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Le Coin des Epargnants du 23 mai 2025 : Donald Trump a encore frappé !

Epargne 23 mai 2025

Le retour de la guerre commerciale

Les investisseurs pensaient bénéficier d’une période de répit jusqu’au 9 juillet, date fatidique pour les négociations commerciales avec les États-Unis, avant que ces derniers n’appliquent des droits dits « réciproques », synonymes de droits majorés. Or, avec Donald Trump, rien n’est jamais acquis, et l’imprévisible est la règle.

L’Union européenne jugée coupable par Donald Trump

Vendredi 23 mai, le président américain a menacé l’Union européenne d’instaurer des droits de douane à hauteur de 50 %. Très remonté, le locataire de la Maison-Blanche a exprimé sur son réseau Truth Social son impatience à l’égard des négociations commerciales avec Bruxelles. Il a ainsi déclaré que ces négociations « ne mènent nulle part […] Il est très difficile de traiter avec l’UE, créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial. Je recommande d’imposer 50 % de droits de douane sur l’Union à compter du 1er juin ». Le républicain a également dénoncé les « barrières commerciales, la TVA, les sanctions injustifiées contre les entreprises américaines, les barrières non douanières, les manipulations monétaires, qui ont conduit à un déficit commercial de plus de 250 milliards de dollars par an, ce qui est totalement inacceptable ». Cette déclaration a provoqué une forte baisse des indices européens. Le CAC 40 a touché un plus bas à 7 620,40 points, en retrait de 3,1 %, avant de limiter ses pertes à 1,65 % en clôture, terminant la semaine à 7 734,40 points. Aucun secteur n’a été épargné : ni le luxe, ni l’automobile, ni la banque, ni la tech. L’indice allemand a également reculé, mais dans une moindre mesure. Les indices américains ont reculé de plus de 2 % effaçant une partie des gains de la semaine précédente.  

Les menaces du Président américain ont eu pour effet d’effacer la hausse des taux des obligations souveraines, hausse enregistrée en début de semaine en raison des craintes de dérive budgétaire aux États-Unis, liées à l’adoption du budget fédéral.

L’euro résiste relativement bien, s’échangeant à 1,14 dollar, preuve que les investisseurs misent sur un accord, à terme, avec les Américains. Néanmoins, avec ces nouvelles tensions commerciales, l’or est reparti à la hausse.

Apple dans le viseur du Président américain

Donald Trump s’en est également pris, ce même 23 mai, à Apple, menaçant d’appliquer une surtaxe de 25 % si les iPhone ne sont pas fabriqués aux États-Unis. « Cela fait longtemps que j’ai informé Tim Cook d’Apple que je m’attendais à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs. Si ce n’est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d’au moins 25 % aux États-Unis », a déclaré le président républicain.

De nouveaux records pour le bitcoin

Le bitcoin a battu dans la semaine un nouveau record. Il a fêté dignement les quinze ans de sa première transaction commerciale. Le 22 mai 2010, un programmeur floridien, Laszlo Hanyecz, réalisait, en effet, la première transaction commerciale connue en bitcoin, en échangeant 10.000 BTC contre deux pizzas.  Jeudi 22 mai 2025, lors de cette date anniversaire désormais célébrée comme le « Bitcoin Pizza Day », l’actif numérique s’est échangé contre plus de 111 000 dollars. La commande de pizza vaudrait aujourd’hui plus de 1,1 milliard de dollars, contre les 41 dollars échangés en 2010.

Le bitcoin a connu ces dernières semaines une évolution en montage russe passant de 109 000 dollars, lors de l’investiture de Donald Trump à 80 000 dollars après les annonces de ce dernier sur les droits de douane au début du mois d’avril. Il est depuis porté le rétropédalage relatif du président américain et surtout par les apports réalisés par les institutionnels dans le cadre des fonds indiciels (ETF). Pour le seul mois de mai, plus de 4,2 milliards de dollars ont été injectés dans les fonds négociés en bourse aux Etats-Unis. La première des cryptoactifs profite du mouvement de dérégulation lancé par le Président américain. Le Genius Act, en cours d’examen au Sénat américain, propose un encadrement strict des stablecoins (cryptomonnaies adossées à des actifs traditionnels comme le dollar) : réserves obligatoires, supervision renforcée et cadre pour l’émission bancaire. Selon Standard Chartered, cette loi pourrait faire passer le marché des stablecoins de 240 milliards à 2 000 milliards de dollars d’ici à 2028. La banque JPMorgan Chase, longtemps prudente à l’égard des cryptoactifs, a annoncé début mai qu’elle autorisait désormais sa clientèle à acheter directement du bitcoin via sa plateforme.

