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Le Coin des Epargnants du samedi 13 avril 2024 : Jeu de taux en cours

Epargne 13 avril 2024

Statuquo monétaire prolongé ?

Jeudi 11 avril dernier, La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son Conseil des Gouverneurs. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision de statuquo n’est pas une surprise et avait été largement anticipée par les investisseurs. La BCE s’en tient à son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire. La BCE a indiqué dans son communiqué que si l’analyse des prochaines statistiques renforçaient la « confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire ». En mars, le taux d’inflation de la zone euro s’est élevé à 2,4 % sur un an, contre +2,8 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également reculé à 2,9 % (son plus bas depuis février 2022), après 3,1 % en février. Le seul point de vigilance pour la BCE demeure les services dont la hausse des prix a cessé de se réduire depuis six mois. L’inflation pour les services se maintient ainsi à 4 %. Cette progression s’explique par la revalorisation des salaires. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse depuis trois mois les prévisions en raison justement des services et des salaires, ce qui a conduit la FED à différer la baisse de ses taux. La BCE suit avec attention l’évolution des prix aux Etats-Unis pour caler sa politique. Une différence de taille est néanmoins à souligner de part et d’autre de l’Atlantique. La croissance américaine est dynamique quand celle de la zone euro est atone. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a tout juste dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion. En Europe, la croissance est portée l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne et la France, eux, restant à la traîne. Les acteurs des marchés monétaires n’anticipaient plus, au maximum, que trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils évaluaient à 50 % la probabilité d’une quatrième. Dans le cas de la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois il y a quelques jours. Aux Etats-Unis, des voix se font entendre au sujet d’une baisse des taux directeurs reportés au moins de septembre. Sur fond de tensions entre Israël et l’Iran, le cours de l’or a battu de nouveaux records se rapprochant des 2400 dollars l’once. L’euro s’est déprécié sur la semaine tombant à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Le dollar a bénéficié des rumeurs de reports de la baisse des taux et des bruits de bottes au Proche Orient en jouant son rôle de valeur refuge. Dans ce contexte, le cours du baril de pétrole (Brent) est resté au-dessus de 90 dollars. Les indices « actions » européens et américains ont perdu du terrain à l’exception de celui de Londres.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
12 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 010,83-0,86 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 983,24-2,35 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,41-1,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 175,09-0,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 904,15-1,09 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 995,58+1,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 955,01-1,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 523,55+1,36 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 019,47-1,62 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,866 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,363 %-0,033 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,516 %+0,150 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0650-1,77 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 394,21+2,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,99+0,18 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour l’Union des marchés de capitaux en Europe

La monnaie unique a plus de 25 ans mais elle cherche toujours son marché des capitaux. A la différence des Etats-Unis, l’Union européenne ne bénéficie d’un marché des capitaux unifié qu’en raison de la persistance de réglementations différentes et de l’absence d’une dette mutualisée importante. L’Europe aurait tout à gagner de se doter d’un espace unique des capitaux afin de faciliter le financement de ses entreprises et également mieux rémunérer l’épargne.

Les fédérations des banques françaises et allemandes ont adressé aux ministres de l’économie et des finances des deux pays, Bruno Le Maire et Christian Lindner, une lettre demandant la réalisation de progrès dans l’union des marchés de capitaux. Ils souhaitent que la prochaine Commission européenne s’empare du dossier considérant qu’un marché unifié constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Un tel marché augmenterait le volume des capitaux privés disponibles en faveur de l’investissement et permettraient aux banques d’offrir une plus grande variété de produits et de services. La Fédération bancaire française propose que la Banque centrale européenne intègre dans ses missions, l’amélioration de la compétitivité du secteur financier. A cette fin, avec son partenaire allemand, elle réclame la mise en place d’un « cadre juridique européen uniformisé, fondé sur des règles simples et claires, là où des règles nationales différentes nuisent à l’attrait des marchés de capitaux ». Les deux fédérations demandent  par ailleurs une meilleure « rationalisation de la réglementation », jugée « trop étendue et trop stricte », afin de ne pas décourager l’accès aux marchés de capitaux pour les investisseurs. Ils souhaitent une législation plus favorable à la titrisation, législation qui a été durcie après la crise des subprimes en 2008/2009. « La titrisation reste un outil essentiel mais sous-utilisé pour financer l’économie réelle et gérer les risques bancaires », soulignent les deux fédérations. La technique, visant à transformer des actifs peu liquides en titres financier, permet aux banques de libérer du capital pouvant être réinvesti dans de nouveaux projets. Ils proposent d’intégrer la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le dispositif, sous la forme d’un garant, « ce qui permettrait d’attirer des investisseurs et de financer l’achat de prêts titrisés ». Cette option rapprocherait l’Europe des Etats-Unis qui peut compter sur des structures financières comme Freddie Mac ou Fannie Mae, permettent aux banques américaines de se défaire de leurs crédits immobiliers.

L’initiative des fédérations bancaires prolonge les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire en faveur de l’union des marchés des capitaux. En début d’année, Le Ministre de l’Economie français a confié une mission sur ce sujet à l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Au niveau communautaire, l’Eurogroup s’est également saisi du dossier. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elles devraient concerner la création de fonds de capital-risque européens, d’un registre unifié des sociétés cotées en Bourse afin de faciliter les transactions la titrisation et l’unification de la supervision des marchés européens.  L’ancien premier ministre italien Enrico Letta, doit également  faire des propositions dans le cadre de son rapport sur la modernisation du marché unique attendu en avril. Son successeur et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a également une mission sur les défis à la compétitivité de l’Europe, dont les financements sont un des éléments.

L’augmentation des besoins d’investissement avec la transition écologique, la modernisation des armées, la numérisation des activités, etc., nécessite une allocation plus optimale de l’épargne européenne qui a l’avantage d’être abondante. Selon la Commission européenne, 620 milliards d’euros par an d’investissements seront nécessaires pour la transition climatique et 125 milliards d’euros pour le numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, malgré l’échec du Plan d’Epargne Paneuropéen souhaite la création d’un nouveau produit d’épargne qui pourrait être diffusé dans l’ensemble des Etats membres. Au-delà des produits d’épargne, un des problèmes du marché européen des capitaux est son manque de profondeur. Aux Etats-Unis, le marché s’appuie sur la dette fédérale quand en Europe, la dette des Etats n’est pas communautarisée. Seul l’emprunt émis par la Commission après la crise Covid dans le cadre du plan « Next Generation » l’est.

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