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Le premier trimestre boursier s’est achevé le jeudi 28 mars, Vendredi Saint oblige, avec un bilan exceptionnel. Le CAC 40 a gagné 9 % en un trimestre confirmant la progression de la fin de l’année dernière. Pour le seul mois de mars, il enregistre une hausse de plus de 3 %. L’indice parisien a durant ce dernier mois battu plusieurs records. En séance, il a ainsi dépassé, jeudi 28 mars, 8 253 points. L’indice allemand le Daxx, s’est apprécié, de son côté, de plus de 10 % sur trois mois. Le Footsie britannique a connu une croissance plus faible au premier trimestre d’un peu plus de 3 % , mais la hausse dépasse 4 % sur le mois de mars. L’indice japonais a enregistré une augmentation de 20 % en trois mois lui permettant de battre des records vieux de 1989. Wall Street a connu son meilleur premier trimestre depuis cinq ans. Le Dow Jones atteint presque 40 000 points pour la première fois de son histoire. Quant au S&P 500, à son plus haut historique, il a déjà augmenté de 10 % depuis le 1er janvier.
Les indices actions ont été dopés par les anticipations de baisse des taux directeurs des banques centrales censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Les bons résultats des entreprises ont également porté la valeur des cours. L’intelligence artificielle bénéficie toujours de l’engouement des investisseurs. Le montant élevé des liquidités contribue enfin à l’envolée des actifs que ce soient les actions, le bitcoin ou l’or.
L’économie américaine a habitué, depuis une dizaine d’années, les économistes de se jouer de leurs prévisions, en particulier quand celles-ci annoncent un ralentissement de la croissance. En 2023, elle a terminé l’année sur un rythme endiablé. La croissance de la première économie mondiale s’est établie, au dernier trimestre, à 3,4 % en rythme annualisé sur la période, contre 3,2 % estimé précédemment. Les dépenses de consommation, qui contribuent aux deux tiers du PIB, ont augmenté à un rythme de 3,3 %, ce qui est également plus élevé que ce qui avait été annoncé initialement.
L’année 2024 s’annonce également meilleure que prévu. Après une croissance en 2023 de 2,5 % ; un ralentissement était prévu pour cette année. Or, au vu des premiers résultats et des indicateurs avancés, les instituts de conjoncture ont, en ce mois de mars, révisé à la hausse le taux de croissance à 2,1 %, contre1,4 % initialement prévu. Le consensus parie même sur une croissance de plus de 2,2 %. Selon le consensus Bloomberg, les dépenses des ménages américains ont dû progresser de 0,5 % en mars, après +0,2 % en février. Les revenus auraient augmenté de 0,4 % contre +1 % en février. Sur un an, les prix devraient avoir encore progressé de 2,5 % après +2,4 % en février.Ces derniers mois, l’activité butait sur les pénuries de main-d’œuvre mais le taux de participation au marché du travail semble s’améliorer., permettant d’accompagner le mouvement de créations d’emploi qui reste dynamique (265 000 créations nettes par mois en moyenne de décembre à février). La consommation des ménages est toujours appelée à soutenir l’activité. Elle serait en augmentation de 2,2 % en 2024, sachant qu’elle représente les deux tiers du PIB. Les taux d’intérêt devraient rester durablement élevés, à 4,6 % à la fin de l’année et à 3,9 % fin 2025, selon les projections médianes de la Fed. L’économie américaine semble s’être adaptée à ces taux plus élevés. Par ailleurs, leur baisse progressive est amenée à provoquer un rebond de la croissance en fin d’année avec une reprise de l’investissement dans les entreprises et dans l’immobilier.
Sur le Vieux continent, la situation est tout autre ; en particulier pour la première puissance économique de la zone euro, l’Allemagne. Les principaux instituts de conjoncture allemands ont abaissé leur prévision de croissance économique du pays pour 2024. Le produit intérieur brut augmenterait seulement de 0,1 %. Ces instituts prévoyaient encore cet automne une croissance de 1,3 %. L’atonie de la consommation des ménages tire la croissance vers le bas. De son côté, le gouvernement allemand prévoit une croissance de 0,2 % cette année. Le débat en Allemagne porte sur la nécessité ou non de relancer l’économie et de réaliser des réformes structurelles.
Résultats 29 mars 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 8 205.81 | +0,66 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 807.37 | +0,84 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 254.35 | +0,39 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 379.46 | -0,30 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 504.51 | +1,60 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 952,62 | +0,27% | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 083.42 | +1,04 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 369,44 | -1,76 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 041,17 | -1,23 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
OAT France à 10 ans | +2,801 % | +0,008 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,292 % | -0,029 pt | +2,023% | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,210 % | -0,002 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1.0788 | -0,29 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 232.90 | +3,12 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 87.50 | +2,12 % | 77,13 | 84,08 |
Cercle de l’Épargne
Le cours du cacao a franchi la barre des 10 000 dollars la tonne au mois de mars 2024 quand il ne dépassait pas 4 000 euros la tonne un an auparavant. Dans les années 2010, la tonne de cacao a longtemps évolué entre 2 000 et 3 000 dollars. L’envolée des cours s’explique par les mauvaises récoltes dans les deux principaux pays producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent respectivement 40 % et 15 % de l’offre mondiale. Les plantations ont subi de mauvaises conditions météorologiques et une prolifération de maladies en lien avec El Nino. La demande excédant l’offre, les prix augmentent rapidement.
L’augmentation des cours conduit de nouveaux producteurs à s’intéresser à ce marché. Les pays d’Amérique latine sont de plus en plus présents. Leur poids dans la production mondiale est passé de 13 à 21 % de 2000 à 2023. Leur production durant cette période a progressé de 130 %. Les producteurs d’Amérique latine disposent de deux atouts : contrairement à la Côte d’Ivoire et au Ghana, où les planteurs vendent leurs récoltes au prix bord champ, fixé par les autorités, les agriculteurs sud-américains vendent leurs fèves au prix spot du marché. Ils bénéficient ainsi directement de la hausse des cours. Les planteurs d’Amérique latine ont des rendements plus élevés grâce à une variété hybride (CCN51) de cacao développée dans les années 1960. Cette variété, utilisée dès les années 1980, résiste par ailleurs mieux aux maladies. Les États-Unis incitent les pays d’Amérique latine à favoriser la culture de fèves de cacao dans le cadre de la lutte contre la coca. En Afrique, de nouveaux pays s’intéressent également au cacao comme le Nigeria, la République démocratique du Congo ou l’Ouganda. Le problème du cacao est qu’il obéit à un cycle long. Les cacaoyers traditionnels ne donnent des cabosses qu’au bout de trois à cinq ans et atteignent leurs pleines capacités de rendement sept à huit ans plus tard. L’évolution rapide des cours dissuade les producteurs à investir dans la culture de nouveaux plants. Néanmoins, la généralisation de la variété équatorienne permet de réduire les délais. Le Nigeria entend doubler sa production en dix ans qui atteindrait alors plus de 750 000 tonnes.
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