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Le niveau de vie relatif des retraités en baisse

Retraite 6 juillet 2023

Le niveau de vie des retraités est, en France, supérieur à celui de la moyenne de la population. Peu de pays au sein de l’OCDE sont dans cette situation mais celle-ci est amenée à évoluer de manière négative. En 2019, selon le Conseil d’Orientation des Retraites, le niveau de vie moyen des retraités représentait, en effet, 101,5 % de celui de l’ensemble de la population. Ce ratio est, en revanche, en baisse depuis plusieurs années. Ce processus est amené à se poursuivre.

En 2019, le total des pensions brutes perçues par les personnes vivant dans un ménage dont la personne de référence est retraitée s’élève à 2 363 euros mensuels en moyenne auxquelles s’ajoutent 313 euros de revenus d’activité (la personne retraitée du ménage cohabite avec une personne active ou est en situation de cumul emploi-retraite). À ces revenus viennent également s’ajouter 407 euros de revenus du patrimoine pour les retraités. Enfin, les retraités perçoivent moins de prestations sociales, 51 euros, et acquittent également des impôts à hauteur de 266 euros, toujours par mois.

Au total, le revenu disponible des ménages retraités s’élève à 2 700 euros mensuels en moyenne et celui des ménages actifs à 3 627 euros en 2019. Le revenu disponible des retraités représente ainsi 84,3 % du revenu de l’ensemble des ménages (3 203 euros) alors que celui des actifs en représente 113,2 %.

En prenant en compte les charges de famille (enfants à charge), le niveau de vie des retraités par unité de consommation est de 2 132 euros mensuels, contre 2 099 euros mensuels pour l’ensemble de la population, soit un écart de 1,5 %. Ce niveau de vie reste toutefois inférieur à celui des seuls actifs qui avec 2 275 euros ont un niveau de vie supérieur de 8,4 % que l’ensemble de la population.

Par ailleurs, les retraités sont plus souvent propriétaires de leur logement (plus de 75 %) que les actifs ou que l’ensemble de la population (58 %) et ont moins souvent à payer un loyer. Le niveau de vie des retraités avec loyers imputés est alors de 7,8 % plus élevé que celui de l’ensemble de la population.

Une augmentation continue du niveau de vie des retraités des années 1970 aux années 1990

Le niveau de vie relatif des retraités a progressé de 30 points entre 1970 et le milieu des années 1990 et demeure depuis légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population depuis. Les pensions brutes des retraités ont ainsi augmenté en euros constants continûment jusqu’en 2017, en raison du renouvellement de la population des retraités (effet noria). À compter de 2017 et jusqu’en 2021, les pensions ont évolué moins rapidement que les prix du fait de mesures de désindexation.

Les retraités ont dû subir des hausses d’impôts et de prélèvements sociaux entre 2002 et 2017 qui ont pesé sur l’évolution de leur pouvoir d’achat (CSG notamment pour les retraités percevant plus de 2000 euros de pension par mois). En revanche, depuis 2018, les retraités comme le reste de la population ont bénéficié d’une baisse d’impôt sur le revenu et d’une moindre imposition des dividendes avec l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur les revenus du patrimoine financier. Détenteurs importants de produits financiers, les retraités ont été les principaux bénéficiaires de cette mesure.

En 2018, le niveau de vie des retraités diminue alors que celui des actifs progresse. Avec la résurgence de l’inflation, les actifs bénéficient d’une revalorisation plus importante de leurs revenus. Le niveau de vie des retraités qui était de 5 points au-dessus de la moyenne de la population en 2016 s’est contracté à 1,5 point.

Évolution du niveau de vie moyen des retraités entre 1996 et 2019

comparé aux actifs et à l’ensemble de la population

Source COR : * nouvelle série statistiques à partir de 2012 en raison d’une modification de la méthodologie utilisée par l’INSEE  pour calculer le revenu disponible

La poursuite de la dégradation du niveau de vie relatif des retraités

Selon les scénarios du Conseil d’Orientation des Retraites, le niveau de vie relatif des retraités s’établirait entre 91,6 % et 94,4 % en 2040 et entre 75,4 % et 87,7 % en 2070, après être passé par un maximum à 106 % vers 2014.

Niveau de vie relatif des retraités observé et projeté

(niveau de vie moyen des retraités rapporté à celui de l’ensemble de la population )

Source : COR

Des inégalités de niveau de vie sont un peu moins élevées pour les retraités que pour les actifs

Du fait des règles de calcul des pensions, les inégalités sont moindres chez les retraités que chez les actifs. En 2019, le niveau de vie médian des retraités est égal à 1 878 euros par mois et par unité de consommation, ce qui signifie qu’une personne à la retraite sur deux dispose d’un niveau de vie inférieur à ce montant. Un retraité sur dix dispose d’un niveau de vie inférieur à 1 128 euros par mois et par unité de consommation (soit un peu plus que le seuil de pauvreté relatif à 60 % du niveau de vie médian des Français, égal à 1 102 euros par mois et par unité de consommation en 2019). À l’opposé, un retraité sur dix dispose d’un niveau de vie supérieur à 3 220 euros par mois et par unité de consommation.

Le rapport interdécile des niveaux de vie est égal à 2,9 parmi les retraités en 2019. Il est resté globalement stable parmi les retraités depuis vingt ans. Entre 1996 et 2012, il oscillait entre 3,0 et 3,2. Pour les actifs, ce ratio est de 3,5.

En 2019, les 10 % de ménages retraités les plus riches perçoivent 22,5 % des niveaux de vie de l’ensemble des retraités et cette proportion est de 24 % pour les actifs. À l’opposé, la moitié des ménages retraités les moins riches perçoivent 33 % de l’ensemble des niveaux de vie, cette proportion est de 31 % pour les ménages actifs.

La baisse du niveau de vie des retraités par rapport à l’ensemble de la population est amenée à s’accentuer en raison notamment des réformes adoptées depuis 1993, à savoir la désindexation des pensions et des salaires de référence par rapport au salaire et leur indexation parfois partielle à l’inflation. La moindre revalorisation des points de service des complémentaires jouera également un rôle non négligeable dans les prochaines années. Le rendement moyen du point AGIRC-ARRCO a été divisé par deux en trente ans.

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