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Au mois de septembre, pour la neuvième fois consécutive, le Livret A enregistre, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, une collecte positive de 1,26 milliard d’euros. Ce résultat est en retrait par rapport à celui du mois d’août, 2,25 milliards d’euros, mais proche de celui du mois de septembre 2019 (1,06 milliard d’euros). Progressivement, le Livret A retrouve ainsi son rythme normal de collecte. Ce recul intervient après un semestre de forte collecte générée par le confinement et la chute de la consommation qui en a résulté. Ce retour à la normale est encore plus marqué pour le LDDS dont la collecte n’est que de 200 millions d’euros en septembre contre 600 millions en août. L’année dernière, en septembre, ce produit avait connu une décollecte de 40 millions d’euros.
Le mois de septembre est traditionnellement un mauvais mois pour l’épargne réglementée. Le Livret A a enregistré cinq décollectes en dix ans. Septembre est synonyme de rentrée scolaire et s’accompagne de dépenses incontournables pour les ménages qui sont donc amenés à puiser dans leur épargne de court terme. Jusqu’en 2018, le versement du dernier tiers de l’impôt sur le revenu pesait également sur les résultats du mois de septembre. Le résultat de cette année souligne le souhait des ménages à disposer d’un montant important de liquidités afin de faire face à toute menace. Cette volonté était déjà l’œuvre en 2019, année post gilets jaunes et année de réforme des retraites. Ces deux évènements déstabilisants pour une partie de l’opinion avaient entraîné un rebond de l’épargne de court terme.
En septembre, le contexte sanitaire et économique continue de peser sur les résultats de l’épargne. Ces dernières semaines, les ménages n’ont pas puisé dans la cagnotte constituée depuis le mois de mars. Ils ont, au contraire, continué à mettre de l’argent de côté. L’arrivée de la deuxième vague de l’épidémie et la hausse probable du chômage expliquent ce comportement. Si la consommation de biens a retrouvé, en août, son niveau d’avant crise, celle de services est en retrait en raison des contraintes qui pèsent sur les activités de loisirs et de tourisme. Par ailleurs, le déficit de consommation entre mars et mai n’a pas été comblé dans les mois qui ont suivi. Les ménages ne sont pas en mode consommation mais en mode prudence. Ils veillent à ne pas s’engager dans des dépenses importantes en attendant l’évolution de la situation sanitaire et économique.
Sur les neufs premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint 25,76 milliards d’euros, ce qui constitue un record. Celle du LDDS s’est élevé à 6,98 milliards d’euros. Les encours de ces deux produits restent à des niveaux historiques à 324,3 milliards d’euros pour le Livret A et 119,3 milliards d’euros pour le LDDS. Pour retrouver un tel résultat, il faut remonter en 2012, année du relèvement des plafonds du Livret a et du LDDS et de la crise des dettes souveraines.
Avec les nouvelles mesures prises pour limiter la diffusion du virus (couvre-feu, fermeture des bars, restrictions sur les évènements sportifs, culturels, etc.), les dépenses de consommation devraient ressortir en baisse à compter du mois d’octobre. Cette situation associée à un haut niveau d’anxiété au sein de la population devrait se traduire par le maintien d’un fort volant d’épargne de précaution. La cassette covid-19 devrait donc continuer à se remplir.
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