Accueil > Actualités > Retraite > 2021 >
En 2020, 338 milliards d’euros de pensions ont été selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) versées. Le système de retraite a enregistré un déficit de 18 milliards d’euros, ramené à 13 milliards d’euros après un transfert de 5 milliards d’euros issus du Fond de Réserve des Retraites. Ce déficit est inférieur aux prévisions du mois de juillet (-29 milliards d’euros) et de novembre (-25 milliards d’euros). Ce moindre déficit est imputable à la reprise de l’activité intervenue à compter du troisième trimestre 2020.
Pour les vingt-cinq prochaines années, le besoin de financement du système de retraite, en moyenne annuelle, serait, selon le COR, compris entre zéro et 0,6 point de PIB (autour de 14 milliards d’euros avec pour référence le PIB 2019), pour une croissance des revenus d’activité de 1,3 % sur le long terme.
Le poids des dépenses de retraite après avoir atteint 14,7 % du PIB baisserait d’ici 2025 à 13,7 % du PIB, contre 14 % prévu en juillet dernier. Le niveau serait proche de celui qui avait été projeté avant la crise sanitaire. Le Conseil d’Orientation des Retraites estime que les dépenses progresseront moins vite en raison de moindres gains d’espérance de vie. En 2070, pour les femmes, l’espérance de vie à 65 ans ne serait plus de 24,2 ans, mais de 23,7 ans. Pour les hommes, elle serait ramenée de 20,5 à 20 ans. Par ailleurs, l’accroissement de mortalité en 2020, +9 % a légèrement réduit les dépenses. Les prévisions de croissance pour les prochaines années sont revues à la hausse ce qui induit un surcroît de recettes. Le PIB devrait augmenter de 5 % en 2021 de 4 % en 2022, de 2,3 % en 2023 et de 1,6 % en 2024.
A long terme, « le solde du système de retraite varierait entre +2,1 % et -0,7 % du PIB en 2070 », écrit le COR. D’ici à 2040 cependant, il n’existe quasiment pas de scénario de retour à l’équilibre des retraites – à part si l’Etat stabilisait ses cotisations employeur et ses subventions d’équilibre en proportion du PIB à leur niveau de 2020. Une bonne raison de chercher à redresser le tir. D’autant que toutes ces projections sont basées sur la poursuite de l’indexation des pensions sur l’inflation, qui conduirait à long terme à un décrochage du niveau relatif des retraites par rapport aux salaires, plus dynamiques.
Pour 2021, le COR évalue le déficit entre 7 et 10 milliards d’euros, soit 0,3% à 0,4% du PIB.
Le Conseil d’Orientation des Retraites est fidèle à sa ligne de conduite en vertu de laquelle sur longue période, rien n’est dramatique. Il retient des hypothèses économiques et démographiques plutôt optimistes. S’il ne nie pas les conséquences à court terme de la crise sanitaire, ses effets à long terme seraient mesurés. Le déficit de 18 milliards d’euros et devrait perdurer même s’il est amené à se réduire. A la lecture de ce rapport, le Gouvernement peut tout à la fois justifier le report d’une réforme paramétrique ou la nécessité d’en faire une. Compte tenu du contexte économique et politique, il devrait faire passer quelques mesures en faveur des retraités les plus modestes dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022. Il est peu probable qu’il relance la discussion du projet de loi visant à créer un système universel, discussion qui ne reçoit pas l’assentiment de la quasi totalité des partenaires sociaux.
contact@cercledelepargne.com