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Le Coin des Epargnants du 5 octobre 2024 : la géopolitique à la corbeille

Epargne 5 octobre 2024

Le CAC 40 à la traine

Un mois de septembre faste sauf pour la France

La place de Shanghai a connu un rebond impressionnant en septembre, l’indice Shanghai Composite progressant de 17 % sur le mois. Ce rebond s’explique par l’annonce du plan de relance économique du gouvernement chinois.

Le CAC 40 est à la traîne par rapport aux autres grands indices. En septembre, il n’a progressé que de 0,78 %, contre +2,95 % pour le DAX allemand. Sur un an, l’écart est significatif de part et d’autre du Rhin, avec respectivement un gain de 7,32 % et 26,33 %. L’indice parisien souffre toujours des incertitudes politiques en France. De son côté, l’Eurostoxx a augmenté de 2,10 % en septembre et de plus de 22 % sur un an. Les indices américains ont enregistré de fortes progressions en septembre et sur l’année écoulée, toujours portés par l’engouement pour l’intelligence artificielle. Les investisseurs ont également anticipé une baisse des taux d’intérêt. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % en septembre et plus de 36 % sur un an. Le S&P 500 a progressé de plus de 4 % en septembre et de 34 % sur un an.

Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé en raison de la diminution des taux directeurs des banques centrales. L’écart entre l’obligation à 10 ans de la France et son équivalent allemand atteint désormais 0,8 point, contre 0,6 point avant la crise politique. Le taux français est passé, au cours du mois de septembre, au-dessus de celui de l’Espagne, une première depuis 2006.

Le mois de septembre a été marqué par la hausse de l’or et la baisse du pétrole. L’or a battu de nouveaux records, l’once s’échangeant à plus de 2 600 dollars, en raison de la baisse des taux d’intérêt et des achats massifs des banques centrales des pays émergents. Le baril de pétrole a perdu plus de 8 % en septembre et près de 25 % sur un an. Cette baisse du cours du pétrole contribue à la désinflation en Europe.

Un début octobre géopolitique

Sur la première semaine d’octobre, la bourse chinoise poursuit sa remontada avec une progression de plus de 16 % toujours en lien avec l’annonce par les autorités du plan de relance.

Depuis le mois d’août, la capacité à précipiter les marchés d’actions mondiaux dans la tourmente n’est plus à démontrer. Surtout lorsque les chiffres, à première vue plutôt dégradés, s’ajoutent à la crainte d’une divergence de politique monétaire entre deux grandes puissances, en l’occurrence les Etats-Unis et le Japon, et au débouclement précipité des positions de carry trade. Ce vendredi, le rapport a rassuré. Après sa publication, les investisseurs ont acquis la quasi-certitude que les Etats-Unis s’engagent sur la voie d’un atterrissage en douceur de l’économie (« soft landing »), c’est-à-dire sans récession.

En septembre, l’économie américaine a créé selon le rapport officiel sur l’emploi du Bureau of Labor Statistics (BLS), 254 000 emplois, soit 104 000 de plus que prévu et 95 000 de plus qu’en août. Le chiffre, le plus élevé depuis six mois, s’est accompagné d’une baisse du taux de chômage à 4,1 % de la population active, le taux le plus bas depuis trois mois. Les salaires sont toujours orientés à la hausse. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,4 % sur un mois – à 35,36 dollars – et de 4 % sur un an, contre 3,9 % en août et 3,8 % anticipé par le marché. La menace de la récession s’éloigne. L’atterrissage de l’économie américaine s’effectue en douceurs. A  la lecture de ces chiffres, la Réserve fédérale américaine ne devrait pas abaisser ses taux de 50 points de base en novembre. Ce  scénario n’est plus crédité que d’une probabilité de 12 % selon l’outil FedWatch de CME Group fondé sur les futures Fed funds, contre 88 % pour celui d’une baisse plus modérée de 25 points de base.

L’escalade des hostilités entre Israël et l’Iran fait craindre aux investisseurs un conflit généralisé pouvant entraîner d’autres pays, dont les Etats-Unis. En cas d’attaque des infrastructures pétrolières iraniennes, l’Europe serait la première concernée par la hausse des cours en raison de sa dépendance énergétique. Selon les analystes de Citigroup, une attaque majeure priverait le marché de quelque 1,5 million de barils par jour. Les investisseurs espèrent néanmoins que les Israéliens ne passeront pas à l’action sous la pression des Américains favorables à des prix stables sur le marché du pétrole. A la veille du week-end, le Brent de mer du Nord, référence européenne, se rapproche des 79 dollars, en hausse de 8,5 % sur la semaine.

Dans ce contexte tourmenté, les indices européens ont abandonné du terrain. Le CAC 40 reculé de plus de 3 % et le Dax allemand de 1,74 %. Les indices américains ont également baissé mais de manière modérée.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
4 oct. 2024
Évolution
sur la semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 541,36-3,16 %7 543,186 471,31
Dow Jones42 352,75-01,19 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 751,01+0,01 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite18 137,85-0,28 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 120,38-1,74 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 280,63-0,48 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 954,94-2,25 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 635,62+1,79 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 336,50+16,53 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+2,988 %+0,068 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,210 %+0,073 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,968 %+0,212 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0956-0,91 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 651,19-0,41 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,63+8,38 %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Près de 200 milliards d’euros d’encours pour l’épargne salariale

Selon l’Association Française de Gestion, l’encours de l’épargne salariale (Plans d’Épargne Entreprise, plans d’épargne retraite) a atteint, fin juin 2024, 198 milliards d’euros, en hausse de 10,3 % sur un an. Les versements ont totalisé 15,2 milliards d’euros sur un an (+800 millions d’euros par rapport à juin 2023). La collecte nette s’élève à 4,7 milliards d’euros, en baisse de 10,5 % sur douze mois.

