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La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.
Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.
Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.
La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.
Résultats 6 jan. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 860,95 | +5,98 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 630,61 | +1,49 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 895,08 | +1,45 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 10 569,29 | +0,98 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 610,02 | +4,93 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 699,49 | +3,32 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 017,83 | +5,83 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 25 973,85 | -1,05 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 157,64 | +2,21 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,720 % | -0,386 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,206 % | -0,358 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,578 % | -0,306 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0636 | -0,76 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 863,2 | +2,03 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,29 | -7,49 % | 84,08 | 78,140 |
La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.
La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.
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