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Jeudi 28 septembre, des tensions sont apparues sur le marché obligataire européen avec la publication du projet de loi de finances italien laissant apparaître un déficit public en hausse. Le taux des BTP – les obligations d’Etat transalpines – à 10 ans a augmenté de de 16 points de base (pb), se rapprochant des 5 %. L’écart de taux entre l’Allemagne et l’Italie (spread) a atteint 200 points de base, pour la première fois depuis le mois de mars. Il a progressé de 35 pb en un mois, sa plus forte hausse mensuelle en trois ans et demi. Le taux de l’OAT française a également augmenté pour dépasser 3,5 % au plus haut depuis novembre 2011, période marquée par les derniers soubresauts de la crise de la zone euro. Le taux allemand s’est de son côté rapproché des 3 %.
L’arrêt des efforts de réduction de la dette décidé par le gouvernement italien a créé l’émoi sur les marchés d’autant plus que depuis plusieurs années, l’Italie avait été plutôt une bonne élève en matière de finances publiques en dégageant des excédents primaires (soldes positifs avant le paiement des intérêts de la dette). Les investisseurs ont également constaté que la France s’engageait avec lenteur dans la réduction de son déficit public, la Cour des Comptes soulignant sur ce sujet le manque d’ambition du gouvernement.
La zone euro n’a pas l’exclusivité de la remontée des taux d’intérêt. Aux Etats-Unis, les taux à 10 ans ont augmenté d’un point de pourcentage depuis le début de l’année, sachant que la moitié de la hausse a été réalisée depuis le début du mois de septembre. Ils évoluent désormais autour de 4,65 %, leur plus haut niveau depuis 2007. Et en Angleterre, le rendement des Gilts – les obligations souveraines – à 10 ans a progressé de 20 points de base. Même au Japon, où la banque centrale refuse toujours officiellement d’abandonner sa politique de contrôle de la courbe des taux, le rendement de la dette japonaise à 10 ans a atteint jeudi son plus haut niveau depuis 2013, à 0,76 %.
Les investisseurs ont un autre sujet d’inquiétude avec l’absence d’accord aux Etats-Unis entre républicains et démocrates sur le financement des administrations fédérales, ces dernières risquant d’être fermées dès la semaine prochaine (shutdown). Cette situation pourrait provoquer une nouvelle hausse des taux et une baisse du cours des actions.
Un troisième trimestre décevant pour les actions
Après un premier semestre de bon aloi, les marchés « actions » ont souffert durant l’été. Le CAC 40 a reculé de près de 2,5 % et le Dax allemand de plus de 3 %. Le Nikkei a perdu de son côté plus de 4 % au troisième trimestre. Les menaces de récession associées à une inflation qui résiste aux hausses des taux directeurs des banques centrales explique cette orientation à la baisse des indices boursiers. S’y ajoute, en particulier en Asie, le ralentissement de l’économie chinoise. Sur le seul mois de décembre, les grands indices « actions » ont perdu du terrain mais la baisse demeure mesurée sachant que le neuvième mois de l’année est, en règle générale, décevant.
L’objectif des 2 % demeure lointain même si la publication des taux d’inflation du mois de septembre en zone euro a rassuré les investisseurs. Malgré la hausse du cours du pétrole, la décrue se poursuit même si elle s’effectue à petite vitesse. En Allemagne, l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 4,3 % sur un an en septembre, contre 5,2 % en août, son plus bas niveau en près de deux ans. L’inflation sous-jacente s’y est élevée à 4,5 %, après 5,3 % le mois précédent. Le maintien du cours du pétrole entre 95 et 100 dollars le baril pourrait contrarier, dans les prochains mois, ce processus de baisse. Aux Etats-Unis, l’indice « core » PCE (inflation hors éléments volatils), le plus surveillé par la Réserve fédérale, a augmenté de 0,1 % sur un mois – et non de 0,2% comme attendu. Sur un an, il s’élève à 3,9 % en septembre.
L’euro continue de se déprécier par rapport au dollar. Il s’échangeait vendredi 29 septembre contre 1,05 dollar. Il se rapproche ainsi de sa parité. La hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis combinée avec un potentiel de croissance moins élevé que chez ces derniers explique ce mouvement à la baisse de la monnaie européenne.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 135,06 | -0,61 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 507,50 | -1,34 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 288,05 | -0,67 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 219,32 | +0,06 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 386,58 | -1,03 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 608,08 | -0,71 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 174,66 | -0,27 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 857,62 | -1,64 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 110,48 | -0,70 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,401 % | +0,124 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,845 % | +0,116 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,570 % | +0,142 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0585 | -0,73 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 855,25 | -3,64 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 95,47 | +1,92 % | 84,08 | 78,140 |
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