L’épargne retraite collective d’entreprise (PERCO et PER Collectifs) a enregistré une croissance de 16 % sur un an, atteignant 32,5 milliards d’euros, et bénéficie à 4,2 millions de personnes (+6,9 % sur un an). Près de 40 % de l’épargne retraite collective d’entreprise est placée en gestion pilotée.

Une gestion d’actifs de plus en plus verte

Selon l’Association Française de Gestion, les encours d’investissement responsable (IR) ont atteint 2 531 milliards d’euros en 2023, enregistrant une progression de +5,8 % par rapport à 2022 à périmètre constant. Cette évolution, bien que légèrement inférieure aux 7 % de croissance observés en 2022, souligne l’importance croissante des investissements durables en France.

Les investissements responsables représentent désormais 59 % des encours totaux des actifs sous gestion, contre 53 % en 2022, un chiffre en forte augmentation qui reflète l’intérêt croissant pour les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable).

Sur ces 2 531 milliards d’euros d’encours :

  • 2 443 milliards d’euros sont consacrés à la promotion des caractéristiques environnementales et sociales (article 8 SFDR) ;
  • 88 milliards d’euros sont spécifiquement alloués à l’investissement durable (article 9 SFDR).

Les fonds labellisés ISR : une part importante des encours IR

Les fonds labellisés représentent 805 milliards d’euros d’encours, dont 77 % sont labellisés Investissement Socialement Responsable. Cette distinction montre l’engagement des acteurs financiers à proposer des solutions d’investissement conformes aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).

Les obligations vertes et durables en forte croissance

L’encours des obligations vertes, durables, sociales et de transition a atteint 150 milliards d’euros en 2023, en hausse de +11 %, dont 67 % sous forme de « Green bonds ». Cette croissance est une réponse aux enjeux environnementaux et à la demande croissante des investisseurs pour des actifs alignés avec des objectifs de durabilité.

Les fonds à impact, préférés par les investisseurs institutionnels

Les fonds à impact ont vu leur encours croître de +11 %, atteignant 79 milliards d’euros en 2023. Ces fonds sont particulièrement appréciés par les investisseurs institutionnels, qui représentent 72 % des encours.

Les indicateurs ESG : une adoption croissante

Aujourd’hui, 67 % des sociétés de gestion utilisent des indicateurs climatiques dans leurs stratégies d’investissement. De plus, 83 % des gestionnaires intègrent désormais des critères environnementaux dans leur politique de vote. Cela montre une intégration plus systématique des critères ESG dans la gouvernance des entreprises.

Politique d’investissement et énergies fossiles

Enfin, 82 % des sociétés de gestion ont adopté une politique d’investissement sur le charbon pour l’ensemble de leurs actifs sous gestion, limitant leur exposition à seulement 0,7 % des encours. Par ailleurs, 60 % des sociétés ont mis en place des politiques concernant les énergies fossiles non conventionnelles, et 42 % sur les énergies fossiles conventionnelles (hors charbon). L’exposition au pétrole et au gaz reste limitée à 2,5 % de l’ensemble des encours gérés.

Un nouveau Livret d’épargne

La France est championne des produits d’épargne administrés. Après le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livret Jeune, le PEL et le CEL, le nouveau Premier ministre a décidé de créer un Livret Industrie destiné à faciliter le financement de ce secteur. Devant les députés, Michel Barnier a indiqué que « le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie ».

Actuellement, le Livret A sert notamment à financer le logement social et le renouvellement urbain, tandis que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) est principalement dédié au financement des PME engagées dans la transition écologique et l’économie sociale et solidaire. Ces fonds permettent également aux banques d’octroyer des prêts de développement durable à des taux attractifs, destinés à financer des travaux de rénovation énergétique des logements collectifs ou individuels.

Depuis plus d’un an, des parlementaires tentent d’orienter une partie de l’épargne du Livret A vers l’industrie de la défense. À deux reprises, le Conseil constitutionnel a abrogé cette disposition, la dernière fois lors de l’examen de la loi de finances pour 2024. Le Conseil avait jugé cette mesure comme étant un cavalier budgétaire. Des sénateurs ont ensuite réintroduit la proposition sous forme de loi, qui a été approuvée au Sénat en mars, mais qui n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.

Dans le cadre de la loi Industrie verte, le précédent gouvernement avait également décidé de créer un Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), un produit d’épargne dédié aux jeunes, visant à contribuer au financement de la transition écologique. Bien que ce produit soit théoriquement accessible depuis le 1er juillet, aucun établissement financier ne le propose encore.

Le Premier ministre n’a pas encore défini les contours précis du futur Livret Industrie. Son succès dépendra de plusieurs facteurs : son régime fiscal, la sécurisation des fonds, son plafond et son rendement.

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