Sur le front de la conjoncture : léger mieux en Allemagne, moral en berne en France

Sur le plan de la conjoncture, en Allemagne, l’indice Ifo du climat des affaires pour le mois de mai s’améliore. L’indicateur progresse à 87,5 points, contre 86,9 en avril (87,4 points étaient attendus selon le consensus). En revanche, le climat des affaires en France se dégrade, tout comme le moral des consommateurs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
23 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 886,69-1,93 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 603,07-2,31 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 802,82-2,37 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite18 737,21-2,47 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 629,58-0,58 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 717,97+0,38 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 326,31-1,85 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 118,39-2,66 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 354,71+0,09 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,263 %+0,001 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,571 %-0,008 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,499 %+0,070 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1359+1,52 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 364,82+3,34 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars64,95-1,04 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars109 608,36+5,87 %38 252,5493 776,61

Placements verts : « je t’aime moi non plus » !

Si selon une étude de l’Autorité des Marchés Financiers de 2023, deux tiers des Français jugent nécessaire que leur épargne soit en phase avec les objectifs du développement durable, le passage à l’acte est plus difficile. Plus récemment, selon l’enquête de Toluna Harris Interactive réalisée pour le label ISR (pour investissement socialement responsable), publiée le 20 mai dernier, seulement 12 % des Français auraient déjà investi dans un produit d’épargne dit « responsable ». Une des raisons de ce faible score est la méconnaissance des produits « verts » par les Français. Seul « un Français sur cinq aurait déjà entendu parler de l’épargne responsable ». 73 % des sondés reconnaissent être « mal informés » sur ce type de produits. Les Français privilégient les placements connus et sans risque. 81 % du panel interrogé par l’institut Toluna Harris indique détenir un livret d’épargne réglementé, comme un Livret A, un Livret d’épargne populaire (LEP) ou un Livret de développement durable et solidaire (LDDS).

Plus de la moitié des salariés couverts par un produit d’épargne salariale en France

En 2023, 52,2 % des salariés du secteur privé non agricole sont, selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail, couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, plan d’épargne entreprise – PEE –, plan d’épargne retraite collectif – Perco). Ce taux est en baisse de 0,7 point par rapport à 2022. Ainsi, 10,2 millions de salariés sont couverts par au moins un de ces quatre dispositifs. Le PEE reste le plus répandu, avec 44,3 % des salariés couverts en 2023, une part quasiment stable sur un an. La participation aux résultats de l’entreprise concerne 38,1 % des salariés, en recul de 1,0 point. L’intéressement couvre 34,6 % des salariés (part stable), tandis que la diffusion du Perco, en légère hausse, atteint 26,7 % des salariés (+0,4 point).

Une couverture liée à la taille de l’entreprise

En 2023, dans les entreprises de moins de 50 salariés, moins d’un salarié sur cinq est couvert par au moins un dispositif (18,1 %), contre 46,6 % dans celles de 50 à 99 salariés et 89,4 % dans celles de 1 000 salariés ou plus. Dans les très grandes entreprises, 95,6 % des salariés sont couverts. Le taux de couverture a diminué dans les plus petites structures (-1,8 point dans celles de moins de 50 salariés). Cette baisse peut s’expliquer par la forte croissance des créations d’entreprises ces dernières années. Les TPE, notamment au cours de leurs premières années, sont peu enclines à mettre en place des dispositifs d’épargne salariale.

Plus les entreprises versent des salaires élevés, plus la couverture en dispositifs d’épargne salariale est élevée. Elle atteint 68,4 % dans les entreprises où le salaire moyen est supérieur au 7e décile (soit 32 316 euros bruts). Dans les entreprises où le salaire moyen est inférieur au 3e décile (19 663 euros bruts), elle est de 23,6 %.

