le confinement. Ainsi, le trafic routier a baissé avec l’instauration du confinement de 62 % en France contre 53 % en Italie, 33 % en Espagne et 31% en Allemagne. Le trafic aérien est en chute de 94 % en France contre une contraction de 78 % en Allemagne et de 20 % en Italie. La consommation d’électricité a diminué de 12,3 % en France, de 24,1 % en Italie et de 7,2 % en Allemagne. Les déplacements dans les commerces non alimentaires est en réduction de 88 % en France, contre -77 % en Allemagne et -26 % aux Etats-Unis. La fréquentation des bureaux et lieux de travail a baissé de 56 % en France, de 39 % en Allemagne, de 63 % en Italie et de 9 % aux Etats-Unis. La France pays tertiarisé et disposant d’un taux élevé de ménages connectés pratique le télétravail de manière plus importante que les pays plus industrialisés. Dans la grande majorité des pays de l’OCDE, la diminution de l’activité est évaluée entre 35 et 55 %.
Pour la France, selon la dernière étude de conjoncture de l’INSEE, au 9 avril 2020, l’activité économique française aurait diminué de l’ordre de 36 %. Ce taux atteint 42 % pour le secteur marchand. Les seuls services marchands sont responsables de plus de la moitié à cette baisse (–22 points). Le commerce, les services de transports et l’hébergement-restauration contribueraient à eux seuls au tiers de la perte d’activité.
La baisse d’activité atteindrait 44 % dans l’industrie. Elle est provoquée par la diminution de la demande interne et externe, de l’incapacité à disposer de l’ensemble des salariés et de la rupture des chaines d’approvisionnement. L’industrie agroalimentaire serait la moins affectée des branches de l’industrie. Le secteur du bâtiment serait presque à l’arrêt.
Pour un mois complet de confinement, la perte d’activité économique équivaut comptablement à une perte d’environ 3 points de croissance du PIB annuel. Selon l’INSEE, l’effet du confinement en termes d’activité n’est sans doute pas linéaire dans le temps.
L’INSEE estime que les semaines ou les mois qui suivront le déconfinement seront affectés par la crise sanitaire du fait de la persistance d’un risque de deuxième vague. L’institut statistique considère que la reprise de l’activité sera progressive en raison de l’existence de contraintes en matière de déplacement La baisse des revenus des ménages pèsera sur la demande tout comme le maintien d’un climat d’incertitudes.
Au 9 avril 2020 selon l’INSEE, la consommation finale des ménages aurait diminué de 35 % par rapport à une situation « normale ». La demande des ménages en biens manufacturés explique 17 points de cette baisse. Les dépenses de textile, d’habillement et de carburant) sont en forte diminution. Elles sont inexistantes pour les ventes de voiture. D’autres se maintiennent (énergie) voire augmentent, telles les dépenses en produits agroalimentaires (comportements de report de consommation du fait de l’arrêt de la restauration traditionnelle et collective). La consommation de services principalement marchands serait en baisse de 33 %, soit une contribution de 15 points à la baisse. L’hébergement, la restauration et les services de transport sont en forte diminution quand d’autres seraient peu affectés (télécommunication, services financiers et d’assurance ou services immobiliers, principalement constitués des loyers…). Les services principalement non marchands enregistreraient une diminution de 39 % (enseignement et formation, soins de santé en ville). La demande des ménages pour les dépenses de construction diminuerait de 90 % avec la suspension de la plupart des travaux de rénovation. En revanche, la consommation en produits agricoles augmenterait de 10 %, parallèlement aux dépenses de produits agroalimentaires.
L’OCDE évalue à –32 % l’impact des mesures de confinement sur la consommation finale des ménages en France, soit une estimation proche de celle de l’INSEE. de la nôtre. Pour l’OFCE, la perte s’élèverait à 18 %. Une partie de l’écart s’explique par une
différence de champ, l’OFCE s’intéressant à la consommation finale effective des ménages, c’est-à-dire intégrant les biens et services produits par les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages.
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