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L’intelligence artificielle fait des miracles en bourse grâce à l’entreprise Nvidia spécialisée dans la production de multiprocesseurs haut de gamme. Depuis le début de l’année, Nvidia est responsable, à elle seule, d’un tiers de la progression de l’indice S&P 500. Au-delà de la pluie de records enregistrée par cet indice, cette dépendance n’est pas sans risque. Sans le soutien des Sept Magnifiques, le S&P 500 aurait clôturé ce deuxième trimestre en baisse. En 2010, Microsoft, Apple et Nvidia, soit les principales capitalisations mondiales valaient, en cumulé, environ 500 milliards de dollars. Leur capitalisation a été, depuis, multipliée par 20 pour atteindre près des 10 000 milliards de dollars. Chacun des trois membres de ce « club des 3.000 » est davantage valorisé que toute la Bourse allemande et autant que la Bourse de Paris ou de Londres. La capitalisation de Nvidia, qui domine 80 % du marché des puces ultrapuissantes pour l’intelligence artificielle, a augmenté de plus de 2 000 milliards de dollars en moins de six mois. La demande croissante pour ses puces d’IA, sa présence accrue dans les ETF technologiques et le soutien des analystes financiers ont propulsé Nvidia au sommet.
Le CAC 40 a reculé durant la dernière semaine de juin de près de 2 %. Sur l’ensemble du mois de juin, la baisse atteint près de 7,2 %.Sur le premier semestre, l’indice parisien est également en retrait de près de 1 % quand l’indice allemand Daxx est en hausse de près de 9 %. L’indice européen Eurostoxx a gagné plus de 8 % sur le premier semestre.
Le recul français est évidemment à mettre en relation avec les résultats des élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour la première fois depuis 1981, la politique fait son grand retour à la corbeille. L’incertitude concernant l’évolution de la situation politique du pays et la nature des programmes de deux principaux blocs en compétition ont provoqué des ventes d’actions de la part des investisseurs. L’écart de taux entre la France et l’Allemagne s’est profondément accru au cours du mois de juin passant de 0,5 à 0,8 point. Le taux à 10 ans de la France se situe désormais au même niveau que celui de l’Espagne et est supérieur à celui du Portugal.
Aux Etats-Unis, les indices n’en finissent pas de progresser. Au cours du premier semestre, le Nasdaq a gagné plus de 18 %, le S&P 500 près de 15 % et le Dow Jones près de 3,5 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 28 juin 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 479,40 | -1,96 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 118,86 | -0,39 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 460,48 | +0,15 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 732,60 | -0,68 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 234,12 | +0,27 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 164,12 | -0,76 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 894,02 | -0,34 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 583,08 | -2,56 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 967,40 | -1,03 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,295 % | +0,132 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,500 % | +0,103 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,350 % | +0,097 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0722 | +0,20 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 330,32 | +0,45 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,41 | +1,50 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’économie allemande n’est pas encore sortie de sa torpeur. Calculé à partir d’un échantillon de quelque 9 000 entreprises, l’indice Ifo du climat des affaires publié le 24 juin a reculé à 88,6 contre 89,3 en mai. Il s’agit d’un plus bas de trois mois. Le consensus espérait un recul moins prononcé. Malgré tout, le PIB devrait avoir progressé légèrement permettant à l’Allemagne de connaître en 2024 une croissance de 0,2 %. En France, le climat des affaires comme l’indice de confiance des ménages restent également bas, sachant qu’ils ont été mesurés avant l’annonce de la dissolution.
L’assurance vie qui est redevenue, en 2024, le produit d’épargne préféré des Français selon le 10e baromètre Amphitéa – Cercle de l’Epargne, a connu un mois de mai tranquille. Les fonds ont néanmoins enregistré une nouvelle décollecte prouvant que le retour à la normale n’est pas total.
Accès de faiblesse pour les fonds euros en mai
Au mois de mai, l’assurance vie a dégagé une collecte nette de 1,5 milliard d’euros en retrait par rapport à celle d’avril (3,4 milliards d’euros) mais supérieure à celle de l’année dernière (-1,7 milliard d’euros en mai 2023). L’assurance vie signe ainsi sa cinquième collecte nette positive. Le résultat du mois de mai est supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (0,7 milliard d’euros).
Au mois de mai, la collecte nette a été positive de 2,4 milliards d’euros pour les unités de compte. Après trois mois de collecte nette positive, les fonds euros renouent avec une décollecte de 900 millions d’euros en mai.
Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie est de +14,2 milliards d’euros, supérieure de 11,9 milliards d’euros à celle de 2023 sur la même période.
Des cotisations brutes en retrait
En mai 2024, les cotisations en assurance vie ont atteint 12,7 milliards d’euros. Par rapport au mois précédents, elles sont en net retrait. Elles s’étaient élevées à 16,5 milliards d’euros en avril et à 15,6 milliards d’euros en mars. Elles sont certes supérieures à leur montant du mois de mai 2023 (10,2 milliards d’euros).
Sur les cinq premiers mois de l’année, les cotisations se sont élevées à 77,4 milliards d’euros, en hausse de +11,2 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023 (soit +17 %). La part des unités de compte est de 37 % de janvier à mai en baisse par rapport au taux moyen de 2023 (41 %).
Une stabilisation des prestations et des rachats
Les prestations se sont élevées à 11,1 milliards d’euros au mois de mai, en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à mai 2023. Elles sont inférieures à celles du mois d’avril 2024 (13,2 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, les prestations ont atteint 63,2 milliards d’euros, en baisse de 1 % par rapport à l’an dernier.
L’encours à quelques pas des 2000 milliards d’euros
L’encours atteint 1 971 milliards d’euros à fin mai 2024, en hausse de +4,2 % sur un an. Les unités de compte représentent désormais 29 % de l’encours global.
Demain sera un autre monde
Depuis le début de l’année, l’assurance vie était en phase de rebond après deux années difficiles qui s’étaient caractérisées par la forte collecte de l’épargne réglementée et en premier lieu du Livret A. L’amélioration du rendement des fonds euros, la bonne tenue de la bourse et la fin de la vague inflationniste ont conduit à l’amélioration de l’attractivité de l’assurance vie. Dans la dernière enquête Amphitéa – Cercle de l’Epargne, pour la première fois depuis 2016, l’assurance vie est ainsi redevenue le placement le plus intéressant (61 % de jugements positifs pour l’assurance vie qui devance le Livret A, 60 % et le Plan d’Epargne Retraite, 57 %). L’assurance vie bénéficie également, depuis plusieurs mois, du recul de l’immobilier.
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée le 9 juin dernier, les épargnants risquent d’opter pour l’attentisme et de privilégier les placements liquides comme l’épargne réglementée. La réaction de la bourse après l’annonce du Président et les incertitudes politiques, économiques et fiscale qui en résultent, comme des précédents chocs, incitent, en effet, les Français à la prudence.
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