Près de 9 millions de bénéficiaires en 2023

En 2023, plus de 8,9 millions de salariés ont perçu une prime de participation ou d’intéressement au titre de l’exercice ou ont bénéficié d’un abondement sur leur PEE ou leur Perco. Ainsi, 45,2 % des salariés du secteur privé ont reçu une prime liée à l’épargne salariale, en recul de 1,1 point sur un an. Parmi les salariés couverts par au moins un dispositif, 86,7 % ont été concernés.

Le montant total des primes s’élève à 26,7 milliards d’euros bruts (y compris CSG et CRDS), en hausse de 0,4 milliard d’euros dans un contexte d’inflation persistante. Dans les entreprises de moins de 10 salariés, environ 350 000 personnes ont bénéficié d’une prime en 2023, soit 9,4 % des effectifs. Le montant total de ces primes atteint 0,8 milliard d’euros bruts. Dans les entreprises de 10 salariés ou plus, 8,5 millions de salariés ont bénéficié d’une prime ou d’un abondement en 2023, contre 8,4 millions en 2022. Le montant global atteint 25,9 milliards d’euros bruts, un nouveau record.

L’intéressement et l’abondement en hausse

En 2023, 5,6 millions de salariés d’entreprises de 10 salariés ou plus ont perçu une prime d’intéressement. Le nombre de bénéficiaires augmente légèrement par rapport à 2022 (+0,7 %, après +3,4 % en 2022). Les sommes versées au titre de l’intéressement atteignent 11,6 milliards d’euros bruts, en hausse de 1,8 %, et représentent 4,8 % de la masse salariale des bénéficiaires. Les entreprises ont également versé 2,0 milliards d’euros bruts d’abondement sur les PEE et 0,8 milliard sur les Perco. En 2023, 2,5 millions de salariés ont bénéficié d’un abondement sur leur PEE et 1,2 million sur leur Perco, représentant respectivement 1,7 % et 1,2 % de la masse salariale. Le complément de rémunération issu de ces dispositifs atteint en moyenne 3 039 euros bruts par bénéficiaire, après 2 920 euros en 2022.

Des sommes majoritairement placées

Les salariés peuvent choisir de percevoir immédiatement les sommes issues de la participation et de l’intéressement, ou de les placer sur un plan d’épargne ou un compte courant bloqué (pour la participation). En 2023, dans les entreprises de 10 salariés ou plus, les sommes perçues immédiatement atteignent 4,1 milliards d’euros nets pour la participation comme pour l’intéressement. Les sommes placées atteignent respectivement 6,2 et 6,4 milliards d’euros nets.

Les versements cumulés des salariés et des entreprises représentent 13,4 milliards d’euros nets (après CSG et CRDS), en forte progression pour la deuxième année consécutive (+10,4 %, après +17,0 % en 2022). Ces montants proviennent à 72,4 % des primes versées au titre de l’exercice 2022.

En 2023, 1,6 million de salariés ont épargné sur un Perco, pour un montant total de 2,9 milliards d’euros nets (+9,0 % sur un an). Les primes issues de l’exercice 2022 représentent 47,3 % des versements sur les Perco. La part des versements volontaires des salariés s’élève à 18,1 %.

L’épargne salariale confirme, en 2023, son rôle structurant dans la rémunération différée des salariés du secteur privé, avec des montants distribués en progression et une diffusion encore très liée à la taille et à la richesse des entreprises. Si la baisse du taux de couverture dans les petites structures témoigne des difficultés persistantes à démocratiser ces dispositifs, la stabilité, voire la hausse, des montants versés souligne leur ancrage dans les pratiques des entreprises établies. L’essor des plans d’épargne retraite collectifs, traduit un intérêt croissant des salariés pour une gestion de long terme de leur épargne, en lien avec les enjeux de pouvoir d’achat à la retraite. Reste que les inégalités d’accès, sociales comme sectorielles, appellent à des mesures d’incitation ciblées pour favoriser l’extension de ces outils aux publics les plus éloignés de la culture d’épargne en entreprise.

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